Titre : Revue internationale d'électrothérapie / par le Docteur Georges Gautier, ...
Éditeur : M. Maloine (Paris)
Date d'édition : 1904-02-01
Contributeur : Gautier, Georges (1857-19..). Directeur de publication
Contributeur : Larat, Jules (1857-19..). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860173r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1904 01 février 1904
Description : 1904/02/01 (VOL13,N8)-1904/03/31 (VOL13,N9). 1904/02/01 (VOL13,N8)-1904/03/31 (VOL13,N9).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56917331
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-T42-32
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
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REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE 261
RAYONS N ET RADIATIONS
Par M. G. ESPITALIER.
On ne parle plus que de radiations — entendez ce mot dans son acception
scientifique — et l'Académie des Sciences voit, chaque lundi, défiler en bataillons
serrés les notes courtes mais incisives de ses membres et de ses correspondants,
qui prennent date, en annonçant, fraîches écloses, les découvertes destinées à
constituer, peu à peu, l'état civil et l'histoire de ces phénomènes mystérieux. ..
Les uns s'escriment sur les métaux radio-actifs que nous devons à M. Bec-
querel et à M. et Mmo Curie; les autres, cultivent les rayons N ou leurs succé-
danés, car, pas plutôt révélés, grâce aux sagaces investigations du savant de
Nancy, M. R. Blondlot, ces fameux rayons N apparaissent comme accompagnés
d'un grand nombre de confrères en radiation, qui leur font cortège et reven-
diquent leur place — je n'ose pas dire au «soleil»: ces rayons aiment l'obs-
curité.
Et l'on s'aperçoit tout à coup que, si nous ignorions les rayons.N, ce n'est pas
faute d'en avoir à portée; nous en sommes baignés de toutes parts. Le soleil en
émet parmi ses rayons lumineux; la plupart des substances en émettent, dans
certaines conditions, et les plantes aussi, et le corps humain pareillement, comme
l'a démontré victorieusement le D 1' Aug. Charpentier, professeur à l'Université
de Nancy. Le D 1' d'Arsonval s'en occupe aussi, et combien d'autres!...
Dans ce large mouvement d'activité — de radioactivité, si l'on veut, puisque
tout le monde savant y prend sa part — les célèbres rayons X, les rayons de
Roentgen qui firent tant parler d'eux jadis, nous paraissent quelque peu négligés.
Sans être démodés, leur popularité subit une légère éclipse, et ce n'est pas juste,
car les-générations nouvelles ne sauraient effacer le souvenir des ancêtres, dont
elles procèdent, à tout prendre. Ceux qui ouvrent la voie ou; d'autant plus de
mérite qu'ils ont tiré les idées-nouvelles du néant, ou presque, tout au moins de
l'inconnu, et qu'ils sont certainement pour quelque chose dans les découvertes
réalisées après eux. Cela ne diminue pas le mérite des successeurs avisés.
Aussi bien ce n'est pas seulement à Roentgen qu'il faudrait remonter pour faire
honneur des modernes évolutions de la physique, mais aussi, \pour une bonne
part, à Henri Hertz et à William Crookes lui-même, qui nous a ouvert de si
larges horizons avec sa conception de la matière radiante... mais nous y revien-
drons.
Les rayons X ont accompli leur évolution. On connaît leur genèse, leurs pro-
priétés physiques et physiologiques, leurs applications — car ils ont des applica-
tions, et c'est ce qui les distingue encore de leurs puînés: on ne peut pas, au
contraire, prévoir à quoi serviront lés rayons'N; la chose est-elle pour étonner,
alors qu'ils sont à peine nés et pas encore eu sevrage. Il faut attendre que l'enfant
balbutie, qu'on sache ce qu'il a dans le corps et dans la cervelle, avant de vouloir
apprécier complètement ses mérites.
Le radium a sur eux cet avantage que son histoire est plus avancée et les thé-
rapeutes s'en emparent déjà, un peu prématurément peut-être, nous affirmant
— contre qnoi je n'ai point qualité pour m'insurger — que le cancer ne périra
que sous ses coups.
RAYONS N ET RADIATIONS
Par M. G. ESPITALIER.
On ne parle plus que de radiations — entendez ce mot dans son acception
scientifique — et l'Académie des Sciences voit, chaque lundi, défiler en bataillons
serrés les notes courtes mais incisives de ses membres et de ses correspondants,
qui prennent date, en annonçant, fraîches écloses, les découvertes destinées à
constituer, peu à peu, l'état civil et l'histoire de ces phénomènes mystérieux. ..
Les uns s'escriment sur les métaux radio-actifs que nous devons à M. Bec-
querel et à M. et Mmo Curie; les autres, cultivent les rayons N ou leurs succé-
danés, car, pas plutôt révélés, grâce aux sagaces investigations du savant de
Nancy, M. R. Blondlot, ces fameux rayons N apparaissent comme accompagnés
d'un grand nombre de confrères en radiation, qui leur font cortège et reven-
diquent leur place — je n'ose pas dire au «soleil»: ces rayons aiment l'obs-
curité.
Et l'on s'aperçoit tout à coup que, si nous ignorions les rayons.N, ce n'est pas
faute d'en avoir à portée; nous en sommes baignés de toutes parts. Le soleil en
émet parmi ses rayons lumineux; la plupart des substances en émettent, dans
certaines conditions, et les plantes aussi, et le corps humain pareillement, comme
l'a démontré victorieusement le D 1' Aug. Charpentier, professeur à l'Université
de Nancy. Le D 1' d'Arsonval s'en occupe aussi, et combien d'autres!...
Dans ce large mouvement d'activité — de radioactivité, si l'on veut, puisque
tout le monde savant y prend sa part — les célèbres rayons X, les rayons de
Roentgen qui firent tant parler d'eux jadis, nous paraissent quelque peu négligés.
Sans être démodés, leur popularité subit une légère éclipse, et ce n'est pas juste,
car les-générations nouvelles ne sauraient effacer le souvenir des ancêtres, dont
elles procèdent, à tout prendre. Ceux qui ouvrent la voie ou; d'autant plus de
mérite qu'ils ont tiré les idées-nouvelles du néant, ou presque, tout au moins de
l'inconnu, et qu'ils sont certainement pour quelque chose dans les découvertes
réalisées après eux. Cela ne diminue pas le mérite des successeurs avisés.
Aussi bien ce n'est pas seulement à Roentgen qu'il faudrait remonter pour faire
honneur des modernes évolutions de la physique, mais aussi, \pour une bonne
part, à Henri Hertz et à William Crookes lui-même, qui nous a ouvert de si
larges horizons avec sa conception de la matière radiante... mais nous y revien-
drons.
Les rayons X ont accompli leur évolution. On connaît leur genèse, leurs pro-
priétés physiques et physiologiques, leurs applications — car ils ont des applica-
tions, et c'est ce qui les distingue encore de leurs puînés: on ne peut pas, au
contraire, prévoir à quoi serviront lés rayons'N; la chose est-elle pour étonner,
alors qu'ils sont à peine nés et pas encore eu sevrage. Il faut attendre que l'enfant
balbutie, qu'on sache ce qu'il a dans le corps et dans la cervelle, avant de vouloir
apprécier complètement ses mérites.
Le radium a sur eux cet avantage que son histoire est plus avancée et les thé-
rapeutes s'en emparent déjà, un peu prématurément peut-être, nous affirmant
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