Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1912-09-15
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 15 septembre 1912 15 septembre 1912
Description : 1912/09/15 (Numéro 13105). 1912/09/15 (Numéro 13105).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2008
2
Le Petit Parisien
trouvé en France, je viens vous en témoigner
ota plus vtve gratitude.
Les paroles que vous uenez de prononcer
m'ont sincèrement ému et je vohs en exprime
tdus mes remerciements, heureux de me trou-
ver parmi vous.
le Lève mon verre A la santé de M. le President
1 de la République, ta prospérité de la nation
française amfe et alliée, votre saraté, m 1 le ministre, d la santé de M. le générat Joffre,
directeur des manœuvres, et la vaillant et glo-
1 rieuse armée française.
1 On a remarqué tout particulièrement la
manière dont le grand-duc a souligné les
expressions « nation amie et alliée » et la
vaillante et glorieux armée française n.
Après lui, le général anglais Wilson a pro-
noncé l'allocution suivante
Monsieur le ministre,
Je vous suis très reconnaissant des paroles
si aimables que vous avez bien voulu adresser
à la mission anglaise qui a le grand honneur et
la grande satisfaction d'assister, cet automne,
aux manœuvres de l'armée française. Nous avons
teçu ici un accueil si gracieux et si bienveillant
de la part de tous
Depuis que nous avons éprouvé le plus vif plai-
sir à voir la belle armée franc-aise, dans le cours
de ses manœuvres, nous ne pouvons pas ou-
blier, nous, officiers anglais, que beaucoup des
meilleures leçons que notre armée a apprises
nous ont été enseignées par l'armée française,
par Napoléon, par ses maréchaux et ses soldats,
et c'est, je crois, en grande partie en raison des
luttes que nous avons eues ensemble, jadis, que
nous sommes devenus aujourd'hui si bons amis.
Vous me permettrez de dire, monsieur le mi-
rustre, après avoir vu vos troupes à l'œuvre,
que nous prélérerions infiniment combattre dé-
sonnais avec elles que contre elles. Permettez-
moi de vous remercier à nouveau pour vos aima-
bles paroles'et aussi de m'excuser pour ma té-
mérité de m'adresser a vous en français.
Le général danois Tuxen, doyen des offi-
ciers étrangers, parla le dernier. Il s'expri-
ma ainsi
Monsieur le ministre,
Au nom des officiers étrangers détacbés aux
manoeuvres-, je suis heureux de prendre la parole
pour vous remercier de votre langage si aimabie.
I C'est avec un vif plaisir que nous nous som-
mes rendus en France pour assister à vos ma-
nœavres. Leur début a été des plus brillants et
.'nous y avons reçu un accueil des plus sympathi-
iques. Vous avez raison de dire que tous les mi-
litaires sont frères et que si nous nous battons
aujourd'hui, cela ne nous empêchera pas d'être
amis demain, car nous nous battions, avec nos
bras, mais non avec nos coeurs; nous rentrerons
chez nous avec un souvenir à jamais inoubliable
de notre confraternité.
Au nom de tous les officiers étrangers, je suis
heureux vraiment heureux, de constater que les
efforts de vos généraux ont déjà reçu, à ces ma-
nœuvres, leur récompense directe.
Après les toasts, l'assistance va prendre
le café. Sous une tente spéciale, le ministre
et le grand-duc s'entretiennent encore avec
les généraux et les officiers étrangers. M.
Hidouard, maire de Moncontour et ancien
député, offre au grand-duc une aquarelle re-
présentant la tour de Moncontour. Le grand-
duc se retire ensuite. Le ministre le recon-
duit. Comme à l'arrivée, la musique fait en-
tendre la sonnerie aux champs et la Mar-
seillaise.
Le grand-duc et sa suite remontent en
automobile et, avec leur escorte de cuiras-
siers et de dragons, rentrent à Berthegon.
Après la promenade de demain, le grand-
duc se rendra, dans son train spécial, à
Saint-Benoit, dans la forêt de Chinon.
M. qui a inspecté ce matin la
division de réservistes, cantonnée dans la
région de Sainte-Maure, va à Loudun visiter
l'artillerie lourde, puis, de là, il parcourra
les divers cantonnements.
A son départ, la foule, de plus en plus
considérable, lui témoigna sa sympathie.
Les officiers étrangers sont rentrés à Sau-
mur, où, ce soir, le capitaine Renoard, de
l'état-major du général Joffre, leur fera, une
conférence sur la première période des ma-
nœuvres.
DANS LES CANTONNEMENTS
Loudun-Manœuvres, 14 septembre.
C'est aujourd'hui jour de repos bien venu
pour tous, car la fatigue des trois journées
de manœuvres que nous venons de traver-
'ser commençait à se faire sentir. Hommes
et chevaux étaient harassés.
Ce matin, dans tous les cantonnements,
on lave, on astiqne, on nettoie, on bat ca-
potes et pantalons et on offre aux canards
de la cavalerie un sérieux coup d'étrille et
de brosse.
Le jour de repos ne fut cependant pas le
bienvenu pour les troupiers et cadres de la
division. A peine les quatre régiments
qui la composent étaient-ils, hier, rentrés
dans leurs cantonnements, que l'ordre télé-
graphique leur arrivait de boucler les sacs,
de reprendre armes et bagages, et de gagner
nu plus tôt la voie ferrée.
L'ordre fut exécuté en pleine nuit, dans le
plus grand ordre, avec upe précision admi-
r able.
Sur la voie ferrée attendaient treize trains
dans lesquels nos troupiers prirent place et
lui les emportèrent vers Tours et Montba-
?,on. Nous les retrouverons tout à l'heure.
Nouvelle répartition des forces
Les deux armées en présence ont vu, d'or-
dre de la direction des manoeuvres, effectuer
un changement considérable dans leurs ef-
fectifs.
L'armée bleue (général Galliéni), reçoit un
corps d'armée de renfort le 9" corps, que
le général Joffre enlève au général Marion.
Celui-ci se trouve donc réduit à un corps
d'armée provisoire et à une division de ré-
serve constituée avec les réservistes du
camp du Ruchard. Un peu plus, tard, après-
demain sans doute, le général Marion rece-
vra comme renforts la 90 division d'infan-
terie, qui est actuellement à Tours et à Mont-
bazon, comme je vous l'ai dit plus haut.
Il n'est donc pas téméraire de penser que
l'armée du général Galliéni va poursuivre
sa marche offensive et que l'armée du géné-
ral Marion continuera sa retraite.
Le petit drapeau de la Croix-Rouge
Ce matin, les cantonnements de l'armée
bleue, aussi bien que ceux de l'armée rouge,
N« 126. Feuilleton du Petit Parisien.
Cour de Française
ROMAN INOIt
TROISIÈME PARTIE
L'AVIATEUR
II (suite)
La clef de la cellule n° 7
Aussitôt que j'aurai déjeuné et avalé
d'un trait une tasse de ce délicieux moka
qu'execlie v nous préparer la cuisinière de
M. Lauman, je file pour Spandau dans l'auto
qui nous a conduits jusqu'ici, et j'espère bien
que ce soir je demanderai congé à notre
hôte, en attendant, non pas la fuite en
Egypte, mais la retraite en France, voie des
airs naturellement.
» lionc, monsieur Jean Aubry, et vous, ca-
pitaine, pendant que je vais là-bas, préparez
votre aéro et montez-le dans le hangar que
M. Lauman a mis à votre disposition.
» Le reae me regarde 1.
Le déjeuner rapidement terminé, tandis
que Gautier restait prudemment à l'intérieur
du pavillon, Aubry et Maurice se glissèrent
dans le bâtiment on ils avaient déposé les
différentes pièces de l'aéro qui allait servir
il enlever Germaine.
1 Cn terrain vague, assez étendu et entouré
d'une palissade, permettrait à l'appareil de
s'élancer dans les airs sans aucune difticulté,
emportant, avec une rapidité vertigineuse,
ont été parcourus par nombre de gracieuses
jeunes femmes et jeunes filles qui offraient
aux soldats et aux officiers, sans oublier
les civils, le célèbre petit drapeau tricolore
de la Croix Bouge, vendu au bénéiice des
soldats du Muroc pur la Société française
de secours aux blessés militaires et l'on
a vu une nouvelle décoration fleurir la poi,
trine de nos soldats.
Le général Juffre et le énéral de Curiè-
res de Cristelnau ont, de fort bonne grâce,
déposé leur offrande dans les aumônières
des vendeuses. Le colonel Romazotti a era-
nemgnt piqué son petit drapeau ia la gauche,
de r 11 croix; les troupiers en ont piqué il
kv calot de corvée ou sur leur petite veste
et ont offert de bon cœur leur gros sou de
cuivre en échange du pimpant insigne qu'on
leur offrait
Les vendeuses, à I.-oudirh, ont réalisé une
estimable recette qui sera, dès demain,
transmise au siège social de la Croix-Rouge
LE VENTRE DES ARMÉES
Il ne suffit pas aux commandants de corps
de combiner de savantes attaques et de
faire exécuter des manœuvres, qui, à n'en
pas douter, feront l'admiration des techni-
ciens, il leur faut également se préoccuper
du ventre de leurs hommes. Et ce n'est pas
peu de chose que de pourvoir chaque jour
à la nourriture de 90.000 gaillards solides et
bien portants, que le grand air et les exer-
cices mettent en appétit. Le rôle de l'inten-
dance est parfois beaucoup plus difficile et
compliqué qu'on se l'imagine, et ce n'est
pas une petite affaire que de ravitailler, à
des heures déterminées, sur des emplace-
ments différents, des bataillons, des esca-
drons entiers qui campent parfois où le ha-
sard de l'action les a amenés, sans se préoc-
cuper de savoir s'ils trouveront quelque
chose à manger. Il ne faut pas compter
sur les ressources d'un pauvre petit village
et pas davantage sur un servire si bien
organisé soit-il étranger aux corps d'ar-
mée.
L'expérience a démontré qu'une organisa-
tion de cette nature était défectueuse et pré-
sentait de graves inconvénients.
Aussi, depuis plusieurs années déjà, les
troupes en campagne, sont-elles suivies d'une
voiture régimentaire qui enferme les provi-
sions indispensables. Ajoutées aux ressour-
ces locales et à la réserve que le troupier
emporte dans son sac, elles permettent d'ac-
commoder des repas quelquefois médiocres,
quelquefois excellents aussi, dont l'imprévu
est bien amusant. Le soldat débrouillard
s'en tire toujours à son avantage.
Approvisionneurs et approvisionnés
Il y a également les trains spéciaux qui
arrivent chaque soir dans les centres de ra-
vitaillement et apportent tout ce dont il est
besoin pour la journée du lendemain. Ces
convois, qui se renouvellent au fur et à me-
sure des prélèvements, constituent de véri-
tables magasins roulants où l'on est certain
de trouver des vivres toujours frais.
Les uns, qui viennent de la station d'ap-
provisionnement des Aubrais, débarquent
leur chargement à la gare régulatrice de
Vierzon les autres, qui ont été chargés au
dépôt de Saint-Cyr, sont dirigés sur la gare
d'Angers. Des automobiles rapides trans-
portent les vivres aux troupes c'est ainsi
que le corps et la division de cavalerie
du général Galliéni sont ravitaillés.
11 y a, en dehors des denrées alimentai-
res, l'importante question du bétail, car
toutes ces bouches de vingt ans absorbent
quantité de viande.
Autrefois, l'intendance faisait suivre les
troupes par des troupeaux de bœufs et de
moutons. Mais souvent les bêtes arrivaient
aux étapes fatiguées, échauffées, parfois
les trois personnes qu'il pouvait contenir
dans sa nacelle, c'est-à-dire la fugitive, son
père et son tiancé.
Quant à Chantecoq, il était bien décidé,
son exploit accompli, é rentrer à Berlin car
il estimait que son rôle n'était pas terminé
et que ses comptes n'étaient pas suffisam-
ment en règle.
En attendant, il roulait à toute vitesse sur
la route de Spandau dans l'auto de premier
ordre, pilotée par l'un de ses sous-agents en
qui il pouvait avoir la confiance la plus
grande.
11 arriva vers deux heures de l'après-midi
à la citadelle. La voiture, qui avait été exac-
tement copiée sur celle dont le chef du bu-
reau des renseignements avait l'habitude de
se servir, s'arrêta devant la poterne.
Sans l'ombre d'une hésitation, Chantecoq-
Hoffmaun en descendit. Et, image vivante
du colonel-policier, il passa, ruide, automa-
tique, devant la sentinelle, qui lui rendit les
honneurs.
Tout de suite, devant la porte, il se heurta
aux majors Schlaffen, Tourchtig et Hungue-
rig, qui, en grande tenue de service, les ta-
lons joints, une main au casque et l'autre
sur la poignée de leur sabre, semblaient
hypnotisés par l'arrivée de celui qu'ils pre-
naient naturellement pour le Maître tout-
puissant de la haute police allemande.
Payant d'audace et calme comme il l'était
toujours quand il risquait une partie sérieu-
se, Chantecoq s'avança vers les trois abru-
tis,leur demandant, avec cette voix frémis-
stinte, agressive, criarde, avec laquelle Hoff-
mann avait l'habitude d'interpeller ses su-
bordonnés, et que merveilleusement, comme
toujours, l'habile français s'était assimilée
Qu'est-ce que vous faites là, vous au-
tres
malades. Il fallait les abattre quand même
et le « rata s'en ressentait. Il n'en est plus
de même aujourd'hui. Le bétail nécessaire
aux armées est recruté par le service du
ravitaillement national dans les centres de
réception de Ligueil, de Chauvigny, de la
Châtre, de Bres.suire, de Sainte-Maure, de
la Guerche, d'Ancenis et de Châteaubriant.
Les aninaux sont abattus loin des canton-
nements et portés, après avoir été débités,
dans des automobiles construites à cet effet.
On utilise également les viandes refroidies
que l'on fait venir de nos usines frigorifiques
de l'Est.
Le service de l'intendance, tant critiqué,
est entré résolument dans la voie du pro-
grès. Il est maintenant à hauteur de la
lourde tache qui lui incombe.
LES CHEMINS DE FER DE L'ETAT ?
ET LES GRANDES MANOEUVRES
On connaît toute l'importance du rôle ré-
servé au chemin de fer dans les manœuvres
d'armée. Jusqu'ici, cependant, il semblait
limité, pour la plus grande partie, à la con-
centration des troupes sur le terrain des
opérations. A ce point de vue, le réseau de
l'Etat s'est acquitté de sa mission de la fa-
çon la plus complète. Pour masser les cent
mille hommes qui participent cette année
aux manœuvres se déroulant actuellement
en Poitou et en Touraine, il n'a pas mis en
marche moins de 100 trains, nécessitant
l'utilisation de plus de 1,500 véhicules, sans
tenir compte des trains de transit.
Mais une collaboration beaucoup plus
étendue était cette fois demandée au réseau
de l'Etat. Le chemin de fer s'est trouvé as-
socié intimement et constamment à l'action
militaire. Il s'est agi pour lui d'assurer, au
cours même des opérations, le déplacement
inopiné sur de longues distances d'effectifs
très importants. C'est ainsi qu'un corps en-
tier de troupes opérant dans la région de
Moncontour, Neuville et sur la ligne de Châ-
tellerault à Loudun a été brusquement dé-
placé et acheminé sur Montbazon, Tours et
Monts. Ce n'est qu'au dernier moment que
les autorités militaires avaient fait connaî-
tre aux agents du réseau de l'Etat les points
d'embarquement des troupes et les treire
trains nécessaires à l'opération ont été for-
més et expédiés dans des conditions parti-
culièrement difficiles de rapidité.
On voit tout l'intérêt que présentent des
expériences de cette nature, appelées à se
renouveler fréquemment au cours de ces ma-
nœuvres. Toutes dispositions ont été prises
pour assurer éventuellement la mise en mar-
che d'un grand nombre de ces trains spé-
ciaux (80 environ), trains à point d'embar-
quement inconnu, trains d'acheminement,
de ravitaillement, etc.
De réelles difficultés étaient à vaincre pour
assurer ces transports dans de semblables
conditions sur des lignes secondaires à une
seule voie, outillées pour un très faible tra-
fic, et sans nuire aux exigences du service
commercial.
Le réseau de l'Etat a répondu complète-
ment, en ce qui concerne la première phase
des manœuvres, à l'effort qui lui était de-
mandé.
Un comptable vote son patron
et enlève une dactylographe
Sur de très sérieuses recommandations,
M. Félix Le Bourgeois, directeur d'une mai-
son de publicité, b, rue Saint-Georges, avait
pris à son service, en qualité de chef de
comptabilité, il y a deux ans environ, un
nommé Louis Houby, demeurant avec sa
jeune femme et leur fillette, rue Simonne, à
la Varenne-Saint-Hilaire.
Il y a quelques mois, M. Le Bourgeois
embaucha, d'autre part, une jeune dactylo-
graphe, Mlle Suzanne M. fille d'un inspec-
teur principal des gardiens de la paix de Pa-
ris. Elle n'avait pas seize ans, et était d'une
remarquable beauté.
Le chef comptable ne tarda pas à la remar-
quer et s'en éprit passionnément. Elle de-
vint sa maîtresse.
Le 28 août dernier, Houby et la dactylo-
graphe disparurent. Au bout de quelques
jours, M. Le Bourgeois constata qu il avait
été indignement trompé par son chef comp-
table.
Ce dernier, à laide d'habiles manœuvres
et avec la complicité de la jolie dactylo-
graphe, était parvenu à se faire payer, par
différents clients de la maison, des sommes
relativement importantes.
Saisi d'une plainte en faux et usage de
faua, émanant de M. Le Bourgeois, et d'une
plainte en détournement de mineure, dé-
posée par Ni. M. M. le juge d'instruction
Bourdeaux a chargé le service de la sûreté
de rechercher les fugitifs que l'on croit réfu-
giés à Bruxelles et contre lesquels des man-
dats d'amener ont été décernés par le ma-
gistrat.
MOULEy HÂFIDJ MARSEILLE
Marseille, 1 septembre,.
Mouley Hafid, légèrement fatigué de son
voyage d'hier, est demeuré toute la matinée
dans ses appartements. Il s'est servi, cent
après-midi, du téléphone et a causé longue-
ment avec Bon Gnabrit, interprète officiel,
qui est actuellement à Paris. Puis Mouley
Hafid a fait, accompagné de sa suite, une
promenade en automobile sur la route de la
Corniche.
Un grand nombre de nos confrères ont noté la
profèrent* marquée de Mouley Batid pour le lait
à la menthe verte. Cette information n'est qu'en
partie exacte.
Ce que les Journaliste» ont pris pour de la
menthe verte est, en réalité, de la « Pistache
boisson sans alcool en usage dans tous les pays
musulmans, la seule qui soit en accord parfait
avec les préceptes du Coran.
Pas de fête persane sans Il Pistache
Le « lait à la pistache » est la boisson favorite
des sultans et des. favorites. Elle est aussi celle
des gourmets du monde entier.
Mon colonel, répondirent simultanément
les trois champions, sur un ton de psalmodie
comique, nous remplaçons le commandant
Fürsner.
A ces mots, Chantecoq eut un battement
de cœur un peu plus précipité, car il se
disait
Décidément, la Providence est pour
nous.
» Fùrsner seul était à craindre.
Il Avec ces trois crétins, tout va marcher
comme sur des roulettes.
Et prenant un air soupçonneux, impa-
tienté
Comment, vous remplacez le comman-
dant Fürsner, vous ?
Oui, nous.
Sentant la nécessité d'une explication, le
major Schlaffen déclara
Ce matin, le commandant Fürsner a
été obligé de se rendre a Berlin, mandé par
l'empereur.
Savez-vous s'il restera longtemps ab-
sent ?
Il doit rentrer ce soir.
Bien
Alors, Chantecoq, de plus en plus ras-
suré, ordonna
Conduisez-moi jusqu'au cachot de la
Française.
Le major Tourchtig se détacha:
A vos ordres, mon colonel.
Mais le major Hunguerig, désireux de se
remettre en faveur, crut pouvoir hasarder
Sans doute, mon colonel, désirez-vous
constater par vous-même que les précau-
tions sont bien prises ?
Qui est-ce qui vous demande quelque
chose ? répliqua le faux Hoffmann en fou-
droyant d'un regard terrible l'Incomparable-'
champion-de-la-saucisse de-Francf£rt-dans-
LE CRIME DE L'IMPASSE DU MONT-VISO
Le jury parisien acquitte un fils
qui tua rtroant de sa mère
Impasse du Mont-Viso habitait, avec ses
deux fils, l'aîné, Pierre, âgé de dix-sept ans,
Mme l'lister. Elle avait pour amant un nom-
mé Steiner, ivrogne lielïè, qui la rendait
très malheureuse. Souvent il se livrait sur
elle à des violences et fréquemment il la me-
naçait de mort.
Cette existence était, on le voit, des plus
douloureuses pour cette pauvre femme.
Le 7 mai dernier., rentrant impasse du Mont-
Viso, après avoir fait une course avec son
fils Pierre, Mme Pfister trouva son amant
dans un état d'exaltation extrême. Il tenait
à la main un fleuret et proférait des injures.
Très impressionné, Pierre P fis ter, crai-
gnant huur 1a vie de sa mètre, saisit Steiner
par les épaules et le jeta hors du logement.
Puis, quand il fut seul avec lui, il le somma
de lâcher son arme.
L'ivrogne, qui ne l'entendait pas ainsi,
s'en servit au contraire pour frapper le jeune
Pierre qu'il atteignit à la poitrine.
Pfister, croyant ses jours en danger, s'ar-
ma alors d'une hachette et en frappa son ad-
versaire, qui fut mortellernent atteint. Dans
son exaspération, il lui avait porté sept
coups lui fracturant le crâne.
Mis en état d'arrestation, Pierre Pfister
fut traduit devant la cour d'assises de la
Seine, où il comparaissait hier.
Devant le jury, il a, tout en manifestant
des regrets, raconté la tragique scène que
nous venons de relater, disant qu'il avait
pris peur et agi en état de légitime défense.
Mme Pfister, qui avait été citée comme té-
moin, est venue raconter à la barre les
souffrances que Steiner lui, avait fait endu-
rer et a chaleureusement défendu son filsi
son seul soutien.
Le jury, après une émouvante plaidoirie
'de Me Mahreu, a rendu un verdict négatif et
Pierre Pfister a été acquitté.
Un ingénieur de 75 ans
se suicide dans un fiacre
IL VOULAIT ÉCHbPPER A LA MISÈRE
Un vénérable vieillard, aux vêtements éli-
més mais d'une propreté méticuleuse, hélait
un fiacre, hier après midi, place de Clichy.
L'automédon vint se ranger le long du trot-
toir. Son client lui dit de le conduire au
commissariat des, Batignolles.
Le trajet fut rapidement parcouru. La
voiture était à peine arrêtée qu'une détona-
tion retentissait. Effrayé, le cocher se re-
tourna.
Le voyageur était étendu, tout ensan-
glanté, sur les coussins et se débattrait dan?
le, affres de l'agonie. Il tenait, dans sa mam
droite, un revolver avec lequel il s'était
brûlé la cervelle.
Le personnel du commissariat, des pas-
sants, des agents accoururent.
Le moribond fut transporté dans une
pharmacie voisins, mais tous les soins fu-
rent inutiles. Le malheureux ne tarda pas
à expirer.
M. Rieux, commissaire des Batignolles,
fit conduire le corps au poste des Batignol-
les. Dans les poches du désespéré, on trou-
va son nom, .'IL Charles Barre, âgé de
soixante-quinze ans, ingénieur.
L'enquête du magistrat a établi que le
vieillard s'était tué pour échapper à la mi-
sère. En dernier lieu, il demeurait dans un
hftel, boulevard des Batignolles puis,
n'ayant pu payer sa note, il avait dû s'en
aller et errer dans Paris, sans domicile.
Un incendie éclate à Bplet
dans me fabrique de meubles
Dans la nuit de vendredi il samedi, vers
une heure du matin, MM. Hubeau. marchand
de vin, et Tarlet, ébénisfp, ainsi qu'un ou-.
vrier d'une usine d'acétylène voisine,
voyaient de grandes flammèche? qui s'échap-
paient de la fabrique de meubles Collette
père et fils, 9, avenue du Centenaire, à Ba-
gnolet.
Cl. Petit Pari.5ten.
Les pompiers noient les décombres
de l'usine incendiée
lls donnèrent aussitôt Calarme et procédé-
rent en attendant les pompiers, aux pre-
miers travaux de sauvetage.
L'incendie, dont on ignore les causes,
qui bal-
butia aussitôt
Ce que je vous en disais, mon colonel,
c'est parce que, tout à l'heure, nous avons
eu un coup de téléphone de Berlin nous
prévenant qu'un individu se faisant passer
pour le colonel Hoffmann avait fait évader
un espion français de l'hôpital militaire où
il était en observation.
Vous ne m'apprenez .rien, riposta im-
perturbablement Chantecoq,.
» C'est moi qui vous ai téléphoné.
Il m'avait bien semblé, en effet, moii
colonel, reconnaître votre voix dans l'appa-
reil.
Et c'est précisément pour cela, crut
devoir ajouter l>x-BaJ.-mmo, que je venais
chercher moi-même la détenue, afin de la
transférer dans une autre prison où elle
sera plus en sûreté qu'ici.
Car, avec des gens qui emploient de
tels procédés et font preuve d'une pareille
audace, il faut s'attendre à tout. Et je ne
serai tranquille que.
Mais il s'arrêta.
Un cri guttural venait de jaillir de la gorge
des trois majors.
En effet, un second colonel Hoffmann, en
tous points pareil au premier, se détachait
nettement sur la porte de la citadelle.
Chantecoq se dit
Si je ne risque pas le paquet, je suis
perdu.
Allons-v
Et, désignant du bout de la cravache qu'il
tenait à la main le chef du bureau des ren-
seignements aux trois majors, il leur cria:
Ah quelle chance Nous le tenons
Emparez-vous de cet homme, de cet impos-
teur car c'est lui
Sans hésiter une seconde, tant ils étaient
avait pris naissance dans la scierie, vaste
local de 5.000 mètres carrés, où se trouve
la machinerie. Le feu rencontrant un ali-
ment des plus favorables; dans les stocks
importants de bois des iles et de bois indi-
gènes réunis il cet endroit, se développa
avec une effrayante rapidité.
Pour comble de malhpur, les pompiers de
Ragnolet, arrivés sur le théâtre du sinist.re,
avec ceux de Montreuil, manquaient complè-
tement d'eau.
Ce n'est qu'au bout d'une heure et demie,
qui parut longue comme un siècle, qu'ils pu-
rent enfin travailler utilement.
Déjà lu toiture du local sinistré s'était ef-
fondrée avec fracas, et de destruc-
tion des flammes était fort avancée. On dut
se borner A circonscrire l'incendie.
Parmi les sauveteurs volontaires, qui se
distinguèrent par leur vaillante activité, il
convient de citer, outre les voisins, un sol-
dat du de ligne, 7e compagnie.
Vers cinq heures du matin, les pompiers
de la caserne de Port-Havai vinrent à leur
tour se joindre aux sauveteurs.
Trois heures plus tard, ils reprenaient le
chemin de Parls, laissant leurs collègues su-
burbains occupés à noyer les décombres fu-
mants et à empêcher un retour offensif de
l'incendie, qui pourrait dévorer le chantier
de bois.
On est pa-rvenu préserver les ateliers de
montage et d'ébénisterie la scierie est com-
plètement détruite.
Une centaine d'ouvriers seront, par suite
de ce sinistre, condamnés à un long et péni-
ble chômage.
Les dégâts sont évalués à 150,000 francs.
LES BANDITS TRAGIQUES
Pancrazi bénéficie d'un non-lieu
M" Raphaël Adad vient d'être avisé qu'une
ordonnance de non-lieu avait été rendue par
le juge d'instruction Gilbert en faveur de
son client Pancrazi.
On se souvient que Pancrazi fut arrêté
le même jour que Q-ozat de Fleury et qu'on
l'accusait d'avoir participé, comme celui-ci,
a la négociation des titres volés à Thiais,
dans la nuit du 2 an 3 janvier 1912, par Ca-
rouy et Medge, lors du double assassinat
de M. xloreau et de sa domestique, Mme
Ai-feux 2" des statuettes d'ivoire dérobées
à lu gare de Saint-Germain-en-Laye, dans
la nuit du 20 an 30 mai 1911, par Carauy,
uu préjudice d'un marchand ambulant, M.
Joaehim.
Pancrazi avait, du reste, été mis en li-
berté peu de temps après son arrestation.
LE LEGS SAND
Nous avons annoncé, hier, qu'un décret
venait d'autoriser l'Académie française à
accepter le legs qui lui est fait par Mme
Jeaime-Lucie-Gabrielle Dudevan!» dite Sand,
petite-fille de Cfeorge Sand, mariée avec M.
Roméo Palazzi, et décédée a Nohant en
Le legs est fait sous réserve d'usufruit au
pont de Mme Frédéric Lauth, née Jeanne-
C;laudine Dudevant, sœur de la testatrice.
Il comprend
1° Une somme de 100,000 francs
2° Les immeubles de la testatrice situés dans
l'arrondissement de la Châtre avec tout le mobi-
lier et cheptel qui les garnissent., à la condition
du laisser dans leur état actuel le château ce
Xohant tout meublé et l'endos qui ne fait pas
partie de la ferme pour servir de but d'excur-
sion et de pèlerinage, en souvenir dn Mme Geor-
ge Sand, grand'mère de la testatrice.
Le revenu de la scnnme de 100,000 francs,
de la ferme, des taillis et de la vigne (ou
des prix de vente desdits immeubles, si
l'Académie juge à propos de les vendre) sera
affecté d'abord à l'entretien du château et
du parc et à subventionner le gardien. L'ex-
cédent de revenu sera employés à la fonda-
tion d'un prix portant le nom de «< Gabrielle
Le décret comporte en outre autorisation
d'acceptation des legs suivants
la A l'Académie des sciences, te legs universel
pour, avec les revenus, fonder un prix portant
le nom de «Gabrielle Sand» destiné à récom-
penser les découvertes les plus utiles à l'huma-
A la comnmnf' de \ohant (Indre'1, une som
me de tu.000 francs, dont les revenus devront
servir à dos distributions annuelles aux pau.
y Au burpnii d'assistance dp Nnhsnt une
somme de francs et la même somme au
hiuvau de bienfaisance de la Châtre pour des
distributions annuelles aux pauvres l'aide des
revenu*.
M. Léon Bérard à Versailles
Versailles, lt septembre,.
Beau.v-Arts, accompagné de M. Maurice Re-
clus, chef de son cabinet., s'est rendu cet
après-midi à Versailles en vue de procéder
sur plaee à une étude approfondie du fonc-
tionnement des divers seruices dépendant son administration et d'examiner personnel-
lemetlt certaines questions urgentes qui w
posent du fait de la complexité de ces servi-
ces.
FOURNY ET SON RECORD
Il n'est pas trop tard encore pour parler
de la merveilleuse performance accomplie
par Fourny t-ur son biplan Maurice Farman,
n:oteur Renault.
S'est-cn bien rendu compte de l'effort
fourni par l'appareil, son pilote et surtout
par son moteur ?
Parti il 5 h. 53 du matin, Four ne s'est
arrêté qu'à 17 h. 11 du soir, ayant volé pen-
dant 13 h. 17 m. sans avoir iamais pris
terre, son moteur donnant toujours toute
sa puissance.
Nous pensons que jamais un moteur à
explosions placé soit sur une auto ou un
canot n'avait encore fourni un travail aussi
considérable.
Le maison Renault trouvera dans la per-
formance de Fourny un testimonial unique,
heureux de rencontrer enfin l'occasion de
faire preuve devant leur chef tout-puissant
de leur zèle et de leur dévouement, le cham-
pion-du-sommeil, le chumpion-de-la-hière
et le champion-de-la-saucisse se pr.écipi-
taient sur le véritable Hoffmann, qui, ahuri
et incapable de résister au choc formidable
des trois majors, fut en un instant empoi-
gné, saisi, maîtrisé et entraîné dans le corps
de garde.
Au comble de la rage, il interpellait Chan-
teooq qui, l'oeil flxc derrière son monocle, le
regardait silencieux
Mais c'est lui, c'est lui qu'il faut arrê-
ter vociférait le chef de la police germa-
nique.
Mettez-lui un bâillon, ordannait flegma-
tiquement Chantecoq. et jetez-le dans un
cachot en attendant que je procède à un
premier interrogatoire.
Et comme les majors exécutaient cons-
ciencieusement ses ordres, l'habile compère,
s'approchant de celui qu'il venait de rouler
avec une maestria peu commune, lui dit en
Je vous tiens enfin, monsieur Chante-
coq.
» Vous vouliez sans doute faire évader
Germaine Aubry.
Eh bien, c'est moi qui vais l'emmener
tout à l'heure, et dans un endroit où je crois
que vous n'êtes pas près de la retrouver.
Hoffmann écumait. Il s'évanouit. C'était
plus qu'il ne pouvait en supporter.
Et tandis que Schlaffen, Tourchthig et
Hunguerig conduisaient eux-mêmes dans
une cellule le policier militaire réduit à l'é-
tat de toque. Chantecoq, respectueusement
salué par le chef de poste et ses hommes, se
dirigeait d'un pas allègre vers la tour Ju-
lius.
J>nAMH A SAIN T-D JEU IS
Menacé, un hôtelier
tue un débardeur
M. Ixji lis- Victor Bulckaen, âgé de trente
ans, établi marchand de vms, i, rue de
l'Avenir, à Saint-Denis, est en même temps
logeur.
Kn wtte dernière qualité, il avait eu com-
me locataire un débardeur, Jean Mczin, âgé
de quarante-trois ans, qui, le 2 septembre
dernier, quill-i, sans payer, la chambre qu'il
occupait, ne laissant en gage que quelques
vieilles bardes.
Depuis, le débardeur errait sans
fixe, en compagnie d'une quadragénaire,
Le débitant Louis-Victor Bulckaen
Louise Jacquinet, qui s'était attachée à sa
misérable existence.
La nuit dernière, vers onze heures, le débi-
tant et sa femme, qui s'étaient couchés, fu-
rent tirés de leur premier sommeil par des
coups répétés frappés. la porte de leur
logement, situé derrière leur boutique et
donnant sur la cour.
Un homme était là, qui, armé d'un caillou,
cognait de toutes ses forces.
Du reste, le noctambule se fit bientôt con-
naître c'était l'es-locataire de ia maison,
Jean Mezin, qui dévidait, à l'adresse du dé-
bitant, tout un chapelet d'injures.
.NI. Bulckaen, par l'huis entr'ouvcrt, pria
le débardeur de s'en aller et de remettre
une heure plus propice ses doléances, s'il
avait à en formuler.
Comme Mézin ne s'éloignait pas, Ni. Bul-
ckaen prit l'importun, par 1 épaule et, d'une
forte poussée, le jeta dans la rue. Mais l'au-
.tro avait saisi un couteau, d'ailleurs de
dimension exiguë, et déjà il le tenait levé,
comme pour en frapper son adversaire.
M. Bulckaen, voyant le geste, Plongea pres-
tement la main dans la poche de son panta-
lon, y prit le revolver qu'il portait toujours
sur lui, et fit feu. L'infortuné, atteint d'une
balle en plein cœur, s'écroula comme une
masse. Il était mort.
Le meurtrier vint aussitôt se constituer
prisonnier entre les mains de M. Lavayssé,
commissaire de police.
Bien qu'il ait argué du cas de légitime dé.
fense, et que les renseignements recueillis
sur sa victime soient loin d'être favorables,
il a été envoyé au dépôt.
Il résulte de diverses dépositions que,
plusieurs reprises, et notanwrtent quelque
heures avant le drame final, le débardeur
était venu réclamer au logeur ses hardes
sur un ton des plus comminatoires.
C'était même, a déclaré l'inculpé, ces me-
naces réitérées qui l'avaient décidé à ne plus
se séparer désormais de son revolver pour
pouvoir se défendre, cas échéant.
IF. T.. BOURGEOIS
NI. I.eon Bourgeois, ministre du Travail et de
la Prévoyance sociale, se rendra aujourd'hui à Sé-
zanne, près Epernay (Marne;, pour présider l'inau-
guration d'un monument du Souvenir français
aux morts pour la patrie en
LA BOURSE DE PARIS
Par arrêté du préfet dç police, la 8..1111' des
valeurs sera former1, a dater du 17 septembre, a
trois heures de i'aprés-uiidi, heure normale.
l'incinération DE m. Il'1='
{/onfonnéiwnt au dOsir qu'il nvait expriim*. NI
fiobin, ex-directeur de l'orphelinat de C'mpuis.
s"r.-j. in^ii'.v- aujourd'hui, il onze heures du ma-
lin, au fourLe corp? partira de la 'noifîne.
DE MOXTE-CARLO
Le lendemairt de son arrivée -a Nice, Jiouley
Haiid est parti, toujours en auto, par un temps
délicieux, pour Monte-Carlo, ou il ost arrive a
huit heurt» du malin. Il 1 i l'hôtel de
Paris, puis nsita le i.ashio, ifs jalles et le théâ-
tre Garnier, manifestant a son eniourage le plai-
sir que lui causait, cette visite.
Les terrasses et les célèbres jardins l'émer-
veillèrent.
A midi, il quittait la Principauté, où il s'est
bien promis de revenir si son séjour sur le littoral
venait à se prolonger.
MOT DE LA FIN
Aux manopnvr*1^.
EU bien mon gênerai, malgré la consigne,
dites-moi, je \ous prie, quel sera demain l'ensem-
ble des opération»?
Lnpassibie, cher monsieur, je ne connais
que ma division.
Maintenant, se dit-il, je n'ai plus qu'à
entrer dans la cellule et Gcrmaine est à
nous.
Et, gravissant l'escalier, il gagna le che-
rrun de ronde.
Mais à peine ses pas résonnaient-ifs sur
les dalles qu'une sentinelle s'avança vers lui
le fusil menaçant, et criant
̃« W'cr da
Un moment interloqué, le faux colonel
s'arrêta. Il lui sembla qu'il reconnaissait
dans le soldat qui lui barrait la route celui
auquel, quc!que ternes auparavant, il avait
fait prendre un narcotique dans du kirsch.
L'agent français ne se trompait pae.
C'était bien Le même.
Or ce dernier qui, indépendamment des
jours de prison auxquels il avait été con-
damné, était tuut courbaturé de la schlague
qu'on lui avait copieusement administrée pur
l'ordre du gouverneur, était devenu menant
il un tel point qu'au péril de sa vie il n'eût
pas laissé franch:r par l'Empereur il' seuil
qu'il était chargé de garder.
Chantecoq néanmoins continua à s'appro-
cher-
u \cr da ? Wer da ? » répétait la senti-
nclle.
Ah ça. fit l'homme-protée, tu ne me
reconnais .donc pas ?
Et tout de suite, croyant vaincre la résis-
lance du factionnaire. il ajouta
Je suis le colonel Hoffmann, chaf du
bureau des renseignements. Laissez-moi
passer.
Le mot d'ordre ?
(A suivre.) Arthur Bernêde-
Traduction et reproduction formellement Interdit*»
Copyright ny Artpur Hernède, 191R.
Le Petit Parisien
trouvé en France, je viens vous en témoigner
ota plus vtve gratitude.
Les paroles que vous uenez de prononcer
m'ont sincèrement ému et je vohs en exprime
tdus mes remerciements, heureux de me trou-
ver parmi vous.
le Lève mon verre A la santé de M. le President
1 de la République, ta prospérité de la nation
française amfe et alliée, votre saraté, m
directeur des manœuvres, et la vaillant et glo-
1 rieuse armée française.
1 On a remarqué tout particulièrement la
manière dont le grand-duc a souligné les
expressions « nation amie et alliée » et la
vaillante et glorieux armée française n.
Après lui, le général anglais Wilson a pro-
noncé l'allocution suivante
Monsieur le ministre,
Je vous suis très reconnaissant des paroles
si aimables que vous avez bien voulu adresser
à la mission anglaise qui a le grand honneur et
la grande satisfaction d'assister, cet automne,
aux manœuvres de l'armée française. Nous avons
teçu ici un accueil si gracieux et si bienveillant
de la part de tous
Depuis que nous avons éprouvé le plus vif plai-
sir à voir la belle armée franc-aise, dans le cours
de ses manœuvres, nous ne pouvons pas ou-
blier, nous, officiers anglais, que beaucoup des
meilleures leçons que notre armée a apprises
nous ont été enseignées par l'armée française,
par Napoléon, par ses maréchaux et ses soldats,
et c'est, je crois, en grande partie en raison des
luttes que nous avons eues ensemble, jadis, que
nous sommes devenus aujourd'hui si bons amis.
Vous me permettrez de dire, monsieur le mi-
rustre, après avoir vu vos troupes à l'œuvre,
que nous prélérerions infiniment combattre dé-
sonnais avec elles que contre elles. Permettez-
moi de vous remercier à nouveau pour vos aima-
bles paroles'et aussi de m'excuser pour ma té-
mérité de m'adresser a vous en français.
Le général danois Tuxen, doyen des offi-
ciers étrangers, parla le dernier. Il s'expri-
ma ainsi
Monsieur le ministre,
Au nom des officiers étrangers détacbés aux
manoeuvres-, je suis heureux de prendre la parole
pour vous remercier de votre langage si aimabie.
I C'est avec un vif plaisir que nous nous som-
mes rendus en France pour assister à vos ma-
nœavres. Leur début a été des plus brillants et
.'nous y avons reçu un accueil des plus sympathi-
iques. Vous avez raison de dire que tous les mi-
litaires sont frères et que si nous nous battons
aujourd'hui, cela ne nous empêchera pas d'être
amis demain, car nous nous battions, avec nos
bras, mais non avec nos coeurs; nous rentrerons
chez nous avec un souvenir à jamais inoubliable
de notre confraternité.
Au nom de tous les officiers étrangers, je suis
heureux vraiment heureux, de constater que les
efforts de vos généraux ont déjà reçu, à ces ma-
nœuvres, leur récompense directe.
Après les toasts, l'assistance va prendre
le café. Sous une tente spéciale, le ministre
et le grand-duc s'entretiennent encore avec
les généraux et les officiers étrangers. M.
Hidouard, maire de Moncontour et ancien
député, offre au grand-duc une aquarelle re-
présentant la tour de Moncontour. Le grand-
duc se retire ensuite. Le ministre le recon-
duit. Comme à l'arrivée, la musique fait en-
tendre la sonnerie aux champs et la Mar-
seillaise.
Le grand-duc et sa suite remontent en
automobile et, avec leur escorte de cuiras-
siers et de dragons, rentrent à Berthegon.
Après la promenade de demain, le grand-
duc se rendra, dans son train spécial, à
Saint-Benoit, dans la forêt de Chinon.
M. qui a inspecté ce matin la
division de réservistes, cantonnée dans la
région de Sainte-Maure, va à Loudun visiter
l'artillerie lourde, puis, de là, il parcourra
les divers cantonnements.
A son départ, la foule, de plus en plus
considérable, lui témoigna sa sympathie.
Les officiers étrangers sont rentrés à Sau-
mur, où, ce soir, le capitaine Renoard, de
l'état-major du général Joffre, leur fera, une
conférence sur la première période des ma-
nœuvres.
DANS LES CANTONNEMENTS
Loudun-Manœuvres, 14 septembre.
C'est aujourd'hui jour de repos bien venu
pour tous, car la fatigue des trois journées
de manœuvres que nous venons de traver-
'ser commençait à se faire sentir. Hommes
et chevaux étaient harassés.
Ce matin, dans tous les cantonnements,
on lave, on astiqne, on nettoie, on bat ca-
potes et pantalons et on offre aux canards
de la cavalerie un sérieux coup d'étrille et
de brosse.
Le jour de repos ne fut cependant pas le
bienvenu pour les troupiers et cadres de la
division. A peine les quatre régiments
qui la composent étaient-ils, hier, rentrés
dans leurs cantonnements, que l'ordre télé-
graphique leur arrivait de boucler les sacs,
de reprendre armes et bagages, et de gagner
nu plus tôt la voie ferrée.
L'ordre fut exécuté en pleine nuit, dans le
plus grand ordre, avec upe précision admi-
r able.
Sur la voie ferrée attendaient treize trains
dans lesquels nos troupiers prirent place et
lui les emportèrent vers Tours et Montba-
?,on. Nous les retrouverons tout à l'heure.
Nouvelle répartition des forces
Les deux armées en présence ont vu, d'or-
dre de la direction des manoeuvres, effectuer
un changement considérable dans leurs ef-
fectifs.
L'armée bleue (général Galliéni), reçoit un
corps d'armée de renfort le 9" corps, que
le général Joffre enlève au général Marion.
Celui-ci se trouve donc réduit à un corps
d'armée provisoire et à une division de ré-
serve constituée avec les réservistes du
camp du Ruchard. Un peu plus, tard, après-
demain sans doute, le général Marion rece-
vra comme renforts la 90 division d'infan-
terie, qui est actuellement à Tours et à Mont-
bazon, comme je vous l'ai dit plus haut.
Il n'est donc pas téméraire de penser que
l'armée du général Galliéni va poursuivre
sa marche offensive et que l'armée du géné-
ral Marion continuera sa retraite.
Le petit drapeau de la Croix-Rouge
Ce matin, les cantonnements de l'armée
bleue, aussi bien que ceux de l'armée rouge,
N« 126. Feuilleton du Petit Parisien.
Cour de Française
ROMAN INOIt
TROISIÈME PARTIE
L'AVIATEUR
II (suite)
La clef de la cellule n° 7
Aussitôt que j'aurai déjeuné et avalé
d'un trait une tasse de ce délicieux moka
qu'execlie v nous préparer la cuisinière de
M. Lauman, je file pour Spandau dans l'auto
qui nous a conduits jusqu'ici, et j'espère bien
que ce soir je demanderai congé à notre
hôte, en attendant, non pas la fuite en
Egypte, mais la retraite en France, voie des
airs naturellement.
» lionc, monsieur Jean Aubry, et vous, ca-
pitaine, pendant que je vais là-bas, préparez
votre aéro et montez-le dans le hangar que
M. Lauman a mis à votre disposition.
» Le reae me regarde 1.
Le déjeuner rapidement terminé, tandis
que Gautier restait prudemment à l'intérieur
du pavillon, Aubry et Maurice se glissèrent
dans le bâtiment on ils avaient déposé les
différentes pièces de l'aéro qui allait servir
il enlever Germaine.
1 Cn terrain vague, assez étendu et entouré
d'une palissade, permettrait à l'appareil de
s'élancer dans les airs sans aucune difticulté,
emportant, avec une rapidité vertigineuse,
ont été parcourus par nombre de gracieuses
jeunes femmes et jeunes filles qui offraient
aux soldats et aux officiers, sans oublier
les civils, le célèbre petit drapeau tricolore
de la Croix Bouge, vendu au bénéiice des
soldats du Muroc pur la Société française
de secours aux blessés militaires et l'on
a vu une nouvelle décoration fleurir la poi,
trine de nos soldats.
Le général Juffre et le énéral de Curiè-
res de Cristelnau ont, de fort bonne grâce,
déposé leur offrande dans les aumônières
des vendeuses. Le colonel Romazotti a era-
nemgnt piqué son petit drapeau ia la gauche,
de r 11 croix; les troupiers en ont piqué il
kv calot de corvée ou sur leur petite veste
et ont offert de bon cœur leur gros sou de
cuivre en échange du pimpant insigne qu'on
leur offrait
Les vendeuses, à I.-oudirh, ont réalisé une
estimable recette qui sera, dès demain,
transmise au siège social de la Croix-Rouge
LE VENTRE DES ARMÉES
Il ne suffit pas aux commandants de corps
de combiner de savantes attaques et de
faire exécuter des manœuvres, qui, à n'en
pas douter, feront l'admiration des techni-
ciens, il leur faut également se préoccuper
du ventre de leurs hommes. Et ce n'est pas
peu de chose que de pourvoir chaque jour
à la nourriture de 90.000 gaillards solides et
bien portants, que le grand air et les exer-
cices mettent en appétit. Le rôle de l'inten-
dance est parfois beaucoup plus difficile et
compliqué qu'on se l'imagine, et ce n'est
pas une petite affaire que de ravitailler, à
des heures déterminées, sur des emplace-
ments différents, des bataillons, des esca-
drons entiers qui campent parfois où le ha-
sard de l'action les a amenés, sans se préoc-
cuper de savoir s'ils trouveront quelque
chose à manger. Il ne faut pas compter
sur les ressources d'un pauvre petit village
et pas davantage sur un servire si bien
organisé soit-il étranger aux corps d'ar-
mée.
L'expérience a démontré qu'une organisa-
tion de cette nature était défectueuse et pré-
sentait de graves inconvénients.
Aussi, depuis plusieurs années déjà, les
troupes en campagne, sont-elles suivies d'une
voiture régimentaire qui enferme les provi-
sions indispensables. Ajoutées aux ressour-
ces locales et à la réserve que le troupier
emporte dans son sac, elles permettent d'ac-
commoder des repas quelquefois médiocres,
quelquefois excellents aussi, dont l'imprévu
est bien amusant. Le soldat débrouillard
s'en tire toujours à son avantage.
Approvisionneurs et approvisionnés
Il y a également les trains spéciaux qui
arrivent chaque soir dans les centres de ra-
vitaillement et apportent tout ce dont il est
besoin pour la journée du lendemain. Ces
convois, qui se renouvellent au fur et à me-
sure des prélèvements, constituent de véri-
tables magasins roulants où l'on est certain
de trouver des vivres toujours frais.
Les uns, qui viennent de la station d'ap-
provisionnement des Aubrais, débarquent
leur chargement à la gare régulatrice de
Vierzon les autres, qui ont été chargés au
dépôt de Saint-Cyr, sont dirigés sur la gare
d'Angers. Des automobiles rapides trans-
portent les vivres aux troupes c'est ainsi
que le corps et la division de cavalerie
du général Galliéni sont ravitaillés.
11 y a, en dehors des denrées alimentai-
res, l'importante question du bétail, car
toutes ces bouches de vingt ans absorbent
quantité de viande.
Autrefois, l'intendance faisait suivre les
troupes par des troupeaux de bœufs et de
moutons. Mais souvent les bêtes arrivaient
aux étapes fatiguées, échauffées, parfois
les trois personnes qu'il pouvait contenir
dans sa nacelle, c'est-à-dire la fugitive, son
père et son tiancé.
Quant à Chantecoq, il était bien décidé,
son exploit accompli, é rentrer à Berlin car
il estimait que son rôle n'était pas terminé
et que ses comptes n'étaient pas suffisam-
ment en règle.
En attendant, il roulait à toute vitesse sur
la route de Spandau dans l'auto de premier
ordre, pilotée par l'un de ses sous-agents en
qui il pouvait avoir la confiance la plus
grande.
11 arriva vers deux heures de l'après-midi
à la citadelle. La voiture, qui avait été exac-
tement copiée sur celle dont le chef du bu-
reau des renseignements avait l'habitude de
se servir, s'arrêta devant la poterne.
Sans l'ombre d'une hésitation, Chantecoq-
Hoffmaun en descendit. Et, image vivante
du colonel-policier, il passa, ruide, automa-
tique, devant la sentinelle, qui lui rendit les
honneurs.
Tout de suite, devant la porte, il se heurta
aux majors Schlaffen, Tourchtig et Hungue-
rig, qui, en grande tenue de service, les ta-
lons joints, une main au casque et l'autre
sur la poignée de leur sabre, semblaient
hypnotisés par l'arrivée de celui qu'ils pre-
naient naturellement pour le Maître tout-
puissant de la haute police allemande.
Payant d'audace et calme comme il l'était
toujours quand il risquait une partie sérieu-
se, Chantecoq s'avança vers les trois abru-
tis,leur demandant, avec cette voix frémis-
stinte, agressive, criarde, avec laquelle Hoff-
mann avait l'habitude d'interpeller ses su-
bordonnés, et que merveilleusement, comme
toujours, l'habile français s'était assimilée
Qu'est-ce que vous faites là, vous au-
tres
malades. Il fallait les abattre quand même
et le « rata s'en ressentait. Il n'en est plus
de même aujourd'hui. Le bétail nécessaire
aux armées est recruté par le service du
ravitaillement national dans les centres de
réception de Ligueil, de Chauvigny, de la
Châtre, de Bres.suire, de Sainte-Maure, de
la Guerche, d'Ancenis et de Châteaubriant.
Les aninaux sont abattus loin des canton-
nements et portés, après avoir été débités,
dans des automobiles construites à cet effet.
On utilise également les viandes refroidies
que l'on fait venir de nos usines frigorifiques
de l'Est.
Le service de l'intendance, tant critiqué,
est entré résolument dans la voie du pro-
grès. Il est maintenant à hauteur de la
lourde tache qui lui incombe.
LES CHEMINS DE FER DE L'ETAT ?
ET LES GRANDES MANOEUVRES
On connaît toute l'importance du rôle ré-
servé au chemin de fer dans les manœuvres
d'armée. Jusqu'ici, cependant, il semblait
limité, pour la plus grande partie, à la con-
centration des troupes sur le terrain des
opérations. A ce point de vue, le réseau de
l'Etat s'est acquitté de sa mission de la fa-
çon la plus complète. Pour masser les cent
mille hommes qui participent cette année
aux manœuvres se déroulant actuellement
en Poitou et en Touraine, il n'a pas mis en
marche moins de 100 trains, nécessitant
l'utilisation de plus de 1,500 véhicules, sans
tenir compte des trains de transit.
Mais une collaboration beaucoup plus
étendue était cette fois demandée au réseau
de l'Etat. Le chemin de fer s'est trouvé as-
socié intimement et constamment à l'action
militaire. Il s'est agi pour lui d'assurer, au
cours même des opérations, le déplacement
inopiné sur de longues distances d'effectifs
très importants. C'est ainsi qu'un corps en-
tier de troupes opérant dans la région de
Moncontour, Neuville et sur la ligne de Châ-
tellerault à Loudun a été brusquement dé-
placé et acheminé sur Montbazon, Tours et
Monts. Ce n'est qu'au dernier moment que
les autorités militaires avaient fait connaî-
tre aux agents du réseau de l'Etat les points
d'embarquement des troupes et les treire
trains nécessaires à l'opération ont été for-
més et expédiés dans des conditions parti-
culièrement difficiles de rapidité.
On voit tout l'intérêt que présentent des
expériences de cette nature, appelées à se
renouveler fréquemment au cours de ces ma-
nœuvres. Toutes dispositions ont été prises
pour assurer éventuellement la mise en mar-
che d'un grand nombre de ces trains spé-
ciaux (80 environ), trains à point d'embar-
quement inconnu, trains d'acheminement,
de ravitaillement, etc.
De réelles difficultés étaient à vaincre pour
assurer ces transports dans de semblables
conditions sur des lignes secondaires à une
seule voie, outillées pour un très faible tra-
fic, et sans nuire aux exigences du service
commercial.
Le réseau de l'Etat a répondu complète-
ment, en ce qui concerne la première phase
des manœuvres, à l'effort qui lui était de-
mandé.
Un comptable vote son patron
et enlève une dactylographe
Sur de très sérieuses recommandations,
M. Félix Le Bourgeois, directeur d'une mai-
son de publicité, b, rue Saint-Georges, avait
pris à son service, en qualité de chef de
comptabilité, il y a deux ans environ, un
nommé Louis Houby, demeurant avec sa
jeune femme et leur fillette, rue Simonne, à
la Varenne-Saint-Hilaire.
Il y a quelques mois, M. Le Bourgeois
embaucha, d'autre part, une jeune dactylo-
graphe, Mlle Suzanne M. fille d'un inspec-
teur principal des gardiens de la paix de Pa-
ris. Elle n'avait pas seize ans, et était d'une
remarquable beauté.
Le chef comptable ne tarda pas à la remar-
quer et s'en éprit passionnément. Elle de-
vint sa maîtresse.
Le 28 août dernier, Houby et la dactylo-
graphe disparurent. Au bout de quelques
jours, M. Le Bourgeois constata qu il avait
été indignement trompé par son chef comp-
table.
Ce dernier, à laide d'habiles manœuvres
et avec la complicité de la jolie dactylo-
graphe, était parvenu à se faire payer, par
différents clients de la maison, des sommes
relativement importantes.
Saisi d'une plainte en faux et usage de
faua, émanant de M. Le Bourgeois, et d'une
plainte en détournement de mineure, dé-
posée par Ni. M. M. le juge d'instruction
Bourdeaux a chargé le service de la sûreté
de rechercher les fugitifs que l'on croit réfu-
giés à Bruxelles et contre lesquels des man-
dats d'amener ont été décernés par le ma-
gistrat.
MOULEy HÂFIDJ MARSEILLE
Marseille, 1 septembre,.
Mouley Hafid, légèrement fatigué de son
voyage d'hier, est demeuré toute la matinée
dans ses appartements. Il s'est servi, cent
après-midi, du téléphone et a causé longue-
ment avec Bon Gnabrit, interprète officiel,
qui est actuellement à Paris. Puis Mouley
Hafid a fait, accompagné de sa suite, une
promenade en automobile sur la route de la
Corniche.
Un grand nombre de nos confrères ont noté la
profèrent* marquée de Mouley Batid pour le lait
à la menthe verte. Cette information n'est qu'en
partie exacte.
Ce que les Journaliste» ont pris pour de la
menthe verte est, en réalité, de la « Pistache
boisson sans alcool en usage dans tous les pays
musulmans, la seule qui soit en accord parfait
avec les préceptes du Coran.
Pas de fête persane sans Il Pistache
Le « lait à la pistache » est la boisson favorite
des sultans et des. favorites. Elle est aussi celle
des gourmets du monde entier.
Mon colonel, répondirent simultanément
les trois champions, sur un ton de psalmodie
comique, nous remplaçons le commandant
Fürsner.
A ces mots, Chantecoq eut un battement
de cœur un peu plus précipité, car il se
disait
Décidément, la Providence est pour
nous.
» Fùrsner seul était à craindre.
Il Avec ces trois crétins, tout va marcher
comme sur des roulettes.
Et prenant un air soupçonneux, impa-
tienté
Comment, vous remplacez le comman-
dant Fürsner, vous ?
Oui, nous.
Sentant la nécessité d'une explication, le
major Schlaffen déclara
Ce matin, le commandant Fürsner a
été obligé de se rendre a Berlin, mandé par
l'empereur.
Savez-vous s'il restera longtemps ab-
sent ?
Il doit rentrer ce soir.
Bien
Alors, Chantecoq, de plus en plus ras-
suré, ordonna
Conduisez-moi jusqu'au cachot de la
Française.
Le major Tourchtig se détacha:
A vos ordres, mon colonel.
Mais le major Hunguerig, désireux de se
remettre en faveur, crut pouvoir hasarder
Sans doute, mon colonel, désirez-vous
constater par vous-même que les précau-
tions sont bien prises ?
Qui est-ce qui vous demande quelque
chose ? répliqua le faux Hoffmann en fou-
droyant d'un regard terrible l'Incomparable-'
champion-de-la-saucisse de-Francf£rt-dans-
LE CRIME DE L'IMPASSE DU MONT-VISO
Le jury parisien acquitte un fils
qui tua rtroant de sa mère
Impasse du Mont-Viso habitait, avec ses
deux fils, l'aîné, Pierre, âgé de dix-sept ans,
Mme l'lister. Elle avait pour amant un nom-
mé Steiner, ivrogne lielïè, qui la rendait
très malheureuse. Souvent il se livrait sur
elle à des violences et fréquemment il la me-
naçait de mort.
Cette existence était, on le voit, des plus
douloureuses pour cette pauvre femme.
Le 7 mai dernier., rentrant impasse du Mont-
Viso, après avoir fait une course avec son
fils Pierre, Mme Pfister trouva son amant
dans un état d'exaltation extrême. Il tenait
à la main un fleuret et proférait des injures.
Très impressionné, Pierre P fis ter, crai-
gnant huur 1a vie de sa mètre, saisit Steiner
par les épaules et le jeta hors du logement.
Puis, quand il fut seul avec lui, il le somma
de lâcher son arme.
L'ivrogne, qui ne l'entendait pas ainsi,
s'en servit au contraire pour frapper le jeune
Pierre qu'il atteignit à la poitrine.
Pfister, croyant ses jours en danger, s'ar-
ma alors d'une hachette et en frappa son ad-
versaire, qui fut mortellernent atteint. Dans
son exaspération, il lui avait porté sept
coups lui fracturant le crâne.
Mis en état d'arrestation, Pierre Pfister
fut traduit devant la cour d'assises de la
Seine, où il comparaissait hier.
Devant le jury, il a, tout en manifestant
des regrets, raconté la tragique scène que
nous venons de relater, disant qu'il avait
pris peur et agi en état de légitime défense.
Mme Pfister, qui avait été citée comme té-
moin, est venue raconter à la barre les
souffrances que Steiner lui, avait fait endu-
rer et a chaleureusement défendu son filsi
son seul soutien.
Le jury, après une émouvante plaidoirie
'de Me Mahreu, a rendu un verdict négatif et
Pierre Pfister a été acquitté.
Un ingénieur de 75 ans
se suicide dans un fiacre
IL VOULAIT ÉCHbPPER A LA MISÈRE
Un vénérable vieillard, aux vêtements éli-
més mais d'une propreté méticuleuse, hélait
un fiacre, hier après midi, place de Clichy.
L'automédon vint se ranger le long du trot-
toir. Son client lui dit de le conduire au
commissariat des, Batignolles.
Le trajet fut rapidement parcouru. La
voiture était à peine arrêtée qu'une détona-
tion retentissait. Effrayé, le cocher se re-
tourna.
Le voyageur était étendu, tout ensan-
glanté, sur les coussins et se débattrait dan?
le, affres de l'agonie. Il tenait, dans sa mam
droite, un revolver avec lequel il s'était
brûlé la cervelle.
Le personnel du commissariat, des pas-
sants, des agents accoururent.
Le moribond fut transporté dans une
pharmacie voisins, mais tous les soins fu-
rent inutiles. Le malheureux ne tarda pas
à expirer.
M. Rieux, commissaire des Batignolles,
fit conduire le corps au poste des Batignol-
les. Dans les poches du désespéré, on trou-
va son nom, .'IL Charles Barre, âgé de
soixante-quinze ans, ingénieur.
L'enquête du magistrat a établi que le
vieillard s'était tué pour échapper à la mi-
sère. En dernier lieu, il demeurait dans un
hftel, boulevard des Batignolles puis,
n'ayant pu payer sa note, il avait dû s'en
aller et errer dans Paris, sans domicile.
Un incendie éclate à Bplet
dans me fabrique de meubles
Dans la nuit de vendredi il samedi, vers
une heure du matin, MM. Hubeau. marchand
de vin, et Tarlet, ébénisfp, ainsi qu'un ou-.
vrier d'une usine d'acétylène voisine,
voyaient de grandes flammèche? qui s'échap-
paient de la fabrique de meubles Collette
père et fils, 9, avenue du Centenaire, à Ba-
gnolet.
Cl. Petit Pari.5ten.
Les pompiers noient les décombres
de l'usine incendiée
lls donnèrent aussitôt Calarme et procédé-
rent en attendant les pompiers, aux pre-
miers travaux de sauvetage.
L'incendie, dont on ignore les causes,
qui bal-
butia aussitôt
Ce que je vous en disais, mon colonel,
c'est parce que, tout à l'heure, nous avons
eu un coup de téléphone de Berlin nous
prévenant qu'un individu se faisant passer
pour le colonel Hoffmann avait fait évader
un espion français de l'hôpital militaire où
il était en observation.
Vous ne m'apprenez .rien, riposta im-
perturbablement Chantecoq,.
» C'est moi qui vous ai téléphoné.
Il m'avait bien semblé, en effet, moii
colonel, reconnaître votre voix dans l'appa-
reil.
Et c'est précisément pour cela, crut
devoir ajouter l>x-BaJ.-mmo, que je venais
chercher moi-même la détenue, afin de la
transférer dans une autre prison où elle
sera plus en sûreté qu'ici.
Car, avec des gens qui emploient de
tels procédés et font preuve d'une pareille
audace, il faut s'attendre à tout. Et je ne
serai tranquille que.
Mais il s'arrêta.
Un cri guttural venait de jaillir de la gorge
des trois majors.
En effet, un second colonel Hoffmann, en
tous points pareil au premier, se détachait
nettement sur la porte de la citadelle.
Chantecoq se dit
Si je ne risque pas le paquet, je suis
perdu.
Allons-v
Et, désignant du bout de la cravache qu'il
tenait à la main le chef du bureau des ren-
seignements aux trois majors, il leur cria:
Ah quelle chance Nous le tenons
Emparez-vous de cet homme, de cet impos-
teur car c'est lui
Sans hésiter une seconde, tant ils étaient
avait pris naissance dans la scierie, vaste
local de 5.000 mètres carrés, où se trouve
la machinerie. Le feu rencontrant un ali-
ment des plus favorables; dans les stocks
importants de bois des iles et de bois indi-
gènes réunis il cet endroit, se développa
avec une effrayante rapidité.
Pour comble de malhpur, les pompiers de
Ragnolet, arrivés sur le théâtre du sinist.re,
avec ceux de Montreuil, manquaient complè-
tement d'eau.
Ce n'est qu'au bout d'une heure et demie,
qui parut longue comme un siècle, qu'ils pu-
rent enfin travailler utilement.
Déjà lu toiture du local sinistré s'était ef-
fondrée avec fracas, et de destruc-
tion des flammes était fort avancée. On dut
se borner A circonscrire l'incendie.
Parmi les sauveteurs volontaires, qui se
distinguèrent par leur vaillante activité, il
convient de citer, outre les voisins, un sol-
dat du de ligne, 7e compagnie.
Vers cinq heures du matin, les pompiers
de la caserne de Port-Havai vinrent à leur
tour se joindre aux sauveteurs.
Trois heures plus tard, ils reprenaient le
chemin de Parls, laissant leurs collègues su-
burbains occupés à noyer les décombres fu-
mants et à empêcher un retour offensif de
l'incendie, qui pourrait dévorer le chantier
de bois.
On est pa-rvenu préserver les ateliers de
montage et d'ébénisterie la scierie est com-
plètement détruite.
Une centaine d'ouvriers seront, par suite
de ce sinistre, condamnés à un long et péni-
ble chômage.
Les dégâts sont évalués à 150,000 francs.
LES BANDITS TRAGIQUES
Pancrazi bénéficie d'un non-lieu
M" Raphaël Adad vient d'être avisé qu'une
ordonnance de non-lieu avait été rendue par
le juge d'instruction Gilbert en faveur de
son client Pancrazi.
On se souvient que Pancrazi fut arrêté
le même jour que Q-ozat de Fleury et qu'on
l'accusait d'avoir participé, comme celui-ci,
a la négociation des titres volés à Thiais,
dans la nuit du 2 an 3 janvier 1912, par Ca-
rouy et Medge, lors du double assassinat
de M. xloreau et de sa domestique, Mme
Ai-feux 2" des statuettes d'ivoire dérobées
à lu gare de Saint-Germain-en-Laye, dans
la nuit du 20 an 30 mai 1911, par Carauy,
uu préjudice d'un marchand ambulant, M.
Joaehim.
Pancrazi avait, du reste, été mis en li-
berté peu de temps après son arrestation.
LE LEGS SAND
Nous avons annoncé, hier, qu'un décret
venait d'autoriser l'Académie française à
accepter le legs qui lui est fait par Mme
Jeaime-Lucie-Gabrielle Dudevan!» dite Sand,
petite-fille de Cfeorge Sand, mariée avec M.
Roméo Palazzi, et décédée a Nohant en
Le legs est fait sous réserve d'usufruit au
pont de Mme Frédéric Lauth, née Jeanne-
C;laudine Dudevant, sœur de la testatrice.
Il comprend
1° Une somme de 100,000 francs
2° Les immeubles de la testatrice situés dans
l'arrondissement de la Châtre avec tout le mobi-
lier et cheptel qui les garnissent., à la condition
du laisser dans leur état actuel le château ce
Xohant tout meublé et l'endos qui ne fait pas
partie de la ferme pour servir de but d'excur-
sion et de pèlerinage, en souvenir dn Mme Geor-
ge Sand, grand'mère de la testatrice.
Le revenu de la scnnme de 100,000 francs,
de la ferme, des taillis et de la vigne (ou
des prix de vente desdits immeubles, si
l'Académie juge à propos de les vendre) sera
affecté d'abord à l'entretien du château et
du parc et à subventionner le gardien. L'ex-
cédent de revenu sera employés à la fonda-
tion d'un prix portant le nom de «< Gabrielle
Le décret comporte en outre autorisation
d'acceptation des legs suivants
la A l'Académie des sciences, te legs universel
pour, avec les revenus, fonder un prix portant
le nom de «Gabrielle Sand» destiné à récom-
penser les découvertes les plus utiles à l'huma-
A la comnmnf' de \ohant (Indre'1, une som
me de tu.000 francs, dont les revenus devront
servir à dos distributions annuelles aux pau.
y Au burpnii d'assistance dp Nnhsnt une
somme de francs et la même somme au
hiuvau de bienfaisance de la Châtre pour des
distributions annuelles aux pauvres l'aide des
revenu*.
M. Léon Bérard à Versailles
Versailles, lt septembre,.
Beau.v-Arts, accompagné de M. Maurice Re-
clus, chef de son cabinet., s'est rendu cet
après-midi à Versailles en vue de procéder
sur plaee à une étude approfondie du fonc-
tionnement des divers seruices dépendant
lemetlt certaines questions urgentes qui w
posent du fait de la complexité de ces servi-
ces.
FOURNY ET SON RECORD
Il n'est pas trop tard encore pour parler
de la merveilleuse performance accomplie
par Fourny t-ur son biplan Maurice Farman,
n:oteur Renault.
S'est-cn bien rendu compte de l'effort
fourni par l'appareil, son pilote et surtout
par son moteur ?
Parti il 5 h. 53 du matin, Four ne s'est
arrêté qu'à 17 h. 11 du soir, ayant volé pen-
dant 13 h. 17 m. sans avoir iamais pris
terre, son moteur donnant toujours toute
sa puissance.
Nous pensons que jamais un moteur à
explosions placé soit sur une auto ou un
canot n'avait encore fourni un travail aussi
considérable.
Le maison Renault trouvera dans la per-
formance de Fourny un testimonial unique,
heureux de rencontrer enfin l'occasion de
faire preuve devant leur chef tout-puissant
de leur zèle et de leur dévouement, le cham-
pion-du-sommeil, le chumpion-de-la-hière
et le champion-de-la-saucisse se pr.écipi-
taient sur le véritable Hoffmann, qui, ahuri
et incapable de résister au choc formidable
des trois majors, fut en un instant empoi-
gné, saisi, maîtrisé et entraîné dans le corps
de garde.
Au comble de la rage, il interpellait Chan-
teooq qui, l'oeil flxc derrière son monocle, le
regardait silencieux
Mais c'est lui, c'est lui qu'il faut arrê-
ter vociférait le chef de la police germa-
nique.
Mettez-lui un bâillon, ordannait flegma-
tiquement Chantecoq. et jetez-le dans un
cachot en attendant que je procède à un
premier interrogatoire.
Et comme les majors exécutaient cons-
ciencieusement ses ordres, l'habile compère,
s'approchant de celui qu'il venait de rouler
avec une maestria peu commune, lui dit en
Je vous tiens enfin, monsieur Chante-
coq.
» Vous vouliez sans doute faire évader
Germaine Aubry.
Eh bien, c'est moi qui vais l'emmener
tout à l'heure, et dans un endroit où je crois
que vous n'êtes pas près de la retrouver.
Hoffmann écumait. Il s'évanouit. C'était
plus qu'il ne pouvait en supporter.
Et tandis que Schlaffen, Tourchthig et
Hunguerig conduisaient eux-mêmes dans
une cellule le policier militaire réduit à l'é-
tat de toque. Chantecoq, respectueusement
salué par le chef de poste et ses hommes, se
dirigeait d'un pas allègre vers la tour Ju-
lius.
J>nAMH A SAIN T-D JEU IS
Menacé, un hôtelier
tue un débardeur
M. Ixji lis- Victor Bulckaen, âgé de trente
ans, établi marchand de vms, i, rue de
l'Avenir, à Saint-Denis, est en même temps
logeur.
Kn wtte dernière qualité, il avait eu com-
me locataire un débardeur, Jean Mczin, âgé
de quarante-trois ans, qui, le 2 septembre
dernier, quill-i, sans payer, la chambre qu'il
occupait, ne laissant en gage que quelques
vieilles bardes.
Depuis, le débardeur errait sans
fixe, en compagnie d'une quadragénaire,
Le débitant Louis-Victor Bulckaen
Louise Jacquinet, qui s'était attachée à sa
misérable existence.
La nuit dernière, vers onze heures, le débi-
tant et sa femme, qui s'étaient couchés, fu-
rent tirés de leur premier sommeil par des
coups répétés frappés. la porte de leur
logement, situé derrière leur boutique et
donnant sur la cour.
Un homme était là, qui, armé d'un caillou,
cognait de toutes ses forces.
Du reste, le noctambule se fit bientôt con-
naître c'était l'es-locataire de ia maison,
Jean Mezin, qui dévidait, à l'adresse du dé-
bitant, tout un chapelet d'injures.
.NI. Bulckaen, par l'huis entr'ouvcrt, pria
le débardeur de s'en aller et de remettre
une heure plus propice ses doléances, s'il
avait à en formuler.
Comme Mézin ne s'éloignait pas, Ni. Bul-
ckaen prit l'importun, par 1 épaule et, d'une
forte poussée, le jeta dans la rue. Mais l'au-
.tro avait saisi un couteau, d'ailleurs de
dimension exiguë, et déjà il le tenait levé,
comme pour en frapper son adversaire.
M. Bulckaen, voyant le geste, Plongea pres-
tement la main dans la poche de son panta-
lon, y prit le revolver qu'il portait toujours
sur lui, et fit feu. L'infortuné, atteint d'une
balle en plein cœur, s'écroula comme une
masse. Il était mort.
Le meurtrier vint aussitôt se constituer
prisonnier entre les mains de M. Lavayssé,
commissaire de police.
Bien qu'il ait argué du cas de légitime dé.
fense, et que les renseignements recueillis
sur sa victime soient loin d'être favorables,
il a été envoyé au dépôt.
Il résulte de diverses dépositions que,
plusieurs reprises, et notanwrtent quelque
heures avant le drame final, le débardeur
était venu réclamer au logeur ses hardes
sur un ton des plus comminatoires.
C'était même, a déclaré l'inculpé, ces me-
naces réitérées qui l'avaient décidé à ne plus
se séparer désormais de son revolver pour
pouvoir se défendre, cas échéant.
IF. T.. BOURGEOIS
NI. I.eon Bourgeois, ministre du Travail et de
la Prévoyance sociale, se rendra aujourd'hui à Sé-
zanne, près Epernay (Marne;, pour présider l'inau-
guration d'un monument du Souvenir français
aux morts pour la patrie en
LA BOURSE DE PARIS
Par arrêté du préfet dç police, la 8..1111' des
valeurs sera former1, a dater du 17 septembre, a
trois heures de i'aprés-uiidi, heure normale.
l'incinération DE m. Il'1='
{/onfonnéiwnt au dOsir qu'il nvait expriim*. NI
fiobin, ex-directeur de l'orphelinat de C'mpuis.
s"r.-j. in^ii'.v- aujourd'hui, il onze heures du ma-
lin, au four
DE MOXTE-CARLO
Le lendemairt de son arrivée -a Nice, Jiouley
Haiid est parti, toujours en auto, par un temps
délicieux, pour Monte-Carlo, ou il ost arrive a
huit heurt» du malin. Il 1 i l'hôtel de
Paris, puis nsita le i.ashio, ifs jalles et le théâ-
tre Garnier, manifestant a son eniourage le plai-
sir que lui causait, cette visite.
Les terrasses et les célèbres jardins l'émer-
veillèrent.
A midi, il quittait la Principauté, où il s'est
bien promis de revenir si son séjour sur le littoral
venait à se prolonger.
MOT DE LA FIN
Aux manopnvr*1^.
EU bien mon gênerai, malgré la consigne,
dites-moi, je \ous prie, quel sera demain l'ensem-
ble des opération»?
Lnpassibie, cher monsieur, je ne connais
que ma division.
Maintenant, se dit-il, je n'ai plus qu'à
entrer dans la cellule et Gcrmaine est à
nous.
Et, gravissant l'escalier, il gagna le che-
rrun de ronde.
Mais à peine ses pas résonnaient-ifs sur
les dalles qu'une sentinelle s'avança vers lui
le fusil menaçant, et criant
̃« W'cr da
Un moment interloqué, le faux colonel
s'arrêta. Il lui sembla qu'il reconnaissait
dans le soldat qui lui barrait la route celui
auquel, quc!que ternes auparavant, il avait
fait prendre un narcotique dans du kirsch.
L'agent français ne se trompait pae.
C'était bien Le même.
Or ce dernier qui, indépendamment des
jours de prison auxquels il avait été con-
damné, était tuut courbaturé de la schlague
qu'on lui avait copieusement administrée pur
l'ordre du gouverneur, était devenu menant
il un tel point qu'au péril de sa vie il n'eût
pas laissé franch:r par l'Empereur il' seuil
qu'il était chargé de garder.
Chantecoq néanmoins continua à s'appro-
cher-
u \cr da ? Wer da ? » répétait la senti-
nclle.
Ah ça. fit l'homme-protée, tu ne me
reconnais .donc pas ?
Et tout de suite, croyant vaincre la résis-
lance du factionnaire. il ajouta
Je suis le colonel Hoffmann, chaf du
bureau des renseignements. Laissez-moi
passer.
Le mot d'ordre ?
(A suivre.) Arthur Bernêde-
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