Titre : L'Ingénieur civil : journal d'application et de vulgarisation des découvertes les plus récentes / directeur Henri Alexandre
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1895-12-15
Contributeur : Alexandre, Henri. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327922869
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1895 15 décembre 1895
Description : 1895/12/15 (A4,N89). 1895/12/15 (A4,N89).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5700346q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-3578
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
1824
L INGENIEUR CIVIL
toutes les pièces doivent travailler à. un coef-
ficient déterminé, de façon que chacune d'elles
offre le même degré de sécurité et que tous
les éléments soient bien mis au point dans
l'équilibre général de l'oeuvre.
Le problème à résoudre consiste, en effet,
à faire la plus sévère répartition possible de la
matière, de manière à avoir le "maximum de
résistance, avec le minimum de molécules,
oeuvrées.
Entre deux charpentes de prix différents,
comparer le prix au kilo est une absurdité,
étant donné qu'il arrive souvent que la char-
pente la plus lourde sera précisément la moins
solide, car, si certains éléments travaillent à:
des coefficients exagérés, d'autres n'ont pas
la résistance utile pour l'emploi qu'ils doivent
remplir.
La démonstration fournie parle calcul frappe
plus fortement l'esprit que toutes les digres-
sions dans lesquelles on pourrait s'engager.
Examinons le comble représenté par le
dessin de la figure 3 : si nous- considérons,
par exemple, les diverses parties de l'arbalé-
trier, l'épure de résistance nous fait voir que
ces diverses parties ont à résister à des ellorts
très différents ; il s'ensuit que, si l'on emploie
pour cet arbalétrier un fer à section cons-
tante, calculée pour répondre à la partie la
plus fatiguée, il Y aura trop de métal en cer-
tains endroits, et par suite, surcharge et
dépense inutiles.
Ce qui est vrai pour l'arbalétrier l'est égale-
ment pour les autres parties du système.
Pour terminer la comparaison des char-
pentes en bois avec celles en métal, il con-
vient d'ajouter qu'aujourd'hui, par suite des
progrès réalisés dans la fabrication de l'acier,
ce dernier peut remplacer avantageusement le
fer.
Grâce aux procédés Bessemer, on obtient
des aciers doux dont la limite d'élasticité peut
atteindre 45 k. par millimètre carré de section,
en sorte qu'à résistance égale l'acier est plus
économique que le fer. Son emploi est donc
tout indiqué pour les grands travaux, qui s'im-
posent tous les jours de plus en plus.
Enfin, le métal donne des ressources infi-
nies, et l'on peut dire qu'entre les mains d'un
constructeur habile il permet de résoudre
tous les problèmes qui se présentent dans les
constructions industrielles ou autres.
Notre belle Exposition de 1889, qui a
obtenu un si brillant succès, a fait voir d'une
façon remarquable toutes les ressources que
peut donner 1 emploi du métal dans
l'art de bâtir. Depuis cette époque,
la construction métallique est entrée
dans une ère nouvelle de prospérité
et a pris un essor considérable, qui
s'accentue de jour en jour.
Parmi les constructeurs français qui
auront le plus contribué au dévelop-
pement inespéré de la construction
métallique, nous devons citer en pre-
mière ligne M. Ernest Pantz, ingé-
nieur-constructeur à Paris, qui, dans
les nombreux travaux exécutés dans
ses ateliers de la rue Sibuet, a su,
par un emploi savant de la matière,
faire plier le métal à toutes les exi-
gences des problèmes à résoudre.
(i'ooo -^ ^aPPlu' des considérations géné-
rales que nous venons de développer,
nous prendrons comme exemple l'ins-
tallation que M. Pantz vient d'achever à Beau-
vais pour le compte de MM. Ed. Laine et Cie
qui ont fait preuve, en la circonstance, d'une
initiative digne'des plus grands éloges.
Cet exemple est d'autant plus intéressant qu'il
marque un premier pas, dans la voie du progrès,
d'une industrie qui n'avait cru devoir s'abriter
jusqu'ici que sous des charpentes en bois.
Au surplus rien n'est brutal comme les chif-
L INGENIEUR CIVIL
toutes les pièces doivent travailler à. un coef-
ficient déterminé, de façon que chacune d'elles
offre le même degré de sécurité et que tous
les éléments soient bien mis au point dans
l'équilibre général de l'oeuvre.
Le problème à résoudre consiste, en effet,
à faire la plus sévère répartition possible de la
matière, de manière à avoir le "maximum de
résistance, avec le minimum de molécules,
oeuvrées.
Entre deux charpentes de prix différents,
comparer le prix au kilo est une absurdité,
étant donné qu'il arrive souvent que la char-
pente la plus lourde sera précisément la moins
solide, car, si certains éléments travaillent à:
des coefficients exagérés, d'autres n'ont pas
la résistance utile pour l'emploi qu'ils doivent
remplir.
La démonstration fournie parle calcul frappe
plus fortement l'esprit que toutes les digres-
sions dans lesquelles on pourrait s'engager.
Examinons le comble représenté par le
dessin de la figure 3 : si nous- considérons,
par exemple, les diverses parties de l'arbalé-
trier, l'épure de résistance nous fait voir que
ces diverses parties ont à résister à des ellorts
très différents ; il s'ensuit que, si l'on emploie
pour cet arbalétrier un fer à section cons-
tante, calculée pour répondre à la partie la
plus fatiguée, il Y aura trop de métal en cer-
tains endroits, et par suite, surcharge et
dépense inutiles.
Ce qui est vrai pour l'arbalétrier l'est égale-
ment pour les autres parties du système.
Pour terminer la comparaison des char-
pentes en bois avec celles en métal, il con-
vient d'ajouter qu'aujourd'hui, par suite des
progrès réalisés dans la fabrication de l'acier,
ce dernier peut remplacer avantageusement le
fer.
Grâce aux procédés Bessemer, on obtient
des aciers doux dont la limite d'élasticité peut
atteindre 45 k. par millimètre carré de section,
en sorte qu'à résistance égale l'acier est plus
économique que le fer. Son emploi est donc
tout indiqué pour les grands travaux, qui s'im-
posent tous les jours de plus en plus.
Enfin, le métal donne des ressources infi-
nies, et l'on peut dire qu'entre les mains d'un
constructeur habile il permet de résoudre
tous les problèmes qui se présentent dans les
constructions industrielles ou autres.
Notre belle Exposition de 1889, qui a
obtenu un si brillant succès, a fait voir d'une
façon remarquable toutes les ressources que
peut donner 1 emploi du métal dans
l'art de bâtir. Depuis cette époque,
la construction métallique est entrée
dans une ère nouvelle de prospérité
et a pris un essor considérable, qui
s'accentue de jour en jour.
Parmi les constructeurs français qui
auront le plus contribué au dévelop-
pement inespéré de la construction
métallique, nous devons citer en pre-
mière ligne M. Ernest Pantz, ingé-
nieur-constructeur à Paris, qui, dans
les nombreux travaux exécutés dans
ses ateliers de la rue Sibuet, a su,
par un emploi savant de la matière,
faire plier le métal à toutes les exi-
gences des problèmes à résoudre.
(i'ooo -^ ^aPPlu' des considérations géné-
rales que nous venons de développer,
nous prendrons comme exemple l'ins-
tallation que M. Pantz vient d'achever à Beau-
vais pour le compte de MM. Ed. Laine et Cie
qui ont fait preuve, en la circonstance, d'une
initiative digne'des plus grands éloges.
Cet exemple est d'autant plus intéressant qu'il
marque un premier pas, dans la voie du progrès,
d'une industrie qui n'avait cru devoir s'abriter
jusqu'ici que sous des charpentes en bois.
Au surplus rien n'est brutal comme les chif-
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