jours, faire une seconde séance. Là aussi, j'emploie des rayons peu pénétrants, n° 4 ou 5 du radiochromomètre de Benoist, et je fais absorber, en une seule séance, à chaque élément lichénifié, 5 à 6 unités II. de l'échelle de Holsknecht. Je préserve la peau saine par une lame de plomb ou à l'aide du tube de mon localisateur.
Quelquefois une seule séance est suffisante, souvent il faut faire, au bout d'une quinzaine de jours, une seconde application analogue à la précédente, parfois une troisième, rarement une quatrième ; mais, dans ce cas, les doses des deux dernières applications sont réduites à 3 ou. 4 unités H.
Sur presque tous les malades traités, j'ai obtenu une amélioration notable. Plus de la moitié des plaques traitées ont été complètement guéries. Quelques-unes ont récidivé, mais c'est là l'exception. .
Je crois, du reste, que ces résultats doivent être relativement constants, car je me souviens d'un confrère de province qui obtint, par cette méthode, la gué- rison d'une plaque de névrodermite rebelle, au bout d'un certain nombre d'ap- plications radiolhérapiques faites à tout hasard.
Je ne prétends pas que cette méthode donnera des résultats définitifs, mais elle est capable de soulager le malade et même parfois de le guérir objective- ment; l'avenir nous montrera la durée de la guérison.
Prurigo. — J'ai traité, à l'hôpital Broca, un enfant atteint de prurigo de Hebra, chez lequel l'affection datait de plus de deux ans.
Il n'avait été amélioré ni par les pommades, ni par le régime sévère qu'il sui- vait. ■ ! ■
Me basant sur les effets antiprurigineux des rayons X, je l'ai soumis aux appli- cations radiothérapiques. Comme le sujet était peu docile, j'ai dû, pour assurer son immobilité relative, l'attacher avec des bandes de toile sur une planche que j'avais fait construire spécialement. J'ai traité successivement les différents points malades. Chaque région a absorbé, en une seule fois, environ 4 à 5 unités H., avec des rayons peu pénétrants (n° 4 ou b). Une seule application a été suffisante.
La guérison s'est faite de la façon suivante. Dès les premiers jours qui ont suivi l'irradiation, le prurit a totalement disparu. L'érythème préexistant s'est accentué, le suintement a été plus abondant pendant quelques jours, puis la peau a desquamé, les excoriations ont disparu et la peau a repris son aspect normal; c'est à peine si elle a conservé temporairement une coloration un peu plus foncée.
En somme, le résultat a été rapide. Des lésions, guéries depuis deux mois, n'avaient pas récidivé quand j'ai revu le malade.
Il faudra, évidemment, prendre garde à la sensibilité des plis articulaires, pro- téger les testicules et proportionner la quantité de rayons absorbée à l'état inflammatoire de la peau.
En faisant des réserves sur la possibilité des récidives, il me semble que cette guérison apparente mérite d'attirer l'attention. Les i ayons X peuvent devenir, par conséquent, un précieux auxiliaire du médecin dans des cas analogues.
Lichen ruber planus, lichen corné. — J'ai également traité quelques malades atteints de lichen plan.
Dans un cas, il s'agissait d'une jeune femme, qui avait été adressée à M. Broq par M. le D 1' E. Besnier. Les lésions étaient peu étendues, mais elles s'accompa- ' gnaient d'un prurit intense. J'ai traité un côté par la radiothérapie, l'autre par les topiques; aucun médicament ne fut administré à la malade.
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