Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1918-08-18
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 août 1918 18 août 1918
Description : 1918/08/18 (Numéro 15167). 1918/08/18 (Numéro 15167).
Description : Note : Ed. de Paris. Note : Ed. de Paris.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2008
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• 3
DERNIÈRE HEURE
La résistance allemande
L à Roye et à Lassigny
De notre envoyé spécial aocrédité aux armé»
(Front franva SI
août.
Au cours de la semaine qui vient de
's'écouler, tout l'effort de l'ennemi s'est
concentré sur la ligne Chaumes-Roye-Las-
aiguy, où il ne s'est maintenu qu'au prix
de gros sacrifices et en amenant constam-
ment de nouveaux renforts. Pourra-t-il
tenir longtemps encore sur cette position
dont les extrémités nord et sud sont cne-
pacées chaque jour davantage '?
Il continue la tactique adoptée dès le
lendemain de son offensive brisée, qui
est d'enrayer notre pression victorieuse
par tous les moyens en son pouvoir.
En défendant des points importants
comme Rove et Lassigny qui sont bourrés
de mitrailleuses et où des troupes de choc
se tiennent prêtes jour et nuit à contre-at-
taquer, le commandement allemand s'ef-
force de maintenir ses communications.
Il presse en même temps le passage de
son matériel et de ce qu'il voudrait sau-
ver de ses divisions morcelées.
Nos attaques ont été aussitôt suivies de
retours offensifs très énergiques auxquels
il noua a fallu faire face pour garder le
terrain conquis. Aux Loges et à Gury, la
lutte a été très dure. Vers le soir, l'ennemi
qui était menacé d'enveloppement, dé-
cida une attaque en forces pour se désa-
gat. Il attendit que la nuit fût tout à fait
venue pour lancer ses hommes à l'assaut
de nos retranchements.
Trots braves
Presque aussitôt un poste de télégra-
phistes fut entouré, puis dépassé. Deux sa-
peurs, Aimé Desse- et André Triorau l'oc-
cupaient. Ils étaient si bien dissimulés qui'
les fantassins ennemis qui fouillaient les
trous eC tàtaient les buissons de la pointe
de leurs baïonnettes passèrent vingt fois
près d'eux sans soupçonner leur pré-
sence.
Nous sommes pris, dit Desse.
Bah pas enoore, remarqua Triorau.
T'occupe pas de ces imbéciles. Le service
d'abord Fais le guet et ouvre l'œil.
Et pendant que Desse, le nez enioncé
dans la terre distinguait dans l'ombre les
silhouettes rapides des soldats qui cou-
raient courbés eu deux, Triorau, tranquil-
lement, téléphonait.
La nuit passa et l'aube les surprit dans
la même position. Desse guettant tou-
jours, un peu étourdi par le coup de pied
d'un homme qui avait buté sur son cràne
Triorau, le récepteur à l'oreille, télépho-
nant, assurant la liaison avec le corps
d'armée.
Leur tacne était terminée. Alors seule-
ment ils pensèrent à eux. Ils détruisirent
les appareils et rampèrent vers des bo-
quetaux que leur section venait d'attein-
dre. tls étaient sauvés!
Ailleurs, à peu près dans le même temps,
le soldat de première classe Jules-Albert
Duval regagnait sa compagnie avec deux
mitrailleuses dont il s'était emparé après
avoit tué les servants.
Albert Duval venait une fois de plus
de justifier sa réputation de bravoure et
do dévouement. Combattant en première
ligue, selon son habitude, il avait envolé
les mitrailleurs boches dans l'autre mon-
de, quand une main se crispa sur son
épaule. Son lieutenant, atteint d'une balle,
jûmba à son côté.
L'instant était critique. Le feu de bar-
rage ennemi était formidable et les mi-
trailleuses les prenaient pour cible.
porte. Albert Duval écarta la veste du
lieutenant, pansa la blessure, et. lui fai-
sant un rempart de son corps, attendit du
secours. Un quart d'heure passa. Age-
nouillé, soutenant le blessé, Duval ne se
releva que lorsqu'il vit l'officier sur ua
brancard; hors d'atteinte des mitrailleu-
ses qui tiraient toujours. Mais il remar-
qua qu'elles étaient moins nombreuses et
qu'elles avaient opéré un mouvement de
retraite. Alors, il ne voulut pas partir
sans aller chercher les siennes. Et au ris-
que de se faire tuer cent fois, ils les re-
tira de leurs trcus, les traina jusqu'à la
position qu'occupaient ses camarades et,
omme ils se battaient encore, il ramassa
un fusil et prit sa place parmi eux
E. de FLUQUIERES.
Les Américains s'emparent
d'un village dans les Vosges
Dans les Vosges, nos troupes, an cours
d'une attaque locale réussie, se sont entpa-
rées du village de Frapelle.
Hier, en Lorraine, un de nos aviateurs a
abattu utt appareil ennemi.
'Officiel américain.)
TOOT L'EFFORT AU FRONT OUEST
dit le général Marsh
Washington, 17 août.
Le général Marsh, chef d'état-major gé-
méral, a fait devant le comité militaire du
Sénat les déclarations suivantes
Les alliés ont demandé au gouvernement amé-
ricain de réaliser programme des transports
de troupes le plus étendu possible:, Notre devoir
était d'élargir notre programme et de recruter
des hommes. L'administration s'est préoccupé
réaliser m programme, tout en désorganisant le
mois possible les industries du pays. Le principe
adopté ptir ministère de la guerre est de met-
tre en France le pli^s grand nombre d'hommes
possible. C'est le seul moyen de raccourcir la
durée de la guerre.
Le préskient a déclaré que « la politi-
que militaire américaine serait doréna-
vant de concentrer sur le front ouest tout
son effort ».
d'hommes vont étre recensés
Washington, 17 août.
Le général Crowder. grand prévôt, a an-
noncé que les dispositions ont été prises
pour recenser 13 millions d'bommes en plus.
Cela portera *i pi-es de 25 millions le nom-
bre des hommes recensés depuis le début
de la guerre. Havas.
t Trois tonnes d'explosifs
valent mieux
que trois onces d'éloquence »
dit Gabriele d'Annunzio
Rome, 17 août.
Rome préparait de grandes fêtes en l'hon-
leur de d'Amiunzio. Or, celui-ci ne pourra
y assister. Il s'excuse par la lettre sui-
vante
I « Je ne puis venir Rome j'ai beau-
coup de travail il mon escadrille tous les
jours et je ne dois pas le négliger. Trois
tonnes d'explosifs déversées sur l'ennemi
valent beaucoup mieux que trois onces,
d'éloquence. »
L'Âllemape gardera en Pologne
une infli:ence_âQminante
(DE NOTKE COBRE.SPONDAKT PARTICULIER)
Zurich, 17 août.
Tons les journaux allemands commen-
tent le communiqué au sujet de la ren-
contre des deux empereurs dans le sens
de la note officieuse d'hier parue dans le
lx>kal ce qui confirme le bruit
que la question polonaise aurait vraiment
trouve au quartier général la solution an-
noncée.
Le candidat au trône de Pologne, disent
tous les journaux sans exception, est l'ar-
archiduc autrichien Charles-Etienne, dont
<>n il. vanté les relations d'amitié avec la no-
blessc polon-'iise. Par ce choix, les gouveme-
ments de Vienne et de Berlin essaieraient de
donner satisfaction aux ambitions de l'aris-
tocratie polonaise. Cependant, comme des
problèmes importantes doivent être liquidés
auparavant, la réussite du plan austro-
allemand doit être considérée comme pro-
blématique.
En ce qui concerne la question impor-
tante Ce. la frontière, les journaux alle-
mands, progressistes et conservateurs, qui
paraissent accueillir avec sympathie la
solution moyenne annoncée. écrivent que
la nomination d'un archiduc autrichien
constituant pour l'Allemagne une certaine
garantie, en ce qui regarde la politique
future de la Pologne, le gouvernement
allemand pourrait peut-être se décider à
renoncer aux buts de guerre bien connus
(le l'état-major pangermaniste envers la
Pologne, c'est-à-dire il. l'annexion du terri-
toire polonais jusqu'à la ligne de la Na-
row.
Cette renonciation, dit la Frankfurter
Zfitung, pourrait même être une néces-
sité, car un archiduc autrichien accepte-
rait difficilement de devenir le représen-
tant d'une renonciation insupportable de
la part fle la Polpgne. Le point de vue des
pangermanistes à ce sujet n'est pas encore
connu.
La Frankfurter se demande eneore si
la révolution russe ne va pas alimenter en
Pologne les sentiments républicains des
Polonais au point de rendre d'avance peu
sûre la situation du nouveau souverain et
de rendre ainsi nécessaire l'appui de
l'étranger.
Il y a ensuite le problème de Galicie.
Les Galiciens se contenteront-ils de la no-
mination d'un archiduc autrichien et re-
nonceront-ils à leur programme d'union
nationale ?
Une personnalité polonaise avec laquelle
nous avons eu occasion de causer, nous a
Personnellement, nous croyons queWa
nomination du nouveau souverain aura
lieu sinon très prochainement, au moins
à brève échéance. Cependant, nous ne
croyons pas qu'il s'agira de l'archiduc
Charles-Ëtienne. Nous pensons plutôt que
ce sera son,fils aîné, Charles- Albrecht. Le
plan allemand est évidemment de créer le
fait accompli et de commencer la réalisa-
tiou de la Mitteleuropa.
L'Allemagne conservera sur la Pologne
toute son influence, elle exploitera les
Polonais de toutes façon. Le désir de
l'Allemagne de résoudre au plus trit la
.question polonaise peut s'expliquer par la
nécessité pour l'Allemagne de retirer de
la Polqgne Il, troupes, assez nombreuses
qu'elle doit y laisser 'ibtuellement pour le
maintien de l'ordre. Il s'agit donc de né-
cessités militaires.
ELLE RÉCLAME VAINEMENT
DES TROUPES AUTRICHIENNES
Londres., 17 août.
On mande de la Haye au Daily Mail, à la
date du 16
« Au cours des négociations qui se sont
déroulées au grand quartier général alle-
mand, les Allemands ont demandé l'envoi
de dix à quinze divisions autrichiennes sur
le front occidental.
L'empereur Charleri a fait entendre que
l'opinion autrichienne était hastile à l'envoi
de troupes sur le front occidPntal, Il est
possible d'apaiser l'opinion seulement si le
gouvernement autrichien peut montrer au
peuple qu'il arrache b l'Allemagne des con-
cessions sur la question de la Pologne. »
HINTZE VA PARLER DEVANT
LA COMMISSION DU REICKSTAG
Berne, 17 août.
On communique de Berlin à l'agence
Presse Télégrâphique suisse (17 août) que
la commission principale du Reichstag,
d'après des informations sûres sera con-
voquée à la tin de la semaine prochaine
ou au début de la semaine suivante. L'ami-
ral von Hintze anrait un vif désir de pren-
dre contact avec la représentation natio-
nale.
Si cotte information est exacte, il faut
sans doute attribuer ce brusque revire-
ment de l'amiral von Hintze aux manifes-
tations assez énergiques qui se sont fait
entendre, ces jours derniers, dans la presse
de l'ancienne majorité du Reichstag.
LE VORWAERTS INVITE
LE CHANCELIER A DÉMISSIONNER
{DE NOTRE OOHKEBPONDAirr PAKTICUIJKB)
Amsterdam, 17 août.
Le Vorwaerts analysant les conséquen-
ces des défaites allemandes réclame
i° Qu3 le Reichstag siège en permanence
au moins par sa commission principale
2° que le comte Hertling démi!sionne
pour faire place à une personnalaé poli-
tique jouissant de la confiance du peuple
allemand et des représentants élus de la
nation.
Le journal socialiste constate avec
amertume le rôle ridicule qu'on a forcé
le Reichstag de jouer, lui laiss-nt simple-
ment le droit de dire « oui » et « amen » en
le plaçant devant les faits accomplis.
Trois avions alliés
atterrissent en Ho lande
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICUtUÎR)
Londres, 17 août.
Suivant une dépêche de Flessingue, à la
«uitn d'un violent combat atérien qui s'est
livré, hier, sur la c6te belge, un hydro-
plnne britannique a amerri dans les eaux
hollandaises. Des deux officiers qui le mon-
taient, l'un, sérieusement blessé, a été
transporté à Cadzand. et l'autre, indemne,
a été dirigé eur Flessingue. L'appareil
sombra peu après le sauvetage de ses pi-
lotea.
t'n second avion atterrit en territoire hol-
landais. En outre, un avion français est
descendu à Kwidekarke. près de Flessin-
gue, ayant à bord nn lieutenant et nn soi-
dat qni ont été internés. Ils bombardaient
Zeebrugge, avec de très bons résultats,
lorsqu'un projectile d'un canon antiaérien
creva leur réservoir d'essence. Ils n'eurent
que le temps de se diriger vers les Pays-
Bns, où ils arrivèrent sains et saufs, mal-
gré la poursuite acharnée de nombreux
'aviateurs allemands.
Le chaos russe
MOSCOU AU POUVOIR
DES SOCIALISTES RÉVOLUTIONNAIRES
Londres, 17 août.
On mande de Stockholm, le 15 août, au
Times
Moscou serait entièrement au pouvoir
des sociatistes révolutionnaires, mais des
divisions se seraient produites parmi eux
lc groupe radical des socialistes, dirigé par
M. Sachs, est adversaire de la reprisse de
la guerre contre l'Allemagne; un autre
groupe, ayant M. Koleganof comme chef.
est partisan de mesures actives, mais s'op-
pose à des mesures terroristes enfin tist
troisième groupe, dirigé par M. Richenko,
approuve le terrorisme et les assassinat
récents. u (Havas.)
KAZ*N BOMBARDÉ
PAR LES TROUPES DES SOVIETS?
Amsterdam, 17 août.
D'après un télégramme de Moscou, via
Berlin, les journaux rapportent que les
troupes des Soviets ont entouré et bom-
bardent Kazsn. De nombreux Anglais et
Français ont été arrêtés.
Trois camps de concentration ont été
organisés pour les officiers révolutionnai-
res. Les troupes des Soviets, s'avançant
vers Onega, ont occupé Kirillovka.
Des comliats violents ont eu lieu sur le
front sud, dans la direction de Tchirak et
pour la possession du pont de chemin de
fer sur le Don. {Havas.)
TROTZKI SERAIT EN SIBÉRIE
Baie, 17 août.
Selon une information des journaux suis-
ses, qu'il ne convient d'accueillir que sous
toutes réserves, Trotzki serait parti pour
le grand quartier de l'armée rouge qui
opère en Sibérie. Son retour à Moscou est
attendu pour la semaine prochaine,
(Havas.)
L'ALLEMAGNE DÉMENT
LE DÉPART DE M. DE MUMM
BAIe, 17 août.
La Gazette de C Allemagne du Nord dit
qu'il est inexact que l'ambassadeur d'Alle-
magne à Kief, M. de Mumm, ait quitté cet-
te ville, comme les journaux l'ont annoncé.
(Havas.)
LES SOCIALISTES RÉVOLUTIONNAIRES
CONDAMNENT A MORT
UN CONSEILLER AUTRICHIEN
Zurich, 17 août.
Suivant la Nouvelle Presse Libre, à Nos.
cou, les socialistes révolutionnaires ont fait
remettre au conseilleur de la légation autri-
chienne, le docteur Riezler, un arrêt de
mort. Le gouvernement des Soviets a aus-
sitôt ordonné des mesures de protection.
Un hommage de lord Rorthclîffe
à l'effort américain
Londres, 17 août.
Lord Northcliffe a offert, dans les bu-
reaux du Times, un déjeuner aux repré-
sentant,; de la presse d'outre-mer actuel-
lement à Londres.
Parmi les convives, on remarquait la
présence de M. Klobuko s ski, du général
vicomte de La Panouse. du prince Pierre
d'Arenberg, et de lord Reading, ambassa-
deur britannique à Washington.
Dans un toast à la santé de ses hôtes,
lord Northcliffe a dit
Si j'insiste un peu plus sur l'effort américain,
c'est parce que, à la distantil est. difficile pour ceux qui n'ont pas été dans
ne vaste pays de bien se rendre compte de
l'effort auquel il se lirre, J'insiste sur cet effort
américain, parce que, dans très peu de jours,
le Times portera ces paroles en Allemagne, et
je penso qu'il est bon quî les Allemands, aussi
bien que nous-mûmes, sachent ce que réserve
l'avenir en ee qui concerne les Etats-Unis.
Prenons la question aéronautique à elle
sep'-<. -i l'Allemagne r l'Autriche, en combi-
ne: lpur production, ni la totalité de l'empire
britannique n'ont le pouvoir que possèdent les
Ktals-L'nis de produire d~ moteurs par gran-
des quant: Les Américains, apres avoir
éprouvé certaines difficultés que nous avons
tous <̃̃ roirvccs, produisent au.iourJ'hùi le mer-
v'Ueux moteur « Liberty à raison de je ne
sais combien de milliers par mois. Les Aniéri-
c:s ze livrent à une guerre publique, non pas
à une ferre secrète.
Si j'évalue dix mille le nombre de moteurs
qu'ils peuvent produire, c'est parée que j'ai
visité un grand nombre d'endroits où on les
fabrique.
lui note espagnole à Berlin
Londres, 17 août.
Le Times publie la dépêche suivante de
Santande! en date du 1o août
« La note du gouvernement espagnol,
qui est maintenant parvenue il Berlin, pré-
sente un caractère* beaucoup plus ferme
que toutes les notes antérieures. Au lieu
de protester et de demander des proposi-
tions et des garanties, le gouvernement es-
pagnol se borne il annon«er au gouverne-
ment allemand la décision qu'il a prise.
l,e gouvernement espagnol est décidé à
s'indemniser de tous les attentats commis
contre les navires espagnols en confis-
quant un nombre équivalent de navires al-
lemands réfugiés dans les ports espagnols.
Quatre-vingt-dix vapeurs allemands sont
actuellement on Espagne, dont plusieurs
sont notoirement des rentrws d'espionna-
ge. Lenr confiscation est donc doublement
avantageuse. La décision s'appliquera seu-
lement aux navires espagnols faisant un
service régulier dans l'intérêt du commer-
ce espagnol. ¡'Havas,)
LA MORT DE M. MÉTIN
rpAR CABLE DE NOTRE INVOY* SPÉCIAL)
New-York, 16 aoüt.
La mort de Iû. Albert Métin, survenue
brusquement à San Francisco, cause une
impression unanime de regret. La veille
de sa mort. M. Métin nous avait envoyé la
dépêche suivante
Dites bien à tous combien les membres de la
tnissioa et moi nous sommes tourbes par les
ardentes manifestations de s~mpaihie dont nous
sommes témoins sur notre route. Yous savions
que l'Amérique était corps et Ame avec nous,
mais nous le sentons aujourd'hui..Jamais nous
ne comprendrons assez la grandeur du senti-
ment qui unit les deu pays.
C'est à minuit qu'a succombé Il. Mé-
lin, d'une attaque d'apoplexie foudroyante.
Il allait s'embarquer avec le général Pau
pour r.Vnsslralie.
M. Méfin qui s'était plaint de souffrir for-
tement de la chaleur ;'i Washington, pen-
dant son court passage ici. paraissait avoir
hôte de. retrouver la fraîcheur de la mer.
C'est vers neuf heures qu'il fut brusque-
ment frappé. Il fut trouvé étendu sans con-
naissance sur le plancher de son appart6-
La Suisse alémanique
évolue vers l'Entente
Berne, 17 août.
Un Allemand, établi en Suisse depuis
la guerre, adresse à la Gazette de Franc-
fort une longue lettre sur l'état de l'opi-
nion en Suisse.
Il constate que tandis que les sympa-
thies de la Suisse romande n'ont pas varié
depuis le début de la guerre, en Suisse
alémanique un revirement se produit.
Tandis que le Suisse romand a épousé
avec passion la cause de l'Entente, le
Suisse allemand, plus réserve, s'applique à
discerner les torts des deux parties. 11 est
d'autre part profondément démocratique,
aussi ses sympathies vont-elles aux répu-
bliques de France et d'Amérique. L'inva-
sion de la Belgique, la guerre sous-marine
à outrance sont pour lui des actes d'in-
justice.
Les Allemands que l'on voit en Suisse
ne sont pas d'ailleurs propres à donner
toujours une idée favorable de leur pays.
Les internés n'ont pas toujours fait une
bonne propagande en faveur de l'Allema-
gne. L'orgueil légitime qui remplit le
guerrier allemand a pris çà et là des for-
mes contre lesquelles la Suisse devait d'au-
tant plus énergiquement protester, qu'elles
semblent une critique des institutions mi-
litaires suisses.
L'attitude des officiers qui mènent en
Suisse une existence inutile de frelons a
particulièrement choqué. »
Deux contre-torpilleurs britanniques coulés
Londres, 17 août.
L'Amirauté publie le communiqué sui-
vant-
« Deux contre torpilleurs britanniques
ont heurlé des mines et ont coulé, le
15 août.
Vingt-six hommes. manquent et l'on sup-
pose qu'ils ont été tués, par l'explosion ou
noyés. Un homme est mort des suites de
ses blessures. »
VAPEUR NORVÉGIEN COULÉ
Copenhague, 17 i août.
Un grand vapeur norvégien, le Som-
merstaîL, a été coulé.
Il portrait une cargaison destinée au
gouvernement norvégien. {Radio.)
[Le Sommerstad était un bâtiment de
3.875 tonnes qui avait été construit en
1906.]
Les raids de bombardement
de l'aviation britannique
SOIXANTE TONNES DE PROJECTILES
jUR LES DOCKS
DE ZEEBRUGGE ET D'OSTENDE
A'os appareils légers au service de la
Marine ont exécuté, 'avec de bons résul-
tats, un grand nombre de raids de bom-
bardemend sur des objectifs militaires.
Soixante tonnes de bombes ont été lan-
cées sur les docks de Zeebrugge et d'Os-
tende, Vqérndrome de Varssenaere, les éta-
blissements La Brugeoise les docks de
Bruges', de Blavkenberqhe et de Middle-
kerke, ainsi que sur de nombreux campe-
ments et batteries ennemis,
DESTRUCTION D'AVIONS ENNEMIS
Comme résultat de l'attaque sur V aéro-
drome de Varssenaere, six appareils enne-
mis ont été incendiés et des incendies se
sont déclarés dans les hangars voisins
deux hangars de gothas ont été atteints et
l'un d'eux a été détruit. De grands dépôts
de pétrole^mit été brûlés. Des incendies ont
été observés faisant rage encore trois heu-
res plus tard.
ATTAQUES CONTRE CROISEURS
eT SOUS-MARINS
Des navires ennemis ont été attaqués
avec succès. Un coup direct a été observé
sur tin destroyer, puis un autre sur des ba-
teflux qui se trouvaient tout près..4u re-
tour, nos pilotes, alors qu'ils se trouvaient
à 8 milles du li-m de leur exploit, ont observé
une forte explosion.
Au cours de combats aériens, seize appa-
reils ennemis et un ballon captif ont été dé-
trttits et quinze appareils contraints d'atter-
rir désemparés trois des nôtres ne sont
pas rentrés.
Dans les eaux inétropfiNtnines, nos aéro-
planes, nos hydrcplanes et nos dirigeâmes
ont poursuivi ievr besogne de patrouilles et
de convois contre sous-marins.
Des sous-marins ont ete mis Pt attaques
des mines ont éW repérées et détruites.
Tous nos appareils sont rentrés indemnes.
tCommuniqué de l'Amiraute britanmqae )
SUR LE FRONT ITALIEN
Vwrfs actions de harcèlement des de= artille-
ries sur le plateau d'.4siaga, dans la région nord-
ouest du mont Grappa et mr ta Piave moyenne.
Dans La haute va&ée de Zebru {VaUeiin&j, uiw
de nos patrouillts d'alpins a attaqué un poste
avancé enn-emi et l'a mis ev jtfite.
Pendant les nuiis du 15 au IC> et du au 17,
nos dirigeables et ceua de la. marine ont bom-
bardé avec succès des objectifs militaircs sur les
arriéres de l'adversaire.
Dena avion* ennemis ont été abattux au cours
de combats aéraens.
Les Tchèques refusent de participer
aux travaux du Parlement
DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Zurich, 17 août.
Le Praqer Tageblait annonce la décision de
Hussard de prwéder prochainement à mi
partage national de la Bohème, selon la de-
mende de Allemagne. Un lieutenant-gou-
verneur siégerait à' Laitmeritz et une uni-
versité allemande se créerait à Reiehen-
bcrg. U's directions allemandes des postes
et des chemins 'le fer seraient créées. Les
journaux de Vienne annoncent que le chef
du ptrti tchèque, Stamek, invité par Hus-
sarek à discuter la participation éventuelle
des Tchèques au gouvernement et la colla-
boration du parti tchèque aux travaux par-
lementaires-, refusa, en déclarant que des
négociations s>nl impossibles avec un gou-
vernement dont le but notoire est d'étran-
gler le mouvement slave pour l'indépen-
danee.
LA GRIPPE ESPAGNOLE
dans l'arrondissement de Cahors
D1X CAS MOR7SLS
Cahnrs, août.
La grippe espagnole est signalée à
Cahors et dans les environs Des eas mor-
tels, au nombre d'une dizaine, dont trois
dans une même famille da village de Tres-
poux, ee sont déjà produits. (Bavas.)
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LE FAUX MANIAQUE
Ayant déserté le 23 mars W1T, l'ancien boy-
scout Maroel Félix, engagé au '*• d'artillerie. avait
été déclaré irresponsable par le docteur Legrain.
Le 9 juillet de la même année il déserta.t de
nouveau et, mis en prison, il s'évadait. Quand
on le reprit on sut que danc l'intervalle il avait
commis neuf vols d'automobiles. Un second exa-
'lien mental du méme docteur Legrain !e déclara
responsable pour sa récidive de désertion, mais
irresponsuble pour les vols.
Je ne puis voir une auto, avait-il dit, sans
vouloir sauter dedans. C'est plus fort que moi.
On écarta donc l'accusation de vol, mais pour
désertion on te condamna à un an de prison avec
sursis, toutefois.
Or, trois jours après, le 10 novembre, Marcel
Belix désertait pour la troisième fois. Sans doute
il s'était dit qu'on ne manquerait pas de voir
dans cette rechute rapide la preuve définitive
dune monte irrésistible et qu'il serait déclaré
irresponsable pour le tout.
D'autant qu'il avait pris soin de récidiver éga-
lement comme voleur en s'appropriant d'abord
l'automotrice du général Dubail. puis celle de
M. Vasco de Gama, une auto de 24.000 francs.
puis une autre encore.
Mais il eut beau faire. Les trois médecins que,
pour plus de sûreté, on etiargea de son examen
mental, les docteurs Dupré, Valon et Roubino-
vitch, n'hésitèrent pas à le déclarer complète-
ment responsable, tant comme voleur que comme
déserteur, et hier, sur réquisitoire du lieutenant
Fleyss. le deuxième conseil de guerre condam-
nait à trois ans de travaux publics le faux ma-
niaque, que défendît Mlle Moreau.
PANS PARIS
Encore itn as des tranchées »
La police recherche un aventurier qui revêt le
costume militaire, se décore de la croix de la Lé-
gion d'honneur, de la médaille militaire, de plu-
sieurs croix de guerre et se donne' le surnom
militaire de « l'es des tranchées n. Ce malfaiteur
s'est déjà rendu coupable de nombreuses escro-
queries.
Arrestation do deux défaitistes
Sur mandat d'amener de M. Bonin. juge d'ins-
tniction, une perquisition a été opérée hier chez
MM. Jacob Bahar, soixante et un ans. se disant
publiciste. 92, rue Richelieu, et Théodore To-
chtun, cinquante et un ans, architecte, 34, rue des
Les investigations de M. Moisant. commissaire
de police aux délégations judiciaires, ayant ame-
né la découverte de tracts et de circulaires conte-
nant des propos alarmistes, les deax personna-
ges ont été écroués à la santé.
Le préfet de police récompense
une centaine d'agwats
NI. Rnux, préfet de police, assiste de M. Paul
Guichard. directeur de la poMce municipale, a re-
mis hier matin, dans la cour de la caserne de
la Cité, des diplômes et des médailles d'honneur
il. des inspecteurs, des gardiens de la paix, des
sergents de vlle de banlieue et des chimistes du
laboratoire municipal qui se sont distingués, de-
pu is irons ans, par des actes de courage et de dé-
vouement.
HORSJPAKIS
Bezons. m. Constant Duval, contremaître
daus une usiiu da qu;>i de 'dune, a cootiia.14 la
uspanuau U uu iAU-le-cigaieues conumaiu i uào Ir
Uhoisy-le-ROi. Le Beige Vaiuicr Siricûi,
viiigt-stpt ans, me Constance, a été arrêté. était
recuticlie pour ue jiomiweux vols de bicjcleites
commis il Juiuville Argenieuil, Melun, CiKusy, etc.
CLICHY. boulevard Vicior-Hu«u, Mme Laure
ïenner, marchaade du truite, rue du Pont,
Grièvement blessée 1'épaule ei à la letts a 1 ho-
pital iieaujon.
Valiuy, daas une usine d'électricité. Dégâts oouo
franc».
LEVALUHS-PEBRïT. Une fillette de quatre
ans. Léopoldine Berges, rue des Frères-Herbert, il
reuversé une lampe a alcool. Très griévemént
brûlée au visage et à la. poitrine à 1 hùpital des
PU*EAUX. on a arrêté, rue Jean-Jaurès un
jou.rnalier, Honoré Lalontaine, me de rHOieJ-de-
Ytlle, revenu Bécenuuent du bagne. Il a été sur-
pris eu tlaurant délit de vol avec effraction chez
Mme liazui, crémière, rue Mars-et-Bfl*y.
~w» Près du quai National, le cadavre d'un en-
fant nouveau-né du sexe masculin, a été repéché
en Seine. A la Morgue.
MONTREiltL. Le jeune Georges Gorbln, neuf
ans, rue de Lagny, en tombant dans une grange,
s'est tendu le crâne. Il u été transporté à l'hôpital
MA1»ON8-ALFORT. Au. cours dïine rixe,
Frinçois Boury, cinquante-trois ans. Journalier, a
porté uu coup de bouteille à son camarade Octave
Piollet, quaraïue-neul ans. Griévejiont blessé a la
tête.
RUEIL. On a repêché le cadavre de M. OmH»
Bioutiel, j*fugié de 1 Aisne à Nanterrc, qui s'était
suicidé.
•wm– Jute; Duchemin, quarante-huit ans, habi-
tant Montesson. s'est noyé en se baignant.
SAINT GEBMAIN-EN-LAVS. La municipalité
met eu veute du lait il u Ir. 70 le litre, Provmaut
du domaine de ta Vile de Pari. au Picquenard.
SAINT-maur. Mme Yvonne ucrftault, du-
qttaute-deux ans boulevard National, est tombée
accidentellena^m par la lenetre de sa chambre.
Fracture de la colonne vertébrale état désespéré.
SEVRES. L Œuvre du Trau.iii.kU. qui fonc-
tionne depuis truis ans aux écoles de la rue de
Ruetl, a envoyé, cette année, une trentaine d'en-
laaits ae bord de la mer.
VERSAILLES. L'Action sociale de Seine-et-
Oise vient d'ouvrir une souscription dan.* le but
d offrir au marét liai Foch. dont la famille habite
Versailles, un laurier d'honneur. Un portrait avec
reiïwxluction d'un autographe du généralissime
sera offert il ehaiiue souscripteur.
™~ MM. E. Berger, capitaine, d'artillerie, et E.
Guilbert. ingénieur, ont obtenu un prix de
Irancs, décerné par l'Académie des .«ciences
Rue de l'Orangerie, en voulant éviter une
automobile militaue venant de la rue de Satory.
M. Joseph Chauvet, Industriel, rue Delarabre, à
Paris, se renwJaut en automobile à Saint-Cyr-
l'Ecole. a projeté sa voiture dans la devanture de
la pharmacie Neveu, qui fut gravement endom-
magée. L'auumtobile s'est renversée et M. Ohau»et
a été contusionné à la tète. Trais passants ont été
biffés
< Pour avoir vendu, snr le maïehé Xott-e-
Dame. des pommes de terre un prix supérieur il
la taxe Mme Sivet, 1 bis rue "Dangean, sera
poursuivie.
VINCENNES. Neurasthénique, Mlle Sœtanrie
SloiMKît, vingt-deux ans, rue de Fontenfty, s'est
L'accident de Verneuil-l'Etang
Le télescopage des trois trains, dont nous
avons parlé en son temps, le 10, sur la
ligne Paris-Bastille, à Verneuil, a occa-
sionné la mort de vingt-neuf personnes,
dont vingt-quatre, ont été inhumées à So-
ters et cinq à Melun.
En outre, soixante et une autres per-
sonnes ont été blessées. Cette liste est
close, les travaux de déblaiement étant
terminés.
DANS LES SYNDICATS
La première rttjion fédérale de* cuirs et peaux
tiendra aujourd'hui son congrès il la Maison dit
syndicats, rue de la Grange-aux-Belles.
Le personnel hospitnlier tetnpuruire a tenu une
rkunion, hier soir, rue de la Grange-aux-Belles.
Après avoir entendu MM. Laroux, secrétaire du
syndicat des non-gradés des hôpitaux, et Sous-
sieu, les assistants vtW'ent un ordre du jour ré-
clamant leur assimilation aux titulaires pour les
salaires, les congés, etc.
Le personnel des HaUes [souclwers, commis au
plateau, marqueurs, gardiens, etc., révlament une
indemnité de vie chère de 3u 0;0 et une augmen-
te.tion de salaire fixe pour les gartieuses.
Les ouvriers chocolatiers d'une usine de la rue
de l'Ouïr*! sotlicitent une indemnité de vie chère
de 5 francs par jour.
LA VIE SPORTIVE
La Meeting dn Alliés. Aujourd'hui à 3 heu-
res, au stade Bergeyre ÎBnttes-Chaumont). la
grande journée de course à pied et d'atùlétisine
attendue .se presque avec les caractéristiques d'une
de ces séance5 triomphales dn sport, qui, toujours,
a réuni l'étite du public.
La présence des Américaine, une vingtaine d'as,
au moins; des Belges dont le célèbre sprinter
Freddy des Anglais de l'Anny Serties Corps
des Serbes et de toute la pléiade vaieûrense de
nos champions de France, les Venneulen. Souli-
gnât, Uéo Aodré. CaitWBtler. Gaudairn, Heilbutli,
Bouton, Guy, Houcliard. Arnand. Girard, e«c., etc.
pour nf citer qne quelques tétes de list« parmi les
deux cents athlètes engagés, tout cela constitue
un formidable attrait sportif jamais atteint.
T.es contrôles seront ouTerts dès 1 h. 30 aux dif-
férentes entrées du stade rue Bolivar, et rue
tUUuUulu s«™ uÏTErafiE
CONTES DU « PETIT PARISIEN'»
LE COUP DEMAIN
Depuis quatre jours, le régiment est
au repos.
Le nettoyage des armes et des effets,
les revues et les corvées ont rempli les
premières journées. Aujourd'hui enfin,
après la soupe du matin, les hommes
jouissent d'une liberté complète. Et pen-
dant que les uns écrivent, ou lisent, les
autres jouent aux cartes, ou s'en voit
pêcher à la ligne dans la petite rivière
qui traverse le village.
Morin et Finot, deux pépères de la
classe 93, deux copains, dont les fermes
sont voisines au pays poitevin, et qui ne
se sont pas quittts depuis le jour de la
mobilisation, s'en sont allés jusqu'aux
dernières maisons, à pas lents, en fumant
leur pipe, histoire de se dégourdir les
jambes, et de digérer comme des rentiers.
Arrivés là, ils s'arrêtent. La route file
devant eux, toute blanche. Il fait'soleil,
un joli soleil d'avril, tiède et doux, qui
met partout de la lumière et de la gaieté.
Les arbres fruitiers sont en fleurs, et tous
les nids d'oiseaux souhaitent la bienve-
nue au printemps.
Où qu'on va ? dit Morin.
A droite, entre deux haies d'aubépines,
un chemin creux conduit vers les champs.
On va par là, fit Finot on va voir
la terre
Voir la terre Morin a compris. Et,
tout de suite consentant, il emboîte le
pas. Car, depuis des mois, la seule terre
qu'ils ont vue, ces paysans, c'est une
terre délaissée, inculte, une terre que la
bêche et la pioche ont fouillée, non pour
l'ensemencer, mais pour y creuser des
tranchées, une terre où les blés ne ger-
meront pas, car seul le canon, mons-
trueux semeur, y trace ses horribles
sillons.
Et la mtme idée leur est venue en
même temps voir la terre, la bonne
terre qu'ils aiment, celle qu'on cultive,
celle qui vit et qui produit Car Morin
et Finot sont de vrais paysans, de ceux
qui sont encore attachés au sol, qui ne
conçoivent point la possibilité de faire un
autre métier, et qui n'ont jamais songé
à quitter le coin où ils sont nés, et où,
depuis l'enfance, chaque jour que Dieu
donne, ils ont peiné.
Ils s'en vont par le petit chemin creux,
Morin et Finot, sans se presser, car
ils ont bien le temps, et c'est une pro-
menade qu'ils veulent s'offrir, et sans
parler beaucoup, car ils rêvent aux mê-
mes choses, et dans leur âme, chaque
champ qu'ils découvrent en évoque un
autre, presque tout pareil, mais qui est
si loin
Tout d'même, dit Morin, fait rud'-
ment beau
Oui, dit Finot. Savoir s'y fait aussi
beau, là-bas I' faudrait ben, pour les
semailles.
Puis ils retombent dans leur mutisme.
Tout à coup, sur le bord d'un champ,
ils s'immobilisent, extasiés. Est-ce donc
si prodigieusement intéressant, ce qu'ils
voient? Une charme laboure le champ,
où les premiers sillons seulement sont
ébauchés. Une vieille femme mène le che.
val, pendant qu'un jeune garçon, d'une
douzaine d'années, appuie de toutes ses
forces sur le soc.
Morin regarde Fiaot. Finot regarde
Morin. Cette fois encore, ils se sont com-
pris. D'un même geste, ils se dépouillent
de leur veste et la jettent sur le talus.
Attendez, la mére dit Morin c'est
ben dur pour vous, c'turbin là on va
vous aider.
Morin est à la tête du cheval. Finot
pousse le charrue, dont le soc, sous l'effort
de deux bras robustes, de deux bras qui
« savent y faire », creuse maintenant la
gièbe d'une large trouée.
Les sillons se découpent, alignés, régu-
liers, profonds. L'après-midi se déroule,
sous le soleil qui décrott. Morin a rem-
placé Finot au mancheron, mais le tra-
vail n'a pas chômé une minute. Le champ
est à moitié labouré. Une fièvre irrésis-
tible possède les deux hommes et le rude
labeur leur semble léger.
La vieille paysanne lève les bras au
ciel: à
Vous allez tous esquinter, mes bons
messieurs; faut vous arrêter
Vous en faites pas, la mère répond
Morin, ça nous connaît, c'est not' métier.
Et pis, comme ça, ajoute Iriaot,
pendant qu'on en fout un bon coup, ça
nous empêche de nous rouilkr.
Et les sillons succèdent aux sillons.
Hue Dia Encore un d'fait.
Le soleil descend derrière le coteau.
V'Iâ l'heure de la soupe, dit Morin,,
mais tant pis Faut finir l'champ. Ce
s'rait ben dommage de Flaisser, au point
où qu'on en est
Ben sûr dit Finot, on va jusqu'au
bout. S'y a pus de soupe à la coistaoce,
j'ai encore une boîte de singe dans ma
musette, avec un bout d'fromage.
La nuit commence à tomber quand Mo-
rin et Fiaot ont achevé leur tâche. La
charrue a passé partout, et la terre, re-
tournée d'un bout à l'autre du champ,
est prête pour recevoir les semences.
Les deux pépères s'essuient le front,
enfilent leur veste, et, se dérobant &ux
remerciements de la paysanne, regagnent
leur cantonnement.
En chemin, ils n'échangent pas deux
paroles.
Une gamelle de soupe qu'on leur a gar-
dée, une tronche de barbaqtie, an morceau
de fromage et deux quarts de pinard
leur repas est fait. Une bonne pipe par
là-dessas, pour digérer. Puis, côte â côte,
les deux hommes s'étendent sur la paille.
Ils sont rompus, mais heureux, autant
qu'on peut l'être dans leur sacrée vie.
Quelque chose de confus et d'attendri
tressaille dans leur âme rustique.
C'est avec un bon sourire aux lèvres
qu'ils s'endorment, Morin et Finot. Cette
nuit, ils vont dormir comme dorment les
justes et les vaillants, d'un sommeil apai-
sant et doux, qui va les emporter vers
des campagnes fertiles et des récoltes mi-
raculeuses.
En fermant les yeux, Morin exprime
le commun sentiment qui les pénètre en
une phrase définitive
On a tout d'même rud'met»t bien
employé not' journée d'repos
Pour sûr répond laconiquement
Finot.
Et c'est vrai, profondément vrai, puis-
que aujourd'hui, grâce à eux, un chaîiip
de plus a été labouré dans la terre de
France.. GtwtaTO DOUSSAIN.
• 3
DERNIÈRE HEURE
La résistance allemande
L à Roye et à Lassigny
De notre envoyé spécial aocrédité aux armé»
(Front franva SI
août.
Au cours de la semaine qui vient de
's'écouler, tout l'effort de l'ennemi s'est
concentré sur la ligne Chaumes-Roye-Las-
aiguy, où il ne s'est maintenu qu'au prix
de gros sacrifices et en amenant constam-
ment de nouveaux renforts. Pourra-t-il
tenir longtemps encore sur cette position
dont les extrémités nord et sud sont cne-
pacées chaque jour davantage '?
Il continue la tactique adoptée dès le
lendemain de son offensive brisée, qui
est d'enrayer notre pression victorieuse
par tous les moyens en son pouvoir.
En défendant des points importants
comme Rove et Lassigny qui sont bourrés
de mitrailleuses et où des troupes de choc
se tiennent prêtes jour et nuit à contre-at-
taquer, le commandement allemand s'ef-
force de maintenir ses communications.
Il presse en même temps le passage de
son matériel et de ce qu'il voudrait sau-
ver de ses divisions morcelées.
Nos attaques ont été aussitôt suivies de
retours offensifs très énergiques auxquels
il noua a fallu faire face pour garder le
terrain conquis. Aux Loges et à Gury, la
lutte a été très dure. Vers le soir, l'ennemi
qui était menacé d'enveloppement, dé-
cida une attaque en forces pour se désa-
gat. Il attendit que la nuit fût tout à fait
venue pour lancer ses hommes à l'assaut
de nos retranchements.
Trots braves
Presque aussitôt un poste de télégra-
phistes fut entouré, puis dépassé. Deux sa-
peurs, Aimé Desse- et André Triorau l'oc-
cupaient. Ils étaient si bien dissimulés qui'
les fantassins ennemis qui fouillaient les
trous eC tàtaient les buissons de la pointe
de leurs baïonnettes passèrent vingt fois
près d'eux sans soupçonner leur pré-
sence.
Nous sommes pris, dit Desse.
Bah pas enoore, remarqua Triorau.
T'occupe pas de ces imbéciles. Le service
d'abord Fais le guet et ouvre l'œil.
Et pendant que Desse, le nez enioncé
dans la terre distinguait dans l'ombre les
silhouettes rapides des soldats qui cou-
raient courbés eu deux, Triorau, tranquil-
lement, téléphonait.
La nuit passa et l'aube les surprit dans
la même position. Desse guettant tou-
jours, un peu étourdi par le coup de pied
d'un homme qui avait buté sur son cràne
Triorau, le récepteur à l'oreille, télépho-
nant, assurant la liaison avec le corps
d'armée.
Leur tacne était terminée. Alors seule-
ment ils pensèrent à eux. Ils détruisirent
les appareils et rampèrent vers des bo-
quetaux que leur section venait d'attein-
dre. tls étaient sauvés!
Ailleurs, à peu près dans le même temps,
le soldat de première classe Jules-Albert
Duval regagnait sa compagnie avec deux
mitrailleuses dont il s'était emparé après
avoit tué les servants.
Albert Duval venait une fois de plus
de justifier sa réputation de bravoure et
do dévouement. Combattant en première
ligue, selon son habitude, il avait envolé
les mitrailleurs boches dans l'autre mon-
de, quand une main se crispa sur son
épaule. Son lieutenant, atteint d'une balle,
jûmba à son côté.
L'instant était critique. Le feu de bar-
rage ennemi était formidable et les mi-
trailleuses les prenaient pour cible.
porte. Albert Duval écarta la veste du
lieutenant, pansa la blessure, et. lui fai-
sant un rempart de son corps, attendit du
secours. Un quart d'heure passa. Age-
nouillé, soutenant le blessé, Duval ne se
releva que lorsqu'il vit l'officier sur ua
brancard; hors d'atteinte des mitrailleu-
ses qui tiraient toujours. Mais il remar-
qua qu'elles étaient moins nombreuses et
qu'elles avaient opéré un mouvement de
retraite. Alors, il ne voulut pas partir
sans aller chercher les siennes. Et au ris-
que de se faire tuer cent fois, ils les re-
tira de leurs trcus, les traina jusqu'à la
position qu'occupaient ses camarades et,
omme ils se battaient encore, il ramassa
un fusil et prit sa place parmi eux
E. de FLUQUIERES.
Les Américains s'emparent
d'un village dans les Vosges
Dans les Vosges, nos troupes, an cours
d'une attaque locale réussie, se sont entpa-
rées du village de Frapelle.
Hier, en Lorraine, un de nos aviateurs a
abattu utt appareil ennemi.
'Officiel américain.)
TOOT L'EFFORT AU FRONT OUEST
dit le général Marsh
Washington, 17 août.
Le général Marsh, chef d'état-major gé-
méral, a fait devant le comité militaire du
Sénat les déclarations suivantes
Les alliés ont demandé au gouvernement amé-
ricain de réaliser programme des transports
de troupes le plus étendu possible:, Notre devoir
était d'élargir notre programme et de recruter
des hommes. L'administration s'est préoccupé
réaliser m programme, tout en désorganisant le
mois possible les industries du pays. Le principe
adopté ptir ministère de la guerre est de met-
tre en France le pli^s grand nombre d'hommes
possible. C'est le seul moyen de raccourcir la
durée de la guerre.
Le préskient a déclaré que « la politi-
que militaire américaine serait doréna-
vant de concentrer sur le front ouest tout
son effort ».
d'hommes vont étre recensés
Washington, 17 août.
Le général Crowder. grand prévôt, a an-
noncé que les dispositions ont été prises
pour recenser 13 millions d'bommes en plus.
Cela portera *i pi-es de 25 millions le nom-
bre des hommes recensés depuis le début
de la guerre. Havas.
t Trois tonnes d'explosifs
valent mieux
que trois onces d'éloquence »
dit Gabriele d'Annunzio
Rome, 17 août.
Rome préparait de grandes fêtes en l'hon-
leur de d'Amiunzio. Or, celui-ci ne pourra
y assister. Il s'excuse par la lettre sui-
vante
I « Je ne puis venir Rome j'ai beau-
coup de travail il mon escadrille tous les
jours et je ne dois pas le négliger. Trois
tonnes d'explosifs déversées sur l'ennemi
valent beaucoup mieux que trois onces,
d'éloquence. »
L'Âllemape gardera en Pologne
une infli:ence_âQminante
(DE NOTKE COBRE.SPONDAKT PARTICULIER)
Zurich, 17 août.
Tons les journaux allemands commen-
tent le communiqué au sujet de la ren-
contre des deux empereurs dans le sens
de la note officieuse d'hier parue dans le
lx>kal ce qui confirme le bruit
que la question polonaise aurait vraiment
trouve au quartier général la solution an-
noncée.
Le candidat au trône de Pologne, disent
tous les journaux sans exception, est l'ar-
archiduc autrichien Charles-Etienne, dont
<>n il. vanté les relations d'amitié avec la no-
blessc polon-'iise. Par ce choix, les gouveme-
ments de Vienne et de Berlin essaieraient de
donner satisfaction aux ambitions de l'aris-
tocratie polonaise. Cependant, comme des
problèmes importantes doivent être liquidés
auparavant, la réussite du plan austro-
allemand doit être considérée comme pro-
blématique.
En ce qui concerne la question impor-
tante Ce. la frontière, les journaux alle-
mands, progressistes et conservateurs, qui
paraissent accueillir avec sympathie la
solution moyenne annoncée. écrivent que
la nomination d'un archiduc autrichien
constituant pour l'Allemagne une certaine
garantie, en ce qui regarde la politique
future de la Pologne, le gouvernement
allemand pourrait peut-être se décider à
renoncer aux buts de guerre bien connus
(le l'état-major pangermaniste envers la
Pologne, c'est-à-dire il. l'annexion du terri-
toire polonais jusqu'à la ligne de la Na-
row.
Cette renonciation, dit la Frankfurter
Zfitung, pourrait même être une néces-
sité, car un archiduc autrichien accepte-
rait difficilement de devenir le représen-
tant d'une renonciation insupportable de
la part fle la Polpgne. Le point de vue des
pangermanistes à ce sujet n'est pas encore
connu.
La Frankfurter se demande eneore si
la révolution russe ne va pas alimenter en
Pologne les sentiments républicains des
Polonais au point de rendre d'avance peu
sûre la situation du nouveau souverain et
de rendre ainsi nécessaire l'appui de
l'étranger.
Il y a ensuite le problème de Galicie.
Les Galiciens se contenteront-ils de la no-
mination d'un archiduc autrichien et re-
nonceront-ils à leur programme d'union
nationale ?
Une personnalité polonaise avec laquelle
nous avons eu occasion de causer, nous a
Personnellement, nous croyons queWa
nomination du nouveau souverain aura
lieu sinon très prochainement, au moins
à brève échéance. Cependant, nous ne
croyons pas qu'il s'agira de l'archiduc
Charles-Ëtienne. Nous pensons plutôt que
ce sera son,fils aîné, Charles- Albrecht. Le
plan allemand est évidemment de créer le
fait accompli et de commencer la réalisa-
tiou de la Mitteleuropa.
L'Allemagne conservera sur la Pologne
toute son influence, elle exploitera les
Polonais de toutes façon. Le désir de
l'Allemagne de résoudre au plus trit la
.question polonaise peut s'expliquer par la
nécessité pour l'Allemagne de retirer de
la Polqgne Il, troupes, assez nombreuses
qu'elle doit y laisser 'ibtuellement pour le
maintien de l'ordre. Il s'agit donc de né-
cessités militaires.
ELLE RÉCLAME VAINEMENT
DES TROUPES AUTRICHIENNES
Londres., 17 août.
On mande de la Haye au Daily Mail, à la
date du 16
« Au cours des négociations qui se sont
déroulées au grand quartier général alle-
mand, les Allemands ont demandé l'envoi
de dix à quinze divisions autrichiennes sur
le front occidental.
L'empereur Charleri a fait entendre que
l'opinion autrichienne était hastile à l'envoi
de troupes sur le front occidPntal, Il est
possible d'apaiser l'opinion seulement si le
gouvernement autrichien peut montrer au
peuple qu'il arrache b l'Allemagne des con-
cessions sur la question de la Pologne. »
HINTZE VA PARLER DEVANT
LA COMMISSION DU REICKSTAG
Berne, 17 août.
On communique de Berlin à l'agence
Presse Télégrâphique suisse (17 août) que
la commission principale du Reichstag,
d'après des informations sûres sera con-
voquée à la tin de la semaine prochaine
ou au début de la semaine suivante. L'ami-
ral von Hintze anrait un vif désir de pren-
dre contact avec la représentation natio-
nale.
Si cotte information est exacte, il faut
sans doute attribuer ce brusque revire-
ment de l'amiral von Hintze aux manifes-
tations assez énergiques qui se sont fait
entendre, ces jours derniers, dans la presse
de l'ancienne majorité du Reichstag.
LE VORWAERTS INVITE
LE CHANCELIER A DÉMISSIONNER
{DE NOTRE OOHKEBPONDAirr PAKTICUIJKB)
Amsterdam, 17 août.
Le Vorwaerts analysant les conséquen-
ces des défaites allemandes réclame
i° Qu3 le Reichstag siège en permanence
au moins par sa commission principale
2° que le comte Hertling démi!sionne
pour faire place à une personnalaé poli-
tique jouissant de la confiance du peuple
allemand et des représentants élus de la
nation.
Le journal socialiste constate avec
amertume le rôle ridicule qu'on a forcé
le Reichstag de jouer, lui laiss-nt simple-
ment le droit de dire « oui » et « amen » en
le plaçant devant les faits accomplis.
Trois avions alliés
atterrissent en Ho lande
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICUtUÎR)
Londres, 17 août.
Suivant une dépêche de Flessingue, à la
«uitn d'un violent combat atérien qui s'est
livré, hier, sur la c6te belge, un hydro-
plnne britannique a amerri dans les eaux
hollandaises. Des deux officiers qui le mon-
taient, l'un, sérieusement blessé, a été
transporté à Cadzand. et l'autre, indemne,
a été dirigé eur Flessingue. L'appareil
sombra peu après le sauvetage de ses pi-
lotea.
t'n second avion atterrit en territoire hol-
landais. En outre, un avion français est
descendu à Kwidekarke. près de Flessin-
gue, ayant à bord nn lieutenant et nn soi-
dat qni ont été internés. Ils bombardaient
Zeebrugge, avec de très bons résultats,
lorsqu'un projectile d'un canon antiaérien
creva leur réservoir d'essence. Ils n'eurent
que le temps de se diriger vers les Pays-
Bns, où ils arrivèrent sains et saufs, mal-
gré la poursuite acharnée de nombreux
'aviateurs allemands.
Le chaos russe
MOSCOU AU POUVOIR
DES SOCIALISTES RÉVOLUTIONNAIRES
Londres, 17 août.
On mande de Stockholm, le 15 août, au
Times
Moscou serait entièrement au pouvoir
des sociatistes révolutionnaires, mais des
divisions se seraient produites parmi eux
lc groupe radical des socialistes, dirigé par
M. Sachs, est adversaire de la reprisse de
la guerre contre l'Allemagne; un autre
groupe, ayant M. Koleganof comme chef.
est partisan de mesures actives, mais s'op-
pose à des mesures terroristes enfin tist
troisième groupe, dirigé par M. Richenko,
approuve le terrorisme et les assassinat
récents. u (Havas.)
KAZ*N BOMBARDÉ
PAR LES TROUPES DES SOVIETS?
Amsterdam, 17 août.
D'après un télégramme de Moscou, via
Berlin, les journaux rapportent que les
troupes des Soviets ont entouré et bom-
bardent Kazsn. De nombreux Anglais et
Français ont été arrêtés.
Trois camps de concentration ont été
organisés pour les officiers révolutionnai-
res. Les troupes des Soviets, s'avançant
vers Onega, ont occupé Kirillovka.
Des comliats violents ont eu lieu sur le
front sud, dans la direction de Tchirak et
pour la possession du pont de chemin de
fer sur le Don. {Havas.)
TROTZKI SERAIT EN SIBÉRIE
Baie, 17 août.
Selon une information des journaux suis-
ses, qu'il ne convient d'accueillir que sous
toutes réserves, Trotzki serait parti pour
le grand quartier de l'armée rouge qui
opère en Sibérie. Son retour à Moscou est
attendu pour la semaine prochaine,
(Havas.)
L'ALLEMAGNE DÉMENT
LE DÉPART DE M. DE MUMM
BAIe, 17 août.
La Gazette de C Allemagne du Nord dit
qu'il est inexact que l'ambassadeur d'Alle-
magne à Kief, M. de Mumm, ait quitté cet-
te ville, comme les journaux l'ont annoncé.
(Havas.)
LES SOCIALISTES RÉVOLUTIONNAIRES
CONDAMNENT A MORT
UN CONSEILLER AUTRICHIEN
Zurich, 17 août.
Suivant la Nouvelle Presse Libre, à Nos.
cou, les socialistes révolutionnaires ont fait
remettre au conseilleur de la légation autri-
chienne, le docteur Riezler, un arrêt de
mort. Le gouvernement des Soviets a aus-
sitôt ordonné des mesures de protection.
Un hommage de lord Rorthclîffe
à l'effort américain
Londres, 17 août.
Lord Northcliffe a offert, dans les bu-
reaux du Times, un déjeuner aux repré-
sentant,; de la presse d'outre-mer actuel-
lement à Londres.
Parmi les convives, on remarquait la
présence de M. Klobuko s ski, du général
vicomte de La Panouse. du prince Pierre
d'Arenberg, et de lord Reading, ambassa-
deur britannique à Washington.
Dans un toast à la santé de ses hôtes,
lord Northcliffe a dit
Si j'insiste un peu plus sur l'effort américain,
c'est parce que, à la distant
ne vaste pays de bien se rendre compte de
l'effort auquel il se lirre, J'insiste sur cet effort
américain, parce que, dans très peu de jours,
le Times portera ces paroles en Allemagne, et
je penso qu'il est bon quî les Allemands, aussi
bien que nous-mûmes, sachent ce que réserve
l'avenir en ee qui concerne les Etats-Unis.
Prenons la question aéronautique à elle
sep'-<. -i l'Allemagne r l'Autriche, en combi-
ne: lpur production, ni la totalité de l'empire
britannique n'ont le pouvoir que possèdent les
Ktals-L'nis de produire d~ moteurs par gran-
des quant: Les Américains, apres avoir
éprouvé certaines difficultés que nous avons
tous <̃̃ roirvccs, produisent au.iourJ'hùi le mer-
v'Ueux moteur « Liberty à raison de je ne
sais combien de milliers par mois. Les Aniéri-
c:s ze livrent à une guerre publique, non pas
à une ferre secrète.
Si j'évalue dix mille le nombre de moteurs
qu'ils peuvent produire, c'est parée que j'ai
visité un grand nombre d'endroits où on les
fabrique.
lui note espagnole à Berlin
Londres, 17 août.
Le Times publie la dépêche suivante de
Santande! en date du 1o août
« La note du gouvernement espagnol,
qui est maintenant parvenue il Berlin, pré-
sente un caractère* beaucoup plus ferme
que toutes les notes antérieures. Au lieu
de protester et de demander des proposi-
tions et des garanties, le gouvernement es-
pagnol se borne il annon«er au gouverne-
ment allemand la décision qu'il a prise.
l,e gouvernement espagnol est décidé à
s'indemniser de tous les attentats commis
contre les navires espagnols en confis-
quant un nombre équivalent de navires al-
lemands réfugiés dans les ports espagnols.
Quatre-vingt-dix vapeurs allemands sont
actuellement on Espagne, dont plusieurs
sont notoirement des rentrws d'espionna-
ge. Lenr confiscation est donc doublement
avantageuse. La décision s'appliquera seu-
lement aux navires espagnols faisant un
service régulier dans l'intérêt du commer-
ce espagnol. ¡'Havas,)
LA MORT DE M. MÉTIN
rpAR CABLE DE NOTRE INVOY* SPÉCIAL)
New-York, 16 aoüt.
La mort de Iû. Albert Métin, survenue
brusquement à San Francisco, cause une
impression unanime de regret. La veille
de sa mort. M. Métin nous avait envoyé la
dépêche suivante
Dites bien à tous combien les membres de la
tnissioa et moi nous sommes tourbes par les
ardentes manifestations de s~mpaihie dont nous
sommes témoins sur notre route. Yous savions
que l'Amérique était corps et Ame avec nous,
mais nous le sentons aujourd'hui..Jamais nous
ne comprendrons assez la grandeur du senti-
ment qui unit les deu pays.
C'est à minuit qu'a succombé Il. Mé-
lin, d'une attaque d'apoplexie foudroyante.
Il allait s'embarquer avec le général Pau
pour r.Vnsslralie.
M. Méfin qui s'était plaint de souffrir for-
tement de la chaleur ;'i Washington, pen-
dant son court passage ici. paraissait avoir
hôte de. retrouver la fraîcheur de la mer.
C'est vers neuf heures qu'il fut brusque-
ment frappé. Il fut trouvé étendu sans con-
naissance sur le plancher de son appart6-
La Suisse alémanique
évolue vers l'Entente
Berne, 17 août.
Un Allemand, établi en Suisse depuis
la guerre, adresse à la Gazette de Franc-
fort une longue lettre sur l'état de l'opi-
nion en Suisse.
Il constate que tandis que les sympa-
thies de la Suisse romande n'ont pas varié
depuis le début de la guerre, en Suisse
alémanique un revirement se produit.
Tandis que le Suisse romand a épousé
avec passion la cause de l'Entente, le
Suisse allemand, plus réserve, s'applique à
discerner les torts des deux parties. 11 est
d'autre part profondément démocratique,
aussi ses sympathies vont-elles aux répu-
bliques de France et d'Amérique. L'inva-
sion de la Belgique, la guerre sous-marine
à outrance sont pour lui des actes d'in-
justice.
Les Allemands que l'on voit en Suisse
ne sont pas d'ailleurs propres à donner
toujours une idée favorable de leur pays.
Les internés n'ont pas toujours fait une
bonne propagande en faveur de l'Allema-
gne. L'orgueil légitime qui remplit le
guerrier allemand a pris çà et là des for-
mes contre lesquelles la Suisse devait d'au-
tant plus énergiquement protester, qu'elles
semblent une critique des institutions mi-
litaires suisses.
L'attitude des officiers qui mènent en
Suisse une existence inutile de frelons a
particulièrement choqué. »
Deux contre-torpilleurs britanniques coulés
Londres, 17 août.
L'Amirauté publie le communiqué sui-
vant-
« Deux contre torpilleurs britanniques
ont heurlé des mines et ont coulé, le
15 août.
Vingt-six hommes. manquent et l'on sup-
pose qu'ils ont été tués, par l'explosion ou
noyés. Un homme est mort des suites de
ses blessures. »
VAPEUR NORVÉGIEN COULÉ
Copenhague, 17 i août.
Un grand vapeur norvégien, le Som-
merstaîL, a été coulé.
Il portrait une cargaison destinée au
gouvernement norvégien. {Radio.)
[Le Sommerstad était un bâtiment de
3.875 tonnes qui avait été construit en
1906.]
Les raids de bombardement
de l'aviation britannique
SOIXANTE TONNES DE PROJECTILES
jUR LES DOCKS
DE ZEEBRUGGE ET D'OSTENDE
A'os appareils légers au service de la
Marine ont exécuté, 'avec de bons résul-
tats, un grand nombre de raids de bom-
bardemend sur des objectifs militaires.
Soixante tonnes de bombes ont été lan-
cées sur les docks de Zeebrugge et d'Os-
tende, Vqérndrome de Varssenaere, les éta-
blissements La Brugeoise les docks de
Bruges', de Blavkenberqhe et de Middle-
kerke, ainsi que sur de nombreux campe-
ments et batteries ennemis,
DESTRUCTION D'AVIONS ENNEMIS
Comme résultat de l'attaque sur V aéro-
drome de Varssenaere, six appareils enne-
mis ont été incendiés et des incendies se
sont déclarés dans les hangars voisins
deux hangars de gothas ont été atteints et
l'un d'eux a été détruit. De grands dépôts
de pétrole^mit été brûlés. Des incendies ont
été observés faisant rage encore trois heu-
res plus tard.
ATTAQUES CONTRE CROISEURS
eT SOUS-MARINS
Des navires ennemis ont été attaqués
avec succès. Un coup direct a été observé
sur tin destroyer, puis un autre sur des ba-
teflux qui se trouvaient tout près..4u re-
tour, nos pilotes, alors qu'ils se trouvaient
à 8 milles du li-m de leur exploit, ont observé
une forte explosion.
Au cours de combats aériens, seize appa-
reils ennemis et un ballon captif ont été dé-
trttits et quinze appareils contraints d'atter-
rir désemparés trois des nôtres ne sont
pas rentrés.
Dans les eaux inétropfiNtnines, nos aéro-
planes, nos hydrcplanes et nos dirigeâmes
ont poursuivi ievr besogne de patrouilles et
de convois contre sous-marins.
Des sous-marins ont ete mis Pt attaques
des mines ont éW repérées et détruites.
Tous nos appareils sont rentrés indemnes.
tCommuniqué de l'Amiraute britanmqae )
SUR LE FRONT ITALIEN
Vwrfs actions de harcèlement des de= artille-
ries sur le plateau d'.4siaga, dans la région nord-
ouest du mont Grappa et mr ta Piave moyenne.
Dans La haute va&ée de Zebru {VaUeiin&j, uiw
de nos patrouillts d'alpins a attaqué un poste
avancé enn-emi et l'a mis ev jtfite.
Pendant les nuiis du 15 au IC> et du au 17,
nos dirigeables et ceua de la. marine ont bom-
bardé avec succès des objectifs militaircs sur les
arriéres de l'adversaire.
Dena avion* ennemis ont été abattux au cours
de combats aéraens.
Les Tchèques refusent de participer
aux travaux du Parlement
DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Zurich, 17 août.
Le Praqer Tageblait annonce la décision de
Hussard de prwéder prochainement à mi
partage national de la Bohème, selon la de-
mende de Allemagne. Un lieutenant-gou-
verneur siégerait à' Laitmeritz et une uni-
versité allemande se créerait à Reiehen-
bcrg. U's directions allemandes des postes
et des chemins 'le fer seraient créées. Les
journaux de Vienne annoncent que le chef
du ptrti tchèque, Stamek, invité par Hus-
sarek à discuter la participation éventuelle
des Tchèques au gouvernement et la colla-
boration du parti tchèque aux travaux par-
lementaires-, refusa, en déclarant que des
négociations s>nl impossibles avec un gou-
vernement dont le but notoire est d'étran-
gler le mouvement slave pour l'indépen-
danee.
LA GRIPPE ESPAGNOLE
dans l'arrondissement de Cahors
D1X CAS MOR7SLS
Cahnrs, août.
La grippe espagnole est signalée à
Cahors et dans les environs Des eas mor-
tels, au nombre d'une dizaine, dont trois
dans une même famille da village de Tres-
poux, ee sont déjà produits. (Bavas.)
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LE FAUX MANIAQUE
Ayant déserté le 23 mars W1T, l'ancien boy-
scout Maroel Félix, engagé au '*• d'artillerie. avait
été déclaré irresponsable par le docteur Legrain.
Le 9 juillet de la même année il déserta.t de
nouveau et, mis en prison, il s'évadait. Quand
on le reprit on sut que danc l'intervalle il avait
commis neuf vols d'automobiles. Un second exa-
'lien mental du méme docteur Legrain !e déclara
responsable pour sa récidive de désertion, mais
irresponsuble pour les vols.
Je ne puis voir une auto, avait-il dit, sans
vouloir sauter dedans. C'est plus fort que moi.
On écarta donc l'accusation de vol, mais pour
désertion on te condamna à un an de prison avec
sursis, toutefois.
Or, trois jours après, le 10 novembre, Marcel
Belix désertait pour la troisième fois. Sans doute
il s'était dit qu'on ne manquerait pas de voir
dans cette rechute rapide la preuve définitive
dune monte irrésistible et qu'il serait déclaré
irresponsable pour le tout.
D'autant qu'il avait pris soin de récidiver éga-
lement comme voleur en s'appropriant d'abord
l'automotrice du général Dubail. puis celle de
M. Vasco de Gama, une auto de 24.000 francs.
puis une autre encore.
Mais il eut beau faire. Les trois médecins que,
pour plus de sûreté, on etiargea de son examen
mental, les docteurs Dupré, Valon et Roubino-
vitch, n'hésitèrent pas à le déclarer complète-
ment responsable, tant comme voleur que comme
déserteur, et hier, sur réquisitoire du lieutenant
Fleyss. le deuxième conseil de guerre condam-
nait à trois ans de travaux publics le faux ma-
niaque, que défendît Mlle Moreau.
PANS PARIS
Encore itn as des tranchées »
La police recherche un aventurier qui revêt le
costume militaire, se décore de la croix de la Lé-
gion d'honneur, de la médaille militaire, de plu-
sieurs croix de guerre et se donne' le surnom
militaire de « l'es des tranchées n. Ce malfaiteur
s'est déjà rendu coupable de nombreuses escro-
queries.
Arrestation do deux défaitistes
Sur mandat d'amener de M. Bonin. juge d'ins-
tniction, une perquisition a été opérée hier chez
MM. Jacob Bahar, soixante et un ans. se disant
publiciste. 92, rue Richelieu, et Théodore To-
chtun, cinquante et un ans, architecte, 34, rue des
Les investigations de M. Moisant. commissaire
de police aux délégations judiciaires, ayant ame-
né la découverte de tracts et de circulaires conte-
nant des propos alarmistes, les deax personna-
ges ont été écroués à la santé.
Le préfet de police récompense
une centaine d'agwats
NI. Rnux, préfet de police, assiste de M. Paul
Guichard. directeur de la poMce municipale, a re-
mis hier matin, dans la cour de la caserne de
la Cité, des diplômes et des médailles d'honneur
il. des inspecteurs, des gardiens de la paix, des
sergents de vlle de banlieue et des chimistes du
laboratoire municipal qui se sont distingués, de-
pu is irons ans, par des actes de courage et de dé-
vouement.
HORSJPAKIS
Bezons. m. Constant Duval, contremaître
daus une usiiu da qu;>i de 'dune, a cootiia.14 la
uspanuau U uu iAU-le-cigaieues conumaiu i uào Ir
Uhoisy-le-ROi. Le Beige Vaiuicr Siricûi,
viiigt-stpt ans, me Constance, a été arrêté. était
recuticlie pour ue jiomiweux vols de bicjcleites
commis il Juiuville Argenieuil, Melun, CiKusy, etc.
CLICHY. boulevard Vicior-Hu«u, Mme Laure
ïenner, marchaade du truite, rue du Pont,
Grièvement blessée 1'épaule ei à la letts a 1 ho-
pital iieaujon.
Valiuy, daas une usine d'électricité. Dégâts oouo
franc».
LEVALUHS-PEBRïT. Une fillette de quatre
ans. Léopoldine Berges, rue des Frères-Herbert, il
reuversé une lampe a alcool. Très griévemént
brûlée au visage et à la. poitrine à 1 hùpital des
PU*EAUX. on a arrêté, rue Jean-Jaurès un
jou.rnalier, Honoré Lalontaine, me de rHOieJ-de-
Ytlle, revenu Bécenuuent du bagne. Il a été sur-
pris eu tlaurant délit de vol avec effraction chez
Mme liazui, crémière, rue Mars-et-Bfl*y.
~w» Près du quai National, le cadavre d'un en-
fant nouveau-né du sexe masculin, a été repéché
en Seine. A la Morgue.
MONTREiltL. Le jeune Georges Gorbln, neuf
ans, rue de Lagny, en tombant dans une grange,
s'est tendu le crâne. Il u été transporté à l'hôpital
MA1»ON8-ALFORT. Au. cours dïine rixe,
Frinçois Boury, cinquante-trois ans. Journalier, a
porté uu coup de bouteille à son camarade Octave
Piollet, quaraïue-neul ans. Griévejiont blessé a la
tête.
RUEIL. On a repêché le cadavre de M. OmH»
Bioutiel, j*fugié de 1 Aisne à Nanterrc, qui s'était
suicidé.
•wm– Jute; Duchemin, quarante-huit ans, habi-
tant Montesson. s'est noyé en se baignant.
SAINT GEBMAIN-EN-LAVS. La municipalité
met eu veute du lait il u Ir. 70 le litre, Provmaut
du domaine de ta Vile de Pari. au Picquenard.
SAINT-maur. Mme Yvonne ucrftault, du-
qttaute-deux ans boulevard National, est tombée
accidentellena^m par la lenetre de sa chambre.
Fracture de la colonne vertébrale état désespéré.
SEVRES. L Œuvre du Trau.iii.kU. qui fonc-
tionne depuis truis ans aux écoles de la rue de
Ruetl, a envoyé, cette année, une trentaine d'en-
laaits ae bord de la mer.
VERSAILLES. L'Action sociale de Seine-et-
Oise vient d'ouvrir une souscription dan.* le but
d offrir au marét liai Foch. dont la famille habite
Versailles, un laurier d'honneur. Un portrait avec
reiïwxluction d'un autographe du généralissime
sera offert il ehaiiue souscripteur.
™~ MM. E. Berger, capitaine, d'artillerie, et E.
Guilbert. ingénieur, ont obtenu un prix de
Irancs, décerné par l'Académie des .«ciences
Rue de l'Orangerie, en voulant éviter une
automobile militaue venant de la rue de Satory.
M. Joseph Chauvet, Industriel, rue Delarabre, à
Paris, se renwJaut en automobile à Saint-Cyr-
l'Ecole. a projeté sa voiture dans la devanture de
la pharmacie Neveu, qui fut gravement endom-
magée. L'auumtobile s'est renversée et M. Ohau»et
a été contusionné à la tète. Trais passants ont été
biffés
< Pour avoir vendu, snr le maïehé Xott-e-
Dame. des pommes de terre un prix supérieur il
la taxe Mme Sivet, 1 bis rue "Dangean, sera
poursuivie.
VINCENNES. Neurasthénique, Mlle Sœtanrie
SloiMKît, vingt-deux ans, rue de Fontenfty, s'est
L'accident de Verneuil-l'Etang
Le télescopage des trois trains, dont nous
avons parlé en son temps, le 10, sur la
ligne Paris-Bastille, à Verneuil, a occa-
sionné la mort de vingt-neuf personnes,
dont vingt-quatre, ont été inhumées à So-
ters et cinq à Melun.
En outre, soixante et une autres per-
sonnes ont été blessées. Cette liste est
close, les travaux de déblaiement étant
terminés.
DANS LES SYNDICATS
La première rttjion fédérale de* cuirs et peaux
tiendra aujourd'hui son congrès il la Maison dit
syndicats, rue de la Grange-aux-Belles.
Le personnel hospitnlier tetnpuruire a tenu une
rkunion, hier soir, rue de la Grange-aux-Belles.
Après avoir entendu MM. Laroux, secrétaire du
syndicat des non-gradés des hôpitaux, et Sous-
sieu, les assistants vtW'ent un ordre du jour ré-
clamant leur assimilation aux titulaires pour les
salaires, les congés, etc.
Le personnel des HaUes [souclwers, commis au
plateau, marqueurs, gardiens, etc., révlament une
indemnité de vie chère de 3u 0;0 et une augmen-
te.tion de salaire fixe pour les gartieuses.
Les ouvriers chocolatiers d'une usine de la rue
de l'Ouïr*! sotlicitent une indemnité de vie chère
de 5 francs par jour.
LA VIE SPORTIVE
La Meeting dn Alliés. Aujourd'hui à 3 heu-
res, au stade Bergeyre ÎBnttes-Chaumont). la
grande journée de course à pied et d'atùlétisine
attendue .se presque avec les caractéristiques d'une
de ces séance5 triomphales dn sport, qui, toujours,
a réuni l'étite du public.
La présence des Américaine, une vingtaine d'as,
au moins; des Belges dont le célèbre sprinter
Freddy des Anglais de l'Anny Serties Corps
des Serbes et de toute la pléiade vaieûrense de
nos champions de France, les Venneulen. Souli-
gnât, Uéo Aodré. CaitWBtler. Gaudairn, Heilbutli,
Bouton, Guy, Houcliard. Arnand. Girard, e«c., etc.
pour nf citer qne quelques tétes de list« parmi les
deux cents athlètes engagés, tout cela constitue
un formidable attrait sportif jamais atteint.
T.es contrôles seront ouTerts dès 1 h. 30 aux dif-
férentes entrées du stade rue Bolivar, et rue
tUUuUulu s«™ uÏTErafiE
CONTES DU « PETIT PARISIEN'»
LE COUP DEMAIN
Depuis quatre jours, le régiment est
au repos.
Le nettoyage des armes et des effets,
les revues et les corvées ont rempli les
premières journées. Aujourd'hui enfin,
après la soupe du matin, les hommes
jouissent d'une liberté complète. Et pen-
dant que les uns écrivent, ou lisent, les
autres jouent aux cartes, ou s'en voit
pêcher à la ligne dans la petite rivière
qui traverse le village.
Morin et Finot, deux pépères de la
classe 93, deux copains, dont les fermes
sont voisines au pays poitevin, et qui ne
se sont pas quittts depuis le jour de la
mobilisation, s'en sont allés jusqu'aux
dernières maisons, à pas lents, en fumant
leur pipe, histoire de se dégourdir les
jambes, et de digérer comme des rentiers.
Arrivés là, ils s'arrêtent. La route file
devant eux, toute blanche. Il fait'soleil,
un joli soleil d'avril, tiède et doux, qui
met partout de la lumière et de la gaieté.
Les arbres fruitiers sont en fleurs, et tous
les nids d'oiseaux souhaitent la bienve-
nue au printemps.
Où qu'on va ? dit Morin.
A droite, entre deux haies d'aubépines,
un chemin creux conduit vers les champs.
On va par là, fit Finot on va voir
la terre
Voir la terre Morin a compris. Et,
tout de suite consentant, il emboîte le
pas. Car, depuis des mois, la seule terre
qu'ils ont vue, ces paysans, c'est une
terre délaissée, inculte, une terre que la
bêche et la pioche ont fouillée, non pour
l'ensemencer, mais pour y creuser des
tranchées, une terre où les blés ne ger-
meront pas, car seul le canon, mons-
trueux semeur, y trace ses horribles
sillons.
Et la mtme idée leur est venue en
même temps voir la terre, la bonne
terre qu'ils aiment, celle qu'on cultive,
celle qui vit et qui produit Car Morin
et Finot sont de vrais paysans, de ceux
qui sont encore attachés au sol, qui ne
conçoivent point la possibilité de faire un
autre métier, et qui n'ont jamais songé
à quitter le coin où ils sont nés, et où,
depuis l'enfance, chaque jour que Dieu
donne, ils ont peiné.
Ils s'en vont par le petit chemin creux,
Morin et Finot, sans se presser, car
ils ont bien le temps, et c'est une pro-
menade qu'ils veulent s'offrir, et sans
parler beaucoup, car ils rêvent aux mê-
mes choses, et dans leur âme, chaque
champ qu'ils découvrent en évoque un
autre, presque tout pareil, mais qui est
si loin
Tout d'même, dit Morin, fait rud'-
ment beau
Oui, dit Finot. Savoir s'y fait aussi
beau, là-bas I' faudrait ben, pour les
semailles.
Puis ils retombent dans leur mutisme.
Tout à coup, sur le bord d'un champ,
ils s'immobilisent, extasiés. Est-ce donc
si prodigieusement intéressant, ce qu'ils
voient? Une charme laboure le champ,
où les premiers sillons seulement sont
ébauchés. Une vieille femme mène le che.
val, pendant qu'un jeune garçon, d'une
douzaine d'années, appuie de toutes ses
forces sur le soc.
Morin regarde Fiaot. Finot regarde
Morin. Cette fois encore, ils se sont com-
pris. D'un même geste, ils se dépouillent
de leur veste et la jettent sur le talus.
Attendez, la mére dit Morin c'est
ben dur pour vous, c'turbin là on va
vous aider.
Morin est à la tête du cheval. Finot
pousse le charrue, dont le soc, sous l'effort
de deux bras robustes, de deux bras qui
« savent y faire », creuse maintenant la
gièbe d'une large trouée.
Les sillons se découpent, alignés, régu-
liers, profonds. L'après-midi se déroule,
sous le soleil qui décrott. Morin a rem-
placé Finot au mancheron, mais le tra-
vail n'a pas chômé une minute. Le champ
est à moitié labouré. Une fièvre irrésis-
tible possède les deux hommes et le rude
labeur leur semble léger.
La vieille paysanne lève les bras au
ciel: à
Vous allez tous esquinter, mes bons
messieurs; faut vous arrêter
Vous en faites pas, la mère répond
Morin, ça nous connaît, c'est not' métier.
Et pis, comme ça, ajoute Iriaot,
pendant qu'on en fout un bon coup, ça
nous empêche de nous rouilkr.
Et les sillons succèdent aux sillons.
Hue Dia Encore un d'fait.
Le soleil descend derrière le coteau.
V'Iâ l'heure de la soupe, dit Morin,,
mais tant pis Faut finir l'champ. Ce
s'rait ben dommage de Flaisser, au point
où qu'on en est
Ben sûr dit Finot, on va jusqu'au
bout. S'y a pus de soupe à la coistaoce,
j'ai encore une boîte de singe dans ma
musette, avec un bout d'fromage.
La nuit commence à tomber quand Mo-
rin et Fiaot ont achevé leur tâche. La
charrue a passé partout, et la terre, re-
tournée d'un bout à l'autre du champ,
est prête pour recevoir les semences.
Les deux pépères s'essuient le front,
enfilent leur veste, et, se dérobant &ux
remerciements de la paysanne, regagnent
leur cantonnement.
En chemin, ils n'échangent pas deux
paroles.
Une gamelle de soupe qu'on leur a gar-
dée, une tronche de barbaqtie, an morceau
de fromage et deux quarts de pinard
leur repas est fait. Une bonne pipe par
là-dessas, pour digérer. Puis, côte â côte,
les deux hommes s'étendent sur la paille.
Ils sont rompus, mais heureux, autant
qu'on peut l'être dans leur sacrée vie.
Quelque chose de confus et d'attendri
tressaille dans leur âme rustique.
C'est avec un bon sourire aux lèvres
qu'ils s'endorment, Morin et Finot. Cette
nuit, ils vont dormir comme dorment les
justes et les vaillants, d'un sommeil apai-
sant et doux, qui va les emporter vers
des campagnes fertiles et des récoltes mi-
raculeuses.
En fermant les yeux, Morin exprime
le commun sentiment qui les pénètre en
une phrase définitive
On a tout d'même rud'met»t bien
employé not' journée d'repos
Pour sûr répond laconiquement
Finot.
Et c'est vrai, profondément vrai, puis-
que aujourd'hui, grâce à eux, un chaîiip
de plus a été labouré dans la terre de
France.. GtwtaTO DOUSSAIN.
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