L'aurore se levait brillante, éclairant le vaste champ de carnage de Reichshoffen, et dans le ciel bleu, tout chargé de nuit encore, s'éteignaient un à un les astres d'or de l'espace.
Pas un nuage ! Ceux opaques de la poudre enflammée des canons, s'étaient dispersés au loin, où l'on ne voyait en face, à l'horizon, qu'une légère nappe blanche, transparente comme une gaze, cou- ronner le haut sommet du Niderwald tout inondé des premiers feux du soleil.
C'était tout ce qui restait de la sanglante épopée militaire qui venait de se jouer : un peu de fumée, ainsi que les milliers de cadavres jonchant les houblonnières et les vignes de ces lieux sauvages.
Dans le fond du vallon, on voyait briller sous une lumière diffuse, les cuirasses tachées de sang, souillées de boue, des braves qui se dévouèrent pour sauver la retraite de l'armée française.
Du 9e et 8e cuirassiers, du 3e lanciers, ils étaient presque tous là !... enveloppés sanglants et sublimes dans leur gloire immortelle !
Et a l'Est, s'entendaient toujours les derniers et sourds gronde- ments du canon de Forbach.
Reichshoffen et Forbach ! alors, venaient d'ouvrir la porte de France à l'envahisseur qui, de sa lourde botte de reître, piétinait profondément déjà le front de la patrie ensanglantée!... en attendant de lui broyer le coeur!
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.96%.
Facebook
Twitter
Pinterest