Titre : Annales africaines : revue hebdomadaire de l'Afrique du Nord
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Aïn-Taya)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1933-08-15
Contributeur : Mallebay, Ernest (1857-1939). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693364b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 26898 Nombre total de vues : 26898
Description : 15 août 1933 15 août 1933
Description : 1933/08/15 (A45,N16). 1933/08/15 (A45,N16).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5701142p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60054
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
ANNALES AFRICAINES
299
la base du* système dé civilisation capi-
taliste.
Mais pourquoi le crédit est-il en ex-
cès ici, alors qu'il est insuffisant ail-
leurs ? Pourquoi y a-t-il trop d'or en un
point et pas assez en d'autres ? C'est
que l'intervention de la puissance pu-,
blique, devenue de plus en plus inex-
perte et maladroite par la décadence de
l'esprit public dans les démocraties, a
toujours tendu à accentuer le déséquili-
bre. - •
Sans pouvoir le dire clairement, en
raison de leur caractèi'e officiel, c'est ce
que les experts avaient indiqué, dans
leur projet d'ordre du jour, en écrivant:
« ...L'action internationale, quelque in-
dispensable qu'elle soit, ne saurait réta-
blir une situation économique normale,
si les mesures intérieures appropriées
n'étaient pas prises. »
Et, parmi ces mesui'es, figuraient ex-
pressément l'équilibi'e du budget des
Etats, des collectivités et des entrepri-
ses publiques, et l'assainissement des
marchés intérieurs de l'argent et des ca-
pitaux, afin « d'éviter à tout prix de cou-
vrir par .l'inflation fiduciaire les déficits
de l'Etat. »
Le malheur est que les gouvernements,
qui interprètent en cela assez fidèlement
leurs opinions publiques, entendent
maintenir à tout prix, chacun en ce qui
le concerne, un niveau d'existence in-
compatible avec les possibilités.
Le maintien, par tous les moyens, du
standard de vie aux Etats-Unis, est à la
base de la crise américaine.
Nous connaîtrons les mêmes diffiçujV
tés si nous nous obstinons à maintenir
à leur niveau nos dépenses, laL seule dif-
férence étant cni'en France il s'agit non
dès dépenses dès particuliers, mais de
celles des collectivités -publiques..
Nous avons paru à un moment, à Lon-
dres, vouloir faire la leçon au monde et
le président Roosevelt nous a rappelé à
l'ordre d'une manière que certains ont
trouvé trop brutale.
Je n'apprécie pas, pour aujourd'hui,
les mesures qu'il prend dans son pays
pour remettre de l'ordre dans une éco-
nomie déréglée : l'expérience montrera .
si la méthode est bonne ou mauvaise.
Mais, si jamais la Conférence de Lon-
dres se réunissait à nouveau, quelle fi-
gure fèriohs-noUs en face: de pays qui
auraient rééquilibré leurs finances et
leur économie ?
Or, c'est un fait que, non seulement le
budget de la France est loin d'être équi-
libré, mais que l'interventionnisme de
l'Etat, dans ses récentes manifestations
nous conduit aux abîmes.
Si la Conférence de Londres avait ob-
tenu ce résultat de détruire la mystique
du miracle international, rétablissant
d'un coup la facilité et la prospérité, il
faudrait s'en féliciter sans réserves.
A la condition, pourtant, que nous en
tirions les leçons qui nous obligent, plus
que jamais, à remettre d'aplomb notre
législation financière, fiscale, économi-
que et sociale, et d'annuler les largesses
de là Démagogie;
Reste à savoir si la Politique le per-
met ; mais ceci est une autre histoire...
PIERRE-ETIENNU FLANDIN,
Député.
ancien ministre des Finances.
« Actualités »
LE VIEIL EL-BIAR
La villa du traité
va disparaître !
El-Biaj?, aujourd'hui; banlieue riante
et fleurie d'Alger, villas aux vues im-
prenables sur là mer et sur les monta-
gnes... jadis, au temps de la conquête,
point stratégique important...
C'était à El-Biar, dans une grande
maison mauresque, aujourd'hui cachée
par les platanes de l'avenue du Traité,
qu'en juin 1830 le Maréchal de Bour-
mont, commandant en chef du corps ex-
péditionnaire, avait fixé son quartier
général, son Q. G. dirait-on maintenant...
Ainsi qu'en fait foi et le rappelle aux
promeneurs une plaque de marbre blanc
gravé, fixée sur un des piliers, .vestiges
de l'antique portail, c'est dans cette
maison que le Maréchal reçut la sou-
mission du dey Hussein et que fut si-
gnée la reddition d'Alger. C'est là que
pour la première fois — et après quels
essais ! l'histoire nous le dit — la Fran-
ce dictait sa loi aux Barbaresques pour
le plus gi*and bien des populations in-
digènes, auxquelles elle apportait l'ordre
et le progrès.
Si nous parlons aujourd'hui à nos lec-
teurs de ce vieux palais mauresque, —
qui fut même, dit-on, par la suite le
premier affecté au culte catholique —
ce n'est pas pour ' les attendrir sur
son état actuel de délabrement : de
hauts étais de bois soutiennent seuls
ses murs croulants. Non, c'est simple-
ment pour en rappeler l'image, car bien-
tôt, celte vieille demeure va disparaître,
livrée aux pioches des démolisseurs 1...
Ainsi le veut le désir de lucre d'un lo-
tisseur ; ainsi en a décidé un conseil
municipal, sans doute bien intentionné,
par crainte jd'accidents possiblos...
L'ère des économies qui sévit inter-
dit d'envisager beaucoup de choses.
Pourtant à voir certaines masures, cer-
taines vieilles ruines sans grand intérêt,
qui, en France, sont classées monuments
historiques, et entretenues aux frais de
l'Etat, il est permis de se demander si
rien n'aurait pu être fait pour la grande
maison mauresque d'El Biar, l'ancien
Q; G. du Maréchal ?... les murs entre les-
quels fut signée la reddition d'Alger...
L. D„F.
299
la base du* système dé civilisation capi-
taliste.
Mais pourquoi le crédit est-il en ex-
cès ici, alors qu'il est insuffisant ail-
leurs ? Pourquoi y a-t-il trop d'or en un
point et pas assez en d'autres ? C'est
que l'intervention de la puissance pu-,
blique, devenue de plus en plus inex-
perte et maladroite par la décadence de
l'esprit public dans les démocraties, a
toujours tendu à accentuer le déséquili-
bre. - •
Sans pouvoir le dire clairement, en
raison de leur caractèi'e officiel, c'est ce
que les experts avaient indiqué, dans
leur projet d'ordre du jour, en écrivant:
« ...L'action internationale, quelque in-
dispensable qu'elle soit, ne saurait réta-
blir une situation économique normale,
si les mesures intérieures appropriées
n'étaient pas prises. »
Et, parmi ces mesui'es, figuraient ex-
pressément l'équilibi'e du budget des
Etats, des collectivités et des entrepri-
ses publiques, et l'assainissement des
marchés intérieurs de l'argent et des ca-
pitaux, afin « d'éviter à tout prix de cou-
vrir par .l'inflation fiduciaire les déficits
de l'Etat. »
Le malheur est que les gouvernements,
qui interprètent en cela assez fidèlement
leurs opinions publiques, entendent
maintenir à tout prix, chacun en ce qui
le concerne, un niveau d'existence in-
compatible avec les possibilités.
Le maintien, par tous les moyens, du
standard de vie aux Etats-Unis, est à la
base de la crise américaine.
Nous connaîtrons les mêmes diffiçujV
tés si nous nous obstinons à maintenir
à leur niveau nos dépenses, laL seule dif-
férence étant cni'en France il s'agit non
dès dépenses dès particuliers, mais de
celles des collectivités -publiques..
Nous avons paru à un moment, à Lon-
dres, vouloir faire la leçon au monde et
le président Roosevelt nous a rappelé à
l'ordre d'une manière que certains ont
trouvé trop brutale.
Je n'apprécie pas, pour aujourd'hui,
les mesures qu'il prend dans son pays
pour remettre de l'ordre dans une éco-
nomie déréglée : l'expérience montrera .
si la méthode est bonne ou mauvaise.
Mais, si jamais la Conférence de Lon-
dres se réunissait à nouveau, quelle fi-
gure fèriohs-noUs en face: de pays qui
auraient rééquilibré leurs finances et
leur économie ?
Or, c'est un fait que, non seulement le
budget de la France est loin d'être équi-
libré, mais que l'interventionnisme de
l'Etat, dans ses récentes manifestations
nous conduit aux abîmes.
Si la Conférence de Londres avait ob-
tenu ce résultat de détruire la mystique
du miracle international, rétablissant
d'un coup la facilité et la prospérité, il
faudrait s'en féliciter sans réserves.
A la condition, pourtant, que nous en
tirions les leçons qui nous obligent, plus
que jamais, à remettre d'aplomb notre
législation financière, fiscale, économi-
que et sociale, et d'annuler les largesses
de là Démagogie;
Reste à savoir si la Politique le per-
met ; mais ceci est une autre histoire...
PIERRE-ETIENNU FLANDIN,
Député.
ancien ministre des Finances.
« Actualités »
LE VIEIL EL-BIAR
La villa du traité
va disparaître !
El-Biaj?, aujourd'hui; banlieue riante
et fleurie d'Alger, villas aux vues im-
prenables sur là mer et sur les monta-
gnes... jadis, au temps de la conquête,
point stratégique important...
C'était à El-Biar, dans une grande
maison mauresque, aujourd'hui cachée
par les platanes de l'avenue du Traité,
qu'en juin 1830 le Maréchal de Bour-
mont, commandant en chef du corps ex-
péditionnaire, avait fixé son quartier
général, son Q. G. dirait-on maintenant...
Ainsi qu'en fait foi et le rappelle aux
promeneurs une plaque de marbre blanc
gravé, fixée sur un des piliers, .vestiges
de l'antique portail, c'est dans cette
maison que le Maréchal reçut la sou-
mission du dey Hussein et que fut si-
gnée la reddition d'Alger. C'est là que
pour la première fois — et après quels
essais ! l'histoire nous le dit — la Fran-
ce dictait sa loi aux Barbaresques pour
le plus gi*and bien des populations in-
digènes, auxquelles elle apportait l'ordre
et le progrès.
Si nous parlons aujourd'hui à nos lec-
teurs de ce vieux palais mauresque, —
qui fut même, dit-on, par la suite le
premier affecté au culte catholique —
ce n'est pas pour ' les attendrir sur
son état actuel de délabrement : de
hauts étais de bois soutiennent seuls
ses murs croulants. Non, c'est simple-
ment pour en rappeler l'image, car bien-
tôt, celte vieille demeure va disparaître,
livrée aux pioches des démolisseurs 1...
Ainsi le veut le désir de lucre d'un lo-
tisseur ; ainsi en a décidé un conseil
municipal, sans doute bien intentionné,
par crainte jd'accidents possiblos...
L'ère des économies qui sévit inter-
dit d'envisager beaucoup de choses.
Pourtant à voir certaines masures, cer-
taines vieilles ruines sans grand intérêt,
qui, en France, sont classées monuments
historiques, et entretenues aux frais de
l'Etat, il est permis de se demander si
rien n'aurait pu être fait pour la grande
maison mauresque d'El Biar, l'ancien
Q; G. du Maréchal ?... les murs entre les-
quels fut signée la reddition d'Alger...
L. D„F.
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