Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
LA iJilIil if LEZ
(DEUXIÈME ÉPISODE)
LE TRESOR DES SEIGNEURS D'AVILAR
A Madame Marie L,.,
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Dans la sombre arrière-boutique de l'une des plus vieilles maisons de la rue Argenterie, à Montpellier, un homme ayant dépassé de plusieurs années la cinquantaine, et une jeune fille de vingt ans environ, s'entretenaient ensemble par une froide soirée de Mars de l'an de grâce 1595.
Nous avons dit : s'entretenaient, mais ce mot ne peint nullement la situation, car l'homme parlait avec véhémence, avec colère, même, ■ et la jeune fille le suppliait en pleurant,
— Taisez-vous, Ursule — disait-il en se promenant de long en large dans l'étroite salle — ma volonté doit s'accomplir, et ni larmes ni supplications ne me feront changer : vous épouserez le syndic Guillaume Engondreau... il est riche, il fera de vous une dame opu- leute et honorée, et un jour, vous me remercierez.
— Qu'il vous plaise an moins, mon père, de me laisser entrer dans quelque monastère... Je vous en conjure— balbutia en sanglo- tant la pauvre Ursule.
— Ma fille unique, au couvent! Et pour qui donc, pendant des années, aurais-je travaillé, ne prenant de repos ni jour ni nuit?... Nenni, ma belle, vous n'irez pas dans un monastère, cela ne me convient point... Et vous épouserez le digne syndic, car je le veux et il vous aime.
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