Titre : La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes / Georges Schmitt, directeur-rédacteur en chef ; Bernard de Puybelle, directeur-administratateur
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847829g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15683 Nombre total de vues : 15683
Description : 04 juin 1922 04 juin 1922
Description : 1922/06/04 (A8,N289). 1922/06/04 (A8,N289).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56877697
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60609
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
personnage tend de plus en plus à tenir tout le théâtre.
Plus l'humanité vieillit et plus le théâtre use ses ficelles.
Plus l'humanité évolue et plus les types humains sont
nombreux. Ceci doit compenser cela et les grands dra-
maturges n'ont pas attendu notre époque pour en- faire
leur profit. Les personnages de Baïbe^Btonde pourtant
ne sont même pas nouveaux, mais ils sont remarqua^
blément étudiés.
L'influence de là chair fraîche, du Champagne,, de la
musique militaire et, des lampions sur un pauvre homme
torturé a été si pittoresquément étudiée et recréée que
toute là salle a applaudi d'enthousiasme.
MAL Jehan Bouvéletet Ëdgard Bradly ont réussi trois
actes plus difficiles à établir qu'ils ne l'ont peut-être
cru eux-mêmes. Qu'ils se méfient et que leurs confrères
se gardent de lés imiter s'ils n'ont pas, en réserve> des
types prodigieusement intéressants à mettre à là scène;
Car dans ce cas, on ne court jamais de grands risques...
PIERRE BONARDI.
L'Interprétation et la Mise en scène
Théâtre du Gymnase
Barbe-Blonde, par MM. Jehan Bouvelet et Edgard Bradly.
Les trois actes de Barbe-Blonde se passent dans un salon
bourgeois, orné de vieux meubles solides. Sur quelques i ayons
dorment des livres. Par sa fenêtre ouverte nous voyons un
cield'un bleu cru, des maisons basses, de hauteur inégale et re-
couvertes de briques. Ce fond de toile fait songer à un Utrillo.
Que le rôle de M. Henry Burguet
est donc difficile! Il est comique
et il est tragique. Il le faut inter-
préter tout à fait comme du Cour-
teline et du Bernstein, et parfois
comme du Crommelynck. M. Hen-
ry Burguet représente un homme
lancé dans une action violente et
qui raisonne tout le temps, qui est
son propre juge d'instruction et
son propre avocat. S'il ne parvient
que difficilement à fixer son per-
sonnage, c'est qu'il est plus vacil-
lant que complexe. M. Alcover
s'est comme tran formé, étriqué,
aminci. Il ressemble dans Barbe-
Blonde, à M. Paul Fort. Il parle à
voix basse et craint de trahir sa
fougue. Encore une fois, on a donné
à M. Alcover une tâche qui est,
non pas au-dessus de ses forces,.
mais au dessous. Ce petit profes-
seur ne convenait pas à cet acteur
musclé, à cet Hercule Tait pour
les rugissements et les tempêtes;
M. Numès campe avec une sûreté
pleine de tact un type de bour-
geois : M.- Lacourelle. Mme Mp.dy
Berry est acariâtre avec une'sorte
de volupté. Pendant quelques ins-
tants elle nous a rappelé, par la
simplicité et la franchise de ses
moyens, sa belle création de l'Ame
en folie. Mlle Yolande Laffbn est la
plus jolie des bonnes. Elle se plie
avec une conscience parfaite à cet
emploi qui lui est nouveau; mais
son élégance native oblige à se
demander si, par hasard, elle ne
serait pas mieux à sa place si elle
était princesse, marquise ou fée.
Nouvel Ambigu
Les Escholiers. Le Regard neuf, par M. Gabriel Marcel.
Les Escholiers montent tous leurs spectacles avec un soin
qui ne s'est jamais démenti depuis un quart de siècle. Quel est
l'acteur qui n'est pas allé « en représentation » chez eux?
Quelle est l'étoile qui n'a pas commencé à briller dans un des
cinquante-six spectacles quMls ont donnés.
M.André Calmettes se souvient de ses débuts au théâtre et .
de la façon que l'on y jouait à cette époque déjà un peu re-
culée. Si sa voix est bien posée, il lui arrive de trembler, et il
semble qu'un trémolo s'en échappe ; s'il pense ce qu'il récite, il
semble qu'il le fasse non sans une certaine ostentation, Mlle Ge-
neviève Chapelas a de l'entrain et de la verve. Si, comme
le veut son texte, elle est vulgaire, elle ne dépasse point la ■
mesure permise Ainsi,cette actrice, que toujours, et encore
tout dernièrement à la Porte-Saint-Martin, nous avons en-
tendu dire quelques lignes, met en évidence les services
qu'elle pourrait rendre si des 'directeurs consentaient à l'em-
ployer. Jamais M. Dèbucourt n'a prouvé ses qualités avec
autant de maîtrise que l'autre jour, aux Escholiers. Il a une
iinesse aiguë, et une intelligence qui ne ruse avec le texte que
pour mieux s'en servir. Il est simple, et vit sur la scène d'une
vie intérieure. Mme Barbier-
Krauss montre une dignité aima-
ble et une belle douleur contenue.
Mlle Cécile Barré est suffisamment
pot-au-feu, et Mlle Simone Dulac
est une ingénue dont la pâleur
fait craindre qu'elle ne se soit trop
attardée devant une glace, à se
composer une beauté ivoirine.
Théâtre du Vaudeville
Monsieur Dumollet, par Louis
Urgel et MM. Victor Jannet et
Hugues Delorme.
Le magasin de M. Dumollet est
encombré de 'têtes en caiton, sur
lesquelles reposent des bonnets.
M. Vilbert est chez lui en ce ma-
gasin. II y chante et y danse, il s'y
épanouit, y rit et s'y émeut. Sa
gaîté est- çommunicative, et s.es
étonnements,.ses yeux ronds rou-
lant dans leur.orbite; son sourire
crédule et ses mots: naïfs, sont, le
signal d'une joie pour ainsi dire
aUtomatique.Mllè Çébron-Norbens
: lui- donne la réplique. Elle a une
dignité uiïpeu imposante. Qh dirait
que cette transfuge de l'Opéra-
Comique croitdëchoir en se mon-
trant au Vaudeville, et qu'elle ne
consent à y jouer que du. bout
desIèvres.QuelquesouvrièreSjMUes
Tina Claire; Hilda Diana et Ginia
Barty, font trois petits tours, et
- puis, telles des marionnettes, s'en
- vont. Mlle Rî.ta Diamond est une
acheteuse: qui prononce l'anglais
avecuneconscience toute française.
Voici un autre décor : une rue dont la perspective est d une
belle profondeur. Les merveilleuses s'y mêlent aux incroya-
bles, les soldats aux bourgeois et Mlle Edmée Fàvart y paraît.
Elle est si délicate, si gracieuse, si divette adorée, que son
texte prend des proportions qui ne lui étaient point assignées,
parce que le. public ne cesse de la bisser. Cependant sa dic-
tion est quelquefois légèrement hésitante, et il convient de
faire un effort pour l'entendre. M. Robert Burnier a la séduc-
tion et la domination d'un officier de 1S01 qui n'aurait pas
vieilli, et la voix et la science d'un excellent « conducteur »
d'opérettes. MM. Fernal et Kerny ont pour mot d'ordre de
nous amuser. MM. Nicolle, Gaudin, Lafbrest E. Vaslin et
Mines Sory, Suz. Valdy et.Dignat présentent Monsieur Du-
mollet.
RENÉ WISNER.
M. Vll.BERT-DUMOM.ET
Plus l'humanité vieillit et plus le théâtre use ses ficelles.
Plus l'humanité évolue et plus les types humains sont
nombreux. Ceci doit compenser cela et les grands dra-
maturges n'ont pas attendu notre époque pour en- faire
leur profit. Les personnages de Baïbe^Btonde pourtant
ne sont même pas nouveaux, mais ils sont remarqua^
blément étudiés.
L'influence de là chair fraîche, du Champagne,, de la
musique militaire et, des lampions sur un pauvre homme
torturé a été si pittoresquément étudiée et recréée que
toute là salle a applaudi d'enthousiasme.
MAL Jehan Bouvéletet Ëdgard Bradly ont réussi trois
actes plus difficiles à établir qu'ils ne l'ont peut-être
cru eux-mêmes. Qu'ils se méfient et que leurs confrères
se gardent de lés imiter s'ils n'ont pas, en réserve> des
types prodigieusement intéressants à mettre à là scène;
Car dans ce cas, on ne court jamais de grands risques...
PIERRE BONARDI.
L'Interprétation et la Mise en scène
Théâtre du Gymnase
Barbe-Blonde, par MM. Jehan Bouvelet et Edgard Bradly.
Les trois actes de Barbe-Blonde se passent dans un salon
bourgeois, orné de vieux meubles solides. Sur quelques i ayons
dorment des livres. Par sa fenêtre ouverte nous voyons un
cield'un bleu cru, des maisons basses, de hauteur inégale et re-
couvertes de briques. Ce fond de toile fait songer à un Utrillo.
Que le rôle de M. Henry Burguet
est donc difficile! Il est comique
et il est tragique. Il le faut inter-
préter tout à fait comme du Cour-
teline et du Bernstein, et parfois
comme du Crommelynck. M. Hen-
ry Burguet représente un homme
lancé dans une action violente et
qui raisonne tout le temps, qui est
son propre juge d'instruction et
son propre avocat. S'il ne parvient
que difficilement à fixer son per-
sonnage, c'est qu'il est plus vacil-
lant que complexe. M. Alcover
s'est comme tran formé, étriqué,
aminci. Il ressemble dans Barbe-
Blonde, à M. Paul Fort. Il parle à
voix basse et craint de trahir sa
fougue. Encore une fois, on a donné
à M. Alcover une tâche qui est,
non pas au-dessus de ses forces,.
mais au dessous. Ce petit profes-
seur ne convenait pas à cet acteur
musclé, à cet Hercule Tait pour
les rugissements et les tempêtes;
M. Numès campe avec une sûreté
pleine de tact un type de bour-
geois : M.- Lacourelle. Mme Mp.dy
Berry est acariâtre avec une'sorte
de volupté. Pendant quelques ins-
tants elle nous a rappelé, par la
simplicité et la franchise de ses
moyens, sa belle création de l'Ame
en folie. Mlle Yolande Laffbn est la
plus jolie des bonnes. Elle se plie
avec une conscience parfaite à cet
emploi qui lui est nouveau; mais
son élégance native oblige à se
demander si, par hasard, elle ne
serait pas mieux à sa place si elle
était princesse, marquise ou fée.
Nouvel Ambigu
Les Escholiers. Le Regard neuf, par M. Gabriel Marcel.
Les Escholiers montent tous leurs spectacles avec un soin
qui ne s'est jamais démenti depuis un quart de siècle. Quel est
l'acteur qui n'est pas allé « en représentation » chez eux?
Quelle est l'étoile qui n'a pas commencé à briller dans un des
cinquante-six spectacles quMls ont donnés.
M.André Calmettes se souvient de ses débuts au théâtre et .
de la façon que l'on y jouait à cette époque déjà un peu re-
culée. Si sa voix est bien posée, il lui arrive de trembler, et il
semble qu'un trémolo s'en échappe ; s'il pense ce qu'il récite, il
semble qu'il le fasse non sans une certaine ostentation, Mlle Ge-
neviève Chapelas a de l'entrain et de la verve. Si, comme
le veut son texte, elle est vulgaire, elle ne dépasse point la ■
mesure permise Ainsi,cette actrice, que toujours, et encore
tout dernièrement à la Porte-Saint-Martin, nous avons en-
tendu dire quelques lignes, met en évidence les services
qu'elle pourrait rendre si des 'directeurs consentaient à l'em-
ployer. Jamais M. Dèbucourt n'a prouvé ses qualités avec
autant de maîtrise que l'autre jour, aux Escholiers. Il a une
iinesse aiguë, et une intelligence qui ne ruse avec le texte que
pour mieux s'en servir. Il est simple, et vit sur la scène d'une
vie intérieure. Mme Barbier-
Krauss montre une dignité aima-
ble et une belle douleur contenue.
Mlle Cécile Barré est suffisamment
pot-au-feu, et Mlle Simone Dulac
est une ingénue dont la pâleur
fait craindre qu'elle ne se soit trop
attardée devant une glace, à se
composer une beauté ivoirine.
Théâtre du Vaudeville
Monsieur Dumollet, par Louis
Urgel et MM. Victor Jannet et
Hugues Delorme.
Le magasin de M. Dumollet est
encombré de 'têtes en caiton, sur
lesquelles reposent des bonnets.
M. Vilbert est chez lui en ce ma-
gasin. II y chante et y danse, il s'y
épanouit, y rit et s'y émeut. Sa
gaîté est- çommunicative, et s.es
étonnements,.ses yeux ronds rou-
lant dans leur.orbite; son sourire
crédule et ses mots: naïfs, sont, le
signal d'une joie pour ainsi dire
aUtomatique.Mllè Çébron-Norbens
: lui- donne la réplique. Elle a une
dignité uiïpeu imposante. Qh dirait
que cette transfuge de l'Opéra-
Comique croitdëchoir en se mon-
trant au Vaudeville, et qu'elle ne
consent à y jouer que du. bout
desIèvres.QuelquesouvrièreSjMUes
Tina Claire; Hilda Diana et Ginia
Barty, font trois petits tours, et
- puis, telles des marionnettes, s'en
- vont. Mlle Rî.ta Diamond est une
acheteuse: qui prononce l'anglais
avecuneconscience toute française.
Voici un autre décor : une rue dont la perspective est d une
belle profondeur. Les merveilleuses s'y mêlent aux incroya-
bles, les soldats aux bourgeois et Mlle Edmée Fàvart y paraît.
Elle est si délicate, si gracieuse, si divette adorée, que son
texte prend des proportions qui ne lui étaient point assignées,
parce que le. public ne cesse de la bisser. Cependant sa dic-
tion est quelquefois légèrement hésitante, et il convient de
faire un effort pour l'entendre. M. Robert Burnier a la séduc-
tion et la domination d'un officier de 1S01 qui n'aurait pas
vieilli, et la voix et la science d'un excellent « conducteur »
d'opérettes. MM. Fernal et Kerny ont pour mot d'ordre de
nous amuser. MM. Nicolle, Gaudin, Lafbrest E. Vaslin et
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