Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1917-04-06
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Description : 06 avril 1917 06 avril 1917
Description : 1917/04/06 (Numéro 14668). 1917/04/06 (Numéro 14668).
Description : Note : Ed. de Paris. Note : Ed. de Paris.
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/03/2012
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Btrangar 8.v ASu» 30.
Double avance anglaise
yers Marcoing et Le Catelet
VIOLENTE ATTAQUE ALLEMANDE
AU NORD=OUEST DE REIMS
Après la violente poussée de mer-
credi, qui nous a amenés tout près des
faubourgs sud de Saint-Quentin, l'en-
nemi, que l'ardeur de nos soldats in-
fluence visiblement, a cru devoir se te-
nir coi pendant la nuit. Le temps dé-
testable qu'il a fait a pu, d'ailleurs, con-
tribuer à le paralyser. Toujours est-il
qu'à part une lutte d'artillerie assez
vive sur les deux rives de la Somme et
une contre-attadue brisée dans l'œuf,
sur le front Laffaux-Margival, beaucoup
plus à l'est, aucun événement ne s'est
produit qui mérite d'être signalé.
Mais les incendies et les dévastations
continuent dans la ville. Les troupes al-
lemandes, tombées au dernier degré de
l'infamie, entendent ne laisser que dé-
combres là où elles ont une fois posé le
pied. Elles rivalisent de férocité avec le
peuple qu'elles représentent et les chefs
qui les mènent, car, dans cet enfer
d'atrocités, chacun a sa part de respon-
Habilité et même la revendique. Avec
une indulgence qui montre la noble dé-
licatesse de son caractère, M. Wilson
avait voulu dégager les nations germani-
que des anathèmes dont il accablait si
justement leur maître. La presse tudes-
que a immédiatement protesté, se ren-
dant solidaire des massacreurs et des
incendiaires. Tant mieux. Il y aura
moins de distinctions à faire quand
s'opérera la liquidation de tous ces for-
faits.
Mais que dire de ces soldats, qui tan-
dis qu'ils manient si bien la torche ou
les pétards de dynamite, s'enfuient de-
vant la pointe des baïonnettes, avec tant
de hâte qu'ils en oublient leurs blessés
et leurs canons? Il ne leur manquait
COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE
A LA SUITE D'UN VIOLENT COMBAT, NOS TROUPES ONT ENLEVE
T35S VILLAGES DE RONSSOY ET BASSE-BOULOGNE, faisant vingt-deux
prisonniers et prenant trois mitrailleuses. L'ennemi, en se retirant, a été gêné
par ses propres réseaux de défense et a été pris sous nos feux de mitrail-
tenses subissant de lourdes pertes..
A L'EST ET AU NORD-EST DE METZ-EN-COUTURE, MALGRE LA
BS8ISTANCE ACHARNÉE DE L'ENNEMI, NOS TROUPES CONTINUENT A
PROGRESSER ET ONT ATTEINT LES LISIERES OUEST ET SUD OUEST
DU BOIS DE GOUZEAUCOURT ET DU BOIS D'HAVRINCOURT. Dans ce sec-
teur, soixante prisonniers nouveaux, deux mortiers de tranchées et cinq
mitrailleuses sont tombés entre nos mains.
COMMUNIQUÉS FRANÇAIS
5 AVRIL, 2HEURES APRES MIDI.- De 'la Somme à l'Oise, l'ennemi n'a
tenté aucune réaction sur le nouveau front conquis par nous hier.
Pendant la nuit, nos reconnaissances ont poussé au nord de Gauchy et au
nord de Moy, jusqu'aux lignes ennemies, qu'elles ont trouvées fortement
occupées.
Canonnade intermittente à l'est et à l'ouest de la Somme.
Hier, en fin de journée, Ies tirs de nos batteries ont arrêté net une contre-
attaque allemande qui s'apprêtait à déboucher sur le front Lan" aux Bdargival.
La lutte d'artillerie continue dans ce secteur.
Au nord-ouest de Reims, les Allemands ont attaqué sans succès nos lignes
entre Sapigneul et la ferme du Godat. Quelques fractions ennemies qui avaient
pris pied dans un élément avancé, en ont été rejetées aussitôt par notre con-
tre-attaque.
En Alsace, nous avons pris sous nos feux et dispersé un groupe ennemi dans
la région d'Ammerzwilïer.
il HEURES SOIR. Entre Somme et Oise, l'artillerie allemande a violem-
ment bombardé nos positions au nord d'Urvillers. Une vigourease riposte de
nos batteries a fait cesser le tir de l'ennemi.
Action intermittente d'artillerie sur la rive ouest de l'Oise et au sud
de l'Ailette; pas d'actions d'infanterie.
Aux lisières ouest de l'Argonne, après un vif bombardement, les Allemands
ont exécuté un coup de main sur une de nos tranchées au nord de Vienne-le-
Château. L'ennemi, qui a fait usage de liquides enflammés, a été repoussé par
nos barrages et a laissé des morts et des prisonniers entre nos mains.
Au nord-ouest de Reims, l'attaque allemande annoncée dans le précédent
communiqué sur nos positions entre Sapigneul et la ferme du Godat s'est
développée sur un front de 2,500 mètres. L'ennemi avait réuni de nombreuses
troupes spéciales d'assaut pour npus rejeter de la rive gauche du canal de
l'Arme, ainsi qu'en témoignent les ordres trouvés sur les officiers tués ou pri-
sonniers. L'attaque a complètement échoué sur la plus grande partie du front,
où nous avons réoccupé presque immédiatement toutes nos tranchées de pre-
mière ligne. Des contre-attaques sont en cours pour reprendre les quelques
éléments que l'ennemi tenait encore dans l'après-midi.
Sur la rive gauche de la Meuse, nos pièces ont pris sous leur feu, au
nord de la cote 304, une troupe allemande qui a subi de fortes pertes.
En Lorraine, dans la région de Gremecey, nous avons exécuté un tir sur
an train dont plusieurs wagons ont été incendiés.
Rien à signaler sur le reste du front.
UN AVION TOMBE RUE D'ALÉSIA
CI. Petit Parisien (Voir l'article la 2' page.)
plus que d'être lâches. Ils le deviennent,
comme cela arrive souvent aux scélé-
rats traqués.
Embusqués derrière les derniers res-
sauts de terrain qui protègent encore
Saint-Quentin, ils vont faire là, sans
doute, une suprême résistance. Celle-ci
ne- semble pas pouvoir être bien sévère
ni bien longue, et tout fait supposer
qu'elle devra bientôt s'incliner devant
la manœuvre dominatrice des deux ar-
mées alliées.
Faut-il maintenant voir dans les évé-
nements qui viennent de se passer en
Volhynie, le début de l'offensive impé-
rieuse dont, comme je le disais hier, on
a prêté le dessein à Hkidenburg? J'en
doute encore pour ma part, bien que
l'affaire paraisse avoir été fort chaude.
Mais on doit se souvenir qu'elle a eu
déjà, à plusieurs reprises, des précé-
dents tout aussi accentués.
Les Russes, après leurs derniers pro-
grès dans la direction de Kovel, avaient
construit, sur la rive gauche du Sto-
khod, une forte tête de pont, au droit de
Borowno. Le 3 avril, les Austro-Alle-
mands ont attaqué celle-ci de front, avec
l'attirail ordinaire des gaz suffocants,
et dessiné en même temps, plus au
nord, une offensive qui leur a permis de
franchir la rivière, si bien que, menacés
d'enveloppement, nos alliés ont dû se re-
tirer en abandonnant l'ouvrage.
C'est évidemment un échec, même
assez sérieux. Mais il est encore impos-
sible de dire quelles suites il peut com-
porter, ni quelles mesures vont être
prises par le nouveau gouvernement
pour le réoarer.
Lieutenant-colonel ROUSSET.
QUE FERA LE CABINET DE RIO ?
Un steamer brésilien
coulé
par un sous-marin
TROIS HOMMES MANQUENT.
Cherbourg, 5 avril.
Le transport brésilien « Parana u a été
coulé cette nuit à 18 milles au large de Bar-
fleur, par un sous-marin allemand.
Trois hommes de l'équipage manque-
raient. (Havas.)
[Le steamer Parana {ex-Long shipsi, qui dépla-
cait tonneaux, avait été construit en 1893.
Il appartenait il la Compagnie commerciale brési-
lienne de navigation, dont le siège est il. Hio-de-
Il est encore prématuré de se prononcer
sur l'attitude qu'adoptera le cabinet de Hio-
de-Janeiro, mais nos lecteurs se rappellent
que les milieux officiels et la population de
la grande république sud-américaine n'ont1
pas marchandé, depuis deux ans, les témoi-
gnages due leur antipathie aux empires du
Centre. Le Congrès brésilien, en inscrivant
à son procès-verbal l'éloquent discours de
M. Ruy Barbosa, qui dénonçait les crimes
du militarisme prussien, avait pris solennel-
lement position. Lorsque le ministre des
Affaires étrangères, M. Lauro Muellcr re-
çut communication de la note de Bethmann-
Hollweg qui annonçait l'aggravation de La
guerre sous-marine, il lança une protesta-
tion énergique et ajouta qu'il tiendrait l'Al-
lemagne pour responsable de la destruction
des biens et de la perte des vies humaines.
Peu après, il signalait à l'amirauté germa-
nique, pour la mettre de nouveau en garde
contre elle-même, le départ de vapeurs sous
pavillon national à destination de l'Europe.
Quelle sera la conduite du cabinet de Rio
en présence de l'acte d'hier ? Toute la preese
de la république vient de saluer de ses ap-
plaudissements le message de M. Wilson
c'est un indice caractéristique dans le
moment actuel.
Au surplus, nous pouvons affirmer que l'ir-
ritation contre les empires du Centre gagne
dans toute l'Amérique australe.
LE VANDALE DE NESLE
Le nom du général allemand qui comman-
dait les troupes dans le secfeur de Nesle, lors
du repli exécuté sur les ordres du maréchal
Hindenburg, est connu. C'est le général-ma-
jor von Hahn et c'est celui-ci qui doit être
tenu pour responsable des dévastations, des
vols et des crimes de toutes sortes accomplis
dans la région de Nesle et à Nesle même.
La Situation
MINUIT
L'ennemi paratt décidé à. défendre très
énergiquement les positions qu'il tient aux
abords de Saint-Quentin. Les reconnaissan-
ces que notre commandement a envoyées
dans toute la région au nord de la ligne con-
quise mercredi et consolidée hier, entre Gau-
chy, sur la Somme, et Moy, sur l'Oise, ont
constaté que de nombreux soldats allemands
garnissaient les tranchées qu'il nous faudra
enlever avant de pénétrer dans la ville.
Dans ces conditions, la journée d'hier a été
relativement calme pour l'infanterie. L'artil-
lerie a préparé les attaques ultérieures.
Même tactique sur le front britannique de-
puis l'ouest du Catelet jusqu'à la région à
l'est de Savy.
Il parait certain qu'il faudra plusieurs
jours pour infliger 1 ennemi la défaite qui
le conduira inévitablement à abandonner
la sous-préfecture de l'Aksne et à reporter
sa ligne dans la direction de Bohain et de
Guise.
Au sud de l'Ailette, à l'ouest d'Anizy-le.
Chateau, la situation est ia même que dans
le secteur de Saint-Quentin. Avant de faire
un nouveau bond, il importe d'aménager le
terrain et de repérer les installations de
rennemi.
Vers le Catelet et vers Marcoing (direc-
tion de Cambrai), nos alliés britanniques
ont accentué Leur progression. Ils ont enle-
vé le village de Lonssoy, à six kilomètres
du Catelet. Ainsi, le département de la
Somme est entièrement libéré.
Plus au nord, la lutte s'est poursuivie
dans le bois d'Havrincourt, non loin de
Marcoing. Les Anglais ont atteint le bois
de Gouzeaucourt à l'est de Met.z-en-Couture,
à la limite du département du Pas de-Calais
et du Nord. Sur la rive droite de l'Exrrette.
vers le village d'Havrincourt, l'ennemi a
été obligé de céder. également du terrain.
Pour effacer la mauvaise impression pro-
duite en Allemagne par le repli des troupes
du kronprinz de Bavière, malgré les expli-
cations du major Morath et de tous les cri-
tiques militaires allemands visiblement ins-
pirés par le général Ludendorff, l'ennemi re-
cherche des succès locaux.
Avant-hier c'était contre les Russes sur le
Stokhod qu'il cher m à obtenir un ré-
sultat favorable. Hier c'est contre nos trou-
pes du secteur au nord-ouest de Reims qu'un
coup a été tenté. Les troupes allemandes en
grand nombre ont essayé de nous rejeter
sur la rive gauche du canal de l'Aisne. L'af-
faire a été rude. Mais nos troupes qui
avaient cédé un moment sous le choc ont pu
contenir leurs adversaires grâce aux ren-
fortes envoyés par le chef de l'armée qui com-
mande dans le secteur.
Les résultats obtenus par l'ennemi sont
insignifiants. Dans ces conditions, on peut
LE SENAT AMERICAIN VOTE LA GUERRE
par 82 voix contre 6
(PAR CABLE DE NOTRE ENVOYE SPÉCIAL)
Washington, 5 avril.
Hier soir, à onze heures, par 82 voix
contre 6, le Sénat a adopté cet ordre du
jour
Considérant que le gouvernement
impérial allemand a commis des ac-
tes de guerre répétés contre le gou-
vernement et le peuple américains,
Le Sénat et la. Chambre des re-
présentants des États-Unis d'Améri-
que, assemblés en Congrès,
Décident que
L'état de guerre entre les États-
Unis et le gouvernement impérial
allemand, qui a été imposé aux
Ëtats-Unis, est par là même formel-
lement déclaré,
Et que le président est par là
même autorisé et invité à employer
toutes les forces navales et militaires
des Etats-Unis et toutes les ressour-
ces du gouvernement pour conduire
cette guerre contre le gouvernement
impérial allemand,
Pour mener le conflit à une fin
victorieuse, toutes les ressources du
pays sont ainsi engagées par le
Congrès des Etats-Unis.
Ls six membres qui ont voté contre
scnt MM. Lafolette, Norris, Stone,
La,ne, Vardaman et Gronna.
G. LECHARTIER.
L'OBSTRUCTION DE M. LAFOLETTE
Washington, 5 avril.
Le sénateur Lafolette a parlé tard dans
l'après-midi d'hier pour combattre la réso-
lution de guerre.
Il ne pouvait pas, a-t-il dit, se déclarer
'partisan de la doctrine de soutenir M. Wil-
son, qu'il eût tort ou raison. Les classes
pauvres, selon l'orateur, seraient opposées
a !a guerre et manifesteraient bientôt leurs
sentiments d'une manière calme et ordon-
née, il l'espérait, dès.que le prix des subsis-
tances et les impôts augmenteraient.
M. Lafoiette a parlé pendant trois heures.
M. Williams, répliquant à M. Lafolette,
a déclaré que le discours de ce dernier fe-
rait mieux dans la bouche de Bethmann-
Hollweg que dans celle d'un sénateur amé-
ricain.
Votre discours, a dit M. Williams à M.
Lafolette, est germanophile, vandalophile,
anliprésidentiel, antiparlementaire et anti-
américain.
Les six voix de la minorité
Washington, 5 avril.
Il était 22 h. 40 environ, hier, lorsque le
président du Sénat déclara que la discus-
sion était close et qu'il allait être procédé
immédiatement au vote.
La proclamation du résultat fut faite
vers 23 h. 15. Lorsque le président se leva,
tous les sénateurs l'imitèrent et un silence
profond s'établit. Quand, d'une voix forte,
le président annonça que le Sénat avait
adopté, par 82 voix contre 6, une ovation
formidable et sans précédent dans l'his-
toire du Sénat américain, accueillit ces
chiffres.
Les 6 voix qui se sont prononcées contre
la motion, comprennent trois républicains
et trois démocrates.
Les 82 voix qui se sont prononcées pour
la motion se décomposent en 43 démocrates
et 39 républicains.
Menaces de mort aux congressistes
Washington, 5 avril.
Un certain nombre de membres du Con-
grès, connus pour leurs sentiments favora-
bles à la déclaration de guerre des Etats-
Unis à l'Allemagne, ont reçu de nombreuses
lettres de menace. Mais cette tentative des
progermains n'a pas- eu plus de succès que
les autres, si l'on en juge par la majorité
écrasante qui s'est prononcée, au Sénat, en
faveur de la proposition de M. Wileon.
(Radio.)
L'ovation au Président
Washington, 5 avril.
C'est au théâtre où il s'était rendu avec
Mme Wilson que le président fut informé
du vote du Sénat.
La nouvelle se répandit rapidement dans
la salle. Aussitôt, toute l'assistance se leva
et fit au président une ovation formidable.
L'orchestre attaqua l'hymne national Star
Striped Spangled Banner, que le jniblic re-
prit en chœur.
A la sortie, une foule énorme attendait
M. Wilson et l'accompagna en cortège, l'ac-
clamant sans. cesse jusqu'à la Maison-
Blanche.
M. SHARP FÉLICITE M. WILSON
DE SON MESSAGE
M. Sharp, ambassadeur des Etats-Unis à
Paris, a adressé hier le télégramme suivant
à M. Wilson
« Des mots plus vrais n'ont jamais été
prononcés que lorsque vous dites dans votre
beau message « Cette guerre allemande a
été décidée comme les querelles d'autrefois,
où les peuples n'étaient jamais consultés et
que la lutte avait lieu dans l'intérêt de la
dynastie ou d'un petit groupe d'ambitieux.
Les peuples libres sont seuls capables de pla-
cer les intérêts de l'humanité avant les
leurs. »
Par ces mots, vous résumez toute déduc-
tion rationnelle qui se trouve dans les livrés
de différentes couleurs puhliés par les gou-
vernements belligérants. Votre déclaration
de combattre pour la démocratie et votre ap-
pel pour que les nations^, grandes ou petites,
aient le droit à avoir ur° voix délibérative
dans les conseils de leu 3 gouvernements
constitue une nouve!le magna chartva de li-
berté pour le monde entier. I,a France
héroïque et ses alliés dans la cause com-
mune seront grandement encouragés par vo-
tre message. »
L'ÉMOUVANT DISCOURS DU SÉNATEUR LOBEE
(PAR CABLE DE NOTRE EKVOTt SPÉCIAL)
Washington, avril.
Voici la substance et les passages es-
sentiels de l'émouvant discours du séna-
leur Lodge qui précéda le vote
Après avoir brièvement rappelé les
torts, les outragcs, les crimes des empi-
res centraux, après avoir déclaré que la
guerre actuelle est « une guerre dans
laquelle tous les Américains doivent
être unis et où personne ne doit deman-
der à un citoyen, quelle que soit sa
situation, qui cherche à servir son pays
sur le champ de bataille ou dans la vie
civile quel est son parti » après avoir
reconnu que les forces militaires des
Etats-Unis sont petites, mais affirmé
que leurs forces navales sont considéra-
bles et indiqué les moyens de rendre
les unes et les autres meilleures, M.
Lodge a parlé de la coopération possible
avec les alliés.
.le m'associe entièrement, a-l-il
dit, ait programme de politique géné-
Tale tracé par Washington quand il
exhorta le peuple des Etats-Unis à ne
pas entrer dans des alliances permanen-
tes. Cependant, l'homme qui a été vic-
torieux dans la révolution américaine
par une alliance avec la France aurait
été le dernier à poser cette dure règle
que dans aucune circonstance, pour au-
cun but, nous ne devions nous allier à
une autre nation. Les alliés combattent
l'ennemi commun, et leur ennemi est le
nôtre nous ne pouvons pas envoyer une
grande armée à travers l'Océan parce
que nous n'avons pas d'armée à expé-
dier au dehors. Pourtant, je serais heu-
reux entre beaucoup d'autres si nous
pouvions dépêcher sans délai dix mille
hommes de troupes régulières, afin que
le drapeau des Etats-Unis puisse ail
moins flotter sur les champs de bataille
de France.
Je crois que la simple vue de ce dra-
peau dans la région désolée par la
guerre stimulerait le courage et aiderait
au succès de ceux qui ont le même but
que nous et qui cherchent la même vic-
toire.
A ce moment, les applaudissements
commencèrent à crépiter dans les gale-
ries, applaudissements qui furent diffi-
cilement réprzmés par le président.
Le sénateur continua en \dénonçant
l'espionnage et les influences occultes de
V Allemagne qui s'exerce aujourd'hui
sans répit et dans tous pays. Il déclara
ensuite que les Etats-Unis ne sont pas
préparés à une guerre telle que la mène
l'Allemagne. Cependant cette guerre est
trop horrible pour être entreprise à
demi.
Si nous combattons, nous devons
UN TÉLÉGRAMME DE M. POINCARÉ A M. WILSON
Le Président de la République a fait parvenir le télégramme
suivant à M. Wilson, président des Etats-Unis d'Amérique
n Au moment où, sous la généreuse inspiration de Votre Excellence, la
grande République américaine, fidèle à son idéal et à ses traditians,
s'apprête à défendre par les armes la cause de la justice et de la liberté,
le peuple français tressaille d'une émotion fraternelle. Laissez-moi vous
renouveler, momieur le président, en cette heure grave et soleunelle,
l'assurance des sentiments dont je vous ai récemment adrsssé le témoi-
gnage et qui trouvent dans les circonstances présentes un accroisse-
ment de force et d'ardeur. Je suis sûr d'exprimer la pensée de la
France tout entière en vous disant, à vous et à la nation américaine, la
joie et la fierté que nous éprouvons à sentir nos cours battre, une fois
encore à l'unisson avec les vôtres. Cette guerre n'aurait pas eu sa signi-
fication totale si les Etats-Unis n'avaient pas été amenés par l'ennemi
lui-mëme à y prendre part. Dorénavant, il apparaît plus que jamais à
tout esprit impartial que l'impérialisme allemand, qui a voulu, préparé
et déclaré la guerre, avait conçu le rêve insensé d'établir son hégé-
monie sur le monde. Il n'a réussi qu'à révolter la conscience de l'hu-
manité. Vous vous êtes fait, devant l'univers, en un langage inou-
bliable, l'éloquent interprète du droit outragé et de la civilisation me-
nacée. Honneur à vous, monsieur le président, et à votre noble pays!
Je vous prie de croire à mon amftié dévouée.
IMPOSANTE MANIFESTATION AU PARLEMENT
Le Parlement français n'a pas voulu se sé-
parer sans envoyer à la grande et noble na-
tion américaine son salut, son hommage et
sa reconnaissance.
Au nom du gouvernement, M. Alexandre
Ribot, et au nom des deux Assemblées,
MM, Antonin Dubost et Paul Deschanel, ont
traduit avec éloquence les seiiliintnts du
pays, au lendemain de la décision du pré-
sident Wilson et du vote du Sénat améri-
cain.
Au Sénat, comme à la Chambre, ce furent
les heures d'aoùt qui furent à nouveau
vécues. L'union totale ces représentants du
pays s'affirma dans une grandiose rwini-
festation à laquelle ceux qui en furent les
témoins s'associèrent spontanément.
A 2 heures 30, tous les membres ou- gou-
vernement avaient pris place, à leur banc,
à la Chambre. Les députés ganussaxnt tous
les gradins. Et, dès l'ouverture de la séan-
ce, les représentants des nations alliées se
trouvaient dans la loge diplomatique. Au
premier rang, l'ambassadeur ces Etats-
Unis, M. Sharp, et Mme Sharp, ot 1rs am-
bassadeurs de Russie et du Japon. A leurs
côtés, les ministres de Btlgique, de Serbie
et de Roumanie.
Aussitôt la séance ouverte, M. Alexandre
Ribot monte à la tribune. Un profond si-
lence règijc dans l'assemblée.
Avant que la Chambre se sépare, dit-il,
le gouvernement lui demande d'adresser un
salut cordial à la grande République des
Etats-Unis.
Tous les députés se lèvent et, se tournant
vers la loge diplomatique, ils acclament lon-
AVRIL
6
VENDREDI
VENDREDI SAINT
SOLEIL: I«t. 6h. 2t; coach. 7b. 2i
LUNE: pleine le 7 dem. qu. le i4
Tem(» probable éclaircies
977'"J0PR"dË LA GUERRE
nous donner corps et dme au combat la
guerre la moins atroce est encore celle
qui est conduite le plus vigoureusement
et qui peut aboutir le plus vite à la con-
clûsion. Après avoir tracé un tableau
des horreurs de la lutte et des espoirs
qu'elle engendre, M. Lodge a conclu
Nousentrons dans celte guerre pour
nous unir à ceux qui combattent l'en-
ennemi commun et pour préserver la
liberté humaine, la démocratie et la ci-
vilisation moderne. Tautes trois sont au.
jourd'hui en grave péril.
Nous lutterons contre l'effort tenté
pour repousser l'humanité en arrière,
vers les formes de gouvernement, les
croyances politiques et les méthodes de
conquête que nous avions cru disparues
du monde pour toujours. Nous combat-
tons contre une nation qui réduit en -es-
.le, comme il y a des centaines
d'années, les habitants des pays qu'elle
a conquis, qui déporte les femmes et les
jeunes filles pour des desseins encore
pires, qui, dans son désir fou de conqué-
rir et d'écraser l'humanité, n'a été arrê-
tée par aucun crime et qui a déchiré tous
les traités. L'œuvre à laquelle nous pré-
tendons en entrant dans la guerre est de
préserver les principes de la liberté hu-
maine, les principes de la démocratie et
les lumières de la civilisation moderne,
tout ce que nous aimons le plus, tout ce
que nous estimons à un prix plus haut
que la vie même.
D'une telle bataille, nous ne pouvons
pas manguer de sortir victorieux. Je
suis fier, pour ma part, que mon pays
participe à la sauvegarde de la liberté
humaine. Je souhaite voir mon pays
associé aux nations qui combattent pour
les mêmes fins.
Quand la paix viendra, nous ne cher-
cherons aucune conquête nous ne dé-
sirons aucune territoire, aucune nouvelle
possession nous désirons simplement
préserver notre propre paix et notre
sécurité: maintenir la grande doctrine
qui protège le Nouveau-Monde assu-
rer la disparition des guerres.
Ce que nous voulons par-dessus tout
par cette victoire que nous aiderons à
remporter, c'est établir fermement la
paix fondée sur la liberté et la démo-
cratie, c'est abolir la puissance du mili-
tarisme prussien, des Hohenzollern et
des Habsbourg pour leur substituer la
volonté des peuples libres de la terre.
Nous obtiendrons re résultat et quand
nous l'aurons obtenu, nous pourrons
alors dire que nouç aurons concouru à
libérer l'humanité et que nous n'aurons
pas combattu en vain.
Je renonce à dire l'émotion qui ac-
cueillit celle péroraison.
G. LEGHARTTER.
RAYMOND POINCARË »
guement la nation américaine en la per-
sonne de son ambassadeur. Lo public des
tribunes et des galeries s'associe à rot»-»
manifestation et de partout éclatent ries ap-
plaudissements répétés.
M. Sharp se lève et s'incline à plusieurs
reprises.
La même manifestation se reproduit à la
fin du discours du président du Conseil et
pendant le discours du président de la
Chambre.
Chaque phrase des deux allocutions pré-
sidentielles est saluée de vifs applaudisse-
ments.
Et à l'unanimité la Chambre décide, pa.
acclamations, que les deux discours seront
affichés et his dans les écol.es.
Quelques instants après, le gouvernement
se rendait au Sénat, où la séance n'avait lieu
qu'à trois heures.
Tous les ministres entouraient le président
du Conseil.
M. Sharp avait tenu également à être pré-
sent au Luxembourg, au moment où la Haute
Assemblée allait, elle aussi, consacrer l'una-
nimité des sentiments du pays, en s'asso-
ciant au gouvernement pour célébrer l'en-
trée des Etats-Unis dans le grand combat
pour la civilisation.
L'ambassadeur fut l'objet d'une longue
acclamation quand il p diplomatique. Et le Sénat accueillit le dis-
cours di M. Alexandiv Ribot avec la même
manifestai ion d'approbation qu'il avait
reçue à la Il I! applaudit aussi avec
la méme ardeur, l'allocution de son prési-
dent, M. Antonin Dubost, qui sera affichée.
IDilllUTIflBl à Aiinnwi*ffRHTyniT
«.iS.20,a.rne dTnsbtan, Farta
Whtpbon»: Bnt. 02.13- 1S.0O
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Seine etS.-et-Qise B.n la.»
franc» «t Colonisa ll_j> 22.»
Btrangar 8.v ASu» 30.
Double avance anglaise
yers Marcoing et Le Catelet
VIOLENTE ATTAQUE ALLEMANDE
AU NORD=OUEST DE REIMS
Après la violente poussée de mer-
credi, qui nous a amenés tout près des
faubourgs sud de Saint-Quentin, l'en-
nemi, que l'ardeur de nos soldats in-
fluence visiblement, a cru devoir se te-
nir coi pendant la nuit. Le temps dé-
testable qu'il a fait a pu, d'ailleurs, con-
tribuer à le paralyser. Toujours est-il
qu'à part une lutte d'artillerie assez
vive sur les deux rives de la Somme et
une contre-attadue brisée dans l'œuf,
sur le front Laffaux-Margival, beaucoup
plus à l'est, aucun événement ne s'est
produit qui mérite d'être signalé.
Mais les incendies et les dévastations
continuent dans la ville. Les troupes al-
lemandes, tombées au dernier degré de
l'infamie, entendent ne laisser que dé-
combres là où elles ont une fois posé le
pied. Elles rivalisent de férocité avec le
peuple qu'elles représentent et les chefs
qui les mènent, car, dans cet enfer
d'atrocités, chacun a sa part de respon-
Habilité et même la revendique. Avec
une indulgence qui montre la noble dé-
licatesse de son caractère, M. Wilson
avait voulu dégager les nations germani-
que des anathèmes dont il accablait si
justement leur maître. La presse tudes-
que a immédiatement protesté, se ren-
dant solidaire des massacreurs et des
incendiaires. Tant mieux. Il y aura
moins de distinctions à faire quand
s'opérera la liquidation de tous ces for-
faits.
Mais que dire de ces soldats, qui tan-
dis qu'ils manient si bien la torche ou
les pétards de dynamite, s'enfuient de-
vant la pointe des baïonnettes, avec tant
de hâte qu'ils en oublient leurs blessés
et leurs canons? Il ne leur manquait
COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE
A LA SUITE D'UN VIOLENT COMBAT, NOS TROUPES ONT ENLEVE
T35S VILLAGES DE RONSSOY ET BASSE-BOULOGNE, faisant vingt-deux
prisonniers et prenant trois mitrailleuses. L'ennemi, en se retirant, a été gêné
par ses propres réseaux de défense et a été pris sous nos feux de mitrail-
tenses subissant de lourdes pertes..
A L'EST ET AU NORD-EST DE METZ-EN-COUTURE, MALGRE LA
BS8ISTANCE ACHARNÉE DE L'ENNEMI, NOS TROUPES CONTINUENT A
PROGRESSER ET ONT ATTEINT LES LISIERES OUEST ET SUD OUEST
DU BOIS DE GOUZEAUCOURT ET DU BOIS D'HAVRINCOURT. Dans ce sec-
teur, soixante prisonniers nouveaux, deux mortiers de tranchées et cinq
mitrailleuses sont tombés entre nos mains.
COMMUNIQUÉS FRANÇAIS
5 AVRIL, 2HEURES APRES MIDI.- De 'la Somme à l'Oise, l'ennemi n'a
tenté aucune réaction sur le nouveau front conquis par nous hier.
Pendant la nuit, nos reconnaissances ont poussé au nord de Gauchy et au
nord de Moy, jusqu'aux lignes ennemies, qu'elles ont trouvées fortement
occupées.
Canonnade intermittente à l'est et à l'ouest de la Somme.
Hier, en fin de journée, Ies tirs de nos batteries ont arrêté net une contre-
attaque allemande qui s'apprêtait à déboucher sur le front Lan" aux Bdargival.
La lutte d'artillerie continue dans ce secteur.
Au nord-ouest de Reims, les Allemands ont attaqué sans succès nos lignes
entre Sapigneul et la ferme du Godat. Quelques fractions ennemies qui avaient
pris pied dans un élément avancé, en ont été rejetées aussitôt par notre con-
tre-attaque.
En Alsace, nous avons pris sous nos feux et dispersé un groupe ennemi dans
la région d'Ammerzwilïer.
il HEURES SOIR. Entre Somme et Oise, l'artillerie allemande a violem-
ment bombardé nos positions au nord d'Urvillers. Une vigourease riposte de
nos batteries a fait cesser le tir de l'ennemi.
Action intermittente d'artillerie sur la rive ouest de l'Oise et au sud
de l'Ailette; pas d'actions d'infanterie.
Aux lisières ouest de l'Argonne, après un vif bombardement, les Allemands
ont exécuté un coup de main sur une de nos tranchées au nord de Vienne-le-
Château. L'ennemi, qui a fait usage de liquides enflammés, a été repoussé par
nos barrages et a laissé des morts et des prisonniers entre nos mains.
Au nord-ouest de Reims, l'attaque allemande annoncée dans le précédent
communiqué sur nos positions entre Sapigneul et la ferme du Godat s'est
développée sur un front de 2,500 mètres. L'ennemi avait réuni de nombreuses
troupes spéciales d'assaut pour npus rejeter de la rive gauche du canal de
l'Arme, ainsi qu'en témoignent les ordres trouvés sur les officiers tués ou pri-
sonniers. L'attaque a complètement échoué sur la plus grande partie du front,
où nous avons réoccupé presque immédiatement toutes nos tranchées de pre-
mière ligne. Des contre-attaques sont en cours pour reprendre les quelques
éléments que l'ennemi tenait encore dans l'après-midi.
Sur la rive gauche de la Meuse, nos pièces ont pris sous leur feu, au
nord de la cote 304, une troupe allemande qui a subi de fortes pertes.
En Lorraine, dans la région de Gremecey, nous avons exécuté un tir sur
an train dont plusieurs wagons ont été incendiés.
Rien à signaler sur le reste du front.
UN AVION TOMBE RUE D'ALÉSIA
CI. Petit Parisien (Voir l'article la 2' page.)
plus que d'être lâches. Ils le deviennent,
comme cela arrive souvent aux scélé-
rats traqués.
Embusqués derrière les derniers res-
sauts de terrain qui protègent encore
Saint-Quentin, ils vont faire là, sans
doute, une suprême résistance. Celle-ci
ne- semble pas pouvoir être bien sévère
ni bien longue, et tout fait supposer
qu'elle devra bientôt s'incliner devant
la manœuvre dominatrice des deux ar-
mées alliées.
Faut-il maintenant voir dans les évé-
nements qui viennent de se passer en
Volhynie, le début de l'offensive impé-
rieuse dont, comme je le disais hier, on
a prêté le dessein à Hkidenburg? J'en
doute encore pour ma part, bien que
l'affaire paraisse avoir été fort chaude.
Mais on doit se souvenir qu'elle a eu
déjà, à plusieurs reprises, des précé-
dents tout aussi accentués.
Les Russes, après leurs derniers pro-
grès dans la direction de Kovel, avaient
construit, sur la rive gauche du Sto-
khod, une forte tête de pont, au droit de
Borowno. Le 3 avril, les Austro-Alle-
mands ont attaqué celle-ci de front, avec
l'attirail ordinaire des gaz suffocants,
et dessiné en même temps, plus au
nord, une offensive qui leur a permis de
franchir la rivière, si bien que, menacés
d'enveloppement, nos alliés ont dû se re-
tirer en abandonnant l'ouvrage.
C'est évidemment un échec, même
assez sérieux. Mais il est encore impos-
sible de dire quelles suites il peut com-
porter, ni quelles mesures vont être
prises par le nouveau gouvernement
pour le réoarer.
Lieutenant-colonel ROUSSET.
QUE FERA LE CABINET DE RIO ?
Un steamer brésilien
coulé
par un sous-marin
TROIS HOMMES MANQUENT.
Cherbourg, 5 avril.
Le transport brésilien « Parana u a été
coulé cette nuit à 18 milles au large de Bar-
fleur, par un sous-marin allemand.
Trois hommes de l'équipage manque-
raient. (Havas.)
[Le steamer Parana {ex-Long shipsi, qui dépla-
cait tonneaux, avait été construit en 1893.
Il appartenait il la Compagnie commerciale brési-
lienne de navigation, dont le siège est il. Hio-de-
Il est encore prématuré de se prononcer
sur l'attitude qu'adoptera le cabinet de Hio-
de-Janeiro, mais nos lecteurs se rappellent
que les milieux officiels et la population de
la grande république sud-américaine n'ont1
pas marchandé, depuis deux ans, les témoi-
gnages due leur antipathie aux empires du
Centre. Le Congrès brésilien, en inscrivant
à son procès-verbal l'éloquent discours de
M. Ruy Barbosa, qui dénonçait les crimes
du militarisme prussien, avait pris solennel-
lement position. Lorsque le ministre des
Affaires étrangères, M. Lauro Muellcr re-
çut communication de la note de Bethmann-
Hollweg qui annonçait l'aggravation de La
guerre sous-marine, il lança une protesta-
tion énergique et ajouta qu'il tiendrait l'Al-
lemagne pour responsable de la destruction
des biens et de la perte des vies humaines.
Peu après, il signalait à l'amirauté germa-
nique, pour la mettre de nouveau en garde
contre elle-même, le départ de vapeurs sous
pavillon national à destination de l'Europe.
Quelle sera la conduite du cabinet de Rio
en présence de l'acte d'hier ? Toute la preese
de la république vient de saluer de ses ap-
plaudissements le message de M. Wilson
c'est un indice caractéristique dans le
moment actuel.
Au surplus, nous pouvons affirmer que l'ir-
ritation contre les empires du Centre gagne
dans toute l'Amérique australe.
LE VANDALE DE NESLE
Le nom du général allemand qui comman-
dait les troupes dans le secfeur de Nesle, lors
du repli exécuté sur les ordres du maréchal
Hindenburg, est connu. C'est le général-ma-
jor von Hahn et c'est celui-ci qui doit être
tenu pour responsable des dévastations, des
vols et des crimes de toutes sortes accomplis
dans la région de Nesle et à Nesle même.
La Situation
MINUIT
L'ennemi paratt décidé à. défendre très
énergiquement les positions qu'il tient aux
abords de Saint-Quentin. Les reconnaissan-
ces que notre commandement a envoyées
dans toute la région au nord de la ligne con-
quise mercredi et consolidée hier, entre Gau-
chy, sur la Somme, et Moy, sur l'Oise, ont
constaté que de nombreux soldats allemands
garnissaient les tranchées qu'il nous faudra
enlever avant de pénétrer dans la ville.
Dans ces conditions, la journée d'hier a été
relativement calme pour l'infanterie. L'artil-
lerie a préparé les attaques ultérieures.
Même tactique sur le front britannique de-
puis l'ouest du Catelet jusqu'à la région à
l'est de Savy.
Il parait certain qu'il faudra plusieurs
jours pour infliger 1 ennemi la défaite qui
le conduira inévitablement à abandonner
la sous-préfecture de l'Aksne et à reporter
sa ligne dans la direction de Bohain et de
Guise.
Au sud de l'Ailette, à l'ouest d'Anizy-le.
Chateau, la situation est ia même que dans
le secteur de Saint-Quentin. Avant de faire
un nouveau bond, il importe d'aménager le
terrain et de repérer les installations de
rennemi.
Vers le Catelet et vers Marcoing (direc-
tion de Cambrai), nos alliés britanniques
ont accentué Leur progression. Ils ont enle-
vé le village de Lonssoy, à six kilomètres
du Catelet. Ainsi, le département de la
Somme est entièrement libéré.
Plus au nord, la lutte s'est poursuivie
dans le bois d'Havrincourt, non loin de
Marcoing. Les Anglais ont atteint le bois
de Gouzeaucourt à l'est de Met.z-en-Couture,
à la limite du département du Pas de-Calais
et du Nord. Sur la rive droite de l'Exrrette.
vers le village d'Havrincourt, l'ennemi a
été obligé de céder. également du terrain.
Pour effacer la mauvaise impression pro-
duite en Allemagne par le repli des troupes
du kronprinz de Bavière, malgré les expli-
cations du major Morath et de tous les cri-
tiques militaires allemands visiblement ins-
pirés par le général Ludendorff, l'ennemi re-
cherche des succès locaux.
Avant-hier c'était contre les Russes sur le
Stokhod qu'il cher m à obtenir un ré-
sultat favorable. Hier c'est contre nos trou-
pes du secteur au nord-ouest de Reims qu'un
coup a été tenté. Les troupes allemandes en
grand nombre ont essayé de nous rejeter
sur la rive gauche du canal de l'Aisne. L'af-
faire a été rude. Mais nos troupes qui
avaient cédé un moment sous le choc ont pu
contenir leurs adversaires grâce aux ren-
fortes envoyés par le chef de l'armée qui com-
mande dans le secteur.
Les résultats obtenus par l'ennemi sont
insignifiants. Dans ces conditions, on peut
LE SENAT AMERICAIN VOTE LA GUERRE
par 82 voix contre 6
(PAR CABLE DE NOTRE ENVOYE SPÉCIAL)
Washington, 5 avril.
Hier soir, à onze heures, par 82 voix
contre 6, le Sénat a adopté cet ordre du
jour
Considérant que le gouvernement
impérial allemand a commis des ac-
tes de guerre répétés contre le gou-
vernement et le peuple américains,
Le Sénat et la. Chambre des re-
présentants des États-Unis d'Améri-
que, assemblés en Congrès,
Décident que
L'état de guerre entre les États-
Unis et le gouvernement impérial
allemand, qui a été imposé aux
Ëtats-Unis, est par là même formel-
lement déclaré,
Et que le président est par là
même autorisé et invité à employer
toutes les forces navales et militaires
des Etats-Unis et toutes les ressour-
ces du gouvernement pour conduire
cette guerre contre le gouvernement
impérial allemand,
Pour mener le conflit à une fin
victorieuse, toutes les ressources du
pays sont ainsi engagées par le
Congrès des Etats-Unis.
Ls six membres qui ont voté contre
scnt MM. Lafolette, Norris, Stone,
La,ne, Vardaman et Gronna.
G. LECHARTIER.
L'OBSTRUCTION DE M. LAFOLETTE
Washington, 5 avril.
Le sénateur Lafolette a parlé tard dans
l'après-midi d'hier pour combattre la réso-
lution de guerre.
Il ne pouvait pas, a-t-il dit, se déclarer
'partisan de la doctrine de soutenir M. Wil-
son, qu'il eût tort ou raison. Les classes
pauvres, selon l'orateur, seraient opposées
a !a guerre et manifesteraient bientôt leurs
sentiments d'une manière calme et ordon-
née, il l'espérait, dès.que le prix des subsis-
tances et les impôts augmenteraient.
M. Lafoiette a parlé pendant trois heures.
M. Williams, répliquant à M. Lafolette,
a déclaré que le discours de ce dernier fe-
rait mieux dans la bouche de Bethmann-
Hollweg que dans celle d'un sénateur amé-
ricain.
Votre discours, a dit M. Williams à M.
Lafolette, est germanophile, vandalophile,
anliprésidentiel, antiparlementaire et anti-
américain.
Les six voix de la minorité
Washington, 5 avril.
Il était 22 h. 40 environ, hier, lorsque le
président du Sénat déclara que la discus-
sion était close et qu'il allait être procédé
immédiatement au vote.
La proclamation du résultat fut faite
vers 23 h. 15. Lorsque le président se leva,
tous les sénateurs l'imitèrent et un silence
profond s'établit. Quand, d'une voix forte,
le président annonça que le Sénat avait
adopté, par 82 voix contre 6, une ovation
formidable et sans précédent dans l'his-
toire du Sénat américain, accueillit ces
chiffres.
Les 6 voix qui se sont prononcées contre
la motion, comprennent trois républicains
et trois démocrates.
Les 82 voix qui se sont prononcées pour
la motion se décomposent en 43 démocrates
et 39 républicains.
Menaces de mort aux congressistes
Washington, 5 avril.
Un certain nombre de membres du Con-
grès, connus pour leurs sentiments favora-
bles à la déclaration de guerre des Etats-
Unis à l'Allemagne, ont reçu de nombreuses
lettres de menace. Mais cette tentative des
progermains n'a pas- eu plus de succès que
les autres, si l'on en juge par la majorité
écrasante qui s'est prononcée, au Sénat, en
faveur de la proposition de M. Wileon.
(Radio.)
L'ovation au Président
Washington, 5 avril.
C'est au théâtre où il s'était rendu avec
Mme Wilson que le président fut informé
du vote du Sénat.
La nouvelle se répandit rapidement dans
la salle. Aussitôt, toute l'assistance se leva
et fit au président une ovation formidable.
L'orchestre attaqua l'hymne national Star
Striped Spangled Banner, que le jniblic re-
prit en chœur.
A la sortie, une foule énorme attendait
M. Wilson et l'accompagna en cortège, l'ac-
clamant sans. cesse jusqu'à la Maison-
Blanche.
M. SHARP FÉLICITE M. WILSON
DE SON MESSAGE
M. Sharp, ambassadeur des Etats-Unis à
Paris, a adressé hier le télégramme suivant
à M. Wilson
« Des mots plus vrais n'ont jamais été
prononcés que lorsque vous dites dans votre
beau message « Cette guerre allemande a
été décidée comme les querelles d'autrefois,
où les peuples n'étaient jamais consultés et
que la lutte avait lieu dans l'intérêt de la
dynastie ou d'un petit groupe d'ambitieux.
Les peuples libres sont seuls capables de pla-
cer les intérêts de l'humanité avant les
leurs. »
Par ces mots, vous résumez toute déduc-
tion rationnelle qui se trouve dans les livrés
de différentes couleurs puhliés par les gou-
vernements belligérants. Votre déclaration
de combattre pour la démocratie et votre ap-
pel pour que les nations^, grandes ou petites,
aient le droit à avoir ur° voix délibérative
dans les conseils de leu 3 gouvernements
constitue une nouve!le magna chartva de li-
berté pour le monde entier. I,a France
héroïque et ses alliés dans la cause com-
mune seront grandement encouragés par vo-
tre message. »
L'ÉMOUVANT DISCOURS DU SÉNATEUR LOBEE
(PAR CABLE DE NOTRE EKVOTt SPÉCIAL)
Washington, avril.
Voici la substance et les passages es-
sentiels de l'émouvant discours du séna-
leur Lodge qui précéda le vote
Après avoir brièvement rappelé les
torts, les outragcs, les crimes des empi-
res centraux, après avoir déclaré que la
guerre actuelle est « une guerre dans
laquelle tous les Américains doivent
être unis et où personne ne doit deman-
der à un citoyen, quelle que soit sa
situation, qui cherche à servir son pays
sur le champ de bataille ou dans la vie
civile quel est son parti » après avoir
reconnu que les forces militaires des
Etats-Unis sont petites, mais affirmé
que leurs forces navales sont considéra-
bles et indiqué les moyens de rendre
les unes et les autres meilleures, M.
Lodge a parlé de la coopération possible
avec les alliés.
.le m'associe entièrement, a-l-il
dit, ait programme de politique géné-
Tale tracé par Washington quand il
exhorta le peuple des Etats-Unis à ne
pas entrer dans des alliances permanen-
tes. Cependant, l'homme qui a été vic-
torieux dans la révolution américaine
par une alliance avec la France aurait
été le dernier à poser cette dure règle
que dans aucune circonstance, pour au-
cun but, nous ne devions nous allier à
une autre nation. Les alliés combattent
l'ennemi commun, et leur ennemi est le
nôtre nous ne pouvons pas envoyer une
grande armée à travers l'Océan parce
que nous n'avons pas d'armée à expé-
dier au dehors. Pourtant, je serais heu-
reux entre beaucoup d'autres si nous
pouvions dépêcher sans délai dix mille
hommes de troupes régulières, afin que
le drapeau des Etats-Unis puisse ail
moins flotter sur les champs de bataille
de France.
Je crois que la simple vue de ce dra-
peau dans la région désolée par la
guerre stimulerait le courage et aiderait
au succès de ceux qui ont le même but
que nous et qui cherchent la même vic-
toire.
A ce moment, les applaudissements
commencèrent à crépiter dans les gale-
ries, applaudissements qui furent diffi-
cilement réprzmés par le président.
Le sénateur continua en \dénonçant
l'espionnage et les influences occultes de
V Allemagne qui s'exerce aujourd'hui
sans répit et dans tous pays. Il déclara
ensuite que les Etats-Unis ne sont pas
préparés à une guerre telle que la mène
l'Allemagne. Cependant cette guerre est
trop horrible pour être entreprise à
demi.
Si nous combattons, nous devons
UN TÉLÉGRAMME DE M. POINCARÉ A M. WILSON
Le Président de la République a fait parvenir le télégramme
suivant à M. Wilson, président des Etats-Unis d'Amérique
n Au moment où, sous la généreuse inspiration de Votre Excellence, la
grande République américaine, fidèle à son idéal et à ses traditians,
s'apprête à défendre par les armes la cause de la justice et de la liberté,
le peuple français tressaille d'une émotion fraternelle. Laissez-moi vous
renouveler, momieur le président, en cette heure grave et soleunelle,
l'assurance des sentiments dont je vous ai récemment adrsssé le témoi-
gnage et qui trouvent dans les circonstances présentes un accroisse-
ment de force et d'ardeur. Je suis sûr d'exprimer la pensée de la
France tout entière en vous disant, à vous et à la nation américaine, la
joie et la fierté que nous éprouvons à sentir nos cours battre, une fois
encore à l'unisson avec les vôtres. Cette guerre n'aurait pas eu sa signi-
fication totale si les Etats-Unis n'avaient pas été amenés par l'ennemi
lui-mëme à y prendre part. Dorénavant, il apparaît plus que jamais à
tout esprit impartial que l'impérialisme allemand, qui a voulu, préparé
et déclaré la guerre, avait conçu le rêve insensé d'établir son hégé-
monie sur le monde. Il n'a réussi qu'à révolter la conscience de l'hu-
manité. Vous vous êtes fait, devant l'univers, en un langage inou-
bliable, l'éloquent interprète du droit outragé et de la civilisation me-
nacée. Honneur à vous, monsieur le président, et à votre noble pays!
Je vous prie de croire à mon amftié dévouée.
IMPOSANTE MANIFESTATION AU PARLEMENT
Le Parlement français n'a pas voulu se sé-
parer sans envoyer à la grande et noble na-
tion américaine son salut, son hommage et
sa reconnaissance.
Au nom du gouvernement, M. Alexandre
Ribot, et au nom des deux Assemblées,
MM, Antonin Dubost et Paul Deschanel, ont
traduit avec éloquence les seiiliintnts du
pays, au lendemain de la décision du pré-
sident Wilson et du vote du Sénat améri-
cain.
Au Sénat, comme à la Chambre, ce furent
les heures d'aoùt qui furent à nouveau
vécues. L'union totale ces représentants du
pays s'affirma dans une grandiose rwini-
festation à laquelle ceux qui en furent les
témoins s'associèrent spontanément.
A 2 heures 30, tous les membres ou- gou-
vernement avaient pris place, à leur banc,
à la Chambre. Les députés ganussaxnt tous
les gradins. Et, dès l'ouverture de la séan-
ce, les représentants des nations alliées se
trouvaient dans la loge diplomatique. Au
premier rang, l'ambassadeur ces Etats-
Unis, M. Sharp, et Mme Sharp, ot 1rs am-
bassadeurs de Russie et du Japon. A leurs
côtés, les ministres de Btlgique, de Serbie
et de Roumanie.
Aussitôt la séance ouverte, M. Alexandre
Ribot monte à la tribune. Un profond si-
lence règijc dans l'assemblée.
Avant que la Chambre se sépare, dit-il,
le gouvernement lui demande d'adresser un
salut cordial à la grande République des
Etats-Unis.
Tous les députés se lèvent et, se tournant
vers la loge diplomatique, ils acclament lon-
AVRIL
6
VENDREDI
VENDREDI SAINT
SOLEIL: I«t. 6h. 2t; coach. 7b. 2i
LUNE: pleine le 7 dem. qu. le i4
Tem(» probable éclaircies
977'"J0PR"dË LA GUERRE
nous donner corps et dme au combat la
guerre la moins atroce est encore celle
qui est conduite le plus vigoureusement
et qui peut aboutir le plus vite à la con-
clûsion. Après avoir tracé un tableau
des horreurs de la lutte et des espoirs
qu'elle engendre, M. Lodge a conclu
Nousentrons dans celte guerre pour
nous unir à ceux qui combattent l'en-
ennemi commun et pour préserver la
liberté humaine, la démocratie et la ci-
vilisation moderne. Tautes trois sont au.
jourd'hui en grave péril.
Nous lutterons contre l'effort tenté
pour repousser l'humanité en arrière,
vers les formes de gouvernement, les
croyances politiques et les méthodes de
conquête que nous avions cru disparues
du monde pour toujours. Nous combat-
tons contre une nation qui réduit en -es-
.le, comme il y a des centaines
d'années, les habitants des pays qu'elle
a conquis, qui déporte les femmes et les
jeunes filles pour des desseins encore
pires, qui, dans son désir fou de conqué-
rir et d'écraser l'humanité, n'a été arrê-
tée par aucun crime et qui a déchiré tous
les traités. L'œuvre à laquelle nous pré-
tendons en entrant dans la guerre est de
préserver les principes de la liberté hu-
maine, les principes de la démocratie et
les lumières de la civilisation moderne,
tout ce que nous aimons le plus, tout ce
que nous estimons à un prix plus haut
que la vie même.
D'une telle bataille, nous ne pouvons
pas manguer de sortir victorieux. Je
suis fier, pour ma part, que mon pays
participe à la sauvegarde de la liberté
humaine. Je souhaite voir mon pays
associé aux nations qui combattent pour
les mêmes fins.
Quand la paix viendra, nous ne cher-
cherons aucune conquête nous ne dé-
sirons aucune territoire, aucune nouvelle
possession nous désirons simplement
préserver notre propre paix et notre
sécurité: maintenir la grande doctrine
qui protège le Nouveau-Monde assu-
rer la disparition des guerres.
Ce que nous voulons par-dessus tout
par cette victoire que nous aiderons à
remporter, c'est établir fermement la
paix fondée sur la liberté et la démo-
cratie, c'est abolir la puissance du mili-
tarisme prussien, des Hohenzollern et
des Habsbourg pour leur substituer la
volonté des peuples libres de la terre.
Nous obtiendrons re résultat et quand
nous l'aurons obtenu, nous pourrons
alors dire que nouç aurons concouru à
libérer l'humanité et que nous n'aurons
pas combattu en vain.
Je renonce à dire l'émotion qui ac-
cueillit celle péroraison.
G. LEGHARTTER.
RAYMOND POINCARË »
guement la nation américaine en la per-
sonne de son ambassadeur. Lo public des
tribunes et des galeries s'associe à rot»-»
manifestation et de partout éclatent ries ap-
plaudissements répétés.
M. Sharp se lève et s'incline à plusieurs
reprises.
La même manifestation se reproduit à la
fin du discours du président du Conseil et
pendant le discours du président de la
Chambre.
Chaque phrase des deux allocutions pré-
sidentielles est saluée de vifs applaudisse-
ments.
Et à l'unanimité la Chambre décide, pa.
acclamations, que les deux discours seront
affichés et his dans les écol.es.
Quelques instants après, le gouvernement
se rendait au Sénat, où la séance n'avait lieu
qu'à trois heures.
Tous les ministres entouraient le président
du Conseil.
M. Sharp avait tenu également à être pré-
sent au Luxembourg, au moment où la Haute
Assemblée allait, elle aussi, consacrer l'una-
nimité des sentiments du pays, en s'asso-
ciant au gouvernement pour célébrer l'en-
trée des Etats-Unis dans le grand combat
pour la civilisation.
L'ambassadeur fut l'objet d'une longue
acclamation quand il p
cours di M. Alexandiv Ribot avec la même
manifestai ion d'approbation qu'il avait
reçue à la Il I! applaudit aussi avec
la méme ardeur, l'allocution de son prési-
dent, M. Antonin Dubost, qui sera affichée.
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