Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
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ponts couverts, ses tours, ses horloges gigantesques et ses chemins de ronde. A ses pieds bat l'eau bleue, et au-dessus le Gutsch et le Sonnenberg étalent leurs rideaux de sapins. Un chemin de fer funi- culaire monte en quelque minutes au Gutsch, de là les bouricos ou les mules vous portent au Sonnenberg autre station plus élevée dans l'air plus pur des monts neigeux.
De Lucerne à Bâle, la voie court dans une campagne fertile. Dans les villages paisibles, les paysans tirent à l'arbalète. Holbein règne à Bâle dans toute la plénitude de son talent; ses portraits merveilleux, son Christ mort, suffiraient à sa gloire, mais il est plus beau peut-être encore dans la simplicité nette et vraie de ses dessins aux lignes franches et malgré cela harmonieuses et. douces, dans ses profils jetés à main courante et rehaussés de sanguine ou de blanc, dans ses silhouettes tracées avec la sobriété d'un maître sûr de lui, dans ses lavis pleins d'effets et de couleur, dans ses gravures burinées avec la vigueur d'un Rembrandt et la perfection de détail d'un Callot.
Quelques peintres modernes, un peu tapageurs, peut-être, ont couvert de leurs oeuvres les murs des salles voisines. L'un deux, Boecklin, nous semble beau dans ses audacieux empâtements de bleu de Prusse.
Nous quittons Bâle pour Belfort et Paris. Sur la place du faubourg de France à Belfort, le groupe de Mercié « Quand même », nous émeut profondément et nous pleurons de chaude.s larmes sur cette France d'allure noble et forte, portant dans ses bras de bronze le soldat mort pour son pays.
Sur le piédestal de granit, Thiers et Denfert unissent leurs profils et, à leurs pieds, couronnes fanées et couronnes fraîches restent l'image vieille et jeune toujours du dévouement à la Patrie.
RENÉ GALLET.
Carentan. — A. COLLEVIIXE, gérant, Imp. de l'Académie Normande
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