Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Ils étaient vingt plus deux, les ennemis trois cents. D'un nègre gigantesque on entend les accents, Il dit : « Rends toi sergent, tu sauveras ta vie Ainsi que les Français dont ta trace est suivie ; Vous resterez sans mal nos simples prisonniers. Mais si vous résiste^, de vos instants derniers L'heure aura tôt sonné, vous ne pouve^ prétendre Echapper à nos coups, allons, il faut se rendre... »
A cette voixj Blandan pris de fureur, bondit Et se borne à répondre au mécréant maudit: « Si tu veux me saisir, viens donc ici me prendre ; Feu, dit-il au Français : on ne doit pas se rendre 1 » Par leur assaut soudain, les Arabes surpris Fléchissent un instant, jonchant de leur débris Le sol ensanglanté, puis bientôt, pris de honte, Devant ce petit nombre à la vengeance prompte, Ils marchent vivement. Les Français accablés Succombent, mais leurs coeurs ne se sont pas troublés... Tout à coup l'on entend la fanfare lointaine De nos clairons français, résonnant dans la plaine. Du fort le plus voisin, toute la garnison En entendant le feu vibrant à l'horizon S'élança vers Blandan, pour lui sauver la vie ; Mais l'arabe a déjà sa vengeance assouvie Et s'en va. De Blandan, au repos éternel L'âme sera livrée: en vain le colonel
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