Titre : La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes / Georges Schmitt, directeur-rédacteur en chef ; Bernard de Puybelle, directeur-administratateur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847829g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15683 Nombre total de vues : 15683
Description : 01 décembre 1925 01 décembre 1925
Description : 1925/12/01 (A11,N429). 1925/12/01 (A11,N429).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5725412c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60609
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LA RAMPE
Le jour où il aura encore ouvert à Paris, cinq où six théâtres
nouveaux, vivre de sa plume sera redevenu possible pour un
dramaturge. M. Gustave Quinson aura réalisé la pleine
dictature, mais la dictature féconde.
Félicitons-lé de marquer aujourd'hui qu'il s'achemine
sur cette voie. Sans doute
aceeptera-t-il de faire
entrer bientôt dans ses
équipes des écrivains tels
que Paul Raynal, Claude
Roger-Marx, Jean-Jac-
ques Bernard, Charles
Vildràc, Jean Sarment,
Boussae de Saint-Marc,
Denys Amiel, et tant
d'autres jeunes, en pou-
voir déjà de tout leur
talent, mais qui sont
réduits à n'être repré-
sentés que sur dès scènes
de deuxième ordre, et
devant un publie d'ama-
teurs choisis, non devant
la grande foule généra-
trice des recettes fé-
condes.
Le choix de M. Jac-
ques Natanson prouve
déjà que M. Gustave
Quinson ne s'en tient
pas aux fabricants depuis
longtemps éprouvés> et
qu'il se préoccupe de
favoriser un écrivain
nouvellement « sorti».
La salle de la Mich.o-
dière est décorée avec goût. Deux tons y dominent : l'or
et le gris. De même, dans l'oeuvre dé M. Jacques Natanson.
L'or y foisonne par paillettes. Nombreuses sont les répli-
ques brillantes, spirituelles, sensibles, nuancées, où s'atteste
le talent d'un psychologue pénétrant et d'un homme dé
théâtre avisé. Le gris, en cette pièce, correspond à l'im-
pression générale qu'elle laisse au public. On ne s'inté-
resse que modérément aux aventures des personnages.
On ne s'émeut guère tâ'e leurs peines. On reste insensible à
leurs joies. On ne se demande pas avec passion ce qu'ils vont'
devenir. Et l'on accueille d'un sourire cordial, mais assez
indifférent, la conclusion des conflits sentimentaux qui,
durant trois actes, ont mis aux prises de cet homme infidèle,
sa femme irréprochable, et les coquettes dans les bras
desquelles il oublie ses devoirs d'époux.
Car Pierre Janvray, avocat spécialisé dans les affaires
de divorce, imite un peu trop volontiers ceux, de ses clients
aux torts desquels sont prononcées les séparations.
L'honnête Paulette Janvray's'en ^afflige. Elle aime son
mari passionnément. Elle souffre de sentir éparpillées ses
aptitudes à la tendresse. • ■
En vain lé jeune André Pravielle, romancier timide et
sentimental cherche à la consoler. Elle ne lui accorde qu'un
baiser amical.
Mais ce baiser, Pierre en est le témoin. Il se croit trahi.
Et, tout à coup ce don Juan commence à comprendre
combien on peut souffrir de l'infidélité d'un époux. 11 souffre
jusqu'aux larmes. Maintenant, il est bien résolu à ne plus
se rendre coupable. Etre trompé, lui, le séducteur, c'est
l'avertissement tragique. ' Il ne peut plus rien espérer de
l'amour et de la vie. Il n'a plus qu'à se hâter de reçonquprir
s'a femme et de s'assurer, pour l'âge mûr,- une compagne
.tendre et clémente!
Mais une des coquettes avec lesquelles il flirtait le
détrompe. Pierre apprend que Paulette'n'a commis aucune
faute. .■..-•'.'
Là-dessus, il regagne sa confiance en son propre prestige
Demain,.il redonnera 'à. là pauvre femme quelques sujets
de méditation douloureuse et mélancolique...
Si M. Hàrry Baur a- joué Cette comédie avec sa sûreté
contumière, si Mme Jeanne Provost s'y est montrée habile
et gracieuse, si Mme Valentine Tessier y a eu, eh un rôle
de maîtresse devenue confidente, une sensibilité et Une
dignité admirables, si Mme Dantès a rendu touchantes
lès plaintes de l'épouse, si M. AlcoVer a tenu une fois
déplus ses promesses d'être un exceEent comédien,M. Pierre
BlanChar a montré, Une fois de plus lui aussi, un art de la
composition qui le met au tout premier rang. Je souhai-
terais qu'un auteur dramatique en renom lui confiât l'un
de ces rôles que l'on compose popr Victor Boucher. Je n'écris
pas ceci afin de diminueÈ-la valeur de M. Victor Boucher, que
j'admire, mais au contraire d'exprimer quelle est mon
admiration pour M. Pierre Blanchar.
Le Mariage de Maman
J'admire que certains critiques soient assez maîtres d'eux-
mêmes, assez ennemis dé leur-propre plaisir, pour conserver
le gpût de la classification lorsqu'il s'agit de qualifier Une
oeuvre nouvelle. J'admire qu'ils ne se laissent pas davantage
aller à leur plaisir, et qu'ils puissent — après avoir passé
toute: une soirée de bonne humeur, d'intérêt, d'agrément
total — qu'ils puissent redevenir maîtres d'école, tenir
compte des catégories et des genres, fouiller dans le tiroir
aux étiquettes, en sortir celles de vaudeville ou dé comédie,
et, après avoir mouillé cette étiquette d'une langue doctorale,
l'appliquer sur l'oeuvre d'un geste d'autorité.
Pour moi, je ne Veux point savoir si MM. Louis Verneuil
et Georges Berr ont composé une « comédie. » ou un « vaude-
ville ». Je vous avoue tout bonnement qu'ils m'ont beaucoup
amusé, et que je leur en sais gré. Je vous dis que nous avons
ri aux éclats,, et que notre attention, notre curiosité, notre
intérêt, ont été soutenus tout du long de la pièce, Je ne veux
pas savoir si l'on m'a diverti selon les règles. Je veux écrire
seulement que je fus diverti. Il sied d en savoir gré aux
interprètes.
HARRY BAUR
SIMONE DULAC
dans le Mariage de Mamzn
Le jour où il aura encore ouvert à Paris, cinq où six théâtres
nouveaux, vivre de sa plume sera redevenu possible pour un
dramaturge. M. Gustave Quinson aura réalisé la pleine
dictature, mais la dictature féconde.
Félicitons-lé de marquer aujourd'hui qu'il s'achemine
sur cette voie. Sans doute
aceeptera-t-il de faire
entrer bientôt dans ses
équipes des écrivains tels
que Paul Raynal, Claude
Roger-Marx, Jean-Jac-
ques Bernard, Charles
Vildràc, Jean Sarment,
Boussae de Saint-Marc,
Denys Amiel, et tant
d'autres jeunes, en pou-
voir déjà de tout leur
talent, mais qui sont
réduits à n'être repré-
sentés que sur dès scènes
de deuxième ordre, et
devant un publie d'ama-
teurs choisis, non devant
la grande foule généra-
trice des recettes fé-
condes.
Le choix de M. Jac-
ques Natanson prouve
déjà que M. Gustave
Quinson ne s'en tient
pas aux fabricants depuis
longtemps éprouvés> et
qu'il se préoccupe de
favoriser un écrivain
nouvellement « sorti».
La salle de la Mich.o-
dière est décorée avec goût. Deux tons y dominent : l'or
et le gris. De même, dans l'oeuvre dé M. Jacques Natanson.
L'or y foisonne par paillettes. Nombreuses sont les répli-
ques brillantes, spirituelles, sensibles, nuancées, où s'atteste
le talent d'un psychologue pénétrant et d'un homme dé
théâtre avisé. Le gris, en cette pièce, correspond à l'im-
pression générale qu'elle laisse au public. On ne s'inté-
resse que modérément aux aventures des personnages.
On ne s'émeut guère tâ'e leurs peines. On reste insensible à
leurs joies. On ne se demande pas avec passion ce qu'ils vont'
devenir. Et l'on accueille d'un sourire cordial, mais assez
indifférent, la conclusion des conflits sentimentaux qui,
durant trois actes, ont mis aux prises de cet homme infidèle,
sa femme irréprochable, et les coquettes dans les bras
desquelles il oublie ses devoirs d'époux.
Car Pierre Janvray, avocat spécialisé dans les affaires
de divorce, imite un peu trop volontiers ceux, de ses clients
aux torts desquels sont prononcées les séparations.
L'honnête Paulette Janvray's'en ^afflige. Elle aime son
mari passionnément. Elle souffre de sentir éparpillées ses
aptitudes à la tendresse. • ■
En vain lé jeune André Pravielle, romancier timide et
sentimental cherche à la consoler. Elle ne lui accorde qu'un
baiser amical.
Mais ce baiser, Pierre en est le témoin. Il se croit trahi.
Et, tout à coup ce don Juan commence à comprendre
combien on peut souffrir de l'infidélité d'un époux. 11 souffre
jusqu'aux larmes. Maintenant, il est bien résolu à ne plus
se rendre coupable. Etre trompé, lui, le séducteur, c'est
l'avertissement tragique. ' Il ne peut plus rien espérer de
l'amour et de la vie. Il n'a plus qu'à se hâter de reçonquprir
s'a femme et de s'assurer, pour l'âge mûr,- une compagne
.tendre et clémente!
Mais une des coquettes avec lesquelles il flirtait le
détrompe. Pierre apprend que Paulette'n'a commis aucune
faute. .■..-•'.'
Là-dessus, il regagne sa confiance en son propre prestige
Demain,.il redonnera 'à. là pauvre femme quelques sujets
de méditation douloureuse et mélancolique...
Si M. Hàrry Baur a- joué Cette comédie avec sa sûreté
contumière, si Mme Jeanne Provost s'y est montrée habile
et gracieuse, si Mme Valentine Tessier y a eu, eh un rôle
de maîtresse devenue confidente, une sensibilité et Une
dignité admirables, si Mme Dantès a rendu touchantes
lès plaintes de l'épouse, si M. AlcoVer a tenu une fois
déplus ses promesses d'être un exceEent comédien,M. Pierre
BlanChar a montré, Une fois de plus lui aussi, un art de la
composition qui le met au tout premier rang. Je souhai-
terais qu'un auteur dramatique en renom lui confiât l'un
de ces rôles que l'on compose popr Victor Boucher. Je n'écris
pas ceci afin de diminueÈ-la valeur de M. Victor Boucher, que
j'admire, mais au contraire d'exprimer quelle est mon
admiration pour M. Pierre Blanchar.
Le Mariage de Maman
J'admire que certains critiques soient assez maîtres d'eux-
mêmes, assez ennemis dé leur-propre plaisir, pour conserver
le gpût de la classification lorsqu'il s'agit de qualifier Une
oeuvre nouvelle. J'admire qu'ils ne se laissent pas davantage
aller à leur plaisir, et qu'ils puissent — après avoir passé
toute: une soirée de bonne humeur, d'intérêt, d'agrément
total — qu'ils puissent redevenir maîtres d'école, tenir
compte des catégories et des genres, fouiller dans le tiroir
aux étiquettes, en sortir celles de vaudeville ou dé comédie,
et, après avoir mouillé cette étiquette d'une langue doctorale,
l'appliquer sur l'oeuvre d'un geste d'autorité.
Pour moi, je ne Veux point savoir si MM. Louis Verneuil
et Georges Berr ont composé une « comédie. » ou un « vaude-
ville ». Je vous avoue tout bonnement qu'ils m'ont beaucoup
amusé, et que je leur en sais gré. Je vous dis que nous avons
ri aux éclats,, et que notre attention, notre curiosité, notre
intérêt, ont été soutenus tout du long de la pièce, Je ne veux
pas savoir si l'on m'a diverti selon les règles. Je veux écrire
seulement que je fus diverti. Il sied d en savoir gré aux
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