Titre : Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-10-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 42932 Nombre total de vues : 42932
Description : 20 octobre 1907 20 octobre 1907
Description : 1907/10/20 (A25,N1269,T49). 1907/10/20 (A25,N1269,T49).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5721944t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-34518
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
N° 1269
LES ANNALES
375
Histoire
de la Semaine
ETRANGER
L'Empereur François-Joseph
L'état de santé de l'empereur François-Jo-
seph cause, en ce moment, de vives appréhen-
sions. Le vieux souverain est atteint d'in-
fluenza, maladie qui, vu son grand âge, ne
laisse pas que d'être dangereuse. On avait
d'abord parlé d'une simple indisposition sur-
venue à la suite des fatigues occasionnées
par les dîners et les réceptions de ces derniers
temps; mais il y a plus que du surmenage
dans son cas. L'illustre malade est atteint
d'une fièvre violente, il a perdu tout appétit,
et son médecin, le docteur Kerzl, ne le quitte
pas. Celui-ci ne s'est pas encore prononcé sur
son état; mais la preuve que l'empereur tra-
verse une crise grave, c'est que Guillaume II
fait demander de ses nouvelles deux l'ois
par jour, que le pape a ordonné des prières
pour son rétablissement et que le couple
royal espagnol, qui devait être prochainement
l'hôte de François-Joseph, a remis son voyage
à une date indéterminée.
Une foule inquiète ne cesse de stationner
devant Schoenbrunn, et sa grande tristesse, son
silence, montrent le grand attachement du
peuple autrichien pour son souverain.
Le Banquet du Guildhall
Les conseillers municipaux parisiens vien-
nent de rendre, aux membres du Tandon
County Council et au lord-maire, la visite
que ceux-ci leur avaient si courtoisement faite
l'année dernière.
Leur présence dans la Cité, qu'ils ont lon-
guement visitée, a été l'occasion de grandes
fêtes à Mansion-House et surtout au Guil-
dhall, où l'on a copieusement bu à l'entente
cordiale et au succès de la prochaine expo-
sition anglo-française dont M. Paul Cambcn
venait, la veille, de poser l'une des premières
pierres : celle de la section française. Le pré-
sident du Conseil municipal parisien a dit,
avec raison, que cette exposition franco-bri-
tannique serait l'affirmation solennelle de nos
relations mutuelles et ne ferait qu'accroître
l'immense marché de quatre-vingts millions
d'âmes qu'est le marché des deux peuples.
M. Cambon a ajouté qu'une « mésintelligence
entre deux nations qui échangent annuelle-
ment deux milliards de produits serait contre
nature ».
Ministre et Stttballer
L'Allemagne possède un nouveau ministre
des affaires étrangères et l'Alsace-Lorraine un
nouveau statthalter.
M. de Schoen remplace M. de Tschirsky à
la Wilhelmstrasse, et le comte Wedel le prince
de Hohenlohe-Langenburg au statthalterat
d'Alsace-Lorraine. M. de Schoen doit sa no-
mination autant à ses bruillantes qualités di-
plomatiques qu'à la grande amitié que lui
garde l'empereur Guillaume. C'est lui qui,
pendant son ambassade de deux années à
Saint-Pétersbourg, prépara la célèbre entre-
vue de Swinemunde, à propos de laquelle les
compliments ne lui avaient pas été ménagés,
et qui l'avait, sans doute, désigné au choix
de l'empereur. Il y a tout lieu de croire qu'il
sera, à la Wilhelmstrasse, le porte-parole de
celui-ci, et son représentant dévoué. Le comte
Wedel est, lui aussi, un ami de la famille
impériale. Chacun se plaît à reconnaître sa
bonne grâce, son doigté, et il en faut beau-
coup à Strasbourg.
Il aurait, lors de son séjour en Autriche,
prédit qu'il s'établirait avant deux ans, entre
la France et l'Allemagne, une entente cordiale.
Peut-être se trompe-t-il; en tout cas, le
propos annonce les plus louables dispositions.
Le Procès Liebknecht
Les doctrines antimilitaristes et antipatrio-
tiques sont partout sur la sellette.
En Angleterre, c'est le député socialiste Ja-
mes Keir Hardie, l'âme du parti indépendant du
travail, qui, récemment, prononçait de violents
discours à Calcutta.
Ces jours derniers, à l'heure où M. Cle-
menceau, chez nous, en appelait au patrio-
tisme français contre les idées de M. Gustave
Hervé, avec toute l'éloquence que comporte
un pareil sujet, s'ouvraient, en Allemagne,
devant la Haute-Cour de Leipzig, les débats
du procès intenté à M. Karl Liebknecht,
le fils de l'ancien leader socialiste, à propos
d'une brochure qui, sans aller, bien évidem-
ment, jusqu'à l'insurrection et jusqu'à la dé-
sertion en temps de guerre, n'en est pas moins
franchement antimilitariste.
Bien que Bebel lui ait apporté l'appui de
sa parole et que, dans sa défense, il se soit
efforcé lui-même de montrer que sa doc-
trine n'a rien de commun avec l' « hervéisme »,
qu'il ait repoussé toute propagande antimilita-
riste autre que sur le terrain légal, il n'en a
pas moins été condamné à dix-huit mois de for-
teresse et aux frais, sans doute considérables,
du procès.
Troubles à Milan
Milan la « Grande », Milan la « Belle »,
comme disent très justement les Italiens, vient
d'être le théâtre de désordres particulière-
ment graves. Au cours d'un conflit avec des
grévistes, les carabiniers, serrés de près et
lapidés par une foule furieuse, ayant fait usage
de leurs armes et blessé plusieurs assaillants,
ce fut le signal d'une véritable insurrection
de la population ouvrière. Pendant que, réunie
dans les arènes, elle décrétait la grève géné-
rale, dans la ville, et même dans toute l'Ita-
lie, des bandes de manifestants se répandaient
dans les rues et obligeaient partout les bou-
tiques, les magasins et les théâtres à fermer
leurs portes; toutes les voitures étaient arrêtées
ou renversées, l'électricité fut coupée, la po-
lice attaquée; bref, une véritable insurrection
avec le recours indispensable à la force armée.
Au Maroc
Les représentants de la France ont reçu, à
Rabat, un accueil des plus empressés et
comme, peut-être, jamais ambassade euro-
péenne n'en avait trouvé auprès d'un prince
musulman.
Abd-el-Aziz s'est répandu en attentions pour
M. Regnault et, surtout, pour l'amiral Phi-
libert et le général Lyautey, dont la figure mar-
tiale l'a beaucoup frappé. Il a voulu les re-
cevoir après leur réception officielle, réception
pendant laquelle le ministre de France lui avait
remis, en même temps que ses lettres de
créance, le grand cordon de la Légion d'hon-
A Londres. — Le Banquet des cons'illers municipaux de Paris.
On distingue, à droite, le lord-maire dans le fauteuil présidentiel.
Le député socialiste anglais Keir Hardie.
LES ANNALES
375
Histoire
de la Semaine
ETRANGER
L'Empereur François-Joseph
L'état de santé de l'empereur François-Jo-
seph cause, en ce moment, de vives appréhen-
sions. Le vieux souverain est atteint d'in-
fluenza, maladie qui, vu son grand âge, ne
laisse pas que d'être dangereuse. On avait
d'abord parlé d'une simple indisposition sur-
venue à la suite des fatigues occasionnées
par les dîners et les réceptions de ces derniers
temps; mais il y a plus que du surmenage
dans son cas. L'illustre malade est atteint
d'une fièvre violente, il a perdu tout appétit,
et son médecin, le docteur Kerzl, ne le quitte
pas. Celui-ci ne s'est pas encore prononcé sur
son état; mais la preuve que l'empereur tra-
verse une crise grave, c'est que Guillaume II
fait demander de ses nouvelles deux l'ois
par jour, que le pape a ordonné des prières
pour son rétablissement et que le couple
royal espagnol, qui devait être prochainement
l'hôte de François-Joseph, a remis son voyage
à une date indéterminée.
Une foule inquiète ne cesse de stationner
devant Schoenbrunn, et sa grande tristesse, son
silence, montrent le grand attachement du
peuple autrichien pour son souverain.
Le Banquet du Guildhall
Les conseillers municipaux parisiens vien-
nent de rendre, aux membres du Tandon
County Council et au lord-maire, la visite
que ceux-ci leur avaient si courtoisement faite
l'année dernière.
Leur présence dans la Cité, qu'ils ont lon-
guement visitée, a été l'occasion de grandes
fêtes à Mansion-House et surtout au Guil-
dhall, où l'on a copieusement bu à l'entente
cordiale et au succès de la prochaine expo-
sition anglo-française dont M. Paul Cambcn
venait, la veille, de poser l'une des premières
pierres : celle de la section française. Le pré-
sident du Conseil municipal parisien a dit,
avec raison, que cette exposition franco-bri-
tannique serait l'affirmation solennelle de nos
relations mutuelles et ne ferait qu'accroître
l'immense marché de quatre-vingts millions
d'âmes qu'est le marché des deux peuples.
M. Cambon a ajouté qu'une « mésintelligence
entre deux nations qui échangent annuelle-
ment deux milliards de produits serait contre
nature ».
Ministre et Stttballer
L'Allemagne possède un nouveau ministre
des affaires étrangères et l'Alsace-Lorraine un
nouveau statthalter.
M. de Schoen remplace M. de Tschirsky à
la Wilhelmstrasse, et le comte Wedel le prince
de Hohenlohe-Langenburg au statthalterat
d'Alsace-Lorraine. M. de Schoen doit sa no-
mination autant à ses bruillantes qualités di-
plomatiques qu'à la grande amitié que lui
garde l'empereur Guillaume. C'est lui qui,
pendant son ambassade de deux années à
Saint-Pétersbourg, prépara la célèbre entre-
vue de Swinemunde, à propos de laquelle les
compliments ne lui avaient pas été ménagés,
et qui l'avait, sans doute, désigné au choix
de l'empereur. Il y a tout lieu de croire qu'il
sera, à la Wilhelmstrasse, le porte-parole de
celui-ci, et son représentant dévoué. Le comte
Wedel est, lui aussi, un ami de la famille
impériale. Chacun se plaît à reconnaître sa
bonne grâce, son doigté, et il en faut beau-
coup à Strasbourg.
Il aurait, lors de son séjour en Autriche,
prédit qu'il s'établirait avant deux ans, entre
la France et l'Allemagne, une entente cordiale.
Peut-être se trompe-t-il; en tout cas, le
propos annonce les plus louables dispositions.
Le Procès Liebknecht
Les doctrines antimilitaristes et antipatrio-
tiques sont partout sur la sellette.
En Angleterre, c'est le député socialiste Ja-
mes Keir Hardie, l'âme du parti indépendant du
travail, qui, récemment, prononçait de violents
discours à Calcutta.
Ces jours derniers, à l'heure où M. Cle-
menceau, chez nous, en appelait au patrio-
tisme français contre les idées de M. Gustave
Hervé, avec toute l'éloquence que comporte
un pareil sujet, s'ouvraient, en Allemagne,
devant la Haute-Cour de Leipzig, les débats
du procès intenté à M. Karl Liebknecht,
le fils de l'ancien leader socialiste, à propos
d'une brochure qui, sans aller, bien évidem-
ment, jusqu'à l'insurrection et jusqu'à la dé-
sertion en temps de guerre, n'en est pas moins
franchement antimilitariste.
Bien que Bebel lui ait apporté l'appui de
sa parole et que, dans sa défense, il se soit
efforcé lui-même de montrer que sa doc-
trine n'a rien de commun avec l' « hervéisme »,
qu'il ait repoussé toute propagande antimilita-
riste autre que sur le terrain légal, il n'en a
pas moins été condamné à dix-huit mois de for-
teresse et aux frais, sans doute considérables,
du procès.
Troubles à Milan
Milan la « Grande », Milan la « Belle »,
comme disent très justement les Italiens, vient
d'être le théâtre de désordres particulière-
ment graves. Au cours d'un conflit avec des
grévistes, les carabiniers, serrés de près et
lapidés par une foule furieuse, ayant fait usage
de leurs armes et blessé plusieurs assaillants,
ce fut le signal d'une véritable insurrection
de la population ouvrière. Pendant que, réunie
dans les arènes, elle décrétait la grève géné-
rale, dans la ville, et même dans toute l'Ita-
lie, des bandes de manifestants se répandaient
dans les rues et obligeaient partout les bou-
tiques, les magasins et les théâtres à fermer
leurs portes; toutes les voitures étaient arrêtées
ou renversées, l'électricité fut coupée, la po-
lice attaquée; bref, une véritable insurrection
avec le recours indispensable à la force armée.
Au Maroc
Les représentants de la France ont reçu, à
Rabat, un accueil des plus empressés et
comme, peut-être, jamais ambassade euro-
péenne n'en avait trouvé auprès d'un prince
musulman.
Abd-el-Aziz s'est répandu en attentions pour
M. Regnault et, surtout, pour l'amiral Phi-
libert et le général Lyautey, dont la figure mar-
tiale l'a beaucoup frappé. Il a voulu les re-
cevoir après leur réception officielle, réception
pendant laquelle le ministre de France lui avait
remis, en même temps que ses lettres de
créance, le grand cordon de la Légion d'hon-
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On distingue, à droite, le lord-maire dans le fauteuil présidentiel.
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