Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1918-08-18
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 août 1918 18 août 1918
Description : 1918/08/18 (Numéro 15167). 1918/08/18 (Numéro 15167).
Description : Note : Ed. de Paris. Note : Ed. de Paris.
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2008
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Etranger. 1 n 35-a
1
DIMANCHE
AOUT 1918
Sainte HélBne
LUNH le d. qn. le
Tempa probable:: nuageux
JOUR DE LA GUERRE
Il f aut aider
les prévoyants
Tandis que s'accomplissent les grands
événements qui assureront peu à peu la
)ibération et le triomphe de la patrie,
l'oeuvre sociale de la République se
poursuit à l'aide de quelques lois mo-
destes, mais utiles et trop souvent
ignorées.
C'est ainsi que le Journal officiel
vient de publier une loi d'une réelle im-
portance, relative à la Caisse nationale
des retraites pour la vieillesse.
Dans l'état des textes qui la régis-
saient, la Caisse nationale ne pouvait
recevoir, dans une même année, plus
de quatre mille francs au compte de la
même personne. Ce maximum annuel,
des versements constituait, dans les cir-
constances actuelles, une véritable en-
trave à la prévoyance.
La guerre, avec toutes ses conséquen-
ces si douloureuses, a créé dans les
foyers des besoins nouveaux.
Naguère, les modestes revenus d'un
petit capital péniblement accumulé suf-
lisaient à chacun pour s'assurer, aux
jours de la vieillesse, une existence
eaempte de soucis. Aujourd'hui, la
cherté de la vie; î'ar croissern«nt du
loyer de l'argent, rendent de telles res-
sources tout à fait insuffisantes. Aussi,
ceux dont les revenus se trouvent trop
modestes pour faire face il leurs be-
solins, songent-ils il transformer leur
capital en une rente viagère et ils
s'adressent pour cela à la Caisse na-
tionale des retraites, laquelle, jouissant
•Je la garantie de l'Etat, leur offre le
maximum de sécurité. Mais cette caisse,
jusqu'alors, ne pouvait recevoir une
somme dépassant quatre mille francs
par an. Elle devait refuser les verse-
ments, si le déposant d'une somme su-
périeure ne consentait pas à la fraction-
ner en plusieurs annuité'
Le maintien d'une disposition, de ce
genre n'olT/ait que des inconvénients.
Puisque la (kiiss:1 nationale était auto-*
risée à constituer un maximum de
rente fixé à 2.400 francs, pourquoi ne
pas se contenter rle cette dernière règle
et ne pas permettre aux assuré? d'obte-
nir au besoin ce maximum par un ver-
sement unique ?
C'est la réforme réalisée par la
nouvelle lo:. Elle a. en outre, pour con-
séquence de donner aux intéressés la
faculté d'entrer en jouissance immé-
diate de leur rente. Ils n'auront même
pas à attendre l'àge .de cinquante ans.
En effectuant un versement propor-
tionné à leur âge. ils entreront donc en
jouissance immédiate de ia rente via-
gère de •panes.
D'autre part, la lni stipule encore que
res rentes viagères immédiates pour-
ront étrf réversibles, à capital aliéné,
en totalité ou pur moitié, de la tête d'un
époux sur celle de l'autre époux. Enfin.
la loi a encore prolongé les tarifs au
delà de l'âge de soixante-cinq ans. En
matière cle rentes immédiates, elle n'ex-
clut donc même pas les déposants âgés.
La loi étant promulguée, la Caisse na-
tionale va préparer ses nouveaux tarifs
et ses barèmes, de manière que la ré-
forme puisse entrer en vigueur le
janvier prochain.
La réforme sera complète si la Caisse
nationale, dans ses calculs, tient- un
compte suffisant de l'élévation de l'in-
térêt de l'argent Les rentes viagères,
si nous ne nous trompons, y sont cal-
culées à l'heure actuelle sur un inté-
rêt de 4 fr. 50 0/0. Si avantageux que
«oit ce taux, il est trop inférieur en-
core à la réalité.
A l'heure où tant de gens qui font des
placements en se réservant leur capi-
cal, touchent un intérêt qui attsint près
do 6 0/0, il est inadmissible que les
prévoyants qui abandonnent leur petit
avoir à la Caisse nationale pour se
constituer une rente viagère, ne soient
pas plus favorisés. Le ministre du Tra-
vail et la direction générale de la
Caisse nationale s'honoreront en traitant
cette question avec esprit Je justice.
Puissent-ils, par la même occasion,
çe préoccuper de la loi votée il y a déjà
plusieurs années et qui a institué le li-
vret d'assurances sociales.
Cette loi, grâce à un mécanisme des-
tiné à combiner les opérations de la
Caisse nationale des retraites, de la
Caisse nationale d'assurance au décès
et de la Caisse des dépôts et consi-
gnations, permettra aux prévoyants,
moyennant un versement des plus mo-
destes, de se constituer l'habitation à
bon marché, de créer la dot de leurs
criants, d'accroitre notablement le
montant de leur retraite ouvrière, tout
en laissant, s'ils le veulent, un petit ca-
pital à leur décès. Elle n'attend, pour
entrer eu vigueur, qu'un règlement
d'administration publique. Or, nous ne
croyons pas que le conseil d'Etat ait
été saisi encore du projet de ce règle-
ment. Nous nous permettons d'insister
auprès de M. le ministre du Travail
pour que ce retard de plusieurs années,
dû évidemment aux circonstances de la
guerre, ne se prolonge pas davantage.
iuous aurons quelques idées à émettre
sur le parti qu'on pourrait tirer de ce
livret d'assurances sociales en faveur
des poilus. Mais il faut pour cela qu'il
reçoive définitivement la vie. Puisque
la loi la lui a donnée, cela ne saurait
se faire plus longtemps attendre.
Plus que jamais, au lendemain de la
guerre, les questions d'assurance et de
prévoyance sociales seront à l'ordre du
jour. Que ce soit l'honneur de la Répu-
blique de ne rien négliger pour les ré-
soudre et pour permettre ainsi aux in-
dividus, à l'aide d'institutions irrépro-
chables et désintéressées, de se prému-
nir contre la misère. genry CHÉRON.
L'Allemagne cherche à jasper
lMec des entretiens
des tajperenrs
Les journaux officieux d'outre-Rhin s'ef-
forcent d'ajouter des commentaires à la note,
remarquable surtout par le vide de ses as-
sert.ions, qui a été publiée à Berlin sur l'en-
trevue
D'après eux, un résultat aurait été acquis.
Une solution uurait été donnée à la question
de Pologne. Ce pays, ou plutôt l'ancien ter-
ritoire polonais fie Russic, ne serait pas
annexé la Galicie, comme le demandait le
comte Burian après le comte Czernin. Il for-
merait un Etat d'apparence autonomie, qui
serait gouverné par un archiduc et lié à l'Al-
lemagne par des contrats formel?. Char-
les I" aurait l'ombre et Guillaume II toutes
les réalités d'une satisfaction.
Si ces détails sont révélés aujourd'hui,
c'est que le gouvernement allemand éprouve
l;i nécessité de ne pas laisser le public sous
l'impression de conférences- vaines. A un
moment où Ludendorf recule, Hertling ne
veut pas donner là sensation de l'impuis-
sance diplomatique.
:'Irais la solution adoptée est loin de plaire
à qui est une fois de plus frus-
trée. Si les 12 millions d'habitants de l'an-
cien grand-duché de Varsovie avaient été
anncxés à la Galicie, pour former une mas-
se de i?0 millions d'individus, si la double
monarchie, par l'adjonction da ce troisième
royaume était devenue triple. les Habs-
bourg eussent tiré quelque lustre de l'évé-
nement. C'est à cette. fin que tendait Char-
les le', Les Polonais de Galicie l'eussent
accueillie avec joie, parce qu'elle eût accru
Jfiir importance. Mais Guillaume II l'a re-
poussée pour ircis motifs le premier est
que les Allemands de l'empire danubien
appréhendaient un grossissement du sle-
visme dans cet empire le second, que
l'état-major prussien formulait des réser-
ves d:ordre militaire le troisième, que le
nouvel Etat polonais eût constitué une for-
ce d'attraction trop grande vis-à.-vis des
Polonais soumis à ia Prusse. De là le com-
promis qu'on a élaboré.
â Cette transaction peut être agréable à
Il. Elle ne l'est pas à Charles I",
parce que le premier ministre cisleithan
Hussarek a besoin du concours des dépu-
'és galiciens, et que ceux-ci, déçus, seront
portés lui refuser fout appui. Les diffi-
cultés intérieures de l'AuEriche ne pourront
être que compliquées par cette solution, que
le cabinet de Berlin impose.
Est-elle viable? Pourra-t-on faire coexis-
tet une Pologne purement autrichienne et
nne Pologne,- soi-dis-anf autonome, gouver-
née par un prince autrichien ? De prime
4,'est là une combinaison mort-née.
Il «omble que le cabinet de Berlin ait mé-
dit' surtout dr: cacher la stérilité des con-
iérences d'hier, et aussi le désaccord qui
grandit entre les cleux empereurs. Il y a
mal réiissi.
On ne nous parle au surplus, ni des dis-
positioi* ciui ont été prises au regard des
événements de Russie et d'Ukraine, ni de
la médiation à exercer dans le conflit turco-
bulgare. et ce silence est ca.ractéristique
dans un moment où les peuples des deux
empires cherchent des raisons de réconfort
et de confiance.
Douze avions ennemis
abattus sur notre front
Dans la iournée du 16 août, dôme avions
allemands ont été abattus ou mis hors de
combat.
Vendant In m'il du 1C> au nos bom-
bardiers ont lancé quinze tonnes ae pro-
fertiles dans la aorre de la bataille, et de
nnmbreu.r incendies ont été constatés, ain- j
'si que sur les bivouacs, cantonnements et
zanconrL (Officiel trançais.)
LES BRITANNIQUES ONT ATTAQUÉ
LES AÉRODROMES ENNEMIS
ILS ONT DESCENDU 14 APPAREILS
Pandaut la }ovrnéc du 16 août, bien que
le beau temps ait continué, l'activité aérien-
ne de l'ennemi a été faible. Douze appa-
reils ennemis ont été abattus par nos nvia
teurs et ileux contraints d'a(frrrir désem-
parés. Sir. des nôtres manquent. Un autre
avion ennemi a été descendit pendant la
nuit.
Pendant les matinées des /6 et il, les
aérodromes ennemis de Hatibourdin et de
I. online ont été rigoureusement, attaqués
par un grand nombre de nos appafeils. Des
bombes ont été lancées d'une faible hau-
feur et, sur le prémier aérodrome, six laan-
gars ont été démolis, ainsi que deux appa-
reils guei se trouvaient l'intérieur. Sur le
seconrt aérodronce, trois hangars ont été dé-
truits et, au.]; d-eux endroits, les cantonne-
ments ont été copieusement mitraillés plu-
sieurs incendies se sont déclarés.
Plvs de quarante tonraes de bombes ont
été jetées par nous pendant les dernières
vingt-quatre heures.
La Suède refuse d'intervenir
en faveur de la paix
Stockholm, 17 août.
Certaines associations pacifistes suédoi-
ses ayant remis au gouvernement une péti-
tion demandant que la Suède fit auprès des
puissances belligérantes une démarche en
faveur de la paix, M. Eden, président du
Conseil, a répondu dans une note publiée
aujourd'hui par les journaux que le gou-
vernement suédois considère une telle dé-
marche corimie inopportune, attendu qu'à
l'heure actuelle elle serait à l'avance vouée
à l'insuccès.
Le croiseur JDnpetit -Thonars
coulé par un sous-marin
On nous communique la note suivante
Un de nos croiseurs anciens, le Dùpetit-
Thouars, qui participait avec la marine des
Etats-L'nis la protection de la navigation
dn,ns l'Atlantique, a été coulé le 7 août par
un sous-marin.
Des destroyers américains pnt recueilli
les naufragés.
Treize innrins ont disparu leurs familles
ont été prévenues.
(Le Dupetit-Thoua-rs, construit en lc
Toulon, mesurait 138 mètres de long et
19 m. 4 de large; son déplacement était <îo
9.500 tonneaux, ses trois machines de
20.000 chevaux lui assuraient une vitesse
Nos troupes ont enlevé devant Roye
les trarchées du camp de César
Entre Oise et Aisne, dans la région d'Autruches
nous avons avancé de 1.500 mètres sur 5 kilomètres de front
17 AOUT, APRES MIDI- Dans la région à l'ouest de Roye, grande activité
de l'artillerie au cours de la nuit.
Au sud de l'Avre, nous avons continué notre progression dans le bois des Loges
et atteint les lisières est.
Entre le Matz et l'Oise, nous avons repoussé deux fortes attaques ennemies
sur le Monolithe et la ferme Carmoy et maintenu nos positions.
Au nord-ouest de Reims, un coup de main ennemi sur la Neuvilette n'a pas
obtenu de résultat.
SOIR. AU COURS DE LA JOURNÉE, NOS TROUPES ONT CONTINUÉ A
PROGRESSER EN COMBATTANT AU NORD. ET AU SUD DE L'AVRE. NOUS
AVONS ENLEVE LES TRANCHÉES FORTEMENT TENUES DU CAMP DE
CÉSAR, DANS LA RÉGION A L'OUEST DE ROrE.
Au sud de la rivière, nous avons poussé nos lignes jusqu'aux abords de Reu-
vraignes.
Depuis hier, le chiffre des prisonniers faits dans les combats au sud et au nord
de l'Avre dépasse un millier. Nous avons' capturé en outre de nombreuses mi-
trailleuses et un important matériel..
Plus au sud, notre infanterie s'est bmparée de Canny-sur-Matz.
Une forte contre-attaque ennemie sur la terme Carnoy a été repoussée.
AU NORD DE L'AISNE, UNE OPÉRATION LOCALE, EXÉCUTÉE CE MA-
TIN, NOUS A PERMIS, DANS LA RÉGION D'AUTRÈCHES, D'ENLEVER LES
POSITIONS ENNEMIES SUR UN FIpNT DE CINQ KILOMETRES ET UNE
PROFONDEUR DE QUINZE CENTS MÉTRÉS ENVIRON. DEUX CENT QUA-
RANTE PRISONNIERS SONT RESTÉS ENTRE NOS MAINS.
17 AOUT, APRES MIDI. La pression de nos troupes au nord de la route
de Roye et au nord de l'Ancre a continué. Nous avons réalisé des progrès dans ces
deux secteurs.
Hier, dans le voisinage de Vieux-Berquin, nos patrouilles ont soutenu de vifs
combats. De nouveaux combats ont eu lieu pendant la nuit. Nos troupes ont fait
des progrès dans ce secteur et capturé des prisonniers aux environs de Merris.
L'artillerie ennemie s'est montrée assez active près du mont Rouge et du
Scherpenberg et dans le voisinage du lac de Zillebeke.
SOIR, La nuit dernière, au nord de Proyart, nous avons légèrement avancé
Aujourd'hui, nos troupes ont progressé d'environ un mille au nord de Lihons.
Nous avons fait des prisonniers et pris des mitrailleuses.
Au début de la nuit, l'ennemi a attaqué quelques-uns de nos postes, dans le
secteur de Scherpenberg. Il a été repoussé après de vifs combats.
Un raid que l'ennemi tenta ce matin de bonne heure, aux environs de Locre,
a également échoué; des prisonniers sont restés entre nos mains.
LA SITUATION MILITAIRE
La manœuvre alliée autour de Roye ses
prolonge et s'accentua, concurremment
avec celle qui vise les deux vil-
les semblent destinées, déns cette bataille,
à subir le même sort, car les opérations qui
les concernent sont intimement liées. A
l'extrême droite de la ligne, 'nous sommes
depuis plusieurs jours en avant de Ribé-
court, aux fermes Carnoy et d'Attiche, qui
sont l'une à gauche, 1 autre à droite de la
toute qui, sous bois, conduit à Lassigny,
après avoir traversé les bois de Thiescourt
aux lisières sud de ces bois, nous tenons
l'Ecouvillon d'où nos t.roupesavancent pru-
demment afin de rejoindre les bataillon:;
qui h Belval (sud de Lassigny) et à Plessis-
de Roye (ouest de Lassigny), ont commencé
le siège de la petite cité.
Continuons à remonter, en direction nord-
ouest, jusqu'à Roye. L'armée Humbert
est, hier, portée de Roye-sur-Malz à Cau-
ny-sur-Motz, qu'elle avait conquis, il y a
plusieurs jours, qu'elle avait abandonné et
qu'elle a repris. Cany-sur-Matz est sur
tv route de Margny à Fresnières, à faible
distance de ce village, qui est à cheval sur
cette même route et sur la route Lassigny-
Rove. \tous ne sommes pas à Fresnieres,
mais nous avons atteint les lisières est du
bois des Loges, dnnc quelques centaines
de mètres de cette dernière route, le bois
des Loges constituant ta pour les Alle-
mands un véritable pivot de défense, pp?-
légeiint Lnsfligny au nord-ouest et Roye j
j au sud. Nos progrès dans ce bois font
lents m:iis constants. Notre ligne passait
ensuite en avant de Tiîloloy, nos soldats
l'ont hier sensiblement améliorée en la
portant jusqu'à Benvra ignés, d'où elle re-
joint Laucourt et Saint-Marri, pris. jeudi.
Ici. l'Avre partage le champ de bataille.
De l'autre côté, face à Saint-Mard, le camp
dc César que nous attaquions en débou-
chant de Viliers-lès-Roye est tombé en
notre pouvoir. La ligne traverse la grand'-
route, passe à Goyencourt, dont nous vie-
nons de nous emparer, et ce sont les Bri-
tanniques qui la tiennent ensuite, elle est
presque parallèle il la ligne du chemin de
fer Roye-Chanlnes. nos alliés, qui sont à
Damery, Parvilliers, Fouquesconrt, Mari-
cour¡, et Lihons, se dirigent de Damer)'
sur Roy, de Parvillers sur Fiesnoy-lès-
Rove, d'où ils pourraient s'orienter à la
t'ois sur la plnce et sur là voie ferrée de
Fouqucscourt c'est, sur Fronsart, qui fait
étape avant d'atteindre le point important
d-Hfittenoour^.sur la voie ferrée également
1 de Maucourt c'est sur Oiilly et Hallu, qui
apparaissent comme des centres de la ré-
sistance ennemie de Lihons ils ont avancé
hier do seize cents mètres au nord, aux
fins de dominer Chaulnes, que lea Alje
manda s'acharnent à conserver.
Cette ville est en effet. capitale pour
leur défense, comme elle ser^jt de premier
1 ordre pour In poussée britannique. Nous
avons, A plusieurs reprises, indiqué les dé-
bouchés qe'elle offre et notamment le prin-
cipal, la route de Nesle et la voie ferrée qui
y mène aussi. Nous n'avons plus les mêmes
raisons que précédemment d'être discrets
à cet égard. C'est en effet le général Hum-
bert qui a déclaré au journaliste anglais
Gérard Campbell, que l'armée Rawtinson
avait, dans cette offensive, comme but éloi-
gré la ville de Nesle. Les Britanniques.
avant été arrêtés en deçà de Chaulnes, par
1rs contre attaques désespérées de l'enne-
mi, il fallait d'abord briser celles-ci, ce
qu'ils ont fait magnifiquement mais il
n'est pas besoin d'une très grande perspi-
cacité pour comprendre que ce qui été
retardé pourrait n'être pas perdu. Telle
(Communiqués français.)
semble bien être la pensée de l'ennemi,
caj\ tandis que quelques-unes de ses meil-
JftHPes divisions de réserve se font déeirt'"r
pour nous maintenir, nous et nos alliés,
sur le front actuel, il fait. en hâte constmire
en arrière des défenses le plus fortes pos-
L'ennemi se retranche
Le principe sur lequel repose, l'établisse-
ment de ces nouvelles positions réside,
d'après les circulaires lancées, dans une ré-
partition générale en profondeur des trou-
pes de couverture et des engins, de feu tels
que mitrailleuses et engins de tranchées
et surtout dans la distribution immédiate de
l'artillerie en retraite avec ses postes d'ob-
servation et de commandement.
Pour éviter que ces positions d'artillerie
fit de mitrailleuses ne puissent être repé-
rées par nos avions pendant leur construc-
lion, l'ordre a été donné de prendre toutes
les précautions pour dépister nos observa-
tions aériennes.
Deux l:gnes de tranchées provisoires sont
établies en toute hâte, la première pour re-
cevoir le 1/6 de la ga.rnison de. première
ligne, la seconde pour en loger l/.l Des
abris sont en outre édifiés un peu partout
pour le reste des troupes.
Des réseaux de fils de fer sont édifiés en
même temps; ils doivent être terminés en
premier lieu devant l'organisation de tran-
chées La plus avancée. Il est prescrit d'ins-
taller un système de réseaux barbelés
dense et continu celui-ci est composé de
trois réseaux de dix mètres large. à in-
tervalle variant entre cinq et dix métrés. Le
tracé est conçu irrégulier, tes fils étant
posés bas, avec une orientation permettant
aux:.feux de flanque'ment de balayer le front
devant le premier réseau.
Les pieux sont tous d'abord enfoncés par-
tout pendant ce temps, les rouleaux de fils
de fer sont rassemblés à portée. Quand les
pieux sont en place pour le réseau le plus
avancé, celui-ci est aussitôt terminé, les
deux autres doivent être montés ensuite si
les circonstances le permettent.
En même temps, un très grand nombre
d'emplacements de mitraillenses sont pré-
parées sur le terrain compris entre les li-
gnes successives de défense. Il a été re-
commandé de les mettre non e«ur les posi-
tions dominantes, niais sur les pentes,
En outre, il est exigé d'essayer de mys-
t.ifier les alliés en installant de fausses orga-
nisations pour leur faire perdre un temps
précieux dans leur manœuvre.
Celle-ci, on le voit, s'exécute tout de
même.
A signaler 'À'action purement locale epga-
gée et réussie au sud de Nampcel entre
MouHn-sous-Touveut et Pnrt-Fontenfy, su;
l'Aisne. Il s'agissait de reprendre des pMi-
tions utiles abandonnées dans les premiers
1 jours de t'offensive allcmande du 9 juin,
ferme Puiiseux. Je Tiolet, des hauteurs,
Chevillecourt sur le ru d'Ozier. L'opération
a donné ce qu'on en attendait.
L'APPEL
à l'Autriche
L'ennemi, enserré très étroitement.
dans Roye, commence à s'y trouver mal
à l'aise et cherche à nous écarter à coups
de canon. Cependant, notre progression
ne s'est point ralentie.
Nous procédons, évidemment, par
mouvements lents, mais aussi par action
continue, en suivant des tracés détermi-
nés. Tout se tient dans cette manœuvre,
même ce que, en comparaison des
grosses affaires qui s'engagent à leur
heure et en leur lieu, on pourrait appe-
ler les infiniment petits.
L'état-major allemand, bien qu'il fasse
dire par ses officieux que ses positions
ne sont point ébranlées, se montre visi-
blement inquiet de cette progression ré-
gulière, qui le presse ,le plusieurs côtés
à la fois. Hier, il a essayé de se donner
un peu d'air au sud, entre Matz et Oise,
en nous reprenant les fermes du Mono-
lithe et de Carmoy. Il n'y a point réussi,
et se trouve par conséquent pris plus
étroitement dans l'étau, comme Giliatt
dans les tentacules de la pieuvre. Il lui
faudrait, pour s'en dégager, frapper un
grand coup de vigueur. Mais sans doute
n'en a-t-il plus les moyens.
On peut du moins le supposer, en
vnyant les négociations entamées au
grand quartier général allemand entre
les représentants des deux empires ger-
maniques. Ces négociations n'avaient
point pour objet unique les affaires de
Pologne, pas' mal embrouillées, comme
on sait; 3lles visaient également la cen-
tralisation absolue^ entre les meins de
Hindenburg et de Ludendorf, des forces
allemandes et autrichiennes. C'est bien
là ce que la Zeit, de Vienne, qualifie de
décision très grave, une des plus gra-
ves, dit-elle, qu'on ait été appelé il pren-
dre dcpuis fe commencement .de la
guerre. Et en effet, il s'agit, en tout état
de cause. d'amener sur le front franco-
anglais un certain nombre de divisions
employées, en ce moment, à garder les
positions peu sures de la Piave et de
l'Asiago.
Je ne sais trop de quelle oreille l'em-
pereur Charles 1" peut entendre des pro-
positions pareilles, ni si sa vassalité est
assez complète pour qu'il consente it
sacrifier sa propre sécurité aux ambi-
tions d'un allié dominateur. Je me doute
bien que celui-ci aura mis en avant le
principe de guerre d'après lequel les
fronts secondaires doivent toujours se
plier aux exigences du front principal.
Mais le souverain autrichien consi-
dère-t-il comme secondaire celui qui
protège ses Eiats et qui, s'il était en-
foncé, ouvrirait à son ennemi la route
de Vienne? C'est d'autant plus douteux
que lo dernière mésaventure de Boroe-
vic non seulement n'est pas réparée,
mais en laisse présager d'autres, le jour
où les armées italiennes prendraient le
parti de se porter en avant.
La situation est donc, en somme, assez
compliquée, et c'est pourquoi il ne lui a
pas été donné de solution, encore qu'une
note officielle ait chanté l'accord parfait
qui régnerait, au double point de vue
politique et militaire, entre les deux mo-
narques tudesques. Nous verrons si cet
accord doit aller jusqu'à l'abdication
totale du plus jeune entre les mains du
plus vieux. Mais le meilleur moyen que
nous ayons de les tenir chacun à leur
place est de continuer à les menacer
l'un et l'autre, en leur portant à tous
deux la pointe aux yeux.
Lieutenant-colonel ROUSSET.
Jusqu'à la victoire définitive)
UNE INTERVIEW DE M. CLEMENCEAU
Madrid. 17 août.
Kl Sol public une longue et intéressante
interview qui fut accordée à son collabo-
rateur. M. Manuel Azmrr, par M. Clemen-
ceau, président du Conseil français. Cette
interview fut prise lors de la dernière ba-
taille de la Marine.
« Cette bataille, qui se livra avec tant
de succès, a dit M. Clemenceau, est une
magnifique victoire. Notre état-major,
merveilleusement préparé, a su choisir le
moment opportun pour tomber sur l'en-
nemi. Le plan fut admirable et l'honneur
de sa conception en revient au général
Foch, de même que l'honneur de 8a réali-
sation en revient au généra' Pétain, qui
fut un très remarquable exécutant des
plans arrêtés.
Tous les préparatifs avaient été faits
dans le plus grand secret. Je puis vous
assurer que la veille du jour fixé pour la
contre-offensive du général Mangin. j'étais
la seule personne qui, à Paris, connût le
·projet du général Foch »,
La conversation rou!a ensuite, sur les
Américains dont M. Clemenceau fit un
éloge enthousiaste. Puis il parir. des sol-
dats français.
« Les soldats de France, dit-il, méritent
l'admiration du monde, comme ils la mé-
ritèrent toujours, mais aujourd'hui plus
que jamais. Je les ai vus, jour par jour, en
ces dernières batailles qui obligèrent no-
tre armée ù céder des parcelles des glo-
rieuses terres françaises. J'ai admiré leur
sérénité, leur confiance en la victoire, leur
abnégation, leur amour de la France en
faveur de laquelle ils demandaient à tous
moments une victoire complète et au ser-
vice de laquelle ils mettaient leur vie sans
réserve.
Je viens de les voir à l'heure de la vic-
toire. Ils n'ont pas perdu de la grave séré-
nité qui les fit si grands aux yeux de
l'humanité tout entière.
M. Clemenceau conclut
« La signification de cette bataille? Qu'il
vous suffise de savoir que la politique mi-
litaire actuelle qui a produit de si mer-
veilleux résultats, va continuer sans fai-
blir, résolument. »
Jusqu'à la victoire définitive ? » in-
terrogea M.. zmar.
« Jusqu'à la eictoire définitive, qui est
en très bon chemin, répondit M. Clemen-
ceau. Dites-le en mon nom à nos amis,
d'Espagne. (Radio.)
M. Poincaré
sur le front naval
IL AWtlM L'EFFORT iffiRlCAIH
ET ASSISTE A L'ARRIVÉE DUR CONVOI
Le Président de la République dont Ou'
connaît les fréquents déplacements sur la
front, a tenu ces jours* derniers à se ren-
dre compte sur place de l'immense effort,
fait par la marine pour assurer la défense
des côtes, la sécurité des communications
de la France avec tes autres parties du
monde, pour lutter contre les sous-marins
ennemis, et on sait quels immenses pro-'
grès ont été, à ce point de vue, réalisés.'
C'est, sur le front de mer. Brest qu'il a
choisi comme but de son voyage. M. Poin-r,
car» a pu, ainsi, en. même temps qu'il'
constatait la coopération étroite, et peut-'
on dire décisive, de la marine à la défe.iW
nationale, apporter à nos marins un témoi-
gnage de la sollicitude des nouvoirs pu-
blies et aussi visiter une base américaine-
dont le développement en quelques mots
esi, des plus remarquables.
M. Poincaré a quitté Paris mardi soir
par train spécial, accompagné par MM.
Georges Leygues, ministre de la Marine
l'amiral de Bon, chef d'état-major général
de la marine le général Duparge. chef de
la maison militaire du Président le com-
mandant Portier. M. William Martin, dw
recteur du protocole, les commandants Mil-
lot et Eateva. da cabinet du ministre de la
Marine. Il est arrivé mercredi à 8 h. 30 à
Brest où la population, malgré le «eerefc
observé sur le déplacement présidentiel.
n'ayant pas tardé à apprendre la présencg
du chef de l'Etat, s'est portée avec em-
pressement sur son parcours et lui a fait
l'accueil le plus chaleureux.
Deux pirates récemment coulés
Dans cette première jaurnée le Prési-
dent a visité successivement les nouveaux
bassins construits depuis la guerre et où
les plus grands bâtiments peuvent être mis
en réparation, les citernes à mazout. I'EcoIq
navale, les llot(''les de torpilleurs et de
sous-marins, le entre dos ballons cap-
tifs, etc. Til s'est inlé.-essé à toutes les
questions se rattachant au développement,
il la prospérité dr, notre grand port de
t'Océan. il. s'est plus particulièrement atta-
ché, et cela se conçoit., à l'examen de tou-
tes les mesures ayant trait à la protec-
tion des eo rois entrant dans les ports.
lançais ou en sortant et Ja destruction
des sous-marins allemands. Il a eu des.
son arrivée la satisfacf,1 m d'apprendre
qu'un sous-marin allemand venait d'être
coulé par des patrouilleurs français, un
autre sous-marin ennemi avait eu quel-
ques jours avant le même sort grùf-e à des
patrouilleurs américains. L'activité de lt
navigation a permis, d'ailleurs, au Prési-
dent -de la République de se confirmer dan*
les irnprepsfwns excellentes que laissent te#;
dernières statistiques sur
On sait,, en effet, que les pertes subies par
les alliés, en juillet dernier, s'élèvent i
270.000 tonnes alors qu'en juillet 1917.;
elles atteignaient tonnes-^Pôùi* ïa,
première fois, en avril dernier, le tonnag»
construit par les alliés dépassait de 43.OCNV
tonnes le chiffre des pertes subies par les
torpillage?; l'écart, depuis, n'a cessé de
s'accentuer et. le mois derniers, le tonnage
mis à la mer a dépassé de 291.000 le ton-
nage disparu. D'autre part. le nombre des
sous-marins allemands cotlléa s'accroît
progressivement depuis le mois de janvier
dernier et dépasse le nombre des ?ous-
marins mis en service.
M. Poinraré a parcouru longuement les,
diverses installations criées pa* !et Amé-
ricains et, notamment, celles destinées à
leurs hydravions,
M. Poincaré
au-devant d'un convoi
Dans l'après-midi, ,1. Poincaré a été in-
formé qu'un certain nombre de bâtiments
de commerce formés en convoi étaient si-
gnalés et ae disposaient à pénétrer Il rade.
11 s'est aussitôt embarque pour se rendre
à l'entrée du goulet et c'est de la pqinte
des Espagnols, d'où l'on découvre l'en-
semble de la rade, qu'il a assisté à la
marché vraiment impressionnante des na-
vires convoyés. Aucun moyen de protec-
tion n'était négligé. Un dirigeable précé-
dait le convoi, explorant de concert nv:j
plusieurs hydravions la surface de la mar
afin de signaler tout mouvement
et attaquer tout sous-marin dont la pré-
sence serait révélée des rontre-torpi!-
leurs à marche rapide escortaient, -prèlh
également l'attaque ou à la riposte des
bnllons captifs, appelés communément
« saucisses reliés par des câble, -d'acier
aux bâtiments de tête et de queue, conte-
nant chacun deux observateurs, complé-
taient en liaison parfài'o les mesures ap-
parentes de protection (nous di-sons appa-
rentes, car il y en a d'autres), dont l'effi-
cacité s'affirme de plus en plus. Les'bâ-
timents,- marchant d'une vitesse régulière,
observant leur3 distances aussi rigoureu-
sement que Ils unités .c guerre en rr.a-
nœuvre, ont franchi le goulet et ont occu-
pé da'na la rade les emplacements qui leur
a\aient été désignés.
A l'hôpital maritime i
Entre temps, M. Poincaré avait été à
l'hùpital maritime, où il s'est entretenu
avec un grand nombre do blessés en trai-
tement, leur a exprimé ses -souhaits de ré-
tablissement Dans la salle des officiers
blessés, il a pu serrer la main du lieutenant
DuBuit, fils de l'ancien bâtonnier, dont la
Président fut au début de sa carrière, io
secrétaire. M' Du Buit était au cfevet
de son 111s.
A Camaret, et dans quelques villages
traversés en auto par le Président de la
République. les, habitants qu'aucun avis
officiel. cependant n'avait prévenus, pas
plus que ceux de Brest, d'ailleurs, sont,
accourus et. reconnaissant M. Poincaré,
l'ont acclamé.
M. Poincaré avait offert dans son tram,
conduit sur une voie de garage dans l'ar-
senal, un déjeuner auquel ont assisté les
autorités militaires et maritimes, de Brest,
l'amiral américain Wilson Ni.. Fortin, sé-
nateur du Finistère M. Simon, député de
Brest l'adjoint au maire. Le soir il a dîné
dans l'intimité et a passé la nuit en wagon.
L'usine flottante américaine
Dans la matitaée du lendemain ven-
dredi, le Président de la République a vi-
sité des appontements nouveaux que
construisent des ouvriers américains. Sur
ce point comme sur beaucoup d'autres
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Etranger. 1 n 35-a
1
DIMANCHE
AOUT 1918
Sainte HélBne
LUNH le d. qn. le
Tempa probable:: nuageux
JOUR DE LA GUERRE
Il f aut aider
les prévoyants
Tandis que s'accomplissent les grands
événements qui assureront peu à peu la
)ibération et le triomphe de la patrie,
l'oeuvre sociale de la République se
poursuit à l'aide de quelques lois mo-
destes, mais utiles et trop souvent
ignorées.
C'est ainsi que le Journal officiel
vient de publier une loi d'une réelle im-
portance, relative à la Caisse nationale
des retraites pour la vieillesse.
Dans l'état des textes qui la régis-
saient, la Caisse nationale ne pouvait
recevoir, dans une même année, plus
de quatre mille francs au compte de la
même personne. Ce maximum annuel,
des versements constituait, dans les cir-
constances actuelles, une véritable en-
trave à la prévoyance.
La guerre, avec toutes ses conséquen-
ces si douloureuses, a créé dans les
foyers des besoins nouveaux.
Naguère, les modestes revenus d'un
petit capital péniblement accumulé suf-
lisaient à chacun pour s'assurer, aux
jours de la vieillesse, une existence
eaempte de soucis. Aujourd'hui, la
cherté de la vie; î'ar croissern«nt du
loyer de l'argent, rendent de telles res-
sources tout à fait insuffisantes. Aussi,
ceux dont les revenus se trouvent trop
modestes pour faire face il leurs be-
solins, songent-ils il transformer leur
capital en une rente viagère et ils
s'adressent pour cela à la Caisse na-
tionale des retraites, laquelle, jouissant
•Je la garantie de l'Etat, leur offre le
maximum de sécurité. Mais cette caisse,
jusqu'alors, ne pouvait recevoir une
somme dépassant quatre mille francs
par an. Elle devait refuser les verse-
ments, si le déposant d'une somme su-
périeure ne consentait pas à la fraction-
ner en plusieurs annuité'
Le maintien d'une disposition, de ce
genre n'olT/ait que des inconvénients.
Puisque la (kiiss:1 nationale était auto-*
risée à constituer un maximum de
rente fixé à 2.400 francs, pourquoi ne
pas se contenter rle cette dernière règle
et ne pas permettre aux assuré? d'obte-
nir au besoin ce maximum par un ver-
sement unique ?
C'est la réforme réalisée par la
nouvelle lo:. Elle a. en outre, pour con-
séquence de donner aux intéressés la
faculté d'entrer en jouissance immé-
diate de leur rente. Ils n'auront même
pas à attendre l'àge .de cinquante ans.
En effectuant un versement propor-
tionné à leur âge. ils entreront donc en
jouissance immédiate de ia rente via-
gère de •panes.
D'autre part, la lni stipule encore que
res rentes viagères immédiates pour-
ront étrf réversibles, à capital aliéné,
en totalité ou pur moitié, de la tête d'un
époux sur celle de l'autre époux. Enfin.
la loi a encore prolongé les tarifs au
delà de l'âge de soixante-cinq ans. En
matière cle rentes immédiates, elle n'ex-
clut donc même pas les déposants âgés.
La loi étant promulguée, la Caisse na-
tionale va préparer ses nouveaux tarifs
et ses barèmes, de manière que la ré-
forme puisse entrer en vigueur le
janvier prochain.
La réforme sera complète si la Caisse
nationale, dans ses calculs, tient- un
compte suffisant de l'élévation de l'in-
térêt de l'argent Les rentes viagères,
si nous ne nous trompons, y sont cal-
culées à l'heure actuelle sur un inté-
rêt de 4 fr. 50 0/0. Si avantageux que
«oit ce taux, il est trop inférieur en-
core à la réalité.
A l'heure où tant de gens qui font des
placements en se réservant leur capi-
cal, touchent un intérêt qui attsint près
do 6 0/0, il est inadmissible que les
prévoyants qui abandonnent leur petit
avoir à la Caisse nationale pour se
constituer une rente viagère, ne soient
pas plus favorisés. Le ministre du Tra-
vail et la direction générale de la
Caisse nationale s'honoreront en traitant
cette question avec esprit Je justice.
Puissent-ils, par la même occasion,
çe préoccuper de la loi votée il y a déjà
plusieurs années et qui a institué le li-
vret d'assurances sociales.
Cette loi, grâce à un mécanisme des-
tiné à combiner les opérations de la
Caisse nationale des retraites, de la
Caisse nationale d'assurance au décès
et de la Caisse des dépôts et consi-
gnations, permettra aux prévoyants,
moyennant un versement des plus mo-
destes, de se constituer l'habitation à
bon marché, de créer la dot de leurs
criants, d'accroitre notablement le
montant de leur retraite ouvrière, tout
en laissant, s'ils le veulent, un petit ca-
pital à leur décès. Elle n'attend, pour
entrer eu vigueur, qu'un règlement
d'administration publique. Or, nous ne
croyons pas que le conseil d'Etat ait
été saisi encore du projet de ce règle-
ment. Nous nous permettons d'insister
auprès de M. le ministre du Travail
pour que ce retard de plusieurs années,
dû évidemment aux circonstances de la
guerre, ne se prolonge pas davantage.
iuous aurons quelques idées à émettre
sur le parti qu'on pourrait tirer de ce
livret d'assurances sociales en faveur
des poilus. Mais il faut pour cela qu'il
reçoive définitivement la vie. Puisque
la loi la lui a donnée, cela ne saurait
se faire plus longtemps attendre.
Plus que jamais, au lendemain de la
guerre, les questions d'assurance et de
prévoyance sociales seront à l'ordre du
jour. Que ce soit l'honneur de la Répu-
blique de ne rien négliger pour les ré-
soudre et pour permettre ainsi aux in-
dividus, à l'aide d'institutions irrépro-
chables et désintéressées, de se prému-
nir contre la misère. genry CHÉRON.
L'Allemagne cherche à jasper
lMec des entretiens
des tajperenrs
Les journaux officieux d'outre-Rhin s'ef-
forcent d'ajouter des commentaires à la note,
remarquable surtout par le vide de ses as-
sert.ions, qui a été publiée à Berlin sur l'en-
trevue
D'après eux, un résultat aurait été acquis.
Une solution uurait été donnée à la question
de Pologne. Ce pays, ou plutôt l'ancien ter-
ritoire polonais fie Russic, ne serait pas
annexé la Galicie, comme le demandait le
comte Burian après le comte Czernin. Il for-
merait un Etat d'apparence autonomie, qui
serait gouverné par un archiduc et lié à l'Al-
lemagne par des contrats formel?. Char-
les I" aurait l'ombre et Guillaume II toutes
les réalités d'une satisfaction.
Si ces détails sont révélés aujourd'hui,
c'est que le gouvernement allemand éprouve
l;i nécessité de ne pas laisser le public sous
l'impression de conférences- vaines. A un
moment où Ludendorf recule, Hertling ne
veut pas donner là sensation de l'impuis-
sance diplomatique.
:'Irais la solution adoptée est loin de plaire
à qui est une fois de plus frus-
trée. Si les 12 millions d'habitants de l'an-
cien grand-duché de Varsovie avaient été
anncxés à la Galicie, pour former une mas-
se de i?0 millions d'individus, si la double
monarchie, par l'adjonction da ce troisième
royaume était devenue triple. les Habs-
bourg eussent tiré quelque lustre de l'évé-
nement. C'est à cette. fin que tendait Char-
les le', Les Polonais de Galicie l'eussent
accueillie avec joie, parce qu'elle eût accru
Jfiir importance. Mais Guillaume II l'a re-
poussée pour ircis motifs le premier est
que les Allemands de l'empire danubien
appréhendaient un grossissement du sle-
visme dans cet empire le second, que
l'état-major prussien formulait des réser-
ves d:ordre militaire le troisième, que le
nouvel Etat polonais eût constitué une for-
ce d'attraction trop grande vis-à.-vis des
Polonais soumis à ia Prusse. De là le com-
promis qu'on a élaboré.
â Cette transaction peut être agréable à
Il. Elle ne l'est pas à Charles I",
parce que le premier ministre cisleithan
Hussarek a besoin du concours des dépu-
'és galiciens, et que ceux-ci, déçus, seront
portés lui refuser fout appui. Les diffi-
cultés intérieures de l'AuEriche ne pourront
être que compliquées par cette solution, que
le cabinet de Berlin impose.
Est-elle viable? Pourra-t-on faire coexis-
tet une Pologne purement autrichienne et
nne Pologne,- soi-dis-anf autonome, gouver-
née par un prince autrichien ? De prime
4,'est là une combinaison mort-née.
Il «omble que le cabinet de Berlin ait mé-
dit' surtout dr: cacher la stérilité des con-
iérences d'hier, et aussi le désaccord qui
grandit entre les cleux empereurs. Il y a
mal réiissi.
On ne nous parle au surplus, ni des dis-
positioi* ciui ont été prises au regard des
événements de Russie et d'Ukraine, ni de
la médiation à exercer dans le conflit turco-
bulgare. et ce silence est ca.ractéristique
dans un moment où les peuples des deux
empires cherchent des raisons de réconfort
et de confiance.
Douze avions ennemis
abattus sur notre front
Dans la iournée du 16 août, dôme avions
allemands ont été abattus ou mis hors de
combat.
Vendant In m'il du 1C> au nos bom-
bardiers ont lancé quinze tonnes ae pro-
fertiles dans la aorre de la bataille, et de
nnmbreu.r incendies ont été constatés, ain- j
'si que sur les bivouacs, cantonnements et
zanconrL (Officiel trançais.)
LES BRITANNIQUES ONT ATTAQUÉ
LES AÉRODROMES ENNEMIS
ILS ONT DESCENDU 14 APPAREILS
Pandaut la }ovrnéc du 16 août, bien que
le beau temps ait continué, l'activité aérien-
ne de l'ennemi a été faible. Douze appa-
reils ennemis ont été abattus par nos nvia
teurs et ileux contraints d'a(frrrir désem-
parés. Sir. des nôtres manquent. Un autre
avion ennemi a été descendit pendant la
nuit.
Pendant les matinées des /6 et il, les
aérodromes ennemis de Hatibourdin et de
I. online ont été rigoureusement, attaqués
par un grand nombre de nos appafeils. Des
bombes ont été lancées d'une faible hau-
feur et, sur le prémier aérodrome, six laan-
gars ont été démolis, ainsi que deux appa-
reils guei se trouvaient l'intérieur. Sur le
seconrt aérodronce, trois hangars ont été dé-
truits et, au.]; d-eux endroits, les cantonne-
ments ont été copieusement mitraillés plu-
sieurs incendies se sont déclarés.
Plvs de quarante tonraes de bombes ont
été jetées par nous pendant les dernières
vingt-quatre heures.
La Suède refuse d'intervenir
en faveur de la paix
Stockholm, 17 août.
Certaines associations pacifistes suédoi-
ses ayant remis au gouvernement une péti-
tion demandant que la Suède fit auprès des
puissances belligérantes une démarche en
faveur de la paix, M. Eden, président du
Conseil, a répondu dans une note publiée
aujourd'hui par les journaux que le gou-
vernement suédois considère une telle dé-
marche corimie inopportune, attendu qu'à
l'heure actuelle elle serait à l'avance vouée
à l'insuccès.
Le croiseur JDnpetit -Thonars
coulé par un sous-marin
On nous communique la note suivante
Un de nos croiseurs anciens, le Dùpetit-
Thouars, qui participait avec la marine des
Etats-L'nis la protection de la navigation
dn,ns l'Atlantique, a été coulé le 7 août par
un sous-marin.
Des destroyers américains pnt recueilli
les naufragés.
Treize innrins ont disparu leurs familles
ont été prévenues.
(Le Dupetit-Thoua-rs, construit en lc
Toulon, mesurait 138 mètres de long et
19 m. 4 de large; son déplacement était <îo
9.500 tonneaux, ses trois machines de
20.000 chevaux lui assuraient une vitesse
Nos troupes ont enlevé devant Roye
les trarchées du camp de César
Entre Oise et Aisne, dans la région d'Autruches
nous avons avancé de 1.500 mètres sur 5 kilomètres de front
17 AOUT, APRES MIDI- Dans la région à l'ouest de Roye, grande activité
de l'artillerie au cours de la nuit.
Au sud de l'Avre, nous avons continué notre progression dans le bois des Loges
et atteint les lisières est.
Entre le Matz et l'Oise, nous avons repoussé deux fortes attaques ennemies
sur le Monolithe et la ferme Carmoy et maintenu nos positions.
Au nord-ouest de Reims, un coup de main ennemi sur la Neuvilette n'a pas
obtenu de résultat.
SOIR. AU COURS DE LA JOURNÉE, NOS TROUPES ONT CONTINUÉ A
PROGRESSER EN COMBATTANT AU NORD. ET AU SUD DE L'AVRE. NOUS
AVONS ENLEVE LES TRANCHÉES FORTEMENT TENUES DU CAMP DE
CÉSAR, DANS LA RÉGION A L'OUEST DE ROrE.
Au sud de la rivière, nous avons poussé nos lignes jusqu'aux abords de Reu-
vraignes.
Depuis hier, le chiffre des prisonniers faits dans les combats au sud et au nord
de l'Avre dépasse un millier. Nous avons' capturé en outre de nombreuses mi-
trailleuses et un important matériel..
Plus au sud, notre infanterie s'est bmparée de Canny-sur-Matz.
Une forte contre-attaque ennemie sur la terme Carnoy a été repoussée.
AU NORD DE L'AISNE, UNE OPÉRATION LOCALE, EXÉCUTÉE CE MA-
TIN, NOUS A PERMIS, DANS LA RÉGION D'AUTRÈCHES, D'ENLEVER LES
POSITIONS ENNEMIES SUR UN FIpNT DE CINQ KILOMETRES ET UNE
PROFONDEUR DE QUINZE CENTS MÉTRÉS ENVIRON. DEUX CENT QUA-
RANTE PRISONNIERS SONT RESTÉS ENTRE NOS MAINS.
17 AOUT, APRES MIDI. La pression de nos troupes au nord de la route
de Roye et au nord de l'Ancre a continué. Nous avons réalisé des progrès dans ces
deux secteurs.
Hier, dans le voisinage de Vieux-Berquin, nos patrouilles ont soutenu de vifs
combats. De nouveaux combats ont eu lieu pendant la nuit. Nos troupes ont fait
des progrès dans ce secteur et capturé des prisonniers aux environs de Merris.
L'artillerie ennemie s'est montrée assez active près du mont Rouge et du
Scherpenberg et dans le voisinage du lac de Zillebeke.
SOIR, La nuit dernière, au nord de Proyart, nous avons légèrement avancé
Aujourd'hui, nos troupes ont progressé d'environ un mille au nord de Lihons.
Nous avons fait des prisonniers et pris des mitrailleuses.
Au début de la nuit, l'ennemi a attaqué quelques-uns de nos postes, dans le
secteur de Scherpenberg. Il a été repoussé après de vifs combats.
Un raid que l'ennemi tenta ce matin de bonne heure, aux environs de Locre,
a également échoué; des prisonniers sont restés entre nos mains.
LA SITUATION MILITAIRE
La manœuvre alliée autour de Roye ses
prolonge et s'accentua, concurremment
avec celle qui vise les deux vil-
les semblent destinées, déns cette bataille,
à subir le même sort, car les opérations qui
les concernent sont intimement liées. A
l'extrême droite de la ligne, 'nous sommes
depuis plusieurs jours en avant de Ribé-
court, aux fermes Carnoy et d'Attiche, qui
sont l'une à gauche, 1 autre à droite de la
toute qui, sous bois, conduit à Lassigny,
après avoir traversé les bois de Thiescourt
aux lisières sud de ces bois, nous tenons
l'Ecouvillon d'où nos t.roupesavancent pru-
demment afin de rejoindre les bataillon:;
qui h Belval (sud de Lassigny) et à Plessis-
de Roye (ouest de Lassigny), ont commencé
le siège de la petite cité.
Continuons à remonter, en direction nord-
ouest, jusqu'à Roye. L'armée Humbert
est, hier, portée de Roye-sur-Malz à Cau-
ny-sur-Motz, qu'elle avait conquis, il y a
plusieurs jours, qu'elle avait abandonné et
qu'elle a repris. Cany-sur-Matz est sur
tv route de Margny à Fresnières, à faible
distance de ce village, qui est à cheval sur
cette même route et sur la route Lassigny-
Rove. \tous ne sommes pas à Fresnieres,
mais nous avons atteint les lisières est du
bois des Loges, dnnc quelques centaines
de mètres de cette dernière route, le bois
des Loges constituant ta pour les Alle-
mands un véritable pivot de défense, pp?-
légeiint Lnsfligny au nord-ouest et Roye j
j au sud. Nos progrès dans ce bois font
lents m:iis constants. Notre ligne passait
ensuite en avant de Tiîloloy, nos soldats
l'ont hier sensiblement améliorée en la
portant jusqu'à Benvra ignés, d'où elle re-
joint Laucourt et Saint-Marri, pris. jeudi.
Ici. l'Avre partage le champ de bataille.
De l'autre côté, face à Saint-Mard, le camp
dc César que nous attaquions en débou-
chant de Viliers-lès-Roye est tombé en
notre pouvoir. La ligne traverse la grand'-
route, passe à Goyencourt, dont nous vie-
nons de nous emparer, et ce sont les Bri-
tanniques qui la tiennent ensuite, elle est
presque parallèle il la ligne du chemin de
fer Roye-Chanlnes. nos alliés, qui sont à
Damery, Parvilliers, Fouquesconrt, Mari-
cour¡, et Lihons, se dirigent de Damer)'
sur Roy, de Parvillers sur Fiesnoy-lès-
Rove, d'où ils pourraient s'orienter à la
t'ois sur la plnce et sur là voie ferrée de
Fouqucscourt c'est, sur Fronsart, qui fait
étape avant d'atteindre le point important
d-Hfittenoour^.sur la voie ferrée également
1 de Maucourt c'est sur Oiilly et Hallu, qui
apparaissent comme des centres de la ré-
sistance ennemie de Lihons ils ont avancé
hier do seize cents mètres au nord, aux
fins de dominer Chaulnes, que lea Alje
manda s'acharnent à conserver.
Cette ville est en effet. capitale pour
leur défense, comme elle ser^jt de premier
1 ordre pour In poussée britannique. Nous
avons, A plusieurs reprises, indiqué les dé-
bouchés qe'elle offre et notamment le prin-
cipal, la route de Nesle et la voie ferrée qui
y mène aussi. Nous n'avons plus les mêmes
raisons que précédemment d'être discrets
à cet égard. C'est en effet le général Hum-
bert qui a déclaré au journaliste anglais
Gérard Campbell, que l'armée Rawtinson
avait, dans cette offensive, comme but éloi-
gré la ville de Nesle. Les Britanniques.
avant été arrêtés en deçà de Chaulnes, par
1rs contre attaques désespérées de l'enne-
mi, il fallait d'abord briser celles-ci, ce
qu'ils ont fait magnifiquement mais il
n'est pas besoin d'une très grande perspi-
cacité pour comprendre que ce qui été
retardé pourrait n'être pas perdu. Telle
(Communiqués français.)
semble bien être la pensée de l'ennemi,
caj\ tandis que quelques-unes de ses meil-
JftHPes divisions de réserve se font déeirt'"r
pour nous maintenir, nous et nos alliés,
sur le front actuel, il fait. en hâte constmire
en arrière des défenses le plus fortes pos-
L'ennemi se retranche
Le principe sur lequel repose, l'établisse-
ment de ces nouvelles positions réside,
d'après les circulaires lancées, dans une ré-
partition générale en profondeur des trou-
pes de couverture et des engins, de feu tels
que mitrailleuses et engins de tranchées
et surtout dans la distribution immédiate de
l'artillerie en retraite avec ses postes d'ob-
servation et de commandement.
Pour éviter que ces positions d'artillerie
fit de mitrailleuses ne puissent être repé-
rées par nos avions pendant leur construc-
lion, l'ordre a été donné de prendre toutes
les précautions pour dépister nos observa-
tions aériennes.
Deux l:gnes de tranchées provisoires sont
établies en toute hâte, la première pour re-
cevoir le 1/6 de la ga.rnison de. première
ligne, la seconde pour en loger l/.l Des
abris sont en outre édifiés un peu partout
pour le reste des troupes.
Des réseaux de fils de fer sont édifiés en
même temps; ils doivent être terminés en
premier lieu devant l'organisation de tran-
chées La plus avancée. Il est prescrit d'ins-
taller un système de réseaux barbelés
dense et continu celui-ci est composé de
trois réseaux de dix mètres large. à in-
tervalle variant entre cinq et dix métrés. Le
tracé est conçu irrégulier, tes fils étant
posés bas, avec une orientation permettant
aux:.feux de flanque'ment de balayer le front
devant le premier réseau.
Les pieux sont tous d'abord enfoncés par-
tout pendant ce temps, les rouleaux de fils
de fer sont rassemblés à portée. Quand les
pieux sont en place pour le réseau le plus
avancé, celui-ci est aussitôt terminé, les
deux autres doivent être montés ensuite si
les circonstances le permettent.
En même temps, un très grand nombre
d'emplacements de mitraillenses sont pré-
parées sur le terrain compris entre les li-
gnes successives de défense. Il a été re-
commandé de les mettre non e«ur les posi-
tions dominantes, niais sur les pentes,
En outre, il est exigé d'essayer de mys-
t.ifier les alliés en installant de fausses orga-
nisations pour leur faire perdre un temps
précieux dans leur manœuvre.
Celle-ci, on le voit, s'exécute tout de
même.
A signaler 'À'action purement locale epga-
gée et réussie au sud de Nampcel entre
MouHn-sous-Touveut et Pnrt-Fontenfy, su;
l'Aisne. Il s'agissait de reprendre des pMi-
tions utiles abandonnées dans les premiers
1 jours de t'offensive allcmande du 9 juin,
ferme Puiiseux. Je Tiolet, des hauteurs,
Chevillecourt sur le ru d'Ozier. L'opération
a donné ce qu'on en attendait.
L'APPEL
à l'Autriche
L'ennemi, enserré très étroitement.
dans Roye, commence à s'y trouver mal
à l'aise et cherche à nous écarter à coups
de canon. Cependant, notre progression
ne s'est point ralentie.
Nous procédons, évidemment, par
mouvements lents, mais aussi par action
continue, en suivant des tracés détermi-
nés. Tout se tient dans cette manœuvre,
même ce que, en comparaison des
grosses affaires qui s'engagent à leur
heure et en leur lieu, on pourrait appe-
ler les infiniment petits.
L'état-major allemand, bien qu'il fasse
dire par ses officieux que ses positions
ne sont point ébranlées, se montre visi-
blement inquiet de cette progression ré-
gulière, qui le presse ,le plusieurs côtés
à la fois. Hier, il a essayé de se donner
un peu d'air au sud, entre Matz et Oise,
en nous reprenant les fermes du Mono-
lithe et de Carmoy. Il n'y a point réussi,
et se trouve par conséquent pris plus
étroitement dans l'étau, comme Giliatt
dans les tentacules de la pieuvre. Il lui
faudrait, pour s'en dégager, frapper un
grand coup de vigueur. Mais sans doute
n'en a-t-il plus les moyens.
On peut du moins le supposer, en
vnyant les négociations entamées au
grand quartier général allemand entre
les représentants des deux empires ger-
maniques. Ces négociations n'avaient
point pour objet unique les affaires de
Pologne, pas' mal embrouillées, comme
on sait; 3lles visaient également la cen-
tralisation absolue^ entre les meins de
Hindenburg et de Ludendorf, des forces
allemandes et autrichiennes. C'est bien
là ce que la Zeit, de Vienne, qualifie de
décision très grave, une des plus gra-
ves, dit-elle, qu'on ait été appelé il pren-
dre dcpuis fe commencement .de la
guerre. Et en effet, il s'agit, en tout état
de cause. d'amener sur le front franco-
anglais un certain nombre de divisions
employées, en ce moment, à garder les
positions peu sures de la Piave et de
l'Asiago.
Je ne sais trop de quelle oreille l'em-
pereur Charles 1" peut entendre des pro-
positions pareilles, ni si sa vassalité est
assez complète pour qu'il consente it
sacrifier sa propre sécurité aux ambi-
tions d'un allié dominateur. Je me doute
bien que celui-ci aura mis en avant le
principe de guerre d'après lequel les
fronts secondaires doivent toujours se
plier aux exigences du front principal.
Mais le souverain autrichien consi-
dère-t-il comme secondaire celui qui
protège ses Eiats et qui, s'il était en-
foncé, ouvrirait à son ennemi la route
de Vienne? C'est d'autant plus douteux
que lo dernière mésaventure de Boroe-
vic non seulement n'est pas réparée,
mais en laisse présager d'autres, le jour
où les armées italiennes prendraient le
parti de se porter en avant.
La situation est donc, en somme, assez
compliquée, et c'est pourquoi il ne lui a
pas été donné de solution, encore qu'une
note officielle ait chanté l'accord parfait
qui régnerait, au double point de vue
politique et militaire, entre les deux mo-
narques tudesques. Nous verrons si cet
accord doit aller jusqu'à l'abdication
totale du plus jeune entre les mains du
plus vieux. Mais le meilleur moyen que
nous ayons de les tenir chacun à leur
place est de continuer à les menacer
l'un et l'autre, en leur portant à tous
deux la pointe aux yeux.
Lieutenant-colonel ROUSSET.
Jusqu'à la victoire définitive)
UNE INTERVIEW DE M. CLEMENCEAU
Madrid. 17 août.
Kl Sol public une longue et intéressante
interview qui fut accordée à son collabo-
rateur. M. Manuel Azmrr, par M. Clemen-
ceau, président du Conseil français. Cette
interview fut prise lors de la dernière ba-
taille de la Marine.
« Cette bataille, qui se livra avec tant
de succès, a dit M. Clemenceau, est une
magnifique victoire. Notre état-major,
merveilleusement préparé, a su choisir le
moment opportun pour tomber sur l'en-
nemi. Le plan fut admirable et l'honneur
de sa conception en revient au général
Foch, de même que l'honneur de 8a réali-
sation en revient au généra' Pétain, qui
fut un très remarquable exécutant des
plans arrêtés.
Tous les préparatifs avaient été faits
dans le plus grand secret. Je puis vous
assurer que la veille du jour fixé pour la
contre-offensive du général Mangin. j'étais
la seule personne qui, à Paris, connût le
·projet du général Foch »,
La conversation rou!a ensuite, sur les
Américains dont M. Clemenceau fit un
éloge enthousiaste. Puis il parir. des sol-
dats français.
« Les soldats de France, dit-il, méritent
l'admiration du monde, comme ils la mé-
ritèrent toujours, mais aujourd'hui plus
que jamais. Je les ai vus, jour par jour, en
ces dernières batailles qui obligèrent no-
tre armée ù céder des parcelles des glo-
rieuses terres françaises. J'ai admiré leur
sérénité, leur confiance en la victoire, leur
abnégation, leur amour de la France en
faveur de laquelle ils demandaient à tous
moments une victoire complète et au ser-
vice de laquelle ils mettaient leur vie sans
réserve.
Je viens de les voir à l'heure de la vic-
toire. Ils n'ont pas perdu de la grave séré-
nité qui les fit si grands aux yeux de
l'humanité tout entière.
M. Clemenceau conclut
« La signification de cette bataille? Qu'il
vous suffise de savoir que la politique mi-
litaire actuelle qui a produit de si mer-
veilleux résultats, va continuer sans fai-
blir, résolument. »
Jusqu'à la victoire définitive ? » in-
terrogea M.. zmar.
« Jusqu'à la eictoire définitive, qui est
en très bon chemin, répondit M. Clemen-
ceau. Dites-le en mon nom à nos amis,
d'Espagne. (Radio.)
M. Poincaré
sur le front naval
IL AWtlM L'EFFORT iffiRlCAIH
ET ASSISTE A L'ARRIVÉE DUR CONVOI
Le Président de la République dont Ou'
connaît les fréquents déplacements sur la
front, a tenu ces jours* derniers à se ren-
dre compte sur place de l'immense effort,
fait par la marine pour assurer la défense
des côtes, la sécurité des communications
de la France avec tes autres parties du
monde, pour lutter contre les sous-marins
ennemis, et on sait quels immenses pro-'
grès ont été, à ce point de vue, réalisés.'
C'est, sur le front de mer. Brest qu'il a
choisi comme but de son voyage. M. Poin-r,
car» a pu, ainsi, en. même temps qu'il'
constatait la coopération étroite, et peut-'
on dire décisive, de la marine à la défe.iW
nationale, apporter à nos marins un témoi-
gnage de la sollicitude des nouvoirs pu-
blies et aussi visiter une base américaine-
dont le développement en quelques mots
esi, des plus remarquables.
M. Poincaré a quitté Paris mardi soir
par train spécial, accompagné par MM.
Georges Leygues, ministre de la Marine
l'amiral de Bon, chef d'état-major général
de la marine le général Duparge. chef de
la maison militaire du Président le com-
mandant Portier. M. William Martin, dw
recteur du protocole, les commandants Mil-
lot et Eateva. da cabinet du ministre de la
Marine. Il est arrivé mercredi à 8 h. 30 à
Brest où la population, malgré le «eerefc
observé sur le déplacement présidentiel.
n'ayant pas tardé à apprendre la présencg
du chef de l'Etat, s'est portée avec em-
pressement sur son parcours et lui a fait
l'accueil le plus chaleureux.
Deux pirates récemment coulés
Dans cette première jaurnée le Prési-
dent a visité successivement les nouveaux
bassins construits depuis la guerre et où
les plus grands bâtiments peuvent être mis
en réparation, les citernes à mazout. I'EcoIq
navale, les llot(''les de torpilleurs et de
sous-marins, le entre dos ballons cap-
tifs, etc. Til s'est inlé.-essé à toutes les
questions se rattachant au développement,
il la prospérité dr, notre grand port de
t'Océan. il. s'est plus particulièrement atta-
ché, et cela se conçoit., à l'examen de tou-
tes les mesures ayant trait à la protec-
tion des eo rois entrant dans les ports.
lançais ou en sortant et Ja destruction
des sous-marins allemands. Il a eu des.
son arrivée la satisfacf,1 m d'apprendre
qu'un sous-marin allemand venait d'être
coulé par des patrouilleurs français, un
autre sous-marin ennemi avait eu quel-
ques jours avant le même sort grùf-e à des
patrouilleurs américains. L'activité de lt
navigation a permis, d'ailleurs, au Prési-
dent -de la République de se confirmer dan*
les irnprepsfwns excellentes que laissent te#;
dernières statistiques sur
On sait,, en effet, que les pertes subies par
les alliés, en juillet dernier, s'élèvent i
270.000 tonnes alors qu'en juillet 1917.;
elles atteignaient tonnes-^Pôùi* ïa,
première fois, en avril dernier, le tonnag»
construit par les alliés dépassait de 43.OCNV
tonnes le chiffre des pertes subies par les
torpillage?; l'écart, depuis, n'a cessé de
s'accentuer et. le mois derniers, le tonnage
mis à la mer a dépassé de 291.000 le ton-
nage disparu. D'autre part. le nombre des
sous-marins allemands cotlléa s'accroît
progressivement depuis le mois de janvier
dernier et dépasse le nombre des ?ous-
marins mis en service.
M. Poinraré a parcouru longuement les,
diverses installations criées pa* !et Amé-
ricains et, notamment, celles destinées à
leurs hydravions,
M. Poincaré
au-devant d'un convoi
Dans l'après-midi, ,1. Poincaré a été in-
formé qu'un certain nombre de bâtiments
de commerce formés en convoi étaient si-
gnalés et ae disposaient à pénétrer Il rade.
11 s'est aussitôt embarque pour se rendre
à l'entrée du goulet et c'est de la pqinte
des Espagnols, d'où l'on découvre l'en-
semble de la rade, qu'il a assisté à la
marché vraiment impressionnante des na-
vires convoyés. Aucun moyen de protec-
tion n'était négligé. Un dirigeable précé-
dait le convoi, explorant de concert nv:j
plusieurs hydravions la surface de la mar
afin de signaler tout mouvement
et attaquer tout sous-marin dont la pré-
sence serait révélée des rontre-torpi!-
leurs à marche rapide escortaient, -prèlh
également l'attaque ou à la riposte des
bnllons captifs, appelés communément
« saucisses reliés par des câble, -d'acier
aux bâtiments de tête et de queue, conte-
nant chacun deux observateurs, complé-
taient en liaison parfài'o les mesures ap-
parentes de protection (nous di-sons appa-
rentes, car il y en a d'autres), dont l'effi-
cacité s'affirme de plus en plus. Les'bâ-
timents,- marchant d'une vitesse régulière,
observant leur3 distances aussi rigoureu-
sement que Ils unités .c guerre en rr.a-
nœuvre, ont franchi le goulet et ont occu-
pé da'na la rade les emplacements qui leur
a\aient été désignés.
A l'hôpital maritime i
Entre temps, M. Poincaré avait été à
l'hùpital maritime, où il s'est entretenu
avec un grand nombre do blessés en trai-
tement, leur a exprimé ses -souhaits de ré-
tablissement Dans la salle des officiers
blessés, il a pu serrer la main du lieutenant
DuBuit, fils de l'ancien bâtonnier, dont la
Président fut au début de sa carrière, io
secrétaire. M' Du Buit était au cfevet
de son 111s.
A Camaret, et dans quelques villages
traversés en auto par le Président de la
République. les, habitants qu'aucun avis
officiel. cependant n'avait prévenus, pas
plus que ceux de Brest, d'ailleurs, sont,
accourus et. reconnaissant M. Poincaré,
l'ont acclamé.
M. Poincaré avait offert dans son tram,
conduit sur une voie de garage dans l'ar-
senal, un déjeuner auquel ont assisté les
autorités militaires et maritimes, de Brest,
l'amiral américain Wilson Ni.. Fortin, sé-
nateur du Finistère M. Simon, député de
Brest l'adjoint au maire. Le soir il a dîné
dans l'intimité et a passé la nuit en wagon.
L'usine flottante américaine
Dans la matitaée du lendemain ven-
dredi, le Président de la République a vi-
sité des appontements nouveaux que
construisent des ouvriers américains. Sur
ce point comme sur beaucoup d'autres
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