Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-01-09
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1910 09 janvier 1910
Description : 1910/01/09 (Numéro 9448). 1910/01/09 (Numéro 9448).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
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DÉPÊCHES DE NOS CORRES- ^k
PONDANTS PARTICULIERS ET
t SERVICE EXCLUSIF DE TOU-
TES LES INFORMATIONS DU
TIMES TRANSMIS PAR
NOS FILS SPECIAUX
DERNIERE HEURE
'lE MATIN" EST LÇ SEUt-^l
JOURNAL DONNANT LA PRO-
VENANCE EXACTECE TOUTES
1 SES DÉPÊCHES ET LES AFFI-
CHANT CHAQUE JOUR A LA
PORTE DE SON HOTEL • Ji
L'éloge funèbre
de Léopold II
C'est le i3 décembre 1909 que le
mariage du roi a été célébré'
à Laeken
Bruxelles, 8 janvier. De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Le
cardinal archevêque de Malines, Mgr Mer-
cier, ouvrant la cérémonie consacrant la
Belgique au Sacré-Cœur, a parlé hier soir,
du haut de la chaire de Sainte-Gudule, et
dans son allocution il a fait allusion aux
événements récents, disant notamment
Je ne puis prononcer devant vous ces
mots de roi et de souverain sans évoquer
le récent souvenir des deux événements
nationaux historiques de notre chère pa-
trie: Il me semble voir encore pénétrer sous
les arceaux endeuillés de notre collégiale,
entouré d'une foule médilatrice, le cercueil
de notre rand roi Léopold Il, voir ce cer-
cueil repoyer dans le choeur de cette église,
attendant les dernières prières liturgiques
du pardon et de l'espérance chrétienne.
Cinq jours auparavant, dans la plénitude
de sa liberté, il azsait (ait à Dieu le sacrifice
de sa vie, confiessé ouvertement sa foi dans
le sacrement de l'Eglise, humblement,
comme un enfants, invoqué la sainte Vierge
Marie. Aussi avions-nous au cœur plus
qu'une esvérance nous aoions la convic-
lion que Dieu lui avait déjà accordé la ré-
compense du bien que ce grand homme a
fait pour la civilisation chrétienne.
De même qu'en pensant aux grands mal-
faiteurs qui par la plume ont combattu nos
croyances ou0la morale, nous pensions par
contraste, en supputant le nombre d'dmes
qu'ils ont arrachées à Dieu, au bien que
Léopold II a fait, à cette quantité d'hom-
mes qui se dénombrent par quinze ou vingt
millions là-bas en Afrique.
Dites-moi alors si l'on peut un instant
douter que celui à qui Dieu a fait miséri-
corde ne recevra pas une large récompense
pour son œuvre cwîlisatrice. Il m'a semblé
gu'il était bon d'afjirmer devant vorcs cette
confiance que nous avons.
N'est-il pas étrange qu'alors que l'hglise
rst si fniiéricoràieusc, il ait certains pha-
risiens de la morale, certains écrivains ano-
nymes qui excusent toutes les fautes pen-
dont quelles se commettent, pour oser faire
à l'Eglise un grief, presque un crime, d'ou--
blier une faute devanl un repentir sincère ?
Ceux-là seuls se perdent éternellement qui
dcsespérent de l'infinie miséricorde .de
Dieu Ceux-là se damnent qui obstinément
se refusent à croire en cetfe miséricorde
L'archevêque a continué en faisant l'éloge
du jeune roi Albert, successeur de Léo-
pold II.
La date du mariage religieux.
Bbuxeli.es, 8 janvier. -De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Je
suis il même de vous confirmer de façon
absolument certaine la nouvelle donnée de-
puis le début par le Malin, et d'après la-
quelle le mariage religieux du roi Léopold
a été béni dans les derniers jours de sa vie.
C'est en effet le lundi 13 décembre, il trois
heures de l'après-midi, qu'il a été célébré
au pavillon des Palmiers, à Laeken.
Prétendues condoléances de Pie X.
Bruxelles, 8 janvier. De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Le
Soir a publie cet après-midi une dépêche de
Home ainsi conçue
s Le mariage religieux du roi Léopold II
âya%t "été officiellement constaté, le pape a
envoyé ses condoléances officielles et sa bé-
nédiction apostolique aux fils de la baronne
de Vaughan. u
Nous devorls ajouter que dans les milieux
officiels on n'accorde aucun crédit à cette
dépêche.
On fait remarquer qu'il n'est pas dans
les usages que le pape adresse ses condo-
léances à d'autres personnes qu'aux chefs
d'Etat que notamment il n'a pas envoyé
de condoléances spéciales aux filles du roi,
entre autres à la princesse Clémentine de
Belgique, et que dans ces conditions il n'est
pas vraisemblable que le Saint-Père ait en-
voyé des condoléances quelconques aux
jeunes fils de Mlle Delacroix.
LA QUESTION DES CHEMINS DE FER
DE MANDCHOURIE
M. Knox, ministre des affaires étrangères
îles Etats-Unis, vient de faire aux puissances
une proposition des plus importantes.
Les Etats-Unis proposent aue la Chine
achète avec l'argent que fourniraient les puis-
sances les chemins de fer de la Mandchouxie.
Les puissances exerceraient un contrôle su-
périeur sur l'exploitation, contrôle purement
commercial, sans aucun caractère politique.
Les tronçons russes et japonais des chemins
de fer de DaJny et Kharbine étant enrobés
dans la combinaison, une cause permanente
de froissements disparaîtrait. car ces chemins
de fer n'auraient plus le caractère militaire et
politique qu'ils ont aujourd'hui.
La Russie étudie la proposition, elle y ré-
pondra d'ici peu, et la France conformera son
attitude aux, vues de son alliée. L'Allemapne
et la Chine semblent lui faire bon accueil.
L'Angleterre attend de savoir ce au'en pensent
la Russie et le Japon, qui sont les puissances
les plus intéressées.
TOKIO, 8 janvier. Les principaux orga-
nes de la presse japonaise déclarent que le
Japon ne devrait pas accepter la proposition
de M. Knox, ministre américain des affaires
étrangères, relativement à la neutralisation
des voies ferrées en Mandchourie.
On ne croit pas que ce projet soit prati-
que.
Les journaux japonais soutiennent que les
avantages qu'entraînerait pour le Japon la
mise à exécution du projet ne seraient pas
suffisants pour dédommager le pays des sa-
crifices qui auraient été consentis. On ajoute
que l'arrangement projeté ne sauvegarderait
pas suffisamment les intérêts des sujets ja-
ponais qui se sont fixés dans le sud de la
Mandchourie. (Reuter.)
DEUX MATELOTS SE NOIENT
DANS LE PORT DE CASABLANCA
Tanger, 8 janvier. Dépêche particulière
tu « Matin ». Un radiogramme de Ca-
saWanca'annonce que ce matin, à neuf heu-
res, à un mille de la terre, un youyou re-
morquant une barcasse chargée de matériel
militaire a chaviré.
Trois matelots se précipitèrent à son se-
cours sur une barque marocaine, tandis que
l'enseigne Setcva se jetait résolument à la
nage.
Cinq matelots ont été sauvés, grâce à la
promptitude des secours, mais ils ont tous
reçu des blessures ou des contusions. Le
sixième, le quartier-maître Rouanet, marié,
sans enfants, fut trouvé inanimé. Il reçut
les soins du docteur Merle, mais tous les
efforts du praticien furent vains.
Le corps du septième matelot n'a pas
encore été retrouvé.
Les recherches continuent.
UNE NOUVELLE NOTE
DE LA TURQUIE SUR LA CRÈTE
• Consiantinople, 8 janvier. La Porte a
envoyé aux puissances protectrices de la
rrète une note protestant contre la -presta-
tion de serment du nouveau gouvernement
crétois et contre la décision de la Chambre
crétoise concernant l'application en Crète
de la législation du royaume de Grèce.
(Havas.)
La lutte politique
en Angleterre
Les ministres libéraux flétrissent
la campagne alarmiste des
conservateurs
LONDRES, 8 janvier. Dépêche partiçu-
Lièrc du « Matin ». Décidément le péril
allemand ou l'intervention allemande sem-
blent être devenus à la mode avec le parti
conservateur.
Le Globe de ce soir raconte gravement
que le parti libéral n'hésite pas à employer
comme agents électoraux des sujets alle-
mands qui non seulement ont contre eux
leur qualité d'étranger, mais encore ne sa-
vent qu'imparfaitement la langue anglaise.
Il paraît qu'ils se font éconduire avec fra-
cas par les braves gens des campagnes.
La boutade de M. Lloyd George aurait-elle
du vrai ? Serait-il exact qu'à défaut des ar-
guments techniques difficilement assimila-
bles de la réforme du tarif douanier, le parti
conservateur a trouvé plus simple d'agiter
continuellement devant le peuple la peur de
l'invasion du sol et du foyer ?
Et puisque nous parlons du chancelier de
l'Echiquier, disons qu'il a prononcé ce soir
un discours particulièrement heureux à Ply-
moubh, devant plus de dix mille auditeurs.
Il est incontestable que la manière qu'il a
de s'exprimer, simple, bon enfant et claire,
claire surtout, avec de temps autre des
explosions de tribun et des sarcasmes, va
droit au coeur du peuple. Voici, en subs-
tance, la thèse qui a déchalné les applau-
dissements de ses partisans de Plymouth.
On vous a dit que le gouvernement -li-
béral ne s'était pas suffisamment préoccupé
de la marine. C'est faux. Le gouvernement
libéral a voté 75 millions de francs en sup-
plément pour les constructions navales. Si
les pairs n'étaient venus mettre des bâtons
dans les roues en rejetant le budget, nous
aurions fait davantage l'année prochaine.
n Les côtes de l'Angleterre sont bien gar-
dées. Mais à quoi sert de les rendre inexpu-
gnables s'il ne fait pas bon vivre sur la
terre qu'elles encerclent ? (Test pour cela
que les libéraux avaient fait un grand effort
en vue du bien du peuple, pour qu'il pût
fouir de tous les dons de Dieu, a dit
textuellement l'orateur, qui ne néglige point
de temps a autre une petite pointe de reli-
giosité.
Il faut faire payer à l'étranger le plus
possible, mais le système le plus intelligent
est de l'attirer chez soi par le libre-échange,
de transporter ses marchandises, de lui ser-
vir d'entrepôt général C'est ainsi d'ailleurs
qu'avait grandi la puissance anglaise. C'est
le régime convenant au tempérament bri-
tannique. )1
A Leven, M. Winston Churchill a fait rire
l'assistance en défendant son ami M. Lloyd
George que lord Lansdowne n'avait pas mé-
nagé ces temps derniers.
Lord Lansdowne, a dit M. Churchill,
nous a déclaré qu'il y a vingt ans, on n'au-
rait pas cru à la possibilité d'un homme
comme Lloyd George. Eh bien, dans vingt
ans on ne croira pas qu'un homme comme
lord Lansdowne a pu exister.
Ces corps à corps oratoires sont d'ailleurs
rares dans les discours électoraux anglais.
Ce soir le duc de Devonshire a été hué et
sifflé tant et plus à Shipton, où il s'était effor-
cé de démontrer que le budget n'était qu'une
œuvre de parti.
Les premières élections commenceront sa;-
mç-di prochain par .Londres. Elles dureront
une (juinzaine de Jours.
LA SAISIE DES DÉPOTS RUSSES
A BERLIN
Berlin, 8 janvier. Dépêche particutière
du n Matin ». L'affaire de la. saisie des
fonds d'Etat russes, faite dans une banque
allemande à la requête du capitaine Alfred
von Hellfeld, continue de préoccuper vive-
ment l'opinion publique.
Jusqu'ici cependant on ne s'était pas en-
core adressé à un des principaux intéressés,
et j'ai tenu à savoir aujourd'hui ce qu'il pen-
sait de la tournure que prenaient les événe-
J'ai rencontré un homme de haute taille,
d'une cinquantaine d'années, ressemblant
physiquement beaucoup plus à un. Russe
qu'à un Allemand et qui, en somme, ne
m'a paru désirer qu'une chose rentrer dans
l'argent qu'il est convaincu qu'on lui doit,
se débarrasser des vingt-cinq batteries qui
lui sont restées pour compte, et en finir avec
cette affaire qui te fait attaquer même dans
sa vie privée.
N'a-t-on pas prétendu en effet, à propos
de la condamnation de son fils à un mois
de prison pour détournement de mineure,
que le capitaine avait été lui-même' con-
damné en 1893 à six mois de prison pour es-
croquerie ?
M. von Hellfeld se contente à ce sujet de
sourire en haussant les épaules, et entrant
immédiatement dans le vif du sujet qui le
préoccupe, il me déclare
Le Golas Prawdi nous reproche d'avoir
conclu des traités sans l'aide de juristes
compétents. Sur un champ de' bataille, où
les trouver ? Pour moi, j'ai toujours deman-
dé aux six ou sept commissions qui se sont
réunies à Saint-Pétersbourg pour arranger
l'affaire sans procès d'entendre les deux
parties, et :cependant c'est seulement il y a
quinze jours que pour la première fois j'ai
enfin pu parler deuartt l'une d'elles.
J'ai toujours essayé de concilier les cho-
ses. C'est à ce point que pendant la guerre
j'ai proposé au chef d'état-major, le géné-
ral Palitzine, de télégraphier au générale
Kouropatlcîne, à son successeur le général
Linievitch, et au colonel Oqôrotwïkoff, avec
lesquels je signai le contrat, ,s'ils n'avaient
rien à redire au sujet de mes réclamations.
Leur réponse me fut favorable, et tous dé-
clarèrent que cette affaire pouvait s'arran-
ger à Vamiable.
Voilà ctnq ans que j'attends
L'INCIDENT DE FRONTIÈRE
TUNISO-TRIPOLITAIN
Cons*(antinople, 8 janvier. D'après des
informations émanant de la Porte, l'ambas-
sadeur de France a demandé un règlement
de frontière définitif à l'occasion de l'inci-
dent de la frontière tunisienne et tripolitaine.
La Porte, qui s'y était refusée jusqu'ici par-
ce qu'un règlement de frontière équivaudrai
à la reconnaissance de l'occupation de Tu-
nis, s'est déclarée maintenant disposée à
l'accepter, pourvu que certaines questions
de forme fussent réglées. (Havas.)
LE DROIT DE TUER
UNJV1ALADE INCURABLE
Budapest, 8 janvier. Dépêche particu-
lière du u Malin ». Un médecin a-t-il le
droit de t.uer un malade incurable ?
Celle question troublante vient d'ê.tre ré-
solue affirmativement par le docteur Joseph
Fekete, de Rosinjo (Hongrie).
A la demande du patient, qui depuis dix
années souffrait atrocement sans espoir de
guérison, ce docteur, avec l'assentiment de
la famille, a empoisonné son malade.
Dénoncé par une bonne qui avait écouté
à la porte, le docteur Fekete est arrêté il
se défend en prétendant que la mort du
patient ne pouvait lui être imputée et qu'elle
avait été provoquée par une erreur du phar-
macien chargé d'exécuter les. ordonnances.
AU POULIGUEN
Les nouveaux exploits
du satyre en fuite
Nantes; 8 janvier. De notre correspon-
dant particulier (par téléphone). Eurici,
le satyre du Pouliguen, resté insaisissable
malgré les efforts de la gendarmerie et de la
brigade mobile, vient de se signaler par de
nouveaux exploits dont la succéssion ra-
pide et effroyable jette la terreur dans
toute la région. En moins de vingt-quatre
heures, de vendredi soir à samedi matin,
par quatre fois, il a manifesté son passage
et commis notamment deux crimes particu-
lièrement odieux.
Dans la soirée d'hier il pénétrait dans la
chapelle de Bonne-Nouvelle, à Donges, qu'il
cambriolait, enlevant un calice en argent,
après s'être tranquillement rasé dans la
chapelle même. Puis il se dirigeait vers le
village de Simonnais, dans la direction de
Savenay, où il volait des poulets qu'il fai-
sait cuire dans un fournil voisin.
Il fila ensuite à bicyclette sur Savenay
et y commit un acte abominable. Il péne-
tra dans la. chambre de Mlle Fresneau, âgée
de vingt-quatre ans, directrice d'école, qui
avait la coutume -imprudente de ne pas fer-
mer sa porte, et après l'avoir menacée de
son couteau, abusa de la malheureuse. Il
ne l'épargna qu'après qu'elle eut consenti a
lui donner son argent, 220 francs, à boire
et à manger.
Si vous avez le malheur, lui dit-il, de
raconter ce qui vient de se passer, je reviens
et je vous tue.
Il partit enfin et ce matin on trouva Mlle
Fresneau, à demi morte de frayeur, trem-
blante, n'osant pas sortir de sa chambre.
Le bandit ne devait pas cesser là la série
de ses forfaits.
Continuant sa route, il s'arrête, exténué
sans doute, au Temple, entre dans une pro-
priété et pénètre dans une serre pour se re-
poser dans un fauteuil qui s'y trouvait
A huit heures et demie ce matin des pas
se font entendre c'est le jardinier de la
propriété, Jean Letord,-trente ans. Le misé-
rable craint d'être découvert son fusil ne
l'a pas quitté depuis le Pouliguen. Il ajuste
Letord et tire. Celui-ci, blessé grièvement
au flanc, se sauve en criant
Eurici, car ce r,* peut-être que lui, profite
du reprit qui lui est ainsi donné cour fuir en
escaladant un mur avec l'agilité d'un chat.
On a retrouvé ses traces et relevé des em-
preintes. Dans sa précipitation, il oublie ses
chaussures, les mêmes qu'il avait volées
dans un chalet à la Turballe. Il abandonne
sa bicyclette, celle qu'il avait volée à la gare
de Pintré la semaine dernière. m
Tout l'indique, tout le dénonce, mals il
reste introuvable.
L'ABBÉ VILLIERS
SUSPENDU PAR SON ÉVÊQUE
AuxERnE, 8 janvier. Dépêche particu-
lière du Matin n. Dans la Semaine reli-
Ugicuse de l'archevêché de Sens parue ce
matin, on lit ̃
« Par décision de Mgr Ardin, archevêque
de Sens, M. l'abbé Villiers, curé d'Irancy,
desservant de Bailly, est relevé de ses fonc-
tions. »
ALLOCUTION DÉ L'ÉVÊQUE
_DE LA ROCHELLE
La nociiELu; 8 janvier. L'évoque de la
Rochelle a prononcé ce matin, du haut de
la chaire de la cathédrale, une allocution
relative à la situation scolaire.
« II importe avant tout, a dit le prélat,
s'adressant aux fidèles, que vous ne sépa-
riez pas en vous le citoyen et le chrétien.
C'est la funeste erreur de notre temps. Dieu
vous demandera compte de vos votes poli-
tiques. n (Fournier.)
DEUX AUTOS ABANDONNÉES.
LE HAVRE, 8 janvier. De notre corres-
pondant particulier .(par téléphone). Des
agents cyclistes ont trouvé la nuit dernière,
dans la rue Emile-Renouf, deux automobi-
les dépourvues de lanternes et d'avertis-
seur. L'une d'elles a deux pneus dont les
chambres à air ont été orevées. Les agents,
après avoir vainement cherché aux alen-
tours les propriétaires, ont fait conduire les
deux automobiles en fourrière.
A qui les deux autos qui font partie de
la liste des objets trouvés sur la voie pu-
blique ?
A VINCENNES
Le brigadier volé
se suicide en cellule
Nous avons relaté hier le pénible incident
qui met en émoi le fort de Vincennes, où est
caserné le 12e régiment d'artillerie.
Le brigadier Auguste Basserie avait été
victime d'un vol de 10,000 francs, et voilà
que tout a coup un dénouement inattendu
vient d'être donné à cette affaire.
Le brigadier Basserie s'est suicidé dans
la cellule où il avait été enfermé à la suite
de son escapade de la veille.
C'est ce matin à onze heures et demie,
nous dit un camarade du désespéré, que le
brigadier de garde donna l'alarme. Accom-
pagné d'un homme de corvée, il s'était ren-
du aux locaux disciplinaires pour faire dis-
tribuer aux hommes punis la soupe du ma-
tin.
Il Quelle ne fut pas sa stupéfaction, en ou-
vrant la porte de la salle où était enfermé
Basserie, d'apercevoir le malheureux, la fi-
gure déjà noircie, pendu par sa cravate aux
barreaux d'une fenétre Le corps n'était
pas froid, si bien qu'on crut un instant pou-
voir rappeler à la vie le désespéré. Le mé-
decin-major du régiment, mandé en toute
hâte, arrivait presque aussitôt.
Pendant plus de deux heures il prodigua
ses soins à l'infortuné. Les tractions ryth-
rrüques, de la langue devaient demeurer
sans résultat. L'homme était bien mort.
Quelques indices, interrogeons-nous,
permettent-ils d'établir les causes de ce sui-
cfû'e navrant ?
La tâche sera difficile. Connaîtra-t-on
jamais la vérité ?
Basserie était un engagé volontaire de
famille aisée. Ses notes étaient bonnes et
quelques punitions ne suffisaient pas à le
faire classer parmi les fortes têtis ».
Pour moi, le pauvre garçon fut désolé
d'avoir' été volé. On ne perd pas 10.000
francs sans éprouver quelque émotion..
Oui, mais de là à se donner la mort.
Votre camarade était peut-être joueur ?
Je ne crois pas. Nous ne lui connais-
sons pas ce défaut.
Avait-il des dettes ?
Pas que je sache, répond notre inter-
locuteur d'ailleurs notre colonel, qui avisa
aussitôt la Sûreté du suicide de Basserie,
procède lui-même à une active enquête.
L'eng'uête de la police
M. Gaubert, commissaire de police de
Vincennes, a interrogé ce soir Marie-Louise
Chanoine, maîtresse du brigadier Basserie,
au sujet des fonds qu'elle avait en sa pos-
session.
Celle-ci lui a confirmé que ces fonds pro-
venaient de la famille du brigadier.
Le magistrat va procéder à des recher-
ches dans les hôtels de la région où Nor-
tier, le voleur, pourrait s'être réfugié. Des
femmes de moeurs légères auraient été en
possession d'argent provenant des vols.
Celles-ci sont activement recherchées dans
la localité.
Le corps du brigadier a été transporté à
l'hôpital militaire Bégin.
LA TOURNÉE DE LA R P.
Saitnt-Etienne, 8 janvier. Dépéchc de
nuiré envoyé spécial. Hier, à Montpellier,
c'était dans une immense usine abandonnée,
éclairée à demi par quelques lampes- prêtes
à-a'éieiiïdra.fpie .le groupe de la reforme
la r. p. r
Ce soir, à Saint-Etienne, c'est au contraire
dans une salle magnifique et toute brillante
de lumière, que MM. Cn. Benoist, Laurent,
Compère-More! et Néron sont venus parler
pour la proportionnelle.
Socialistes unifiés et socialistes autono-
mes échangèrent bien quelques épithètes
malsonnantes, mais le calme fut bientôt ré-
tabli, et jamais peut-être la parole des pro-
portionnalistes ne souleva de si formida-
bles acclamations.
M. Charles Benoist exposa avec son au-
torité et sa clarté habituelles le mécanisme
de la R. P.
Très applaudi fut M. Gilbert Laurent qui,
avec MM. Compëre-Morel et Néron, avait
pris place aux côtés de M. Charles Benoist.
M. Compère-Morel mit la salle en joie par
le tableau cruel qu'il fit des mœurs politi-
ques que donne le mode actuel de votation.
Après de timides essais de contradiction,
l'ordre du jour proposé par M. Charles. Be-
noist était voté à la presque unanimité des
quatre mille auditeurs, au milieu du plus
assourdissant fracas, d'applaudissements.
Le Massacre de la Rue
L'assassin est arrêté et lynché par la foule
L'état des deux agents est des plus inquiétants
(Suite de la page i)
Les agents n'en avaient point fini cepen-
dant avec le danger, et tandis qu'on empor-
tait en hâte les. blessés à l'Hôtel-Dieu, les
rescapés de ce drame sanglant durent sou-
tenir une nouvelle lutte dans la rue, tant
pour épargner au bandit le lynchage final
des honnêtes gens, que pour se tirer eux-
mêmes des mains d'une bande d'individus
sans aveu accourus de toutes partis.
Les agents Vandon et Boulot, quoique
souffrant cruellement de leurs blessures, de-
mandèrent, après pansement, à regagner
leur domicile. Quant à leurs collègues Do-
ray et Fournes, c'est dans un état absolu-
ment désespéré, semble-t-il, qu'ils furent ad-
mis dans la salle Saint-Côme, en même
temps que leur meurtrier. Les agents et le
bandit occupent des lits proches les uns des
autres, et bien que le misérable soit lui-même,
mortellement atteint peut-être, il parait être
demeuré dans un tel état de surexcitation
que des inspecteurs de la Sûreté ont été
chargés de se tenir en permanence à. son
chevet.
MM. Chevreul, officier de paix du qua-
trième arrondissement Picot, commissaire
de police du quartier Saint-Merri, et son
secrétaire, M. Compagnon, se sont rendus
auprès du bandit et ont essayé tour à tour
de l'interroger, afin d'obtenir son identité.
Aux questions des magistrats, le miséra-
ble, qui paraissait très affaibli, n'a répondu
que par des injures,et par ces mots murmu-
rés de temps à autre « La mort la mort
Quelle est son identité ? On n'a trouvé
sur le blessé qu'un certificat délivré le 20
juillet 1909 à Paris au nom de Leabeuf, et
signé Siduc » ou « Sidruc
Ce certificat lui appartient-il ? Certains
prétendent encore que le bandit se nomme
Jean Blariot, exerce 4a. profession d'ouvrier
cordonnier, que récemment encore il demeu-
rait 125, Faubourg-du-Temple, et travaillait
rue de l'Orillon.
A ces dernières adresses, le prétendu Jean
Blariot est inconnu.
Le massacreur d'agents serait en revan-
che connu dans un monde spécial fréquen-
tant le boulevard de Sébastopol sous le so-
briquet de « Jean le Cordonnier » naguère
condamné à trois mois de prison et cinq
ans d'interdiction de séjour pour vagabon-
dage spécial, le jeune honune sortait: nous
a-t-on affirmé, tout récemment de Fresnes.
Persuadé qu'il avait été injustement con-
damné, le « tricard » avait, paratt-il, juré
de rester Paris, envers et contre tous, et
déclaré « Si les flia viennent jamais pour
« me faire » de nouveau, je les buterai »,
seraient-ils une douzaine 1 » (sic.)
A peine admis à l'Hôtel-Dieu, le gardien
Doray a été transporté dans la salle d'opé-
ration, où le chirurgien en chef Guignard
a pratiqué sur lui la laparotomie.
A une heure du matin, nous nous sommes
présenté à l'Hôtel-Dieu pour prendre des
nouvelles des blessés. Leur état, nous a-t-on
déclaré, semble toujours aussi critique.
125, Faubourg-du-Temple
Nous nous sommes rendu au domicile
indiqué par Jean Blariot, 125, rue du Fau-
bourg-du-Temple.
Dans la maison, pas de cordonnier. A
l'hôtel Jean, pas trace de ce nom, ni parmi
les locataires actuels, ni parmi les précé-
dents, au moins depuis un certain tempe.
Dans les établissements voisins, Jean
Blariot, dit « Jean le Cordonnier », est in-
connu, même dans les débits-restaurants
fréquentés spécialement par les ouvriers de
sa corporation. A peine avons-nous pu en
rencontrer un qui s'est vaguement rappelé
ce nom, sans pouvoir se souvenir de celui
qui le portait.
Si Jean Blariot a habité le 125 de la rue
du Faubourg-du-Temple, ce ne peut être
que sous un autre nom ou à une époque
éloignée. m
Mais, dit-on dans le quartier, il arrive
très souvent que les ouvriers cordonniers
s'affublent de sobriquets dont ils changent
facilement, et le meurtrier d'hier peut fort
bien avoir éfé connu par des gens du quar-
tier auxquels les nom et surnom qu'il a
donnés sont inconnus.
Les récompenses
Dans la soirée, M. Laurent, secrétaire gé-
néral de la préfecture de police, s'est rendu
au chevet des blessés. Il a remis, au nom
du ministre de l'intérieur, une médaille d'or
à l'agent Doray, une médaille de vermeil à
l'agent Fournes' et des médailles d'argent
aux agents Vandon et Boulot.
JOURNAUX DE CE MATIN
Nouvelles et Documents
« JOURNAL OFFICIEL »
Le Journal officiel publie ce matin
Intérieur. Un décret autorisant le département
des Basses-Alpes à emprunter 80.000 francs (chemins
vicinaux); le département de l'Ardèche à emprunter
137.689 francs (chemins vicinaux) et à s'imposer ex-
traordinairement
Un décret autorisant les départements de
l'Allier et des Bouchesdu-Rhùne à s'imposer en
1910, le premier pour insuffisance de revenus, et le
second pour travaux extraordinaires;
Un décret attribuant à la commune d'Allasde-
Berbiguières (Dordogne) la dénomination d'Allas-
les-Mines
Attributions de biens ecclésiastiques.
Agrtculture. Un décret aux termes duquel M.
Fabre, conservateur des eaux et forets, est admis
à la retraite.
LÉGION D'HONNEUR
Ministère de la justice.
Du Journal officiel
Sont ptromus au grade d'officier
MM. Baudenet, conseiller d'Etat Beuaioley,
avocat général près la Cour de cassation
Boulet, président de chambre à la cour d'ap-
pel de Paris.
Au grade de chevalier
MM. d'Adhémar de la Baume, olief ad}omï
au service des archives du Sénat SeTVm,
avocat général près là oo-ur d'appel de Paris
Jacotnet, procureur général près la cour d'ap-
pel de Bastia Vibert, président de chambre à
la cour d'appel de Douai Peiagaud, prési-
devant du tribunal de première instance de
Lyon Ayliès, coa-seillei' à da cour d'appel de
Pau Leanol, conseiller à la cour d'appel de
Rouen Boudouin, président au tribunal d'e
première instance d'Orléans Grémillon, con-
eeiHjer à la cour d'appel d'Angers Ribet. pro-
cureur de la République à Amiens Busson-
BiiHault, bâtonnier de l'oïdine des avocats à la
cour d'a,ppel de Paris Couronne, président
de la chambre des avoués près la cour -d'appel
de Paris Détonne, président de la chanîibro
des notaires de Paris Borderel, président de
section au tribunal de cocumeirce de la Seine
Melqixiaud, sous-chef de bureau an ministère
de la justice Girard, président du tribunal de
commerce de Marseflle Tirard, auditeur au
Conseil d'Etat.
LA FIN DE LEOPOLD Il
La Croix publie la curieuse lettre sui-
vante qu'elle dit avoir reçue « d'un person-
nage excellemment renseigné ». Les ren-
seignements qu'elle contient confirment
d'aifleurs ceux que nous avons donnés
On a beaucoup parlé, tous ces temps-ci, de
Léopold II, de sa conduite Drivée, de sa fin
chrétienne. Beaucoup se demandent' s'il n'a
pas joué la comédie. Sa vie privée fut dénlo-
rable et scandaleuse, et personne ne peut son-
ger à la défendre mais sa fin fut très chré-
tienne et même très .édifiante.
Incontestablement le roi avait la foi, mal-
gré ses mœurs déplorables. Il pensait à la
mort depuis quelque temps déjà. et en parlait
comme quelqu'un qui voulait bien finir. Il y
a quatre ou cinq mois, Inrs d'une première at-
teinte de son mal, il soagea à mettre sa con-
science en régie. Il se rétablit et den parla
An mois de décembre, se sentant très mal,
H fit lui-même appeler le doyen de Laeken. se
confessa et oommunia la baronne de
Vaughan, sa concubine, alla le même jour à
la paroisse, se confessa et communia. Ensuite,
le doyen de Laeken se rendit au chevet du
royal malade et fit le mariaKe religieux. Ceci
se passait onze jours avant la mort. Dès ce
moment, le roi manifesta des sentiments de
foi et de néPisrnation adanirafrles.
Avant l'opération, il voulut encore se con-
fesser, communier et recevoir rextrême-onc-
tton. D demanda l'indulgence plénière in ar-
ticulo mortis. Le doyen lui dit an'une condi-
tion Pour la recevoir était l'acceptation de la
mort. Le roi eut un mouvement d'effroi et de
•«épulsjonj-Mais ii-ise ressaisit aii6sitôt.et.diti:
« Dieu est le maître, je suis entre ses mains
et j'accepte tout ce qu'il voudra. il voulu
que le doyen assistât à l'opération pour lui
donner une dernière absolution en cas de be-
soin.
Après, le doyen lui dit qu'on allait beaucoup
prier pour sa guérison « Ou'on «prie surtout
pour le salnt de mon âme 1. répondit le roi.
Quant à la présence constante de Mme de
Vaughan au chevet du maladie. elle s'exnli-
que c'était sa place, après la réhabilitation
du mariage religieux.
Le roi mourut subitement, mais Dieu lui
avait fait la grâce de se mettre en règle à
temps., Léon XIII. qui connaissait beaucoup
Léopold II, et qui, tout en déplorant sa vie,
espérait une fin chrétienne. disait « Cet hom-
me a certainement la foi, et puis. à cause des
nombreux enfants baptisés au Congo et pour
lesquels il a été un instrument de salut, Diea
lui fera la grâce de bien monrir, »
LE PAIN DE GUERRE
Le sous-secrétaire d'Etat à la gnerre vient
d'adresser aux directeurs de l'intendance ses
instructions en vue de l'écoulement en 1910 du
pain de guerre d'ancienne fabrication, et la
répartition du pain de guerre de nouvelle fa-
brication, à provenir tant de la gestion di-
recte que des derniers marchés en cours.
En vue d'éviter les demandes de pain de
gueare qui se produisent à l'épotrue des gran-
des manoeuvres. demandes auxauelles il est
difficile de satisfaire et oui nécessitent en ou-
tre des transports souvent fort onéreux, les
consommations de produits anciens, seront ré-
glées de manière à ce cru'il existe un stock dis-
ponible suffisant pour assurer les distributions
pendant les manoeuvres, (France militaire.)
Articles Politiques
A propos de Vaffaire Goûin.
L'Eclair, M. Ernest JUDET
Nous 'connaissions ce bomimemit, l'armée-
école, où l'humanitarisme à haute dose, avec
un minimum d'entraînement militaire, doit
empêcher le jeune conscrit d'être un vrai sol-
dat, tandis que l'enseignement des officiers
se chargera- de moraliser les condamnés de
droit commun. Touchante idylle, au bout de
laquelle le service de deux ans rend à la
France des citoyens épurés et pacifistes à
outrance Pacifistes, sans doute, puisqu'on
les instruit surtout à redouter les coups et
à éviter le risque quant au travail de réfec-
tion des caractères, nous savons comment il
opère il multiplie les Graby et les Miohel J
Franchement, nous en avons assez des pré-
dications ridicules et des jérémiades honteu-
'ses sur l'apache converti ou susceptible de
conversion ce sont sottises et foües dont le,s
conséquences se paient trop cher et dont le
pays est dégoûté jusqu'à l'écœurement, jus-
qu'à la colère 1 1
L'Action, M. HeIjry Bérengeh
C'estdécidément devant un conseil'de guerre
que seront renvoyés lès deux assassins de
Mme Goüin. Faut-il en déduire que leur crime
ait eu quelque chose de militaire ? Si l'on se
souvient que les deux misérables ne se sont
même pas servis de leurs baïonnettes pour oc-
cire la vieille dame, mais simplement des
doigts et des talons qu'ils avaient déjà dans
le civil, l'on se demandera ce aue La justice
militaire, qui n'est pas la même que l'autre,
comme chacun sait, vient faire dans cet as-
sassinat de grand chemin.
Puisque la loi exige encore de pareilles
monstruosités, inclinons-nous en bons citoyens
devant elle, mais réclamons. en non moins
bons citoyens, que la loi soit changée à la me-
sure du bon sens.
Le Bulletin officiel d6 l'Alliance républi-
caine démocratique
Si. dès le premier jour, un juse d'instruc-
tion du tribunal de la Seine avait opéré seul,
l'arrestation des auteurs de l'assassinat de
Mm* Goüin aurait eu lieu rapidement.il y avait
des témoignages précis et nombreux qui éta-
blissaient la présence suspecte, dans le train
où voyageait là malheureuse femme, de deux
soldats de plus, le vol était manifeste. Mais
le juge d'instruction de Paris n'avait à s'ac-
quitter que d'une commisison rogatoire limi-
tée celui de agissait de son côté et
le juge de Corbeil était souverain.
Or, des renseignements fournis par les
journaux, il apparaît que les magistrats
avaient sur l'affaire des opinions différentes
celui de Paris se prononçait carrément,disait.-
on, pour un crime celui de Corbeil pour urt
accident. Quoiqu'il en soit, il est hors de
doute que l'instruction conduite par lm seul
juge et par un juge ayant une longue expé-
rience des affaires criminelles, aurait donnée
des résultats presque immédiats. C'est un
argument de plus faveur de la création
de juges d'instruction à juridiction étendue.
A la Société des artistes français
La Société des artistes français a procédé hie#
matin à l'élection de quatre-vingt-dix membres (îtif
constituent son comité. Le vote a été ouvert à neut
heures du matin à l'hôtel des Agriculteurs, 8, rue
d Athènes, et le dépouillement s'est prolongé tant
dans la, soirée.
Les peintres avaient 50 membres à élire Jes sculp-
teurs 20, les architectes 10, les graveurs 10 égale-
Voici les résultats du scrutin
Architectes MM. Pascal, Daumet, Laloux, Vau«
Oremer, Nénot, Deglane, Bonnier, Blavette, Defras-
se, yvon.
Graveurs MM. Focillon, Léandre, Laguillermie,
Jacquet, Bouisset, Ruffe, Boulard, Mignon, Deté,
.sculpteurs. MM. Georges Lemaire, Boisseau, J.
Coutan, Allouard, Coutheillas, Larche, Gardez, A.
Miercié, Loiseau-Rousseau, Michel Hannaux, Fré-
miet, Vital-Cornu, Louis Noël, Blanchard, Cariés,
A. Boucher, E. Carlier, Math. Moreau, Tonellier.
peintres. MM. Bonnat, Cormon, Collin, Ferrier.
Humbert, Boutigny, Gagliardini, Adam, J. Bail,
Renard, L.-O. Merson, Dawant, Dupré, Maillart,
Harpigrdes, Tattegrain, Ed. Détaille, Baschel, Olive,
Guillemet. Pelez, Varpon, Rochcgrosse, J.-P. Lau-
rens, Laugée, Comerre, Sataquierre, Chabas, Robert-
Fleury, A. Morot, J. Lefebvre, Duffaut, Saubès, Wer-
reker, Glaize, Debat-Ponsan, de Rlchemont, Thirion,
Lecomte du Mouy, Burillot, Demont, Zwiller, Ger-
vals, Laigi Loir, Gosselln,. Petitjean, Flameng, Ca-
gniaxt, Umbricht, V. Gilbert.
Les quatre-vingt-dix membres du comité se réth
niront prochainement pour élire leur nouveau pré»
Sident. On pensait hier, généralement, que M. La-
loux, architecte, membre de l'Institut, obtiendrait
la majorité des suffrages.
LES CAMBRIOLEURS EN BANLIEUE
Les cambrioleurs continuent à travailli**
avec succès.
A Méry-sur-Oise, la porte-d'une cave où sa
trouvent enfermés les appareils d'éclairaga
des carrières Meunier et Gaudron a été fractu.
rée. Un générateur d'acétylène et plusienra
lampes ont disparu.
A Domont, le poulailler et le clapier da
M. Roussel, cultivateur. ont été mis à sac.
A Juziers, près de Mantes. des maltais
leurs ont dévalisé une villa aroTwtenant à M*
Tavernier, rentier,à Boulogne-sur-Seine, 3 6is,
rue de l'Abondance. 250 francs d'objets divers
ont été emportées.
A Lougnes, en l'absence de M. Noël Chan.
vin, hôtelier, un individu aue l'on croit être
mn nommé Couture, qui logea quelque temps
dans la maison,4 a fracturé une armoire et volé
300 francs en billets de banaue.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
BANLIEUE PARISIENNE
Arrêté en flagrant délit de vol à Pantin,
Léon Langeois, 15 aals, est envoyé au Dépôt»
ses parents déclinant toute responsabilité.
DÉPARTEMENTS
Le transatlantique allemande Fiirts-BiS'
marck, échoué sous Octeville-sur-Mer, a pd
être renfloué hier matin. (Dép. part.)
La jeune Albertirte Labbey, 15 ans, à.
Montivilliers (S.-Inf.), à la suite d'une discus.
sion de famille a tenté de se suicider. (Tél.)
Epidémie de diphtérie à Liévin, une di-
zaine de cas,2 enfants morts. A St-Waast (P..
fle-C). 10 cas de scarlatine infantile. (D. -p.)
A Rouen, le docteur Bouju. inculpé d'in.
faniieides et d'avontiesises avec 14 de ses complices. (£lavas,)
DERNIÈRES NOUVELLES SPORTIVES
Van den Born vole prés d'une heure. MotiRMM»
LON-uj-GRaw), 8 .janvier. Dèpictm particulière cite
Matai Des le matin Van den Born. à bord
de son biplan Henry-Faarman, part pour voler trois
heures par un temps splendide. Au bout d'une heu<
re il ost obligé d'atterrir, le moteur ne fonctionnant
pas parfaitement.
Edmond, également sur biplan Parman. évolue
longuement et réussit quelques belles envolées.
Legagneux, qui remplacera quelque temps Château
comme professeur-pilote des appareils Voisin, a em-
mené l'élève Sée pendant six tours.
Latbam a continué l'éducation de ses élèves. Il
a effectué, avec Legagneux comme passager, un vot
magnifique à quatre-vingts mètras de hauteur.
La seconde épreuve du prix Montefiorc. Pàu.
8 janvier. Dépêche parttcultèrc du « Matin •.
Alfred Leblanc a accompli sa deuxième épreuve
pour le prix Montefiore. La troisième et dernière
épreuve aura lieu mardi.
Mamet et do Vogué ont fait de beaux vols. Balsa»
a fait deux tours de piste à vingt mètres de liau«
teur.
DERNIERS COURS ETRANGERS
Londres
LONDRES, 8 janvier. Au Stock Exchange, on est
occupé à débattre avec une énergie toujours crois-
sante les questions électorales tandis que les affai-
res financières n'offrent guère de fait saillant à si.
gnaler. Les Consolidés ont repris. Certaines valeur;
minières ont subi des variations sensibles, mais cm
règle générale l'inactivité a régné et les mouve.
ments ont été peu nombreux, irréguliers et peu iav
portants. (Observer.)
New-York
NEW-YORK, 8 janvier. Aujourd'hui a Waiï
Street, les cours ont accusé au début des variations
Irrégulières et n'ont pas tardé à fléchir. l'union!
Pacfflc, le Southern Pacifie et le New-York Centrait
ayant rétrogradé. La résistance offerte par le Steet
Common, qui a fait l'objet d'achats importants, a.
été suivie de réalisations générales, mais vers la
ftn le marché s'est raffermi peu à peu et la clôtura
est ferme. Les transactions sont évaluées an totali
à 330.000 titres. (fleuter.)
7 JANV. 8 JANV. 7 IAKV. 8 JANV.,
Cakiestrut 4 87 20 4 87 05 FensylT. net 135 3M. 136 3/8-
Oji.Pari»T. 5 16 7/8 5 16 7/8 Fhîi>4,B.aet. 167 167 lte!
A(«à.T.S^, 122 1/8. 122 5/é. So&Il R. «t. 32 7/8. 32 7/8.
Stlltt Obio 118 1/4, 119 SouitomPae. 137 136 3/4.
Cuad. P«a 181 1/2. 180 3/4. D.S.StMle. 87 7/8. 88 5/8.'
Cu«il.Sou«L 69 69 B.&S-'C.P 124 3/8. 1M 3/8.
Cliie.N.W.or 118 1/2. 178 1/4. lMonPœ.iie. 201 7/8. 1 1M.
Denï.R.-G.c. 50 1/2. 51 1/4. Wab.S-Q.-P. 25 25
UlimiisMii. 145 3/4. 146 5/8. Aittoa&O" 52 3/8. 52 7/S.
LooisT.itS. 153 3k 158 Cnitta 13 4.
Cot.MiCutter.SB. 15 TS.. 15 96.. &U.Kio74
Ctf.tw.ln. 15 93.. 16 06.. Car.f.Bi07p. 6 85.. 695
PeU.fc.0ilC 140 140 CifJ.Bii)3m. 7. 7 05..
PôtS"W.-I. 7 90.. 7 90.. Snc.raf.aosB 3 55.. 355.
Maudis]»». 71. 'Il 1/2. Snifspr.CHj 7. 7
ïroa.roaili. 129 129 PMlad. Pétr. 7 90.. 7 93"*
ïrm-UT:aBi*m 120 3/4. HniiecoUat 7 54.» 1 Si.Z
Chicago
fié bit jciL 103 1/2. }lO3 1/3.11 Saisis, mai. 12 17.. ]3 ] flic
tfuinrnui.1 68 3/4.1 68 3/8.«| Sakitiiai. 12 10.! la (&Z
LA TEMPÉRATURE
HIER
Journée froide; ciel
couvert et brameos.
Thermomètre
Minimm (9 h. m.) –1'
Maxim- (2 h. s.) +1'
Moyenne. 0'
Normale 2°.
AUJOURD'HUI
Le tenues sera plu-
vieux et un peu froid.
La pression iiaro*
métrique s'abaisse rat
pideœent sur les ile4
Briiamiiaues, une
dépression apparaît
au nord-ouest de l'Is-
lande les pressions
supérieures à 770""»
se retirent sur le een«
tre et le sud de l'Et!-
rope un temps doux
et pluvie.ux .est pro-
bable dans l'ouest eut
le nord de Ja Fron-
ce il va être nua-
geux avec,, tempéra-^
ture un peu basse'
dans l'est.
̃BBS'
̃ •
DÉPÊCHES DE NOS CORRES- ^k
PONDANTS PARTICULIERS ET
t SERVICE EXCLUSIF DE TOU-
TES LES INFORMATIONS DU
TIMES TRANSMIS PAR
NOS FILS SPECIAUX
DERNIERE HEURE
'lE MATIN" EST LÇ SEUt-^l
JOURNAL DONNANT LA PRO-
VENANCE EXACTECE TOUTES
1 SES DÉPÊCHES ET LES AFFI-
CHANT CHAQUE JOUR A LA
PORTE DE SON HOTEL • Ji
L'éloge funèbre
de Léopold II
C'est le i3 décembre 1909 que le
mariage du roi a été célébré'
à Laeken
Bruxelles, 8 janvier. De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Le
cardinal archevêque de Malines, Mgr Mer-
cier, ouvrant la cérémonie consacrant la
Belgique au Sacré-Cœur, a parlé hier soir,
du haut de la chaire de Sainte-Gudule, et
dans son allocution il a fait allusion aux
événements récents, disant notamment
Je ne puis prononcer devant vous ces
mots de roi et de souverain sans évoquer
le récent souvenir des deux événements
nationaux historiques de notre chère pa-
trie: Il me semble voir encore pénétrer sous
les arceaux endeuillés de notre collégiale,
entouré d'une foule médilatrice, le cercueil
de notre rand roi Léopold Il, voir ce cer-
cueil repoyer dans le choeur de cette église,
attendant les dernières prières liturgiques
du pardon et de l'espérance chrétienne.
Cinq jours auparavant, dans la plénitude
de sa liberté, il azsait (ait à Dieu le sacrifice
de sa vie, confiessé ouvertement sa foi dans
le sacrement de l'Eglise, humblement,
comme un enfants, invoqué la sainte Vierge
Marie. Aussi avions-nous au cœur plus
qu'une esvérance nous aoions la convic-
lion que Dieu lui avait déjà accordé la ré-
compense du bien que ce grand homme a
fait pour la civilisation chrétienne.
De même qu'en pensant aux grands mal-
faiteurs qui par la plume ont combattu nos
croyances ou0la morale, nous pensions par
contraste, en supputant le nombre d'dmes
qu'ils ont arrachées à Dieu, au bien que
Léopold II a fait, à cette quantité d'hom-
mes qui se dénombrent par quinze ou vingt
millions là-bas en Afrique.
Dites-moi alors si l'on peut un instant
douter que celui à qui Dieu a fait miséri-
corde ne recevra pas une large récompense
pour son œuvre cwîlisatrice. Il m'a semblé
gu'il était bon d'afjirmer devant vorcs cette
confiance que nous avons.
N'est-il pas étrange qu'alors que l'hglise
rst si fniiéricoràieusc, il ait certains pha-
risiens de la morale, certains écrivains ano-
nymes qui excusent toutes les fautes pen-
dont quelles se commettent, pour oser faire
à l'Eglise un grief, presque un crime, d'ou--
blier une faute devanl un repentir sincère ?
Ceux-là seuls se perdent éternellement qui
dcsespérent de l'infinie miséricorde .de
Dieu Ceux-là se damnent qui obstinément
se refusent à croire en cetfe miséricorde
L'archevêque a continué en faisant l'éloge
du jeune roi Albert, successeur de Léo-
pold II.
La date du mariage religieux.
Bbuxeli.es, 8 janvier. -De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Je
suis il même de vous confirmer de façon
absolument certaine la nouvelle donnée de-
puis le début par le Malin, et d'après la-
quelle le mariage religieux du roi Léopold
a été béni dans les derniers jours de sa vie.
C'est en effet le lundi 13 décembre, il trois
heures de l'après-midi, qu'il a été célébré
au pavillon des Palmiers, à Laeken.
Prétendues condoléances de Pie X.
Bruxelles, 8 janvier. De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Le
Soir a publie cet après-midi une dépêche de
Home ainsi conçue
s Le mariage religieux du roi Léopold II
âya%t "été officiellement constaté, le pape a
envoyé ses condoléances officielles et sa bé-
nédiction apostolique aux fils de la baronne
de Vaughan. u
Nous devorls ajouter que dans les milieux
officiels on n'accorde aucun crédit à cette
dépêche.
On fait remarquer qu'il n'est pas dans
les usages que le pape adresse ses condo-
léances à d'autres personnes qu'aux chefs
d'Etat que notamment il n'a pas envoyé
de condoléances spéciales aux filles du roi,
entre autres à la princesse Clémentine de
Belgique, et que dans ces conditions il n'est
pas vraisemblable que le Saint-Père ait en-
voyé des condoléances quelconques aux
jeunes fils de Mlle Delacroix.
LA QUESTION DES CHEMINS DE FER
DE MANDCHOURIE
M. Knox, ministre des affaires étrangères
îles Etats-Unis, vient de faire aux puissances
une proposition des plus importantes.
Les Etats-Unis proposent aue la Chine
achète avec l'argent que fourniraient les puis-
sances les chemins de fer de la Mandchouxie.
Les puissances exerceraient un contrôle su-
périeur sur l'exploitation, contrôle purement
commercial, sans aucun caractère politique.
Les tronçons russes et japonais des chemins
de fer de DaJny et Kharbine étant enrobés
dans la combinaison, une cause permanente
de froissements disparaîtrait. car ces chemins
de fer n'auraient plus le caractère militaire et
politique qu'ils ont aujourd'hui.
La Russie étudie la proposition, elle y ré-
pondra d'ici peu, et la France conformera son
attitude aux, vues de son alliée. L'Allemapne
et la Chine semblent lui faire bon accueil.
L'Angleterre attend de savoir ce au'en pensent
la Russie et le Japon, qui sont les puissances
les plus intéressées.
TOKIO, 8 janvier. Les principaux orga-
nes de la presse japonaise déclarent que le
Japon ne devrait pas accepter la proposition
de M. Knox, ministre américain des affaires
étrangères, relativement à la neutralisation
des voies ferrées en Mandchourie.
On ne croit pas que ce projet soit prati-
que.
Les journaux japonais soutiennent que les
avantages qu'entraînerait pour le Japon la
mise à exécution du projet ne seraient pas
suffisants pour dédommager le pays des sa-
crifices qui auraient été consentis. On ajoute
que l'arrangement projeté ne sauvegarderait
pas suffisamment les intérêts des sujets ja-
ponais qui se sont fixés dans le sud de la
Mandchourie. (Reuter.)
DEUX MATELOTS SE NOIENT
DANS LE PORT DE CASABLANCA
Tanger, 8 janvier. Dépêche particulière
tu « Matin ». Un radiogramme de Ca-
saWanca'annonce que ce matin, à neuf heu-
res, à un mille de la terre, un youyou re-
morquant une barcasse chargée de matériel
militaire a chaviré.
Trois matelots se précipitèrent à son se-
cours sur une barque marocaine, tandis que
l'enseigne Setcva se jetait résolument à la
nage.
Cinq matelots ont été sauvés, grâce à la
promptitude des secours, mais ils ont tous
reçu des blessures ou des contusions. Le
sixième, le quartier-maître Rouanet, marié,
sans enfants, fut trouvé inanimé. Il reçut
les soins du docteur Merle, mais tous les
efforts du praticien furent vains.
Le corps du septième matelot n'a pas
encore été retrouvé.
Les recherches continuent.
UNE NOUVELLE NOTE
DE LA TURQUIE SUR LA CRÈTE
• Consiantinople, 8 janvier. La Porte a
envoyé aux puissances protectrices de la
rrète une note protestant contre la -presta-
tion de serment du nouveau gouvernement
crétois et contre la décision de la Chambre
crétoise concernant l'application en Crète
de la législation du royaume de Grèce.
(Havas.)
La lutte politique
en Angleterre
Les ministres libéraux flétrissent
la campagne alarmiste des
conservateurs
LONDRES, 8 janvier. Dépêche partiçu-
Lièrc du « Matin ». Décidément le péril
allemand ou l'intervention allemande sem-
blent être devenus à la mode avec le parti
conservateur.
Le Globe de ce soir raconte gravement
que le parti libéral n'hésite pas à employer
comme agents électoraux des sujets alle-
mands qui non seulement ont contre eux
leur qualité d'étranger, mais encore ne sa-
vent qu'imparfaitement la langue anglaise.
Il paraît qu'ils se font éconduire avec fra-
cas par les braves gens des campagnes.
La boutade de M. Lloyd George aurait-elle
du vrai ? Serait-il exact qu'à défaut des ar-
guments techniques difficilement assimila-
bles de la réforme du tarif douanier, le parti
conservateur a trouvé plus simple d'agiter
continuellement devant le peuple la peur de
l'invasion du sol et du foyer ?
Et puisque nous parlons du chancelier de
l'Echiquier, disons qu'il a prononcé ce soir
un discours particulièrement heureux à Ply-
moubh, devant plus de dix mille auditeurs.
Il est incontestable que la manière qu'il a
de s'exprimer, simple, bon enfant et claire,
claire surtout, avec de temps autre des
explosions de tribun et des sarcasmes, va
droit au coeur du peuple. Voici, en subs-
tance, la thèse qui a déchalné les applau-
dissements de ses partisans de Plymouth.
On vous a dit que le gouvernement -li-
béral ne s'était pas suffisamment préoccupé
de la marine. C'est faux. Le gouvernement
libéral a voté 75 millions de francs en sup-
plément pour les constructions navales. Si
les pairs n'étaient venus mettre des bâtons
dans les roues en rejetant le budget, nous
aurions fait davantage l'année prochaine.
n Les côtes de l'Angleterre sont bien gar-
dées. Mais à quoi sert de les rendre inexpu-
gnables s'il ne fait pas bon vivre sur la
terre qu'elles encerclent ? (Test pour cela
que les libéraux avaient fait un grand effort
en vue du bien du peuple, pour qu'il pût
fouir de tous les dons de Dieu, a dit
textuellement l'orateur, qui ne néglige point
de temps a autre une petite pointe de reli-
giosité.
Il faut faire payer à l'étranger le plus
possible, mais le système le plus intelligent
est de l'attirer chez soi par le libre-échange,
de transporter ses marchandises, de lui ser-
vir d'entrepôt général C'est ainsi d'ailleurs
qu'avait grandi la puissance anglaise. C'est
le régime convenant au tempérament bri-
tannique. )1
A Leven, M. Winston Churchill a fait rire
l'assistance en défendant son ami M. Lloyd
George que lord Lansdowne n'avait pas mé-
nagé ces temps derniers.
Lord Lansdowne, a dit M. Churchill,
nous a déclaré qu'il y a vingt ans, on n'au-
rait pas cru à la possibilité d'un homme
comme Lloyd George. Eh bien, dans vingt
ans on ne croira pas qu'un homme comme
lord Lansdowne a pu exister.
Ces corps à corps oratoires sont d'ailleurs
rares dans les discours électoraux anglais.
Ce soir le duc de Devonshire a été hué et
sifflé tant et plus à Shipton, où il s'était effor-
cé de démontrer que le budget n'était qu'une
œuvre de parti.
Les premières élections commenceront sa;-
mç-di prochain par .Londres. Elles dureront
une (juinzaine de Jours.
LA SAISIE DES DÉPOTS RUSSES
A BERLIN
Berlin, 8 janvier. Dépêche particutière
du n Matin ». L'affaire de la. saisie des
fonds d'Etat russes, faite dans une banque
allemande à la requête du capitaine Alfred
von Hellfeld, continue de préoccuper vive-
ment l'opinion publique.
Jusqu'ici cependant on ne s'était pas en-
core adressé à un des principaux intéressés,
et j'ai tenu à savoir aujourd'hui ce qu'il pen-
sait de la tournure que prenaient les événe-
J'ai rencontré un homme de haute taille,
d'une cinquantaine d'années, ressemblant
physiquement beaucoup plus à un. Russe
qu'à un Allemand et qui, en somme, ne
m'a paru désirer qu'une chose rentrer dans
l'argent qu'il est convaincu qu'on lui doit,
se débarrasser des vingt-cinq batteries qui
lui sont restées pour compte, et en finir avec
cette affaire qui te fait attaquer même dans
sa vie privée.
N'a-t-on pas prétendu en effet, à propos
de la condamnation de son fils à un mois
de prison pour détournement de mineure,
que le capitaine avait été lui-même' con-
damné en 1893 à six mois de prison pour es-
croquerie ?
M. von Hellfeld se contente à ce sujet de
sourire en haussant les épaules, et entrant
immédiatement dans le vif du sujet qui le
préoccupe, il me déclare
Le Golas Prawdi nous reproche d'avoir
conclu des traités sans l'aide de juristes
compétents. Sur un champ de' bataille, où
les trouver ? Pour moi, j'ai toujours deman-
dé aux six ou sept commissions qui se sont
réunies à Saint-Pétersbourg pour arranger
l'affaire sans procès d'entendre les deux
parties, et :cependant c'est seulement il y a
quinze jours que pour la première fois j'ai
enfin pu parler deuartt l'une d'elles.
J'ai toujours essayé de concilier les cho-
ses. C'est à ce point que pendant la guerre
j'ai proposé au chef d'état-major, le géné-
ral Palitzine, de télégraphier au générale
Kouropatlcîne, à son successeur le général
Linievitch, et au colonel Oqôrotwïkoff, avec
lesquels je signai le contrat, ,s'ils n'avaient
rien à redire au sujet de mes réclamations.
Leur réponse me fut favorable, et tous dé-
clarèrent que cette affaire pouvait s'arran-
ger à Vamiable.
Voilà ctnq ans que j'attends
L'INCIDENT DE FRONTIÈRE
TUNISO-TRIPOLITAIN
Cons*(antinople, 8 janvier. D'après des
informations émanant de la Porte, l'ambas-
sadeur de France a demandé un règlement
de frontière définitif à l'occasion de l'inci-
dent de la frontière tunisienne et tripolitaine.
La Porte, qui s'y était refusée jusqu'ici par-
ce qu'un règlement de frontière équivaudrai
à la reconnaissance de l'occupation de Tu-
nis, s'est déclarée maintenant disposée à
l'accepter, pourvu que certaines questions
de forme fussent réglées. (Havas.)
LE DROIT DE TUER
UNJV1ALADE INCURABLE
Budapest, 8 janvier. Dépêche particu-
lière du u Malin ». Un médecin a-t-il le
droit de t.uer un malade incurable ?
Celle question troublante vient d'ê.tre ré-
solue affirmativement par le docteur Joseph
Fekete, de Rosinjo (Hongrie).
A la demande du patient, qui depuis dix
années souffrait atrocement sans espoir de
guérison, ce docteur, avec l'assentiment de
la famille, a empoisonné son malade.
Dénoncé par une bonne qui avait écouté
à la porte, le docteur Fekete est arrêté il
se défend en prétendant que la mort du
patient ne pouvait lui être imputée et qu'elle
avait été provoquée par une erreur du phar-
macien chargé d'exécuter les. ordonnances.
AU POULIGUEN
Les nouveaux exploits
du satyre en fuite
Nantes; 8 janvier. De notre correspon-
dant particulier (par téléphone). Eurici,
le satyre du Pouliguen, resté insaisissable
malgré les efforts de la gendarmerie et de la
brigade mobile, vient de se signaler par de
nouveaux exploits dont la succéssion ra-
pide et effroyable jette la terreur dans
toute la région. En moins de vingt-quatre
heures, de vendredi soir à samedi matin,
par quatre fois, il a manifesté son passage
et commis notamment deux crimes particu-
lièrement odieux.
Dans la soirée d'hier il pénétrait dans la
chapelle de Bonne-Nouvelle, à Donges, qu'il
cambriolait, enlevant un calice en argent,
après s'être tranquillement rasé dans la
chapelle même. Puis il se dirigeait vers le
village de Simonnais, dans la direction de
Savenay, où il volait des poulets qu'il fai-
sait cuire dans un fournil voisin.
Il fila ensuite à bicyclette sur Savenay
et y commit un acte abominable. Il péne-
tra dans la. chambre de Mlle Fresneau, âgée
de vingt-quatre ans, directrice d'école, qui
avait la coutume -imprudente de ne pas fer-
mer sa porte, et après l'avoir menacée de
son couteau, abusa de la malheureuse. Il
ne l'épargna qu'après qu'elle eut consenti a
lui donner son argent, 220 francs, à boire
et à manger.
Si vous avez le malheur, lui dit-il, de
raconter ce qui vient de se passer, je reviens
et je vous tue.
Il partit enfin et ce matin on trouva Mlle
Fresneau, à demi morte de frayeur, trem-
blante, n'osant pas sortir de sa chambre.
Le bandit ne devait pas cesser là la série
de ses forfaits.
Continuant sa route, il s'arrête, exténué
sans doute, au Temple, entre dans une pro-
priété et pénètre dans une serre pour se re-
poser dans un fauteuil qui s'y trouvait
A huit heures et demie ce matin des pas
se font entendre c'est le jardinier de la
propriété, Jean Letord,-trente ans. Le misé-
rable craint d'être découvert son fusil ne
l'a pas quitté depuis le Pouliguen. Il ajuste
Letord et tire. Celui-ci, blessé grièvement
au flanc, se sauve en criant
Eurici, car ce r,* peut-être que lui, profite
du reprit qui lui est ainsi donné cour fuir en
escaladant un mur avec l'agilité d'un chat.
On a retrouvé ses traces et relevé des em-
preintes. Dans sa précipitation, il oublie ses
chaussures, les mêmes qu'il avait volées
dans un chalet à la Turballe. Il abandonne
sa bicyclette, celle qu'il avait volée à la gare
de Pintré la semaine dernière. m
Tout l'indique, tout le dénonce, mals il
reste introuvable.
L'ABBÉ VILLIERS
SUSPENDU PAR SON ÉVÊQUE
AuxERnE, 8 janvier. Dépêche particu-
lière du Matin n. Dans la Semaine reli-
Ugicuse de l'archevêché de Sens parue ce
matin, on lit ̃
« Par décision de Mgr Ardin, archevêque
de Sens, M. l'abbé Villiers, curé d'Irancy,
desservant de Bailly, est relevé de ses fonc-
tions. »
ALLOCUTION DÉ L'ÉVÊQUE
_DE LA ROCHELLE
La nociiELu; 8 janvier. L'évoque de la
Rochelle a prononcé ce matin, du haut de
la chaire de la cathédrale, une allocution
relative à la situation scolaire.
« II importe avant tout, a dit le prélat,
s'adressant aux fidèles, que vous ne sépa-
riez pas en vous le citoyen et le chrétien.
C'est la funeste erreur de notre temps. Dieu
vous demandera compte de vos votes poli-
tiques. n (Fournier.)
DEUX AUTOS ABANDONNÉES.
LE HAVRE, 8 janvier. De notre corres-
pondant particulier .(par téléphone). Des
agents cyclistes ont trouvé la nuit dernière,
dans la rue Emile-Renouf, deux automobi-
les dépourvues de lanternes et d'avertis-
seur. L'une d'elles a deux pneus dont les
chambres à air ont été orevées. Les agents,
après avoir vainement cherché aux alen-
tours les propriétaires, ont fait conduire les
deux automobiles en fourrière.
A qui les deux autos qui font partie de
la liste des objets trouvés sur la voie pu-
blique ?
A VINCENNES
Le brigadier volé
se suicide en cellule
Nous avons relaté hier le pénible incident
qui met en émoi le fort de Vincennes, où est
caserné le 12e régiment d'artillerie.
Le brigadier Auguste Basserie avait été
victime d'un vol de 10,000 francs, et voilà
que tout a coup un dénouement inattendu
vient d'être donné à cette affaire.
Le brigadier Basserie s'est suicidé dans
la cellule où il avait été enfermé à la suite
de son escapade de la veille.
C'est ce matin à onze heures et demie,
nous dit un camarade du désespéré, que le
brigadier de garde donna l'alarme. Accom-
pagné d'un homme de corvée, il s'était ren-
du aux locaux disciplinaires pour faire dis-
tribuer aux hommes punis la soupe du ma-
tin.
Il Quelle ne fut pas sa stupéfaction, en ou-
vrant la porte de la salle où était enfermé
Basserie, d'apercevoir le malheureux, la fi-
gure déjà noircie, pendu par sa cravate aux
barreaux d'une fenétre Le corps n'était
pas froid, si bien qu'on crut un instant pou-
voir rappeler à la vie le désespéré. Le mé-
decin-major du régiment, mandé en toute
hâte, arrivait presque aussitôt.
Pendant plus de deux heures il prodigua
ses soins à l'infortuné. Les tractions ryth-
rrüques, de la langue devaient demeurer
sans résultat. L'homme était bien mort.
Quelques indices, interrogeons-nous,
permettent-ils d'établir les causes de ce sui-
cfû'e navrant ?
La tâche sera difficile. Connaîtra-t-on
jamais la vérité ?
Basserie était un engagé volontaire de
famille aisée. Ses notes étaient bonnes et
quelques punitions ne suffisaient pas à le
faire classer parmi les fortes têtis ».
Pour moi, le pauvre garçon fut désolé
d'avoir' été volé. On ne perd pas 10.000
francs sans éprouver quelque émotion..
Oui, mais de là à se donner la mort.
Votre camarade était peut-être joueur ?
Je ne crois pas. Nous ne lui connais-
sons pas ce défaut.
Avait-il des dettes ?
Pas que je sache, répond notre inter-
locuteur d'ailleurs notre colonel, qui avisa
aussitôt la Sûreté du suicide de Basserie,
procède lui-même à une active enquête.
L'eng'uête de la police
M. Gaubert, commissaire de police de
Vincennes, a interrogé ce soir Marie-Louise
Chanoine, maîtresse du brigadier Basserie,
au sujet des fonds qu'elle avait en sa pos-
session.
Celle-ci lui a confirmé que ces fonds pro-
venaient de la famille du brigadier.
Le magistrat va procéder à des recher-
ches dans les hôtels de la région où Nor-
tier, le voleur, pourrait s'être réfugié. Des
femmes de moeurs légères auraient été en
possession d'argent provenant des vols.
Celles-ci sont activement recherchées dans
la localité.
Le corps du brigadier a été transporté à
l'hôpital militaire Bégin.
LA TOURNÉE DE LA R P.
Saitnt-Etienne, 8 janvier. Dépéchc de
nuiré envoyé spécial. Hier, à Montpellier,
c'était dans une immense usine abandonnée,
éclairée à demi par quelques lampes- prêtes
à-a'éieiiïdra.fpie .le groupe de la reforme
la r. p. r
Ce soir, à Saint-Etienne, c'est au contraire
dans une salle magnifique et toute brillante
de lumière, que MM. Cn. Benoist, Laurent,
Compère-More! et Néron sont venus parler
pour la proportionnelle.
Socialistes unifiés et socialistes autono-
mes échangèrent bien quelques épithètes
malsonnantes, mais le calme fut bientôt ré-
tabli, et jamais peut-être la parole des pro-
portionnalistes ne souleva de si formida-
bles acclamations.
M. Charles Benoist exposa avec son au-
torité et sa clarté habituelles le mécanisme
de la R. P.
Très applaudi fut M. Gilbert Laurent qui,
avec MM. Compëre-Morel et Néron, avait
pris place aux côtés de M. Charles Benoist.
M. Compère-Morel mit la salle en joie par
le tableau cruel qu'il fit des mœurs politi-
ques que donne le mode actuel de votation.
Après de timides essais de contradiction,
l'ordre du jour proposé par M. Charles. Be-
noist était voté à la presque unanimité des
quatre mille auditeurs, au milieu du plus
assourdissant fracas, d'applaudissements.
Le Massacre de la Rue
L'assassin est arrêté et lynché par la foule
L'état des deux agents est des plus inquiétants
(Suite de la page i)
Les agents n'en avaient point fini cepen-
dant avec le danger, et tandis qu'on empor-
tait en hâte les. blessés à l'Hôtel-Dieu, les
rescapés de ce drame sanglant durent sou-
tenir une nouvelle lutte dans la rue, tant
pour épargner au bandit le lynchage final
des honnêtes gens, que pour se tirer eux-
mêmes des mains d'une bande d'individus
sans aveu accourus de toutes partis.
Les agents Vandon et Boulot, quoique
souffrant cruellement de leurs blessures, de-
mandèrent, après pansement, à regagner
leur domicile. Quant à leurs collègues Do-
ray et Fournes, c'est dans un état absolu-
ment désespéré, semble-t-il, qu'ils furent ad-
mis dans la salle Saint-Côme, en même
temps que leur meurtrier. Les agents et le
bandit occupent des lits proches les uns des
autres, et bien que le misérable soit lui-même,
mortellement atteint peut-être, il parait être
demeuré dans un tel état de surexcitation
que des inspecteurs de la Sûreté ont été
chargés de se tenir en permanence à. son
chevet.
MM. Chevreul, officier de paix du qua-
trième arrondissement Picot, commissaire
de police du quartier Saint-Merri, et son
secrétaire, M. Compagnon, se sont rendus
auprès du bandit et ont essayé tour à tour
de l'interroger, afin d'obtenir son identité.
Aux questions des magistrats, le miséra-
ble, qui paraissait très affaibli, n'a répondu
que par des injures,et par ces mots murmu-
rés de temps à autre « La mort la mort
Quelle est son identité ? On n'a trouvé
sur le blessé qu'un certificat délivré le 20
juillet 1909 à Paris au nom de Leabeuf, et
signé Siduc » ou « Sidruc
Ce certificat lui appartient-il ? Certains
prétendent encore que le bandit se nomme
Jean Blariot, exerce 4a. profession d'ouvrier
cordonnier, que récemment encore il demeu-
rait 125, Faubourg-du-Temple, et travaillait
rue de l'Orillon.
A ces dernières adresses, le prétendu Jean
Blariot est inconnu.
Le massacreur d'agents serait en revan-
che connu dans un monde spécial fréquen-
tant le boulevard de Sébastopol sous le so-
briquet de « Jean le Cordonnier » naguère
condamné à trois mois de prison et cinq
ans d'interdiction de séjour pour vagabon-
dage spécial, le jeune honune sortait: nous
a-t-on affirmé, tout récemment de Fresnes.
Persuadé qu'il avait été injustement con-
damné, le « tricard » avait, paratt-il, juré
de rester Paris, envers et contre tous, et
déclaré « Si les flia viennent jamais pour
« me faire » de nouveau, je les buterai »,
seraient-ils une douzaine 1 » (sic.)
A peine admis à l'Hôtel-Dieu, le gardien
Doray a été transporté dans la salle d'opé-
ration, où le chirurgien en chef Guignard
a pratiqué sur lui la laparotomie.
A une heure du matin, nous nous sommes
présenté à l'Hôtel-Dieu pour prendre des
nouvelles des blessés. Leur état, nous a-t-on
déclaré, semble toujours aussi critique.
125, Faubourg-du-Temple
Nous nous sommes rendu au domicile
indiqué par Jean Blariot, 125, rue du Fau-
bourg-du-Temple.
Dans la maison, pas de cordonnier. A
l'hôtel Jean, pas trace de ce nom, ni parmi
les locataires actuels, ni parmi les précé-
dents, au moins depuis un certain tempe.
Dans les établissements voisins, Jean
Blariot, dit « Jean le Cordonnier », est in-
connu, même dans les débits-restaurants
fréquentés spécialement par les ouvriers de
sa corporation. A peine avons-nous pu en
rencontrer un qui s'est vaguement rappelé
ce nom, sans pouvoir se souvenir de celui
qui le portait.
Si Jean Blariot a habité le 125 de la rue
du Faubourg-du-Temple, ce ne peut être
que sous un autre nom ou à une époque
éloignée. m
Mais, dit-on dans le quartier, il arrive
très souvent que les ouvriers cordonniers
s'affublent de sobriquets dont ils changent
facilement, et le meurtrier d'hier peut fort
bien avoir éfé connu par des gens du quar-
tier auxquels les nom et surnom qu'il a
donnés sont inconnus.
Les récompenses
Dans la soirée, M. Laurent, secrétaire gé-
néral de la préfecture de police, s'est rendu
au chevet des blessés. Il a remis, au nom
du ministre de l'intérieur, une médaille d'or
à l'agent Doray, une médaille de vermeil à
l'agent Fournes' et des médailles d'argent
aux agents Vandon et Boulot.
JOURNAUX DE CE MATIN
Nouvelles et Documents
« JOURNAL OFFICIEL »
Le Journal officiel publie ce matin
Intérieur. Un décret autorisant le département
des Basses-Alpes à emprunter 80.000 francs (chemins
vicinaux); le département de l'Ardèche à emprunter
137.689 francs (chemins vicinaux) et à s'imposer ex-
traordinairement
Un décret autorisant les départements de
l'Allier et des Bouchesdu-Rhùne à s'imposer en
1910, le premier pour insuffisance de revenus, et le
second pour travaux extraordinaires;
Un décret attribuant à la commune d'Allasde-
Berbiguières (Dordogne) la dénomination d'Allas-
les-Mines
Attributions de biens ecclésiastiques.
Agrtculture. Un décret aux termes duquel M.
Fabre, conservateur des eaux et forets, est admis
à la retraite.
LÉGION D'HONNEUR
Ministère de la justice.
Du Journal officiel
Sont ptromus au grade d'officier
MM. Baudenet, conseiller d'Etat Beuaioley,
avocat général près la Cour de cassation
Boulet, président de chambre à la cour d'ap-
pel de Paris.
Au grade de chevalier
MM. d'Adhémar de la Baume, olief ad}omï
au service des archives du Sénat SeTVm,
avocat général près là oo-ur d'appel de Paris
Jacotnet, procureur général près la cour d'ap-
pel de Bastia Vibert, président de chambre à
la cour d'appel de Douai Peiagaud, prési-
devant du tribunal de première instance de
Lyon Ayliès, coa-seillei' à da cour d'appel de
Pau Leanol, conseiller à la cour d'appel de
Rouen Boudouin, président au tribunal d'e
première instance d'Orléans Grémillon, con-
eeiHjer à la cour d'appel d'Angers Ribet. pro-
cureur de la République à Amiens Busson-
BiiHault, bâtonnier de l'oïdine des avocats à la
cour d'a,ppel de Paris Couronne, président
de la chambre des avoués près la cour -d'appel
de Paris Détonne, président de la chanîibro
des notaires de Paris Borderel, président de
section au tribunal de cocumeirce de la Seine
Melqixiaud, sous-chef de bureau an ministère
de la justice Girard, président du tribunal de
commerce de Marseflle Tirard, auditeur au
Conseil d'Etat.
LA FIN DE LEOPOLD Il
La Croix publie la curieuse lettre sui-
vante qu'elle dit avoir reçue « d'un person-
nage excellemment renseigné ». Les ren-
seignements qu'elle contient confirment
d'aifleurs ceux que nous avons donnés
On a beaucoup parlé, tous ces temps-ci, de
Léopold II, de sa conduite Drivée, de sa fin
chrétienne. Beaucoup se demandent' s'il n'a
pas joué la comédie. Sa vie privée fut dénlo-
rable et scandaleuse, et personne ne peut son-
ger à la défendre mais sa fin fut très chré-
tienne et même très .édifiante.
Incontestablement le roi avait la foi, mal-
gré ses mœurs déplorables. Il pensait à la
mort depuis quelque temps déjà. et en parlait
comme quelqu'un qui voulait bien finir. Il y
a quatre ou cinq mois, Inrs d'une première at-
teinte de son mal, il soagea à mettre sa con-
science en régie. Il se rétablit et den parla
An mois de décembre, se sentant très mal,
H fit lui-même appeler le doyen de Laeken. se
confessa et oommunia la baronne de
Vaughan, sa concubine, alla le même jour à
la paroisse, se confessa et communia. Ensuite,
le doyen de Laeken se rendit au chevet du
royal malade et fit le mariaKe religieux. Ceci
se passait onze jours avant la mort. Dès ce
moment, le roi manifesta des sentiments de
foi et de néPisrnation adanirafrles.
Avant l'opération, il voulut encore se con-
fesser, communier et recevoir rextrême-onc-
tton. D demanda l'indulgence plénière in ar-
ticulo mortis. Le doyen lui dit an'une condi-
tion Pour la recevoir était l'acceptation de la
mort. Le roi eut un mouvement d'effroi et de
•«épulsjonj-Mais ii-ise ressaisit aii6sitôt.et.diti:
« Dieu est le maître, je suis entre ses mains
et j'accepte tout ce qu'il voudra. il voulu
que le doyen assistât à l'opération pour lui
donner une dernière absolution en cas de be-
soin.
Après, le doyen lui dit qu'on allait beaucoup
prier pour sa guérison « Ou'on «prie surtout
pour le salnt de mon âme 1. répondit le roi.
Quant à la présence constante de Mme de
Vaughan au chevet du maladie. elle s'exnli-
que c'était sa place, après la réhabilitation
du mariage religieux.
Le roi mourut subitement, mais Dieu lui
avait fait la grâce de se mettre en règle à
temps., Léon XIII. qui connaissait beaucoup
Léopold II, et qui, tout en déplorant sa vie,
espérait une fin chrétienne. disait « Cet hom-
me a certainement la foi, et puis. à cause des
nombreux enfants baptisés au Congo et pour
lesquels il a été un instrument de salut, Diea
lui fera la grâce de bien monrir, »
LE PAIN DE GUERRE
Le sous-secrétaire d'Etat à la gnerre vient
d'adresser aux directeurs de l'intendance ses
instructions en vue de l'écoulement en 1910 du
pain de guerre d'ancienne fabrication, et la
répartition du pain de guerre de nouvelle fa-
brication, à provenir tant de la gestion di-
recte que des derniers marchés en cours.
En vue d'éviter les demandes de pain de
gueare qui se produisent à l'épotrue des gran-
des manoeuvres. demandes auxauelles il est
difficile de satisfaire et oui nécessitent en ou-
tre des transports souvent fort onéreux, les
consommations de produits anciens, seront ré-
glées de manière à ce cru'il existe un stock dis-
ponible suffisant pour assurer les distributions
pendant les manoeuvres, (France militaire.)
Articles Politiques
A propos de Vaffaire Goûin.
L'Eclair, M. Ernest JUDET
Nous 'connaissions ce bomimemit, l'armée-
école, où l'humanitarisme à haute dose, avec
un minimum d'entraînement militaire, doit
empêcher le jeune conscrit d'être un vrai sol-
dat, tandis que l'enseignement des officiers
se chargera- de moraliser les condamnés de
droit commun. Touchante idylle, au bout de
laquelle le service de deux ans rend à la
France des citoyens épurés et pacifistes à
outrance Pacifistes, sans doute, puisqu'on
les instruit surtout à redouter les coups et
à éviter le risque quant au travail de réfec-
tion des caractères, nous savons comment il
opère il multiplie les Graby et les Miohel J
Franchement, nous en avons assez des pré-
dications ridicules et des jérémiades honteu-
'ses sur l'apache converti ou susceptible de
conversion ce sont sottises et foües dont le,s
conséquences se paient trop cher et dont le
pays est dégoûté jusqu'à l'écœurement, jus-
qu'à la colère 1 1
L'Action, M. HeIjry Bérengeh
C'estdécidément devant un conseil'de guerre
que seront renvoyés lès deux assassins de
Mme Goüin. Faut-il en déduire que leur crime
ait eu quelque chose de militaire ? Si l'on se
souvient que les deux misérables ne se sont
même pas servis de leurs baïonnettes pour oc-
cire la vieille dame, mais simplement des
doigts et des talons qu'ils avaient déjà dans
le civil, l'on se demandera ce aue La justice
militaire, qui n'est pas la même que l'autre,
comme chacun sait, vient faire dans cet as-
sassinat de grand chemin.
Puisque la loi exige encore de pareilles
monstruosités, inclinons-nous en bons citoyens
devant elle, mais réclamons. en non moins
bons citoyens, que la loi soit changée à la me-
sure du bon sens.
Le Bulletin officiel d6 l'Alliance républi-
caine démocratique
Si. dès le premier jour, un juse d'instruc-
tion du tribunal de la Seine avait opéré seul,
l'arrestation des auteurs de l'assassinat de
Mm* Goüin aurait eu lieu rapidement.il y avait
des témoignages précis et nombreux qui éta-
blissaient la présence suspecte, dans le train
où voyageait là malheureuse femme, de deux
soldats de plus, le vol était manifeste. Mais
le juge d'instruction de Paris n'avait à s'ac-
quitter que d'une commisison rogatoire limi-
tée celui de agissait de son côté et
le juge de Corbeil était souverain.
Or, des renseignements fournis par les
journaux, il apparaît que les magistrats
avaient sur l'affaire des opinions différentes
celui de Paris se prononçait carrément,disait.-
on, pour un crime celui de Corbeil pour urt
accident. Quoiqu'il en soit, il est hors de
doute que l'instruction conduite par lm seul
juge et par un juge ayant une longue expé-
rience des affaires criminelles, aurait donnée
des résultats presque immédiats. C'est un
argument de plus faveur de la création
de juges d'instruction à juridiction étendue.
A la Société des artistes français
La Société des artistes français a procédé hie#
matin à l'élection de quatre-vingt-dix membres (îtif
constituent son comité. Le vote a été ouvert à neut
heures du matin à l'hôtel des Agriculteurs, 8, rue
d Athènes, et le dépouillement s'est prolongé tant
dans la, soirée.
Les peintres avaient 50 membres à élire Jes sculp-
teurs 20, les architectes 10, les graveurs 10 égale-
Voici les résultats du scrutin
Architectes MM. Pascal, Daumet, Laloux, Vau«
Oremer, Nénot, Deglane, Bonnier, Blavette, Defras-
se, yvon.
Graveurs MM. Focillon, Léandre, Laguillermie,
Jacquet, Bouisset, Ruffe, Boulard, Mignon, Deté,
.sculpteurs. MM. Georges Lemaire, Boisseau, J.
Coutan, Allouard, Coutheillas, Larche, Gardez, A.
Miercié, Loiseau-Rousseau, Michel Hannaux, Fré-
miet, Vital-Cornu, Louis Noël, Blanchard, Cariés,
A. Boucher, E. Carlier, Math. Moreau, Tonellier.
peintres. MM. Bonnat, Cormon, Collin, Ferrier.
Humbert, Boutigny, Gagliardini, Adam, J. Bail,
Renard, L.-O. Merson, Dawant, Dupré, Maillart,
Harpigrdes, Tattegrain, Ed. Détaille, Baschel, Olive,
Guillemet. Pelez, Varpon, Rochcgrosse, J.-P. Lau-
rens, Laugée, Comerre, Sataquierre, Chabas, Robert-
Fleury, A. Morot, J. Lefebvre, Duffaut, Saubès, Wer-
reker, Glaize, Debat-Ponsan, de Rlchemont, Thirion,
Lecomte du Mouy, Burillot, Demont, Zwiller, Ger-
vals, Laigi Loir, Gosselln,. Petitjean, Flameng, Ca-
gniaxt, Umbricht, V. Gilbert.
Les quatre-vingt-dix membres du comité se réth
niront prochainement pour élire leur nouveau pré»
Sident. On pensait hier, généralement, que M. La-
loux, architecte, membre de l'Institut, obtiendrait
la majorité des suffrages.
LES CAMBRIOLEURS EN BANLIEUE
Les cambrioleurs continuent à travailli**
avec succès.
A Méry-sur-Oise, la porte-d'une cave où sa
trouvent enfermés les appareils d'éclairaga
des carrières Meunier et Gaudron a été fractu.
rée. Un générateur d'acétylène et plusienra
lampes ont disparu.
A Domont, le poulailler et le clapier da
M. Roussel, cultivateur. ont été mis à sac.
A Juziers, près de Mantes. des maltais
leurs ont dévalisé une villa aroTwtenant à M*
Tavernier, rentier,à Boulogne-sur-Seine, 3 6is,
rue de l'Abondance. 250 francs d'objets divers
ont été emportées.
A Lougnes, en l'absence de M. Noël Chan.
vin, hôtelier, un individu aue l'on croit être
mn nommé Couture, qui logea quelque temps
dans la maison,4 a fracturé une armoire et volé
300 francs en billets de banaue.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
BANLIEUE PARISIENNE
Arrêté en flagrant délit de vol à Pantin,
Léon Langeois, 15 aals, est envoyé au Dépôt»
ses parents déclinant toute responsabilité.
DÉPARTEMENTS
Le transatlantique allemande Fiirts-BiS'
marck, échoué sous Octeville-sur-Mer, a pd
être renfloué hier matin. (Dép. part.)
La jeune Albertirte Labbey, 15 ans, à.
Montivilliers (S.-Inf.), à la suite d'une discus.
sion de famille a tenté de se suicider. (Tél.)
Epidémie de diphtérie à Liévin, une di-
zaine de cas,2 enfants morts. A St-Waast (P..
fle-C). 10 cas de scarlatine infantile. (D. -p.)
A Rouen, le docteur Bouju. inculpé d'in.
faniieides et d'avontie
DERNIÈRES NOUVELLES SPORTIVES
Van den Born vole prés d'une heure. MotiRMM»
LON-uj-GRaw), 8 .janvier. Dèpictm particulière cite
Matai Des le matin Van den Born. à bord
de son biplan Henry-Faarman, part pour voler trois
heures par un temps splendide. Au bout d'une heu<
re il ost obligé d'atterrir, le moteur ne fonctionnant
pas parfaitement.
Edmond, également sur biplan Parman. évolue
longuement et réussit quelques belles envolées.
Legagneux, qui remplacera quelque temps Château
comme professeur-pilote des appareils Voisin, a em-
mené l'élève Sée pendant six tours.
Latbam a continué l'éducation de ses élèves. Il
a effectué, avec Legagneux comme passager, un vot
magnifique à quatre-vingts mètras de hauteur.
La seconde épreuve du prix Montefiorc. Pàu.
8 janvier. Dépêche parttcultèrc du « Matin •.
Alfred Leblanc a accompli sa deuxième épreuve
pour le prix Montefiore. La troisième et dernière
épreuve aura lieu mardi.
Mamet et do Vogué ont fait de beaux vols. Balsa»
a fait deux tours de piste à vingt mètres de liau«
teur.
DERNIERS COURS ETRANGERS
Londres
LONDRES, 8 janvier. Au Stock Exchange, on est
occupé à débattre avec une énergie toujours crois-
sante les questions électorales tandis que les affai-
res financières n'offrent guère de fait saillant à si.
gnaler. Les Consolidés ont repris. Certaines valeur;
minières ont subi des variations sensibles, mais cm
règle générale l'inactivité a régné et les mouve.
ments ont été peu nombreux, irréguliers et peu iav
portants. (Observer.)
New-York
NEW-YORK, 8 janvier. Aujourd'hui a Waiï
Street, les cours ont accusé au début des variations
Irrégulières et n'ont pas tardé à fléchir. l'union!
Pacfflc, le Southern Pacifie et le New-York Centrait
ayant rétrogradé. La résistance offerte par le Steet
Common, qui a fait l'objet d'achats importants, a.
été suivie de réalisations générales, mais vers la
ftn le marché s'est raffermi peu à peu et la clôtura
est ferme. Les transactions sont évaluées an totali
à 330.000 titres. (fleuter.)
7 JANV. 8 JANV. 7 IAKV. 8 JANV.,
Cakiestrut 4 87 20 4 87 05 FensylT. net 135 3M. 136 3/8-
Oji.Pari»T. 5 16 7/8 5 16 7/8 Fhîi>4,B.aet. 167 167 lte!
A(«à.T.S^, 122 1/8. 122 5/é. So&Il R. «t. 32 7/8. 32 7/8.
Stlltt Obio 118 1/4, 119 SouitomPae. 137 136 3/4.
Cuad. P«a 181 1/2. 180 3/4. D.S.StMle. 87 7/8. 88 5/8.'
Cu«il.Sou«L 69 69 B.&S-'C.P 124 3/8. 1M 3/8.
Cliie.N.W.or 118 1/2. 178 1/4. lMonPœ.iie. 201 7/8. 1 1M.
Denï.R.-G.c. 50 1/2. 51 1/4. Wab.S-Q.-P. 25 25
UlimiisMii. 145 3/4. 146 5/8. Aittoa&O" 52 3/8. 52 7/S.
LooisT.itS. 153 3k 158 Cnitta 13 4.
Cot.Mi
Ctf.tw.ln. 15 93.. 16 06.. Car.f.Bi07p. 6 85.. 695
PeU.fc.0ilC 140 140 CifJ.Bii)3m. 7. 7 05..
PôtS"W.-I. 7 90.. 7 90.. Snc.raf.aosB 3 55.. 355.
Maudis]»». 71. 'Il 1/2. Snifspr.CHj 7. 7
ïroa.roaili. 129 129 PMlad. Pétr. 7 90.. 7 93"*
ïrm-UT:aBi*m 120 3/4. HniiecoUat 7 54.» 1 Si.Z
Chicago
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tfuinrnui.1 68 3/4.1 68 3/8.«| Sakitiiai. 12 10.! la (&Z
LA TEMPÉRATURE
HIER
Journée froide; ciel
couvert et brameos.
Thermomètre
Minimm (9 h. m.) –1'
Maxim- (2 h. s.) +1'
Moyenne. 0'
Normale 2°.
AUJOURD'HUI
Le tenues sera plu-
vieux et un peu froid.
La pression iiaro*
métrique s'abaisse rat
pideœent sur les ile4
Briiamiiaues, une
dépression apparaît
au nord-ouest de l'Is-
lande les pressions
supérieures à 770""»
se retirent sur le een«
tre et le sud de l'Et!-
rope un temps doux
et pluvie.ux .est pro-
bable dans l'ouest eut
le nord de Ja Fron-
ce il va être nua-
geux avec,, tempéra-^
ture un peu basse'
dans l'est.
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