Titre : Le Mercure musical / [directeur-gérant Louis Laloy]
Auteur : Société internationale de musique. Section de Paris. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : Imp. art. L.-M. Fortin & cieImp. art. L.-M. Fortin & cie (Paris)
Date d'édition : 1905-05-15
Contributeur : Laloy, Louis (1874-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32814380h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3702 Nombre total de vues : 3702
Description : 15 mai 1905 15 mai 1905
Description : 1905/05/15 (A1,N1)-1905/12/15 (A1,N15). 1905/05/15 (A1,N1)-1905/12/15 (A1,N15).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57152392
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-31828
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
130 LE MERCURE MUSICAL
à la portion congrue, la simple comparaison de ces chiffres établit le rôle
vital d'une institution comme celle du Prix de Rome, pour l'avenir de
notre art sonore au milieu d'une société qu'un américanisme envahissant
semble détourner toujours plus des préoccupations désintéressées et
hautes.
Le « concours définitif» est précédé d'un « concours d'essai », lequel a
pour objet la confection d'une « fugue vocale à quatre parties » et d'un
« choeur à quatre voix, au moins, avec orchestre ». Naturellement, il n'est
pas question de faire un chef-d'oeuvre. La chose doit être bâclée en six
jours et démontrer simplement la possession d'un certain « métier » ac-
quis, nécessaire pour être admis utilement à l'épreuve subséquente et finale.
Aussi ne fut-on pas peu ahuri, cette année, d'avoir à constater l'échec de
deux des concurrents, ayant obtenu précédemment chacun un « second
Prix de Rome», MH« Fleury, élève de M. Widor,et M. Maurice Ravel, élève
de M. Gabriel Fauré. Entre toutes les stupéfactions que nous réservait
cet examen désormais célèbre, celle-ci, à coup sûr, était la plus déconcer-
tante puisque, dans ce jury si sévère, la majorité des suffrages appartenait
aux mêmes et identiques membres de l'Institut qui, hier, avaient couronné
les deux évincés d'aujourd'hui. Bien informé que, depuis leur demi-vic-
toire, ni l'un ni l'autre n'avait attrapé une fièvre typhoïde ou analogue et
pâti de ses conséquences, on en donnait de toutes parts au chat une langue
unanime. Heureusement, les reporters n'ont pas raté si belleoccasion d'in-
terviewer quelques sous-immortels.Les réponses, à la vérité, furent un peu
ébouriffantes.
D'un ton léger non moins que serein, M. Paladilhe assura tout d'abord
sans ambages : « Ce sont des criailleries sans importance de candidats mal-
heureux... » •— Qu'entendait-il par là ? Voulut-il dire que les deux retoqués
étalèrent une incapacité irrémédiable en présence du devoirimposé? Alors,
on pourrait demander à M. Paladilhe pourquoi lui et ses collègues avaient
octroyé, la veille, à de tels cancres, une récompense qui les proclamait
presque dignes d'habiter la Villa Médicis. Car on sait ce que vaut l'aune
de la fugue enseignée et prisée dans notre Conservatoire. M. Théodore
Dubois en révéla quelques échantillons primés, dans son Traité sur la ma-
tière et, même, il y joignit, à titre didactique, des fruits de son inspiration.
La puérilité de ce machinal exercice en ressortait si péremptoirement ma-
nifeste que le cerveau le plus obtus ne saurait guère ne pas correctement
s'en tirer selon la requise formule et que l'unique difficulté plausible appa-
raissait d'y égaler la platitude directoriale. Mais M. Paladilhe ignore
moins que quiconque, aussi bien que ses consorts en l'espèce, que, si le
« concours d'essai » ne peut être qu'une pure formalité réglementaire pour
un postulant déjà pourvu d'un « second prix de Rome », ladite épreuve ne
constitue pas autre chose pour le plus grand nombre des inscrits. Tous sont
des élèves de la maison où le verdict est prononcé et se présentent géné-
ralement sur l'avis autorisé de leurs professeurs ; la plupart ont produit
et publié des ouvrages prouvant leur habileté d'écriture, quelquefois plus
et mieux qu'un métier remarquable. En fait, il n'y a pas • de candidats,
au sens strict du mot, dans la circonstance. 11 ne s'agit pas, pour ceux-ci,
d'une sorte de composition d'examen pédagogique pouvant entraîner fata-
lement l'exclusion de l'un d'eux d'après le seul contenu de la copie livrée,
voire pour insuffisance matérielle dans l'exécution de la tâche exigée par
les règlements administratifs. M. Paladilhe le sait fort bien, puisqu'il fai-
■sait partie lui-même du jury « préparatoire » qui n'hésita pas naguère à
admettre au concours de Rome un autre élève de M. Lenepveu, M. Crocé-
Spinelli, lequel, n'ayant pu terminer sa fugue dans les délais prescrits,
l'avait remise inachevée. Décidément, il fait bon d'être élève de,M. Le-
à la portion congrue, la simple comparaison de ces chiffres établit le rôle
vital d'une institution comme celle du Prix de Rome, pour l'avenir de
notre art sonore au milieu d'une société qu'un américanisme envahissant
semble détourner toujours plus des préoccupations désintéressées et
hautes.
Le « concours définitif» est précédé d'un « concours d'essai », lequel a
pour objet la confection d'une « fugue vocale à quatre parties » et d'un
« choeur à quatre voix, au moins, avec orchestre ». Naturellement, il n'est
pas question de faire un chef-d'oeuvre. La chose doit être bâclée en six
jours et démontrer simplement la possession d'un certain « métier » ac-
quis, nécessaire pour être admis utilement à l'épreuve subséquente et finale.
Aussi ne fut-on pas peu ahuri, cette année, d'avoir à constater l'échec de
deux des concurrents, ayant obtenu précédemment chacun un « second
Prix de Rome», MH« Fleury, élève de M. Widor,et M. Maurice Ravel, élève
de M. Gabriel Fauré. Entre toutes les stupéfactions que nous réservait
cet examen désormais célèbre, celle-ci, à coup sûr, était la plus déconcer-
tante puisque, dans ce jury si sévère, la majorité des suffrages appartenait
aux mêmes et identiques membres de l'Institut qui, hier, avaient couronné
les deux évincés d'aujourd'hui. Bien informé que, depuis leur demi-vic-
toire, ni l'un ni l'autre n'avait attrapé une fièvre typhoïde ou analogue et
pâti de ses conséquences, on en donnait de toutes parts au chat une langue
unanime. Heureusement, les reporters n'ont pas raté si belleoccasion d'in-
terviewer quelques sous-immortels.Les réponses, à la vérité, furent un peu
ébouriffantes.
D'un ton léger non moins que serein, M. Paladilhe assura tout d'abord
sans ambages : « Ce sont des criailleries sans importance de candidats mal-
heureux... » •— Qu'entendait-il par là ? Voulut-il dire que les deux retoqués
étalèrent une incapacité irrémédiable en présence du devoirimposé? Alors,
on pourrait demander à M. Paladilhe pourquoi lui et ses collègues avaient
octroyé, la veille, à de tels cancres, une récompense qui les proclamait
presque dignes d'habiter la Villa Médicis. Car on sait ce que vaut l'aune
de la fugue enseignée et prisée dans notre Conservatoire. M. Théodore
Dubois en révéla quelques échantillons primés, dans son Traité sur la ma-
tière et, même, il y joignit, à titre didactique, des fruits de son inspiration.
La puérilité de ce machinal exercice en ressortait si péremptoirement ma-
nifeste que le cerveau le plus obtus ne saurait guère ne pas correctement
s'en tirer selon la requise formule et que l'unique difficulté plausible appa-
raissait d'y égaler la platitude directoriale. Mais M. Paladilhe ignore
moins que quiconque, aussi bien que ses consorts en l'espèce, que, si le
« concours d'essai » ne peut être qu'une pure formalité réglementaire pour
un postulant déjà pourvu d'un « second prix de Rome », ladite épreuve ne
constitue pas autre chose pour le plus grand nombre des inscrits. Tous sont
des élèves de la maison où le verdict est prononcé et se présentent géné-
ralement sur l'avis autorisé de leurs professeurs ; la plupart ont produit
et publié des ouvrages prouvant leur habileté d'écriture, quelquefois plus
et mieux qu'un métier remarquable. En fait, il n'y a pas • de candidats,
au sens strict du mot, dans la circonstance. 11 ne s'agit pas, pour ceux-ci,
d'une sorte de composition d'examen pédagogique pouvant entraîner fata-
lement l'exclusion de l'un d'eux d'après le seul contenu de la copie livrée,
voire pour insuffisance matérielle dans l'exécution de la tâche exigée par
les règlements administratifs. M. Paladilhe le sait fort bien, puisqu'il fai-
■sait partie lui-même du jury « préparatoire » qui n'hésita pas naguère à
admettre au concours de Rome un autre élève de M. Lenepveu, M. Crocé-
Spinelli, lequel, n'ayant pu terminer sa fugue dans les délais prescrits,
l'avait remise inachevée. Décidément, il fait bon d'être élève de,M. Le-
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