Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
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talent et le grand charme de sa palette. Le Corrège, Michel-Ange et Véronèse l'impressionnèrent vivement. Delacroix lui-même l'é- tonna souvent. Ses préférences l'entraînaient vers les coloristes.
Aussi retrouvera-t-on résumées dans son talent, à l'Opéra surtout, cette belle entente de l'harmonie, des lignes, du grand ensemble et de l'allure, à l'aquelle s'ajoutaient les séductions de la couleur et de la mélodie locales. La poésie faisait le reste. Le nom de Baudry fut désormais classé parmi les premiers.
L'homme lui-même était simple, indépendant, sincère. Il savait dire et exprimer son opinion, blâmant souvent des injustices com- mises, ne participant que rarement, en ces dernières années, aux Jurys de nos Salons annuels si singulièrement bouleversés. Sa santé du reste était visiblement ébranlée. Baudry se recueillit de plus en plus dans son art.
Sa mort est un deuil véritable dont l'émotion n'est point encore calmée. La France perd en lui un homme de coeur et un artiste qui se survivra dana ses oeuvres. Honneur à lui !...
Sans faire ici aucun rapprochement, l'Italie et l'Art musical ont perdu également un talent admiré, qui, sans être encore parvenu jusqu'à nous, jouissait dans son pays natal, après Verdi toutefois, d'une réputation déjà ancienne. Je veux parler du compositeur Ponchielli, auteur d'une Joconde et de plusieurs opéras réputés à l'Etranger. Il était maître de chapelle de la cathédrale de Bergame et vient de mourir à 52 ans, professeur au Conservatoire de la ville de Milan qui lui prépare de solennelles funérailles.
Le nom de Ponchielli est à retenir, comme beaucoup d'autres compositeurs encore inconnus en France, dans le cas de plus en plus désirable où quelque nouveau Théâtre-Italien ou Lnternational surgirait à Paris. La comparaison des différentes Ecoles offrira toujours un très-vif intérêt. Seul l'exclusivisme est à craindre. Question de local... avant tout.
Très-sensibles ont été également les récents décès de l'architecte Th. Labrouste, né en 1799, attaché à la bibliothèque de l'arsenal; de l'excellent dessinateur et aquafortiste Léon Gaucherel, directeur- artistique du journal Y Art, mort à l'âge de 70 ans; du paysagiste Henri Lefortier, maintes fois remarqué dans nos Expositions, et enfin du peintre de fleurs Reigner, conservateur du Musée de Lyon où il
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