Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-05-20
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mai 1912 20 mai 1912
Description : 1912/05/20 (Numéro 10310). 1912/05/20 (Numéro 10310).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/05/2008
5 4 «
-,LE'MATIN
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
LE VIEIL
HOTEL
RSQu'n. atteignit sa
quarantième année, le
comte Maurice d'Her-
beviUe éprouva le
désir due quitter mo-
mentanément Parts.
Il se sentait usé, .ai-
gri, les nerfs à bout,
comme tout céliba-
taire qui a deman ié
a son oestut tout ce qu'il peut lui donnes,
hormis le repos. Il avait besoin de calme
et de solitude. Divers épisodes de son exis-
tence l'avaient profondément troublé, et
plus qu'eux tous, une récente rupture avec
une femme teridrement aimée et sur le sou-
venir de laquelle l'oubli ne voulait pas
descendre.
Sa vie avait été en même temps vide et
agitée. Rien d'agréable ne le rattachait a
son passé. De son père, brutal et avide de
plaisir, il ne se souvenait qu'avec malaise.
Sa mère était une créature douce et mer-
veilleusement jolie. Peut-être avait-elle ai-
l mé son man, mais sans doute l'avait-
lassée par ses caprices et sa violence. Mme
cTHerbeville détestait son intérieur, sans
cesse bousculé par les disputes, par une
haine mutuelle. Parfois, au retous d'une
pruménade, la jeune femme embrassait
passionnément son fils, puis s'enfuyait en
sanglotant. Maurice avait aimé de tout son
cœur cet être fragile, avec une sorte de
respect et d'admiration, comme l'on aune
quelqu'un de surnaturel qui plane sur votre
vie et la protège sans trop l'approcher. il
venait d'atteindre ses quinze ans, quand
Mme d'Herbeville mourut, emportée en
trois jours, par une pneumonie. Et le cha-
grin de l'enfant fut doublé par le spectacle
de l'indifférence paternelle. Ce ne fut que
longtemps après qu'il comprit l'affreux
drame intérieur qui s'était noué entre ses
parents et qu'il jugea avec clairvoyance et
sévérité ce père noceur, médiocre et infi-
dèle dont Mme d'Herbeville avait tant
souffert. Ce couple malheureux avait démé-
nagé souvent, ne se plaisant nulle part et
c'était un des regrets de Maurice de ne
posséder aucune demeure personnelle, pas
une maison, pas un jardin, rien qui lûi
rappelât quelque chose de ses années de
jeunesse. Aussi cherchait-il maintenant a
acquérir un coin tranquille, un abri où .1
pût se reposer d'une vie acharnée tout en-
tière à la poursuite d'un bonheur qui n'était
jamais venu et pour quoi il était mainte-
nant bien vieux.
Il résolût donc d'acheter une habitation
dans une ville ancienne. Il écarta d'abord
Versailles comme trop près de Paris, fail-
lit se décider pour la Touraine, puis songea
à Aix-en-Provence, attiré sans trop savoir
pourquoi par l'aspect vétuste de cette scam-
nolent* cité-
A peine arnve, il fut hetrretrx de 'son
:hoix. Les larges avenues plantées de pla-
tanes, les fontaines, les places tranquilles
où l'herbe pousse, lui donnèrent tout de
suite cette impression de calme et 'de repos
qu'il désirait. Une agence lui indiqua un
vieil hôtel à vendre, tout meublé, situé
dans une des rues étroites qui aboutissent
au cours Mirabeau.
En route, l'agent qui accompagnait Mau-
rice d'Herbeville lui racohta l'histoire de
ce marquis de Vaufrèges, dont on allait
visiter la demeure. Il était mort sans testa-
ment, et ses cousins, qui l'avaient peu
connu, se débarrassaient volontiers de tout
ce qu'il leur avait laissé. Le marquis de
Vaufrèges, parti très jeune pour Paris,
n'était revenu à Aix que vers le milieu le
sa vie et pour s'enfermer dans son hôtel
Tl avait vécu, sombre et hypocondriaque,
ne fréquentant personne, vieillard avant
On disait qu'il avait beaucoup aimé
une femme qui.était morte et à laquelle il
pensait toujours. Il avait passé trente ans
dans la solitude, entouré des souvenirs et
des portraits de cette personne.
Ces coïncidences avec son propre destin
frappèrent Maurice d'Herbeville. Déjà il
se sentait attiré par un intérieur aussi ro-
manesque. Et il se disait que quelque triste
pai ailleurs qu'ait pu être sota existence,
cette inconnue avait dû être bien heureuse
d'être adorée ainsi 1
Réfléchissant ou devisant avec son guide,
Maurice d'1-lerbeville atteignit l'hôtel.
C'était une belle construction du dix-
huitième siècle, qui développait six fenêtres
de façade entre des pilastres plats. Deux
cariatides énormes encadraient une porte
d'un vert sombre, à ornements et à heur-
toir de cuivre, et dont les battants ne s'ou-
vraient qu'à mi-hauteur. Elles soutenaient
un balcon qui avait une petite dentelure de
zinc et une grille de fer forgé.
La sonnette fit un bruit grêle et
tin. D'Herbeville entra dans un corridor
dallé et voûté, d'une fraîcheur d'église, où
se déroulait la révolution d'un escalier gi-
gantesque. Des arinoiries dorées pendaient
aux murs. I1 traversa de grandes pièces
lambrissées de boiseries blanches.
De là-dedans sortait une étrange odeur
de poussière et de passé, un arome de vieil-
les étoffes, d'antiques meubles, de Hacons
éventés. Maurice songeait, en allant ainsi
de chambre en chambre, à l'existence de
reclus qu'avait menée ce Vaufrèges, vivânt
comme un fantôme, parmi des ombres, de
laissant approcher aucun être humain pour
appartenir tout entier à celle qui n'était
plus. Et il lui semblait qu'il trouvait dans
cette demeure déserte une tranquillité qu'il
n'avait jamais rencontrée ailleurs, comme
s'il y avait entre ces murs quelque chose
de doux, de familier, de déjà vu, qui faisait
bon accueil à l'isolé.
Voici la chambre de M. le marquis,
dit un vieux serviteur, en ouvrant une
porte.
Elle se trouvait dans l'ombre. D'Herbe-
ville remarqua seulement qu'elle était vaste.
Quelqu'un se dirigea vers une fenêtre et
le grand jour clair du dehors entra avec
tout son soleil. Le visiteur tourna la tête,
pâlit et laissa échapper une exclamation
de surprise. Une figure qu'il connaissait
bien était reproduite au pastel, dans un
médaillon, au-dessus du Ht. C'était l'image
d'une jeune femme blonde, aux yeux très
doux. D'Herbeville était allé vers elle, d'un
mouvement machinal. II la dévorait du re-
gard. Cela était impossible, et pourtant,
quelle ressemblanee Et comme il s'appro-
chait d'une commode bombée, il aperçut
des photographies dans leur cadre toutes
celles de sa mére I Il eut un saisissement
tel que plusieurs secondes il crut que son
cœur allait cesser de battre. Ç'était donc
bien Mme d'Herbeville, cette jeune femme
qui tenait un bouquet de roses, sous le bal-
daquin, au-dessus du lit Louis XVI ? C'é-
tait donc elle que le marquis de Vaufrèges
avait aimée d'un tel amour qu'il n'avait
jamais pu s'en consoler ? Alors il voulut
voir le portrait du marquis. On le mena
dans un cabinet non, cet homme mince,
aux tempes dégarnies, aux yeux enfoncés,
ne lui rappelait rien il ne l'avait jamais
rencontré I
D'Herbevifle demanda ce qu'on avait fait
de la correspondance de M. de Vaufrèges.
Trois mois avant sa mort, répondit le
serviteur, M. le marquis a brûlé toutes ses
lettres. Et il y en avait, il y 'en avait.
Tenez, monsieur, là, dans cette cheminée.
Il releva la crémaillière un monceau de
cendres occupait encore le foyer. Maurice
les regardait. Toutes les pensée, toutes les
confidences, toute la vie secrète et profonde
de l'être qui lui avait donné le jour pt qui
était resté si mystérieux pour lui, avait
flambé ici-même, avant de disparaître à
jamais. L'émotion de d'Herbeville était
telle qu'il avait peur de s'évanouir
Il revint dans la chambre. Il demeura,
pensif, en face du portrait. Il éprouvait une
immense impression de soulagement, de
bonheur. Cette femme qu'il avait vu bruta-
liser par un mari dur et négligent, qui avait
été bafouée et méprisée, avait connu cette
douceur d'être comprise, entourée, adorée.
Toute tendresse ne lui avait donc pas été
défendue. Elle avait eu un ami, un soutien,
un protecteur. Et Maurice se rendait mieux
compte maintenant du chagrin' qu'il avait
ressenti toute sa vie à se dire que sa mère
était morte trop t6t pour qu'il pût lui don-
ner quelque consolation. Et voici que lés
hasards de la destinée lui apprenaient une
étrange et douce vérité. Et il songeait avec
reconnaissance et avec affection à ce mar-
quis de Vaufrèges qui n'avait jamais ou-
blié.
Devant son silence, l'agent et le valet
de chambre s'impatientèrent.
Si monsieur veut visiter le reste de
la maison.
Non, non, c'est inutile 1
Monsieur n'est pas décidé?
Au contraire. J'achète l'hôtel. Seule-
ment laissez-moi un moment seul ici-
Les deux hommes sortirent. Le comte
d'Herbeville poussa un soupir de satisfac-
tion. Il prit une des photographies de la
commode, la regarda, et jaunie et pâlie
comme elle était, l'embrassa tendrement.
Il roula un fauteuil près du lit, il s'assit,
et dans ce vieil hôtel provençal où sa mère
n'était jamais venue et où quelqu'un avait
si éperdument aimé son souvenir, il eut
l'impression très douer et très noble qu'a-
près tant d'années d'inquiétude et d'isole-
ment, il était enfin rentré chez lui 1
Edmond Jaloux.
île vous grattez pas!
EMPLOYEZ LE
Le Cadum est le meilleur remède au
monde une n'importe quelle maladie de
les démangeaisons il procure un som-
meil calme et paisible couz que les souf.
frances martyrisaient. Boite d'essai 60 o.
TflfiflTREs & coflCËyrs
INFORMATIONS ET COMMUNIQUES
LE SECOND GALA DES u BUSSES »
Thamar, tel est le titre du nouveau ballet
qui formera, ce soir lundi, la primeur offerte
aux abonnés dé la saison russe du Châtelet.
M. Serge de Diaghilew s'ingénie pour inscrire
ainsi chaque semaine une nouveauté parmi les
ballets que le succès a consacres.
Thamar, dont le célèbre compositeur Bala-
kirew a écrit la, musique, est une des œuvres
les plus caractéristiques de l'école russe, par
l'originalité des idées, par la fantaisie du
La chorégraphie, réglée par le maître de
ballet Michel Fokme, ainsi que les décors et
les costumes de M. Léon Bakst, seront un
sujet d'admiration pour le public que ces deux
grands artistes ont pourtant habitué à bien des
merveiles.
Le complément du programme est on ne
peut plus intéressant et vané, On se rappelle
1» succès du Carnaval; on a goûté la frénésie
guerrière des danses du Prince Igor; on a été
remué par la fantaisie musicale éblouissante
qui s'appelle Petrouchka, de NI. Stravinsky,
ballet dramatique où triomphent Nijinsky et
Karsavina.
Ce programme formera l'une des soirées les
plus sensationnelles de la septième saison
russe, et se reproduira mercredt, vendredi et
samedi prochaine.
BOUFFES-PABISTEXS. A 1 h. 1/2. mati-
née au protlt du Syndicat des auteurs Au
programme Une Nuit d'amour. un acte de
MM. Hennequin et Serge Basset les Refrains
d opérette (Mmes Delna, Lucy Vauthrin, Ger-
maine Gallois. MM. Muratore. nufranne.
Francell) exhibition de boxe par Joe Jean-
nette et Willie Lewis Hernani, cinquième
acte (M. Mounet-Sully Hernani Mme Cora
Laparcerie, Dona Sol) Toutes tes danses,
par Mlles Cléo de Mérode, Napierkowska, M.
Henrv Defreyn et Mlle Brigitte Régent. Mlle
MistinRuett et M Max Deariv, Mlle Gaby Des-
lys et M. Harry Piloer. Mlle Marguerite Deval
Poèmes, par Mlles Cécile Sorel, Géniat. Ma
deleine Roch et M. Brunot le Caf Conc'
chansons d'Ouvrard, de Bourgès, de Thérésa.
de Duparc, etc.. par Mmes Dussane, Polaire,
Simon-Girard, MM. Huguenet, Dumény, Si-
gnoret, J. de Féraudy, Kam-Hill.
UNIYERSITE DES ANNA1,ES. A 2 h. 1/4,
conférence par M. d'Ardenne de Tizac.
CE SOIR
CHATELET. A 8 h. 1/2, premier spectacle
de la seconde série des Ballets russes. Au pro-
gramme Thamar. de Balakirew (création)
Le Carnaval, de Schumann Petrouchka, de
Stravinsky, et les danses du Prince Igor, de
Borodine. Principaux interprètes MM. Ni+
iinsky, Bolm, Cecchetti, Sergueieff. Semenofi,
Kotchetowski, Mmes Karsavina, Nijinska
Piltz, Astafleva, Baranowitch. etc. A l'orohes
tre M. Pierre Monteux. 1
RENAISSANCE. A 8 h. 314, répétition gé-
nérale du Feu de la Saint-Jean, comédie en
trois actes, de MM. Franz Fonson et Fernand
Wicheler.
AAfBIGU. A 8 h. 1/2, pour l'ouverture de
la saison d'été, reprise des Mystères de Paris,
drame en cino actes et dix tableaux, tiré du
roman d'EuRène Sue par Ernest Blum. joué
par MM. Renoir, Etiévant, Gouget, Chabert.
Blanchard, etc.; Mmes Louise Himmel, Made-
leine Dereval, Paulette Lorsy, etc.
TROCADERO, Audition de Faust de Schu-
mann, et de L'Enfance du Christ, avec MM.
Plamondon, Jan Reder et Mlle Doerken, of-
ferte par « l'Orchestre ».
COMEDIE-FRANCAISE. La répétition gé-
nérale de Poil de Carotte, comédie en un acte,
en prose, de Jules Renard, et d'Iphigénie, tra-
gédie en cinq actes, de Jean Moréas, aura
lieu après-demain mercredi, à 1 h. 1/2, et la
prentiëré représentation le soir même. à
8 h. 1/2.
Jeudi prochain, en matinée, on donnera
le Mariage forcé, avec MM. J. Truffier, Geor-
ges Berr Dehelly. Brunnt. Ravet. Croué, Jac-
ques Guiihène Dliites Berthe Bovy. Suzanne
Revonne et Laurence Duluc et Iphigérzie, de
Jean Moréas, joué par MM. Silvain, Albert
Lambert, Fenoux, Ravet, Gerbault, Mmea
Bartet, Lara, Madeleine Roch, la petite Char-
lotte Bourdin.
Mercredi, au Trocadéro, représentations po-
pulaires classiques les Précieuses ridicules
(MM. Brunot, Croué, Garay, Lafon, J. Guilhè-
ne, Jean Worms. Mmes Jane Faber, de Chau-
veron, Faylïs) Tartuffe (MM. Paul Mounet,
Dehelly, Delaunay, Siblot, Joliet, Falcunnier.
Guilhène. Mmes Renée du Minil. Cécile Sûrel.
Yvonne Lifraud. Jeanne Even).
ODEON. La première (à ce théâtre) de
la Foi aure lieu jeudi soir. M. Camille Saint-
Saëns, qui a composé une importante parti.
tion nour l'ouvrage de M. Brteux. a bien voulu
promettre de conduire l'orchestre Colonne
pour les soirées de jeudi et samedi.
VAUDEVILLE. Ce soir, demain et après-
demain mercredi, trois dernières d'Education
de prince. avec Mme Jeanne Granier.
GYMNASE. La dernière matinée de Mme
Yvette Guilbert aura lieu exceptionnellement
jeudi prochain, à 3 h. 1/2
REPRESENTATIONS FRANCAISES EN AL-
SA CE. Malgré les difficultés. rencontrées au-
près du gouvernement allemand d'Alsace, M.
André Calmettes a pu donner aux Strasboûr-
geois, au théâtre de l'Union, les représenta-
tions auxquelles ils sont accoutumés depuis
cinq ans.
M. André Calmettes et Mlle Nelly Cormon
présentaient au public des pièces non encore
jouées à Strasbourg, telles que ta Veine,. le
Prince (FAurec, Ma Brte, Château historique,
Une troupe de premier ordre composée de
MM. Albert Lambert père, Gaston Séverin
Mmes Hélène Maïa, Jeanne Dulac, de MM. de
Garcin, Dutertre. Delafosse, etc.. entourait les
protagonistes. M. Willy Fischer, promoteur de
la saison francaise d'Alsace, assistait à ces
représentations.
COMEDIE-ROYALE. La première du nou-
veau spectacle est remise à demain mardi.
THEATDE DES ARTS. /eannïne.la pièce
en trois actes qu'on va représenter au théâtre
des Arts, est le début au théâtre de M. Pierre
Grasset. Il y a deux ans, un jurv composé de
tous les romanciers membres de l'Académie,
lui a décerné un prix littéraire fondé par les
Annales.. Il est amusant de rappeler que ce
prix était destiné à encourager un auteur dans
la voie du roman et à le détourner du théâtre.
qui paraissait, à cette époque, déjà absorber
beaucoup d'énergies littéraires. Les juges
émments de M. Pierre Grasset prévoyaient-ils
qu'il serait tenté comme les autres 7
CE SOIR
Cercle Musical (D' Ch. Domergue), salle Ga-
veau, rue La-Boétie, i- séance de sonates, piano
et violoa, avec le concours des maîtres Ysaye et
Pugno sonate en la, Bach sonate en la, Mozart
sonate Beethoven. Billets à la salle
et chez Durand, 4, place de la Madeleine.
Olympia. Gala, pour les débuts de Fragson.
Nouveau-Cirque. -8 h. J Blon-Dhin, caporal.
Moulin-Rouge-Théâtre. Allez voir Marville
dans la Belle de New-York. Téléphone 508-63.
Alcazar d'Eté. Après le silence et les quel-
ques mesures d'orchestre qui séparent deux numéro,
on éclat de rue général Dranem fait son entrée 1
VIE MONDAINE
mrotmiTioHs ET amiiiwwt*
HOTEL DES VENTES
Les japonisants ont eu, au cours de cette
dernière semaine, la bonne fort n.-e de pou-
voir enrichir leurs collections de pièces in.
téressantes dues à l'ingéniosité et à l'admi-
rable talent des artistes de l'Extrême-Orient.
Des si importantes et si variées collections
laissées par feu M. J. Dollfus, on vient, en
effet, de disperser les objets d'art chinois et
japonais, parmi lesquels certains ont ob-
tenu des prix très élevés; entre autres un
vase décoré de personnages en couleurs, sur
fond bleu fouetté rehaussé de dorure, en
ancienne porcelaine de Chine, fut poussé à
5.?00 irancs; un brûle-parfums en ancien
émail cloisonné de Chine. à 5.120 francs
et un vase de forme surbaissée, en ancienne
porcelaine de Chine, émailfée sur bis-
cuit, époque des Ming, à a.2ûO francs, CP.
Pour les amateurs de l'art exquis du dix-
huitième siècle, à la galerie Georges Petit, 8,
rue de Sèze, vendredi prochain, après exposi-
tions mercredi et jeudi, M' Lair-Dubreuil. M.
G. Petit, assisté de M. P. Mathey. MM. Mann-
heim, Paulme et Lasquin, vendront, l'impor-
tante collection laissée par feu M. Charles De-
machy et appartenant actuellement à Mme
Demachy, née Girod de l'Ain. Celle-ci, en ef-
fet, à part des bronzes du seizième, par des
tableaux de F. Boucher, Oudry, Hubert Ro-
bert, etc., des porcelaines, bronzes, meubles,
tapisseries des Flandres et d'Aubusson, réunit
une rare sélection d'œuvres du xvur siècle.
MARIAGES
On annonce le prochain mariage de
M. Joao de Mello Vianna. docteur en médecine,
chevalier de la Légion d'honneur, avec Mlle Gtoria
Mendez y Romero
M. Jacquos-Edouard Mlmepel. avocat à la cour,
fils du président de l'ordre des avocats au Conseil
d'Etat, avec Mlle Madeleine-Cécile Porquet
M Louis-Jules Casidanus, architecte, avec Mlle
Suzanne Lasnier, fille du publiciste
M. Robert Alfred Jourdain de l'Etoille avec Mile
Marie-Solange de Jouvencel
? M. Bernard-Eugène Pfillissler de Féllgonde, fils
du conseiller référendaire à la Cour des comptes,
avec Mlle Marguerite-Madeleine de lâs Cases, fille
du conseiller généra] 'iti l'Allier;
M. Marie-Henry vtr.omta d'Anthenaise. tlla du
comte dAcédé et de Mmes, née de Rochetalllée, avec
mile,, Marie-Jeanne Gravier de Vergehnes, ttlle dn
comte et de Mme, née Roussel de Courcy
M Ixmis-Mon-Albert Lescaze, avocat, fils du chef
de bureau à ta Compagnie de l'Ouest, avec Mlle
Germaine Reaard, fille du directeur des établisse-
ments pénitentiaires de Fresnes
M. Léon-Toseph Rttz. inspecteur des Chemins de
fer dr'Orleans, avec Mlle Andrée- Fernande Thomas.
fille du directeur des Sociétés Industrielles. cheva-
lier de la Légion d'honneur
M. Edouard-Henri Lejeune, lieutenant à la légion
de la garde républicain, avec Mlle Suzanne-Eugé-
nie Glrardot
M Jean-Marie-Joseph du Cray avec Mlle Sabine-
Marie-Madeleine Mathis de Grandsellle
M. Auyuste-Eugène-Marie Le Comte, inspecteur
des colonies, chevalier de la Légion d'honneur, avpc
Mlle Modeste-Mathilde Lolseaux
M Hippolyte-Joseph-Anselme, contrôleur de 20
classe de l'administration de l'armée, chevalier de
la Légion d'honneur, avec Mlle Marthe-Julio Ey-
méoud
M Jean-Charles Tremblay, receveur municipal de
Pontoise, chevalier de la Légion d'honneur, avec
Mlle Juliette-Alexandrine Domont
M. Jean-Baptiste-Jacques Begougne de Junia, in-
génietir, avec Mlle Catherine-Maud-Thérése Leroy
de la Brière
M. Fernand-Gustave-Lauis de Gougon de Poatou-
rande avec Mlle Marie-Madeleine Laoorte
DEUIL
On annonce la mort de Mme la comtesse
Nadault de Buffon, née de La Salle, veuve de
l'ancien avocat général à la cour de Rennes.
petit-neveu du grand naturaliste Buffon.
On annonce la mort de M. Georges
Oulman, décédé en son domicile, 49, rue
Cambon, dans sa soixante-sixième année.
Les obsèques auront lieu demain mardi, à
dix heures. On se réunira à la maison mor-
tuaire. Il ne sera pas envoyé de faire-part.
il y a "606" et "606"
Bien que le « 606 ait guéri déjà près de
800.000 syphilitiques, on lui reproche encore
certains échecs qui s'expliquent cependant
de façon bien simple. Deux éminents tné-
decins de la Faculté viennent de publier une
brochure où ils « flagellent les aigrefins et
les charlatans qui injectent, sous ce nom,
des produits indifféfents Ajoutons à ces
pseudo-606 les' pilules, potions, etc., qui
se vendent sous la même étiquette, et
voilà tous les insuccès éclaircis. Seul
est efficace le u 606 » en injections
pratiquées selon les principes rigoureux
d'Ehrlich, telles qu'elles sont faites à t'Aca-
démie d'Electricité Médicale. Etablissement
modèle, 14 salles de traitement. Références;
65.000 applications. Ouvert de 8 h. m. d IQ.h.
soir. (Dimanche, 6 h.). Clinique populaire èè
annexe. Brochures Maladies diverses 0,50.
Avarie 0,50 en timbres. Traitement à do-
micile. Renseignements gracieux s'adres-
ser au Médecin en Chef, 15, rue de Calais.
Une idée de femme par jour
itmscntriOHS cownijmQvti
Il est impassible dc
souhaiter un modèle
plus charmant et plus
pratique pour Vite que
cduï de cette petite ra-
be-casaque que je vous
apporte aujourdhei.
En léger et frais voile
de coton blanc elle
s'orne d'une grosse
broderie de coton très
en relief disposée en
bordure tout autour de,,
la. casaque et en deux
bandes sur la jupe.
Une note vive et gaie
est donnée par un li.
non cerise qui forme le
col, la petite pointe des
parements et une lar-
ge bande vers le bas
de la jupe. Les boutons
qui forment la casaque
sont de nacre rouge et
blanche, et une petite
ceinture de cuir noir
fileté de rouge entoure
jAVvrxx Crtoan» Rmck et Bran
Franck et Braan, 3, Chaussée (TAntia.
Louvre Dentaire, 73, rue de Rivoli. Tout
sans douleur par le Sand.ol. Brochure franco.
hA VIE ARTISTIQUE
Paysagistes modernes Jules Flandrin,
Maurice Utrillo, Dauteloup, Pierre
Bracquemond, etc.
Ce n'est point en général par les paysages
que les deux grands Salons du pr.ntemps
offrent le plus d'intérêt. Aussi faut-il deman-
der aux expositions particulières ouvertes çà
et là de nous renseigner sur les idées et les
recherches de nos plus récents paysagistes.
Après les montagnes de M. Communal, aux
blancheurs délicatement irisées, voilà celles,
puissantes, sévères, aux constructions har-
dies, de M. Dauteloup, un jeune presque in-
connu dont nous devons suivre l'effort (gale-
rie Marcel pernheim, 2, rue Caumartin),
comme celui d'un autre débutant, M. MAU-
RICE UTRILLO, fin et juste évocateur, dans
une note très personnelle des aspects du
pittoresque vieux Montmartre (galerie Li-
baude, 17, avenue Trudaine), qui nous laisse
espérer une carrière de grand paysagiste.
Puis en même temps que nous retiennent
les larges, vigoureux et limpides paysages
de Boggio, M. Pierre Buacquemond, le fils du
célèbre mattre graveur et décorateur, dont
il peut tout à son aise méditer l'admirable
leçon, expose, à côté de ses nus et de ses
intérieurs,, certains aspects des grottes de
Morgat, dont les parois, reflétant les féeries
du soleil, aux diverses heures du jour, s'ou-
vrent sur le bleu-vert et les courbes harmo-
nieuses de la mer bretonne (galerie Tooth,
41, boulevard des Capucines).
Voici surtout M. Jules Flandrin, l'un des
meilleurs peintres de la nouvelle génération,
qui, se développant de la manière la plus
intéressante, nous montre des paysages
d'un sentiment très personnel, d'une har-
monie très originale en ses gammes un peu
sourdes de vert et de bleu, où chantent, en
délicates et justes valeurs, les tons plus'
chauds des personnages et des maisons (ga-
lerie 1)ruet, 20, rue Royale). Déjà, au der-
nier Salon d'automne, M. Jules Flandrin,
dont nous suivrons les travaux avec sympa-
thie depuis ses débuts, nous donnait le plai-
sir de constater une remarquable ascension
de son talent dans ses décorations aux gra-
ves harmonies où il évoque la sévère poé-
sie de la montagne, le charme mystérieux
des vallées dont la douceur ne va pas sans
HENRY, expert, 23, rue Le-Pe!etier' (tél.
203-91) ACHÈTE cher diamants,perles,obj.d'art
MÙLT1RUPTEUR 1
1PIC ART-LEBAS etd S.û.0.8.
Fait réaliser ->O O/O d'économie dans lins-
lallation relative aux minuteries remplace les
moteurs des jntetgnasuimineuits intei nuuentes.
SIMPLICITÉ ÉCONOMIE
StéPIC*/iT-iEilAS,U,f- NditMitoiu elntfltta.8rcrt.int.
mélancolie. Aujourd'hui encore, avec un?
tranquille simplicité de moyens, avec une
franchise sereine, en une série de tableaux
fortement établis, cl représente les profon-
aes perspectives des vallées et leur fraient
intimité, les horizons brumeux de la plaine
entre les escarpements des montagnes. C'est
le même sentiment'recueilli de la nature qu'il
montre en une quarantaine de toiles où il
représente la Madeleine, les Boulevards,
dans l'harmonieuse grisaille. de leur atmo-
sphère qui enveloppe et simplifie les formes,
une Cour de terme (œuvre du goût le plus
charmant en son vaporeux gris-rose), etc.
Et même lorsqu'il sonne des fanfares écla-
tantes comme dans tel chaud paysage ro-
main on retrouve encore cet équilibre, cette
simplicité, cette quiétude qui caractérisent
le talent de M. Jules Flandrin.
Georges LECOM,TE,
OU PLACER SES ÉCONOMIES ?
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caisse d'épargne perfectionnée. Par ses mul-è
tiples combinaisons, elle répond à tous les
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la Compagnie d'Assurances Générales sur
la Vie (entreprise privée assujettie au con-
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cienne des compagnies similaires du conti-
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FEUILLETON DU if MATIN Il
du 20: mai 1912
VENGÉE
Henri GERMAIN
L'habile substitution
(Suite)
Sur ce point les renseignements sont
vagues. L'enquête, que nous fîmes avec cet
• îxcellunt M. Jules ne nous apprit rien de
précis à cet égard. Pourtant il est avéré
que la fleuriste parlait souvent d'Angers.
Toutes ces coïncidences demandent à être
vérifiées. J'en informerai mon associé. M.
Jules est très matin, il examinera de près
certaines hypothèses qui seraient des plus
dangereuses si elles se confirmaient.
1) En tout cas, ma chère amie, ne parlez
pas de cet incident à personne surtout à ma
in ère. 0
Soyez tranquille, Georges je suis trop
direclement intéressée maintenant à la si
tuation pour la comprometre par une in
discrétion.
Tandis que le banquier et sa. compagne
3,entretenaient ainsi, tout en roulant vers
,e château de Castelvieux, Reine-des-Prés
?t son oncle causaient aussi de leurs clients
Alors, papa Lemaire, tu n'as pas été
vert disait la jeune fille.
Tous droits de reproduction, de traduction et
(l'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by Henri Germain. 1912.
Pas trop, mon enfant. Ces Parisiens
sont tous des curieux, tu le sais ben.
Cependant, il avait l'air inquiet et très
désireux de savoir si j'avais habité Paris ?
Bas! C'est histoire de bavarder. Com-
ment voudrais-tu que nos affaires de famille
intéressent un homme si riche, si haut
placé ?
C'est juste, conclut Reine-des-Prés avec
une insouciance affectée.
En soi, elle demeurait frappée de l'insis-
tance avec laquelle M. de Champrevert avait
posé ses questions. Des rapprochements s'o-
péraient en son esprit. Les Champrevert
n'habitaient-ils pas autrefois l'avenue de
Clichy, comme Mlle Lemaire ?
Le soir, lorsqu'elle fut remontée dans sa
chambre, elle éprouva le besoin impérieux
d'informer son ami Pierre de ces incidente.
Elle lui écrivit ceci
u A monsieur Pierre, comptable, chez
M, Barois-Dumand, rue Fasillau,
Levallois-Perret.
» Mon cher Pierre,
u Je t'écris deux jours plus tôt que de
coutume, parce que je suis très pressée de
te faire part de certaines nouvelles qui t'in-
téresseront personnellement.
» Imagine-tof que j'ai fait aujourd'hui la
connaissance de ton oncle, M. Georges de
Champrevert, tout à fait par hasard.
» Ce monsieur s'est arrêté chez nous, en
compagnie d'une jolie femme, très jeune et
qui tne ressemble un peu.
» Ils. ont pris du madère et ils ont causé
avec papa Lemaire, à qui même ils ont posé
certaines questions msut mon compte.
n Papa Lemaire avait tu, sur la planque
de la voiture, le nom de ta grand mère,
Mme de Castelvieax c'est comme ça qu'il
a deviné que le client était le fils de la com-
tesse.
Quand j'ai su ça, j'ai été srr le point dt-'
parler de t"i à ce monsieur et même de lui
donner ton adresse, afin que tu puisses le
voir. Il aurait pu te protéger il parait si
riche. Et puis il sait peut-être où est ta
pauvre mère ?.
Mais papa Lemaire m'a retenue. Enfin
si tu voulais entrer en relations avec ton
oncle, tu pourrais sans doute écrire au châ-
teau de Castelviéux, au nom de M. Georges
de Champrevert. Ou, si tu le préfères, je
pourrais aller le voir exprès pour lui par-
lér de toi et obtenir des renseignements, s'il
en a.
» A part ça, je ne vois rien de nouveau
à te dire, sinon que je t'aime toujours aussi
ardemment. Je pense à toi tons les jours.
J'attends avec impatience l'époque où tu
auras acquis une situation suffisante à nous
faire vivre tous les deux.
Dire que je serai ta femme un jour, que
je ne te quitterai plus, que tu seras tout
moi! Cette pensée-là m'inonde de joie. Ta
femme, mon Pierre bien-aimé, ta femme
pour toute la vie. Quel bonheur 1.
Travaille bien, pour que nous soyons
plus tôt réunis soigne-toi bien aussi pense
à ce que je t'écris et réponds-moi sans tar-
der.
Ta Reine-des-Prés qui t'aime et t'em-
brasse de tout son coeur.
» I-ouise. »
ou PAS-DE-CHANCE EN A.
Il était dix heures du matin.
Pas-de-Chance et le Désossé arpentaient
le trottoir peu passant du boulevard le
CourceHes. Ils s'arrêtèrent soudain, tous
deux en même temps, comme médusés.
Ce doit être lui ?. dit Pas-de-Chance
d'une voix basse qui .tremblait un peu.
Oui, oui, c'est lui, j'en suis sûr maintenant.
Mon vieux, c'est pas moi qui pourrais
le reconnaître, repartit le Désossé. Pour
cette bonne raison que je ne l'ai jamais vu.
Approchons un peu, tu le verras de plus
près.
Non, non, je ne voudrais pas qu'il
m'aperçût comme ça, tout à coup, dans
la rue. Il est vieux déjà l'émotion pourrait
être trop forte.
Tout en parlant, Pas-de-Chance semblait
dévorer des yeux un homme âgé. qui venait
de descendre d'un petit omnibus de la Com-
pagnie du chemin de fer de l'Est.
Le véhicule avait stoppé devant un immeu-
ble de belle apparence, et le cocher, aidé
d'un domestique, s'occupait à décharger
deux superbes malles de cuir.
Le voyageur semblait être septuagénaire.
Il était assez grand, corpulent et d'une ro-
bustesse apparente.
Cependant son visage, encadré de cheveux
et de favoris blancs, était pâle, ses traits ti-
rés de fatigue, son regard empreint d'une
sorte de tristesse.
Ah 1 pauvre père, murmura Pas-de-.
Chance, secrètement ému, comme il a chan-
gé depuis dix ans 1
Bast la fatigue du voyage peut-être
T'inquiète pas, va il a l'air encore solide..
Tu vas monter tout l'heure, ça le rajeu-
nira 1
Non, non, pas tout de suite il faut lui
donner le temps d'arriver, le prévenir avec
ménagements. Tu monteras le premier, toi,
et tu lui expliqueras. Eloignons-nous un
instant. 1
En achevant, Pas-de-Chance saisit son
ami par le bras et l'entraîna vers un café
vpisin, où les deux hommes pénétrèrent.
Un quart d'heure plus tard, le Désossé
sortait seul de l'établissement, se dirigeant
vers le somptueux immeuble devant lequel
s'était arrêtée la voiture du chemin de fer
de l'Est.
L'ancien camelot-acrobate n'avait cartes
pas les allures d'un homme distingué. Ce-
pendant, depuis quelque temps, il avait mo-
difié ses façons trop vulgaires.
Au contact de Frédéric Màndel. qui s'ef-
forçait de l'éduquer un peu, il avait acquis
une certaine tenue extérieure.
Il pénétra chez le concierge de l'immeuBle,
demandant poliment
M. Mander s'il ygpos plaît ?
Oh c'est inutile de monter. M. Man-
del vient seulement d'arriver de voyage, il
ne reçoit personne aujourd'hui.
Bien. bien, je vais toujours voir j'ai
une commission très pressée pour lui. A
quel étage
Au troisième, mais.
Sans attendre d'autres objections, le D,é-
sossé s'engageait déjà dans le large esca-
lier.
Arrivé sur le palier désigné, il demeura
un instant immobile devant la porte.
Il reprenait haleine, s'efforçait de prépa-
rer ce qu'il allait dire.
Enfin il appuya sur un bouton électrique.
Un long moment s'écoula, puis la porte
s'ouvrit un domestique parut, l'air impor-
tant et ennuyé.
-,Que désirez-vous ? fit-il d'un ton ro-
gue, en toisant dédaigneusement le visiteur
des pieds à la tête.
–-Je désire parler à M. Mandé!;
Impossible. Monsieur ne reçoit pas.
J'ai pourtant une communication des
plus urgentes à lui faire. Veuillez le préve-
nir.
Inutile, je vous dis j'ai des ordres.
Et le valet repoussait doucement le van-
tail sur le visiteur. Celui-ci ne se laissa pas
démonter par cet accueil prévu. Il résista
de façon à maintenir la porte ouverte.
il yfit même deux pas en avant, pénétrant
sans façon dans l'antichambre, au grand
ébahissement du domestique.
Mon garçon, reprit-il ensuite en dar-
dant sur celui-ci un regard décidé, il n'y a
pas de consigne pour moi. Ce qui m'amène
est d'une tel importance que M. 'land(,!
regretterait beaucoup, j'en suis sûr, de ne
pas m'avoir vu. Allez lui dire que j'insiste
pour être reçu.
Si vous y tenez absolument. Voulez-
vous me dire votre nom ?
Inutile, monsieur Mandel ne me con-
natt pas.
Alors, pas moyen de faire votre com-
mission.
,Farceur, allez donc toujoues Si votre
patron me reçoit, vous n'aurez pas à vous
en repentir.
En disant cela, te Désossé glissa dans
la main du valet de chambre une pièce de
cinq francs.
L'argument devait être sans réplique, car
le domestique referma la porte du palier et
disparut aussitôt.
Dix minutes s'écoulèrent.
L'ancien camelot se croyait oublié. Enfin
une porte sous tenture s'ouvrit sans bruit.
Par ici, monsieur, fit' le valet de cham-
bre.
Et guidant le visiteur, il le fit entrer dans
un cabinet de travail spacieux. l
En dépit de son assurance coutumière, le,
Désossé se sentait sinon ému, du moins in-
timidé par le luxe sévère du lieu.
Il demeura debout, n'osant pas s'asseoir
dans l'un des fauteuils confortables qui,
pourtant, semblaient s'offrir à lui.
Une porte tourna sur ses gonds le voya-
geur arrivé depuis une demi-heure à peine
parut en veste d'appartement, l'air mécon-
D'un regard longuement inquisiteur, il
examina le personnage qui l'attendait.
Que me voulez-vous ? Qui êtes-vous ?
demanda-t-il, d'un ton impatienté.
Ma foi, monsieur, mon nom ne vous
dira rien. Je suis Julot, ou si vous le \\v\
vu, ni n'avez entendu parler de moi.
En effet, je ne vous connais pas.
Ce qui m'amène chez vous est pourtant
d'une importance capitale. Si vous voulez ï
bien prendre la peine de m'écouter un ins-
tant
Soit, mais soyez bref j'arrive de voym f*
ge, je suis très fatigué. Asseyez-vous t
Un peu interloqué, mais obéissant mach»
nalement à l'invitation, le Désossé s'ass;
sur le bord d'un fauteuil
-,LE'MATIN
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
LE VIEIL
HOTEL
RSQu'n. atteignit sa
quarantième année, le
comte Maurice d'Her-
beviUe éprouva le
désir due quitter mo-
mentanément Parts.
Il se sentait usé, .ai-
gri, les nerfs à bout,
comme tout céliba-
taire qui a deman ié
a son oestut tout ce qu'il peut lui donnes,
hormis le repos. Il avait besoin de calme
et de solitude. Divers épisodes de son exis-
tence l'avaient profondément troublé, et
plus qu'eux tous, une récente rupture avec
une femme teridrement aimée et sur le sou-
venir de laquelle l'oubli ne voulait pas
descendre.
Sa vie avait été en même temps vide et
agitée. Rien d'agréable ne le rattachait a
son passé. De son père, brutal et avide de
plaisir, il ne se souvenait qu'avec malaise.
Sa mère était une créature douce et mer-
veilleusement jolie. Peut-être avait-elle ai-
l mé son man, mais sans doute l'avait-
lassée par ses caprices et sa violence. Mme
cTHerbeville détestait son intérieur, sans
cesse bousculé par les disputes, par une
haine mutuelle. Parfois, au retous d'une
pruménade, la jeune femme embrassait
passionnément son fils, puis s'enfuyait en
sanglotant. Maurice avait aimé de tout son
cœur cet être fragile, avec une sorte de
respect et d'admiration, comme l'on aune
quelqu'un de surnaturel qui plane sur votre
vie et la protège sans trop l'approcher. il
venait d'atteindre ses quinze ans, quand
Mme d'Herbeville mourut, emportée en
trois jours, par une pneumonie. Et le cha-
grin de l'enfant fut doublé par le spectacle
de l'indifférence paternelle. Ce ne fut que
longtemps après qu'il comprit l'affreux
drame intérieur qui s'était noué entre ses
parents et qu'il jugea avec clairvoyance et
sévérité ce père noceur, médiocre et infi-
dèle dont Mme d'Herbeville avait tant
souffert. Ce couple malheureux avait démé-
nagé souvent, ne se plaisant nulle part et
c'était un des regrets de Maurice de ne
posséder aucune demeure personnelle, pas
une maison, pas un jardin, rien qui lûi
rappelât quelque chose de ses années de
jeunesse. Aussi cherchait-il maintenant a
acquérir un coin tranquille, un abri où .1
pût se reposer d'une vie acharnée tout en-
tière à la poursuite d'un bonheur qui n'était
jamais venu et pour quoi il était mainte-
nant bien vieux.
Il résolût donc d'acheter une habitation
dans une ville ancienne. Il écarta d'abord
Versailles comme trop près de Paris, fail-
lit se décider pour la Touraine, puis songea
à Aix-en-Provence, attiré sans trop savoir
pourquoi par l'aspect vétuste de cette scam-
nolent* cité-
A peine arnve, il fut hetrretrx de 'son
:hoix. Les larges avenues plantées de pla-
tanes, les fontaines, les places tranquilles
où l'herbe pousse, lui donnèrent tout de
suite cette impression de calme et 'de repos
qu'il désirait. Une agence lui indiqua un
vieil hôtel à vendre, tout meublé, situé
dans une des rues étroites qui aboutissent
au cours Mirabeau.
En route, l'agent qui accompagnait Mau-
rice d'Herbeville lui racohta l'histoire de
ce marquis de Vaufrèges, dont on allait
visiter la demeure. Il était mort sans testa-
ment, et ses cousins, qui l'avaient peu
connu, se débarrassaient volontiers de tout
ce qu'il leur avait laissé. Le marquis de
Vaufrèges, parti très jeune pour Paris,
n'était revenu à Aix que vers le milieu le
sa vie et pour s'enfermer dans son hôtel
Tl avait vécu, sombre et hypocondriaque,
ne fréquentant personne, vieillard avant
On disait qu'il avait beaucoup aimé
une femme qui.était morte et à laquelle il
pensait toujours. Il avait passé trente ans
dans la solitude, entouré des souvenirs et
des portraits de cette personne.
Ces coïncidences avec son propre destin
frappèrent Maurice d'Herbeville. Déjà il
se sentait attiré par un intérieur aussi ro-
manesque. Et il se disait que quelque triste
pai ailleurs qu'ait pu être sota existence,
cette inconnue avait dû être bien heureuse
d'être adorée ainsi 1
Réfléchissant ou devisant avec son guide,
Maurice d'1-lerbeville atteignit l'hôtel.
C'était une belle construction du dix-
huitième siècle, qui développait six fenêtres
de façade entre des pilastres plats. Deux
cariatides énormes encadraient une porte
d'un vert sombre, à ornements et à heur-
toir de cuivre, et dont les battants ne s'ou-
vraient qu'à mi-hauteur. Elles soutenaient
un balcon qui avait une petite dentelure de
zinc et une grille de fer forgé.
La sonnette fit un bruit grêle et
tin. D'Herbeville entra dans un corridor
dallé et voûté, d'une fraîcheur d'église, où
se déroulait la révolution d'un escalier gi-
gantesque. Des arinoiries dorées pendaient
aux murs. I1 traversa de grandes pièces
lambrissées de boiseries blanches.
De là-dedans sortait une étrange odeur
de poussière et de passé, un arome de vieil-
les étoffes, d'antiques meubles, de Hacons
éventés. Maurice songeait, en allant ainsi
de chambre en chambre, à l'existence de
reclus qu'avait menée ce Vaufrèges, vivânt
comme un fantôme, parmi des ombres, de
laissant approcher aucun être humain pour
appartenir tout entier à celle qui n'était
plus. Et il lui semblait qu'il trouvait dans
cette demeure déserte une tranquillité qu'il
n'avait jamais rencontrée ailleurs, comme
s'il y avait entre ces murs quelque chose
de doux, de familier, de déjà vu, qui faisait
bon accueil à l'isolé.
Voici la chambre de M. le marquis,
dit un vieux serviteur, en ouvrant une
porte.
Elle se trouvait dans l'ombre. D'Herbe-
ville remarqua seulement qu'elle était vaste.
Quelqu'un se dirigea vers une fenêtre et
le grand jour clair du dehors entra avec
tout son soleil. Le visiteur tourna la tête,
pâlit et laissa échapper une exclamation
de surprise. Une figure qu'il connaissait
bien était reproduite au pastel, dans un
médaillon, au-dessus du Ht. C'était l'image
d'une jeune femme blonde, aux yeux très
doux. D'Herbeville était allé vers elle, d'un
mouvement machinal. II la dévorait du re-
gard. Cela était impossible, et pourtant,
quelle ressemblanee Et comme il s'appro-
chait d'une commode bombée, il aperçut
des photographies dans leur cadre toutes
celles de sa mére I Il eut un saisissement
tel que plusieurs secondes il crut que son
cœur allait cesser de battre. Ç'était donc
bien Mme d'Herbeville, cette jeune femme
qui tenait un bouquet de roses, sous le bal-
daquin, au-dessus du lit Louis XVI ? C'é-
tait donc elle que le marquis de Vaufrèges
avait aimée d'un tel amour qu'il n'avait
jamais pu s'en consoler ? Alors il voulut
voir le portrait du marquis. On le mena
dans un cabinet non, cet homme mince,
aux tempes dégarnies, aux yeux enfoncés,
ne lui rappelait rien il ne l'avait jamais
rencontré I
D'Herbevifle demanda ce qu'on avait fait
de la correspondance de M. de Vaufrèges.
Trois mois avant sa mort, répondit le
serviteur, M. le marquis a brûlé toutes ses
lettres. Et il y en avait, il y 'en avait.
Tenez, monsieur, là, dans cette cheminée.
Il releva la crémaillière un monceau de
cendres occupait encore le foyer. Maurice
les regardait. Toutes les pensée, toutes les
confidences, toute la vie secrète et profonde
de l'être qui lui avait donné le jour pt qui
était resté si mystérieux pour lui, avait
flambé ici-même, avant de disparaître à
jamais. L'émotion de d'Herbeville était
telle qu'il avait peur de s'évanouir
Il revint dans la chambre. Il demeura,
pensif, en face du portrait. Il éprouvait une
immense impression de soulagement, de
bonheur. Cette femme qu'il avait vu bruta-
liser par un mari dur et négligent, qui avait
été bafouée et méprisée, avait connu cette
douceur d'être comprise, entourée, adorée.
Toute tendresse ne lui avait donc pas été
défendue. Elle avait eu un ami, un soutien,
un protecteur. Et Maurice se rendait mieux
compte maintenant du chagrin' qu'il avait
ressenti toute sa vie à se dire que sa mère
était morte trop t6t pour qu'il pût lui don-
ner quelque consolation. Et voici que lés
hasards de la destinée lui apprenaient une
étrange et douce vérité. Et il songeait avec
reconnaissance et avec affection à ce mar-
quis de Vaufrèges qui n'avait jamais ou-
blié.
Devant son silence, l'agent et le valet
de chambre s'impatientèrent.
Si monsieur veut visiter le reste de
la maison.
Non, non, c'est inutile 1
Monsieur n'est pas décidé?
Au contraire. J'achète l'hôtel. Seule-
ment laissez-moi un moment seul ici-
Les deux hommes sortirent. Le comte
d'Herbeville poussa un soupir de satisfac-
tion. Il prit une des photographies de la
commode, la regarda, et jaunie et pâlie
comme elle était, l'embrassa tendrement.
Il roula un fauteuil près du lit, il s'assit,
et dans ce vieil hôtel provençal où sa mère
n'était jamais venue et où quelqu'un avait
si éperdument aimé son souvenir, il eut
l'impression très douer et très noble qu'a-
près tant d'années d'inquiétude et d'isole-
ment, il était enfin rentré chez lui 1
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INFORMATIONS ET COMMUNIQUES
LE SECOND GALA DES u BUSSES »
Thamar, tel est le titre du nouveau ballet
qui formera, ce soir lundi, la primeur offerte
aux abonnés dé la saison russe du Châtelet.
M. Serge de Diaghilew s'ingénie pour inscrire
ainsi chaque semaine une nouveauté parmi les
ballets que le succès a consacres.
Thamar, dont le célèbre compositeur Bala-
kirew a écrit la, musique, est une des œuvres
les plus caractéristiques de l'école russe, par
l'originalité des idées, par la fantaisie du
La chorégraphie, réglée par le maître de
ballet Michel Fokme, ainsi que les décors et
les costumes de M. Léon Bakst, seront un
sujet d'admiration pour le public que ces deux
grands artistes ont pourtant habitué à bien des
merveiles.
Le complément du programme est on ne
peut plus intéressant et vané, On se rappelle
1» succès du Carnaval; on a goûté la frénésie
guerrière des danses du Prince Igor; on a été
remué par la fantaisie musicale éblouissante
qui s'appelle Petrouchka, de NI. Stravinsky,
ballet dramatique où triomphent Nijinsky et
Karsavina.
Ce programme formera l'une des soirées les
plus sensationnelles de la septième saison
russe, et se reproduira mercredt, vendredi et
samedi prochaine.
BOUFFES-PABISTEXS. A 1 h. 1/2. mati-
née au protlt du Syndicat des auteurs Au
programme Une Nuit d'amour. un acte de
MM. Hennequin et Serge Basset les Refrains
d opérette (Mmes Delna, Lucy Vauthrin, Ger-
maine Gallois. MM. Muratore. nufranne.
Francell) exhibition de boxe par Joe Jean-
nette et Willie Lewis Hernani, cinquième
acte (M. Mounet-Sully Hernani Mme Cora
Laparcerie, Dona Sol) Toutes tes danses,
par Mlles Cléo de Mérode, Napierkowska, M.
Henrv Defreyn et Mlle Brigitte Régent. Mlle
MistinRuett et M Max Deariv, Mlle Gaby Des-
lys et M. Harry Piloer. Mlle Marguerite Deval
Poèmes, par Mlles Cécile Sorel, Géniat. Ma
deleine Roch et M. Brunot le Caf Conc'
chansons d'Ouvrard, de Bourgès, de Thérésa.
de Duparc, etc.. par Mmes Dussane, Polaire,
Simon-Girard, MM. Huguenet, Dumény, Si-
gnoret, J. de Féraudy, Kam-Hill.
UNIYERSITE DES ANNA1,ES. A 2 h. 1/4,
conférence par M. d'Ardenne de Tizac.
CE SOIR
CHATELET. A 8 h. 1/2, premier spectacle
de la seconde série des Ballets russes. Au pro-
gramme Thamar. de Balakirew (création)
Le Carnaval, de Schumann Petrouchka, de
Stravinsky, et les danses du Prince Igor, de
Borodine. Principaux interprètes MM. Ni+
iinsky, Bolm, Cecchetti, Sergueieff. Semenofi,
Kotchetowski, Mmes Karsavina, Nijinska
Piltz, Astafleva, Baranowitch. etc. A l'orohes
tre M. Pierre Monteux. 1
RENAISSANCE. A 8 h. 314, répétition gé-
nérale du Feu de la Saint-Jean, comédie en
trois actes, de MM. Franz Fonson et Fernand
Wicheler.
AAfBIGU. A 8 h. 1/2, pour l'ouverture de
la saison d'été, reprise des Mystères de Paris,
drame en cino actes et dix tableaux, tiré du
roman d'EuRène Sue par Ernest Blum. joué
par MM. Renoir, Etiévant, Gouget, Chabert.
Blanchard, etc.; Mmes Louise Himmel, Made-
leine Dereval, Paulette Lorsy, etc.
TROCADERO, Audition de Faust de Schu-
mann, et de L'Enfance du Christ, avec MM.
Plamondon, Jan Reder et Mlle Doerken, of-
ferte par « l'Orchestre ».
COMEDIE-FRANCAISE. La répétition gé-
nérale de Poil de Carotte, comédie en un acte,
en prose, de Jules Renard, et d'Iphigénie, tra-
gédie en cinq actes, de Jean Moréas, aura
lieu après-demain mercredi, à 1 h. 1/2, et la
prentiëré représentation le soir même. à
8 h. 1/2.
Jeudi prochain, en matinée, on donnera
le Mariage forcé, avec MM. J. Truffier, Geor-
ges Berr Dehelly. Brunnt. Ravet. Croué, Jac-
ques Guiihène Dliites Berthe Bovy. Suzanne
Revonne et Laurence Duluc et Iphigérzie, de
Jean Moréas, joué par MM. Silvain, Albert
Lambert, Fenoux, Ravet, Gerbault, Mmea
Bartet, Lara, Madeleine Roch, la petite Char-
lotte Bourdin.
Mercredi, au Trocadéro, représentations po-
pulaires classiques les Précieuses ridicules
(MM. Brunot, Croué, Garay, Lafon, J. Guilhè-
ne, Jean Worms. Mmes Jane Faber, de Chau-
veron, Faylïs) Tartuffe (MM. Paul Mounet,
Dehelly, Delaunay, Siblot, Joliet, Falcunnier.
Guilhène. Mmes Renée du Minil. Cécile Sûrel.
Yvonne Lifraud. Jeanne Even).
ODEON. La première (à ce théâtre) de
la Foi aure lieu jeudi soir. M. Camille Saint-
Saëns, qui a composé une importante parti.
tion nour l'ouvrage de M. Brteux. a bien voulu
promettre de conduire l'orchestre Colonne
pour les soirées de jeudi et samedi.
VAUDEVILLE. Ce soir, demain et après-
demain mercredi, trois dernières d'Education
de prince. avec Mme Jeanne Granier.
GYMNASE. La dernière matinée de Mme
Yvette Guilbert aura lieu exceptionnellement
jeudi prochain, à 3 h. 1/2
REPRESENTATIONS FRANCAISES EN AL-
SA CE. Malgré les difficultés. rencontrées au-
près du gouvernement allemand d'Alsace, M.
André Calmettes a pu donner aux Strasboûr-
geois, au théâtre de l'Union, les représenta-
tions auxquelles ils sont accoutumés depuis
cinq ans.
M. André Calmettes et Mlle Nelly Cormon
présentaient au public des pièces non encore
jouées à Strasbourg, telles que ta Veine,. le
Prince (FAurec, Ma Brte, Château historique,
Une troupe de premier ordre composée de
MM. Albert Lambert père, Gaston Séverin
Mmes Hélène Maïa, Jeanne Dulac, de MM. de
Garcin, Dutertre. Delafosse, etc.. entourait les
protagonistes. M. Willy Fischer, promoteur de
la saison francaise d'Alsace, assistait à ces
représentations.
COMEDIE-ROYALE. La première du nou-
veau spectacle est remise à demain mardi.
THEATDE DES ARTS. /eannïne.la pièce
en trois actes qu'on va représenter au théâtre
des Arts, est le début au théâtre de M. Pierre
Grasset. Il y a deux ans, un jurv composé de
tous les romanciers membres de l'Académie,
lui a décerné un prix littéraire fondé par les
Annales.. Il est amusant de rappeler que ce
prix était destiné à encourager un auteur dans
la voie du roman et à le détourner du théâtre.
qui paraissait, à cette époque, déjà absorber
beaucoup d'énergies littéraires. Les juges
émments de M. Pierre Grasset prévoyaient-ils
qu'il serait tenté comme les autres 7
CE SOIR
Cercle Musical (D' Ch. Domergue), salle Ga-
veau, rue La-Boétie, i- séance de sonates, piano
et violoa, avec le concours des maîtres Ysaye et
Pugno sonate en la, Bach sonate en la, Mozart
sonate Beethoven. Billets à la salle
et chez Durand, 4, place de la Madeleine.
Olympia. Gala, pour les débuts de Fragson.
Nouveau-Cirque. -8 h. J Blon-Dhin, caporal.
Moulin-Rouge-Théâtre. Allez voir Marville
dans la Belle de New-York. Téléphone 508-63.
Alcazar d'Eté. Après le silence et les quel-
ques mesures d'orchestre qui séparent deux numéro,
on éclat de rue général Dranem fait son entrée 1
VIE MONDAINE
mrotmiTioHs ET amiiiwwt*
HOTEL DES VENTES
Les japonisants ont eu, au cours de cette
dernière semaine, la bonne fort n.-e de pou-
voir enrichir leurs collections de pièces in.
téressantes dues à l'ingéniosité et à l'admi-
rable talent des artistes de l'Extrême-Orient.
Des si importantes et si variées collections
laissées par feu M. J. Dollfus, on vient, en
effet, de disperser les objets d'art chinois et
japonais, parmi lesquels certains ont ob-
tenu des prix très élevés; entre autres un
vase décoré de personnages en couleurs, sur
fond bleu fouetté rehaussé de dorure, en
ancienne porcelaine de Chine, fut poussé à
5.?00 irancs; un brûle-parfums en ancien
émail cloisonné de Chine. à 5.120 francs
et un vase de forme surbaissée, en ancienne
porcelaine de Chine, émailfée sur bis-
cuit, époque des Ming, à a.2ûO francs, CP.
Pour les amateurs de l'art exquis du dix-
huitième siècle, à la galerie Georges Petit, 8,
rue de Sèze, vendredi prochain, après exposi-
tions mercredi et jeudi, M' Lair-Dubreuil. M.
G. Petit, assisté de M. P. Mathey. MM. Mann-
heim, Paulme et Lasquin, vendront, l'impor-
tante collection laissée par feu M. Charles De-
machy et appartenant actuellement à Mme
Demachy, née Girod de l'Ain. Celle-ci, en ef-
fet, à part des bronzes du seizième, par des
tableaux de F. Boucher, Oudry, Hubert Ro-
bert, etc., des porcelaines, bronzes, meubles,
tapisseries des Flandres et d'Aubusson, réunit
une rare sélection d'œuvres du xvur siècle.
MARIAGES
On annonce le prochain mariage de
M. Joao de Mello Vianna. docteur en médecine,
chevalier de la Légion d'honneur, avec Mlle Gtoria
Mendez y Romero
M. Jacquos-Edouard Mlmepel. avocat à la cour,
fils du président de l'ordre des avocats au Conseil
d'Etat, avec Mlle Madeleine-Cécile Porquet
M Louis-Jules Casidanus, architecte, avec Mlle
Suzanne Lasnier, fille du publiciste
M. Robert Alfred Jourdain de l'Etoille avec Mile
Marie-Solange de Jouvencel
? M. Bernard-Eugène Pfillissler de Féllgonde, fils
du conseiller référendaire à la Cour des comptes,
avec Mlle Marguerite-Madeleine de lâs Cases, fille
du conseiller généra] 'iti l'Allier;
M. Marie-Henry vtr.omta d'Anthenaise. tlla du
comte dAcédé et de Mmes, née de Rochetalllée, avec
mile,, Marie-Jeanne Gravier de Vergehnes, ttlle dn
comte et de Mme, née Roussel de Courcy
M Ixmis-Mon-Albert Lescaze, avocat, fils du chef
de bureau à ta Compagnie de l'Ouest, avec Mlle
Germaine Reaard, fille du directeur des établisse-
ments pénitentiaires de Fresnes
M. Léon-Toseph Rttz. inspecteur des Chemins de
fer dr'Orleans, avec Mlle Andrée- Fernande Thomas.
fille du directeur des Sociétés Industrielles. cheva-
lier de la Légion d'honneur
M. Edouard-Henri Lejeune, lieutenant à la légion
de la garde républicain, avec Mlle Suzanne-Eugé-
nie Glrardot
M Jean-Marie-Joseph du Cray avec Mlle Sabine-
Marie-Madeleine Mathis de Grandsellle
M. Auyuste-Eugène-Marie Le Comte, inspecteur
des colonies, chevalier de la Légion d'honneur, avpc
Mlle Modeste-Mathilde Lolseaux
M Hippolyte-Joseph-Anselme, contrôleur de 20
classe de l'administration de l'armée, chevalier de
la Légion d'honneur, avec Mlle Marthe-Julio Ey-
méoud
M Jean-Charles Tremblay, receveur municipal de
Pontoise, chevalier de la Légion d'honneur, avec
Mlle Juliette-Alexandrine Domont
M. Jean-Baptiste-Jacques Begougne de Junia, in-
génietir, avec Mlle Catherine-Maud-Thérése Leroy
de la Brière
M. Fernand-Gustave-Lauis de Gougon de Poatou-
rande avec Mlle Marie-Madeleine Laoorte
DEUIL
On annonce la mort de Mme la comtesse
Nadault de Buffon, née de La Salle, veuve de
l'ancien avocat général à la cour de Rennes.
petit-neveu du grand naturaliste Buffon.
On annonce la mort de M. Georges
Oulman, décédé en son domicile, 49, rue
Cambon, dans sa soixante-sixième année.
Les obsèques auront lieu demain mardi, à
dix heures. On se réunira à la maison mor-
tuaire. Il ne sera pas envoyé de faire-part.
il y a "606" et "606"
Bien que le « 606 ait guéri déjà près de
800.000 syphilitiques, on lui reproche encore
certains échecs qui s'expliquent cependant
de façon bien simple. Deux éminents tné-
decins de la Faculté viennent de publier une
brochure où ils « flagellent les aigrefins et
les charlatans qui injectent, sous ce nom,
des produits indifféfents Ajoutons à ces
pseudo-606 les' pilules, potions, etc., qui
se vendent sous la même étiquette, et
voilà tous les insuccès éclaircis. Seul
est efficace le u 606 » en injections
pratiquées selon les principes rigoureux
d'Ehrlich, telles qu'elles sont faites à t'Aca-
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Il est impassible dc
souhaiter un modèle
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apporte aujourdhei.
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de coton blanc elle
s'orne d'une grosse
broderie de coton très
en relief disposée en
bordure tout autour de,,
la. casaque et en deux
bandes sur la jupe.
Une note vive et gaie
est donnée par un li.
non cerise qui forme le
col, la petite pointe des
parements et une lar-
ge bande vers le bas
de la jupe. Les boutons
qui forment la casaque
sont de nacre rouge et
blanche, et une petite
ceinture de cuir noir
fileté de rouge entoure
jAVvrxx Crtoan» Rmck et Bran
Franck et Braan, 3, Chaussée (TAntia.
Louvre Dentaire, 73, rue de Rivoli. Tout
sans douleur par le Sand.ol. Brochure franco.
hA VIE ARTISTIQUE
Paysagistes modernes Jules Flandrin,
Maurice Utrillo, Dauteloup, Pierre
Bracquemond, etc.
Ce n'est point en général par les paysages
que les deux grands Salons du pr.ntemps
offrent le plus d'intérêt. Aussi faut-il deman-
der aux expositions particulières ouvertes çà
et là de nous renseigner sur les idées et les
recherches de nos plus récents paysagistes.
Après les montagnes de M. Communal, aux
blancheurs délicatement irisées, voilà celles,
puissantes, sévères, aux constructions har-
dies, de M. Dauteloup, un jeune presque in-
connu dont nous devons suivre l'effort (gale-
rie Marcel pernheim, 2, rue Caumartin),
comme celui d'un autre débutant, M. MAU-
RICE UTRILLO, fin et juste évocateur, dans
une note très personnelle des aspects du
pittoresque vieux Montmartre (galerie Li-
baude, 17, avenue Trudaine), qui nous laisse
espérer une carrière de grand paysagiste.
Puis en même temps que nous retiennent
les larges, vigoureux et limpides paysages
de Boggio, M. Pierre Buacquemond, le fils du
célèbre mattre graveur et décorateur, dont
il peut tout à son aise méditer l'admirable
leçon, expose, à côté de ses nus et de ses
intérieurs,, certains aspects des grottes de
Morgat, dont les parois, reflétant les féeries
du soleil, aux diverses heures du jour, s'ou-
vrent sur le bleu-vert et les courbes harmo-
nieuses de la mer bretonne (galerie Tooth,
41, boulevard des Capucines).
Voici surtout M. Jules Flandrin, l'un des
meilleurs peintres de la nouvelle génération,
qui, se développant de la manière la plus
intéressante, nous montre des paysages
d'un sentiment très personnel, d'une har-
monie très originale en ses gammes un peu
sourdes de vert et de bleu, où chantent, en
délicates et justes valeurs, les tons plus'
chauds des personnages et des maisons (ga-
lerie 1)ruet, 20, rue Royale). Déjà, au der-
nier Salon d'automne, M. Jules Flandrin,
dont nous suivrons les travaux avec sympa-
thie depuis ses débuts, nous donnait le plai-
sir de constater une remarquable ascension
de son talent dans ses décorations aux gra-
ves harmonies où il évoque la sévère poé-
sie de la montagne, le charme mystérieux
des vallées dont la douceur ne va pas sans
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mélancolie. Aujourd'hui encore, avec un?
tranquille simplicité de moyens, avec une
franchise sereine, en une série de tableaux
fortement établis, cl représente les profon-
aes perspectives des vallées et leur fraient
intimité, les horizons brumeux de la plaine
entre les escarpements des montagnes. C'est
le même sentiment'recueilli de la nature qu'il
montre en une quarantaine de toiles où il
représente la Madeleine, les Boulevards,
dans l'harmonieuse grisaille. de leur atmo-
sphère qui enveloppe et simplifie les formes,
une Cour de terme (œuvre du goût le plus
charmant en son vaporeux gris-rose), etc.
Et même lorsqu'il sonne des fanfares écla-
tantes comme dans tel chaud paysage ro-
main on retrouve encore cet équilibre, cette
simplicité, cette quiétude qui caractérisent
le talent de M. Jules Flandrin.
Georges LECOM,TE,
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FEUILLETON DU if MATIN Il
du 20: mai 1912
VENGÉE
Henri GERMAIN
L'habile substitution
(Suite)
Sur ce point les renseignements sont
vagues. L'enquête, que nous fîmes avec cet
• îxcellunt M. Jules ne nous apprit rien de
précis à cet égard. Pourtant il est avéré
que la fleuriste parlait souvent d'Angers.
Toutes ces coïncidences demandent à être
vérifiées. J'en informerai mon associé. M.
Jules est très matin, il examinera de près
certaines hypothèses qui seraient des plus
dangereuses si elles se confirmaient.
1) En tout cas, ma chère amie, ne parlez
pas de cet incident à personne surtout à ma
in ère. 0
Soyez tranquille, Georges je suis trop
direclement intéressée maintenant à la si
tuation pour la comprometre par une in
discrétion.
Tandis que le banquier et sa. compagne
3,entretenaient ainsi, tout en roulant vers
,e château de Castelvieux, Reine-des-Prés
?t son oncle causaient aussi de leurs clients
Alors, papa Lemaire, tu n'as pas été
vert disait la jeune fille.
Tous droits de reproduction, de traduction et
(l'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by Henri Germain. 1912.
Pas trop, mon enfant. Ces Parisiens
sont tous des curieux, tu le sais ben.
Cependant, il avait l'air inquiet et très
désireux de savoir si j'avais habité Paris ?
Bas! C'est histoire de bavarder. Com-
ment voudrais-tu que nos affaires de famille
intéressent un homme si riche, si haut
placé ?
C'est juste, conclut Reine-des-Prés avec
une insouciance affectée.
En soi, elle demeurait frappée de l'insis-
tance avec laquelle M. de Champrevert avait
posé ses questions. Des rapprochements s'o-
péraient en son esprit. Les Champrevert
n'habitaient-ils pas autrefois l'avenue de
Clichy, comme Mlle Lemaire ?
Le soir, lorsqu'elle fut remontée dans sa
chambre, elle éprouva le besoin impérieux
d'informer son ami Pierre de ces incidente.
Elle lui écrivit ceci
u A monsieur Pierre, comptable, chez
M, Barois-Dumand, rue Fasillau,
Levallois-Perret.
» Mon cher Pierre,
u Je t'écris deux jours plus tôt que de
coutume, parce que je suis très pressée de
te faire part de certaines nouvelles qui t'in-
téresseront personnellement.
» Imagine-tof que j'ai fait aujourd'hui la
connaissance de ton oncle, M. Georges de
Champrevert, tout à fait par hasard.
» Ce monsieur s'est arrêté chez nous, en
compagnie d'une jolie femme, très jeune et
qui tne ressemble un peu.
» Ils. ont pris du madère et ils ont causé
avec papa Lemaire, à qui même ils ont posé
certaines questions msut mon compte.
n Papa Lemaire avait tu, sur la planque
de la voiture, le nom de ta grand mère,
Mme de Castelvieax c'est comme ça qu'il
a deviné que le client était le fils de la com-
tesse.
Quand j'ai su ça, j'ai été srr le point dt-'
parler de t"i à ce monsieur et même de lui
donner ton adresse, afin que tu puisses le
voir. Il aurait pu te protéger il parait si
riche. Et puis il sait peut-être où est ta
pauvre mère ?.
Mais papa Lemaire m'a retenue. Enfin
si tu voulais entrer en relations avec ton
oncle, tu pourrais sans doute écrire au châ-
teau de Castelviéux, au nom de M. Georges
de Champrevert. Ou, si tu le préfères, je
pourrais aller le voir exprès pour lui par-
lér de toi et obtenir des renseignements, s'il
en a.
» A part ça, je ne vois rien de nouveau
à te dire, sinon que je t'aime toujours aussi
ardemment. Je pense à toi tons les jours.
J'attends avec impatience l'époque où tu
auras acquis une situation suffisante à nous
faire vivre tous les deux.
Dire que je serai ta femme un jour, que
je ne te quitterai plus, que tu seras tout
moi! Cette pensée-là m'inonde de joie. Ta
femme, mon Pierre bien-aimé, ta femme
pour toute la vie. Quel bonheur 1.
Travaille bien, pour que nous soyons
plus tôt réunis soigne-toi bien aussi pense
à ce que je t'écris et réponds-moi sans tar-
der.
Ta Reine-des-Prés qui t'aime et t'em-
brasse de tout son coeur.
» I-ouise. »
ou PAS-DE-CHANCE EN A.
Il était dix heures du matin.
Pas-de-Chance et le Désossé arpentaient
le trottoir peu passant du boulevard le
CourceHes. Ils s'arrêtèrent soudain, tous
deux en même temps, comme médusés.
Ce doit être lui ?. dit Pas-de-Chance
d'une voix basse qui .tremblait un peu.
Oui, oui, c'est lui, j'en suis sûr maintenant.
Mon vieux, c'est pas moi qui pourrais
le reconnaître, repartit le Désossé. Pour
cette bonne raison que je ne l'ai jamais vu.
Approchons un peu, tu le verras de plus
près.
Non, non, je ne voudrais pas qu'il
m'aperçût comme ça, tout à coup, dans
la rue. Il est vieux déjà l'émotion pourrait
être trop forte.
Tout en parlant, Pas-de-Chance semblait
dévorer des yeux un homme âgé. qui venait
de descendre d'un petit omnibus de la Com-
pagnie du chemin de fer de l'Est.
Le véhicule avait stoppé devant un immeu-
ble de belle apparence, et le cocher, aidé
d'un domestique, s'occupait à décharger
deux superbes malles de cuir.
Le voyageur semblait être septuagénaire.
Il était assez grand, corpulent et d'une ro-
bustesse apparente.
Cependant son visage, encadré de cheveux
et de favoris blancs, était pâle, ses traits ti-
rés de fatigue, son regard empreint d'une
sorte de tristesse.
Ah 1 pauvre père, murmura Pas-de-.
Chance, secrètement ému, comme il a chan-
gé depuis dix ans 1
Bast la fatigue du voyage peut-être
T'inquiète pas, va il a l'air encore solide..
Tu vas monter tout l'heure, ça le rajeu-
nira 1
Non, non, pas tout de suite il faut lui
donner le temps d'arriver, le prévenir avec
ménagements. Tu monteras le premier, toi,
et tu lui expliqueras. Eloignons-nous un
instant. 1
En achevant, Pas-de-Chance saisit son
ami par le bras et l'entraîna vers un café
vpisin, où les deux hommes pénétrèrent.
Un quart d'heure plus tard, le Désossé
sortait seul de l'établissement, se dirigeant
vers le somptueux immeuble devant lequel
s'était arrêtée la voiture du chemin de fer
de l'Est.
L'ancien camelot-acrobate n'avait cartes
pas les allures d'un homme distingué. Ce-
pendant, depuis quelque temps, il avait mo-
difié ses façons trop vulgaires.
Au contact de Frédéric Màndel. qui s'ef-
forçait de l'éduquer un peu, il avait acquis
une certaine tenue extérieure.
Il pénétra chez le concierge de l'immeuBle,
demandant poliment
M. Mander s'il ygpos plaît ?
Oh c'est inutile de monter. M. Man-
del vient seulement d'arriver de voyage, il
ne reçoit personne aujourd'hui.
Bien. bien, je vais toujours voir j'ai
une commission très pressée pour lui. A
quel étage
Au troisième, mais.
Sans attendre d'autres objections, le D,é-
sossé s'engageait déjà dans le large esca-
lier.
Arrivé sur le palier désigné, il demeura
un instant immobile devant la porte.
Il reprenait haleine, s'efforçait de prépa-
rer ce qu'il allait dire.
Enfin il appuya sur un bouton électrique.
Un long moment s'écoula, puis la porte
s'ouvrit un domestique parut, l'air impor-
tant et ennuyé.
-,Que désirez-vous ? fit-il d'un ton ro-
gue, en toisant dédaigneusement le visiteur
des pieds à la tête.
–-Je désire parler à M. Mandé!;
Impossible. Monsieur ne reçoit pas.
J'ai pourtant une communication des
plus urgentes à lui faire. Veuillez le préve-
nir.
Inutile, je vous dis j'ai des ordres.
Et le valet repoussait doucement le van-
tail sur le visiteur. Celui-ci ne se laissa pas
démonter par cet accueil prévu. Il résista
de façon à maintenir la porte ouverte.
il yfit même deux pas en avant, pénétrant
sans façon dans l'antichambre, au grand
ébahissement du domestique.
Mon garçon, reprit-il ensuite en dar-
dant sur celui-ci un regard décidé, il n'y a
pas de consigne pour moi. Ce qui m'amène
est d'une tel importance que M. 'land(,!
regretterait beaucoup, j'en suis sûr, de ne
pas m'avoir vu. Allez lui dire que j'insiste
pour être reçu.
Si vous y tenez absolument. Voulez-
vous me dire votre nom ?
Inutile, monsieur Mandel ne me con-
natt pas.
Alors, pas moyen de faire votre com-
mission.
,Farceur, allez donc toujoues Si votre
patron me reçoit, vous n'aurez pas à vous
en repentir.
En disant cela, te Désossé glissa dans
la main du valet de chambre une pièce de
cinq francs.
L'argument devait être sans réplique, car
le domestique referma la porte du palier et
disparut aussitôt.
Dix minutes s'écoulèrent.
L'ancien camelot se croyait oublié. Enfin
une porte sous tenture s'ouvrit sans bruit.
Par ici, monsieur, fit' le valet de cham-
bre.
Et guidant le visiteur, il le fit entrer dans
un cabinet de travail spacieux. l
En dépit de son assurance coutumière, le,
Désossé se sentait sinon ému, du moins in-
timidé par le luxe sévère du lieu.
Il demeura debout, n'osant pas s'asseoir
dans l'un des fauteuils confortables qui,
pourtant, semblaient s'offrir à lui.
Une porte tourna sur ses gonds le voya-
geur arrivé depuis une demi-heure à peine
parut en veste d'appartement, l'air mécon-
D'un regard longuement inquisiteur, il
examina le personnage qui l'attendait.
Que me voulez-vous ? Qui êtes-vous ?
demanda-t-il, d'un ton impatienté.
Ma foi, monsieur, mon nom ne vous
dira rien. Je suis Julot, ou si vous le \\v\
vu, ni n'avez entendu parler de moi.
En effet, je ne vous connais pas.
Ce qui m'amène chez vous est pourtant
d'une importance capitale. Si vous voulez ï
bien prendre la peine de m'écouter un ins-
tant
Soit, mais soyez bref j'arrive de voym f*
ge, je suis très fatigué. Asseyez-vous t
Un peu interloqué, mais obéissant mach»
nalement à l'invitation, le Désossé s'ass;
sur le bord d'un fauteuil
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