Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
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A M. N. POURNY.
Jeté sur un petit ruisseau Le pont moussu, ce patriarche, Semble dormir au bruit de l'eau Qui passe en chantant sous son arche. Le temps a noirci ses grands pieds Mais sa parure est verdoyante, Car, non, jamais les vents altiers Ne démoliront sa charpente.
L'hirondelle a construit son nid A Vombre de ses vielles pierres, Avril en fleur le rajeunit Sous ses caresses printanicres ; Et lorsque revient la moisson, La moisson dorée et pimpante, Les charriots en un frisson Font chanter sa forte charpente.
Il offre, pour un doux roman, Un peuplier, de l'herbe fine, Et, ma foi I cet hôte charmant A tenté plus d'une gamine. Le beau vieux pont fut le témoin De plus d'une idylle troublante, Et l'amour caché dans le foin A fait tressaillir sa charpente.
Ce philosophe est radieux Sous le baiser de la Nature, Et sur son front audacieux Le temps ne met plus sa morsure. Les ans passent, mais le vieux pont Reste debout qu'il pleuve ou vente: L'eau charme son rêve profond En ruisselant sous sa charpente.
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