Titre : Angers-artiste : paraîtra le samedi de chaque semaine ["puis" organe des concerts, du théâtre et de la Société des amis des arts]
Auteur : Société des amis des arts d'Angers. Auteur du texte
Auteur : Association artistique des concerts populaires d Angers. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Angers)
Date d'édition : 1906-12-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693097g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6223 Nombre total de vues : 6223
Description : 08 décembre 1906 08 décembre 1906
Description : 1906/12/08 (A14,N10). 1906/12/08 (A14,N10).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG49 Collection numérique : BIPFPIG49
Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de... Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5653136q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2836
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/01/2011
ANGERS. ARTISTE
i53
« Ce chant nous avait profondément impressionné
jadis et, lorsque nous eûmes à parler du Tasse, il eût
été impossible à notre sentiment ému de ne point prendre,
comme pour texte de nos pensées, cet hommage persis-
tant rendu par sa nation à l'homme de génie dont la cour
de Ferrare ne méritait ni l'attachement, ni la fidélité.
« Le motif vénitien respire une mélancolie si navrée,
une tristesse si irrémédiable, qu'il suffit de le poser pour
révéler le secret des douloureuses émotions du Tasse.
Il s'est prêté ensuite, tout comme l'imagination du poète,
à la peinture des brillantes illusions du monde, des
décevantes et fallacieuses coquetteries de ces sourires
dont le perfide poison amena l'horrible catastrophe qui
semblait ne pouvoir trouver des compensations en ce
monde, et qui, néanmoins, fut revêtue au Capitole d'une
pourpre plus pure que celle du manteau d'Alphonse. »
ALBUMBLATT. — WAGNER-WILHEHMY.
Mmc À. DIOT.
OUVERTURE DE PHÈDRE. — MASSENET.
Mmo Albert DIOT
M 1" Albert Diot, que nous avons applaudie en
1891, sous le nom de Jeanne Bourgaud, alors qu'elle
débutait avec éclat dans la carrière artistique, veut
bien une fois de plus nous apporter le concours de
son grand et beau talent. Nous lui en exprimons
toute notre gratitude.
M"c Jeanne Bourgaud commença ses études musi-
cales au conservatoire de Lyon, qu'elle quitta .pour
entrer à celui de Paris, dans la classe de M. Massart.
Elle y remporta son premier prix à l'âge de 14 ans,
en 1889. Contrairement à tant de jeunes virtuoses
pour lesquels un succès de ce genre marque la pre-
mière heure d'arrêt dans la voie de la lutte et du
perfectionnement, elle continua ses études d'abord
avec M. Marsiek, puis à Francfort, avec M. Hugo
Heermann, qui lui fit travailler particulièrement les
oeuvres de Bach et de Beethoven.
Après s'être fait entendre avec un succès toujours
croissant dans la plupart des grandes villes, de 1890
à 1898, la jeune virtuose se retira momentanément
de la carrière qui s'ouvrait si belle et qu'elle devait
heureusement reprendre après son mariage avec
M. Albert Diot, en juillet 1902, à la grande satisfac-
tion de ses amis et des nombreux admirateurs de
son talent.
fla Smlon d'Automne
Le peintre Jeanès
La province a été la première à reconnaître et à
aimer le talent du peintre Jeanès. Né à Nancy, il
puisa dans la contemplation des paysages lorrains
les premières impressions colorées de son âme et
Nancy le recevait, tout jeune encore, dans ses
expositions locales. Puis, comme Claude Gellée,
son compatriote, il quitta le pays de ses parents
pour les charmes lointains de l'Italie. Après des
courses vagabondes dans le Tyrol. où il eut le goût
de la vie des montagnes, sur les hauteurs d'où l'on
regarde Venise, après un séjour de plusieurs années
dans la cité même des lagunes, il vint en Anjou
exposer ses meilleurs souvenirs et recueillir de
quelques artistes de précieux encouragements.
Il figure, cette année, au salon d'automne, avec
sept grandes aquarelles et un immense tableau où
il a su mettre le meilleur de son âme d'artiste.
On pourrait dire que tout le talent de Jeanès ré-
side dans son sentiment précis de la nature. C'est,
en effet, par un contact continuel avec la beauté
vivante du inonde que le peintre peut exprimer ce
qu'il voit, ce qu'il sent en dehors de lui. L'imagina-
tion est sèche et stérile qui ne s'alimente dans une
épreuve constante de la sensibilité. Or Jeanès n'a
pas connu la vie d'atelier où toute nature s'huma-
nise et s'appauvrit ; s'il compose chez lui, ce n'est
qu'après de longues méditations librement pour-
suivies à la face du ciel, des forêts, des montagnes.
Il est donc avant tout un descriptif, mais sa
description est plutôt l'expression d'un état d'âme
qu'un effort pour atteindre à l'exacte vérité de la
vision. Le rêve lentement s'élabore sur les données
pures de la sensibilité, ajoutant son charme et sa
poésie à la magie naturelle des couleurs et des
formes. Une telle conception de la vie ne saurait
être réaliste ; sous le peintre on sent le poète qui
médite et qui pense, mais qui vit surtout de son
rêve dans l'atmosphère calme des natures enchan-
teresses. C'est pourquoi il n'y a rien de factice ni
de superficiel clans sa vision de la nature. Il la
pénètre directement par la seule extériorisation de
son sentiment intérieur qui devient ainsi comme
la loi même du monde. La nature, c'est « sa na-
ture », c'est lui, non pas telle ou telle idée
dogmatique et abstraite qui ne saurait lui appar-
tenir, non pas même tel ou tel principe esthétique
dont la précision arbitraire nuirait à l'émotion,
I mais sa propre personnalité faite de toutes les
i53
« Ce chant nous avait profondément impressionné
jadis et, lorsque nous eûmes à parler du Tasse, il eût
été impossible à notre sentiment ému de ne point prendre,
comme pour texte de nos pensées, cet hommage persis-
tant rendu par sa nation à l'homme de génie dont la cour
de Ferrare ne méritait ni l'attachement, ni la fidélité.
« Le motif vénitien respire une mélancolie si navrée,
une tristesse si irrémédiable, qu'il suffit de le poser pour
révéler le secret des douloureuses émotions du Tasse.
Il s'est prêté ensuite, tout comme l'imagination du poète,
à la peinture des brillantes illusions du monde, des
décevantes et fallacieuses coquetteries de ces sourires
dont le perfide poison amena l'horrible catastrophe qui
semblait ne pouvoir trouver des compensations en ce
monde, et qui, néanmoins, fut revêtue au Capitole d'une
pourpre plus pure que celle du manteau d'Alphonse. »
ALBUMBLATT. — WAGNER-WILHEHMY.
Mmc À. DIOT.
OUVERTURE DE PHÈDRE. — MASSENET.
Mmo Albert DIOT
M 1" Albert Diot, que nous avons applaudie en
1891, sous le nom de Jeanne Bourgaud, alors qu'elle
débutait avec éclat dans la carrière artistique, veut
bien une fois de plus nous apporter le concours de
son grand et beau talent. Nous lui en exprimons
toute notre gratitude.
M"c Jeanne Bourgaud commença ses études musi-
cales au conservatoire de Lyon, qu'elle quitta .pour
entrer à celui de Paris, dans la classe de M. Massart.
Elle y remporta son premier prix à l'âge de 14 ans,
en 1889. Contrairement à tant de jeunes virtuoses
pour lesquels un succès de ce genre marque la pre-
mière heure d'arrêt dans la voie de la lutte et du
perfectionnement, elle continua ses études d'abord
avec M. Marsiek, puis à Francfort, avec M. Hugo
Heermann, qui lui fit travailler particulièrement les
oeuvres de Bach et de Beethoven.
Après s'être fait entendre avec un succès toujours
croissant dans la plupart des grandes villes, de 1890
à 1898, la jeune virtuose se retira momentanément
de la carrière qui s'ouvrait si belle et qu'elle devait
heureusement reprendre après son mariage avec
M. Albert Diot, en juillet 1902, à la grande satisfac-
tion de ses amis et des nombreux admirateurs de
son talent.
fla Smlon d'Automne
Le peintre Jeanès
La province a été la première à reconnaître et à
aimer le talent du peintre Jeanès. Né à Nancy, il
puisa dans la contemplation des paysages lorrains
les premières impressions colorées de son âme et
Nancy le recevait, tout jeune encore, dans ses
expositions locales. Puis, comme Claude Gellée,
son compatriote, il quitta le pays de ses parents
pour les charmes lointains de l'Italie. Après des
courses vagabondes dans le Tyrol. où il eut le goût
de la vie des montagnes, sur les hauteurs d'où l'on
regarde Venise, après un séjour de plusieurs années
dans la cité même des lagunes, il vint en Anjou
exposer ses meilleurs souvenirs et recueillir de
quelques artistes de précieux encouragements.
Il figure, cette année, au salon d'automne, avec
sept grandes aquarelles et un immense tableau où
il a su mettre le meilleur de son âme d'artiste.
On pourrait dire que tout le talent de Jeanès ré-
side dans son sentiment précis de la nature. C'est,
en effet, par un contact continuel avec la beauté
vivante du inonde que le peintre peut exprimer ce
qu'il voit, ce qu'il sent en dehors de lui. L'imagina-
tion est sèche et stérile qui ne s'alimente dans une
épreuve constante de la sensibilité. Or Jeanès n'a
pas connu la vie d'atelier où toute nature s'huma-
nise et s'appauvrit ; s'il compose chez lui, ce n'est
qu'après de longues méditations librement pour-
suivies à la face du ciel, des forêts, des montagnes.
Il est donc avant tout un descriptif, mais sa
description est plutôt l'expression d'un état d'âme
qu'un effort pour atteindre à l'exacte vérité de la
vision. Le rêve lentement s'élabore sur les données
pures de la sensibilité, ajoutant son charme et sa
poésie à la magie naturelle des couleurs et des
formes. Une telle conception de la vie ne saurait
être réaliste ; sous le peintre on sent le poète qui
médite et qui pense, mais qui vit surtout de son
rêve dans l'atmosphère calme des natures enchan-
teresses. C'est pourquoi il n'y a rien de factice ni
de superficiel clans sa vision de la nature. Il la
pénètre directement par la seule extériorisation de
son sentiment intérieur qui devient ainsi comme
la loi même du monde. La nature, c'est « sa na-
ture », c'est lui, non pas telle ou telle idée
dogmatique et abstraite qui ne saurait lui appar-
tenir, non pas même tel ou tel principe esthétique
dont la précision arbitraire nuirait à l'émotion,
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