Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-06-15
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 15 juin 1908 15 juin 1908
Description : 1908/06/15 (Numéro 8875). 1908/06/15 (Numéro 8875).
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/05/2008
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LE MATIN
!,15-6-.08 Il
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
Suggestion
profond silence ^'éta-
blit. L'avocat du pré-
tenu, M8 Coignard, ve-
nait de se lever. Un
instant il regarda son-
riste client qui, la tête
basse, entre les deux
gendarmes, semblait
an bœuf à l'abattoir
sous la levée du mail-
.et. Enfin, il dit
Messieurs,
Si éloignés que nous soyons de connaître
toutes les lois qui ,règlent ce qu'il y a de
mécanique dans la pensée humaine, nous
avons, cependant levé sur cet inconnu un
coin de voile. Sous le titre -de Psychologie
des foules, des savants, dont les intentions
ne peuvent être suspectées, ont écrit des li-
vres où est analysée cette folie particulière,
qui, à certaines' minutes, s'empare de l'es-
prit public et, à des degrés divers, impose
A tous les habitants d'une ville, d'un pays,
la même suggestion.
Qui de vous niera que nous n'ayons vécu,
ces temps derniers, sous l'empire d'une de
ces épidémies de peur ?
Deux meurtres affreux, de caractère pres-
que identique, occupent pendant des semai-
nes l'opinion publique. On croit d'abord que
des assassins ont pénétré, de nuit. dans des
maisons habitées, et qui semblaient à l'abri
de telles surprises. On finit par découvrir
que nul criminel ne s'est introduit dans ces
riches demeures. Celui qui a frappé habitait
depuis des mois dans la rfiaison, sinon com-
• me un ami, du moins comme un familier.
Il n'avait contre sa victime nulle haine par-
ticulière. Il avait pris l'engagement de la
servir et de la défendre. Il a profifé du som-
meil, autour duquel il devait professionnel-
lement veiller, pour faire son coup.
Je dis, messieurs, que ces meurtres des
maîtres par les serviteurs sont faits pour
jeter de la panique dans l'opinion publique,.
et vous savez comme .moi qu'avant de nous
être ressaisis, nous tous, qui sommes là.
nous avons, un instant, subi les effets dérai-
sonnables de cette épouvante avant de
nous coucher nous avons regardé sous no-
tre lit, comme des enfants. Avant de nous
endormir nuos avons ooussé le verrou de
notre porte.
Transportons-nous maintenant sur le lieu
du crime qui nous occupe.
A l'écart d'un grand village, trois person-
ries habitent une propriété isolée d'abord
celle qui sera la victime, une vieille femme
de soixante-dix ans, estimée de tous pour sa
bonté simple puis une servante, un peu
moins âgée que sa maltresse, qui pour elle
sst devenue moins une domestique qu'une
compagne enfin ce malheureux que vous
voyez là, ce garçon de dix-neuf ans, qui m'é-
coute, et qui a bien juste l'air de compren-
dre que je parle de lui.
D'où sort-il ? On né connaît ni son père ni
sa mère. C'est un enfant trouvé. La charité
l'a élevé quand il a eu douze ans, la cha-
rité l'a recueilli. On a trouvé dans le testa-
ment de la pauvre morte quelques lignes in-
finiment touchantes. Elles disent « Je.n'ai
pas seulement pris Paul Noël à mon ser-
vice pour m'en faire un bon domestique, je
voudrais réparer, en ce qui le concerne, l'in-
justice du sort. S'il continue à se bien con-
duire, s'il conserve ses sentiments religieux,
je l'aiderai à s'établir, quand il rentrera de
son service militaire. »
Que s'est-il donc passé, messieurs, entre
l'heure où la bienfaitrice de Noël rendait en
sa faveur ce bon témoignage, et la minute
où elle a été frappée de mort par l'orphelin
qu'elle avait recueilli
Déjà vous le devinez. Une quatrième per-
sonne est entrée dans la maison, un fan-
tôme de déraison, un maléfice irrésistible
la peur ». Tous les jours, pendant des se-
maines, elle s'est glissée sous la grille, avec
le journal qui apportait les nouvelles des
meurtres de la semaine. Elle a obligé les
dffux vieilles femmes, la maltresse et la ser-
vante, à s'enfermer, à chuchoter. Elle a
poussé .ce valet de campagne, cet arriéré,
qui lit mal. à prêter l'voille à travers la cloi-
son, afin de découvrir de quoi ces deux
vieilles causent en dehors de lui. Elle lui a
fait surprendre quel motif interrompt brus-
quement les conversations auand il entre
dans la salle à manger pour les besoins du
service.
Ah messieurs, pourquoi ne lui a-t-elle
pas parlé. la pauvre femme, ouvertement,
de cette épouvante qui naissait, qui gran-
dissait en elle ? Pourquoi ne lui a-t-elle pas
dât
Moi j'ai confiance en toi, Noël. Tu me
défendrais, mon enfant, si on me menaçait ?
Cette suggestion-là aurait grandi dans le
cerveau de mon misérable client au lieu de
l'autre. Il se serait indigné avec sa vieille
bienfaitrice. La nuit il aurait prêté l'oreille,
peur écouter si des pa.s suspects-ne rôdaient
pas autour de la maison. 11 aurait agi com-
tne un chien de. garde, et non pas comme
on loun
Quinze jours passent dans ces hantises.
Les deux vieilles femmes n'ont plus d'autre
pensée. Leur épouvante les suit la nuit,
dans leur sommeil. Elles remarquent que
Noël est devenu taciturne, que son expres-
sion est changée. Quand on ouvre la porte
et qu'on l'aperçoit dans le corridor, il a l'air
d'être surpris en flagrant délit. Entre ces
trois êtres. que des sentiments cordiaux
unissaient, un soupçon est né. Et quel soup-
çon 1
Quand la septuagénaire rencontre son
serviteur, elle pense
« S'il allait se jeter sur moi pour me
frapper ?
Quand le serviteur rencontre les regards
̃pie, il songe u,
«Elle a. peur que je la tue.»
C'est à ce moment que se opiacé l'épisode
de la hachette.
Noël est dans le bûcher. Il se- prépare
du moins il l'affirme à couper du bois, à
fendiller quelques bûchettes pour allumer le
fourneau dé là cuisine. Soudain sa vieille
maltresse parait, sur le pas de la porte. Elle
voit l'acier dans les mains de son domesti-
que. Elle est pâle de terreur. Elle bégaye
Qu'est-ce que tu fais-là, Noël
Eh bien, madame, j'aiguise, ma ha-
Pour quoi faire ?
-:Pour.couper mon bois, pardi
Elle n'a pas prononcé d'autres paroles,
ses mains, ses lèvres, tremblaient, mais les
mots qu'elle n'a pas dits, les mots qu'arti-
culait la voix intérieure, -Noël les a enten-
dus -•̃̃
Menteur .Assassin 1.
Messieurs, c'est ici que tout s'est précisé,
ici que ces deux créatures. humaines se sont
définitivement distribué leurs rôles dans
l'affreuse pièce ,qui. allait se jouer entre lui,
le Meurtrier, et; elle,' la Victime.
De la nuit qui. a 'suivi -la nuit, sanglante
nous avons un double récit, deux témoi-
gnages qui concordent:: les renseignements
fournis par la%ervante, la .confession arra-
chée à l'assassin- lui-même.
Il dit que, comme à rdrdihaire,-il couchait
dans une chambre du rez-de-chaussée qui,
sàns porte, ouvre dans la cuisine. Au pied
de son lit, il avait déposé le petit fagot: et
la hachette. Ainsi il- était tout prêt a allumer
le feu, dès son réveil matinal.
Il ne peut pas préciser s'il dormait ou
s'il était éveillé. Il dit:
J'avais les yeux tout ouverts.
Et, dans un second interrogatoire
Je me reposais bien.
Il. pouvait être trois heures et demie du
matin. Ce n'est pas encore l'aube, ce n'est
plus tout à fait la nuit. Soudain, Noël a cru
entendre des pas, -des pas légers, furtifs. Il
a rejeté ses; draps. Il est monté debout sur
son lit: A travers i'œil-de-bceuf 'qui éclairait
le réduit où il couche, il a regardé dans le
jardin- Il n'a rien- distingué. de ce côté-là.
Mais le bruit se rapprochait..Il venait du
côté de la maison, dans lecorridor.
Vous vous rappelez les -.termes de l'inter-
rogatoire qui, tout à- l'heure,- vous- à ëté lu ?
Noël a dit
J'ai compris ce que j'avais faire.
J'ai sauté du lit. J'me suis armé de ma
hachette. -Et, à ce moment-là, quelqu'un
est* entré.
Qui? "̃
Vous l'avez aperçue, la pauvre femme, a
tràders les bégayements de ce malheureux.
Elle avait les pieds nus, elle était dans sa
robe de nuit, elle était coiffée de son petit
bonnet blanc. elle venait à lui, les yeux
grands ouvertes, les. mains grandes ouver-
tes. Elle avait l'air de lui demander grâce.
Alors, lui, il a fait trois pas vers elle et il a
levé la hachette.
Pourquoi Ta-t-il tuée ? Oui Je vous le
demande ? Pourquoi ?
Il ne la haïssait pas. Peut-être- il l'aimait,
à sa façon, du fond de son âme obscure.
Il ne l'a pas volée. Il n'a même pas songé
à' s'enfuir
Ah messieurs, penchez vers moi vos tê-
tes* prêtez l'oreille, afin que je puisse dire
la chose, tout bas, très bas' afin que vous
seuls vous. m'entendiez, vous, messieurs du
jury, qui avez le pouvoir de faire tomber
cette'tête.
.Il l'a tuée pour lui obéit.
Hugues Le Roux.
Les Petiis Salons
Espagne, Maroc, Japon. (M. Humphrey
Moôre.)
Un voyage, presque! une vie. Un effort sin-
cère, dont le plus précieux témoignage est,
parmi d'aimables souvenirs espagnols et maro-
cains, une suite de^ tableautins japonais qui
nous racontent le vieux pays des Nippons,
avant la' civilisation, il y a vingt-cinq ans.
Près de ces notations scrupuleuses, de par-
vis sacrés, d'escaliers géants, de flores stupé-
fiantes,'de tourelles, de décors familiers, de
costumes et de types indigènes, force est bien
d'absoudre le .pinceau patient de M. Hum-
phrey Moore, qui, attaché au détail' ét au do-
cument, risqua la sécheresse en; s'obstinant
ne rien oublier. Comment blâmer "un homme
qui, parti si loin pour observer, en peintre,
une société presque inconnue alors aux Orien-
taux, n'a pas en/ devoir autrement faire, au
moment où elle allait disparaître à jamais-
car tout cela est détruit par le. progrès.= que
dç nous en redire trait par. trait, point par
point, les éléments décoratifs? S'il avait, sur
ce thème,, bâti de larges synthèses, coups
de brosse, par taches sommaires, peut-être
aurions-nous été intéressés par des mérites
différents, par des impressions plus amples
nous aurions certainement Jeté moins instruits
que par ces méticuleux chapitres d'histoire au
compte-goutte.
La loupe en main, ces panneaux, si pitto-
resques et si nuancés, s'enrichiront -pour vous
d'une lumière multipliée par la jolie fraî-
cheur des tons, où se -,préciseront une mul-
titude de détails inattendus, dont chacun ra-
conte, en toute vérité, la, yie.î et l'âme de
l'Extrême-Orient, il y a un, quart de siècle.
PASCAL. EORTHUNY.
EST-CE UN CRIME?
Le garde champêtre -d'Arpaj on a repêché
dans l'Orge, au lieudit, les Prés-Mareille, le
cadavre d'un inconnu âgé d'unecinguantaine
d'années et portant A la tête une profonde
blessure. La gendarmerie a été prévenue. Les
résultats de la première enquête donnent à
penser que le défunt est un rentier de Corbeil,
mystérieusement disparu il y a un mois. S'est-
il suicidé ? L'a-t-on assassiné ? Il est impossi-
ble de se prononcer avant l'autopsie et les
constatations' médico-légales.
GRAND PRIX]!
Entrées 337.915 fr. -Pari, mutuel L696295 fr.
• Gagner le Grand Prix de Paris, c'est.le
Beau rêve que font à leurs débuts sur le
turf presque tous les-nouveaux propriétai-
res mais que de déceptions ménagent à
ceux qui ne sont pas cuirassés' de patience
et de philosophie les hasards des course
»VoM plusieurs .années déjà que M. W.-K.
Vanderbiy fait courir sur les hippodromes
français, est presque de suite il a usé sans
compter, pour créer une grande écurie de
courses et un grand élevage, des ressources
de -son immense fortune. Le sport hippique
avait fait sa- conquête et avait recruté en
lui'un fervent adepte que ne devaient pas
décourager les premiers insuccès.
Malgré les déboires du début il a
eu cependant déjà Maintenon M. Vander-
bÛ\a persévéré, et c'est le prix de cette per-
sévérance qu'il a reçu hier, où il a gagné le
trophée tant envié vers lequel se tendent
bien des mains et qui échappe pourtant le
plus souvent ceux qui croyaient avoir tout
fâit pour le conquérir.
Le Grand Prix de 1908' marquera une daté
dans l'évolution des courses en France.
Créé en 1863 et doté alors d'une allocation
de 100,000 francs, le Grand Prix de Paris
paraissait a cette époque une épreuve fas-
tueuse. Nul ne prévoyait, il y a quarante-
cinq ans, la vogue que devaient acquérir les
courses de chevaux, vogue qui, après un lé-
ger temps d'ai'rêt provoqué par la guerre
de. 1870; a toujours été en croissant depuis
plus de trente ans. Emportée par le succès,
la Société d'encouragement doublait, en
1892, le montant du Grand Prix. Il fallait
mieux faire encore, et, cette année, c'est le
Grand Prix de 3ÛQ,000r francs, couru pour la
première fois, que M, Vanderbilt gagné, et
ce Grand Prix dépasse en réalité, par suite
de la part que le gagnant touche sur les en-
trées, 363,000 francs. C'est la plus riche
épreuve du monde entier.
Mais, certes, dans le plaisir du vainqueur
d'hier entre pour peu de chose le total de la
somme qui va être portée à son actif sur les
registres de lé. Société d'encouragement.
Avoir vu ses coupleurs les premières au po-
teaú, après une course émouvante au possi-
ble, avoir entendu acclamer leur victoire
par les milliers et les milliers de spectateurs
quiassistaient à,ce succès et même par ceux
qu'il lésait pourtant immédiatement dans
leurs intérêts, voilà ce que n'oubliera plus
jamais le -milliardaire américain, qui a
goûté -ainsi, en cette minute, une des plus
belles joies de sa .vie heureuse, à laquelle la
fortune réservait ce sourire après tant d'au-
tres. ̃ ,̃̃̃ :••̃
DIX-HUIT CONCURRENTS
Si le Grand Prix de 1908 fut plus riche-
ment doté que ses précédents, il fut égale-
ment disputé par un nombre de concurrents
encore inconnu. Et, pourtant, une absten-
tion, in extremis s'est produite, celle du prin-
cipal concurrent d'outre-Manche, Mountain
Apple, qu'une angine déclarée dans la nuit
de samedi à dimanche'a empêché de pren-
dre part la course.
Dix-huit concurrents cependant se sont
mis en ligne et la course qu'ils ont fournie
a été magnifique, digne du public innombra-
ble qui était venu pour y assister et qui,
bien avant la; première course, se pressait
déjà sur' l'hippodrome, arrivant, arrivant
toujours jusqu'à l'heure fixée pour l'épreuve
sensationnelle.
Le, président de la République, répondant
à, l'invitation que lui avaient faite le prési-
dent et' les commissaires de la Société d'en-
couragement, s'est fait conduire à Long-
champ dans la calèche attelée à la daumont
et. précédée du piqueur de la présidence,
que les' Parisiens sont accoutumés de voir
en pareille circonstance. Mme. Mlle Falliè-
rês et M. J. Lanes accompagnaient M. Fal-
lièrès dans la calèche qui est entrée au pe-
sage avant la course précédant le Grand
Prix, et, décrivant une courbe savante, que
dessinait par avance d'ailleurs une double
haie de gardes républicains, est allée s'ar-
rêter au pied dé l'escalier de la tribune offi-
cielle. t&, le prince d'Arenberg, président
de la Société d'encouragement, et les com-
missaires de la société attendaient M. Fal-
lièr es pour le saluer.
LA TRIBUNE PRESIDENTIELLE
Dans la tribune, où de nombreuses per-
sonnalités politiques et diplomatiques étaient
groupées autour de lui, le présidents de la
République a vu courir le prix Castries,
présenter à M. Vanderbilt pour le féliciter
de son beau succès puis, :il s'est retiré,
avant que l'armée des voitures remportant
à Paris le Tout-Paris qui était venu Nà Long-
champ eut envahi les allées du bois.
Mais racontons le Grand Prix par le dé-
tail, et tout d'abord la grande faveur de
Médéah, que ne devait pas justifier la pou-
liche de M. Edmond Blanc la confiance
accordée à Quintette par. de nombreux
sportsmeri, confiance mal placée également.
L'écurie Camille Blanc avait aussi bien des
partisans, puis Sauge Pourprée, bien qu'une
poche d'eau inquiétante gonflât sa cuisse
gauche. Cette poche devait -crever au, mo-
ment du défilé et ne pas empêcher la pou-
liche de faire une course remarquable.
Les représentants Vanderbilf, Northeàst
et Gambaiseuil, ne manquaient pas non plus
d'amateurs, sans qu'on sut pourtant lequel
des deux choisir. Enfin, Souvigny était le
concurrent le plus pris parmi les autres qui
tous étaient des extrêmes outsiders, môme
les deux champions- anglais, Saint Magnus
et' Sir Archibald.
Le défilé s'accomplissait selon les règles
puis, après le canter traditionnel, les che-
vaux se rangeaient derrière les rubans de
la machine. Quelques-uns y montraient fort
peu de docilité, parmi lesquels l'un des an-
glais, Saint Magnus, Friand et Coutras les
autres étaient relativement très sages. Deux
fois, pourtant, les rubans étaient brisés
mais le starter, M. Descordes, qui, pour la
première fois, donnait un départ de Grand
Prix, mettait un point d'honneur fort com-
préhensible à ce qu'il fut parfait, et vrai-
ment le signal qui a mis le peloton en mar-
che approchait de la perfection.
LA COURSE
Valda, Weber II, Conquistador, Friand,
Sir Archibald, Médéah et les deux Vander-
bilt ont été les premiers jusqu'au moulin.
Valda et Friand ont ensuite accéléré l'al-
lure. Conquistador, Sir Archibald,Weber II,
•Médéah, Northeast et Gambaiseuil les sui-
vaient néanmoins de près. Puis on a vu suc-
cessivement faiblir les leaders, pendant que.
avant l'entrée de la ligne droite, se rappro-
ohaient ensemble Quintette, Sauge Pour-
prée, Grill Room, Médéah mais celle-ci,
assez mal engagée du côté de la corde, ne
pouvait, au milieu des chevaux qui rétro-
gradaient, se faire jour, ou peut-être n'avait-
elle plus assez de ressources pour passer
quand elle a eu le chemin libre. Les deux
poulains de M. Vanderbilt s'étaient trouvés
les premiers un peu après le tournant final.
Avec beaucoup de décision, J. Childs, le ca-
valier de Northeast, poussait alors son pou-
lain et en quelques foulées il le détachait
d'abord de son camarade Gambaiseuil, puis
il le mettait à peu près hors d'atteinte. Der-
rière lui, bientôt, tous étaient réglés, tous
sauf cependant Sauge Pourprée et Souvi-
gny, qui, sortant presque ensemble du lot
des battus, se mettaient à la poursuite de
Northeast après avoir dépassé Gambaiseuil.
Mais J. Childs courait vers le poteau, et ni
Sauge Pourprée, ni encore moins Souvigny,
malgré l'effort superbe qu'ils donnaient, ne
pouvaient le rejoindre.
Northeast avait gagné. Sauge Pourprée
terminait bonne seconde, prouvant ainsi
qu'elle eut pu, sinon dû, gagner le prix de
Diane, et Souvigny, prenant la troisième
place, justifiait de la sorte en partie la con-
fiance que son écurie avait en lui.
Le quatrième était Gambaiseuil, devant
Sinaï, Quintette et Conquistador, les autres
n'insistant plus.
Les deux premiers, Northeast et Sauge
Pourprée, sontl'un et l'autre issus de Perth,
l'étalon de M. Caillault, vainqueur du grand
prix de 1899, dont là descendance gagne
brillamment sa première grande épreuve, et
l'éleveur du haras de Nonant-le-Pin a dû
être particulièrement sensible à ce double
succès.
Sans chercher maintenant à tirer du résul-
tat d'hier des conclusions que pourraient
contredire de prochaines courses, il est ce-
pendant permis de dire que Northeast a
montré dans cette épreuve, menée à un train
particulièrement sévère, de belles qualités
d'endurance, qui lui assureront encore do
fructueuses victoires, et que Sauge Pourprée
a repris nettement devant toutes les femelles
de sa génération, le premier rang que lui
assignaient ses performances de l'an passé.
Terminons par des chiffres un peu infé-
rieurs à ceux de 1907, en raison du temps
un peu menaçant du début de l'après-midi,
.mais très brillant cependant. Aux entrées,
337,915 francs; au mutuel, 4,415,840 francs,
dont 1,696,295 francs pour le seul grand prix.
A. Thamin.
(Voir en cinquième page les autres courses
courues hier, et le programme pour aujour-
d'hui.)
THÉflTRES^&JOIÏGH{TS
ÊNDISORÉTÊONS GOMMUHÈOUÉS
Le théâtre de la Nature de Champigny-la-
Bataille reprenait hier la série de ses repré-
sentations estivales, sous la direction de M.
Albert Darmont. Le spectacle se composait
de Jacques Bonhomie, drame en quatre ac-
tes, dont l'auteur, qui signe Jean Malus,
n'est autre que M. A. Maujan, sous-secré-
taire d'Etat au ministère de l'intérieur.
D'action rapide, d'inspiration généreuse,
d'un beau souffle républicain, d'une grande
portée sociale, la pièce a soulevé les applau-
dissements des nombreux spectateurs qui
ont fêté également les interprètes convain-
cus de l'oeuvre MM. Henry Krauss, Per-
rin, Froment, Olin, Jean Hervé Mmes Bar-
bier. Marbeau et Leprince.
Ce soir
A l'Opéra-Comique, représentation popu-
laire à prix réduits, avec location Mignon
(Mmes B. Lamare, Guionie, MM. Francell,
Vieuille)
Au théâtre du Vaudeville, première de Pe-
ter Pan ou le Petit garçon qui ne votrtait pas
grandir, pièce en cinq actes, de M. J.-M. Bar-
rie, jouée par la troupe anglaise de M. Char-
les Fedhman ,avec Misses Pauline Chase,
Madge Murray, Hilda Trevelyn MM. Mat-
thews, George Hersee, Herbert Hallom, etc.
Au théâtre des Arts, à huit heures et de-
mie, répétition générale donnée par le théâtre
d'Action française, la Princesse de Clèvcs,
comédie en trois actes et un épilogue. de M.
Jules Lemaître.
L'Opéra commence les études du Crépus-
cnte des Dieux, que chanteront M. Van Dyck
(Siegfried), Delmas (Hagen) Mmes Litvinne
(Brunhilde), Hatto (Gutrune), Paquot d'Assy
(Valtiaute). M. Henri Rabaud dirigera les-ré·
pétitions et l'orchestre.
D'autre part, la mise à, la scène de Sadko,
de Rimsky-Korsakow, a. été décidée. M. Dell-
nesen traduira le livret. M. Raoul Pugno sur-
veillera la mise au point musicale.
Ce soir, à' l'AlcâKir, 'dernière représentation de
TamiTia..
COMMUNIQUÉS DELA
VIE MONDAINE
MARIAGES :̃:
On annonce le prochain mariage de
M. Robert de Louvencourt, fils du comte et de la
comtesse, née de Becciulncourt, avec Mlle Jeanne
d'Audlffret-Pasquier, fille de la marquise, née de
Largentaye,
M. Jean Marucheau de Chanaud, fils du docteur
en médecine, avec Mlle Berthe du Merle, ftlle du
feu comte;
M. Raymond de Castellane-Morand, fils, de Mme,
néi de Terrebasse, avec Mlle Martha Bachofen;
M. Antoine Sàlntpierre, fils de l'ancien receveur
des finances, avec Mlle Julie Lancereaux, fille de
l'ancien présldè-nt de l'Académie de médecine;
M. Ernest Vivant, docteur en médecine, avec Mlle
Suzanne de Cornols, fille du rafdneur;
M. Henri Lemanissier, avocat à la cour, avec Mlle
Marthe Deligne, fllle du directeur du cabinet du
ministre de lajustice;'
M. Paul Mapny, préfet honoraire, directeur des
affaires départementales à la préfecture de la Seine,
avec Mme Henriette Staff;
M. Raoul Jacauemler, rédacteur au ministère de
l'instruction publique, avec Mile Germaine Pinel-
Maisonneuve, fille de l'artiste peintre;
M. Jacques Gallimard, élève à l'Ecole centrale
des arts, et manufactures, als de l'architecte, avec
Mlle Léonle Pigeory. fille de l'associé d'agent de
change;
M. Jean Bertot, architecte, avec Mlle Anaïs Gudin.
DEUIL'
Les obsèques de M. Salomon Bernheim
auront lieu demain mardi. On se réunira à
deux heures, boulevard Diderot, 27 bis, pour
se rendre au Père-Lachaise, où se fera l'in-
cinération. Ni fleurs ni couronnes. De la part
des familles Salomon Bernheim, veuve A.
Bloch, Richard Bloch, Mayer Lévy, Gustave
Gompel, Sylvain Lévi et Raoul Bloch.
Anémie profonde,
Guérison rapide.
Enoore un suocès pour les pilules Pink
Mlle Marie Beaumard, de Cholet, a fait
l'étonnement de toutes les personnes de son
entourage. Profondément anémique il y a
quelques semaines encore, faible à ne plus
pouvoir tenir sur ses jambes, elle se montre
maintenant avec une mine réjouie, elle va,
vient, travaille sans fatigue et est en par-
faite santé.
Mlle Marie Beaumard
« Les pilules Pink ont eu un effets mer-
veilleux, écrit-elle, et je leur dois de me
bien .porter actuellement après avoir été
très malade. Depuis longtemps, j'étais ané-
mique et, malgré de bons soins, je ne par-
venais pas à me rétablir. Je ne tenais plus
sur mes jambes, je ne pouvais plus faire
même un petit ouvrage de ménage, et je
passais toutes mes journées assise. J'étàas
très pâle et j'avais toujours froid. Il fallait
que mes parents se fâchent pour me faire
manger. Je maigrissais et il semblait que
ma peau, aux oreilles et aux mains, était
devenue transparente. Je ne dormais pres-
que plus enfin et l'insomnie avait achevé
mon épuisement. On m'a tant conseillé les
pilules Pink et j'avais été si désappointée
par les autres traitements que j'ai voulu
faire une tentative avec ces pilules, dont
tout le monde dit tant de bien. Elles ont eu,
je suis heureuse de le dire, un effet surpre-
nant, puisque, après les avoir prises pen-
dant 5 semaines, tout le monde me disait
que j'avais déjà beaucoup changé. Mes cou-
leurs sont en effet revenues très vite.; mes
lèvres sont devenues rouges, la pâleur du
visage a disparu. Je me suis senti de l'ap-
pétit, j-ai bien mangé, j'ai retrouvé mes for-
ces et ie nie suis mise à engraisser. Je tra-
vaille maintenant, car je ne me sens plus
aucune fatigue. »
Mlle Marie Beaumard habite chez ses pa-
rents, à Cholet (Maine-et-Loire), boulevard
Guichouteau.
Pauvres anémiques, pauvres jeunes filles
au teint pâle, à la 'démarche languissante,
nous pouvons vous guérir et vous redonner
cette bonne mine de vos camarades bien
portantes que vous enviez tant. Nous met-
tons sous vos yeux le cas de Mlle Beaumard
et nous vous disons Si les pilules Pink lui
ont redonné la santé, il n'y a pas de' raison
pour qu'elles ne -vous la rendent pas aussi.
Les pilules Pink ont guéri d'innombrables
cas d'anémie, chlorose, faiblesse générale,
maux d'estomac,migraines, névralgies, scia-
tique, rhumatismes, neurasthénie. Elles
sont aussi bonnes pour les hommes que
pour les femmes. On les trouve dans toutes
les pharmacies.et au dépôt, pharmacie Ga-
blin,. 23, rue Ballu, Paris. Fr. 3.50 la boite,
fr. 17.50 les 6 bottes, franco.
Rentes
Viagères
Un capital de 10,000 francs placé .en va»
leurs de tout repos donne à peine un revenu
de 300 fr. Pour ce même capital, employé
en RENTES VIAGERES, la Compagnie d'As»
surànces Générales sur la Vie verse
A soixante ans, 847 fr.
A soixante-dix ans, 1,198 fr.
A quatre-vingts ans, 1,459 fr.
(Arrérages payables par semestre).
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la Vie (Entreprise privée assujettie au con«'
trôle de l'Etat), la plus ancienne des Compas
gnies françaises, paie annuellement plus de?
46 millions d'arrérages, soit à elle seule "à
peu près autant que toutes Compagnies, fran-»
çaises réunies son fonds de garantie est da
840 millions (entièrement réadfsés) et dé-»
passe de 250 millions celui de toute autre
Compagnie française.
Envoi gratuit de notices et tarifs sur de»
mande, adressée soit au siège social de 1?
Compagnie, 87, rue de Richelieu, Paris,
soit à l'un de ses représentants dans lés
départements.
A LIRE
PAR CEUX QUI SOUFFRENT
DE L'ESTOMAC
Lyon, le 5 févrter 1897. « J'éprouvais
fréquemment den-rapports aigres de l'esto»
mac, écrit Mme Bompard, charcutière à
Lyon. J'avais des envies de vomir après les
repas et, parfois, une impression de feu dans
la poitrine. Je me sentais l'estomac plein dff
glaires et de bile. J'avais la langue chargée,,
la bouche pâteuse, mal à la tête, et un pro-
fond dégoût des
iliments. J'avai9
essayé la magnée
sie, les amers,
l'eau de rhubari
be mais rien ne
m'avait fait. dit
bien.
» Un jour, mon
mari me fit pren-
dre du Charbo.ii
de Belloc en pou-
dre, dont il avait
acheté un flacon
(*Kû7 lA- T\V»OT«TYIÔ
cien. J'en pris deux cuillerées à bouche. a près
chaque repas. Je sentis, dès les .premières
doses, une sensation agréable dans l'esto«
mac. Deux jours après, j'étais déjà ,bien
mieux. Les rots aigres et si désagréables
avaient disparu. Rapidement, je repris Tap«
pétit et du plaisir à manger. Au bout de huit
jours, j'avais retrouvé ma bonne sâgnté.: et,
depuis ce moment, je me porte très bien.
Signé Fannie Martin, femme Boràpard.
L'usage du Charbon de Belloc, à, la dose
de 2 à 3 cuillerées à bouche après chaque re-
pas, suffit, en effet, pour guérir en quelques
jours les maux d'estomac même les plus an.
ciens et les plus rebelles à tout autre remède.
Il produit une sensation agréable dans-
l'estomac, donne de l'appétit, accélère la di«
gestion et fait disparaître la constipation. H
est souverain contre les pesanteurs d'esto-
mac après les repas, les migraines résultant
de mauvaises digestions, lés aigreurs, les
renvois et.toutes les affections nerveuses da,
l'estomac et des intestins.
Le Charbon de Belloc ne peut faire que dut
bien et jamais aucun mal, quelle que soit lai
dose qu'on prenne. On le trouve dans toutes
les pharmacies. Prix du flacon 2 francs,
Préparation, 19, rue Jacob, Paris.
On a voulu faire, des. imitations du Char^
bon de Belloc, mais elles sont inefficaces, et'
ne guérissent pas parce qu'elles sont mai
préparées. Pour éviter toute erreur, bien re»
garder si l'étiquette du flacon porte le nonx
de Belloc.
P.-S. Les personnes qui ne peuvent)
s'habituer à avaler de la poudre de Charbon,'
pourront remplacer son usage par celui déa
Pastilles de Belloc, en prenant 2 ou 3 pas-
tilles après chaque repas et toutes lës fois
que la douleur se manifeste. Elles obtien-
dront les mêmes effets salutaires et une gué.
rison aussi certaine. Ces pastilles ne con-
tiennent que du Charbon pur. Il suffit de lés
mettre dans la bouche, où elles se délitent
d'elles-mêmes, et d'avaler la salive. Prix de
la boite 1 fr. 50.
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BULLETIN DU TRAVAIL:
At'JOt'RO'HLI, A LA BOURSE DU TRAVAIL. Grand*
salle, matin fumistes: salle Bondy, soir diaman-
taires;, salle des conférences, soir travaJUtlirs' du
gaz (conseil); salle du bas (côté droit), soir ma-
démolisseurs; sa,lles des commissions, l" étage, ,ma«
tin et après-midi céifleurs (ouvriers chômeurs); 2*
étage, soir non gradés de l'Assistance publique; 3*-
étage, matin et après-midi fumistes.
FEUILLETON DU « MATIN Il
DU 15 JUIN 1908
Grapd Romap Ipédit
LÉON MALICBT
DEUXIEME PARTIE
Les Epaves
m
A L'AVENTURE
{suite)
Le mot gendarme lui avait fait dresser
l'oreille, il dit, stupéfait
Vous avez donc fait un sale coup ?
Je n'ai rien fait, mais la patronne ne
veut plus de moi, et elle m'a prévenue que
cé soir je serais reconduite à l'hospice, com-
prenez-eous
Non.
Elle se tordait les mains, gémissait
Seigneur, que vais-je devenir Vous ne
comprenez pas, c'est pourtant bien simple,
mon Dieu Vous ne savez pas ce que c'est
que l'Assistance publique.
Il tressaillit.
Si, si, j'ai eu des tas de copains qu'on
ramassait et qu'on emmenait là, comme des
chiens à la fourrière. Quand 'étais petit, c'é-
tait mon cauchemar, mais j ai toujours su
glisser entre les pattes des flics.
Eh bien je suis une fille de l'Assistan-
Traduction et reproduction formellement inter-
ce on peut me reprendre et m'enfermer pen-
dant des années encore.
Toutes les vieilles terreurs et les vieilles
haines de Quart-de-Brie se réveillaient. il
comprit, parce qu'il avait souvent éprouvé
les mêmes angoisses, toutes les transes de
la jeune fille il eut tout de suite, pour cette
malheureuse qu'on pourchassait, comme on
l'avait traqué lui-même, une immense pitié
et une profonde compassion et il répandit
-Soyez tranquille, les cognes ne vous
tiennent pas encore, j'ai!, pour les dépister,
plus d'un tour dans «mon sac, mais il nous
faut partir tout de suite.
Oui, c'est cela, allons-nous en, car je
tremble ici. Où allez-vous me conduire ?
Où vous voudrez, je ne suis pas embar-
rassé;, je connais les routes. «•"̃-̃
Elle pensa à Pinsonnet et demanda
Puisque cela vous est égal, je voudrais
aller Paris.
Quart-de-Brie se gratta la tête.
Cela m'est égal, mais j'aimerais mieux
ailleurs, car j'ai idée que c'est dans cette
direction qu'on va d'abord -vous chercher.
Elle soupira..
Soit, le mëconflè à vous, mais encore
une fois, partons .vite, en ne me. voyant pas
rentrer on doit s'inquiéter au Gèrbilloii,
peut-être a-t-oii déjà prévenu la police.
Mon avis est aussi que nous n'avons
pas de temps à perdre.
Il ramassa son paquet de hardes, prit son
bâton, éparpilla d-un coup de pied les brai-
ses de son feu, sourit.
Les préparatifs ne sont pas longs, ce
ne sont pas vos bagages. qui nous embar-
rasseront, allons-y.
Ils avaient déjà fait quelques pas, il l'ar-
rêta. •; •-̃ ̃•
Attendez. Donnez-moi donc. votre
mouchoir, par exemple.'
Elle le lui tendit sans comprendre, il .cou-
rut jusqu'à l'étang, revint, lui expliqua.
Maintenant, nous n'avons plus qu'à al-
longer le pas. On va chercher après vous,
on trouvera votre mouchoir là-bas, on ver-
ra là glissade sur le talus, on croira'que
voua êtes dans la mare et d'abord on ne
cherchera pas plus loin. Si peu de temps
qu'on mette pour la fouiller, ce sera tou-
jours cela de gagné et si nous pouvons mar-
cher toute la nuit, nous serons loin avant
qu'on ait même songé à nous poursuivre.
Il parlait ainsi tout en. marchant, mais So-
lange ne l'écoutait pas, ne lui répondait pas.
Pans:la nuit qui tombait, elle s'en allait,
horriblement triste. Elle se rappelait les
heures ;si douces des troublantes soirées où
elle se blottissait sur la poitrine de Pinson-
net, noyait ses yeux dans les siens, défail-
lait sous ses caresses. Et puis, cette fuite à
l'aventure, sous la conduite d'un vagabond
qu'elle ne connaissait pas, l'angoissait aussi
et un immense besoin de pleurer gonflait sa
poitrine, lui coupait la respiration.
Malgré tous ses efforts pour suivre Quart-
de-Brie,, dont le verbiage l'étourdissait, elle
n'y arrivait plus. Toutes les fatigues et tou-
tes lès émotions de cette journée l'avaient
brisée, et bientôt elle s'arrêta, elle ne pou-
vait aller plus loin. Pendant plus d'une de-
mi-heure, Quart-de-Brie la _soutmt, la porta
presque, et lorsqu'ils furent arrivés près
d'un'petit bois qu'il connaissait, il défit son
paquet. étendit ses hardes à terre. Et sur ce
masse, s'anéantit tout de suite'dans un une
meil lourd et profond.
Toute la nuit. Quart-'de-Brie veilla, ac-
croupi près d'elle, un sentiment étrange et
très tendre, inconnu jusqu'à ce jour. péné-
trait en lui. Il éprouvait une sorte d'orgueil
à se' dire que lui, le chemineau, le vagabond
sans asile avait sauvé cette jeune fille,
qu'elle était sous sa protection, et il lui était
très doux de penser que justement parce
qu'elle lui devait la vie, il devait être, lui,
son esclave soufis, dëvait se plier h tou-
tes ses. volontés, subir tous ses caprices, lui
épargner tous les chagrins.
Au matin, ils se remirent en route et ils
marchèrent tous les jours, faisant plus ou
moins de chemin, selon que le temps était
plus ou moins beau. Comme ils n'avaient
pas été inquiétés, ils allaient avec plus de
confiance, ne craignaient plus de s'arrêter
une journée ou deux, lorsqu'il plaisait à So-
lange de se reposer. Elle ne lui avait dit
que son prénom, et il l'appelait Solange Ri-
sette, parce que, plusieurs fois, par ses pi-
treries, il était parvenu à la faire sourire,
et ces rares sourires plongeaient le pauvre
chemineau. dans le ravissement. Il s'était
attaché à elle, comme le chien perdu s'atta-
che au maître qui passe elle était devenu
la senle raison de sa vie jusqu'ici sans but.
C'était lui qui se chargeait de procu-
rer la nourriture de chaque jour jamais
Solange ne s'en inquiétait, et il faisait des
prodiges pour lui rapporter toujours plus
qu'il ne lui était nécessaire, heureux lorsque
la vente d'un panier qu'il avait tressé la
veille lui permettait d'acheter une friandise
qu'elle acceptait avec dédain.
Ils avaient traversé ainsi une partie du
centre ils étaient dans le Berri, et, un ma-
tin, Quart-de-Brie, tout joyeux, avait quitté
la jeune fille pour aller essayer de vendre à
Saint-Marin, le village qu'on apercevait der-
rière les grands arbres du bois, un lièvre
qu'il avait eu la chance de prendre la nuit.
Elle l'attendait assise au bord de la Creu-
se, la tête dans les mains, les yeux fixés sur
la longue route sans fin, comme si elle avait
cherché à retrouver, au bout de tant de che-
min parcouru, son rêve d'amour.
Soudain son attention fut attirée par une
voiture qui venait vers elle. Bientôt, elle dis-
tingua dans un élégant tonneau le jeune
homme qui conduisait il allait arriver près
d'elle quand il arrêta, sauta à terre, courut
à une jeune fille qui venait de sortir du bois,
s'exclama joyeusement
Bonjour, Francine 1
A la façon dont ils souriaient en se regar-
dant, Solange reconnut deux amoureux, et
ses lèvres se tirèrent, elle eut au cœur un
pincement douloureux.
Puis, comme ils passaient devant elle, len-
tement, l'un près de l'autre, elle les dévisa-
gea de cet air insolent qui avait jadis le don
d'exaspérer Jouin.
La jeune fille frissonna, murmura
Oü! Guy, comme elle nous regarde d'un
air méchant, cette femme
Le jeune homme sourit.
Voilà ma petite Francine qui a'peur
d'une mendiante.
Et il se retourna, se fouilla, jeta quelques
sous à la volée.
Ce geste frappa Solange comme un. souf-
flet. elle se dressa toute pàle,. tremblante,
de la haine plein les yeux.
Elle regardait, immobile, comme pétrifiée
par l'outrage qu'elle venait de recevoir, ces
jeunes gens qui s'éloignaient, insouciants
dans leur bonheur. Et lorsqu'ils eurent dis-
paru au tournant de la route, elle eut un
Ah vous me paierez cela tous les deux,
tous les deux
Puis elle se laissa retomber sur le talus
du chemin, et elle eut une crise de larmes.
Sous l'affront qu'elle venait de subir, tout
son orgueil, cet orgueil natif qui la faisait,
enfant, supporter sans pleurer les coups des
Jouin, tout cet orgueil qui était en elle se
révoltait. Elle aurait voulu tenir ces jeunes
gens et les déchirer, elle aurait voulu que
Quart-de-Brie soit là, elle lui aurait com-
mandé de les tuer et il aurait obéi.
Peu à peu, ses larmes cessèrent de couler,
mais ses yeux conservèrent jusqu'au retour
du chemineau leur expression mauvaise et
haineuse.
Il tarda du reste à revenir, Quart-de-Brie
il lui avait dit qu'il ne serait que très peu de
temps partir et il était près de midi quand
Solange l'aperçut au loin sur la. route.
Il se pressait, il arriva essoufflé, et il remar-
qua tout de suite son air sombre, s'excusa
Faut pas m'en vouloir si j'ai été plus
longtemps que je ne pensais, mais c'est pas
commode dans les villages de vendre un lièvre
Elle ne répondit pas, il tournait autour
d'elle, expliquait
•– On ne sait à qui s'adresser, les pauvres
n'achètent pas de gibier, ils ne mangent
que celui qu'ils prennent, les riches vous
mettent souvent à la porte comme un vo-
leur. Ce n'est pas facile, j'ai frappé à plus
de dix portes, et puis je n'ai pas eu de
chance, j'avais fini par le vendre à un au-
bergiste, pas cher, trois francs il en va-
lait plus de six,- quand tout a coup il entre
dans l'auberge, je ne sais quoi faire, ua
jeune homme, une espèce de châtelain qui
arrivait en voiture.
Elle releva la tête, l'interrompit ,i-
Un grand jeune homme blond ?
Je crois que oui. Et il se met à m'at.
traper.
Avec une jeune fille, blonde ausdi ?
C'est bien possible je crois en effet
avoir vu une jeune fille près de sa voiture,
et il se mit il crier « En voilà encore un.que
tu m'as volé, hein Ils ne m'en laisseront;
pas, ma parole » Moi, je riais Com-
ment savez-vous qu'il vient. de ctiez vous
Vous les marquez donc vos lièvres ? Alors
il s'est mis eu colère, et il m'en a dit, ah
il m'en a dit Puis il a appelé un bonhomme
qui passait « Tiens, Permet,, en voilà un
que je te recommande. » Ce Périnet est sans
doute son garde. Il répondit « Ce sont les
gendarmes qui devraient ramasser cette
vermine-là. Voyez-vous, monsieur Guy,
cela ne nous est pas facile. » ̃]
Solange se leva triomphante.: '̃
Monsieur Guy Ah l je savais bien que
c'était lui
Qui, lui ?
C'est bon, continue,
C'est tout. L'aubergiste, qui était en*
nuyé, voulait me rendre le lièvre mais,
comme j'avais empoché mes ift»* .îrajics,
je suis parti.
Et où demeure-t-il ce monsieur Guv- V
La-bas, dans un petit château, à cinÇ
minutes du village. Et je crois que ce que
nous avons de mieux à faire, vois-tu, So-
lange, c'est de filer après déjeuner. Nous
sommes brûlés dans ce villages, nous n'a-
vons plus qu'à y mourir de faim.
Rien, tu peux même partir tout de
suite moi, je reste.
Comment, tu restes Mais, moi aussi,
«lors seulement, pourquoi tiens-tu donc è
demeurer ici ?
Elle le regarda, ironique
Pour me venger, ̃̃̃̃
Te venger htais à qui en as-tu ?
A ce monsieur Guy et sa belle âmou».
reuse,
LE MATIN
!,15-6-.08 Il
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
Suggestion
profond silence ^'éta-
blit. L'avocat du pré-
tenu, M8 Coignard, ve-
nait de se lever. Un
instant il regarda son-
riste client qui, la tête
basse, entre les deux
gendarmes, semblait
an bœuf à l'abattoir
sous la levée du mail-
.et. Enfin, il dit
Messieurs,
Si éloignés que nous soyons de connaître
toutes les lois qui ,règlent ce qu'il y a de
mécanique dans la pensée humaine, nous
avons, cependant levé sur cet inconnu un
coin de voile. Sous le titre -de Psychologie
des foules, des savants, dont les intentions
ne peuvent être suspectées, ont écrit des li-
vres où est analysée cette folie particulière,
qui, à certaines' minutes, s'empare de l'es-
prit public et, à des degrés divers, impose
A tous les habitants d'une ville, d'un pays,
la même suggestion.
Qui de vous niera que nous n'ayons vécu,
ces temps derniers, sous l'empire d'une de
ces épidémies de peur ?
Deux meurtres affreux, de caractère pres-
que identique, occupent pendant des semai-
nes l'opinion publique. On croit d'abord que
des assassins ont pénétré, de nuit. dans des
maisons habitées, et qui semblaient à l'abri
de telles surprises. On finit par découvrir
que nul criminel ne s'est introduit dans ces
riches demeures. Celui qui a frappé habitait
depuis des mois dans la rfiaison, sinon com-
• me un ami, du moins comme un familier.
Il n'avait contre sa victime nulle haine par-
ticulière. Il avait pris l'engagement de la
servir et de la défendre. Il a profifé du som-
meil, autour duquel il devait professionnel-
lement veiller, pour faire son coup.
Je dis, messieurs, que ces meurtres des
maîtres par les serviteurs sont faits pour
jeter de la panique dans l'opinion publique,.
et vous savez comme .moi qu'avant de nous
être ressaisis, nous tous, qui sommes là.
nous avons, un instant, subi les effets dérai-
sonnables de cette épouvante avant de
nous coucher nous avons regardé sous no-
tre lit, comme des enfants. Avant de nous
endormir nuos avons ooussé le verrou de
notre porte.
Transportons-nous maintenant sur le lieu
du crime qui nous occupe.
A l'écart d'un grand village, trois person-
ries habitent une propriété isolée d'abord
celle qui sera la victime, une vieille femme
de soixante-dix ans, estimée de tous pour sa
bonté simple puis une servante, un peu
moins âgée que sa maltresse, qui pour elle
sst devenue moins une domestique qu'une
compagne enfin ce malheureux que vous
voyez là, ce garçon de dix-neuf ans, qui m'é-
coute, et qui a bien juste l'air de compren-
dre que je parle de lui.
D'où sort-il ? On né connaît ni son père ni
sa mère. C'est un enfant trouvé. La charité
l'a élevé quand il a eu douze ans, la cha-
rité l'a recueilli. On a trouvé dans le testa-
ment de la pauvre morte quelques lignes in-
finiment touchantes. Elles disent « Je.n'ai
pas seulement pris Paul Noël à mon ser-
vice pour m'en faire un bon domestique, je
voudrais réparer, en ce qui le concerne, l'in-
justice du sort. S'il continue à se bien con-
duire, s'il conserve ses sentiments religieux,
je l'aiderai à s'établir, quand il rentrera de
son service militaire. »
Que s'est-il donc passé, messieurs, entre
l'heure où la bienfaitrice de Noël rendait en
sa faveur ce bon témoignage, et la minute
où elle a été frappée de mort par l'orphelin
qu'elle avait recueilli
Déjà vous le devinez. Une quatrième per-
sonne est entrée dans la maison, un fan-
tôme de déraison, un maléfice irrésistible
la peur ». Tous les jours, pendant des se-
maines, elle s'est glissée sous la grille, avec
le journal qui apportait les nouvelles des
meurtres de la semaine. Elle a obligé les
dffux vieilles femmes, la maltresse et la ser-
vante, à s'enfermer, à chuchoter. Elle a
poussé .ce valet de campagne, cet arriéré,
qui lit mal. à prêter l'voille à travers la cloi-
son, afin de découvrir de quoi ces deux
vieilles causent en dehors de lui. Elle lui a
fait surprendre quel motif interrompt brus-
quement les conversations auand il entre
dans la salle à manger pour les besoins du
service.
Ah messieurs, pourquoi ne lui a-t-elle
pas parlé. la pauvre femme, ouvertement,
de cette épouvante qui naissait, qui gran-
dissait en elle ? Pourquoi ne lui a-t-elle pas
dât
Moi j'ai confiance en toi, Noël. Tu me
défendrais, mon enfant, si on me menaçait ?
Cette suggestion-là aurait grandi dans le
cerveau de mon misérable client au lieu de
l'autre. Il se serait indigné avec sa vieille
bienfaitrice. La nuit il aurait prêté l'oreille,
peur écouter si des pa.s suspects-ne rôdaient
pas autour de la maison. 11 aurait agi com-
tne un chien de. garde, et non pas comme
on loun
Quinze jours passent dans ces hantises.
Les deux vieilles femmes n'ont plus d'autre
pensée. Leur épouvante les suit la nuit,
dans leur sommeil. Elles remarquent que
Noël est devenu taciturne, que son expres-
sion est changée. Quand on ouvre la porte
et qu'on l'aperçoit dans le corridor, il a l'air
d'être surpris en flagrant délit. Entre ces
trois êtres. que des sentiments cordiaux
unissaient, un soupçon est né. Et quel soup-
çon 1
Quand la septuagénaire rencontre son
serviteur, elle pense
« S'il allait se jeter sur moi pour me
frapper ?
Quand le serviteur rencontre les regards
̃pie, il songe u,
«Elle a. peur que je la tue.»
C'est à ce moment que se opiacé l'épisode
de la hachette.
Noël est dans le bûcher. Il se- prépare
du moins il l'affirme à couper du bois, à
fendiller quelques bûchettes pour allumer le
fourneau dé là cuisine. Soudain sa vieille
maltresse parait, sur le pas de la porte. Elle
voit l'acier dans les mains de son domesti-
que. Elle est pâle de terreur. Elle bégaye
Qu'est-ce que tu fais-là, Noël
Eh bien, madame, j'aiguise, ma ha-
Pour quoi faire ?
-:Pour.couper mon bois, pardi
Elle n'a pas prononcé d'autres paroles,
ses mains, ses lèvres, tremblaient, mais les
mots qu'elle n'a pas dits, les mots qu'arti-
culait la voix intérieure, -Noël les a enten-
dus -•̃̃
Menteur .Assassin 1.
Messieurs, c'est ici que tout s'est précisé,
ici que ces deux créatures. humaines se sont
définitivement distribué leurs rôles dans
l'affreuse pièce ,qui. allait se jouer entre lui,
le Meurtrier, et; elle,' la Victime.
De la nuit qui. a 'suivi -la nuit, sanglante
nous avons un double récit, deux témoi-
gnages qui concordent:: les renseignements
fournis par la%ervante, la .confession arra-
chée à l'assassin- lui-même.
Il dit que, comme à rdrdihaire,-il couchait
dans une chambre du rez-de-chaussée qui,
sàns porte, ouvre dans la cuisine. Au pied
de son lit, il avait déposé le petit fagot: et
la hachette. Ainsi il- était tout prêt a allumer
le feu, dès son réveil matinal.
Il ne peut pas préciser s'il dormait ou
s'il était éveillé. Il dit:
J'avais les yeux tout ouverts.
Et, dans un second interrogatoire
Je me reposais bien.
Il. pouvait être trois heures et demie du
matin. Ce n'est pas encore l'aube, ce n'est
plus tout à fait la nuit. Soudain, Noël a cru
entendre des pas, -des pas légers, furtifs. Il
a rejeté ses; draps. Il est monté debout sur
son lit: A travers i'œil-de-bceuf 'qui éclairait
le réduit où il couche, il a regardé dans le
jardin- Il n'a rien- distingué. de ce côté-là.
Mais le bruit se rapprochait..Il venait du
côté de la maison, dans lecorridor.
Vous vous rappelez les -.termes de l'inter-
rogatoire qui, tout à- l'heure,- vous- à ëté lu ?
Noël a dit
J'ai compris ce que j'avais faire.
J'ai sauté du lit. J'me suis armé de ma
hachette. -Et, à ce moment-là, quelqu'un
est* entré.
Qui? "̃
Vous l'avez aperçue, la pauvre femme, a
tràders les bégayements de ce malheureux.
Elle avait les pieds nus, elle était dans sa
robe de nuit, elle était coiffée de son petit
bonnet blanc. elle venait à lui, les yeux
grands ouvertes, les. mains grandes ouver-
tes. Elle avait l'air de lui demander grâce.
Alors, lui, il a fait trois pas vers elle et il a
levé la hachette.
Pourquoi Ta-t-il tuée ? Oui Je vous le
demande ? Pourquoi ?
Il ne la haïssait pas. Peut-être- il l'aimait,
à sa façon, du fond de son âme obscure.
Il ne l'a pas volée. Il n'a même pas songé
à' s'enfuir
Ah messieurs, penchez vers moi vos tê-
tes* prêtez l'oreille, afin que je puisse dire
la chose, tout bas, très bas' afin que vous
seuls vous. m'entendiez, vous, messieurs du
jury, qui avez le pouvoir de faire tomber
cette'tête.
.Il l'a tuée pour lui obéit.
Hugues Le Roux.
Les Petiis Salons
Espagne, Maroc, Japon. (M. Humphrey
Moôre.)
Un voyage, presque! une vie. Un effort sin-
cère, dont le plus précieux témoignage est,
parmi d'aimables souvenirs espagnols et maro-
cains, une suite de^ tableautins japonais qui
nous racontent le vieux pays des Nippons,
avant la' civilisation, il y a vingt-cinq ans.
Près de ces notations scrupuleuses, de par-
vis sacrés, d'escaliers géants, de flores stupé-
fiantes,'de tourelles, de décors familiers, de
costumes et de types indigènes, force est bien
d'absoudre le .pinceau patient de M. Hum-
phrey Moore, qui, attaché au détail' ét au do-
cument, risqua la sécheresse en; s'obstinant
ne rien oublier. Comment blâmer "un homme
qui, parti si loin pour observer, en peintre,
une société presque inconnue alors aux Orien-
taux, n'a pas en/ devoir autrement faire, au
moment où elle allait disparaître à jamais-
car tout cela est détruit par le. progrès.= que
dç nous en redire trait par. trait, point par
point, les éléments décoratifs? S'il avait, sur
ce thème,, bâti de larges synthèses, coups
de brosse, par taches sommaires, peut-être
aurions-nous été intéressés par des mérites
différents, par des impressions plus amples
nous aurions certainement Jeté moins instruits
que par ces méticuleux chapitres d'histoire au
compte-goutte.
La loupe en main, ces panneaux, si pitto-
resques et si nuancés, s'enrichiront -pour vous
d'une lumière multipliée par la jolie fraî-
cheur des tons, où se -,préciseront une mul-
titude de détails inattendus, dont chacun ra-
conte, en toute vérité, la, yie.î et l'âme de
l'Extrême-Orient, il y a un, quart de siècle.
PASCAL. EORTHUNY.
EST-CE UN CRIME?
Le garde champêtre -d'Arpaj on a repêché
dans l'Orge, au lieudit, les Prés-Mareille, le
cadavre d'un inconnu âgé d'unecinguantaine
d'années et portant A la tête une profonde
blessure. La gendarmerie a été prévenue. Les
résultats de la première enquête donnent à
penser que le défunt est un rentier de Corbeil,
mystérieusement disparu il y a un mois. S'est-
il suicidé ? L'a-t-on assassiné ? Il est impossi-
ble de se prononcer avant l'autopsie et les
constatations' médico-légales.
GRAND PRIX]!
Entrées 337.915 fr. -Pari, mutuel L696295 fr.
• Gagner le Grand Prix de Paris, c'est.le
Beau rêve que font à leurs débuts sur le
turf presque tous les-nouveaux propriétai-
res mais que de déceptions ménagent à
ceux qui ne sont pas cuirassés' de patience
et de philosophie les hasards des course
»VoM plusieurs .années déjà que M. W.-K.
Vanderbiy fait courir sur les hippodromes
français, est presque de suite il a usé sans
compter, pour créer une grande écurie de
courses et un grand élevage, des ressources
de -son immense fortune. Le sport hippique
avait fait sa- conquête et avait recruté en
lui'un fervent adepte que ne devaient pas
décourager les premiers insuccès.
Malgré les déboires du début il a
eu cependant déjà Maintenon M. Vander-
bÛ\a persévéré, et c'est le prix de cette per-
sévérance qu'il a reçu hier, où il a gagné le
trophée tant envié vers lequel se tendent
bien des mains et qui échappe pourtant le
plus souvent ceux qui croyaient avoir tout
fâit pour le conquérir.
Le Grand Prix de 1908' marquera une daté
dans l'évolution des courses en France.
Créé en 1863 et doté alors d'une allocation
de 100,000 francs, le Grand Prix de Paris
paraissait a cette époque une épreuve fas-
tueuse. Nul ne prévoyait, il y a quarante-
cinq ans, la vogue que devaient acquérir les
courses de chevaux, vogue qui, après un lé-
ger temps d'ai'rêt provoqué par la guerre
de. 1870; a toujours été en croissant depuis
plus de trente ans. Emportée par le succès,
la Société d'encouragement doublait, en
1892, le montant du Grand Prix. Il fallait
mieux faire encore, et, cette année, c'est le
Grand Prix de 3ÛQ,000r francs, couru pour la
première fois, que M, Vanderbilt gagné, et
ce Grand Prix dépasse en réalité, par suite
de la part que le gagnant touche sur les en-
trées, 363,000 francs. C'est la plus riche
épreuve du monde entier.
Mais, certes, dans le plaisir du vainqueur
d'hier entre pour peu de chose le total de la
somme qui va être portée à son actif sur les
registres de lé. Société d'encouragement.
Avoir vu ses coupleurs les premières au po-
teaú, après une course émouvante au possi-
ble, avoir entendu acclamer leur victoire
par les milliers et les milliers de spectateurs
quiassistaient à,ce succès et même par ceux
qu'il lésait pourtant immédiatement dans
leurs intérêts, voilà ce que n'oubliera plus
jamais le -milliardaire américain, qui a
goûté -ainsi, en cette minute, une des plus
belles joies de sa .vie heureuse, à laquelle la
fortune réservait ce sourire après tant d'au-
tres. ̃ ,̃̃̃ :••̃
DIX-HUIT CONCURRENTS
Si le Grand Prix de 1908 fut plus riche-
ment doté que ses précédents, il fut égale-
ment disputé par un nombre de concurrents
encore inconnu. Et, pourtant, une absten-
tion, in extremis s'est produite, celle du prin-
cipal concurrent d'outre-Manche, Mountain
Apple, qu'une angine déclarée dans la nuit
de samedi à dimanche'a empêché de pren-
dre part la course.
Dix-huit concurrents cependant se sont
mis en ligne et la course qu'ils ont fournie
a été magnifique, digne du public innombra-
ble qui était venu pour y assister et qui,
bien avant la; première course, se pressait
déjà sur' l'hippodrome, arrivant, arrivant
toujours jusqu'à l'heure fixée pour l'épreuve
sensationnelle.
Le, président de la République, répondant
à, l'invitation que lui avaient faite le prési-
dent et' les commissaires de la Société d'en-
couragement, s'est fait conduire à Long-
champ dans la calèche attelée à la daumont
et. précédée du piqueur de la présidence,
que les' Parisiens sont accoutumés de voir
en pareille circonstance. Mme. Mlle Falliè-
rês et M. J. Lanes accompagnaient M. Fal-
lièrès dans la calèche qui est entrée au pe-
sage avant la course précédant le Grand
Prix, et, décrivant une courbe savante, que
dessinait par avance d'ailleurs une double
haie de gardes républicains, est allée s'ar-
rêter au pied dé l'escalier de la tribune offi-
cielle. t&, le prince d'Arenberg, président
de la Société d'encouragement, et les com-
missaires de la société attendaient M. Fal-
lièr es pour le saluer.
LA TRIBUNE PRESIDENTIELLE
Dans la tribune, où de nombreuses per-
sonnalités politiques et diplomatiques étaient
groupées autour de lui, le présidents de la
République a vu courir le prix Castries,
présenter à M. Vanderbilt pour le féliciter
de son beau succès puis, :il s'est retiré,
avant que l'armée des voitures remportant
à Paris le Tout-Paris qui était venu Nà Long-
champ eut envahi les allées du bois.
Mais racontons le Grand Prix par le dé-
tail, et tout d'abord la grande faveur de
Médéah, que ne devait pas justifier la pou-
liche de M. Edmond Blanc la confiance
accordée à Quintette par. de nombreux
sportsmeri, confiance mal placée également.
L'écurie Camille Blanc avait aussi bien des
partisans, puis Sauge Pourprée, bien qu'une
poche d'eau inquiétante gonflât sa cuisse
gauche. Cette poche devait -crever au, mo-
ment du défilé et ne pas empêcher la pou-
liche de faire une course remarquable.
Les représentants Vanderbilf, Northeàst
et Gambaiseuil, ne manquaient pas non plus
d'amateurs, sans qu'on sut pourtant lequel
des deux choisir. Enfin, Souvigny était le
concurrent le plus pris parmi les autres qui
tous étaient des extrêmes outsiders, môme
les deux champions- anglais, Saint Magnus
et' Sir Archibald.
Le défilé s'accomplissait selon les règles
puis, après le canter traditionnel, les che-
vaux se rangeaient derrière les rubans de
la machine. Quelques-uns y montraient fort
peu de docilité, parmi lesquels l'un des an-
glais, Saint Magnus, Friand et Coutras les
autres étaient relativement très sages. Deux
fois, pourtant, les rubans étaient brisés
mais le starter, M. Descordes, qui, pour la
première fois, donnait un départ de Grand
Prix, mettait un point d'honneur fort com-
préhensible à ce qu'il fut parfait, et vrai-
ment le signal qui a mis le peloton en mar-
che approchait de la perfection.
LA COURSE
Valda, Weber II, Conquistador, Friand,
Sir Archibald, Médéah et les deux Vander-
bilt ont été les premiers jusqu'au moulin.
Valda et Friand ont ensuite accéléré l'al-
lure. Conquistador, Sir Archibald,Weber II,
•Médéah, Northeast et Gambaiseuil les sui-
vaient néanmoins de près. Puis on a vu suc-
cessivement faiblir les leaders, pendant que.
avant l'entrée de la ligne droite, se rappro-
ohaient ensemble Quintette, Sauge Pour-
prée, Grill Room, Médéah mais celle-ci,
assez mal engagée du côté de la corde, ne
pouvait, au milieu des chevaux qui rétro-
gradaient, se faire jour, ou peut-être n'avait-
elle plus assez de ressources pour passer
quand elle a eu le chemin libre. Les deux
poulains de M. Vanderbilt s'étaient trouvés
les premiers un peu après le tournant final.
Avec beaucoup de décision, J. Childs, le ca-
valier de Northeast, poussait alors son pou-
lain et en quelques foulées il le détachait
d'abord de son camarade Gambaiseuil, puis
il le mettait à peu près hors d'atteinte. Der-
rière lui, bientôt, tous étaient réglés, tous
sauf cependant Sauge Pourprée et Souvi-
gny, qui, sortant presque ensemble du lot
des battus, se mettaient à la poursuite de
Northeast après avoir dépassé Gambaiseuil.
Mais J. Childs courait vers le poteau, et ni
Sauge Pourprée, ni encore moins Souvigny,
malgré l'effort superbe qu'ils donnaient, ne
pouvaient le rejoindre.
Northeast avait gagné. Sauge Pourprée
terminait bonne seconde, prouvant ainsi
qu'elle eut pu, sinon dû, gagner le prix de
Diane, et Souvigny, prenant la troisième
place, justifiait de la sorte en partie la con-
fiance que son écurie avait en lui.
Le quatrième était Gambaiseuil, devant
Sinaï, Quintette et Conquistador, les autres
n'insistant plus.
Les deux premiers, Northeast et Sauge
Pourprée, sontl'un et l'autre issus de Perth,
l'étalon de M. Caillault, vainqueur du grand
prix de 1899, dont là descendance gagne
brillamment sa première grande épreuve, et
l'éleveur du haras de Nonant-le-Pin a dû
être particulièrement sensible à ce double
succès.
Sans chercher maintenant à tirer du résul-
tat d'hier des conclusions que pourraient
contredire de prochaines courses, il est ce-
pendant permis de dire que Northeast a
montré dans cette épreuve, menée à un train
particulièrement sévère, de belles qualités
d'endurance, qui lui assureront encore do
fructueuses victoires, et que Sauge Pourprée
a repris nettement devant toutes les femelles
de sa génération, le premier rang que lui
assignaient ses performances de l'an passé.
Terminons par des chiffres un peu infé-
rieurs à ceux de 1907, en raison du temps
un peu menaçant du début de l'après-midi,
.mais très brillant cependant. Aux entrées,
337,915 francs; au mutuel, 4,415,840 francs,
dont 1,696,295 francs pour le seul grand prix.
A. Thamin.
(Voir en cinquième page les autres courses
courues hier, et le programme pour aujour-
d'hui.)
THÉflTRES^&JOIÏGH{TS
ÊNDISORÉTÊONS GOMMUHÈOUÉS
Le théâtre de la Nature de Champigny-la-
Bataille reprenait hier la série de ses repré-
sentations estivales, sous la direction de M.
Albert Darmont. Le spectacle se composait
de Jacques Bonhomie, drame en quatre ac-
tes, dont l'auteur, qui signe Jean Malus,
n'est autre que M. A. Maujan, sous-secré-
taire d'Etat au ministère de l'intérieur.
D'action rapide, d'inspiration généreuse,
d'un beau souffle républicain, d'une grande
portée sociale, la pièce a soulevé les applau-
dissements des nombreux spectateurs qui
ont fêté également les interprètes convain-
cus de l'oeuvre MM. Henry Krauss, Per-
rin, Froment, Olin, Jean Hervé Mmes Bar-
bier. Marbeau et Leprince.
Ce soir
A l'Opéra-Comique, représentation popu-
laire à prix réduits, avec location Mignon
(Mmes B. Lamare, Guionie, MM. Francell,
Vieuille)
Au théâtre du Vaudeville, première de Pe-
ter Pan ou le Petit garçon qui ne votrtait pas
grandir, pièce en cinq actes, de M. J.-M. Bar-
rie, jouée par la troupe anglaise de M. Char-
les Fedhman ,avec Misses Pauline Chase,
Madge Murray, Hilda Trevelyn MM. Mat-
thews, George Hersee, Herbert Hallom, etc.
Au théâtre des Arts, à huit heures et de-
mie, répétition générale donnée par le théâtre
d'Action française, la Princesse de Clèvcs,
comédie en trois actes et un épilogue. de M.
Jules Lemaître.
L'Opéra commence les études du Crépus-
cnte des Dieux, que chanteront M. Van Dyck
(Siegfried), Delmas (Hagen) Mmes Litvinne
(Brunhilde), Hatto (Gutrune), Paquot d'Assy
(Valtiaute). M. Henri Rabaud dirigera les-ré·
pétitions et l'orchestre.
D'autre part, la mise à, la scène de Sadko,
de Rimsky-Korsakow, a. été décidée. M. Dell-
nesen traduira le livret. M. Raoul Pugno sur-
veillera la mise au point musicale.
Ce soir, à' l'AlcâKir, 'dernière représentation de
TamiTia..
COMMUNIQUÉS DELA
VIE MONDAINE
MARIAGES :̃:
On annonce le prochain mariage de
M. Robert de Louvencourt, fils du comte et de la
comtesse, née de Becciulncourt, avec Mlle Jeanne
d'Audlffret-Pasquier, fille de la marquise, née de
Largentaye,
M. Jean Marucheau de Chanaud, fils du docteur
en médecine, avec Mlle Berthe du Merle, ftlle du
feu comte;
M. Raymond de Castellane-Morand, fils, de Mme,
néi de Terrebasse, avec Mlle Martha Bachofen;
M. Antoine Sàlntpierre, fils de l'ancien receveur
des finances, avec Mlle Julie Lancereaux, fille de
l'ancien présldè-nt de l'Académie de médecine;
M. Ernest Vivant, docteur en médecine, avec Mlle
Suzanne de Cornols, fille du rafdneur;
M. Henri Lemanissier, avocat à la cour, avec Mlle
Marthe Deligne, fllle du directeur du cabinet du
ministre de lajustice;'
M. Paul Mapny, préfet honoraire, directeur des
affaires départementales à la préfecture de la Seine,
avec Mme Henriette Staff;
M. Raoul Jacauemler, rédacteur au ministère de
l'instruction publique, avec Mile Germaine Pinel-
Maisonneuve, fille de l'artiste peintre;
M. Jacques Gallimard, élève à l'Ecole centrale
des arts, et manufactures, als de l'architecte, avec
Mlle Léonle Pigeory. fille de l'associé d'agent de
change;
M. Jean Bertot, architecte, avec Mlle Anaïs Gudin.
DEUIL'
Les obsèques de M. Salomon Bernheim
auront lieu demain mardi. On se réunira à
deux heures, boulevard Diderot, 27 bis, pour
se rendre au Père-Lachaise, où se fera l'in-
cinération. Ni fleurs ni couronnes. De la part
des familles Salomon Bernheim, veuve A.
Bloch, Richard Bloch, Mayer Lévy, Gustave
Gompel, Sylvain Lévi et Raoul Bloch.
Anémie profonde,
Guérison rapide.
Enoore un suocès pour les pilules Pink
Mlle Marie Beaumard, de Cholet, a fait
l'étonnement de toutes les personnes de son
entourage. Profondément anémique il y a
quelques semaines encore, faible à ne plus
pouvoir tenir sur ses jambes, elle se montre
maintenant avec une mine réjouie, elle va,
vient, travaille sans fatigue et est en par-
faite santé.
Mlle Marie Beaumard
« Les pilules Pink ont eu un effets mer-
veilleux, écrit-elle, et je leur dois de me
bien .porter actuellement après avoir été
très malade. Depuis longtemps, j'étais ané-
mique et, malgré de bons soins, je ne par-
venais pas à me rétablir. Je ne tenais plus
sur mes jambes, je ne pouvais plus faire
même un petit ouvrage de ménage, et je
passais toutes mes journées assise. J'étàas
très pâle et j'avais toujours froid. Il fallait
que mes parents se fâchent pour me faire
manger. Je maigrissais et il semblait que
ma peau, aux oreilles et aux mains, était
devenue transparente. Je ne dormais pres-
que plus enfin et l'insomnie avait achevé
mon épuisement. On m'a tant conseillé les
pilules Pink et j'avais été si désappointée
par les autres traitements que j'ai voulu
faire une tentative avec ces pilules, dont
tout le monde dit tant de bien. Elles ont eu,
je suis heureuse de le dire, un effet surpre-
nant, puisque, après les avoir prises pen-
dant 5 semaines, tout le monde me disait
que j'avais déjà beaucoup changé. Mes cou-
leurs sont en effet revenues très vite.; mes
lèvres sont devenues rouges, la pâleur du
visage a disparu. Je me suis senti de l'ap-
pétit, j-ai bien mangé, j'ai retrouvé mes for-
ces et ie nie suis mise à engraisser. Je tra-
vaille maintenant, car je ne me sens plus
aucune fatigue. »
Mlle Marie Beaumard habite chez ses pa-
rents, à Cholet (Maine-et-Loire), boulevard
Guichouteau.
Pauvres anémiques, pauvres jeunes filles
au teint pâle, à la 'démarche languissante,
nous pouvons vous guérir et vous redonner
cette bonne mine de vos camarades bien
portantes que vous enviez tant. Nous met-
tons sous vos yeux le cas de Mlle Beaumard
et nous vous disons Si les pilules Pink lui
ont redonné la santé, il n'y a pas de' raison
pour qu'elles ne -vous la rendent pas aussi.
Les pilules Pink ont guéri d'innombrables
cas d'anémie, chlorose, faiblesse générale,
maux d'estomac,migraines, névralgies, scia-
tique, rhumatismes, neurasthénie. Elles
sont aussi bonnes pour les hommes que
pour les femmes. On les trouve dans toutes
les pharmacies.et au dépôt, pharmacie Ga-
blin,. 23, rue Ballu, Paris. Fr. 3.50 la boite,
fr. 17.50 les 6 bottes, franco.
Rentes
Viagères
Un capital de 10,000 francs placé .en va»
leurs de tout repos donne à peine un revenu
de 300 fr. Pour ce même capital, employé
en RENTES VIAGERES, la Compagnie d'As»
surànces Générales sur la Vie verse
A soixante ans, 847 fr.
A soixante-dix ans, 1,198 fr.
A quatre-vingts ans, 1,459 fr.
(Arrérages payables par semestre).
La Compagnie d'Assurances Générales su»
la Vie (Entreprise privée assujettie au con«'
trôle de l'Etat), la plus ancienne des Compas
gnies françaises, paie annuellement plus de?
46 millions d'arrérages, soit à elle seule "à
peu près autant que toutes Compagnies, fran-»
çaises réunies son fonds de garantie est da
840 millions (entièrement réadfsés) et dé-»
passe de 250 millions celui de toute autre
Compagnie française.
Envoi gratuit de notices et tarifs sur de»
mande, adressée soit au siège social de 1?
Compagnie, 87, rue de Richelieu, Paris,
soit à l'un de ses représentants dans lés
départements.
A LIRE
PAR CEUX QUI SOUFFRENT
DE L'ESTOMAC
Lyon, le 5 févrter 1897. « J'éprouvais
fréquemment den-rapports aigres de l'esto»
mac, écrit Mme Bompard, charcutière à
Lyon. J'avais des envies de vomir après les
repas et, parfois, une impression de feu dans
la poitrine. Je me sentais l'estomac plein dff
glaires et de bile. J'avais la langue chargée,,
la bouche pâteuse, mal à la tête, et un pro-
fond dégoût des
iliments. J'avai9
essayé la magnée
sie, les amers,
l'eau de rhubari
be mais rien ne
m'avait fait. dit
bien.
» Un jour, mon
mari me fit pren-
dre du Charbo.ii
de Belloc en pou-
dre, dont il avait
acheté un flacon
(*Kû7 lA- T\V»OT«TYIÔ
cien. J'en pris deux cuillerées à bouche. a près
chaque repas. Je sentis, dès les .premières
doses, une sensation agréable dans l'esto«
mac. Deux jours après, j'étais déjà ,bien
mieux. Les rots aigres et si désagréables
avaient disparu. Rapidement, je repris Tap«
pétit et du plaisir à manger. Au bout de huit
jours, j'avais retrouvé ma bonne sâgnté.: et,
depuis ce moment, je me porte très bien.
Signé Fannie Martin, femme Boràpard.
L'usage du Charbon de Belloc, à, la dose
de 2 à 3 cuillerées à bouche après chaque re-
pas, suffit, en effet, pour guérir en quelques
jours les maux d'estomac même les plus an.
ciens et les plus rebelles à tout autre remède.
Il produit une sensation agréable dans-
l'estomac, donne de l'appétit, accélère la di«
gestion et fait disparaître la constipation. H
est souverain contre les pesanteurs d'esto-
mac après les repas, les migraines résultant
de mauvaises digestions, lés aigreurs, les
renvois et.toutes les affections nerveuses da,
l'estomac et des intestins.
Le Charbon de Belloc ne peut faire que dut
bien et jamais aucun mal, quelle que soit lai
dose qu'on prenne. On le trouve dans toutes
les pharmacies. Prix du flacon 2 francs,
Préparation, 19, rue Jacob, Paris.
On a voulu faire, des. imitations du Char^
bon de Belloc, mais elles sont inefficaces, et'
ne guérissent pas parce qu'elles sont mai
préparées. Pour éviter toute erreur, bien re»
garder si l'étiquette du flacon porte le nonx
de Belloc.
P.-S. Les personnes qui ne peuvent)
s'habituer à avaler de la poudre de Charbon,'
pourront remplacer son usage par celui déa
Pastilles de Belloc, en prenant 2 ou 3 pas-
tilles après chaque repas et toutes lës fois
que la douleur se manifeste. Elles obtien-
dront les mêmes effets salutaires et une gué.
rison aussi certaine. Ces pastilles ne con-
tiennent que du Charbon pur. Il suffit de lés
mettre dans la bouche, où elles se délitent
d'elles-mêmes, et d'avaler la salive. Prix de
la boite 1 fr. 50.
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(Vosgm) EAU la plus RADIO.ACT1VE de FRANCE»
BULLETIN DU TRAVAIL:
At'JOt'RO'HLI, A LA BOURSE DU TRAVAIL. Grand*
salle, matin fumistes: salle Bondy, soir diaman-
taires;, salle des conférences, soir travaJUtlirs' du
gaz (conseil); salle du bas (côté droit), soir ma-
démolisseurs; sa,lles des commissions, l" étage, ,ma«
tin et après-midi céifleurs (ouvriers chômeurs); 2*
étage, soir non gradés de l'Assistance publique; 3*-
étage, matin et après-midi fumistes.
FEUILLETON DU « MATIN Il
DU 15 JUIN 1908
Grapd Romap Ipédit
LÉON MALICBT
DEUXIEME PARTIE
Les Epaves
m
A L'AVENTURE
{suite)
Le mot gendarme lui avait fait dresser
l'oreille, il dit, stupéfait
Vous avez donc fait un sale coup ?
Je n'ai rien fait, mais la patronne ne
veut plus de moi, et elle m'a prévenue que
cé soir je serais reconduite à l'hospice, com-
prenez-eous
Non.
Elle se tordait les mains, gémissait
Seigneur, que vais-je devenir Vous ne
comprenez pas, c'est pourtant bien simple,
mon Dieu Vous ne savez pas ce que c'est
que l'Assistance publique.
Il tressaillit.
Si, si, j'ai eu des tas de copains qu'on
ramassait et qu'on emmenait là, comme des
chiens à la fourrière. Quand 'étais petit, c'é-
tait mon cauchemar, mais j ai toujours su
glisser entre les pattes des flics.
Eh bien je suis une fille de l'Assistan-
Traduction et reproduction formellement inter-
ce on peut me reprendre et m'enfermer pen-
dant des années encore.
Toutes les vieilles terreurs et les vieilles
haines de Quart-de-Brie se réveillaient. il
comprit, parce qu'il avait souvent éprouvé
les mêmes angoisses, toutes les transes de
la jeune fille il eut tout de suite, pour cette
malheureuse qu'on pourchassait, comme on
l'avait traqué lui-même, une immense pitié
et une profonde compassion et il répandit
-Soyez tranquille, les cognes ne vous
tiennent pas encore, j'ai!, pour les dépister,
plus d'un tour dans «mon sac, mais il nous
faut partir tout de suite.
Oui, c'est cela, allons-nous en, car je
tremble ici. Où allez-vous me conduire ?
Où vous voudrez, je ne suis pas embar-
rassé;, je connais les routes. «•"̃-̃
Elle pensa à Pinsonnet et demanda
Puisque cela vous est égal, je voudrais
aller Paris.
Quart-de-Brie se gratta la tête.
Cela m'est égal, mais j'aimerais mieux
ailleurs, car j'ai idée que c'est dans cette
direction qu'on va d'abord -vous chercher.
Elle soupira..
Soit, le mëconflè à vous, mais encore
une fois, partons .vite, en ne me. voyant pas
rentrer on doit s'inquiéter au Gèrbilloii,
peut-être a-t-oii déjà prévenu la police.
Mon avis est aussi que nous n'avons
pas de temps à perdre.
Il ramassa son paquet de hardes, prit son
bâton, éparpilla d-un coup de pied les brai-
ses de son feu, sourit.
Les préparatifs ne sont pas longs, ce
ne sont pas vos bagages. qui nous embar-
rasseront, allons-y.
Ils avaient déjà fait quelques pas, il l'ar-
rêta. •; •-̃ ̃•
Attendez. Donnez-moi donc. votre
mouchoir, par exemple.'
Elle le lui tendit sans comprendre, il .cou-
rut jusqu'à l'étang, revint, lui expliqua.
Maintenant, nous n'avons plus qu'à al-
longer le pas. On va chercher après vous,
on trouvera votre mouchoir là-bas, on ver-
ra là glissade sur le talus, on croira'que
voua êtes dans la mare et d'abord on ne
cherchera pas plus loin. Si peu de temps
qu'on mette pour la fouiller, ce sera tou-
jours cela de gagné et si nous pouvons mar-
cher toute la nuit, nous serons loin avant
qu'on ait même songé à nous poursuivre.
Il parlait ainsi tout en. marchant, mais So-
lange ne l'écoutait pas, ne lui répondait pas.
Pans:la nuit qui tombait, elle s'en allait,
horriblement triste. Elle se rappelait les
heures ;si douces des troublantes soirées où
elle se blottissait sur la poitrine de Pinson-
net, noyait ses yeux dans les siens, défail-
lait sous ses caresses. Et puis, cette fuite à
l'aventure, sous la conduite d'un vagabond
qu'elle ne connaissait pas, l'angoissait aussi
et un immense besoin de pleurer gonflait sa
poitrine, lui coupait la respiration.
Malgré tous ses efforts pour suivre Quart-
de-Brie,, dont le verbiage l'étourdissait, elle
n'y arrivait plus. Toutes les fatigues et tou-
tes lès émotions de cette journée l'avaient
brisée, et bientôt elle s'arrêta, elle ne pou-
vait aller plus loin. Pendant plus d'une de-
mi-heure, Quart-de-Brie la _soutmt, la porta
presque, et lorsqu'ils furent arrivés près
d'un'petit bois qu'il connaissait, il défit son
paquet. étendit ses hardes à terre. Et sur ce
masse, s'anéantit tout de suite'dans un une
meil lourd et profond.
Toute la nuit. Quart-'de-Brie veilla, ac-
croupi près d'elle, un sentiment étrange et
très tendre, inconnu jusqu'à ce jour. péné-
trait en lui. Il éprouvait une sorte d'orgueil
à se' dire que lui, le chemineau, le vagabond
sans asile avait sauvé cette jeune fille,
qu'elle était sous sa protection, et il lui était
très doux de penser que justement parce
qu'elle lui devait la vie, il devait être, lui,
son esclave soufis, dëvait se plier h tou-
tes ses. volontés, subir tous ses caprices, lui
épargner tous les chagrins.
Au matin, ils se remirent en route et ils
marchèrent tous les jours, faisant plus ou
moins de chemin, selon que le temps était
plus ou moins beau. Comme ils n'avaient
pas été inquiétés, ils allaient avec plus de
confiance, ne craignaient plus de s'arrêter
une journée ou deux, lorsqu'il plaisait à So-
lange de se reposer. Elle ne lui avait dit
que son prénom, et il l'appelait Solange Ri-
sette, parce que, plusieurs fois, par ses pi-
treries, il était parvenu à la faire sourire,
et ces rares sourires plongeaient le pauvre
chemineau. dans le ravissement. Il s'était
attaché à elle, comme le chien perdu s'atta-
che au maître qui passe elle était devenu
la senle raison de sa vie jusqu'ici sans but.
C'était lui qui se chargeait de procu-
rer la nourriture de chaque jour jamais
Solange ne s'en inquiétait, et il faisait des
prodiges pour lui rapporter toujours plus
qu'il ne lui était nécessaire, heureux lorsque
la vente d'un panier qu'il avait tressé la
veille lui permettait d'acheter une friandise
qu'elle acceptait avec dédain.
Ils avaient traversé ainsi une partie du
centre ils étaient dans le Berri, et, un ma-
tin, Quart-de-Brie, tout joyeux, avait quitté
la jeune fille pour aller essayer de vendre à
Saint-Marin, le village qu'on apercevait der-
rière les grands arbres du bois, un lièvre
qu'il avait eu la chance de prendre la nuit.
Elle l'attendait assise au bord de la Creu-
se, la tête dans les mains, les yeux fixés sur
la longue route sans fin, comme si elle avait
cherché à retrouver, au bout de tant de che-
min parcouru, son rêve d'amour.
Soudain son attention fut attirée par une
voiture qui venait vers elle. Bientôt, elle dis-
tingua dans un élégant tonneau le jeune
homme qui conduisait il allait arriver près
d'elle quand il arrêta, sauta à terre, courut
à une jeune fille qui venait de sortir du bois,
s'exclama joyeusement
Bonjour, Francine 1
A la façon dont ils souriaient en se regar-
dant, Solange reconnut deux amoureux, et
ses lèvres se tirèrent, elle eut au cœur un
pincement douloureux.
Puis, comme ils passaient devant elle, len-
tement, l'un près de l'autre, elle les dévisa-
gea de cet air insolent qui avait jadis le don
d'exaspérer Jouin.
La jeune fille frissonna, murmura
Oü! Guy, comme elle nous regarde d'un
air méchant, cette femme
Le jeune homme sourit.
Voilà ma petite Francine qui a'peur
d'une mendiante.
Et il se retourna, se fouilla, jeta quelques
sous à la volée.
Ce geste frappa Solange comme un. souf-
flet. elle se dressa toute pàle,. tremblante,
de la haine plein les yeux.
Elle regardait, immobile, comme pétrifiée
par l'outrage qu'elle venait de recevoir, ces
jeunes gens qui s'éloignaient, insouciants
dans leur bonheur. Et lorsqu'ils eurent dis-
paru au tournant de la route, elle eut un
Ah vous me paierez cela tous les deux,
tous les deux
Puis elle se laissa retomber sur le talus
du chemin, et elle eut une crise de larmes.
Sous l'affront qu'elle venait de subir, tout
son orgueil, cet orgueil natif qui la faisait,
enfant, supporter sans pleurer les coups des
Jouin, tout cet orgueil qui était en elle se
révoltait. Elle aurait voulu tenir ces jeunes
gens et les déchirer, elle aurait voulu que
Quart-de-Brie soit là, elle lui aurait com-
mandé de les tuer et il aurait obéi.
Peu à peu, ses larmes cessèrent de couler,
mais ses yeux conservèrent jusqu'au retour
du chemineau leur expression mauvaise et
haineuse.
Il tarda du reste à revenir, Quart-de-Brie
il lui avait dit qu'il ne serait que très peu de
temps partir et il était près de midi quand
Solange l'aperçut au loin sur la. route.
Il se pressait, il arriva essoufflé, et il remar-
qua tout de suite son air sombre, s'excusa
Faut pas m'en vouloir si j'ai été plus
longtemps que je ne pensais, mais c'est pas
commode dans les villages de vendre un lièvre
Elle ne répondit pas, il tournait autour
d'elle, expliquait
•– On ne sait à qui s'adresser, les pauvres
n'achètent pas de gibier, ils ne mangent
que celui qu'ils prennent, les riches vous
mettent souvent à la porte comme un vo-
leur. Ce n'est pas facile, j'ai frappé à plus
de dix portes, et puis je n'ai pas eu de
chance, j'avais fini par le vendre à un au-
bergiste, pas cher, trois francs il en va-
lait plus de six,- quand tout a coup il entre
dans l'auberge, je ne sais quoi faire, ua
jeune homme, une espèce de châtelain qui
arrivait en voiture.
Elle releva la tête, l'interrompit ,i-
Un grand jeune homme blond ?
Je crois que oui. Et il se met à m'at.
traper.
Avec une jeune fille, blonde ausdi ?
C'est bien possible je crois en effet
avoir vu une jeune fille près de sa voiture,
et il se mit il crier « En voilà encore un.que
tu m'as volé, hein Ils ne m'en laisseront;
pas, ma parole » Moi, je riais Com-
ment savez-vous qu'il vient. de ctiez vous
Vous les marquez donc vos lièvres ? Alors
il s'est mis eu colère, et il m'en a dit, ah
il m'en a dit Puis il a appelé un bonhomme
qui passait « Tiens, Permet,, en voilà un
que je te recommande. » Ce Périnet est sans
doute son garde. Il répondit « Ce sont les
gendarmes qui devraient ramasser cette
vermine-là. Voyez-vous, monsieur Guy,
cela ne nous est pas facile. » ̃]
Solange se leva triomphante.: '̃
Monsieur Guy Ah l je savais bien que
c'était lui
Qui, lui ?
C'est bon, continue,
C'est tout. L'aubergiste, qui était en*
nuyé, voulait me rendre le lièvre mais,
comme j'avais empoché mes ift»* .îrajics,
je suis parti.
Et où demeure-t-il ce monsieur Guv- V
La-bas, dans un petit château, à cinÇ
minutes du village. Et je crois que ce que
nous avons de mieux à faire, vois-tu, So-
lange, c'est de filer après déjeuner. Nous
sommes brûlés dans ce villages, nous n'a-
vons plus qu'à y mourir de faim.
Rien, tu peux même partir tout de
suite moi, je reste.
Comment, tu restes Mais, moi aussi,
«lors seulement, pourquoi tiens-tu donc è
demeurer ici ?
Elle le regarda, ironique
Pour me venger, ̃̃̃̃
Te venger htais à qui en as-tu ?
A ce monsieur Guy et sa belle âmou».
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