Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1913-10-22
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 octobre 1913 22 octobre 1913
Description : 1913/10/22 (Numéro 13507). 1913/10/22 (Numéro 13507).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/06/2008
Le Petit Parisi en
Dernière Heure
DÉPÊCHES ET COMMUKICAIÏOHS TÉLÊPHOIUQUES DES CORRESPONDANTS SPÉCIAUX DO PEnT PARISIEN
L'AFFAIRE DU COLLIER
On entend les employés
de la poste anglaise
Londres, 21 octobre.
Pour la treizième fois, l'affaire du collier
est revenue, cet après-midi, 'vaut le tribu-
nal de Bow-Strcet.
Le premier témoin entendu fut l'ambulant
Edouard Allen, qui, le 16 juillet, effectua le
tri des colis chargés dans le train de Dou-
vres à Londres.
C'est à trois heures trente du matin,
dit-il, c est-à-dire une demi-heure avant que
le train quittât In gare de Douvres, que j'ai
ouvert le sac de plis contenant les colis char-
gés. Le cachet du sac était intact, tous les
objets qui s'y trouvaient furent vérifiés
d'après la liste fournie par la poste fran-
çaise. La fameuse boite, adressée à M.
Meyer, se trouvait parmi eux elle est restée
en ma possession une dizaine de minutes,
puis je l'ai remise il mon chef.
Pouvez-vous me dire, demanda M.
Muir, si les cacheté qui se trouvaient alors
sur cette boite sont bien ceux qui s'y trou-
vent aujourd'hui ?
Je ne puis répondrr, à cette question,
déclara le témoin. Tout ce que je puis dire
c'est que les paquets de ce genre sont tou-
jours scellés de façon très nette or, sur le
colis adressé à M. Meyer les cachetas man-
quaient un peu de netteté.
Un autre ambulant préposé également au
tri. ,NI. William Cramar, déclara qu'il mit la
botte en question, ainsi que plusieurs autres
paquets à destination d'Hatton-Garden, dans
un casier spécial. Ulùs tard, il la plaça dans
un sac qui fut lui-même renfermé dans un
second, et ce dernier scellé avec un cachet
de plomb.
Nous n'employons pas de cire pour
sceller nos sacs, dit-il or, si quelqu'un s'en
était servi dans le wagon, je n'aurais pas
manqué de le remarquer.
M. Muir lui ayant demandé si quelqu'un,
dans la voilui postale, avait la possibilité
d'ouvrir un colis, Ni. Cramar répondit que
c'était absolument impossible.
Ainsi donc, conclut M. Muir, les ca-
chets étaient intacts, votre impression est
qu'ils étaient venus de Paris tels, que vous
les voyez "?
Oui, il est très possible qu'ils soient
venus de Paris comme cela.
Le témoin suivant, NI. Sincleir, est l'em-
liloyé du bureau de postes de la Cité, qui
reçut les sacs et lit la distribution de leur
contenu aux facteurs.
Le colis de M. Meyer, dit-il, resla en
ma possession pendant une heure environ,
et pendant cette heure il ne quitta pas ma
table. Je le remis alors au facteur chargé
de la première distribution, qui, en retour,
me délivra un reçu
«Tétait donc le même facteur qui portait
les rôtis aux deux adresses. Comme ses col-
lègues. M. Sincleir déclara qu'il était im-
possible à qui que ce fût d'ouvrir un cclis
dans son bureau sans qu'il s'en aperçût, et
une personne n'avait touché à la boîte
On entendit ensuite un employé du bu-
reau central. Victor Uourne, qui donna
lecture dune lettre adressée, le 27 juin, par
Sii\enii;:nn, à l'administration postale.
le vous serais très obligé, écrivait Sil-
vrinitinu. de bien vouloir donner à vos ïac-
teur-j l'ordre de nie remettre dorénavant nui
en mains propres, Ù mon
iiureau. el. de ne la ioih'u'i- sous aucun pré-
texte à l'employé de l'as-ii^eur. comme cela
a lieu actuellement. :>
L'intérêt. de celle hlire uV^l pas douteux.
Mlle semble, en rilel. indiquer que Silver-
mann avait inlérèl à faire monter le facteur
à sen briroau. ce qui obligeait celui-ci à lais-
ser [irès du trulloir la petite voiture dans
laquelle il transportait se» '-dis.
!/• léiiidin suivant, le deleelive .Soden, a
.-i.ivi incises le facteur chargé
fi" lu lourniJo (! "Ihitlon Gnrden.
Oi!" tournée, qui début'1 toujours,
n-I-il di!. an numéro e>t loujours eu'ce-
tuée par le m^nie employé. 11 commence sa
distribution entre sept heures quinze et huit
h ̃iit.'s. Sept minutes plus tard, il est nu
bureau de Sil vei'mann. et il arrive au café
de vienne, Où Uutwiiih se tenait d'ordinai-
re huit minutes après. Il ne met pas plus
de vingt-cinq minutes pour se rendre du
Il: début ('• sa tournée, chez M Max
Meyer.
la bulle aurait
eu lieu.
dr<\
¡'¡il il (li' remis au bureau de poste de Pa-
ris. (> nue je désirerais maintenant, ce sont
V'ii a (''lé ennii's
pour
fiiiiiMikM" mon inculpation el renvoyer les
a
• I (ans ces condition' M Muir.
veaux téiiiOins.
Satisfaction ayant été dmmé, au mimV-
réclama une fois de plus, mais sans succès,
la mise en liberté de son client,
N" 18. Feuilleton du Petit Parisien.
Les Travailleuses
GRAND ROMAN MODERNE
PREMIÊtlE PARTIE
LBS MISÈRES DE L'ATELIER
XXII (suite)
Vers l'hôpital
Elle Il pu le bras pris dans le monte-
chargc. Espérons que ça ne sera rien.
La Puce est allée au téléphone demander le
médecin.
Louise, nvi sœur chérie, implorait
Gabrielle.. reviens à toi, réponds-moi.
C'est ta petite Gabi. Dis-moi que tu n'as
pas grand mal.. que tu ne souffres pas trop.
Mais les yeux clos, le visage blême, privée
dc tout sentimcnt, Louise ne tépandait ù ces
tendres objurgations que par de vagues et
plaintifs gémissements qui s'exhalaient à
travers ses lèvres exsangues. et déjà ne-
vreuses.
De son côté, Maurice se faisait raconter
l'accident.
A la voix du Chef. comme on appelait le
ftls de madame Legrand-Vernet, la plupart
des employées avaient abandonné Louise à
Inquelle, d'ailleurs, elles ne pouvaient être
guère utiles. Et, entourant le jeune homme,
elles jacassaient simultanément
C'est Emilie qui a dit à n la nouvelle »
Turcs et Bulgares
auraient signé un traité secret
Solia, 21 octobre.
Dans tes milieux Généralement bien ren-
seignés, le 6ruit court, mais il conviettt de
ne l'accueillir que sous toutes réserves,
qu'une entente secrite turco-bulgare aurait
été signé.
Une des clauses de cette enlente serrait la
renonciation de la Bulgarie, dans l'avenir,
à toute visée sur l'Est et l'occupation pro-
visoire de Gumukliina et de Dédéagalch.
En échange, la Turquie se serait cngagée
iL {aire restituer Ci; calla et Serras à la Bul-
garie.
Une escarmouche serbo-bulgare
sana, :!1 octobre.
l'n communiqué officieux dit que ce ma-
tin une compagnie scrbe se rendait de SuJ-
à Devebttir. dans l'arrondissement
de Kustendil en passant près du poste
bulgare de Bnjderilza, elle attaqua inopiné-
rnent ce poste, faisant feu et jetant des bom-
bes sur la garde bulgare une fusillade s'en-
suivit qui dura pendant un quart d'heure.
La garde bulgare, en raison de sa ditipro-
portion numérique, se retira, sans pertes.
Les Serbes ont occupé le Iwstc et ils s'y
sont retranchés.
Une proposition russe
Saint-Pétersbourg, il octobre.
M. Saznnofl a propose rt Berlin la nomina-
tion, par la Turquie, d'un gouverneur géné-
ral chrétien pour tes vilaycis 4' Arménie'. Jus-
qu'ici, la Porte, appuyée par l'Allemagne,
s'y refusait.
On espère que le cabinet de Berlin accep-
tera, cet égard, de se concerter avec la
LE NOUVEAU PROCÈS K8UPP
Berlin, 21 octobre.
Ou se rappelle l'émotion que produisirent
en Allemagne les révélations du député
l.iebknechl sur les procédés de la maison
Krupp. L'orateur avait parlé d'un Panama
allemand et l'on avait cru que de hautes
personnalités étaient compromises dans l'af-
faire.
Les faits ont paru moutrer depuis lors que
l'at'faire n'avait pas les proportions quon
lui avait d'abord attribuées. Néanmoins, le
fameux fabricant de canons a un peu perdu
de son prestige et le procès qui doit s'ouvrir
après-demain réservera, dit-on, des surpri-
ses fort peu agréables pour les directeurs
d'Kssen compromis dans l'affaire.
Le principal témoin, M. de Belzen, ex-re-
présentant de la maison Krupp Berlin, et
chef direct de l'accusé Brandt, est décidé à
produire les documents qu'il possède et ses
dépositions ne seront guère favorables à
certains personnages.
Les inculpés qui comparaîtront jeudi de-
vant la onzième chambre sont Maximilien
Brandi, ex-employé principal du bureau de
Berlin, et le directeur Eccius. d'Kssen. L'ac-
cusation se fonde sur l'article du code
<-ivi! allemand qui punit de la prison et de
la perte des droits civiques quiconque offre,
promet ou garantit à un fonctionnaire des
avantages pour obtenir de lui un acte on-
traire au devoir de sa profession.1. brandt
est accusé d'avoir contrevenu cet article en
se procurant, grâce à des cadeaux et gra-
tifications. distribués à des officiers et sous-
officie! des renseignements sur les prix cl
les conditions de livraison des concurrents
de la maison Krupp. M. Eccius. en sa qua-
lité de directeur commercial de la section
du matériel de guerre de l'Allemagne et de
l'étranger, s'est rendu complice des ma-
nœuvres de M. Brandi.
Il aurait dû savoir en outre que M. Brnndt
tombait sous le coup de l'article '̃>'̃>> par los
relations qu'il entretenait dans les hôtels et
restaurants avec des fonctionnaires militai-
res. A ces accusations s'ajoute contre M.
Brandt celle de s'être procuré In connais-
j sance de choses dont le secret intéresse la
défense nationale.
Mardi ?t août 19 i S.
Athènes. Le général Eydoux et la plupart
des ofiick'rs de la mission française qui client
en congé sont arrivés, ainsi que M. Deville, minis-
tre plénipotentiaire de France.
Berlin. Ij^s obsèques des victimes du Xrppr-
lin-L-ll ont il célébrées ce matin en présence de
l.'iiilaché noval français n déposé une
;i laquelle était noué an m ban tricolore.
M. SiiNiiiiol'f Pst. arrivé ce malin. Il <\sf, re-
parli ci; soir pour Varsovie.
Bonn. ̃ f-e capitaine Charles Frank, depuis
plusieurs années attache il 1 ambassade. tl'Alloma-
jïne il Paris, est mort hier après une courte Ina-
ladie.
Genève. C.<>rnnw» il sortait de son bureau,
;i --ciiiifrbnii.se. le directeur de fabrique Erdol a
<̃;>' ipcif' un tramway ol tué.
Londres. !.<̃ iiiiincni.-ile, anglais ont inau-
lup: un nouveau moyen de propagande, qui con-
^Ic a 'jï'iiver tes mots «Vive fanaiclik; ir à tra-
w: le prolil du roi sur toutes les piéws
,lc iwinniiic qui leur passent par les mains.
Os pi'Ves de moniiai* qui circulent en ex mo.
nti-"i à I.iindresi. t^cd.s, Edimbourg «• l.ivcrpool,
'ni. ciuifiirméincnt fi la lui. refusées par les
caisses publiques.
Madrid. -̃- fendant le. il: ̃̃<̃, ̃ i 1 1 marquis
île l'idal. un indivklii susiin i o'j>t upprorlié du
e.irléfie en demandant avecjnsiàtance qu'on lui
(lrOtc c«t individu, dont on ignore encore l'identité.
On unnonec ici que Ev Baisouli aufuit été
blos.sé duns un des derniers combats.
de faire descendre par le monte-charge tout
un paquet de draps.
Mais non, ce n'est pas moi, protestait
Emilie, c'est Madeleine,.
Mais Madeleine ripostait à son tour:
Pas du tout, c'est toi.
-.le te demande bien pardon
Et l'atelier, déjà divisé en deux camps,
aflirmait successivement
C'est Emilie
C'est Madeleine
Que ce soit Emilie ou Madeleine et je
le saurai intervenait sèchement, rude-
ment le directeur du-personnel. Car c'est ab-
solument ridicule d'envoyer au monte-
charge une ouvrière qui n'en connaît pas le
mécanisme. C'est toujours ainsi que les ac-
cident arrivent.
Et s'adressant à la surveillante princi-
pale qui, absente au moment où le drame
s'était produit, accourait essoufflée, boule-
versée, les yeux hors de la tête, le jeune Le-
grand-Vernet l'interpella brutalement
Ah ça! madame Fauchet, où étiez-vous
donc
Mais monsieur, je déjeunais. C'est mon
heure.
Qui est-ce qui vous remplaçait ?
Personne.
Comment. personne!
C'est-à-dire que j'avais dit à Made-
leine..
Pas du tout, madame. Ce n'est pas
moi, c'est Emilie que vous aviez chargée de
veiller.
Mais, mademoiselle.
D'ailleurs, on sait bien qu'Emilie est
vqtre préférée. et ce n'est pas une raison,
parce que vous m'avez dans le nez, pour
.aire retomber sur moi ee malheur.
Mademoiselle, grondait la surveil-
Un cultivateur, sa femme
et ses trois filles
asphyxiés dans une cuve
Tulle, 21 octobre.
Un terrible accident qui a coûté la vie à
¡ cinq personnes de la même famille, vient de
se dérouler au village de Brugier commune
de Forges.
Les habitants de la localité n'avant aperçu
aucun des membres de la famille Soleilhet,
composée de cinq personnes, se livrèrent à
des recherches à leur domicile. La porte du
pressoir étant ouverte, ils pénétrèrent dans
le local et regardèrent dans la cuve. Cinq
cadavres s'y trouvaient.
Les sauveteurs retirèrent successivement
le père Soleilhet, âgé de soixante et onze ans.
sa femme âgée de soixante-neuf ans, la fille
Soleilhet, épouse Croizet, âgée de quarante-
quatre ans, et les deux fillettes des époux
Croizet, âgées de quatorze ans et douze ans.
Tout fait supposer que le père Soleilhet,
entré dans la cuve pour fouler la vendange,
a été asphyxié le premier et que c'est en
voulant lui porter secours que sa femme,
sa fille et ses deux petites-filles ont été
asphyxiées.
M. Croizet, mari de la fille Soleilhet, ou-
vrier maçon travaillant actuellement en
Auvergne, a été prévenu aussitôt du
malheur qui le frappe.
Ce terrible accident a causé une grande
émotion dans la région d'.Argentat.
Otages européens au Mexique
New-York, 21 octobre.
On télégraphie de Mexico-City
(t Le général Vilia, chef des troupes révo-
lutionnaires, retient comme otages, à Tor-
réon, 12 sujets anglais, 40 français, 43 aile.
mands, et plusieurs espagnoles.
» Le général Villa aurait déclaré que ces
otages seront passés par les armes, si les
troupes fédérales tentent de reconquérir la
ville. »
UNE ATTENTION DU GDUVERNEMENT SAXON
Berlin, 21 octobre.
Le comte Vilzllium, ministre des Affaires
étrangères de Saxe, a fait connaître à l'am-
bassadeur de France, à Berlin, que le tom-
beau contenant les dépouilles mortelles des
guerriers français morts a Leipzig serait dé-
sonnais décoré par les aoins Je la munici-
palité, le jour anniversaire de la bataille.
Deux cambrioleurs masqués
pris en flagrant délit
Rambouillet, 21 octobre.
Rentiers à J an vif, les époux Benoist fu-
rent, la nuit dernière, tirés brusquement de
leur sommeil par un bruit de verres brisés.
Le mari descendit aussitôt il la cuisine,
puis de l;'i l;i rave. Il y découvrit deux jeu-
nes gens masqués, dont l'un s'éluit emparé
de sa bicyclette. L'autre était occupé à em-
plir un panier de bouteilles de vins uns.
A sa vue, tous deux prirent la fuite. Pas
assez vite cependant pour que M. Benoist
ne les reconnut. Ce sont des jeunes gens ap-
?.tenant il d'excellentes familles de la ré-
gion. Ils seront poursuivis.
Une femme étouffe son enfant
et l'iahume dans ua jardin
.louy-en-Josas, octobre.
Sur mandat de -\i. Kredin, juge d'instruc-
tion à Versailles, M. Dautel. commissaire il
la première brigade mobile, vient d'arrêter
une domestique de vingt tins, Regina Quin-
ton. en place chez un boucher de .)ou\en-
JOScIS.
Cette personne a avoué avoir dernière-
ment accouché d'un enfant mort du sexe fé-
minin, qu'elle avait enterré dans le jardin
de ses maîtres.
Le petit corps a découvert l'endroit
indiqué, et M. Legrand, médecin légiste. pro-
cédant à t'autopsie, déclara que l'enfant, né
viable et à terme, avilit élé étouffé dès sa
naissance.
La mère criminelle a été écrouée iL la pri-
son de Versailles.
.*̃̃
TENTATIVE CRIMINELLE SUR LA VOIE
Versailles, 21 octobre.
Une tentative criminelle a été commise,
hier matin, au kilomètre 2i.81O. entre les
gure.s de Trappœ et de Saint-Cyr-1'Ecole.
Deux w-lisses ont été déboulonnées dans un
aiguillage sur une voie de garage.
l'n poseur, en venant prendre son ser-
vice, s'aperçut fort heureusement de la cho-
se, ir laquelle on remédia. Le fait a été aus-
sitôt signalé au parquet de \'ersailles.
♦_ __l
lOOTBXn DEUX BOTS
lu t'ycltete inconnu a allnmié coups de
revolver prés de Villasavarv Aude ,1. Joseph
Gazai, sa femme et sa lillel.tr. !>̃, iious premiers
ont été sérieusement biessOs.
t'ii incendie s'est dêclnn; ou lye.éc de gar-
çons de Ctermont-Ferrand et a causé de graves
dommages. Il n'y Il pas eu d'accident de pnr-
sonne.
v~» Le conseil de guerre dnmné f) trois nnp de prison dm\ soldats dn la
section spiK.ifile U'iintrevaux l.nvatièrp, détenu
pour injures il. un témoin qui venait de le faire
condamner il cinq ans de travaux publics,
Ferry, témoin, pour injures aux juges militaires.
lante, je vous défends de me parler sur ce
ton.
En voilà assez, coupa Maurice; mon-
sieur Goaselin, vous allez faire tout de suite
uue enquête afin d'établir la responsabilité
de chacun. Les accidents de travail devien-
nent de plus en plus fréquents. Il faut que
cela cesse je n'ai pas envie de ruiner la
maison à faire des pensions aux travailleu-
ses blessées dans le service.
S'avançant vers Louise qui, entourée de
Gabrielle et de la môme Trognon, ne reve-
nait toujours pas à elle et continuait faire
entendre ses plaintes douloureuses, incons-
cientes, Maurice flt sur un ton de compas-
sion qui étonna d'autant plus les u plieuses »
qu'il semblait sincère
Occupons-nous d'abord de cette pau-
vre enfant.
Et, s'approchant tout à fait, il fit, sans
oser toutefois toucher le membre blessé qui
saillait à travers l'étoffe mince de la man-
che déjà toute tachée de sang
La pauvre enfant, elle n'a vraiment pas
de chance. Elle qui paraissait si ardente au
travail, si désireuse de bien faire
Comme à ces mots Gabrielle, penchée
sur le visage de sa sœur et guettant avec
une impatience angoissée son retour à la vie,
se mettait à pleurer encore davantage, Mau-
rice lui dit, en s'emparant de sa main, et
en cherchant à l'arracher il ce navrant spec-
tacle
Calmez-vous, ma petite. Cela ne sera
peut-être rien. Venez, ne restez pas On
va s'occuper de votre sceur et je vous pro-
mets qu'elle ne manquera d'aucun soin
j'y veillerai au besoin, moi-même. Je vous
en prie, ne vous mettez pas dans un état pa-
reil. Venez.
Deux pharmaciens inculpés
d'empoisonnement accidentel
hier, Ni. II. pharmacien dans une loca-
lité de l'arrondissement, et son élève, 94. Cu-
rabel, qui sont poursuivis h la suite des faits
suivantes
En juillet dernier. le. préparateur délivrait
des fleurs de tisane à Mlle Lithoff, artiste
dramatique, et à sa domestique, Juliette
Ùouller.
Ces deux personnes subirent un commen-
cement d'empoisonnement depuis, la do-
mestique devint folle et fut internée a l'asile
de Clermont.
Une plainte fut déposée contre le pharma-
cien au parquet de Versailles.
Sur les rapports des docteurs Paul et Gué-
rin, concluant à la responsabilité de M. H.
i etjde son étéve, ceux-ci, inculpés de blessu-
res par imprudence, ont été interrogés hier
par M. Fredin.
Us ont énergiquement nié avoir vendu des
fleurs renfermant de la belladone. Déclinant
toute responsabilité, ils ont choisi comme
défenseur Me Crinon, du barreau de Paris.
Le ministre des Travaux publics
à Janville et à longueil
Compiègne, 21 octobre.
M. Thierry, ministre des Travaux publics,
ainsi que l'a annoncé le Petit Parisien, est
venu aujourd'hui à Janville pour étudier les
travaux nécessitée par l'ouverture prochaine
du canal du Nord.
Arrivé 8 heures 7 à Compiègne. accom-
pagné de son chef do cabinet et de M. Drey-
lus, ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées, M. Thierry a été reçu par MM. Jacqui-
not.. ingénieur en chef de la navigation de la
Belgique, et Pellarin, ingénieur ordinai-
re. Ces messieurs ont pris place dans une
automobile pour gagner Janville. Là, le mi-
nititre a longuement inspecté les lieux puis
est parti pour Longueil.
Il a paru M. Thierry, ainsi qu'aux ingé-
nieurs, qu'au lieu de créer une troisième
écluse, il serait préférable de doubler les
deux existantes, ainsi qu'il est pratiqué sur
le canal du Nord. de façon i1 écluser en mê-
me tempe deux bateaux dans chacune d'el-
les.
HORS /PARIS
BOUGIVAL. Une enfants de onze ans, Marie
l'uurchout, jouait devant le domicile paternel,
quai -Sgauzin. Elle fut heurtée par une automo-
bile allant une allure exagérée et dut être trans-
portée il l'hôpital dn Saint-Germain.
CHATEAU-THIERRY. Le mécanicien Emile
Paucct a la gendarmerie en aversion. La nuit
dernière, il lança, ou lit lancer par deux jeunes
gena qui l'accompagnaient, plusieurs énormes
pierres dans les fenêtres de la caserne, dont les
vitres furent, brisées. Une enquéte rapidement me-
née a abouti à son arrestation. Le procureur de
la République l fait écrouer comme l'auteur
principal el l'instigateur de cet attentat.
FONTAINEBLEAU. A la mairie de Fontai-
nebleau a eu lieu, hier. l'adjudication des coupes
de bois de la foret domaniale pour l'hiver
H>1 i. l.a vente, divisée en M lots, qui tous ont
etc adjugés, a produit la somme de 153.440 francs.
Pendant toute la journée, la ville a été parcou-
rue par quantité de bûcherons venus pour sent-
baucher
MEAUX. M. Alphonse IL. employé de com-
merce, qui avait été arrêté à Hoanne pour com-
pliciU; dans une affaire d'avortemenl, vient d'être
inLs en liberté sous caution de flancs.
SAINT-DENIS. l':i maçon. M. Louis David.
demeurant a Sarcelles, installait, rue Wahl-Al-
bert. un échafaudage dans une maison en cons-
truction, lorsqu'il trébucha et tomba d'une hau-
leur de cinq mMres dans la cave.
(irièvement blessé, il est i1 l'hôpital de Saint"
Denis.
••«o» On u Iran.sporté au même hôpital un ma-
uouvrier. M. Cliarles FVLnux, demeurant ~t&, rue
du Lantiy. i\ Aiilwn'illiers, qui, travaillant i
du i-anul, est tombé d'un échafau-
u'hl'c. «*.̃ blessant t'épaule et au poignet droits,
i1! s'enfoneanl plusieurs côtes.
SAINTE-GENEVIÈVE. Le conseil municipal
\*nt, de se réunir pour procéder ù l'élection du
maire, en remplacement do M. Lesbroussart, de-
déi'é. M. Raphafil Pantin, instituteur honoraire,
u été olu.
VILLIERS-SUR-MARNE. Le jouiw inceril.
de illiers-snr-Marno, qui prétendait avoir ptô
\iclimc de l'agression que nous avons relater.
est revenu hier sur ses déclarations. Vincent avait
imagina la fable de toute. .nièces.
UNE CONCIERGE QUI A DU FLAIR
Deux individus encapuchonnés .se sont
présentée. ,i .six lienrco du soir, à la villa
que \1. Pierre fîeriholon. demeurant avenue
de Breteuil, à Paris, possède 'au hameau de
Lombardie. près de Mouy, soi-disant pour
réparer ic piano.
La concierge, Mine Lefèvre, lliiinuil une
mystification, refusa de les laisser pénétrer
et nos deux gui)lards, qui n'étaient que d'as-
tucieux cambrioleur», se retirèrent vexées,
non sans abreuver la vigilante concierge
d'injures et de menaces.
LES VOYAGEURS DE COMMERCE
Gala de l'œuvre de la Maison de retraite
Dans la nouvelle et magnifique snlle du
palais de la Mutualité, i ne baini-Mnrtin,
IVeuvri' nationale de la Maison iU- retraite
des voyageurs et représentants de commer-
ce offrira un grand gala il' vendredi oc-
tobre.
Cette solennité corporative. qui est orga-
nisée au profit de la caisse de 1 œuvre si in-
téressante des retraite-y, sera, très alliayan-
le, puisque le, programme comprendra un
enneeri avec le concours d'artistes des pre-
mières scènes parisiennes, le tirage dune
tombola gratuite mais dotée de superbes
Iota, et enfin un bal à grand orchestre. Le
Petit Parisien Il donne sa participation à
cette fête qui est appelée un tres grand
succès.
Non, je ne veux pas quitter Petite mère,
s'obstinait Gabrielle.
Tandis que les ouvrières, stupéfaites
de voir leur chef si empressé, si affable en-
vers les deux « nouvelles » gardaient à pré-
sent un profond silence, la voix légèrement
criarde de la Puce annonça
Voici M. lé docteur.
Un homme de trente ans environ, vêtu
d'une redingote noire, aux traits fins, d'al-
lure distinguée, la figure grave, réfléchie,
un peu triste même, mais le regard em-
preint de cette naturelle bonté qui se révèle
instantanément, s'avançait d'un pas rapide,
se dirigeant vers la blessée.
Maurice Legrand-Verne6 l'avait rejoint.
En deux mots, il lui expliqua ce qu'il savait
de l'accident.
Silencieux, le médecin s'arrêtait devant
Louise et, soulevant le bras atteint, il le pal-
pa. délicatement.
Puis, lançant un regard significatif au
directeur du personnel, i! murmura ̃•
Je comprends que cette malheureuse
se soit évanouie; car la douleur a dû être
atroce.
Un soupir, presque un ràle, lui répondit.
C'était ffabriellc qui se laissait glisser à
genoux près de la table sur laquelle Louise
était toujours étendue et s'écriait à travers
ses larmes
Oh! monsieur, dites, elfe ne va pas
mourir Vous allez la sauver, n'est-ce pas ?
C'est sa soeur, fit simplement Maurice,
à l'oreille du médecin qui reprit d'une voix
au timbre harmonieux
Rassurez-vous, mademoiselle. L'exis-
tence de votre sœur n'est nullement en
danger.
La guérison sera longue, mais elle est
certaine.
DANS PARIS
Taxi-auto en leu
A trois heures et demie de l'après-midi,
avenue des Champs-Elysées, le moteur du
taxi-auto 72-G-C. piloté par le chauffeur Jean
l'loc, a soudainement pris feu, par suite
d'une fuite au réservoir à essence.
rn un instant, le véhicule fut entouré de
flammes mais fort heureusement aucun
voyageur ne se trouvait à l'intérieur.
L'incendie a pu être rapidement éteint,
grâce à la prompte intervention de M. René
Ueaudet, mécanicien de l'automobile des
postes 1944-G, qui se servit de l'extincteur
placé sur sa voiture. Un passant, M. Soret,
demeurant rue des Entrepreneurs, lui prêta
une aide efficace.
Ecrasé nar un tramway
Ilne tapissière que conduisait M. Louis
Dorgoze, marchand de savon à Saint-Maur-
des-Kossês, a élé tamponnée, vers midi, à
l'intersection de la rue des Pyrénées et de
la rue de la Mare par un tramway de la
ligne Cours-dc-Vincennes-Saint-Augustin.
M. Louis Dorgoze, jeté à bas de son siège,
a été précipité sous les rouet, du tramway,
qui lui ont broyé les jambes.
Policiers blessés
Un taxi-auto, dans lequel avaient pris
place les brigadiers de la sûreté Léoni et
iMathimi, ,t été tamponné, rue du Cloî-
tre-Notre-Dame, par une autre automobile.
M. Léoni a eu 1 arcade sourcilière fendue
après avoir reçu des soins dans une phar-
macie, il a été ramené chez lui par son col-
Icgue, qui n'avait reçu, dans le choc, que
des contusions insignifiantes.
Projeté sous &n autoèus
Hier soir à 7 h. 40, un inconnu de qua-
rante-cinq ans environ, vêtu en garçon de
café, traversait la place de la Bastille, lors-
qu'il fut projeté par un camion, qui prit aus-
sitôt la fuite, sous un autobus Gare-Saint-
Lazare-Gare de Lyon.
Le malheureux a été releré avec les jam-
bes écrasées et le crâne fracturé. Il a été
transporté à l'hôpital Saint-Antoine: son
état est désespère.
Querelle d'amants
Lasse des scènes continuelles qu,> lui fai-
sait son amant, Charles Quille!, vingt ans,
journalier, demeurant 2tK). ni" Mnn-adel, la
jeune Blanche K:me. dix-huii ans, blanchis-
seuse, domicilié.: chez .ses purents, pas-
sage Ménilmontant. convoquait hier soir, à
dix heures, Quillet, rue du Havre, afin de
lui signifier la rupture. Le journalier, fu-
rieux de voir sa maltresse lui échapper, la
frappa d'un coup de couteau dans le dos et
prit la fuite. M. le commissaire Rouffaud le
recherche.
La blessée ,dont l'état n'est pms alarmant,
est à l'hôpital Saint-Louis,
A la station du Métro « Gare de l'E.-i ». M Pier-
re Charigot. demeurant lit. rue des Prairies, est
tombé et a eu une jambe serrée entre le quai eL
un wagon. On l'a transporté à 1 hôpital Lan-
boisitre.
un Kun;uu livreur ue vingi-nuit ans. (iaouard
Jaçque, demeurant en garni rue Mazarine, s'était
approprié une somme de cinq cents francs qu
avait été i -barge d'encaisser par son patron, un
négociant de [a rue de Hondy. Lindélicat em-
ployé a été arrête. hier, et envoyé au dépôt.
L'homme qui. cm. jours derniers. s'était sui-
cidé, place Gambetta. dans une vespasienne, en
se tirant un coup de revolver dans la tête, a été
reconnu, hier. à la morgue. C'était un nommé
.François Avoine, représenlant de commerce. Son
acte de désespoir ne peu! être attribué qu'à la
misère.
On ,t également reconnu. à la morgue. le ca-
davre d'uni» femme qui. avant-hier, s'était suici-
dée dans le cimetière de Saint-Ouen. Cette mal-
heureuse se nommait Henriette Touny. vingt-huit
ans, journalière, 1U. 'ue de la Hoquette,
M. François Sizun, quarante mis. demeurant
avenue de Versailles, surveillant des travaux de
la Ville de Paris. se trouvait, hier soir, à neuf
heures. dans son rluintier situ^ le long des berges
de la Seine, près du pout de Rissy. lorsqu'on von-
tant fonder le fteuve sur une poutroiie. il tomba à
l'eau.Son corps n'a pas eiicor*.1 retrouvé.
Vers deux heures du matin, &' acheminant ws
If1 dnmirile qu'il occupe rue du Moulin. M. Jean
Carbim. cordonnier, ren<*mtra, boulevard Ri-
chard-Lonotr. trois individus qui lui cherchèrent
<(uereJK !Sk>ssé (je trois coups de couteau à la
jambe, \1. (".«rltini dut être poism'1 a l'hôpital
j^aint- Antoine. On recherche ses agresseurs.
C-iiii'neil ps^sait, hier matin, rue du KNiilmiirc-
Saint-Denis, un employé des P.T.T.. M. Louis
Rat.ifcl. Irentr-lwis ans." 51, ru* de la Villette, fut
tamponné par l'auto-taTi 1fl23-C,-7. Rnlevô avec
d'assez graves blessures, M. r.iil.ifei du) tMr»
transporté à l'hôpital I^ariboisiére.
Agression rue IVoyon
Un palefrenier nommé Joseph Légués, âgé
de vingt-huit ans, employé chez M. Desma-
rots, Il, rue de la Faisanderie, se trouvait,
la nuit dernière, dans un établissement si-
tué rue Troyon lorsqu'il se prit de querelle
avec plusieurs individus.
Le uatron rétablit le calme et M. Légués
se relira.
Dnns In rue. il fut rejoint par ses adver-
saires, qui le Ira plièrent il coups de pied et
de poing le blessant grièvement Ú la tête.
Au bruit de la lutte, des agents accouru-
rent, mais les agresseurs réussirent il s'en-
fuir.
Le blessé, d..ut IViiif est grave, o étii
transporté à l'hôpital Boaujon.
Double intoxication ^r les champignons
l'n journalier, 11. Adrien Puech, demeu-
ranI, ;3, ])asbage Albinet, à Auljervillier.s
ayant cueilli des champignons duns un
champ, en inanuea, ainsi que sa femme.
Tous deux éprouvèrent peu après les pre-
miers symptômes d'un ernpuisonnement.
Le mari, après qu'un antidote énergique
lui eut été administré, se remit entièrement.
Sa femme, dont l'état est plus grave, a du
s'aliter.
Ma Louise chérie
Le médecin s'inquiétait déjà
Nous allons faire transporter tout de
suite la blessée à l'infirmerie où je procé.
derai à un pansement sommaire. Pendant
ce temps, monsieur Legrand-Vernet, vous
voudrez bien, n est-ce pas, faire téléphoner
aux ambulances urbaines.
Je vais m'en occuper tout de suite.
Deux hommes robustes, employés à la ma,
nutention et que M. Gosselin était allé cher-
cher, arrivaient avec un brancard. sur
lequel le docteur Barny, toujours avec ses
mêmes gestes prudents et sûrs, déposa lui-
même Louise bionnier qui commençait à ré-
venir à elle. appelant au milieu de sa crise
de souftrances
Ma petite Gabi, ma soeur où es-tu ?
Je suis là. près de toi. répondait la
cadette qui avait pris la main valide de la
blessée qu'on emportait vers l'infirmerie,
que quelque temps auparavant, à la suite
d'accidents trop répétés, madame Legrand-
Vernet avait fait installer dans les sous-sols
de ses vastes magasins.
Héroïque jusqu'au sublime, Louise Mon-
nier, à mesure qu'elle revenait à elle, s'ef-
forçait de maîtriser la douleur épouvantable
qui la torturait.
Durant la trajet de l'atelier de pliage à
l'infirmerie, ^reconnaissant sa sœur près
d'elle, elle edt la force d'interrompre sa
plainte et même de dire à GabrieUe
Ne pleure pas ainsi, ma chérie Ce ne
sera rien. Et puis, surtout, qu'on ne gronde
personne. C'est de ma faute J'ai été im-
prudente. J'aurais dû faire attention
On arrivait dans un local, on flottait un
parfum pharmaceutique et qui était som-
mairement meublé d une table, d'un lit de
camp, de quelques chaises et d'une armoire à
CONTES DU PETIT PARISIEN
Le gallon d'Argent
PAR
JEAN VIOLLIS
Oh ma soeur; dites, dites 1
Ils y sont tous, ma sœur?
Est-ce qu'on va les gonfler ?
Il: sont déjà gonflés, j'en suis sûre,
n'est-ce pas, ma sœur? Je les entends
bouger.
Est-ce qu'ils sont beaux ?
De quelle couleur sont-ils?
Petües bavardes, fit la bonne sœur
en riant, si vous voulez que je vous ré-
ponde, ne parlez pas toutes à la fois
On a tant envie de savoir
Moi, j'en ai rêvé, ma sœur.
Allons, allons, chut, chut! Ran-
gez-vous autour de moi. Et tous vos pe-
tits nez en l'air. là
Sœur Saint-Vincent croisa les mains
dans ses manches de drap bleu, leva
sa cornette aux grandes ailes, promena
ses regards à travers le ciel lumineux,
d'un bleu poudré de blanc, les arrêta
sur le soleil d'automne aux rayons
attendris, puis sur les ballons qui de
loin s'arrondissaient au-dessus des ar-
bres roux, comme des fruits géants
dans une corbeille d'osier, les ramena
enfin, pleins d'une pitié mélancolique,
vers les jeunes visages impatients et
tendus, ouvrant sur le vide leurs pru-
nelles mortes. Et sœur Saint-Vincent
soupira « Pauvres enfants qui ne ver-
ront jamais le beau monde du bon
Dieu Pauvres petites aveugles »
Alors, ma soeur ? Vite 1
Ecoutez bien, mes mignonnes
d'abord il fait très beau aujourd'hui. Le
ciel est tout bleu.
C'est comment, le bleu? interro-
gea une gamine de dix ans, qui sau-
tait d'un pied sur l'autre.
Le bleu, oh 1 je sais, moi, reprit
une plus grande, d'un air avisé c'est
comme de la musique quand elle fait
très doux, très clair et que cela caresse
c'est aussi comme du velours, n'est-ce
pas, ma soeur?
Oui, Louise, du vrai velours. Et
puis, il y a le soleil, tout en or.
On le sent, fit un chœur de fines
voix aiguës. C'est bon. c'est chaud.
Bien! Et maintenant, imaginez-
vous là-bas, très loin, au-dessus des
murs de la cour, au-dessus des arbres,
de gros, gros ballons, tout ronds.
.Tout ronds?
Et les petites mains firent ensemble
le geste en cercle de saisir une balle.
Oui, c'est ça, tout à fait comme
les balles avec lesquelles vous jouez,
mais des balles qui seraient hautes
comme des maisons.
Oh!
Est-ce possible, ma sœur?
.Ils se balancent un peu, parce
qu'on les a gonflés de gaz tout à l'heu-
re, on coupera les cordes et ils s'envo-
leront là-haut, là-haut, tout en haut
dans le ciel Et celui qui ira très loin,
le plus loin de tous, celui-là aura le
prix.
Dans le ciel?
-Ils s'envoleront répéta avec extase
une brunette, bec en l'air. Et tout à
coup, les bras étendus, pinçant entre
deux doigts son tablier bleu, elle bon-
dit et pirouetta éperdument, en criant
de joie.
Allons, Madeleine, allons, petite,
folle Vous allez tomber fit sœur
Saint-Vincent avec un rire indulgent.
Et de quelle couleur sont-ils, les
ballons, ma sœur?
Il y en a de blancs, il y en a de
jaunes, il y en a un bleu pâle, il y en
a un couleur d'orange.
Couleur d'orange ?
C'est délicieux, les oranges 1
Et comme ça sent bon
Tous les petits nez se mirent à reni-
fler avec délices.
Enfin, continua sœur Saint-Vin-
cent, il y a un ballon superbe, il est
tout en argent, et il brille, il brille.
comme la statue de la bonne Vierge
dans la chapelle Ah qu'il est beau,
mes enfants
Une frêle fillette, aux cheveux trop
fins et trop blonds, à la peau blanche,
aux veines trop bleues, se jeta dans les
bras de sœur Saint-Vincent.
Oh ma sœur, je le connais, le
ballon d'argent! Maman m'en a parlé
l'an dernier. Elle l'avait vu partir, elle
m'a tout raconté. Marnan venait en-
core me voir dans ce temps-là.
Un sanglot brisa la voix fragile. L'en-'
fant entraîna sœur Saint-Vincent dans
un coin de la cour. Elle lui tenait les
mains, elle les serrait contre son petit
cœur qui sautait dans sa poitrine étroi-
te, elle levait vers elle ses larges pru-
nelles bleues, limpides et sans regard,
ses prunelles d'où coulaient une à une
des larmes lentes.
J'ai une idée, ma sœur, fit-elle en-
remplie de pansements, médicaments et ob-
jets chirurgicaux de première nécessité.
Le docteur Bamy, désireux de procéder
à un premier examen, voulut enlever la
manche du corsage, afin de dégager le mem-
bre blessé. Mais Louise Monnier, malgré
tout son courage, ne put retenir ses cris.
si bien qu'il fallut couper l'étoffe. avec des
ciseaux. et la blessure apparut terrible.
efftroyable même.
On eut dit que ie bras de la pauvre vic-
time avait'été broyé dans un étau.
Tandis que Maurice Legrand-Vernet, afin
d'éviter un nouvel évanouissement faisait
respirer un violent révuhif il la blessée et
que Gabrielle qui, sans trop y parvenir,
cherchait il maîtriser sa peme. lui prodi-
guait des paroles de réconfort et de ten-
dresse, e jeune praticien poursuivait son
examen
Fracture de l'avant-bras. avec com-
pression violente et déchirure des tissus.
diagnostiqua-t-il.
» Je ne puis opérer la réduction ici. Nous
allons la faire transporter à l'Hôtel-DieU, où
elle sera admise d'urgence.
A l'hôpital, tressaillit Gabrielle.
C'est là qu'elle sera le mieux soignée.
Mon Dieu
Le docteur a raison, eut la force de dtre
Louise à sa sœur
Que ferais-tu de moi à la maison ? Tu
ne pourrais pas me soigner. Il fautqiie tu
travailles, que tu gagnes ta vie.
Et puis, je souffre trop. emmenez-rr»i,
emmenez-moi vite. Il faut vraiment que le
matheur s'acharne après nous Et toi, ma
pauvre petite, qu'est-ce que tu vag devenir
toute seule, dans Paris, toute senle ?
C'est épouvantable
Ledru, le garçon de bureau qui, entré
Dernière Heure
DÉPÊCHES ET COMMUKICAIÏOHS TÉLÊPHOIUQUES DES CORRESPONDANTS SPÉCIAUX DO PEnT PARISIEN
L'AFFAIRE DU COLLIER
On entend les employés
de la poste anglaise
Londres, 21 octobre.
Pour la treizième fois, l'affaire du collier
est revenue, cet après-midi, 'vaut le tribu-
nal de Bow-Strcet.
Le premier témoin entendu fut l'ambulant
Edouard Allen, qui, le 16 juillet, effectua le
tri des colis chargés dans le train de Dou-
vres à Londres.
C'est à trois heures trente du matin,
dit-il, c est-à-dire une demi-heure avant que
le train quittât In gare de Douvres, que j'ai
ouvert le sac de plis contenant les colis char-
gés. Le cachet du sac était intact, tous les
objets qui s'y trouvaient furent vérifiés
d'après la liste fournie par la poste fran-
çaise. La fameuse boite, adressée à M.
Meyer, se trouvait parmi eux elle est restée
en ma possession une dizaine de minutes,
puis je l'ai remise il mon chef.
Pouvez-vous me dire, demanda M.
Muir, si les cacheté qui se trouvaient alors
sur cette boite sont bien ceux qui s'y trou-
vent aujourd'hui ?
Je ne puis répondrr, à cette question,
déclara le témoin. Tout ce que je puis dire
c'est que les paquets de ce genre sont tou-
jours scellés de façon très nette or, sur le
colis adressé à M. Meyer les cachetas man-
quaient un peu de netteté.
Un autre ambulant préposé également au
tri. ,NI. William Cramar, déclara qu'il mit la
botte en question, ainsi que plusieurs autres
paquets à destination d'Hatton-Garden, dans
un casier spécial. Ulùs tard, il la plaça dans
un sac qui fut lui-même renfermé dans un
second, et ce dernier scellé avec un cachet
de plomb.
Nous n'employons pas de cire pour
sceller nos sacs, dit-il or, si quelqu'un s'en
était servi dans le wagon, je n'aurais pas
manqué de le remarquer.
M. Muir lui ayant demandé si quelqu'un,
dans la voilui postale, avait la possibilité
d'ouvrir un colis, Ni. Cramar répondit que
c'était absolument impossible.
Ainsi donc, conclut M. Muir, les ca-
chets étaient intacts, votre impression est
qu'ils étaient venus de Paris tels, que vous
les voyez "?
Oui, il est très possible qu'ils soient
venus de Paris comme cela.
Le témoin suivant, NI. Sincleir, est l'em-
liloyé du bureau de postes de la Cité, qui
reçut les sacs et lit la distribution de leur
contenu aux facteurs.
Le colis de M. Meyer, dit-il, resla en
ma possession pendant une heure environ,
et pendant cette heure il ne quitta pas ma
table. Je le remis alors au facteur chargé
de la première distribution, qui, en retour,
me délivra un reçu
«Tétait donc le même facteur qui portait
les rôtis aux deux adresses. Comme ses col-
lègues. M. Sincleir déclara qu'il était im-
possible à qui que ce fût d'ouvrir un cclis
dans son bureau sans qu'il s'en aperçût, et
une personne n'avait touché à la boîte
On entendit ensuite un employé du bu-
reau central. Victor Uourne, qui donna
lecture dune lettre adressée, le 27 juin, par
Sii\enii;:nn, à l'administration postale.
le vous serais très obligé, écrivait Sil-
vrinitinu. de bien vouloir donner à vos ïac-
teur-j l'ordre de nie remettre dorénavant nui
en mains propres, Ù mon
iiureau. el. de ne la ioih'u'i- sous aucun pré-
texte à l'employé de l'as-ii^eur. comme cela
a lieu actuellement. :>
L'intérêt. de celle hlire uV^l pas douteux.
Mlle semble, en rilel. indiquer que Silver-
mann avait inlérèl à faire monter le facteur
à sen briroau. ce qui obligeait celui-ci à lais-
ser [irès du trulloir la petite voiture dans
laquelle il transportait se» '-dis.
!/• léiiidin suivant, le deleelive .Soden, a
.-i.ivi incises le facteur chargé
fi" lu lourniJo (! "Ihitlon Gnrden.
Oi!" tournée, qui début'1 toujours,
n-I-il di!. an numéro e>t loujours eu'ce-
tuée par le m^nie employé. 11 commence sa
distribution entre sept heures quinze et huit
h ̃iit.'s. Sept minutes plus tard, il est nu
bureau de Sil vei'mann. et il arrive au café
de vienne, Où Uutwiiih se tenait d'ordinai-
re huit minutes après. Il ne met pas plus
de vingt-cinq minutes pour se rendre du
Il: début ('• sa tournée, chez M Max
Meyer.
la bulle aurait
eu lieu.
dr<\
¡'¡il il (li' remis au bureau de poste de Pa-
ris. (> nue je désirerais maintenant, ce sont
V'ii a (''lé ennii's
pour
fiiiiiMikM" mon inculpation el renvoyer les
a
• I (ans ces condition' M Muir.
veaux téiiiOins.
Satisfaction ayant été dmmé, au mimV-
réclama une fois de plus, mais sans succès,
la mise en liberté de son client,
N" 18. Feuilleton du Petit Parisien.
Les Travailleuses
GRAND ROMAN MODERNE
PREMIÊtlE PARTIE
LBS MISÈRES DE L'ATELIER
XXII (suite)
Vers l'hôpital
Elle Il pu le bras pris dans le monte-
chargc. Espérons que ça ne sera rien.
La Puce est allée au téléphone demander le
médecin.
Louise, nvi sœur chérie, implorait
Gabrielle.. reviens à toi, réponds-moi.
C'est ta petite Gabi. Dis-moi que tu n'as
pas grand mal.. que tu ne souffres pas trop.
Mais les yeux clos, le visage blême, privée
dc tout sentimcnt, Louise ne tépandait ù ces
tendres objurgations que par de vagues et
plaintifs gémissements qui s'exhalaient à
travers ses lèvres exsangues. et déjà ne-
vreuses.
De son côté, Maurice se faisait raconter
l'accident.
A la voix du Chef. comme on appelait le
ftls de madame Legrand-Vernet, la plupart
des employées avaient abandonné Louise à
Inquelle, d'ailleurs, elles ne pouvaient être
guère utiles. Et, entourant le jeune homme,
elles jacassaient simultanément
C'est Emilie qui a dit à n la nouvelle »
Turcs et Bulgares
auraient signé un traité secret
Solia, 21 octobre.
Dans tes milieux Généralement bien ren-
seignés, le 6ruit court, mais il conviettt de
ne l'accueillir que sous toutes réserves,
qu'une entente secrite turco-bulgare aurait
été signé.
Une des clauses de cette enlente serrait la
renonciation de la Bulgarie, dans l'avenir,
à toute visée sur l'Est et l'occupation pro-
visoire de Gumukliina et de Dédéagalch.
En échange, la Turquie se serait cngagée
iL {aire restituer Ci; calla et Serras à la Bul-
garie.
Une escarmouche serbo-bulgare
sana, :!1 octobre.
l'n communiqué officieux dit que ce ma-
tin une compagnie scrbe se rendait de SuJ-
à Devebttir. dans l'arrondissement
de Kustendil en passant près du poste
bulgare de Bnjderilza, elle attaqua inopiné-
rnent ce poste, faisant feu et jetant des bom-
bes sur la garde bulgare une fusillade s'en-
suivit qui dura pendant un quart d'heure.
La garde bulgare, en raison de sa ditipro-
portion numérique, se retira, sans pertes.
Les Serbes ont occupé le Iwstc et ils s'y
sont retranchés.
Une proposition russe
Saint-Pétersbourg, il octobre.
M. Saznnofl a propose rt Berlin la nomina-
tion, par la Turquie, d'un gouverneur géné-
ral chrétien pour tes vilaycis 4' Arménie'. Jus-
qu'ici, la Porte, appuyée par l'Allemagne,
s'y refusait.
On espère que le cabinet de Berlin accep-
tera, cet égard, de se concerter avec la
LE NOUVEAU PROCÈS K8UPP
Berlin, 21 octobre.
Ou se rappelle l'émotion que produisirent
en Allemagne les révélations du député
l.iebknechl sur les procédés de la maison
Krupp. L'orateur avait parlé d'un Panama
allemand et l'on avait cru que de hautes
personnalités étaient compromises dans l'af-
faire.
Les faits ont paru moutrer depuis lors que
l'at'faire n'avait pas les proportions quon
lui avait d'abord attribuées. Néanmoins, le
fameux fabricant de canons a un peu perdu
de son prestige et le procès qui doit s'ouvrir
après-demain réservera, dit-on, des surpri-
ses fort peu agréables pour les directeurs
d'Kssen compromis dans l'affaire.
Le principal témoin, M. de Belzen, ex-re-
présentant de la maison Krupp Berlin, et
chef direct de l'accusé Brandt, est décidé à
produire les documents qu'il possède et ses
dépositions ne seront guère favorables à
certains personnages.
Les inculpés qui comparaîtront jeudi de-
vant la onzième chambre sont Maximilien
Brandi, ex-employé principal du bureau de
Berlin, et le directeur Eccius. d'Kssen. L'ac-
cusation se fonde sur l'article du code
<-ivi! allemand qui punit de la prison et de
la perte des droits civiques quiconque offre,
promet ou garantit à un fonctionnaire des
avantages pour obtenir de lui un acte on-
traire au devoir de sa profession.1. brandt
est accusé d'avoir contrevenu cet article en
se procurant, grâce à des cadeaux et gra-
tifications. distribués à des officiers et sous-
officie! des renseignements sur les prix cl
les conditions de livraison des concurrents
de la maison Krupp. M. Eccius. en sa qua-
lité de directeur commercial de la section
du matériel de guerre de l'Allemagne et de
l'étranger, s'est rendu complice des ma-
nœuvres de M. Brandi.
Il aurait dû savoir en outre que M. Brnndt
tombait sous le coup de l'article '̃>'̃>> par los
relations qu'il entretenait dans les hôtels et
restaurants avec des fonctionnaires militai-
res. A ces accusations s'ajoute contre M.
Brandt celle de s'être procuré In connais-
j sance de choses dont le secret intéresse la
défense nationale.
Mardi ?t août 19 i S.
Athènes. Le général Eydoux et la plupart
des ofiick'rs de la mission française qui client
en congé sont arrivés, ainsi que M. Deville, minis-
tre plénipotentiaire de France.
Berlin. Ij^s obsèques des victimes du Xrppr-
lin-L-ll ont il célébrées ce matin en présence de
l.'iiilaché noval français n déposé une
;i laquelle était noué an m ban tricolore.
M. SiiNiiiiol'f Pst. arrivé ce malin. Il <\sf, re-
parli ci; soir pour Varsovie.
Bonn. ̃ f-e capitaine Charles Frank, depuis
plusieurs années attache il 1 ambassade. tl'Alloma-
jïne il Paris, est mort hier après une courte Ina-
ladie.
Genève. C.<>rnnw» il sortait de son bureau,
;i --ciiiifrbnii.se. le directeur de fabrique Erdol a
<̃;>' ipcif' un tramway ol tué.
Londres. !.<̃ iiiiincni.-ile, anglais ont inau-
lup: un nouveau moyen de propagande, qui con-
^Ic a 'jï'iiver tes mots «Vive fanaiclik; ir à tra-
w: le prolil du roi sur toutes les piéws
,lc iwinniiic qui leur passent par les mains.
Os pi'Ves de moniiai* qui circulent en ex mo.
nti-"i à I.iindresi. t^cd.s, Edimbourg «• l.ivcrpool,
'ni. ciuifiirméincnt fi la lui. refusées par les
caisses publiques.
Madrid. -̃- fendant le. il: ̃̃<̃, ̃ i 1 1 marquis
île l'idal. un indivklii susiin i o'j>t upprorlié du
e.irléfie en demandant avecjnsiàtance qu'on lui
(l
On unnonec ici que Ev Baisouli aufuit été
blos.sé duns un des derniers combats.
de faire descendre par le monte-charge tout
un paquet de draps.
Mais non, ce n'est pas moi, protestait
Emilie, c'est Madeleine,.
Mais Madeleine ripostait à son tour:
Pas du tout, c'est toi.
-.le te demande bien pardon
Et l'atelier, déjà divisé en deux camps,
aflirmait successivement
C'est Emilie
C'est Madeleine
Que ce soit Emilie ou Madeleine et je
le saurai intervenait sèchement, rude-
ment le directeur du-personnel. Car c'est ab-
solument ridicule d'envoyer au monte-
charge une ouvrière qui n'en connaît pas le
mécanisme. C'est toujours ainsi que les ac-
cident arrivent.
Et s'adressant à la surveillante princi-
pale qui, absente au moment où le drame
s'était produit, accourait essoufflée, boule-
versée, les yeux hors de la tête, le jeune Le-
grand-Vernet l'interpella brutalement
Ah ça! madame Fauchet, où étiez-vous
donc
Mais monsieur, je déjeunais. C'est mon
heure.
Qui est-ce qui vous remplaçait ?
Personne.
Comment. personne!
C'est-à-dire que j'avais dit à Made-
leine..
Pas du tout, madame. Ce n'est pas
moi, c'est Emilie que vous aviez chargée de
veiller.
Mais, mademoiselle.
D'ailleurs, on sait bien qu'Emilie est
vqtre préférée. et ce n'est pas une raison,
parce que vous m'avez dans le nez, pour
.aire retomber sur moi ee malheur.
Mademoiselle, grondait la surveil-
Un cultivateur, sa femme
et ses trois filles
asphyxiés dans une cuve
Tulle, 21 octobre.
Un terrible accident qui a coûté la vie à
¡ cinq personnes de la même famille, vient de
se dérouler au village de Brugier commune
de Forges.
Les habitants de la localité n'avant aperçu
aucun des membres de la famille Soleilhet,
composée de cinq personnes, se livrèrent à
des recherches à leur domicile. La porte du
pressoir étant ouverte, ils pénétrèrent dans
le local et regardèrent dans la cuve. Cinq
cadavres s'y trouvaient.
Les sauveteurs retirèrent successivement
le père Soleilhet, âgé de soixante et onze ans.
sa femme âgée de soixante-neuf ans, la fille
Soleilhet, épouse Croizet, âgée de quarante-
quatre ans, et les deux fillettes des époux
Croizet, âgées de quatorze ans et douze ans.
Tout fait supposer que le père Soleilhet,
entré dans la cuve pour fouler la vendange,
a été asphyxié le premier et que c'est en
voulant lui porter secours que sa femme,
sa fille et ses deux petites-filles ont été
asphyxiées.
M. Croizet, mari de la fille Soleilhet, ou-
vrier maçon travaillant actuellement en
Auvergne, a été prévenu aussitôt du
malheur qui le frappe.
Ce terrible accident a causé une grande
émotion dans la région d'.Argentat.
Otages européens au Mexique
New-York, 21 octobre.
On télégraphie de Mexico-City
(t Le général Vilia, chef des troupes révo-
lutionnaires, retient comme otages, à Tor-
réon, 12 sujets anglais, 40 français, 43 aile.
mands, et plusieurs espagnoles.
» Le général Villa aurait déclaré que ces
otages seront passés par les armes, si les
troupes fédérales tentent de reconquérir la
ville. »
UNE ATTENTION DU GDUVERNEMENT SAXON
Berlin, 21 octobre.
Le comte Vilzllium, ministre des Affaires
étrangères de Saxe, a fait connaître à l'am-
bassadeur de France, à Berlin, que le tom-
beau contenant les dépouilles mortelles des
guerriers français morts a Leipzig serait dé-
sonnais décoré par les aoins Je la munici-
palité, le jour anniversaire de la bataille.
Deux cambrioleurs masqués
pris en flagrant délit
Rambouillet, 21 octobre.
Rentiers à J an vif, les époux Benoist fu-
rent, la nuit dernière, tirés brusquement de
leur sommeil par un bruit de verres brisés.
Le mari descendit aussitôt il la cuisine,
puis de l;'i l;i rave. Il y découvrit deux jeu-
nes gens masqués, dont l'un s'éluit emparé
de sa bicyclette. L'autre était occupé à em-
plir un panier de bouteilles de vins uns.
A sa vue, tous deux prirent la fuite. Pas
assez vite cependant pour que M. Benoist
ne les reconnut. Ce sont des jeunes gens ap-
?.tenant il d'excellentes familles de la ré-
gion. Ils seront poursuivis.
Une femme étouffe son enfant
et l'iahume dans ua jardin
.louy-en-Josas, octobre.
Sur mandat de -\i. Kredin, juge d'instruc-
tion à Versailles, M. Dautel. commissaire il
la première brigade mobile, vient d'arrêter
une domestique de vingt tins, Regina Quin-
ton. en place chez un boucher de .)ou\en-
JOScIS.
Cette personne a avoué avoir dernière-
ment accouché d'un enfant mort du sexe fé-
minin, qu'elle avait enterré dans le jardin
de ses maîtres.
Le petit corps a découvert l'endroit
indiqué, et M. Legrand, médecin légiste. pro-
cédant à t'autopsie, déclara que l'enfant, né
viable et à terme, avilit élé étouffé dès sa
naissance.
La mère criminelle a été écrouée iL la pri-
son de Versailles.
.*̃̃
TENTATIVE CRIMINELLE SUR LA VOIE
Versailles, 21 octobre.
Une tentative criminelle a été commise,
hier matin, au kilomètre 2i.81O. entre les
gure.s de Trappœ et de Saint-Cyr-1'Ecole.
Deux w-lisses ont été déboulonnées dans un
aiguillage sur une voie de garage.
l'n poseur, en venant prendre son ser-
vice, s'aperçut fort heureusement de la cho-
se, ir laquelle on remédia. Le fait a été aus-
sitôt signalé au parquet de \'ersailles.
♦_ __l
lOOTBXn DEUX BOTS
lu t'ycltete inconnu a allnmié coups de
revolver prés de Villasavarv Aude ,1. Joseph
Gazai, sa femme et sa lillel.tr. !>̃, iious premiers
ont été sérieusement biessOs.
t'ii incendie s'est dêclnn; ou lye.éc de gar-
çons de Ctermont-Ferrand et a causé de graves
dommages. Il n'y Il pas eu d'accident de pnr-
sonne.
v~» Le conseil de guerre
section spiK.ifile U'iintrevaux l.nvatièrp, détenu
pour injures il. un témoin qui venait de le faire
condamner il cinq ans de travaux publics,
Ferry, témoin, pour injures aux juges militaires.
lante, je vous défends de me parler sur ce
ton.
En voilà assez, coupa Maurice; mon-
sieur Goaselin, vous allez faire tout de suite
uue enquête afin d'établir la responsabilité
de chacun. Les accidents de travail devien-
nent de plus en plus fréquents. Il faut que
cela cesse je n'ai pas envie de ruiner la
maison à faire des pensions aux travailleu-
ses blessées dans le service.
S'avançant vers Louise qui, entourée de
Gabrielle et de la môme Trognon, ne reve-
nait toujours pas à elle et continuait faire
entendre ses plaintes douloureuses, incons-
cientes, Maurice flt sur un ton de compas-
sion qui étonna d'autant plus les u plieuses »
qu'il semblait sincère
Occupons-nous d'abord de cette pau-
vre enfant.
Et, s'approchant tout à fait, il fit, sans
oser toutefois toucher le membre blessé qui
saillait à travers l'étoffe mince de la man-
che déjà toute tachée de sang
La pauvre enfant, elle n'a vraiment pas
de chance. Elle qui paraissait si ardente au
travail, si désireuse de bien faire
Comme à ces mots Gabrielle, penchée
sur le visage de sa sœur et guettant avec
une impatience angoissée son retour à la vie,
se mettait à pleurer encore davantage, Mau-
rice lui dit, en s'emparant de sa main, et
en cherchant à l'arracher il ce navrant spec-
tacle
Calmez-vous, ma petite. Cela ne sera
peut-être rien. Venez, ne restez pas On
va s'occuper de votre sceur et je vous pro-
mets qu'elle ne manquera d'aucun soin
j'y veillerai au besoin, moi-même. Je vous
en prie, ne vous mettez pas dans un état pa-
reil. Venez.
Deux pharmaciens inculpés
d'empoisonnement accidentel
hier, Ni. II. pharmacien dans une loca-
lité de l'arrondissement, et son élève, 94. Cu-
rabel, qui sont poursuivis h la suite des faits
suivantes
En juillet dernier. le. préparateur délivrait
des fleurs de tisane à Mlle Lithoff, artiste
dramatique, et à sa domestique, Juliette
Ùouller.
Ces deux personnes subirent un commen-
cement d'empoisonnement depuis, la do-
mestique devint folle et fut internée a l'asile
de Clermont.
Une plainte fut déposée contre le pharma-
cien au parquet de Versailles.
Sur les rapports des docteurs Paul et Gué-
rin, concluant à la responsabilité de M. H.
i etjde son étéve, ceux-ci, inculpés de blessu-
res par imprudence, ont été interrogés hier
par M. Fredin.
Us ont énergiquement nié avoir vendu des
fleurs renfermant de la belladone. Déclinant
toute responsabilité, ils ont choisi comme
défenseur Me Crinon, du barreau de Paris.
Le ministre des Travaux publics
à Janville et à longueil
Compiègne, 21 octobre.
M. Thierry, ministre des Travaux publics,
ainsi que l'a annoncé le Petit Parisien, est
venu aujourd'hui à Janville pour étudier les
travaux nécessitée par l'ouverture prochaine
du canal du Nord.
Arrivé 8 heures 7 à Compiègne. accom-
pagné de son chef do cabinet et de M. Drey-
lus, ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées, M. Thierry a été reçu par MM. Jacqui-
not.. ingénieur en chef de la navigation de la
Belgique, et Pellarin, ingénieur ordinai-
re. Ces messieurs ont pris place dans une
automobile pour gagner Janville. Là, le mi-
nititre a longuement inspecté les lieux puis
est parti pour Longueil.
Il a paru M. Thierry, ainsi qu'aux ingé-
nieurs, qu'au lieu de créer une troisième
écluse, il serait préférable de doubler les
deux existantes, ainsi qu'il est pratiqué sur
le canal du Nord. de façon i1 écluser en mê-
me tempe deux bateaux dans chacune d'el-
les.
HORS /PARIS
BOUGIVAL. Une enfants de onze ans, Marie
l'uurchout, jouait devant le domicile paternel,
quai -Sgauzin. Elle fut heurtée par une automo-
bile allant une allure exagérée et dut être trans-
portée il l'hôpital dn Saint-Germain.
CHATEAU-THIERRY. Le mécanicien Emile
Paucct a la gendarmerie en aversion. La nuit
dernière, il lança, ou lit lancer par deux jeunes
gena qui l'accompagnaient, plusieurs énormes
pierres dans les fenêtres de la caserne, dont les
vitres furent, brisées. Une enquéte rapidement me-
née a abouti à son arrestation. Le procureur de
la République l fait écrouer comme l'auteur
principal el l'instigateur de cet attentat.
FONTAINEBLEAU. A la mairie de Fontai-
nebleau a eu lieu, hier. l'adjudication des coupes
de bois de la foret domaniale pour l'hiver
H>1 i. l.a vente, divisée en M lots, qui tous ont
etc adjugés, a produit la somme de 153.440 francs.
Pendant toute la journée, la ville a été parcou-
rue par quantité de bûcherons venus pour sent-
baucher
MEAUX. M. Alphonse IL. employé de com-
merce, qui avait été arrêté à Hoanne pour com-
pliciU; dans une affaire d'avortemenl, vient d'être
inLs en liberté sous caution de flancs.
SAINT-DENIS. l':i maçon. M. Louis David.
demeurant a Sarcelles, installait, rue Wahl-Al-
bert. un échafaudage dans une maison en cons-
truction, lorsqu'il trébucha et tomba d'une hau-
leur de cinq mMres dans la cave.
(irièvement blessé, il est i1 l'hôpital de Saint"
Denis.
••«o» On u Iran.sporté au même hôpital un ma-
uouvrier. M. Cliarles FVLnux, demeurant ~t&, rue
du Lantiy. i\ Aiilwn'illiers, qui, travaillant i
du i-anul, est tombé d'un échafau-
u'hl'c. «*.̃ blessant t'épaule et au poignet droits,
i1! s'enfoneanl plusieurs côtes.
SAINTE-GENEVIÈVE. Le conseil municipal
\*nt, de se réunir pour procéder ù l'élection du
maire, en remplacement do M. Lesbroussart, de-
déi'é. M. Raphafil Pantin, instituteur honoraire,
u été olu.
VILLIERS-SUR-MARNE. Le jouiw inceril.
de illiers-snr-Marno, qui prétendait avoir ptô
\iclimc de l'agression que nous avons relater.
est revenu hier sur ses déclarations. Vincent avait
imagina la fable de toute. .nièces.
UNE CONCIERGE QUI A DU FLAIR
Deux individus encapuchonnés .se sont
présentée. ,i .six lienrco du soir, à la villa
que \1. Pierre fîeriholon. demeurant avenue
de Breteuil, à Paris, possède 'au hameau de
Lombardie. près de Mouy, soi-disant pour
réparer ic piano.
La concierge, Mine Lefèvre, lliiinuil une
mystification, refusa de les laisser pénétrer
et nos deux gui)lards, qui n'étaient que d'as-
tucieux cambrioleur», se retirèrent vexées,
non sans abreuver la vigilante concierge
d'injures et de menaces.
LES VOYAGEURS DE COMMERCE
Gala de l'œuvre de la Maison de retraite
Dans la nouvelle et magnifique snlle du
palais de la Mutualité, i ne baini-Mnrtin,
IVeuvri' nationale de la Maison iU- retraite
des voyageurs et représentants de commer-
ce offrira un grand gala il' vendredi oc-
tobre.
Cette solennité corporative. qui est orga-
nisée au profit de la caisse de 1 œuvre si in-
téressante des retraite-y, sera, très alliayan-
le, puisque le, programme comprendra un
enneeri avec le concours d'artistes des pre-
mières scènes parisiennes, le tirage dune
tombola gratuite mais dotée de superbes
Iota, et enfin un bal à grand orchestre. Le
Petit Parisien Il donne sa participation à
cette fête qui est appelée un tres grand
succès.
Non, je ne veux pas quitter Petite mère,
s'obstinait Gabrielle.
Tandis que les ouvrières, stupéfaites
de voir leur chef si empressé, si affable en-
vers les deux « nouvelles » gardaient à pré-
sent un profond silence, la voix légèrement
criarde de la Puce annonça
Voici M. lé docteur.
Un homme de trente ans environ, vêtu
d'une redingote noire, aux traits fins, d'al-
lure distinguée, la figure grave, réfléchie,
un peu triste même, mais le regard em-
preint de cette naturelle bonté qui se révèle
instantanément, s'avançait d'un pas rapide,
se dirigeant vers la blessée.
Maurice Legrand-Verne6 l'avait rejoint.
En deux mots, il lui expliqua ce qu'il savait
de l'accident.
Silencieux, le médecin s'arrêtait devant
Louise et, soulevant le bras atteint, il le pal-
pa. délicatement.
Puis, lançant un regard significatif au
directeur du personnel, i! murmura ̃•
Je comprends que cette malheureuse
se soit évanouie; car la douleur a dû être
atroce.
Un soupir, presque un ràle, lui répondit.
C'était ffabriellc qui se laissait glisser à
genoux près de la table sur laquelle Louise
était toujours étendue et s'écriait à travers
ses larmes
Oh! monsieur, dites, elfe ne va pas
mourir Vous allez la sauver, n'est-ce pas ?
C'est sa soeur, fit simplement Maurice,
à l'oreille du médecin qui reprit d'une voix
au timbre harmonieux
Rassurez-vous, mademoiselle. L'exis-
tence de votre sœur n'est nullement en
danger.
La guérison sera longue, mais elle est
certaine.
DANS PARIS
Taxi-auto en leu
A trois heures et demie de l'après-midi,
avenue des Champs-Elysées, le moteur du
taxi-auto 72-G-C. piloté par le chauffeur Jean
l'loc, a soudainement pris feu, par suite
d'une fuite au réservoir à essence.
rn un instant, le véhicule fut entouré de
flammes mais fort heureusement aucun
voyageur ne se trouvait à l'intérieur.
L'incendie a pu être rapidement éteint,
grâce à la prompte intervention de M. René
Ueaudet, mécanicien de l'automobile des
postes 1944-G, qui se servit de l'extincteur
placé sur sa voiture. Un passant, M. Soret,
demeurant rue des Entrepreneurs, lui prêta
une aide efficace.
Ecrasé nar un tramway
Ilne tapissière que conduisait M. Louis
Dorgoze, marchand de savon à Saint-Maur-
des-Kossês, a élé tamponnée, vers midi, à
l'intersection de la rue des Pyrénées et de
la rue de la Mare par un tramway de la
ligne Cours-dc-Vincennes-Saint-Augustin.
M. Louis Dorgoze, jeté à bas de son siège,
a été précipité sous les rouet, du tramway,
qui lui ont broyé les jambes.
Policiers blessés
Un taxi-auto, dans lequel avaient pris
place les brigadiers de la sûreté Léoni et
iMathimi, ,t été tamponné, rue du Cloî-
tre-Notre-Dame, par une autre automobile.
M. Léoni a eu 1 arcade sourcilière fendue
après avoir reçu des soins dans une phar-
macie, il a été ramené chez lui par son col-
Icgue, qui n'avait reçu, dans le choc, que
des contusions insignifiantes.
Projeté sous &n autoèus
Hier soir à 7 h. 40, un inconnu de qua-
rante-cinq ans environ, vêtu en garçon de
café, traversait la place de la Bastille, lors-
qu'il fut projeté par un camion, qui prit aus-
sitôt la fuite, sous un autobus Gare-Saint-
Lazare-Gare de Lyon.
Le malheureux a été releré avec les jam-
bes écrasées et le crâne fracturé. Il a été
transporté à l'hôpital Saint-Antoine: son
état est désespère.
Querelle d'amants
Lasse des scènes continuelles qu,> lui fai-
sait son amant, Charles Quille!, vingt ans,
journalier, demeurant 2tK). ni" Mnn-adel, la
jeune Blanche K:me. dix-huii ans, blanchis-
seuse, domicilié.: chez .ses purents, pas-
sage Ménilmontant. convoquait hier soir, à
dix heures, Quillet, rue du Havre, afin de
lui signifier la rupture. Le journalier, fu-
rieux de voir sa maltresse lui échapper, la
frappa d'un coup de couteau dans le dos et
prit la fuite. M. le commissaire Rouffaud le
recherche.
La blessée ,dont l'état n'est pms alarmant,
est à l'hôpital Saint-Louis,
A la station du Métro « Gare de l'E.-i ». M Pier-
re Charigot. demeurant lit. rue des Prairies, est
tombé et a eu une jambe serrée entre le quai eL
un wagon. On l'a transporté à 1 hôpital Lan-
boisitre.
un Kun;uu livreur ue vingi-nuit ans. (iaouard
Jaçque, demeurant en garni rue Mazarine, s'était
approprié une somme de cinq cents francs qu
avait été i -barge d'encaisser par son patron, un
négociant de [a rue de Hondy. Lindélicat em-
ployé a été arrête. hier, et envoyé au dépôt.
L'homme qui. cm. jours derniers. s'était sui-
cidé, place Gambetta. dans une vespasienne, en
se tirant un coup de revolver dans la tête, a été
reconnu, hier. à la morgue. C'était un nommé
.François Avoine, représenlant de commerce. Son
acte de désespoir ne peu! être attribué qu'à la
misère.
On ,t également reconnu. à la morgue. le ca-
davre d'uni» femme qui. avant-hier, s'était suici-
dée dans le cimetière de Saint-Ouen. Cette mal-
heureuse se nommait Henriette Touny. vingt-huit
ans, journalière, 1U. 'ue de la Hoquette,
M. François Sizun, quarante mis. demeurant
avenue de Versailles, surveillant des travaux de
la Ville de Paris. se trouvait, hier soir, à neuf
heures. dans son rluintier situ^ le long des berges
de la Seine, près du pout de Rissy. lorsqu'on von-
tant fonder le fteuve sur une poutroiie. il tomba à
l'eau.Son corps n'a pas eiicor*.1 retrouvé.
Vers deux heures du matin, &' acheminant ws
If1 dnmirile qu'il occupe rue du Moulin. M. Jean
Carbim. cordonnier, ren<*mtra, boulevard Ri-
chard-Lonotr. trois individus qui lui cherchèrent
<(uereJK !Sk>ssé (je trois coups de couteau à la
jambe, \1. (".«rltini dut être poism'1 a l'hôpital
j^aint- Antoine. On recherche ses agresseurs.
C-iiii'neil ps^sait, hier matin, rue du KNiilmiirc-
Saint-Denis, un employé des P.T.T.. M. Louis
Rat.ifcl. Irentr-lwis ans." 51, ru* de la Villette, fut
tamponné par l'auto-taTi 1fl23-C,-7. Rnlevô avec
d'assez graves blessures, M. r.iil.ifei du) tMr»
transporté à l'hôpital I^ariboisiére.
Agression rue IVoyon
Un palefrenier nommé Joseph Légués, âgé
de vingt-huit ans, employé chez M. Desma-
rots, Il, rue de la Faisanderie, se trouvait,
la nuit dernière, dans un établissement si-
tué rue Troyon lorsqu'il se prit de querelle
avec plusieurs individus.
Le uatron rétablit le calme et M. Légués
se relira.
Dnns In rue. il fut rejoint par ses adver-
saires, qui le Ira plièrent il coups de pied et
de poing le blessant grièvement Ú la tête.
Au bruit de la lutte, des agents accouru-
rent, mais les agresseurs réussirent il s'en-
fuir.
Le blessé, d..ut IViiif est grave, o étii
transporté à l'hôpital Boaujon.
Double intoxication ^r les champignons
l'n journalier, 11. Adrien Puech, demeu-
ranI, ;3, ])asbage Albinet, à Auljervillier.s
ayant cueilli des champignons duns un
champ, en inanuea, ainsi que sa femme.
Tous deux éprouvèrent peu après les pre-
miers symptômes d'un ernpuisonnement.
Le mari, après qu'un antidote énergique
lui eut été administré, se remit entièrement.
Sa femme, dont l'état est plus grave, a du
s'aliter.
Ma Louise chérie
Le médecin s'inquiétait déjà
Nous allons faire transporter tout de
suite la blessée à l'infirmerie où je procé.
derai à un pansement sommaire. Pendant
ce temps, monsieur Legrand-Vernet, vous
voudrez bien, n est-ce pas, faire téléphoner
aux ambulances urbaines.
Je vais m'en occuper tout de suite.
Deux hommes robustes, employés à la ma,
nutention et que M. Gosselin était allé cher-
cher, arrivaient avec un brancard. sur
lequel le docteur Barny, toujours avec ses
mêmes gestes prudents et sûrs, déposa lui-
même Louise bionnier qui commençait à ré-
venir à elle. appelant au milieu de sa crise
de souftrances
Ma petite Gabi, ma soeur où es-tu ?
Je suis là. près de toi. répondait la
cadette qui avait pris la main valide de la
blessée qu'on emportait vers l'infirmerie,
que quelque temps auparavant, à la suite
d'accidents trop répétés, madame Legrand-
Vernet avait fait installer dans les sous-sols
de ses vastes magasins.
Héroïque jusqu'au sublime, Louise Mon-
nier, à mesure qu'elle revenait à elle, s'ef-
forçait de maîtriser la douleur épouvantable
qui la torturait.
Durant la trajet de l'atelier de pliage à
l'infirmerie, ^reconnaissant sa sœur près
d'elle, elle edt la force d'interrompre sa
plainte et même de dire à GabrieUe
Ne pleure pas ainsi, ma chérie Ce ne
sera rien. Et puis, surtout, qu'on ne gronde
personne. C'est de ma faute J'ai été im-
prudente. J'aurais dû faire attention
On arrivait dans un local, on flottait un
parfum pharmaceutique et qui était som-
mairement meublé d une table, d'un lit de
camp, de quelques chaises et d'une armoire à
CONTES DU PETIT PARISIEN
Le gallon d'Argent
PAR
JEAN VIOLLIS
Oh ma soeur; dites, dites 1
Ils y sont tous, ma sœur?
Est-ce qu'on va les gonfler ?
Il: sont déjà gonflés, j'en suis sûre,
n'est-ce pas, ma sœur? Je les entends
bouger.
Est-ce qu'ils sont beaux ?
De quelle couleur sont-ils?
Petües bavardes, fit la bonne sœur
en riant, si vous voulez que je vous ré-
ponde, ne parlez pas toutes à la fois
On a tant envie de savoir
Moi, j'en ai rêvé, ma sœur.
Allons, allons, chut, chut! Ran-
gez-vous autour de moi. Et tous vos pe-
tits nez en l'air. là
Sœur Saint-Vincent croisa les mains
dans ses manches de drap bleu, leva
sa cornette aux grandes ailes, promena
ses regards à travers le ciel lumineux,
d'un bleu poudré de blanc, les arrêta
sur le soleil d'automne aux rayons
attendris, puis sur les ballons qui de
loin s'arrondissaient au-dessus des ar-
bres roux, comme des fruits géants
dans une corbeille d'osier, les ramena
enfin, pleins d'une pitié mélancolique,
vers les jeunes visages impatients et
tendus, ouvrant sur le vide leurs pru-
nelles mortes. Et sœur Saint-Vincent
soupira « Pauvres enfants qui ne ver-
ront jamais le beau monde du bon
Dieu Pauvres petites aveugles »
Alors, ma soeur ? Vite 1
Ecoutez bien, mes mignonnes
d'abord il fait très beau aujourd'hui. Le
ciel est tout bleu.
C'est comment, le bleu? interro-
gea une gamine de dix ans, qui sau-
tait d'un pied sur l'autre.
Le bleu, oh 1 je sais, moi, reprit
une plus grande, d'un air avisé c'est
comme de la musique quand elle fait
très doux, très clair et que cela caresse
c'est aussi comme du velours, n'est-ce
pas, ma soeur?
Oui, Louise, du vrai velours. Et
puis, il y a le soleil, tout en or.
On le sent, fit un chœur de fines
voix aiguës. C'est bon. c'est chaud.
Bien! Et maintenant, imaginez-
vous là-bas, très loin, au-dessus des
murs de la cour, au-dessus des arbres,
de gros, gros ballons, tout ronds.
.Tout ronds?
Et les petites mains firent ensemble
le geste en cercle de saisir une balle.
Oui, c'est ça, tout à fait comme
les balles avec lesquelles vous jouez,
mais des balles qui seraient hautes
comme des maisons.
Oh!
Est-ce possible, ma sœur?
.Ils se balancent un peu, parce
qu'on les a gonflés de gaz tout à l'heu-
re, on coupera les cordes et ils s'envo-
leront là-haut, là-haut, tout en haut
dans le ciel Et celui qui ira très loin,
le plus loin de tous, celui-là aura le
prix.
Dans le ciel?
-Ils s'envoleront répéta avec extase
une brunette, bec en l'air. Et tout à
coup, les bras étendus, pinçant entre
deux doigts son tablier bleu, elle bon-
dit et pirouetta éperdument, en criant
de joie.
Allons, Madeleine, allons, petite,
folle Vous allez tomber fit sœur
Saint-Vincent avec un rire indulgent.
Et de quelle couleur sont-ils, les
ballons, ma sœur?
Il y en a de blancs, il y en a de
jaunes, il y en a un bleu pâle, il y en
a un couleur d'orange.
Couleur d'orange ?
C'est délicieux, les oranges 1
Et comme ça sent bon
Tous les petits nez se mirent à reni-
fler avec délices.
Enfin, continua sœur Saint-Vin-
cent, il y a un ballon superbe, il est
tout en argent, et il brille, il brille.
comme la statue de la bonne Vierge
dans la chapelle Ah qu'il est beau,
mes enfants
Une frêle fillette, aux cheveux trop
fins et trop blonds, à la peau blanche,
aux veines trop bleues, se jeta dans les
bras de sœur Saint-Vincent.
Oh ma sœur, je le connais, le
ballon d'argent! Maman m'en a parlé
l'an dernier. Elle l'avait vu partir, elle
m'a tout raconté. Marnan venait en-
core me voir dans ce temps-là.
Un sanglot brisa la voix fragile. L'en-'
fant entraîna sœur Saint-Vincent dans
un coin de la cour. Elle lui tenait les
mains, elle les serrait contre son petit
cœur qui sautait dans sa poitrine étroi-
te, elle levait vers elle ses larges pru-
nelles bleues, limpides et sans regard,
ses prunelles d'où coulaient une à une
des larmes lentes.
J'ai une idée, ma sœur, fit-elle en-
remplie de pansements, médicaments et ob-
jets chirurgicaux de première nécessité.
Le docteur Bamy, désireux de procéder
à un premier examen, voulut enlever la
manche du corsage, afin de dégager le mem-
bre blessé. Mais Louise Monnier, malgré
tout son courage, ne put retenir ses cris.
si bien qu'il fallut couper l'étoffe. avec des
ciseaux. et la blessure apparut terrible.
efftroyable même.
On eut dit que ie bras de la pauvre vic-
time avait'été broyé dans un étau.
Tandis que Maurice Legrand-Vernet, afin
d'éviter un nouvel évanouissement faisait
respirer un violent révuhif il la blessée et
que Gabrielle qui, sans trop y parvenir,
cherchait il maîtriser sa peme. lui prodi-
guait des paroles de réconfort et de ten-
dresse, e jeune praticien poursuivait son
examen
Fracture de l'avant-bras. avec com-
pression violente et déchirure des tissus.
diagnostiqua-t-il.
» Je ne puis opérer la réduction ici. Nous
allons la faire transporter à l'Hôtel-DieU, où
elle sera admise d'urgence.
A l'hôpital, tressaillit Gabrielle.
C'est là qu'elle sera le mieux soignée.
Mon Dieu
Le docteur a raison, eut la force de dtre
Louise à sa sœur
Que ferais-tu de moi à la maison ? Tu
ne pourrais pas me soigner. Il fautqiie tu
travailles, que tu gagnes ta vie.
Et puis, je souffre trop. emmenez-rr»i,
emmenez-moi vite. Il faut vraiment que le
matheur s'acharne après nous Et toi, ma
pauvre petite, qu'est-ce que tu vag devenir
toute seule, dans Paris, toute senle ?
C'est épouvantable
Ledru, le garçon de bureau qui, entré
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