Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Sitôt que de leur toit s'envole la folie, Les vieillards à regret hébergent la raison. Des bons vins du printemps la sagesse est la lie Qu'on boit en rechignant à l'arrière-saison.
Ils censurent nos moeurs, nos amours, notre danse. Mais si le Temps changeait le monde à coups de faux, On les verrait troquer leurs trésors de prudence Contre le droit d'avoir une heure nos défauts.
S'ils tonnent contre nos maîtresses, c'est qu'en somme Leur vigueur est tombée. Ils savent qu'envieux, Dans le lit d'une femme ils ne feraient qu'un somme.
— En conseillant, les vieux se plaignent d'être vieux.
— Maintenant, tout est prêt. Partons, Mademoiselle! Toute brave qu'elle est, il se peut qu'en chemin Votre pudeur se cabre. Alors prenez la selle, Donnez de l'éperon. Je vous tiens par la main.
Louis DE SAULNIER.
(La suite prochainement).
Carentan. •— A. COLXEVILLE, Gérant — Imp. de l'Académie Normande,
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