Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1912-09-12
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 septembre 1912 12 septembre 1912
Description : 1912/09/12 (Numéro 13102). 1912/09/12 (Numéro 13102).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2008
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j Jeudi 12 Septembre
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10, place de la Bourse, PARIS (2'
Le grand-duc Nicolas
est l'Mte.te te France
Le grand-duc et la grande-duchesse Nico-
las de Russie, qui viennent assister aux
grandes manœuvres du Poitou, sont arri-
vés hier, à quatre heures, la gare du'Xord.
Une brillante réception les attendait, il
laquelle, il finit bien'le dire, un service d'or-
dre, peut-être trop rigoureux, avait enlevé
tout caractère d'enthousiasme populaire.
La réception à la gare du Nord
Le long du quai n" 1. où devait venir se
ranger le train, un long tapis grenat avait
été étendu. Un bataillon du T(ie d'infanterie,
avec le drapeau et la musique, formait la
haie.
Dans le groupe on remarquait le colonel
Boulangé, représentant le Président de la
République ;̃ M. Poincaré, président du Con-
seil, entouré fies membres du gouverne-
ment; M. Isvoliki. u mb-a s.s-odeur de Russie,
et le personnel de i'^mbiissado, plusieurs
membres du corps diplomatique M. De);)-
ney, préfet de la Seine: .\1. Lapine, préfet de
police le général Maunoury, gouverneur
militaire de Paris le général Florentin,
grand-clianeeh'er de la Légion d'honneur;
le général 1-or de Lastours et tes autres of-
ficiers généraux français attachés 1:1 la per-
sonne du grand-duc Picotas te colonel d'ar-
tillerie breveté de Laguiche, attaché mili-
taire de l'ambassade de France à Saint-Pé-
tersbûurg le haut personnel de la compa-
gnie des chemins de fer du Nord, etc.
A quatre heures, exactement, le train spê-
cial, de la
compagnie du Nord, entrait en gare. Un
bref commandement retentit Portez ar-
mes Les tambours et les clairons batti-
rent et sonnèrent aux. champs. La musique
attaqua l'hymne national russe. Les. person-
nages officiels s'avancèrent vers le wagon
d'où descendait déjà le grand-duc, qui, sur
son uniforme d'aide de camp général de
l'empereur, portait en sautoir le cordon de
la Légion d'honneur.
Pendant ce temps, la grande-duchesse, qui
était vêtue d'un élégant tailleur de drap vio-
Le grand-duc Nicolas quittant en voiture,
avec M. Poincaré, la gare de l'Est.
let et était coiffée d'un large chapeau garni
de plnnies noires, descendait sur le quai op-
posé et, accompagnée d'un officier d'ordon-
nance, gagnait aussitôt l'automobile qui l'at-
tendait dans la cour de départ.
Le grand-duc et le président du Conseil
échangeront une poignée de main. M. Poin-
caré présenta à notre hôte ses souhaits de
bienvenu' puis, derrière M. Lépine et
M. Mollard, le grand-duc et te président du
Conseil se dirigèrent vers le salon qui avait
C'était une sorte de tente Ürapée de ve-
lours jonquille et de longs voiles blancs et
jaunes, ornée à profusion d0 glaces et de
plantes vertes, meublée de fauteuils en bois
doré.
Lentement, tandis que la musique jouait
la Marseillaise, la suite du grand-duc,
à laquelle s'étaient joint les officiers fran-
çais attachés a sa personne gagna le
salon. Le colonel Boulangé et le président
du Conseil saluèrent le grand-duc et la
grande-duchesse, au nom du Président de la
République et du gouvernement.
M. Poincaré présenta ensuite au grand-
duc les ministres présents. A son tour, le
grand-duc nomma au président du Conseil
les huits généraux et les trois colonels qui
l'accompagnaient.
Puis le cortège gagna la cour du départ
où stationnaient les voitures de l'ambas-
sade Le grand-duc, M. Poincaré et SI. Is-
volsfcimontèrent dans la première. Les per-
sonnages de la suite prirent place dans
celles qui suivaient et te cortège, qu'escortait
un escadron de cuirassiers, gagna l'hôtel
Pitz, place Vendôme, où des appartements
avaient été retenus pour nos hôtes.
A l'Elysée
Après avoir pris un instant de repos, le
grand-duc s'est rendu à l'Elysée pour saluer
le Président ar-
rivé, dans l'iip?'' vi-e Mme Iral-
lières, du chùîeau onilk-t.
A l'arrivée de notre urne
palais, les honneurs militaires lui ont été
rendus par une compagnie 'du 31" régiment
d'infanterie. La musique ax joué l'hymne
russe.
Le grand-duc a été salué sa descente de
voitu*re' par M. Mc'Jard. introducteur des
ambassadeurs le en'.nnel Guise, officier de
service, et le chef d'escadron Jouffray, com-
mandant militaire du pilais. II a été aussitôt
conduit dazrs le (rrrrid salon du rez-de-chaus-
sée, où se ten:;t !(' Président de la Républi-
que
Après s'être entretenu pendant vingt-cinq
minutes environ avec le chef de l'Etat, le
grand-duc a demandé saluer Mme Faîliè-
res
A 6 h. l''i, )f Président de la République,
accompagne de M. Mollard et du co!onel
Boulangé est allé rendra sa visite au .çrund-
dur- Sur tout le parcours, il a été très «c-
clamt1".
Le Pré. si ien! d'1 la République a été égale-
ment
A 6 h. i'. la grande-duchesse, accompa-
gnée de Mlle Anna Pelerson, demoiselle
d'honneur, est allée faire une visite à Mme
Fallières. La gard* du palais lui a rendu les
honneurs. A 6 h. 50, Mme Fallières est allée
rendre sa visita à la grande-duchesse.
déclare gousset innocent
Conslantine, 11 septembre.
Depuis plusieurs mois, le capitaine Guil-
laud, rapporteur du conseil de guerre de
Constantine. poursuit avec la plus grande
impartialité l'instruction sur la revision de
l'affaire Rousset.
Cette affaire, qui passionne l'opinion pu-
blique, va avoir un dénouement inattendu.
En effet, tous les témoins à charge, sur té-
moignage desquels le lieutenant Pan-La-
croix, cltargé de la première instruction,
avait étayé les preuves de la culpabilité de
Rousset, ont rétracté leurs déclarations. De-
vant cette nouvelle attitude, le lieutenant
Pan-Lacroix a adressé ce matin au capi-
taine ftuillaud une lettre dans laquellc il
déclare que les accusations formelles re-
cueillies au cours de son instruction n'exis-
tant plus, il ne peut plus être convaincu de
fa culpabilité de Rouget et croit, par con-
séquent, à son innocence.
Cette déclaration a produit une vive im-
pression. 11 est maintenant probable que
l'affaire Rousset va se terminer par un non-
lieu.
Voici, d'ailleurs, le texte de ce document
Mon capitaine,
Vous m'avez signifié, ce matin, que ma
présence au conseil de guerre n'était plus
nécessaire pour le moment et vous m'avez
remis une cédule indiquant que ma mission
était terminée. J'en ai donc conclu que je ne
serai plus appelé en témoignage, ni con-
frqnlé, avec Rouese*» ni qwt*
conque.
J'ai l'honneur, avant de quitter Constan-
tine, de tenir il vous déclarer, après ce qne
j'ai appris depuis quinze joure ici, que mon
opinion dans cette affaire a considérable-
ment changé. Répondant à une question de
M" Montes, je n'ai pas caché que ma con-
viction concernant la culpabilité de Rousset
était fortement ébranlée, il y a quelques
jours aujourd'hui, je considère de mon de-
voir d'avouer qu'elle est complètement dé-
truite.
J'ai insfruit contre Rousset, ou ptus exac-
tement i'ai établi contre lui un rapport tin-
dant à le traduire devant le conseil-de guer-
re, de bonne foi, et m'appuyant sur des té-
moignages que je considérais comme irré-
futables aujourd'hui, j'ai vu ces témoigna-
ges se détruisant les uns après les autres
et dans ces conditions, si la défense me de-
mandait aujourd'hui si je crois à l'innocen-
ce de Housse!, je répondrais sans hésiter
K Oui »
C'est uniquement pour obéir à un scru-
pule de conscience que ai tenu à rédiger
la présente déclaration. Je sois prêt, mon
capitaine, à répéter cette déclaration sous
la foi du serment, et, en attendant, je vous
serais reconnaissant de bien vouloir join-
dre cette lettre au dossier de l'affaire.
Signé Pan-Lacroix.
On sc rappelle" epre le-
'set avait dénoncé les mauvais traitements
infligés à son camarade Aernonit, marnais
traitements qui, d'après lui, avaient déter-
miné la mort de ce dernier. Une enquête fut
ouverte et l'officier qui commandait le déta-
chement dont faisaient partie Aernoult et
R.ou&sal comparut devant le conseil de guer-
re. Antérieurement à cette comparution, le
général Rabier avait été chargé d'une en-
quête par le ministre de la Guerre.
Le jour môme où le conseil de guerre de-
vait statuer on apprit que le chasseur Bran-
coli, camarade de Rousset, avait été mortel-
lement frapé d'un cour> de couteau.
Rousset fut incriminé de ce meurtre il
comparut devant le conseil de guerre, qui le
condamna à vingt ans de travaux publics.
Immédiatement une campagne s'ouvrit en
faveur de Rousset. Le ministre de la Guer-
re gracia Rousset. Peu à après, la cour de
cassation prononçait la revision du procès.
LA PAIX 1TAL0-TURQUE
Sommes-nous à la veille de la signa-
ture de la paix italo-turque ? Des notes
vagues et emgmatiques, venant des diver-
ses capitales, nous annoncent de temps à
autre que les négociations officieuses sont
près d'aboutir, et que le projet de traité va
être établi.
Dans tous les milieux diplomatiques d'Eu-
rope, on garde la discrétion la plus absolue
à ce sujet, et pourtant il est bien certain que
des pourparlers, entre des personnalités qui
ne sont pas investies d'un mandat officiel,
mais qui n'en sont pas moins qualifiées, se
poursuivent depuis deux mois aux alentours
du lac Léman.
Peut-être, malgré la complexité du sujet à
débattre, sont-elles arrivées à des résultats
précis. Peut-être même les articles du futur
accord sont-ils arrêtés en principe. Mais,
des négociations officieuses aux négociations
officielles, il y a un pas. On s'illusionnerait,
à coup sur, en croyant que tout sera ter-
miné désormais en un instant. Il ne suffit
pas qu'une formule de cession de la Tripo-
litaine ait été élaborée il faut encore que la
Porte réussisse à faire accepter cette for-
mule par la Chambre, qui sera convoquée
d'ici quelques semaines, par le parti mili-
taire, qui demeure puissant, et par les Ara-
bes, qui forment le gros de la résistance en
Libye.
La signature officielle de la paix est sou-
haitée par tout le monde, car elle éviterait
des complications, toujours redoutables,
mais elle se fera probablement attendre en-
core. Le cabinet Mouktar nacha, en souscri-
vant trop vite aux conditions italiennes,
craindrait de s'exposer à de graves difficul-
tés intérieures.
Officiers aviateurs et automobilistes
tués ou grièvement blesses
Berlin, 11 septembre.
Le lieutenant aviateur Siebert, qui parti-
cipait aux manœuvres impériales, est tombé
d'une hauteur de cinquante mètres, près de
Son état est désespéré.
Un oflicier observateur qui l'accompagnait
n'a que de légères blessures,
D'après le Louai Anzeiger, des six appa-
reils qui se trouvaient à Sonnewalde pour
les manœuvres, un seul est encore. intact.
Le Berliner Tageblalt annonce d'autre
part qu'une automobile militaire a culbuté
pràs de Weissenfels.
Un officier est mort. Le chauffeur a été
grièvement blessé.
M. le jnp GilSert aienfln son ortonance
dans l'allaire des bandits tripes
VINGT DEUX INCULPÉS SONT RENVOYÉS
DEVANT LA CHAMBRE DES MISES EN ACCUSATION
SEPT D'ENTRE EUX PEUVENT ÊTRE CONDAMNÉS A MORT
L'instruction ouverte par M. le juge Gil-
bert, le 21 décembre 1911, jour où fut com-
mis t'attentât de la rue Ordenar, contre le
garçon de recette Caby, a été clôturée hier
soir, et le magistrat, après avoir apposé sa
signature il son ordonnance, qui ne com-
prend pas moins .de quatre-vingt-quatre
grandes pages, a pu quitter le palais, pour
prendre, il son tour, un repoe bien gagné
Malgré les difficultés de lenquéte, rendue
des plus pénibles par le manque de loqua-
cité des inculpés, DU. Gilbert a> pa dresser
l'énumération des crimes de la bande tra-
gique, dont Bonnot, Gacnler et Valet étaient
les chefs délibérants et agissants.
Les auteurs principaux ou les cumplices
par aide ou assistance, ou- par recel ont «tô
d#epminé* exactement pour
ces crimes.
Pour sept autres forfaits, révélés par les
mémoires de Garnier et les recherches de la
sûreté, on n'a pu exactement retrouver la
part de chacun ils ont été commis par les
membres de la bande tragique, c'est tout ce
que l'on sait.
Les non-lieu
NI. Gilbert avait à sa disposition vingt-
neuf inculpés.
Sept d'entre eux seulement bénéficient
de l'ordonnance de non-lieu, qui leur évitera
de comparaître devant le jury parisien. Ce
sont
1° Bataille, cheminot de Berck-sur-Mer,
chez lequel habitait Soudy, l' « homme à la
carabine de Chantilly », lorsque celui-ci fut
arrêté
21 Cnrdi. le soldeur d'Alfortvill*, arrêtés
chez Gauzy, cet autre soldeur d'Ivry, quel-
ques minutes avant l'assassinat de M. Jouin
par Bonnot, et remis en liberté provisoire
le mois dernier
3° Rachelet, un vague comparse
4° Grau, dit Vielle, le cordonnier de Choi-
sy-le-Itoi, soupçonné d'avoir participé au.
double assassinat de Thiais
5° Sazy, le cheminot d'Alais qui héber-
gea Monter, dit Simentoff
C° Louise Clément, femme linteaux, com-
pagne de Jourdaji, cet anarchiste chez le-
quel Callcrrun. fut arrêté Elle est actueljet-
ment en liberté provisoire '̃̃
Et 7" Mme Roincrt, de-S'aricy, arrêtée avec
son mari, pour avoir préparé l'alibi de Dieu-
donnée, reconnu par le garçon de recette
Cahv comme étant celui qui tira sur lui. à
bout portant, rue Ordener.
Les vingt-deux autres inculpés sont ren-
devant la chambre des mises en accu-
sation sous des inculpations multiples.
Contre deux cependant on ne relève que
la complicité de vol par recel. Ce sont Ma-
rie Vovillemin, femme Schoèfs, la. maîtresse
de Garnier, et Barbe Leclerch, la maîtresse
de Medge.
L'association de malfaiteurs
Les vingt autres sont tous inculpés d'as-
soeiation de malfaiteurs. Ce sont
1° Callemiv, dit Haymond la Science 2°
Eugène Dirudonné 3° Manier, dit
4° André Soudy 5° Carouy, dit Leblanc G0
Medge 7" Gauzy 8° Crozat de Fieunj
Paul de Boe ÎCP David Bellonie 11° Rodri-
guez 12° DeUweiUer 13' Poyer 14° Bes-
nard 15° Mme Henriette MaUrejcan 16°
Kibalstchiche 17° Pierre Jour dan. dit Im-
bard, dit Clément; 18° Reinert Léon
Rimbaud et '20°.Godorowsky.
Les méfaits de la bande v
L'ordonnance du juge d'instruction énu-
mère comme suit les crimes qui sont repro-
chés à ces vingt-deux inculpés
1° Vol L'usine Fumouze, à Romainville
(Seine) (nuit du 17 au 18 janvier) De BoS
est inculpé de complicité par recel
2° Vol chez M. Decubcrt-Molitor, Char-
leroi (Belgique) (nuit du 7 au 8 mars 1911)
les auteurs en sont Carnier (décédé) et Ca-
romj Ce dernier étant de nationalité belge
et k crime ayant été commis en Belgique,
l'inculpé sera remis à la justice de son pays
après sa comparution devant la cour d'as-
sises de la Seine
3° Vol la gare de Saint-Germain-en-Laye e
(Seine-et-Oise) (nuit du 29 au 30 mai
vol de statuettes d'ivoire. Carouu en est in-
culpé comme auteur principal, Crozat de
FLeury de complicité par recel
4° Vol d'une bicyclette chez M. Chaudes-
son, à Aléw (Oise) (nuit du 8 au 9 juin 1911).
Dieudonné. complice par recel.
5° Vol d'une machine à écrire et d'une bi-
cyclette chez hL Dtémert, à Nancy (Meur-
the-et-Moselle) (nuit du 3 au 4 juillet 1911)
Carouy est inculpé de complicité par recel
6° Vol chez le lieutenant à Al-
iorlville el violences à agettt de la force pu-
blique (nuit du '23 au 24 août 1911) Carouu,
auteur principal
7° Vol à la Société éleclro-industriclln. à
Surcsnes (Seine) (nuit du 23 au 24 août 1911):
Valet (décédé) en fut l'auteur
8° Vol chèz M. Schmidt, à Pavillons-sous-
Bois (Seine) (nuit du 8 au 9 octobre 1911)
Medge est inculpé comme auteur principal
sa maîtresse, Barbe heclerch, de complicité
par recel
9° Vol au bureau de postes de Romain
vlle (Seine) (nuit du 17 au 18 octobre 1911)
Valet (décédé), Medge et. Carouy en sont
les auteurs principaux les deux derniers
sont inculpés
Vol chez Mlle Lich, à Rueil (Seine-et-
Oue] (nuit du 27 au 28 octobre 1911) Medge
est inculpé de complicité par recel
11° Vol chez M. Barbier, à Chatou (Seine-
et-Oise) (nuit du 11 au 12 novembre 1911)
Medge, Carotte et DeUweiUer en sont les
complices par recel
12° Vol de l'automobile de M. Normand, à
Boulogne -sur-Seintt (Seine) (nuit du 13 au
14 décembre 1911) Garnier et Bonnot (dé-
cédés)', en sont les auteurs principaux De«-
weiller, Caroüy, Dieudonné, Calletttin, sont
inculpés de complicitë par recel
13° Attetttat de la rue Ordener, à Paris
1 (matinée du 21 décembre 1911) Garnier et
Bonnot (décédés), Dieudonné, Callemin, en
sont les auteurs les deux derniers en sont
inculpés. De Boë, Bellonie, Roériguez, de
complicité par recel
14° Vol chez M. Faurie, armurier, rue
i Lafayctle, à Paris (nuit du 23 au 24 décem-
M. le juge Gilbert
bre 1911) Mme MaUreiean, Kiballschiche,
directeurs de Y Anarchie Poyer et Beanard
sont inculpés de complicité par recel
15° Vol à la Manufacture d'armes améri-
caines, boulevard Ha'nssmann, Paris (nuit
du 8 au 9 janvier 1912) Poyer et Besnard
sont inculpés de complicité par recel
16° Doublc a.ssassinat de Thiais (Seine-et-
Oise) (nuit du 2 au 3 janvier 1912) Carouy,
Medge. sont inculrés comme les auteurs
principaux. Crozat de Fleury, comme com-
plice par recel
17° 'Vol de l'automobile de M. Mallcbe-c. à
Béziers (Iiéraultl (nuit du 15 au 16 février
lî>12) Garnier et Btmrwt (décédés), Dieu-
Callerniit et De Boë fin sont les coin-
p'îfces par recel. Les trois derniers sont in-
iculpés de ce va]
18° Vol Gand (Belgique), de l'automobile
du docteur Vernicuu'c et vol d'objets mobi-
tiers au préjudice du docteur Vallon (nuit
du 23 au 24 janvier 1912) Dieudonné est
inculpé de complicité par recel
Vol de l'automobile de Af. Buisson, à
Saint-Mandé (Seine) (nuit du 2G au 27 fé-
vrier Garnier, Bonnot (décédés), et
Callemin en sont les complices par recel.
Le dernier devra répondre de ce vol
20° Aleurtre de l'agent Garnier, rue du
Havre, à Paris (soirée du 27 février 1912)
Garnier, Bontiot (décédés), et Catlemin en
sont les auteurs principaux. Le darnier est
inculpé de ce crime
21° Tentative d'assassinat et de vol chez
M* Tintant, notoire Pontoise (Seine-et-
Oise) (nuit du 28 au 29 février 191?) Gar-
nier, Bonnot (décédés), et Callemin en sont
les auteurs principaux. Celui-ci est inculpé
pour ce méfait;
et 23° Attentats de bfontgeron (Seine-
et-Oise) et de Chantilly (Oise) (matinée du
mars 1912) Garnier, Bonnot, Valet (dé-
cédés), Callemin, hfonier, Soudy en sont les
auteurs les trois derniers sont inculpés
pour ce crime. Marie Schoojs est inculpée de
complicité par recel
24° Meurtre, à Jury (Seine), de M. Louis
Jovin, smis-chef de la sûreté, et tentative de
meurtre sur l'inspecteur principal Colmar
(journée du 24 avril 1912) Bonnot (décédé)
,en est l'auteur principal. Gauzy est inculpé
de complicité par aide et assistance
25° Vol de l'automobile de M. Chapuis,
dans la forêt de Sénart (Seine-et-Oise) (le
25 avril i!i12) automobile qui devait rame-
ner à Paris Bonnot, blcssé à Ivry. Les au-
tueurs en sont demeurés inconnus
26° Affaire de Choisy-le-Roi (Seine) (je 28
avril 1912) mort de Bonnot et de Dubois.
Les inspecteurs de la sûreté Augène et Ar-
mand furent blessés
27° Affaire de Nogent-sur-Marne (Seine)
(le 14 mai 1912) mort de Garnier et de
Valet. Les inspecteurs Fleury, Porcheron,
Cayrouze et Delépine furent blessés.
On procès monstre
Tels sont les nombreux méfaits commis
par les membres de la ba.nde tragique. Les
formidables dossiers dressés sur eux par
M. Gilbert vont être transmis aujourd'huI
à la chambre des mises en accusation. Mais
ce n'est vraisemblablement pas avant la
fin du mois ou le début d'octobre que la
cour pourra rendre son arrêt.
A ce moment, il est probable que plusieurs
des vingt-deux inculpés signeront des pour-
vois en cassation contre l'arrêt de la cham-
bre des mises en accusation les renvoyant
devant la cour d'assises de la Seine. Et cette
procédure retardera d'autant leur compa-
rution devant le jury. Toutefois, on peut
prévoir que l'affaire viendra dans la se-
cohde session de décembre. Elle occupera
toute une quinzaine, peut-être même da-
xantage, et ce jour-là, la salle d'assises,
comme pour l'affaire Steinheil, sera trop
petite pour contenir le public désireux de
vofr de près les sinistres bandits
Au banc de la défense prendront place:
-Ni Georges Boucheron, Charles Le Breton,
Henri Corgeron, Vincent de Moro-Giafferi,
Ernest Lafont, Raphaël Adad, Paul Viven,
Pinganand, Bruno-Dubron, Emile Doublet,
Boncabeille, Jean Brack, Cierico, etc., etc.
De quelles peines sont passibles les vingt-
deux bandits, d'après l'ordonnance de Si.
Gilbert ?
Peuvent être condamnés a mort
Callemin (attentats de la rue Ordener, de
la rue du Havre, de Montgeron et de Chan-
tilly) Dieudonné (attentat de la me Orde-
rter) Monter (attentats de Montgeron et de
Chantilly) Soudy (attentats de Montgeron
et de Chantilly) Carouy .(crime de Thiais,
tentative de meurtre sur un gendarme, à
Alfortville) Medge (crime de Thiais) et Gau-
zy (meurtre de Ni. Jouin).
Les quinze autres inculpés sont passibles
des travaux forcés à temps ou à perpétuité,
ou de la rèpiusion.
Dans sa prison ]re Clerc
tente de s'étrangler
On intervient à temps
Versailles, 11 t'eptembre.
On sait que depuis que son mari, le dessi-
nateur Philippe Clerc, fut assassiné dans le
jardin de la villa qu'ils habitaient sente des
Haut-Tilîets, à Sèvres, Mme Andréa Clerc
était détenue à la prison de Versailles,
ayant avoué qu'elle avait ordonné le crime.
L'ancienne directrice d'institution, qui dé-
signa tout d'abord Paratt comme le meur-
trier, puis déclara que le coupable n'était
autre que sa domestique, Rosine Lalisse,
semblait attendre patiemment que M. Ro-
senteld en eût terminé avec son information
judiciaire.
Or, sa` résignation n'était qu'apparente.
Mme Clerc nourrissait en effet le projet de
sa soustraire par le suicide à la terrible
responsabilité qui pèse sur elle.
Ce matin, vers six heures, en faisant sa
ronde ordinaire, une surveillante trouva Ia
prisonnière étendue sur lé sol, à demi as-
phyxiée, une corde serrée autour du cou.
Pendant de longs jours, avec une grande
patience, l'institutrice avait réuni bout il.
bout -des fragmentes de ficelle trouvés dans
le promenoir. Après avoir ainsi confection-
né une corde assez longue, elle s'en était
servie pour se pendre, la fixant à un piton
fixé dans le mur.
Fort heureusement, ia cordelette, trop
mince, s'était rompue sous lc poids du corps
de la déseâp4'"êe.
L'aspfc;y.Tltï cependant était prcsque com-
plète et il fallut plus d'une demi-heure de
soins énergiques prodigués par le docteur
Villon pour ranimer Mme Clerc.
Celle-ci a déclaré qu'elle avait voulu échap-
per au déshonneur d'une condamnation, non
pas pour elle mais pour ses enfants.
Elle avait laissé, d'autre part, dans sa
cellule, une longue lettre dans laquelle elle
exprimait la même pensée et ajoutait que
les vrais coupables étaient ceux qui l'avaient.
pour ainsi dire suggestionnée et incitée à se
débarrasser de son mari. Elle terminait
cette lettre en rappelant la version, que le
Petit Parisien a donnée mercredi dernier, et
d'après laquelle elle déclare que c'est une
femme qu'elle ne nomme pas qui se-
rait la plus coupable.
Dans l'après-midi, vers deux heures, le
parquet s'est rendu à la prison pour interro-
ger Mme Clerc.
En raison de l'état de santé de la préve-
nue, les magistrats se sont bornés à recevoir
d'elles de simples déclarations et la promes-
se qu'elle n'atteuterait plus il. ses jours.
Désormais une autre détenue ne la quit-
tera pas de la journée et couchera dans sa
cellule.
On a saisi des lettres qu'elle adressait à
son fils, et dans lesquelles elle porte les ac-
cusations les plus graves contre son mari et
d'autres personnes de sa famille.
Comme on le voit. le but des lettres et de
la tentative de suicide de Mme Clerc est de
a'innocenter aux yeux de son fils, en accu-
sant son mari, divers membres de sa fa-
mille et toutes les personnes de son entou-
rage.
LA PREMIÈRE JOURNEE DES MANŒUVRES .fi
Les deuz armées ont pris contact
1. Un poste de T. S. F. 2. Un camp d'aviation. 3. Départ d'un biplan
en reconnaissance. 4. Groupe d'officiers observant les évolutions d'un aéroplane.
(DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX)
Loudun-Manœuvres, 11 septembre.
Il faut avouer que la situation dans la-
quelle nous mit, hier, le général Joffre, di-
recteur des manœuvres d'armée, n'a rien de
particulièrement réjouissant.
On nous avait avertis que l'état-major de
la direction des manœuvres ne communi-
querait à la presse que des renseignements
tout à fait insignifiants, ce qui nous !ais-
sait, en conséquence, le droit de chercher
à nous renseigner par nos propres moyeng.
Ceci n'était point pour nous déplaire. Mais
le renseignement, ainsi présenté, ne v alait
rien, et le capitaine Renoir, qui assume la
tâché redoutable de faire l'« amphi » aux
journalistes, c'est-à-dire de les mettre quo-
tidiennement en possession des élément» du
thème des opérations, le capitaine Renoir,
dis-je, nous le fit bien voir. Il nous éclair;t
de la façon la plus précise sur la position
respective de chacune des deux armées,
nous donna toutes les indications voulues,
mais nous pria, en même temps, de nous
taire, et nous demanda également de pe pas
déceler les directions prises par les unités
de chaque parti.
Le conseil des ministres
et les affaires du Maroc
Le rapport que le gouvernement attendait
du général Lyautey, après la prise de Marra-
kech, pourra, selon toute vraisemblanca,
être communiqué au conseil des ministres
d'aujourd'hui.
Dans ce document, qui sera sans doute
complété ultérieurement, le résident indi-
quera ses vues immédiates sur l'organisa-
tion du secteur de Marrakech et sur la quo-
tité des renforts nécessaires. Il est à remar-
quer, en effet, que le raid brillant du colonel
Mangin a reporté de cent kilomètres au
moins vers le sud la iimite de notre action*
L'importance des contingents nouveaux à
envoyer au Maroc dépendra du tracé de la
ligne d'étapes vers Marrakech. Il est mani-
feste que, pour le moment, cette ligne sera
la piste même suivie par la colonne Mangin.
Apparemment, les dispositions délinitives
ne seront pas arrêtées encore à ce conseil.
La question des rapports avec l'Espagne
y sera à coup sûr évoquée. Nous croyons
savoir que M. Garcia Prieto avait annoncé
mardi, à notre ambassadeur, Ni. Geoffray
le rappel à Madrid de deux des aonsùls es-
pagnols sur la côte atlantique du Maroc.
Ces deux agents seraient invités, tout d'a-
bord, il fournir des explications. Dès la se.
maine dernière, au surplus, le Petit Pari-
sien avait signalé –r en ce qui concerne l'un
d'eux la décision du cabinet de Madrid.
UN DRAME 1 TANGER
Tanger, Il septembre.
M. Laredo, drogman de la légation ita-
lienne, a été blessé d'un coup de couteau
par un sujet italien qui s'était présenté à la
chance le de la légation, demandant de
l'argent, mais refusant de donner son nom.
Selon le médecin, la blessure ne serait pas
sérieuse.
Cas suspects Casablanca
Tanger, 11 septembre.
Selon une dépêche de Casablanca. en date
du 9, un malade, qui présentait les symp-
tômes de la peste, aurait succombé dans
cette ville. Quinze cas suspects auraient été
constatés.
Des mesures sanitaires sont prises pour
isoler les malades.
Le nouveau secrétaire général
de la Présidence de la République
M. Collignon, ancien préfet, vient d'être
nommé secrétaire général de la Présidence
de la République, en remplacement de M.
Ramondou, décédé.
M. Fallières a présenté hier Iés officier»,
de la maison militaire au nouveau secrétaire,
général, qui a pris immédiatement posses-
sion de ses fonctions.
Nous voici donc dans la situation de ces
pauvres enfants, à qui l'on offre un jouet
avec interdiction formelle de s'en servir. Il
nous faut cependant dire ce que nous avons
vu, et je vais tenter de le faire, en conciliant
deux propositions il peu près inconciliables
c'est-à-dire de ne pas dévoiler le secret des
opérations, tout en faisant mon devoir de
journaliste.
Le début des hostilités
Les opérations ont commencé ce matin à
cinq heures. Ciel gris, lumineux cependant,
traversé de coups de soleil, température gla-
ciale. Notre auto, en ronflant, nous emporte
de Loudun vers Chinon et Saumur. Jusque-
là, rien de très militase. A peine si, de
temps il autre, un fugitif éclair décèle le cas-
que d'un dragon détaché en extrême pointe
ou en patrouille, et qui, la lance oblique en
travers de la selle, cherche et ne trouve pas
J'ennemi, le manchon blanc exécrable et re-
douté.
Mais le paysage est délicieusement clair
et doux, tout bleui de fines brumes, tout
blondi par le proche automne, traversé de
clairs rayons joyeux. Au vrombissement du
Mois 9 tt.
EUX MOIS .4 9 il.
et
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j Jeudi 12 Septembre
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TtutrUOKB a* ttîJO
10, place de la Bourse, PARIS (2'
Le grand-duc Nicolas
est l'Mte.te te France
Le grand-duc et la grande-duchesse Nico-
las de Russie, qui viennent assister aux
grandes manœuvres du Poitou, sont arri-
vés hier, à quatre heures, la gare du'Xord.
Une brillante réception les attendait, il
laquelle, il finit bien'le dire, un service d'or-
dre, peut-être trop rigoureux, avait enlevé
tout caractère d'enthousiasme populaire.
La réception à la gare du Nord
Le long du quai n" 1. où devait venir se
ranger le train, un long tapis grenat avait
été étendu. Un bataillon du T(ie d'infanterie,
avec le drapeau et la musique, formait la
haie.
Dans le groupe on remarquait le colonel
Boulangé, représentant le Président de la
République ;̃ M. Poincaré, président du Con-
seil, entouré fies membres du gouverne-
ment; M. Isvoliki. u mb-a s.s-odeur de Russie,
et le personnel de i'^mbiissado, plusieurs
membres du corps diplomatique M. De);)-
ney, préfet de la Seine: .\1. Lapine, préfet de
police le général Maunoury, gouverneur
militaire de Paris le général Florentin,
grand-clianeeh'er de la Légion d'honneur;
le général 1-or de Lastours et tes autres of-
ficiers généraux français attachés 1:1 la per-
sonne du grand-duc Picotas te colonel d'ar-
tillerie breveté de Laguiche, attaché mili-
taire de l'ambassade de France à Saint-Pé-
tersbûurg le haut personnel de la compa-
gnie des chemins de fer du Nord, etc.
A quatre heures, exactement, le train spê-
cial, de la
compagnie du Nord, entrait en gare. Un
bref commandement retentit Portez ar-
mes Les tambours et les clairons batti-
rent et sonnèrent aux. champs. La musique
attaqua l'hymne national russe. Les. person-
nages officiels s'avancèrent vers le wagon
d'où descendait déjà le grand-duc, qui, sur
son uniforme d'aide de camp général de
l'empereur, portait en sautoir le cordon de
la Légion d'honneur.
Pendant ce temps, la grande-duchesse, qui
était vêtue d'un élégant tailleur de drap vio-
Le grand-duc Nicolas quittant en voiture,
avec M. Poincaré, la gare de l'Est.
let et était coiffée d'un large chapeau garni
de plnnies noires, descendait sur le quai op-
posé et, accompagnée d'un officier d'ordon-
nance, gagnait aussitôt l'automobile qui l'at-
tendait dans la cour de départ.
Le grand-duc et le président du Conseil
échangeront une poignée de main. M. Poin-
caré présenta à notre hôte ses souhaits de
bienvenu' puis, derrière M. Lépine et
M. Mollard, le grand-duc et te président du
Conseil se dirigèrent vers le salon qui avait
C'était une sorte de tente Ürapée de ve-
lours jonquille et de longs voiles blancs et
jaunes, ornée à profusion d0 glaces et de
plantes vertes, meublée de fauteuils en bois
doré.
Lentement, tandis que la musique jouait
la Marseillaise, la suite du grand-duc,
à laquelle s'étaient joint les officiers fran-
çais attachés a sa personne gagna le
salon. Le colonel Boulangé et le président
du Conseil saluèrent le grand-duc et la
grande-duchesse, au nom du Président de la
République et du gouvernement.
M. Poincaré présenta ensuite au grand-
duc les ministres présents. A son tour, le
grand-duc nomma au président du Conseil
les huits généraux et les trois colonels qui
l'accompagnaient.
Puis le cortège gagna la cour du départ
où stationnaient les voitures de l'ambas-
sade Le grand-duc, M. Poincaré et SI. Is-
volsfcimontèrent dans la première. Les per-
sonnages de la suite prirent place dans
celles qui suivaient et te cortège, qu'escortait
un escadron de cuirassiers, gagna l'hôtel
Pitz, place Vendôme, où des appartements
avaient été retenus pour nos hôtes.
A l'Elysée
Après avoir pris un instant de repos, le
grand-duc s'est rendu à l'Elysée pour saluer
le Président ar-
rivé, dans l'iip?'' vi-e Mme Iral-
lières, du chùîeau onilk-t.
A l'arrivée de notre urne
palais, les honneurs militaires lui ont été
rendus par une compagnie 'du 31" régiment
d'infanterie. La musique ax joué l'hymne
russe.
Le grand-duc a été salué sa descente de
voitu*re' par M. Mc'Jard. introducteur des
ambassadeurs le en'.nnel Guise, officier de
service, et le chef d'escadron Jouffray, com-
mandant militaire du pilais. II a été aussitôt
conduit dazrs le (rrrrid salon du rez-de-chaus-
sée, où se ten:;t !(' Président de la Républi-
que
Après s'être entretenu pendant vingt-cinq
minutes environ avec le chef de l'Etat, le
grand-duc a demandé saluer Mme Faîliè-
res
A 6 h. l''i, )f Président de la République,
accompagne de M. Mollard et du co!onel
Boulangé est allé rendra sa visite au .çrund-
dur- Sur tout le parcours, il a été très «c-
clamt1".
Le Pré. si ien! d'1 la République a été égale-
ment
A 6 h. i'. la grande-duchesse, accompa-
gnée de Mlle Anna Pelerson, demoiselle
d'honneur, est allée faire une visite à Mme
Fallières. La gard* du palais lui a rendu les
honneurs. A 6 h. 50, Mme Fallières est allée
rendre sa visita à la grande-duchesse.
déclare gousset innocent
Conslantine, 11 septembre.
Depuis plusieurs mois, le capitaine Guil-
laud, rapporteur du conseil de guerre de
Constantine. poursuit avec la plus grande
impartialité l'instruction sur la revision de
l'affaire Rousset.
Cette affaire, qui passionne l'opinion pu-
blique, va avoir un dénouement inattendu.
En effet, tous les témoins à charge, sur té-
moignage desquels le lieutenant Pan-La-
croix, cltargé de la première instruction,
avait étayé les preuves de la culpabilité de
Rousset, ont rétracté leurs déclarations. De-
vant cette nouvelle attitude, le lieutenant
Pan-Lacroix a adressé ce matin au capi-
taine ftuillaud une lettre dans laquellc il
déclare que les accusations formelles re-
cueillies au cours de son instruction n'exis-
tant plus, il ne peut plus être convaincu de
fa culpabilité de Rouget et croit, par con-
séquent, à son innocence.
Cette déclaration a produit une vive im-
pression. 11 est maintenant probable que
l'affaire Rousset va se terminer par un non-
lieu.
Voici, d'ailleurs, le texte de ce document
Mon capitaine,
Vous m'avez signifié, ce matin, que ma
présence au conseil de guerre n'était plus
nécessaire pour le moment et vous m'avez
remis une cédule indiquant que ma mission
était terminée. J'en ai donc conclu que je ne
serai plus appelé en témoignage, ni con-
frqnlé, avec Rouese*» ni qwt*
conque.
J'ai l'honneur, avant de quitter Constan-
tine, de tenir il vous déclarer, après ce qne
j'ai appris depuis quinze joure ici, que mon
opinion dans cette affaire a considérable-
ment changé. Répondant à une question de
M" Montes, je n'ai pas caché que ma con-
viction concernant la culpabilité de Rousset
était fortement ébranlée, il y a quelques
jours aujourd'hui, je considère de mon de-
voir d'avouer qu'elle est complètement dé-
truite.
J'ai insfruit contre Rousset, ou ptus exac-
tement i'ai établi contre lui un rapport tin-
dant à le traduire devant le conseil-de guer-
re, de bonne foi, et m'appuyant sur des té-
moignages que je considérais comme irré-
futables aujourd'hui, j'ai vu ces témoigna-
ges se détruisant les uns après les autres
et dans ces conditions, si la défense me de-
mandait aujourd'hui si je crois à l'innocen-
ce de Housse!, je répondrais sans hésiter
K Oui »
C'est uniquement pour obéir à un scru-
pule de conscience que ai tenu à rédiger
la présente déclaration. Je sois prêt, mon
capitaine, à répéter cette déclaration sous
la foi du serment, et, en attendant, je vous
serais reconnaissant de bien vouloir join-
dre cette lettre au dossier de l'affaire.
Signé Pan-Lacroix.
On sc rappelle" epre le-
'set avait dénoncé les mauvais traitements
infligés à son camarade Aernonit, marnais
traitements qui, d'après lui, avaient déter-
miné la mort de ce dernier. Une enquête fut
ouverte et l'officier qui commandait le déta-
chement dont faisaient partie Aernoult et
R.ou&sal comparut devant le conseil de guer-
re. Antérieurement à cette comparution, le
général Rabier avait été chargé d'une en-
quête par le ministre de la Guerre.
Le jour môme où le conseil de guerre de-
vait statuer on apprit que le chasseur Bran-
coli, camarade de Rousset, avait été mortel-
lement frapé d'un cour> de couteau.
Rousset fut incriminé de ce meurtre il
comparut devant le conseil de guerre, qui le
condamna à vingt ans de travaux publics.
Immédiatement une campagne s'ouvrit en
faveur de Rousset. Le ministre de la Guer-
re gracia Rousset. Peu à après, la cour de
cassation prononçait la revision du procès.
LA PAIX 1TAL0-TURQUE
Sommes-nous à la veille de la signa-
ture de la paix italo-turque ? Des notes
vagues et emgmatiques, venant des diver-
ses capitales, nous annoncent de temps à
autre que les négociations officieuses sont
près d'aboutir, et que le projet de traité va
être établi.
Dans tous les milieux diplomatiques d'Eu-
rope, on garde la discrétion la plus absolue
à ce sujet, et pourtant il est bien certain que
des pourparlers, entre des personnalités qui
ne sont pas investies d'un mandat officiel,
mais qui n'en sont pas moins qualifiées, se
poursuivent depuis deux mois aux alentours
du lac Léman.
Peut-être, malgré la complexité du sujet à
débattre, sont-elles arrivées à des résultats
précis. Peut-être même les articles du futur
accord sont-ils arrêtés en principe. Mais,
des négociations officieuses aux négociations
officielles, il y a un pas. On s'illusionnerait,
à coup sur, en croyant que tout sera ter-
miné désormais en un instant. Il ne suffit
pas qu'une formule de cession de la Tripo-
litaine ait été élaborée il faut encore que la
Porte réussisse à faire accepter cette for-
mule par la Chambre, qui sera convoquée
d'ici quelques semaines, par le parti mili-
taire, qui demeure puissant, et par les Ara-
bes, qui forment le gros de la résistance en
Libye.
La signature officielle de la paix est sou-
haitée par tout le monde, car elle éviterait
des complications, toujours redoutables,
mais elle se fera probablement attendre en-
core. Le cabinet Mouktar nacha, en souscri-
vant trop vite aux conditions italiennes,
craindrait de s'exposer à de graves difficul-
tés intérieures.
Officiers aviateurs et automobilistes
tués ou grièvement blesses
Berlin, 11 septembre.
Le lieutenant aviateur Siebert, qui parti-
cipait aux manœuvres impériales, est tombé
d'une hauteur de cinquante mètres, près de
Son état est désespéré.
Un oflicier observateur qui l'accompagnait
n'a que de légères blessures,
D'après le Louai Anzeiger, des six appa-
reils qui se trouvaient à Sonnewalde pour
les manœuvres, un seul est encore. intact.
Le Berliner Tageblalt annonce d'autre
part qu'une automobile militaire a culbuté
pràs de Weissenfels.
Un officier est mort. Le chauffeur a été
grièvement blessé.
M. le jnp GilSert aienfln son ortonance
dans l'allaire des bandits tripes
VINGT DEUX INCULPÉS SONT RENVOYÉS
DEVANT LA CHAMBRE DES MISES EN ACCUSATION
SEPT D'ENTRE EUX PEUVENT ÊTRE CONDAMNÉS A MORT
L'instruction ouverte par M. le juge Gil-
bert, le 21 décembre 1911, jour où fut com-
mis t'attentât de la rue Ordenar, contre le
garçon de recette Caby, a été clôturée hier
soir, et le magistrat, après avoir apposé sa
signature il son ordonnance, qui ne com-
prend pas moins .de quatre-vingt-quatre
grandes pages, a pu quitter le palais, pour
prendre, il son tour, un repoe bien gagné
Malgré les difficultés de lenquéte, rendue
des plus pénibles par le manque de loqua-
cité des inculpés, DU. Gilbert a> pa dresser
l'énumération des crimes de la bande tra-
gique, dont Bonnot, Gacnler et Valet étaient
les chefs délibérants et agissants.
Les auteurs principaux ou les cumplices
par aide ou assistance, ou- par recel ont «tô
d#epminé* exactement pour
ces crimes.
Pour sept autres forfaits, révélés par les
mémoires de Garnier et les recherches de la
sûreté, on n'a pu exactement retrouver la
part de chacun ils ont été commis par les
membres de la bande tragique, c'est tout ce
que l'on sait.
Les non-lieu
NI. Gilbert avait à sa disposition vingt-
neuf inculpés.
Sept d'entre eux seulement bénéficient
de l'ordonnance de non-lieu, qui leur évitera
de comparaître devant le jury parisien. Ce
sont
1° Bataille, cheminot de Berck-sur-Mer,
chez lequel habitait Soudy, l' « homme à la
carabine de Chantilly », lorsque celui-ci fut
arrêté
21 Cnrdi. le soldeur d'Alfortvill*, arrêtés
chez Gauzy, cet autre soldeur d'Ivry, quel-
ques minutes avant l'assassinat de M. Jouin
par Bonnot, et remis en liberté provisoire
le mois dernier
3° Rachelet, un vague comparse
4° Grau, dit Vielle, le cordonnier de Choi-
sy-le-Itoi, soupçonné d'avoir participé au.
double assassinat de Thiais
5° Sazy, le cheminot d'Alais qui héber-
gea Monter, dit Simentoff
C° Louise Clément, femme linteaux, com-
pagne de Jourdaji, cet anarchiste chez le-
quel Callcrrun. fut arrêté Elle est actueljet-
ment en liberté provisoire '̃̃
Et 7" Mme Roincrt, de-S'aricy, arrêtée avec
son mari, pour avoir préparé l'alibi de Dieu-
donnée, reconnu par le garçon de recette
Cahv comme étant celui qui tira sur lui. à
bout portant, rue Ordener.
Les vingt-deux autres inculpés sont ren-
devant la chambre des mises en accu-
sation sous des inculpations multiples.
Contre deux cependant on ne relève que
la complicité de vol par recel. Ce sont Ma-
rie Vovillemin, femme Schoèfs, la. maîtresse
de Garnier, et Barbe Leclerch, la maîtresse
de Medge.
L'association de malfaiteurs
Les vingt autres sont tous inculpés d'as-
soeiation de malfaiteurs. Ce sont
1° Callemiv, dit Haymond la Science 2°
Eugène Dirudonné 3° Manier, dit
4° André Soudy 5° Carouy, dit Leblanc G0
Medge 7" Gauzy 8° Crozat de Fieunj
Paul de Boe ÎCP David Bellonie 11° Rodri-
guez 12° DeUweiUer 13' Poyer 14° Bes-
nard 15° Mme Henriette MaUrejcan 16°
Kibalstchiche 17° Pierre Jour dan. dit Im-
bard, dit Clément; 18° Reinert Léon
Rimbaud et '20°.Godorowsky.
Les méfaits de la bande v
L'ordonnance du juge d'instruction énu-
mère comme suit les crimes qui sont repro-
chés à ces vingt-deux inculpés
1° Vol L'usine Fumouze, à Romainville
(Seine) (nuit du 17 au 18 janvier) De BoS
est inculpé de complicité par recel
2° Vol chez M. Decubcrt-Molitor, Char-
leroi (Belgique) (nuit du 7 au 8 mars 1911)
les auteurs en sont Carnier (décédé) et Ca-
romj Ce dernier étant de nationalité belge
et k crime ayant été commis en Belgique,
l'inculpé sera remis à la justice de son pays
après sa comparution devant la cour d'as-
sises de la Seine
3° Vol la gare de Saint-Germain-en-Laye e
(Seine-et-Oise) (nuit du 29 au 30 mai
vol de statuettes d'ivoire. Carouu en est in-
culpé comme auteur principal, Crozat de
FLeury de complicité par recel
4° Vol d'une bicyclette chez M. Chaudes-
son, à Aléw (Oise) (nuit du 8 au 9 juin 1911).
Dieudonné. complice par recel.
5° Vol d'une machine à écrire et d'une bi-
cyclette chez hL Dtémert, à Nancy (Meur-
the-et-Moselle) (nuit du 3 au 4 juillet 1911)
Carouy est inculpé de complicité par recel
6° Vol chez le lieutenant à Al-
iorlville el violences à agettt de la force pu-
blique (nuit du '23 au 24 août 1911) Carouu,
auteur principal
7° Vol à la Société éleclro-industriclln. à
Surcsnes (Seine) (nuit du 23 au 24 août 1911):
Valet (décédé) en fut l'auteur
8° Vol chèz M. Schmidt, à Pavillons-sous-
Bois (Seine) (nuit du 8 au 9 octobre 1911)
Medge est inculpé comme auteur principal
sa maîtresse, Barbe heclerch, de complicité
par recel
9° Vol au bureau de postes de Romain
vlle (Seine) (nuit du 17 au 18 octobre 1911)
Valet (décédé), Medge et. Carouy en sont
les auteurs principaux les deux derniers
sont inculpés
Vol chez Mlle Lich, à Rueil (Seine-et-
Oue] (nuit du 27 au 28 octobre 1911) Medge
est inculpé de complicité par recel
11° Vol chez M. Barbier, à Chatou (Seine-
et-Oise) (nuit du 11 au 12 novembre 1911)
Medge, Carotte et DeUweiUer en sont les
complices par recel
12° Vol de l'automobile de M. Normand, à
Boulogne -sur-Seintt (Seine) (nuit du 13 au
14 décembre 1911) Garnier et Bonnot (dé-
cédés)', en sont les auteurs principaux De«-
weiller, Caroüy, Dieudonné, Calletttin, sont
inculpés de complicitë par recel
13° Attetttat de la rue Ordener, à Paris
1 (matinée du 21 décembre 1911) Garnier et
Bonnot (décédés), Dieudonné, Callemin, en
sont les auteurs les deux derniers en sont
inculpés. De Boë, Bellonie, Roériguez, de
complicité par recel
14° Vol chez M. Faurie, armurier, rue
i Lafayctle, à Paris (nuit du 23 au 24 décem-
M. le juge Gilbert
bre 1911) Mme MaUreiean, Kiballschiche,
directeurs de Y Anarchie Poyer et Beanard
sont inculpés de complicité par recel
15° Vol à la Manufacture d'armes améri-
caines, boulevard Ha'nssmann, Paris (nuit
du 8 au 9 janvier 1912) Poyer et Besnard
sont inculpés de complicité par recel
16° Doublc a.ssassinat de Thiais (Seine-et-
Oise) (nuit du 2 au 3 janvier 1912) Carouy,
Medge. sont inculrés comme les auteurs
principaux. Crozat de Fleury, comme com-
plice par recel
17° 'Vol de l'automobile de M. Mallcbe-c. à
Béziers (Iiéraultl (nuit du 15 au 16 février
lî>12) Garnier et Btmrwt (décédés), Dieu-
Callerniit et De Boë fin sont les coin-
p'îfces par recel. Les trois derniers sont in-
iculpés de ce va]
18° Vol Gand (Belgique), de l'automobile
du docteur Vernicuu'c et vol d'objets mobi-
tiers au préjudice du docteur Vallon (nuit
du 23 au 24 janvier 1912) Dieudonné est
inculpé de complicité par recel
Vol de l'automobile de Af. Buisson, à
Saint-Mandé (Seine) (nuit du 2G au 27 fé-
vrier Garnier, Bonnot (décédés), et
Callemin en sont les complices par recel.
Le dernier devra répondre de ce vol
20° Aleurtre de l'agent Garnier, rue du
Havre, à Paris (soirée du 27 février 1912)
Garnier, Bontiot (décédés), et Catlemin en
sont les auteurs principaux. Le darnier est
inculpé de ce crime
21° Tentative d'assassinat et de vol chez
M* Tintant, notoire Pontoise (Seine-et-
Oise) (nuit du 28 au 29 février 191?) Gar-
nier, Bonnot (décédés), et Callemin en sont
les auteurs principaux. Celui-ci est inculpé
pour ce méfait;
et 23° Attentats de bfontgeron (Seine-
et-Oise) et de Chantilly (Oise) (matinée du
mars 1912) Garnier, Bonnot, Valet (dé-
cédés), Callemin, hfonier, Soudy en sont les
auteurs les trois derniers sont inculpés
pour ce crime. Marie Schoojs est inculpée de
complicité par recel
24° Meurtre, à Jury (Seine), de M. Louis
Jovin, smis-chef de la sûreté, et tentative de
meurtre sur l'inspecteur principal Colmar
(journée du 24 avril 1912) Bonnot (décédé)
,en est l'auteur principal. Gauzy est inculpé
de complicité par aide et assistance
25° Vol de l'automobile de M. Chapuis,
dans la forêt de Sénart (Seine-et-Oise) (le
25 avril i!i12) automobile qui devait rame-
ner à Paris Bonnot, blcssé à Ivry. Les au-
tueurs en sont demeurés inconnus
26° Affaire de Choisy-le-Roi (Seine) (je 28
avril 1912) mort de Bonnot et de Dubois.
Les inspecteurs de la sûreté Augène et Ar-
mand furent blessés
27° Affaire de Nogent-sur-Marne (Seine)
(le 14 mai 1912) mort de Garnier et de
Valet. Les inspecteurs Fleury, Porcheron,
Cayrouze et Delépine furent blessés.
On procès monstre
Tels sont les nombreux méfaits commis
par les membres de la ba.nde tragique. Les
formidables dossiers dressés sur eux par
M. Gilbert vont être transmis aujourd'huI
à la chambre des mises en accusation. Mais
ce n'est vraisemblablement pas avant la
fin du mois ou le début d'octobre que la
cour pourra rendre son arrêt.
A ce moment, il est probable que plusieurs
des vingt-deux inculpés signeront des pour-
vois en cassation contre l'arrêt de la cham-
bre des mises en accusation les renvoyant
devant la cour d'assises de la Seine. Et cette
procédure retardera d'autant leur compa-
rution devant le jury. Toutefois, on peut
prévoir que l'affaire viendra dans la se-
cohde session de décembre. Elle occupera
toute une quinzaine, peut-être même da-
xantage, et ce jour-là, la salle d'assises,
comme pour l'affaire Steinheil, sera trop
petite pour contenir le public désireux de
vofr de près les sinistres bandits
Au banc de la défense prendront place:
-Ni Georges Boucheron, Charles Le Breton,
Henri Corgeron, Vincent de Moro-Giafferi,
Ernest Lafont, Raphaël Adad, Paul Viven,
Pinganand, Bruno-Dubron, Emile Doublet,
Boncabeille, Jean Brack, Cierico, etc., etc.
De quelles peines sont passibles les vingt-
deux bandits, d'après l'ordonnance de Si.
Gilbert ?
Peuvent être condamnés a mort
Callemin (attentats de la rue Ordener, de
la rue du Havre, de Montgeron et de Chan-
tilly) Dieudonné (attentat de la me Orde-
rter) Monter (attentats de Montgeron et de
Chantilly) Soudy (attentats de Montgeron
et de Chantilly) Carouy .(crime de Thiais,
tentative de meurtre sur un gendarme, à
Alfortville) Medge (crime de Thiais) et Gau-
zy (meurtre de Ni. Jouin).
Les quinze autres inculpés sont passibles
des travaux forcés à temps ou à perpétuité,
ou de la rèpiusion.
Dans sa prison ]re Clerc
tente de s'étrangler
On intervient à temps
Versailles, 11 t'eptembre.
On sait que depuis que son mari, le dessi-
nateur Philippe Clerc, fut assassiné dans le
jardin de la villa qu'ils habitaient sente des
Haut-Tilîets, à Sèvres, Mme Andréa Clerc
était détenue à la prison de Versailles,
ayant avoué qu'elle avait ordonné le crime.
L'ancienne directrice d'institution, qui dé-
signa tout d'abord Paratt comme le meur-
trier, puis déclara que le coupable n'était
autre que sa domestique, Rosine Lalisse,
semblait attendre patiemment que M. Ro-
senteld en eût terminé avec son information
judiciaire.
Or, sa` résignation n'était qu'apparente.
Mme Clerc nourrissait en effet le projet de
sa soustraire par le suicide à la terrible
responsabilité qui pèse sur elle.
Ce matin, vers six heures, en faisant sa
ronde ordinaire, une surveillante trouva Ia
prisonnière étendue sur lé sol, à demi as-
phyxiée, une corde serrée autour du cou.
Pendant de longs jours, avec une grande
patience, l'institutrice avait réuni bout il.
bout -des fragmentes de ficelle trouvés dans
le promenoir. Après avoir ainsi confection-
né une corde assez longue, elle s'en était
servie pour se pendre, la fixant à un piton
fixé dans le mur.
Fort heureusement, ia cordelette, trop
mince, s'était rompue sous lc poids du corps
de la déseâp4'"êe.
L'aspfc;y.Tltï cependant était prcsque com-
plète et il fallut plus d'une demi-heure de
soins énergiques prodigués par le docteur
Villon pour ranimer Mme Clerc.
Celle-ci a déclaré qu'elle avait voulu échap-
per au déshonneur d'une condamnation, non
pas pour elle mais pour ses enfants.
Elle avait laissé, d'autre part, dans sa
cellule, une longue lettre dans laquelle elle
exprimait la même pensée et ajoutait que
les vrais coupables étaient ceux qui l'avaient.
pour ainsi dire suggestionnée et incitée à se
débarrasser de son mari. Elle terminait
cette lettre en rappelant la version, que le
Petit Parisien a donnée mercredi dernier, et
d'après laquelle elle déclare que c'est une
femme qu'elle ne nomme pas qui se-
rait la plus coupable.
Dans l'après-midi, vers deux heures, le
parquet s'est rendu à la prison pour interro-
ger Mme Clerc.
En raison de l'état de santé de la préve-
nue, les magistrats se sont bornés à recevoir
d'elles de simples déclarations et la promes-
se qu'elle n'atteuterait plus il. ses jours.
Désormais une autre détenue ne la quit-
tera pas de la journée et couchera dans sa
cellule.
On a saisi des lettres qu'elle adressait à
son fils, et dans lesquelles elle porte les ac-
cusations les plus graves contre son mari et
d'autres personnes de sa famille.
Comme on le voit. le but des lettres et de
la tentative de suicide de Mme Clerc est de
a'innocenter aux yeux de son fils, en accu-
sant son mari, divers membres de sa fa-
mille et toutes les personnes de son entou-
rage.
LA PREMIÈRE JOURNEE DES MANŒUVRES .fi
Les deuz armées ont pris contact
1. Un poste de T. S. F. 2. Un camp d'aviation. 3. Départ d'un biplan
en reconnaissance. 4. Groupe d'officiers observant les évolutions d'un aéroplane.
(DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX)
Loudun-Manœuvres, 11 septembre.
Il faut avouer que la situation dans la-
quelle nous mit, hier, le général Joffre, di-
recteur des manœuvres d'armée, n'a rien de
particulièrement réjouissant.
On nous avait avertis que l'état-major de
la direction des manœuvres ne communi-
querait à la presse que des renseignements
tout à fait insignifiants, ce qui nous !ais-
sait, en conséquence, le droit de chercher
à nous renseigner par nos propres moyeng.
Ceci n'était point pour nous déplaire. Mais
le renseignement, ainsi présenté, ne v alait
rien, et le capitaine Renoir, qui assume la
tâché redoutable de faire l'« amphi » aux
journalistes, c'est-à-dire de les mettre quo-
tidiennement en possession des élément» du
thème des opérations, le capitaine Renoir,
dis-je, nous le fit bien voir. Il nous éclair;t
de la façon la plus précise sur la position
respective de chacune des deux armées,
nous donna toutes les indications voulues,
mais nous pria, en même temps, de nous
taire, et nous demanda également de pe pas
déceler les directions prises par les unités
de chaque parti.
Le conseil des ministres
et les affaires du Maroc
Le rapport que le gouvernement attendait
du général Lyautey, après la prise de Marra-
kech, pourra, selon toute vraisemblanca,
être communiqué au conseil des ministres
d'aujourd'hui.
Dans ce document, qui sera sans doute
complété ultérieurement, le résident indi-
quera ses vues immédiates sur l'organisa-
tion du secteur de Marrakech et sur la quo-
tité des renforts nécessaires. Il est à remar-
quer, en effet, que le raid brillant du colonel
Mangin a reporté de cent kilomètres au
moins vers le sud la iimite de notre action*
L'importance des contingents nouveaux à
envoyer au Maroc dépendra du tracé de la
ligne d'étapes vers Marrakech. Il est mani-
feste que, pour le moment, cette ligne sera
la piste même suivie par la colonne Mangin.
Apparemment, les dispositions délinitives
ne seront pas arrêtées encore à ce conseil.
La question des rapports avec l'Espagne
y sera à coup sûr évoquée. Nous croyons
savoir que M. Garcia Prieto avait annoncé
mardi, à notre ambassadeur, Ni. Geoffray
le rappel à Madrid de deux des aonsùls es-
pagnols sur la côte atlantique du Maroc.
Ces deux agents seraient invités, tout d'a-
bord, il fournir des explications. Dès la se.
maine dernière, au surplus, le Petit Pari-
sien avait signalé –r en ce qui concerne l'un
d'eux la décision du cabinet de Madrid.
UN DRAME 1 TANGER
Tanger, Il septembre.
M. Laredo, drogman de la légation ita-
lienne, a été blessé d'un coup de couteau
par un sujet italien qui s'était présenté à la
chance le de la légation, demandant de
l'argent, mais refusant de donner son nom.
Selon le médecin, la blessure ne serait pas
sérieuse.
Cas suspects Casablanca
Tanger, 11 septembre.
Selon une dépêche de Casablanca. en date
du 9, un malade, qui présentait les symp-
tômes de la peste, aurait succombé dans
cette ville. Quinze cas suspects auraient été
constatés.
Des mesures sanitaires sont prises pour
isoler les malades.
Le nouveau secrétaire général
de la Présidence de la République
M. Collignon, ancien préfet, vient d'être
nommé secrétaire général de la Présidence
de la République, en remplacement de M.
Ramondou, décédé.
M. Fallières a présenté hier Iés officier»,
de la maison militaire au nouveau secrétaire,
général, qui a pris immédiatement posses-
sion de ses fonctions.
Nous voici donc dans la situation de ces
pauvres enfants, à qui l'on offre un jouet
avec interdiction formelle de s'en servir. Il
nous faut cependant dire ce que nous avons
vu, et je vais tenter de le faire, en conciliant
deux propositions il peu près inconciliables
c'est-à-dire de ne pas dévoiler le secret des
opérations, tout en faisant mon devoir de
journaliste.
Le début des hostilités
Les opérations ont commencé ce matin à
cinq heures. Ciel gris, lumineux cependant,
traversé de coups de soleil, température gla-
ciale. Notre auto, en ronflant, nous emporte
de Loudun vers Chinon et Saumur. Jusque-
là, rien de très militase. A peine si, de
temps il autre, un fugitif éclair décèle le cas-
que d'un dragon détaché en extrême pointe
ou en patrouille, et qui, la lance oblique en
travers de la selle, cherche et ne trouve pas
J'ennemi, le manchon blanc exécrable et re-
douté.
Mais le paysage est délicieusement clair
et doux, tout bleui de fines brumes, tout
blondi par le proche automne, traversé de
clairs rayons joyeux. Au vrombissement du
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