Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1912-05-27
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mai 1912 27 mai 1912
Description : 1912/05/27 (Numéro 12994). 1912/05/27 (Numéro 12994).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/06/2008
gande anarchiste n'a été découvert. En
somme, l'opération a été plutôt favorable à
l'inculpé. D'ailleurs, le caractère d'Albert
Souchotte, tel qu'il est dépeint par son père
et sa mère, n'est pas celui d'un libertaire.
Le jeune homme était surtout paresseux et
sans volonté. Il faisait le désespoir des siens.
Ce que dit le père du bandit
Le père de Souchotte habite Pavillons-
sous-Bois depuis dix-huit ans. Il est proprié-
taire de la confortable villa où il demeure.
Tous les habitants du pays ont pour lui une
profonde estime. Il est très connu, car il
consacre tout Je temps qui lui reste, quand
son service le laisse libre, aux oeuvres post-
scolaires. Il est directeur de la section de la
Ligne de l'enseignement et membre de la
caisse des écoles.
La nouvelle de l'acte criminel accompli
par son fils l'a accablé sans l'étonner.
- J'avais toujours peur, nous dit-il, qu'il
ne finit mal. C'est un être sans énergie, à
te merci de n'importe quelle influence mau-
vaise.
J'avais de l'ambition pour lui, autrefois.
Je lui ai fait donner de l'instruction. Il a
suivi les cours d'une institution de Livry ;
il a fait ses classes de façon si médiocre
que, lorsqu'il atteignit l'âge de quinze ans,
je décidai de le faire travailler manuelle-
ment. Je l'ai placé dans différents endroits. Il
n'est resté nulle part. Au bout de huit jours,
Il en avait assez. Tout récemment il était
commis chez M. Jouandon, entrepreneur, 6,
rue Neuve-Popincourt, car il ne voulait
même pas apprendre un métier. Lundi der-
nier, il est parti de chez son patron pour
faire une course rue de la Chapelle. On ne
l'avait pas revu depuis.
Il ne pouvait aller loin ; il n'avait pas huit
francs sur lui.- Dans la crainte qu'il ne fit un
mauvais coup pour se procurer de l'argent,
j'adressai, sans retard, au président du tri-
bunal civil une demande de mise en correc-
tion paternelle.
J'eus une entrevue, mercredi, avec le pré-
sident du tribunal. Ayant entendu l'exposé
de mes griefs, il me dit qu'une enquête al-
lait être faite. Je pris congé de lui avec con-
fiance.
Hélas ! mon fils devait devancer toutes
mes précautions !
A mon avis, ce malheureux, faible de ca-
ractère, s'est laissé entraîner.
LE COMPLICE BEZANCON
Albert Souchotte et Philippe Bezançon,
son complice, se voyaient souvent, mais Be-
zançon ne paraissait jamais chez les parents
d'Albert. Il ne s'y présenta qu'une seule fois,
il y a quinze jours, et invita le fils Souchotte
h venir a/ec lui au cinématographe tenu par
son père, à Montfermeil.
M. et Mme Bezançon tiennent un café-res-
taurant au rond-point de Montfermeil. Ce
sont des gens d'une honorabilité absolue,
qui jouissent de l'estime générale.
Quand nous arrivons chez eux, au début
de l'après-midi, ils viennent d'apprendre
?par la police le malheur qui les frappe.
- Que vous dirai-je, murmure le père dé-
Le taxi-auto de M. Jean
sespéré. Je suis atterré. Je ne puis croire que
cela soit vrai. Moin fils ! avoir fait une chose
pareille ! ? Lui qui est d'une famille de sol-
dats et a des parents ayant une situation
dans l'armée !...
Moi-môme, j'ai servi pendant quinze ans.
J'ai fait la campagne de Tunisie. J'ai fait co-
lonne avec une mission. Nous avons tra-
versé l'Afrique, de Tunis à Dakar. En quit-
tant le régiment, avec les galons de sous-
officier, je suis entré dans la garde républi-
caine, puis je suis passé dans la gendarme-
rie départementale.
A la liquidation de ma pension de retraite
proportionnelle, je me suis établi. J'ai tou-
jours vécu en honnête homme. Je n'ai donné
que de bons exemples à mon fils. Et voilà
où j'en suis...
En disant ces mots, l'ancien soldat est
obligé de faire effort sur lui-même pour do-
miner son émotion.
Mme Bezançon survient sur ces entre-
faites.
- Notre fils est devenu fou, dit-elle. Il
n'y a pas d'autre explication. Il a été sugges-
tionné par les exploits de la bande Bonnot.
Il a lu une quantité de brochures et de ro-
mans policiers.
Cela lui a tourné la tête... Je vous assure,
ajoute la pauvre rnère, que Philippe n'est
pas méchant. Dimanclie dernier, il s'est
assis à là terrasse avec son ami Albert Sou-
chotte. Je l'ai pris à part, lui ai reproché sa
conduite irrégulière, il. s'est mis à pleurer
en m'embrassant...
Mais Montfermeil est en fête. Des clients
joyeux arrivent. Les patrons du café doivent
les accueillir en souriant, écouter leurs plai-
santeries...
Quel calvaire !
. Les magistrats croient que Souchotte et
Bezançon ont accompli depuis lundi dernier
un cambriolage quelconque, car ils ont beau-
coup dépensé la semaine dernière et l'un
d'eux a même fait un petit voyage à Dieppe.
Bezançon, l'autre dimanclie, avait encore
100 francs sur lui.
.Nous avons dit hier qu'avant de partir
pour Clamart, ils avaient pris une autre au-
to pour visiter la vallée de Chevreuse. Ils
avaient l'intention d'attaquer le chauffeur,
mais le véhicule leur parut insuffisant : ils
voulaient une 16 HP., et ce premier taxi
n'avait que 1"' chevaux.
Après le coup de Clamnrt, Bezançon est
rentré à Paris ; il a couché dans un hôtel
situé t>, rue Jean-Beausire, où il avait déjà
passé la nuit précédente avec une fille pu-
CHEZ LE CHAUFFEUR ALFRED JEAN
Nous avons vu, hier, chez lui, 17, rue
Edmond-Robert, le chauffeur Alfred Jean,
qui faillit tomber sous les balles des deux
jeunes bandits.
Le brave homme a bien voulu préciser
pour nous les circonstances de l'attentat.
Après nous avoir raconté comment ses étran-
ges clients l'avaient entraîné jusque dans
les bois de Clamart et lui avaient indiqué
un chemin qui menait, lui avaient-ils dit, à
la Fontaine-sainte-Marie, but de leur prome-
nade. M. Alfred Jean ajouta :
- Je suivais, sans le moindre soupçon,
cette route, lorsque, soudain, j'entendis frap-
per au carreau, tandis que mes voyageurs
me faisaient signe d'arrêter. Autour de npus,
personne. La nuit commençait à tomber.
Je stoppai et coupai l'allumage de mon
moteur. Les deux bandits descendirent, l'un.
que je sus depuis être Souchotte, le premier,
l'autre, Bezançon, derrière lui.
Tandis que Souchotte allait contre un mur,
et faisait semblant de satisfaire un besoin
(naturel, Bezançon qui, maintenant, sem-
blait nerveux, faisait quelques pas, puis re-
montait dans mon taxi.
J'avais, moi, quitté mon siège et me te-
nais à l'avant de la voilure, prêt à la re-
mettre en marche. Voyant Souchotte revenir
de mon côté je me penchais déjà pour re-
mettre mon contact lorsqu'il bondit, un re-
volver au poing :
- Il nous faut ton argent, cria-t-il.
Je me jetai en arrière, m'abritant derrière
la carrosserie de l'automobile. A travers
les glaces, je l'aperçus qui me visait.
Affolé, je le suppliai de ne pas me tuer,
puis, dans un mouvement instinctif, je pris
la fuite à toutes jambes.
Pendant les deux ou trois secondes que
dura cette scène angoissante, Bezançon
avait mis, lui aussi, pied à terre. Je perçus
distinctement ces mots :
- Vite, la voiture en route et f... ons le
camp.
J'avais pu gagner un gros arbre derrière
lequel je me dissimulais de mon mieux. Ce
fut mon salut. Les deux malfaiteurs avaient
mis revolver au poing et me fusillaient sans
interruption. Plus de dix balles sifflèrent
à mes oreilles. Aucune ne m'atteignit.
- Enlevez ma voiture, hurlais-je, mais
laissez-moi la vie sauve.
Le moteur ronflait. Mes agresseurs ayant
sans doute épuisé leurs munitions, faisaient
tous leurs efforts pour démarrer. Mais, ne
connaissant pas, sans doute, le mécanisme
du changement de vitesse, ils restaient sur
place.
Heureusement comme vous le savez, des
ouvriers maçons, mis en émoi par le bruit
des coups de feu, ne tardèrent pas à appa-
raître. Les malfaiteurs s'enfuirent. Vous sa-
vez le reste.
Souchotte a avoué hier que son complice
et lui avaient voulu s'emparer de la voiture
pour aller la vendre à Rouen.
AU PÈRE-LACHAISE
lia manifestation soeialiste
au Mur des fédérés
Plus de cinq mille militants socialistes ont
pris part, hier après midi, à la manifestation
annuelle au Mur des fédérés du Père-La-
chaise.
Les manifestants s'étaient formés en cor-
tège tout le long du boulevard de Ménilmon-
tant, de l'avenue de la République à l'avenue
Gambette. Les sections avaient déployé
leurs drapeaux rouges et leurs bannières. "
A trois heures, le cortège s'ébranla sous
la direction et la surveillance des commis-
saires du parti et se dirigea vers le Père-
Lachaise aux chants de 1 Internationale et
de VHymne au 17'.
En tête marchaient les élus du parti : MM.
Jaurès, Vaillant Guesde. Willm, etc.
Coupés par petits paquets, les manifes-
tants furent admis à défiler devant le Mur
des fédérés et à déposer des couronnes.
Quelques cris de : « Vive la Commune »
furent poussés, mais M. Reiss, officier de
paix du vingtième arrondissement, inter-
vint et fit savoir qu'aucun cri, aucun chant
ne seraient tolérés.
D'importantes forces de police et de gardes
républicains avaient été massées dans le ci-
metière et aux abords, sous la direction de
M. Lépine lui-même, de M. Touny, directeur
de la police municipale, et de M. Hamard,
directeur général des recherches.
Après avoir défilé chapeau bas devant le
monument, les militants furent dirigés vers
.la sortie de la place Gambetta, où avaient
été rassemblés plusieurs escadrons de cui-
rassiers et de gardes républicains.
Une seule arrestation fut opérée, celle
d'un individu qui avait crié : « A bais l'ar-
mée ! »
One grève de quarante-huit heures
aux tramways de l'Ouest- Parisien
Nos prévisions se trouvent justifiées "par
les événements : au cours de deux réunions
successives tenues la nuit dernière dans la
salle des fêtes de la mairie d'Issy-les-Mou-
lineaux, les cent cinquante employés, con-
ducteurs et receveurs de la compagnie des
tramways de l'Ouest-Parisien ont décidé
l'arrêt immédiat des services. Ils ont toute-
fois limité à quarante-huit heures la durée
de cette grève de protestation.
Dès hier matin, aucune voiture n'a pu
sortir du dépôt du quai d'Issy.
La perte sera sensible pouf la compagnie,
car, pendant ces deux journées de fête, les
recettes eussent été fort importantes en rai-
son du beau temps.
Rappelons que la compagnie de l'Ouest-
Parisien dessert les lignes : Champ-de-
Mars-Gare d'Auteuil ; Ecole Militaire-Cime-
tière de Bagneux-Parisiep ; Châtenay-Porte
de Montrouge ; Gare d'Auteuil-Place Ber-
nard-Palissy et Gare d'Auteuil-Pont de Saint-
Cloud.
A L'EST-PARISIEN
Le personnel de la compagnie des tram-
ways de l'Est-Parisien, réuni la nuit der-
nière, rue des Ecoles, aux Lilas, a décidé
de surseoir à tout mouvement de protesta-
tion jusqu'à mercredi prochain, date à la-
quelle doit se réunir la commission mixte,
convoquée à l'Hôtel de Ville.
L'anniversaire
de Maurice Berteaux
Le premier anniversaire de la mort de M.
Maurice Berteaux a donné lieu, hier, à Cha-
tou, à une imposante manifestation.
M. Steeg, ministre de l'Intérieur, a pré-
sidé cette cérémonie du souvenir ; il avait à
ses côtés MM. Poirson, Aimond, sénateurs :
Dalimier, Emilo Laurent, Thalamas, dépu-
tés ; Desoyer, Gally, Hugues Le Roux, con-
seillers généraux ; les maires et délégations
des conseils municipaux de la circonscrip-
tion que représentait Maurice Berteaux à la
Chambre.
Très nombreuses étaient les sociétés loca-
les qui s'étaient jointes au cortège.
Au cimetière, le docteur Rochefort, maire
de Chatou, a rappelé l'oeuvre de son regretté
prédécesseur. Puis, M. Steeg, ministre de
l'Intérieur, a retracé la vie politique de Mau-
rice Berteaux, rappelant ce qu'il avait fait
pour la démocratie et l'armée.
Ge qui frappe, dans l'existence de Berteaux,
a W1 ajouté, ce que 9es adversaire^ lui ont s!
souvent reproché avec une certaine amertume,
c'est le contraste permanent qu'on a pu relever,
entre la manière d'être de l'homme, ses origines,
son tempérament et les tendances doctrinales,
les méthodes, les aspirations chi politique. Nul
n'était de rapports plus courtois, plus tolérant,
plus passionne d'obligeance et nul. pourtant, n'ap-
portait. au service de ses idées et de la cause
qu'il servait plus d'inflexible intransigeance. Il
se faisait honneur d'être homme et chef de parti.
Pour abattre l'adversaire il mettait en oeuvre
l'habileté la plus consommée, les stratégies les
plus savantes. Mais sa main chevaleresque se
tendait spontanément vers celui qui l'avait com-
battu. Sa situation personnelle semblait devoir le
rf-Jeter du côté des partis de conservation. Un
esprit 4e réforme, aux hardiesses impétueuses,
anima au contraire tous les actes de sa vie pu-
blique.
IAi secret de ces contradictions apparentes
réside tout entier - amis et adversaires le re-
connaissent aujourd'hui - dans la bonté dp Ber-
teaux. Chez lui, c'est le coeur qui avait mis eh
l.ranie la pensée, qui dirigeait .action, un coeur
ardent, épris des nobles causes, souffrant de tou-
tes les souffrances.
La très nombreuse assistance a ensuite
longuement défilé devant la tombe de Mau-
rice Berteaux.
LE CONCOURS INTERNATIONAL DE MUSIQUE
LA PREMIÈRE JOURNÉE
UNE SOCIÉTÉ EXÉCUTANT LE MORCEAU DE CONCOURS AU MANÈGE JAPY
Les météorologistes furent, cette fois, bons
prophètes : la première journée du concours
de musique de la Ville de Paris se déroula
sans avoir à compter avec cette vilaine pluie
qui depuis plusieurs jours nous obsédait.
Les musiques répandirent leurs flots
d'harmonie dans tes rues, saluées partout
des mille acclamations de la foule.
La physionomie de Paris en était toute
changée."
Ce n'étaient partout qu'uniformes étince-
lants, képis dorés et boutons d'or. Trom-
bones, pistons, s'entassaient dans les tapis-
sières qui attendaient les instrumentistes
aux portes des hôtels bondés de monde.
Puis, te cortège des concurrents s'ébran-
lait de-ci, de-là, vers les différents lieux de
Concours, répartis dans tes divers arrondis-
sements.
Ce n'étaient que musiciens, les uns en
voiture, tes autres à pied, déployant leurs
bannières surchargées de médailles et de
couronnes, attestant de multiples victoires.
A travers lès rues, les boulevards, ce fut
un défilé incessant. I^es tambours battaient,
les clairons sonnaient, à la grande joie de
tous, petits et grands.
lit la gatté rayonnait pareillement sur tes
visages de nos musiciens, heureux de mon-
trer que dans les villes les plus lointaines
de notre chère France, il y a des talents di-
gnes d'être encouragés, de recevoir une
consécration suprême des mains de nos
grands maîtres.
Nos frères d'Alsace...
Certes, toutes cfa& musiques venues des
I.-oints les plus divers de la France et de
l'étranger furent fêtées.
Mais, il en était qui éveillèrent, en nos
coeurs, tes échos Les plus doux parce que
les plus tristes et devant lesquelles s'inclinè-
rent toutes tes oriflammes que nous vîmes,
hier, flotter au vent, : c'est celles qui ve-
naient de Strasbourg...
L'une d'elles, l'Harmonie de Koenigshof-
fén. s'arrêta, dans l'après-midi, %li coin du
boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-
Jacques. Et dédaignant les Danses Tanagré-
ennes, belles pourtant, qui figuraient à son
programme officiel, elle laissa parler l'âme,
le coeur fidèle de ses adhérents
Nous entendîmes alors, émus et décou-
verts, jouée avec quelle conviction, avec
quel amour, la Marche Lorraine.
LES ESTUDIANTINAS
Le préau de l'école Edgar-Quinet. rue des
Martyrs, transformé en salle des fêtes, était
trop petit pour contenir tes nombreux invités
qui étaient venus assister aux joutes har
monieuses des estudiantinas.
On ne saurait trop vanler la fougue et le
brio des troupes qui se firent entendre : An-
glais, Belges. Italiens et Français surent,
à tour de rôle, éveiller la sensibilité et 1e sen-
timent de ceux qui tes écoutaient.
LE CONCOURS
La journée a été réservée aux sociétés
instrumentales ; tes chorales concourront
aujourd'hui.
Deux sortes d'épreuves sont imposées aux
sociétés participantes :
1° Les épreuves de morceaux d'exécution
comprenant un morceau imposé et un mvr-
ceau au choix ;
2° Les épreuves de lecture à vue.
Alors que les premières épreuves se ju-
gent en public, les secondes se jugent à huis
clos.
Le jurv dé chaque salle, après chaque
exécution, marque des points et une courte
délibération a lieu. Une note générale est
donnée à la société.
Ces notes ont elé adressées dans la soirée
au jury supérieur, chargé de décorner les
récompenses.
LES RÉCOMPENSES
Voici les noms d'un certain nombre de
sociétés qui ont obtenu, hier, des récom-
penses :
Harmonies
Division d'excellence - Harmonie des mines
d'j Courrières, de Billy-Montigny prix exécu-
tion, 5,000 fr et 1" prix lecture à \ue! : Cercle
Berlioz, de Lille (1er prix exécution. 5,000 fr. et
1" prix lecture à vue) : Stadtennsik, de Berne
(2° prix exécution, 3.000 fr. et 2" prix lecture à
vue; : Lyre Narbonnaise. de Narbonne ,2« prix
exécution, 3.000 fr. et 8* prix lecture à vue).
Prix spécial. - L'Artistique, de Paris (tM prix
exécution, 2.000 fr. et l« prix lecture à vue).
Division supérieure 1. - Lyre Ouveillanaise,
d'Ouveillan Aude), 1" prix, 2.500 fr ; Musique
Municipale, de Bernay 'Elire), 2" prix, t.800 fr. ;
la Grande Harmonie, de Dampremy (Belgique),
3' prix. 1.000 fr.
t" division. - Welsh Bnd, de Swansea 'An-
gleterre;, 1" prix, 1.500 lr.. Harmonie du Com-
merce, d'Arras. 2« prix . Harmonie et Chorale de
Condé-sur-Noireau (Calvados). 3« prix.
Concours spécial. - Harmonie de Neuilly-sur-
Seine et Harmonie municipale de Pantin.
?» division. - Indépendante. de Carmaux ; Lyre
Gensacaise, do Gensac (Gironde) ; Harmonie de
Koenigshoffen. de Strasbourg (Alsace) ; Harmo-
nie do Billancourt ; Harmonie du Panthéon.
Citons encore, parmi les principaux lau-
réats de la même catégorie : la Concorde,
d'Angleur (Belgique), 1er pra d'exécution et
1« prix de lecture à vue avec félicitations :
la Société Philarmonique, d'Arcis-sur-Aube.
Fanfares
fre division. - Castleford Subscription, de
Castleford (Angleterre). l"r prix ex xquo avec la
Fanfare libre, de Mayenne ; la Fanfare de Noail-
les (Oise;, 2» prix ex xquo avec la Société musi-
cale de Cestas (Gironde) ; Fanfare des Tréfileurs,
de Musy-sur-Seine (Aube), 1" prix ex aequo avec
la Fanfare ouvrière, de Dour (Belgique) ; la Fan-
fare des Vignerons, de Sainte-Claude-de-Diray
(Loir-et-Cher! ; l'Union musicale, d'Issy-les-Mou-
lineaux.
division. - Camden Unity. de Londres ;
Fanfare municipale, de Sin-le-Noble (Nord) ; Fan-
fare municipale, do la Chapelle-aux-Pots (Oise) ;
Avenir, de Loupoigne (Belgique) : Union harmo-
nique. de Barbaste (Lot-et-Garonne).
S' division. - Fanfare de Saulx-les-Chartreux.
(Seine-et-Oise) : Fanfare de l'Ecole normale, de
Caen ; Fanfare du Bourg-Saint-Pierre, à Amiens ;
Société musicale de Parentis-en-Born (Landes) ;
Société musicale de Seurre (Côte-d'Or; ; Avenir
musical de Doumin (Somme) ; Fanfare munici-
pale de Saint-Sauveur (Oise) : Fanfare munici-
pale de Mardeuil (Marne) ; Fanfare de 'a poudre-
rie Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) ; Lyre Chau-
merunde, de Longchaumois (Jurai ; Fanfare des
verreries de Bar-sur-Seine (Aube) ; Union musi-
cale de ia Ferté-Loupière (Yonne) ; Amis de l'a-
griculture. de Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise) ;
Fanfare do Saviéres (Aube); Union musicale dé 1
la Motte-Servolex Savoie) : Fanfare de Courseul-
les-sur-Mer (Calvados) ; Société lyrique de Saint-
Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme) : Fanfare mu-
nicipale de Saint-Julien-Molin-Molette (Loire),
ex xquo avec. Echo d'Uriage (Isère) ; Fanfare dé
Bienville (Haute-Marne) ; Shoredish Boroug, de
Londres : North London Excelsior. de Londres;
Fanfare de Thuillies (Belgique).
Symphonies
Division d'excellence. - Société des concerts
symphonie)ues d'Amiens (1er prix. 1,500 francs);
Arthur Angic's Orchestra, de Cardiff {Angleterre).
Division supérieure. - Orkestereeniging Sym-
phonie, de Rotterdam (Hollande;. - Concours spé-
cial : l'oint d'Orgue, de Paris.
Tambours et clairons
Division d'excellence. - Alliance Cérès. de
Reims (Marne); Chasseurs du Tilleul, de Maubeu-
'ge Nord) : Clique Bayonnaise.
Concours spécial. - Réveil de Lutèce ; les Tur-
cos, de Villejuif.
Division supérieure. - L.yre, de Cherbourg.
Concours spécial. - Réveil de Paris.
Prix spécial. - Fifres scolaires, de Firminy
(Loire). ?
Trompettes
Division d'excellence. - Velo-Club Vrije Nielers,
de Wilayek (Belgique) ; Echo des Trompettes,
d'Etterbeek (Belgique».
Concours spécial. - la Pantinoise ; la Revan-
che. d'Ivry-sur-Seine.
Division supérieure. - Renaissance d'Epinal ;
Alerte, de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne.
Concours spécial. - Etendard, de Saint-Denis
(Seine;.
La population dq Yincennes
fêle les écoliers anglais
« Hip ! Hip ! Hip ! Hurrah ! Vive la France !»
Telles étaient les clameurs qui, hier, rem-
plissaient l'hôtel de ville de Vincennes et
que poussaient les écoliers anglais, girls ft
boys, ainsi que les maîtres, parents et amis
qui tes accompagnaient.
Le maire de Westham, représentant 1e
lord-maire de Londres, était, en effet, descen-
du avant-hier à Vincennes avec de nom-
breux écoliers. En leur honneur, la muni-
cipalité de cette ville avait organisé une ré-
ception. Ce fut charmant et familier ; toute-
fois 1e début de la fête ne manqua pas d'une
certaine solennité.
Le maire de Westham fit en effet une en-
trée fort remarquée ; revêtu de l'ample man-
teau rouge, insigne de ses fonctions, il gra-
vit, majestueux, l'escalier de l'hôtel de ville
où l'attendaient 1e maire, M. Verluise, toute
la municipalité, ainsi que MM. Deloncle, dé-
puté, et Girard, conseiller général.
Les souhaits rte bienvenue furent échan-
gés à l'aide d'un interprète. Dans une brève
mais chaleureuse allocution, M. Vertutse
dit à ses hôtes combien leur venue était
agréable à la population vincennoise, et
son speech traduit en anglais fut fort applau-
di par girls et boys. Puis, M. Girard parla
non seulement comme représentant du con-
seil général, mais surtout en homme aimant
(Cl. Petit Parisien/
M. Verluise, maire de Vincennes, et le
maire de Westham.
par-dessus tout tes enfants, à l'instruction
desquels il a consacré une grande partie de
sa vie.
Ce fut alors le tour de M. Deloncle, qui
dans sa courte allocution parla de ''entente
cordiale.
Enfin, le maire de Westham répondit à
tous et son speech, traduit en français au
fur et à mesure qu'il le prononçait et dans
lequel il vantait tes bienfaits de l'alliance
franco-anglaise, qui do't amener la paix du
monde, ne recueillit que des acclamations
enthousiastes.
Le clou de la fête fut la primeur que les
écoliers anglais donnèrent aux Vincennois
des chants de leur pays qu'ils doivent exé-
cuter dans les concours d'aujourd'hui. Ce
fut parfait !
L'enthousiasme fut à son comble quand
les jeunes Anglais entonnèrent en français
la Marseillaise, qu'ils chantèrent de façon
plus calme que nous, avec, beaucoup de sen-
timent. Des acclamations éclatèrent et se re-
nouvelèrent après l'exécution du God Save
ihe King.
Pour la foule massée devant l'hôtel de
ville, les écoliers anglais chantèrent à nou-
veau plusieurs de leurs choeurs, puis s'en
furent visiter l'an tique donjon, dans une salle
duquel mourut un de leurs rois, Henri V.
Bs revinrent ensuite à Paris.
LE PROGRÂIV!iyiE D'AUJOURD'HUI
Aujourd'hui, deuxième journée de con-
cours. Il se continuera, à partir de neuf heu-
res du matin, dans les locaux suivants ;
Orphéons
Hommes. - Gymnase HuygJiens, gymnase Jap-
py, salle Bullier, salle des ffites, 100, nie Ri-
i chelieu, salie des Agriculteurs, salle des fêtes de
Vaugirard, collège Chaptal. Ecoles : rue Dus-
soubs, rue Fagon, rue des Boulets (Elisa-Lemon-
nier;, avenue de ia Republique rue d'Abbevtlle,
rue Milton, rue Monge, rue furenne, rue de
l'Ave-Maria, rue Delambre, rue Titon, rue de l'Ar-
balète, rue Louvois, rue Blanche, rue Saint-Lam-
bert, rue Legendre, rue Iitlenne-Maroel, rue len-
ner, rue Alexandre-Dumas, avenue l'armentier,
rue de Reizunee, boulevard Saiiit-Alarcel, rue des
Quatre-Fils, rue Poulletier.
Femmes. - Galerie des Champs-Elysées, salle
Pleyel, salle des fêles, til, rue Lafayetle, rue Ha-
melin. salle Gaveau, école rue Turgot.
Chorales mixtes (sans accompagnement)
Salle Wagram, salle des Horticulteurs, écoles
rue Saint-Ferdinand, avenue La Motte-Picquet.
Chorales mixtes (avec accompagnement)
Salle Gaveau.
CONCERTS PUBLICS
Des concerts publics auront lieu, à deux
heures, sur les points suivants ;
Jardin du Palais Royal, place de la Bourse,
square du Temple, square des Arts-et-Métiers,
place des Vosges, arènes de Lu 1ère, square du
Bon Marché, ?\splanddc des' Invalides, square
d'Anvers, square Trousseau, place de la Nation,
parr Montsouris. square de Montrouge, place de
Vaugirard. Champ de Mars, pisce Cambronne,
place du Commerce, place de Passy, parc Mon-
ceau, square des Eplnetles, square des Batignol-
les. square Carpeaux, square Hébert, parc des
Buttes-Chnumont, place ae l'Argonne, square Te-
non.
Les sociétés alsaciennes-lorraines donne-
ront un concert place des Vosges.
AUX TUILERIES
A trois heures, auditions au jardin des
Tuileries. A cinq heures et demie, réunion
de toutes tes sociétés à cet endroit. Procla-
cation solennelle des grands prix, sous la
présidence de M. le Président de la Républi-
que, des membres du gouvernement et de
la municipalité.
Exécution, par toutes tes sociétés d'excel-
lence réunies, des morceaux imposés au
concours : 1° chorales hommes ; 2° harmo-
nies ; 3° fanfares.
A six heures et demie, départ du défilé.
Itinéraire ; jardin des Tuileries, place de la
?Concorde, rue de Rivoli, place de l Hôtel-de-
Ville, quai de l'Hôtel-de-Ville, place Lobau,
rue de Rivoli (à droite), rue Saint-Antoine,
place de la Bastille, dislocation.
(Voir la suite à la & page.)
M. Fernand David à Blois
Blois, 26 mai.
M. Fernand David, ministre du Com-
merce, a inauguré, à Blois, le nouvel hôtel
de la chambre de commerce.
Le ministre, qui avait quitté Paris dans la
matinée, s'est arrêté à Orléans, où il a pré-
sidé, au buffet de la gare, un déjeuner offert
par la chambre de commerce de cette ville,
puis il est reparti vers trois heures.
A quatre heures et demie, M. Fernand Da-
vid fut reçu à la gare de Blois par 1e maire,
te préfet de Loir-et-Cher, Icfy représentants
élus du département, les fonctionnaires et
notabilités du pays. *
Le cortège s'est rendu à la chambre de
commerce, où M. Poulain, président, a sou-
haité la bienvenue au ministre.
Plusieurs discours ont été prononcés. M.
Fernand David a fait l'éloge des chambres
de commerce françaises.
Un grand banquet a eu lieu ensuite »u
château historique de Blois, puis 1e ministre
s'en fut à la mairie, où une réception eut
lieu.
L'ÉDUCATION DES BÊTES
Le mieux sera toujours l'ennemi du bien.
Voici qu'au lieu de laisser les animaux do-
mestiques nous charmer par leur naturel et les
manifestations " personnelles " de leur intelli-
gence, nous nous acharnons à les instruire,
c'est-à-dire à leur enlever les qualités qui nous
plaisent en eux.
On a ouvert à Paris une académie pour
chiens. Là, moyennant une somme assez forte,
les braves caniches, épagneuls, danois ou sim-
ples roquets à ascendants multiples, reçoivent
une instruction complète, et cessent d'être de
vulgaires " primaires dignes de tous les mé-
pris. Rendus à leurs maîtres, ces animaux se
livrent à des exercices inattendus, mais ne
montrent plus leur ancienne et charmante in-
génuité.
A Londres, c'est autre chose. Une dame in-
génieuse a ouvert, non pas une académie, mais
un conservatoire pour oiseaux. Elle prend
cher , seulement, au bout de trois semaine*,
elle rend à ses clients des oisillons capables de
" gazouiller " plusieurs airs à la mode.
11 paraît qu'elle obtient ce merveilleux résul-
tat en enfermant ses élèves dans des chambres
où le phonographe déverse, du matin au soir,
les torrents de son harmonie nasillarde. C'est
même un si beau travail qu'on pourrait lui
confier un rossignol, avec la certitude que pet
exquis chanteur sortirait de là avec la voix de
Polichinelle ! En matière d'éducation animale,
c'est ce qui s'appelle le progrès I
En Amérique, à l'université du Kansas, on
s'est borné à inscrire trois chiens comme au-
diteurs réguliers du cours de philosophie. L'an-
née terminée, on leur fera subir un examen,
afin de voir dans quelle mesunl leur aura été
profitable l'enseignement des professeurs.
Pauvres chiens! Pourvu qu'ils ne devien-
nent pas des philosophes !_ Adieu, alors, leurs
mines comiques, leur familiarité pleine de sym-
pathie, leurs caresses à la bonne franquette,
leurs allures de joyeux bohèmes, et leurs pro-
cédés courtois quand ils viennent à se rencon-
trer ! Ils nous ressembleront ! Autant dire que
les trois quarts du temps ils seront insuppor-
tables !
N'éduquons pas les bêtes! Elles ne vau-
draient plus rien, et perdraient du coup tous
les avantages qu'elles ont sur nous. H. J.
A Rosny-sous-Bois, un cultivateur
est assailli par des chenapans
La nuit dernière, M. Emile Lemaire, culti-
vateur de dix-neuf ans. regagnait son domi-
cile, rue de. Villemomble à Rosny-sous-Bois,
quand il fut assailli et roué de coups par
une .quinzaine d'individus.
Un d'eux tira même sur lui un coup de
revolver, 1e blessant au cûté gauche.
Un des agresseurs, Georges Nary, dit Fil
de Soie, a été arrêté peu après et envoyé au
dépôt.
L'enquête entreprise par M. Gaud, com-
missaire de police, a établi que ce guet-apens
était le résultat d'une vengeance ; plusieurs
rencontres ayant eu lieu récemment entre
cultivateurs et chenapans, ces derniers, qui
avaient eu 1e dessous, avaient décidé de ve-
nir en nombre et de prendre leur revanche.
Une aubade an « Petit Parisien »
Ia société le Réveil de Lutèce. qui participe au
concours de musique et de chant, est venue don-
ner. hier, une aubade au Petit Parisien, sous la
direction de son président, M. E. Champeil, at de
son vice-président, M. A. Regnier.
La vaillante phalange a exécuté, dans notre
hall, quelques-uns des meilleurs morceaux de
son répertoire.
C'était là une attention délicate, dont anus
sommes reconnaissants au Réveil de Lutèce.
Dorer plus pour coûter moins
L'entretien d'une bicyclette ne coûterait
presque rien, s'il n'y avait pas la question
des pneus. Ceux-ci opt bien baissé comme
prix, mais n'est-ce pas au détriment de la
qualité i Où sont donc nos pneus d'autre-
fois, qui duraient presque indéfiniment ?
Emu de cette situation, dont se plaignent-
à la fois vendeurs et acheteurs, Continental
a çonçu son nouveau Type Routier, dont la
devise : « Durer plus pour coûter moins »,
est tout un programme.
I-e Pneu Vélo Continental type Routier est
une véritable enveloppe, dont la construc-
tion robuste a bénéficié des progrès inces-
sants apportés dans ses usines ae Clichy :
il peut victorieusement soutenu la compa-
raison avec les pneus de jadis.
En vente chez tous tes bons agents. Paris,
146, avenue Malakoff. Usines à Clichy.
La fête du patriotisme
JEANNE D'ARC ETJ. JOSEPH FASSE
M. Joseph Fabre, qui représenta à la
Chambre, il y a une trentaine d'années, 1e
département de l'Aveyron, ~a surtout mar-
qué son passage au Parlement par tes efforts
qu'il fit en vue d'instituer une fête nationale
en l'honneur de Jeanne d'Arc.
Professeur dans divers lycées de province,
puis à Louis-le-Grand et à Saint-Louis, il
s'était livré à des études approfondies sur la
vie de la bonne Lorraine et il arriva à cette
conviction, lui député républicain, que
Jeanne d'Arc ne pouvait être accaparée par
aucun parti politique, qu'elle appartenait
aux catholiques moins qu'à d'autres, puis-
qu'elle avait été brûlée sur l'ordre d'un évê-
Française, symbolisant très complètement
l'idée de Patrie et méritant par cela même
d'être honorée par la France entière.
M. Joseph Fabre consacra plusieurs ou-
vrages à son héroïne : Jeanne d'Are libératri-
ce. de la France ; Procès de condamnation de
Jeanne d'Arc, d'après tes textes authenti-
ques des procès-verbaux officiels : Procès de
réhabilitation de Jeanne d Arc. Il fit, en ou-
tre, représenter à Paris, en 1890, un grand
drame historique en cinq actes et un pro-
logue : Jeanne d'Arc, qui obtint un réel suc-
cès. Enfin, dans l'ordre parlementaire, M.
Joseph Fabre fui ie promoteur, en 1884-, d'une
proposition de loi revêtue de la signature de
252 députés républicains et tendant à ce qu'à
la fête nationale* du 14 juillet, fête de la li-
berté, fut jointe une fête du patriotisme en
l'honneur de Jeanne d'Arc. Dix ans après, te
Sénat ratifia ce projet, qui est repris aujour-
d'hui à la Chambre et sur lequel le gouverne-
ment a eu l'occasion de donner l'autre jour,
par la bouche de M. Poincaré, un avis favo-
rable.
Il était intéressant de savoir ce que pen-
sait de ce nouveau mouvement d'opinion, en
faveur do l'héroïque lorraine, M. Joseph Fa-
bre, qui vit Irte retiré à Versailles.
Or. son opinion, il vient de l'exprimer par
la lettre suivante, adressée à M. Louis Mar-
tin, sénateur et que ce dernier veut bien
nous communiquer.
« Je vous applaudis vivement de mettre
votre activité et votre talent au service de
la grande cause dont je poursuis 1e succès
depuis trente ans par livres, articles et dis-
cours. Peu s en fallut que la Chambre ne fût
conquise en 1884 ; 1e Sénat fut conquis en
1894. Faites, vous et vos amis, que la Cham-
bre soit enfin conquise.
Jour.béni où tous* les Français communie-
ront dans une même fête du patriotisme ! »
D'autre part, un de nos collaborateurs a
été reçu hier, à Versailles, par M. Joseph
Fabre. Il l'a trouvé tout joyeux.
- Je suis plein de fierté, a-t-il dit, en pen-
sant que M. Poincaré a proclamé hier l'ad-
hésion du gouvernement *au projet qui m'est
cher? Je viens d'écrire à l'instant même au
président du Conseil pour te remercier et te
féliciter de son beau "geste de bon Français
et de bon Lorrain. Lorsque l'institution d'une
fête nationale sera votée, j'aurai conscience
d'avoir accompli mon devoir de patriote.
M. Poincaré a raison de dire que Jeanne
d'Arc ne peut èjje monopolisée par person-
ne. Elle appartient à tous, elle est à foute la
France. Je voudrais voir sa statue sur tou-
tes tes places publiques pour rappeler qu'elle
fut la libératrice et la" pacificatrice dê la
France et que son rêve était la paix univer-
selle. Il restait aux républicains l'honneur
d'acquitter enfin vis-à-vis de Jeanne d'Arc
la dette de la patrie, que la monarchie n'a
pas su payer, et il a fallu que l'esprit répu-
blicain s'intronisat. en France pour glorifier
une des plus belles héroïnes du passé. Si
vraiment mon rêve se réalise, j'aurai le bon-
heur d'être 1e témoin d'une fête, nationale
qui réunira tous tes Français dans un irré-
ductible courant de fraternité patriotique.
HOMMAGE A M. DECHANEL
M. Stancioff, ministre de Bulgarie à Paris, a
remis au président de la Chambre, M. Paul Des-
chanel, le grand cordon de l'ordre de Saint-
Alexandre, que le roi des Bulgares avait conféré
à M. Deschanel lors de son dernier voyage à
Sofia.
* DISTINCTION A M. HE BERCKHEIM
> L'empereur Guillaume II a accordé au baron
de Berckheim, ancien chargé d affaires de l'am-
hassade de France à Berlin, l'ordre royal de 1a
Couronne de deuxième classe avec étoile.
UNE VISITE AUX QUINZE-VINGTS
Les Amis des monuments et des arts ont vi-
sité, hier matin, l'hospice des Quinze-Vingts, sou$
la conduite de leur président, M. Charles Nor-
mand. Ils ont admiré les sculptures et las pier-
res tombales provenant de l'hospice primitif,
fondé par 8aint-Louis, dans la rue SainUHonoré
actuelle, et sauvegardées par M. Ernest Vau-
ghan, l'êrudit directeur de l'hospice.
M. Paul Emard a résumé a grands traits l'his-
torique de cette fondation.
TOUR PROTÉGER LES AGENTS
Le préfet de police vient d'instituer une commis-
sion spéciale « chargée d'étudier les moyens de
protéger contre les malfaiteurs les agents de la
préfecture de police».
Le préfet, et, à son défaut, le secrétaire géné-
ral, présidera cette commission, dont feront par-
tie M. Vieille, inspecteur général des poudres et
salpêtres, membre de l'Institut; le docteur Han-
riot, membre de l'Académie de médecine ; M. Ha-
rnard. directeur des recherches; M. Kling, direc-
teur du laboratoire municipal : le commandant
Quirot, du régiment des sapeurs-pompiers, et le
capitaine Delacroix, de la section technique du
génie ; M. Métivier. ingénieur, et M. Sangle-Fer-
rière, secrétaire administratif.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort, à Parts, du peintre Emile
JacQue, qui exposa au Salon des artistes français
de cette année Les plâtriers.
U était fils du peintre Charles Jacque.
A TOUTES NOS LECTRICES
nous conseillons de lire, à la 5* page,
La Semaine féminine
de FRANCINE
somme, l'opération a été plutôt favorable à
l'inculpé. D'ailleurs, le caractère d'Albert
Souchotte, tel qu'il est dépeint par son père
et sa mère, n'est pas celui d'un libertaire.
Le jeune homme était surtout paresseux et
sans volonté. Il faisait le désespoir des siens.
Ce que dit le père du bandit
Le père de Souchotte habite Pavillons-
sous-Bois depuis dix-huit ans. Il est proprié-
taire de la confortable villa où il demeure.
Tous les habitants du pays ont pour lui une
profonde estime. Il est très connu, car il
consacre tout Je temps qui lui reste, quand
son service le laisse libre, aux oeuvres post-
scolaires. Il est directeur de la section de la
Ligne de l'enseignement et membre de la
caisse des écoles.
La nouvelle de l'acte criminel accompli
par son fils l'a accablé sans l'étonner.
- J'avais toujours peur, nous dit-il, qu'il
ne finit mal. C'est un être sans énergie, à
te merci de n'importe quelle influence mau-
vaise.
J'avais de l'ambition pour lui, autrefois.
Je lui ai fait donner de l'instruction. Il a
suivi les cours d'une institution de Livry ;
il a fait ses classes de façon si médiocre
que, lorsqu'il atteignit l'âge de quinze ans,
je décidai de le faire travailler manuelle-
ment. Je l'ai placé dans différents endroits. Il
n'est resté nulle part. Au bout de huit jours,
Il en avait assez. Tout récemment il était
commis chez M. Jouandon, entrepreneur, 6,
rue Neuve-Popincourt, car il ne voulait
même pas apprendre un métier. Lundi der-
nier, il est parti de chez son patron pour
faire une course rue de la Chapelle. On ne
l'avait pas revu depuis.
Il ne pouvait aller loin ; il n'avait pas huit
francs sur lui.- Dans la crainte qu'il ne fit un
mauvais coup pour se procurer de l'argent,
j'adressai, sans retard, au président du tri-
bunal civil une demande de mise en correc-
tion paternelle.
J'eus une entrevue, mercredi, avec le pré-
sident du tribunal. Ayant entendu l'exposé
de mes griefs, il me dit qu'une enquête al-
lait être faite. Je pris congé de lui avec con-
fiance.
Hélas ! mon fils devait devancer toutes
mes précautions !
A mon avis, ce malheureux, faible de ca-
ractère, s'est laissé entraîner.
LE COMPLICE BEZANCON
Albert Souchotte et Philippe Bezançon,
son complice, se voyaient souvent, mais Be-
zançon ne paraissait jamais chez les parents
d'Albert. Il ne s'y présenta qu'une seule fois,
il y a quinze jours, et invita le fils Souchotte
h venir a/ec lui au cinématographe tenu par
son père, à Montfermeil.
M. et Mme Bezançon tiennent un café-res-
taurant au rond-point de Montfermeil. Ce
sont des gens d'une honorabilité absolue,
qui jouissent de l'estime générale.
Quand nous arrivons chez eux, au début
de l'après-midi, ils viennent d'apprendre
?par la police le malheur qui les frappe.
- Que vous dirai-je, murmure le père dé-
Le taxi-auto de M. Jean
sespéré. Je suis atterré. Je ne puis croire que
cela soit vrai. Moin fils ! avoir fait une chose
pareille ! ? Lui qui est d'une famille de sol-
dats et a des parents ayant une situation
dans l'armée !...
Moi-môme, j'ai servi pendant quinze ans.
J'ai fait la campagne de Tunisie. J'ai fait co-
lonne avec une mission. Nous avons tra-
versé l'Afrique, de Tunis à Dakar. En quit-
tant le régiment, avec les galons de sous-
officier, je suis entré dans la garde républi-
caine, puis je suis passé dans la gendarme-
rie départementale.
A la liquidation de ma pension de retraite
proportionnelle, je me suis établi. J'ai tou-
jours vécu en honnête homme. Je n'ai donné
que de bons exemples à mon fils. Et voilà
où j'en suis...
En disant ces mots, l'ancien soldat est
obligé de faire effort sur lui-même pour do-
miner son émotion.
Mme Bezançon survient sur ces entre-
faites.
- Notre fils est devenu fou, dit-elle. Il
n'y a pas d'autre explication. Il a été sugges-
tionné par les exploits de la bande Bonnot.
Il a lu une quantité de brochures et de ro-
mans policiers.
Cela lui a tourné la tête... Je vous assure,
ajoute la pauvre rnère, que Philippe n'est
pas méchant. Dimanclie dernier, il s'est
assis à là terrasse avec son ami Albert Sou-
chotte. Je l'ai pris à part, lui ai reproché sa
conduite irrégulière, il. s'est mis à pleurer
en m'embrassant...
Mais Montfermeil est en fête. Des clients
joyeux arrivent. Les patrons du café doivent
les accueillir en souriant, écouter leurs plai-
santeries...
Quel calvaire !
. Les magistrats croient que Souchotte et
Bezançon ont accompli depuis lundi dernier
un cambriolage quelconque, car ils ont beau-
coup dépensé la semaine dernière et l'un
d'eux a même fait un petit voyage à Dieppe.
Bezançon, l'autre dimanclie, avait encore
100 francs sur lui.
.Nous avons dit hier qu'avant de partir
pour Clamart, ils avaient pris une autre au-
to pour visiter la vallée de Chevreuse. Ils
avaient l'intention d'attaquer le chauffeur,
mais le véhicule leur parut insuffisant : ils
voulaient une 16 HP., et ce premier taxi
n'avait que 1"' chevaux.
Après le coup de Clamnrt, Bezançon est
rentré à Paris ; il a couché dans un hôtel
situé t>, rue Jean-Beausire, où il avait déjà
passé la nuit précédente avec une fille pu-
CHEZ LE CHAUFFEUR ALFRED JEAN
Nous avons vu, hier, chez lui, 17, rue
Edmond-Robert, le chauffeur Alfred Jean,
qui faillit tomber sous les balles des deux
jeunes bandits.
Le brave homme a bien voulu préciser
pour nous les circonstances de l'attentat.
Après nous avoir raconté comment ses étran-
ges clients l'avaient entraîné jusque dans
les bois de Clamart et lui avaient indiqué
un chemin qui menait, lui avaient-ils dit, à
la Fontaine-sainte-Marie, but de leur prome-
nade. M. Alfred Jean ajouta :
- Je suivais, sans le moindre soupçon,
cette route, lorsque, soudain, j'entendis frap-
per au carreau, tandis que mes voyageurs
me faisaient signe d'arrêter. Autour de npus,
personne. La nuit commençait à tomber.
Je stoppai et coupai l'allumage de mon
moteur. Les deux bandits descendirent, l'un.
que je sus depuis être Souchotte, le premier,
l'autre, Bezançon, derrière lui.
Tandis que Souchotte allait contre un mur,
et faisait semblant de satisfaire un besoin
(naturel, Bezançon qui, maintenant, sem-
blait nerveux, faisait quelques pas, puis re-
montait dans mon taxi.
J'avais, moi, quitté mon siège et me te-
nais à l'avant de la voilure, prêt à la re-
mettre en marche. Voyant Souchotte revenir
de mon côté je me penchais déjà pour re-
mettre mon contact lorsqu'il bondit, un re-
volver au poing :
- Il nous faut ton argent, cria-t-il.
Je me jetai en arrière, m'abritant derrière
la carrosserie de l'automobile. A travers
les glaces, je l'aperçus qui me visait.
Affolé, je le suppliai de ne pas me tuer,
puis, dans un mouvement instinctif, je pris
la fuite à toutes jambes.
Pendant les deux ou trois secondes que
dura cette scène angoissante, Bezançon
avait mis, lui aussi, pied à terre. Je perçus
distinctement ces mots :
- Vite, la voiture en route et f... ons le
camp.
J'avais pu gagner un gros arbre derrière
lequel je me dissimulais de mon mieux. Ce
fut mon salut. Les deux malfaiteurs avaient
mis revolver au poing et me fusillaient sans
interruption. Plus de dix balles sifflèrent
à mes oreilles. Aucune ne m'atteignit.
- Enlevez ma voiture, hurlais-je, mais
laissez-moi la vie sauve.
Le moteur ronflait. Mes agresseurs ayant
sans doute épuisé leurs munitions, faisaient
tous leurs efforts pour démarrer. Mais, ne
connaissant pas, sans doute, le mécanisme
du changement de vitesse, ils restaient sur
place.
Heureusement comme vous le savez, des
ouvriers maçons, mis en émoi par le bruit
des coups de feu, ne tardèrent pas à appa-
raître. Les malfaiteurs s'enfuirent. Vous sa-
vez le reste.
Souchotte a avoué hier que son complice
et lui avaient voulu s'emparer de la voiture
pour aller la vendre à Rouen.
AU PÈRE-LACHAISE
lia manifestation soeialiste
au Mur des fédérés
Plus de cinq mille militants socialistes ont
pris part, hier après midi, à la manifestation
annuelle au Mur des fédérés du Père-La-
chaise.
Les manifestants s'étaient formés en cor-
tège tout le long du boulevard de Ménilmon-
tant, de l'avenue de la République à l'avenue
Gambette. Les sections avaient déployé
leurs drapeaux rouges et leurs bannières. "
A trois heures, le cortège s'ébranla sous
la direction et la surveillance des commis-
saires du parti et se dirigea vers le Père-
Lachaise aux chants de 1 Internationale et
de VHymne au 17'.
En tête marchaient les élus du parti : MM.
Jaurès, Vaillant Guesde. Willm, etc.
Coupés par petits paquets, les manifes-
tants furent admis à défiler devant le Mur
des fédérés et à déposer des couronnes.
Quelques cris de : « Vive la Commune »
furent poussés, mais M. Reiss, officier de
paix du vingtième arrondissement, inter-
vint et fit savoir qu'aucun cri, aucun chant
ne seraient tolérés.
D'importantes forces de police et de gardes
républicains avaient été massées dans le ci-
metière et aux abords, sous la direction de
M. Lépine lui-même, de M. Touny, directeur
de la police municipale, et de M. Hamard,
directeur général des recherches.
Après avoir défilé chapeau bas devant le
monument, les militants furent dirigés vers
.la sortie de la place Gambetta, où avaient
été rassemblés plusieurs escadrons de cui-
rassiers et de gardes républicains.
Une seule arrestation fut opérée, celle
d'un individu qui avait crié : « A bais l'ar-
mée ! »
One grève de quarante-huit heures
aux tramways de l'Ouest- Parisien
Nos prévisions se trouvent justifiées "par
les événements : au cours de deux réunions
successives tenues la nuit dernière dans la
salle des fêtes de la mairie d'Issy-les-Mou-
lineaux, les cent cinquante employés, con-
ducteurs et receveurs de la compagnie des
tramways de l'Ouest-Parisien ont décidé
l'arrêt immédiat des services. Ils ont toute-
fois limité à quarante-huit heures la durée
de cette grève de protestation.
Dès hier matin, aucune voiture n'a pu
sortir du dépôt du quai d'Issy.
La perte sera sensible pouf la compagnie,
car, pendant ces deux journées de fête, les
recettes eussent été fort importantes en rai-
son du beau temps.
Rappelons que la compagnie de l'Ouest-
Parisien dessert les lignes : Champ-de-
Mars-Gare d'Auteuil ; Ecole Militaire-Cime-
tière de Bagneux-Parisiep ; Châtenay-Porte
de Montrouge ; Gare d'Auteuil-Place Ber-
nard-Palissy et Gare d'Auteuil-Pont de Saint-
Cloud.
A L'EST-PARISIEN
Le personnel de la compagnie des tram-
ways de l'Est-Parisien, réuni la nuit der-
nière, rue des Ecoles, aux Lilas, a décidé
de surseoir à tout mouvement de protesta-
tion jusqu'à mercredi prochain, date à la-
quelle doit se réunir la commission mixte,
convoquée à l'Hôtel de Ville.
L'anniversaire
de Maurice Berteaux
Le premier anniversaire de la mort de M.
Maurice Berteaux a donné lieu, hier, à Cha-
tou, à une imposante manifestation.
M. Steeg, ministre de l'Intérieur, a pré-
sidé cette cérémonie du souvenir ; il avait à
ses côtés MM. Poirson, Aimond, sénateurs :
Dalimier, Emilo Laurent, Thalamas, dépu-
tés ; Desoyer, Gally, Hugues Le Roux, con-
seillers généraux ; les maires et délégations
des conseils municipaux de la circonscrip-
tion que représentait Maurice Berteaux à la
Chambre.
Très nombreuses étaient les sociétés loca-
les qui s'étaient jointes au cortège.
Au cimetière, le docteur Rochefort, maire
de Chatou, a rappelé l'oeuvre de son regretté
prédécesseur. Puis, M. Steeg, ministre de
l'Intérieur, a retracé la vie politique de Mau-
rice Berteaux, rappelant ce qu'il avait fait
pour la démocratie et l'armée.
Ge qui frappe, dans l'existence de Berteaux,
a W1 ajouté, ce que 9es adversaire^ lui ont s!
souvent reproché avec une certaine amertume,
c'est le contraste permanent qu'on a pu relever,
entre la manière d'être de l'homme, ses origines,
son tempérament et les tendances doctrinales,
les méthodes, les aspirations chi politique. Nul
n'était de rapports plus courtois, plus tolérant,
plus passionne d'obligeance et nul. pourtant, n'ap-
portait. au service de ses idées et de la cause
qu'il servait plus d'inflexible intransigeance. Il
se faisait honneur d'être homme et chef de parti.
Pour abattre l'adversaire il mettait en oeuvre
l'habileté la plus consommée, les stratégies les
plus savantes. Mais sa main chevaleresque se
tendait spontanément vers celui qui l'avait com-
battu. Sa situation personnelle semblait devoir le
rf-Jeter du côté des partis de conservation. Un
esprit 4e réforme, aux hardiesses impétueuses,
anima au contraire tous les actes de sa vie pu-
blique.
IAi secret de ces contradictions apparentes
réside tout entier - amis et adversaires le re-
connaissent aujourd'hui - dans la bonté dp Ber-
teaux. Chez lui, c'est le coeur qui avait mis eh
l.ranie la pensée, qui dirigeait .action, un coeur
ardent, épris des nobles causes, souffrant de tou-
tes les souffrances.
La très nombreuse assistance a ensuite
longuement défilé devant la tombe de Mau-
rice Berteaux.
LE CONCOURS INTERNATIONAL DE MUSIQUE
LA PREMIÈRE JOURNÉE
UNE SOCIÉTÉ EXÉCUTANT LE MORCEAU DE CONCOURS AU MANÈGE JAPY
Les météorologistes furent, cette fois, bons
prophètes : la première journée du concours
de musique de la Ville de Paris se déroula
sans avoir à compter avec cette vilaine pluie
qui depuis plusieurs jours nous obsédait.
Les musiques répandirent leurs flots
d'harmonie dans tes rues, saluées partout
des mille acclamations de la foule.
La physionomie de Paris en était toute
changée."
Ce n'étaient partout qu'uniformes étince-
lants, képis dorés et boutons d'or. Trom-
bones, pistons, s'entassaient dans les tapis-
sières qui attendaient les instrumentistes
aux portes des hôtels bondés de monde.
Puis, te cortège des concurrents s'ébran-
lait de-ci, de-là, vers les différents lieux de
Concours, répartis dans tes divers arrondis-
sements.
Ce n'étaient que musiciens, les uns en
voiture, tes autres à pied, déployant leurs
bannières surchargées de médailles et de
couronnes, attestant de multiples victoires.
A travers lès rues, les boulevards, ce fut
un défilé incessant. I^es tambours battaient,
les clairons sonnaient, à la grande joie de
tous, petits et grands.
lit la gatté rayonnait pareillement sur tes
visages de nos musiciens, heureux de mon-
trer que dans les villes les plus lointaines
de notre chère France, il y a des talents di-
gnes d'être encouragés, de recevoir une
consécration suprême des mains de nos
grands maîtres.
Nos frères d'Alsace...
Certes, toutes cfa& musiques venues des
I.-oints les plus divers de la France et de
l'étranger furent fêtées.
Mais, il en était qui éveillèrent, en nos
coeurs, tes échos Les plus doux parce que
les plus tristes et devant lesquelles s'inclinè-
rent toutes tes oriflammes que nous vîmes,
hier, flotter au vent, : c'est celles qui ve-
naient de Strasbourg...
L'une d'elles, l'Harmonie de Koenigshof-
fén. s'arrêta, dans l'après-midi, %li coin du
boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-
Jacques. Et dédaignant les Danses Tanagré-
ennes, belles pourtant, qui figuraient à son
programme officiel, elle laissa parler l'âme,
le coeur fidèle de ses adhérents
Nous entendîmes alors, émus et décou-
verts, jouée avec quelle conviction, avec
quel amour, la Marche Lorraine.
LES ESTUDIANTINAS
Le préau de l'école Edgar-Quinet. rue des
Martyrs, transformé en salle des fêtes, était
trop petit pour contenir tes nombreux invités
qui étaient venus assister aux joutes har
monieuses des estudiantinas.
On ne saurait trop vanler la fougue et le
brio des troupes qui se firent entendre : An-
glais, Belges. Italiens et Français surent,
à tour de rôle, éveiller la sensibilité et 1e sen-
timent de ceux qui tes écoutaient.
LE CONCOURS
La journée a été réservée aux sociétés
instrumentales ; tes chorales concourront
aujourd'hui.
Deux sortes d'épreuves sont imposées aux
sociétés participantes :
1° Les épreuves de morceaux d'exécution
comprenant un morceau imposé et un mvr-
ceau au choix ;
2° Les épreuves de lecture à vue.
Alors que les premières épreuves se ju-
gent en public, les secondes se jugent à huis
clos.
Le jurv dé chaque salle, après chaque
exécution, marque des points et une courte
délibération a lieu. Une note générale est
donnée à la société.
Ces notes ont elé adressées dans la soirée
au jury supérieur, chargé de décorner les
récompenses.
LES RÉCOMPENSES
Voici les noms d'un certain nombre de
sociétés qui ont obtenu, hier, des récom-
penses :
Harmonies
Division d'excellence - Harmonie des mines
d'j Courrières, de Billy-Montigny prix exécu-
tion, 5,000 fr et 1" prix lecture à \ue! : Cercle
Berlioz, de Lille (1er prix exécution. 5,000 fr. et
1" prix lecture à vue) : Stadtennsik, de Berne
(2° prix exécution, 3.000 fr. et 2" prix lecture à
vue; : Lyre Narbonnaise. de Narbonne ,2« prix
exécution, 3.000 fr. et 8* prix lecture à vue).
Prix spécial. - L'Artistique, de Paris (tM prix
exécution, 2.000 fr. et l« prix lecture à vue).
Division supérieure 1. - Lyre Ouveillanaise,
d'Ouveillan Aude), 1" prix, 2.500 fr ; Musique
Municipale, de Bernay 'Elire), 2" prix, t.800 fr. ;
la Grande Harmonie, de Dampremy (Belgique),
3' prix. 1.000 fr.
t" division. - Welsh Bnd, de Swansea 'An-
gleterre;, 1" prix, 1.500 lr.. Harmonie du Com-
merce, d'Arras. 2« prix . Harmonie et Chorale de
Condé-sur-Noireau (Calvados). 3« prix.
Concours spécial. - Harmonie de Neuilly-sur-
Seine et Harmonie municipale de Pantin.
?» division. - Indépendante. de Carmaux ; Lyre
Gensacaise, do Gensac (Gironde) ; Harmonie de
Koenigshoffen. de Strasbourg (Alsace) ; Harmo-
nie do Billancourt ; Harmonie du Panthéon.
Citons encore, parmi les principaux lau-
réats de la même catégorie : la Concorde,
d'Angleur (Belgique), 1er pra d'exécution et
1« prix de lecture à vue avec félicitations :
la Société Philarmonique, d'Arcis-sur-Aube.
Fanfares
fre division. - Castleford Subscription, de
Castleford (Angleterre). l"r prix ex xquo avec la
Fanfare libre, de Mayenne ; la Fanfare de Noail-
les (Oise;, 2» prix ex xquo avec la Société musi-
cale de Cestas (Gironde) ; Fanfare des Tréfileurs,
de Musy-sur-Seine (Aube), 1" prix ex aequo avec
la Fanfare ouvrière, de Dour (Belgique) ; la Fan-
fare des Vignerons, de Sainte-Claude-de-Diray
(Loir-et-Cher! ; l'Union musicale, d'Issy-les-Mou-
lineaux.
division. - Camden Unity. de Londres ;
Fanfare municipale, de Sin-le-Noble (Nord) ; Fan-
fare municipale, do la Chapelle-aux-Pots (Oise) ;
Avenir, de Loupoigne (Belgique) : Union harmo-
nique. de Barbaste (Lot-et-Garonne).
S' division. - Fanfare de Saulx-les-Chartreux.
(Seine-et-Oise) : Fanfare de l'Ecole normale, de
Caen ; Fanfare du Bourg-Saint-Pierre, à Amiens ;
Société musicale de Parentis-en-Born (Landes) ;
Société musicale de Seurre (Côte-d'Or; ; Avenir
musical de Doumin (Somme) ; Fanfare munici-
pale de Saint-Sauveur (Oise) : Fanfare munici-
pale de Mardeuil (Marne) ; Fanfare de 'a poudre-
rie Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) ; Lyre Chau-
merunde, de Longchaumois (Jurai ; Fanfare des
verreries de Bar-sur-Seine (Aube) ; Union musi-
cale de ia Ferté-Loupière (Yonne) ; Amis de l'a-
griculture. de Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise) ;
Fanfare do Saviéres (Aube); Union musicale dé 1
la Motte-Servolex Savoie) : Fanfare de Courseul-
les-sur-Mer (Calvados) ; Société lyrique de Saint-
Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme) : Fanfare mu-
nicipale de Saint-Julien-Molin-Molette (Loire),
ex xquo avec. Echo d'Uriage (Isère) ; Fanfare dé
Bienville (Haute-Marne) ; Shoredish Boroug, de
Londres : North London Excelsior. de Londres;
Fanfare de Thuillies (Belgique).
Symphonies
Division d'excellence. - Société des concerts
symphonie)ues d'Amiens (1er prix. 1,500 francs);
Arthur Angic's Orchestra, de Cardiff {Angleterre).
Division supérieure. - Orkestereeniging Sym-
phonie, de Rotterdam (Hollande;. - Concours spé-
cial : l'oint d'Orgue, de Paris.
Tambours et clairons
Division d'excellence. - Alliance Cérès. de
Reims (Marne); Chasseurs du Tilleul, de Maubeu-
'ge Nord) : Clique Bayonnaise.
Concours spécial. - Réveil de Lutèce ; les Tur-
cos, de Villejuif.
Division supérieure. - L.yre, de Cherbourg.
Concours spécial. - Réveil de Paris.
Prix spécial. - Fifres scolaires, de Firminy
(Loire). ?
Trompettes
Division d'excellence. - Velo-Club Vrije Nielers,
de Wilayek (Belgique) ; Echo des Trompettes,
d'Etterbeek (Belgique».
Concours spécial. - la Pantinoise ; la Revan-
che. d'Ivry-sur-Seine.
Division supérieure. - Renaissance d'Epinal ;
Alerte, de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne.
Concours spécial. - Etendard, de Saint-Denis
(Seine;.
La population dq Yincennes
fêle les écoliers anglais
« Hip ! Hip ! Hip ! Hurrah ! Vive la France !»
Telles étaient les clameurs qui, hier, rem-
plissaient l'hôtel de ville de Vincennes et
que poussaient les écoliers anglais, girls ft
boys, ainsi que les maîtres, parents et amis
qui tes accompagnaient.
Le maire de Westham, représentant 1e
lord-maire de Londres, était, en effet, descen-
du avant-hier à Vincennes avec de nom-
breux écoliers. En leur honneur, la muni-
cipalité de cette ville avait organisé une ré-
ception. Ce fut charmant et familier ; toute-
fois 1e début de la fête ne manqua pas d'une
certaine solennité.
Le maire de Westham fit en effet une en-
trée fort remarquée ; revêtu de l'ample man-
teau rouge, insigne de ses fonctions, il gra-
vit, majestueux, l'escalier de l'hôtel de ville
où l'attendaient 1e maire, M. Verluise, toute
la municipalité, ainsi que MM. Deloncle, dé-
puté, et Girard, conseiller général.
Les souhaits rte bienvenue furent échan-
gés à l'aide d'un interprète. Dans une brève
mais chaleureuse allocution, M. Vertutse
dit à ses hôtes combien leur venue était
agréable à la population vincennoise, et
son speech traduit en anglais fut fort applau-
di par girls et boys. Puis, M. Girard parla
non seulement comme représentant du con-
seil général, mais surtout en homme aimant
(Cl. Petit Parisien/
M. Verluise, maire de Vincennes, et le
maire de Westham.
par-dessus tout tes enfants, à l'instruction
desquels il a consacré une grande partie de
sa vie.
Ce fut alors le tour de M. Deloncle, qui
dans sa courte allocution parla de ''entente
cordiale.
Enfin, le maire de Westham répondit à
tous et son speech, traduit en français au
fur et à mesure qu'il le prononçait et dans
lequel il vantait tes bienfaits de l'alliance
franco-anglaise, qui do't amener la paix du
monde, ne recueillit que des acclamations
enthousiastes.
Le clou de la fête fut la primeur que les
écoliers anglais donnèrent aux Vincennois
des chants de leur pays qu'ils doivent exé-
cuter dans les concours d'aujourd'hui. Ce
fut parfait !
L'enthousiasme fut à son comble quand
les jeunes Anglais entonnèrent en français
la Marseillaise, qu'ils chantèrent de façon
plus calme que nous, avec, beaucoup de sen-
timent. Des acclamations éclatèrent et se re-
nouvelèrent après l'exécution du God Save
ihe King.
Pour la foule massée devant l'hôtel de
ville, les écoliers anglais chantèrent à nou-
veau plusieurs de leurs choeurs, puis s'en
furent visiter l'an tique donjon, dans une salle
duquel mourut un de leurs rois, Henri V.
Bs revinrent ensuite à Paris.
LE PROGRÂIV!iyiE D'AUJOURD'HUI
Aujourd'hui, deuxième journée de con-
cours. Il se continuera, à partir de neuf heu-
res du matin, dans les locaux suivants ;
Orphéons
Hommes. - Gymnase HuygJiens, gymnase Jap-
py, salle Bullier, salle des ffites, 100, nie Ri-
i chelieu, salie des Agriculteurs, salle des fêtes de
Vaugirard, collège Chaptal. Ecoles : rue Dus-
soubs, rue Fagon, rue des Boulets (Elisa-Lemon-
nier;, avenue de ia Republique rue d'Abbevtlle,
rue Milton, rue Monge, rue furenne, rue de
l'Ave-Maria, rue Delambre, rue Titon, rue de l'Ar-
balète, rue Louvois, rue Blanche, rue Saint-Lam-
bert, rue Legendre, rue Iitlenne-Maroel, rue len-
ner, rue Alexandre-Dumas, avenue l'armentier,
rue de Reizunee, boulevard Saiiit-Alarcel, rue des
Quatre-Fils, rue Poulletier.
Femmes. - Galerie des Champs-Elysées, salle
Pleyel, salle des fêles, til, rue Lafayetle, rue Ha-
melin. salle Gaveau, école rue Turgot.
Chorales mixtes (sans accompagnement)
Salle Wagram, salle des Horticulteurs, écoles
rue Saint-Ferdinand, avenue La Motte-Picquet.
Chorales mixtes (avec accompagnement)
Salle Gaveau.
CONCERTS PUBLICS
Des concerts publics auront lieu, à deux
heures, sur les points suivants ;
Jardin du Palais Royal, place de la Bourse,
square du Temple, square des Arts-et-Métiers,
place des Vosges, arènes de Lu 1ère, square du
Bon Marché, ?\splanddc des' Invalides, square
d'Anvers, square Trousseau, place de la Nation,
parr Montsouris. square de Montrouge, place de
Vaugirard. Champ de Mars, pisce Cambronne,
place du Commerce, place de Passy, parc Mon-
ceau, square des Eplnetles, square des Batignol-
les. square Carpeaux, square Hébert, parc des
Buttes-Chnumont, place ae l'Argonne, square Te-
non.
Les sociétés alsaciennes-lorraines donne-
ront un concert place des Vosges.
AUX TUILERIES
A trois heures, auditions au jardin des
Tuileries. A cinq heures et demie, réunion
de toutes tes sociétés à cet endroit. Procla-
cation solennelle des grands prix, sous la
présidence de M. le Président de la Républi-
que, des membres du gouvernement et de
la municipalité.
Exécution, par toutes tes sociétés d'excel-
lence réunies, des morceaux imposés au
concours : 1° chorales hommes ; 2° harmo-
nies ; 3° fanfares.
A six heures et demie, départ du défilé.
Itinéraire ; jardin des Tuileries, place de la
?Concorde, rue de Rivoli, place de l Hôtel-de-
Ville, quai de l'Hôtel-de-Ville, place Lobau,
rue de Rivoli (à droite), rue Saint-Antoine,
place de la Bastille, dislocation.
(Voir la suite à la & page.)
M. Fernand David à Blois
Blois, 26 mai.
M. Fernand David, ministre du Com-
merce, a inauguré, à Blois, le nouvel hôtel
de la chambre de commerce.
Le ministre, qui avait quitté Paris dans la
matinée, s'est arrêté à Orléans, où il a pré-
sidé, au buffet de la gare, un déjeuner offert
par la chambre de commerce de cette ville,
puis il est reparti vers trois heures.
A quatre heures et demie, M. Fernand Da-
vid fut reçu à la gare de Blois par 1e maire,
te préfet de Loir-et-Cher, Icfy représentants
élus du département, les fonctionnaires et
notabilités du pays. *
Le cortège s'est rendu à la chambre de
commerce, où M. Poulain, président, a sou-
haité la bienvenue au ministre.
Plusieurs discours ont été prononcés. M.
Fernand David a fait l'éloge des chambres
de commerce françaises.
Un grand banquet a eu lieu ensuite »u
château historique de Blois, puis 1e ministre
s'en fut à la mairie, où une réception eut
lieu.
L'ÉDUCATION DES BÊTES
Le mieux sera toujours l'ennemi du bien.
Voici qu'au lieu de laisser les animaux do-
mestiques nous charmer par leur naturel et les
manifestations " personnelles " de leur intelli-
gence, nous nous acharnons à les instruire,
c'est-à-dire à leur enlever les qualités qui nous
plaisent en eux.
On a ouvert à Paris une académie pour
chiens. Là, moyennant une somme assez forte,
les braves caniches, épagneuls, danois ou sim-
ples roquets à ascendants multiples, reçoivent
une instruction complète, et cessent d'être de
vulgaires " primaires dignes de tous les mé-
pris. Rendus à leurs maîtres, ces animaux se
livrent à des exercices inattendus, mais ne
montrent plus leur ancienne et charmante in-
génuité.
A Londres, c'est autre chose. Une dame in-
génieuse a ouvert, non pas une académie, mais
un conservatoire pour oiseaux. Elle prend
cher , seulement, au bout de trois semaine*,
elle rend à ses clients des oisillons capables de
" gazouiller " plusieurs airs à la mode.
11 paraît qu'elle obtient ce merveilleux résul-
tat en enfermant ses élèves dans des chambres
où le phonographe déverse, du matin au soir,
les torrents de son harmonie nasillarde. C'est
même un si beau travail qu'on pourrait lui
confier un rossignol, avec la certitude que pet
exquis chanteur sortirait de là avec la voix de
Polichinelle ! En matière d'éducation animale,
c'est ce qui s'appelle le progrès I
En Amérique, à l'université du Kansas, on
s'est borné à inscrire trois chiens comme au-
diteurs réguliers du cours de philosophie. L'an-
née terminée, on leur fera subir un examen,
afin de voir dans quelle mesunl leur aura été
profitable l'enseignement des professeurs.
Pauvres chiens! Pourvu qu'ils ne devien-
nent pas des philosophes !_ Adieu, alors, leurs
mines comiques, leur familiarité pleine de sym-
pathie, leurs caresses à la bonne franquette,
leurs allures de joyeux bohèmes, et leurs pro-
cédés courtois quand ils viennent à se rencon-
trer ! Ils nous ressembleront ! Autant dire que
les trois quarts du temps ils seront insuppor-
tables !
N'éduquons pas les bêtes! Elles ne vau-
draient plus rien, et perdraient du coup tous
les avantages qu'elles ont sur nous. H. J.
A Rosny-sous-Bois, un cultivateur
est assailli par des chenapans
La nuit dernière, M. Emile Lemaire, culti-
vateur de dix-neuf ans. regagnait son domi-
cile, rue de. Villemomble à Rosny-sous-Bois,
quand il fut assailli et roué de coups par
une .quinzaine d'individus.
Un d'eux tira même sur lui un coup de
revolver, 1e blessant au cûté gauche.
Un des agresseurs, Georges Nary, dit Fil
de Soie, a été arrêté peu après et envoyé au
dépôt.
L'enquête entreprise par M. Gaud, com-
missaire de police, a établi que ce guet-apens
était le résultat d'une vengeance ; plusieurs
rencontres ayant eu lieu récemment entre
cultivateurs et chenapans, ces derniers, qui
avaient eu 1e dessous, avaient décidé de ve-
nir en nombre et de prendre leur revanche.
Une aubade an « Petit Parisien »
Ia société le Réveil de Lutèce. qui participe au
concours de musique et de chant, est venue don-
ner. hier, une aubade au Petit Parisien, sous la
direction de son président, M. E. Champeil, at de
son vice-président, M. A. Regnier.
La vaillante phalange a exécuté, dans notre
hall, quelques-uns des meilleurs morceaux de
son répertoire.
C'était là une attention délicate, dont anus
sommes reconnaissants au Réveil de Lutèce.
Dorer plus pour coûter moins
L'entretien d'une bicyclette ne coûterait
presque rien, s'il n'y avait pas la question
des pneus. Ceux-ci opt bien baissé comme
prix, mais n'est-ce pas au détriment de la
qualité i Où sont donc nos pneus d'autre-
fois, qui duraient presque indéfiniment ?
Emu de cette situation, dont se plaignent-
à la fois vendeurs et acheteurs, Continental
a çonçu son nouveau Type Routier, dont la
devise : « Durer plus pour coûter moins »,
est tout un programme.
I-e Pneu Vélo Continental type Routier est
une véritable enveloppe, dont la construc-
tion robuste a bénéficié des progrès inces-
sants apportés dans ses usines ae Clichy :
il peut victorieusement soutenu la compa-
raison avec les pneus de jadis.
En vente chez tous tes bons agents. Paris,
146, avenue Malakoff. Usines à Clichy.
La fête du patriotisme
JEANNE D'ARC ETJ. JOSEPH FASSE
M. Joseph Fabre, qui représenta à la
Chambre, il y a une trentaine d'années, 1e
département de l'Aveyron, ~a surtout mar-
qué son passage au Parlement par tes efforts
qu'il fit en vue d'instituer une fête nationale
en l'honneur de Jeanne d'Arc.
Professeur dans divers lycées de province,
puis à Louis-le-Grand et à Saint-Louis, il
s'était livré à des études approfondies sur la
vie de la bonne Lorraine et il arriva à cette
conviction, lui député républicain, que
Jeanne d'Arc ne pouvait être accaparée par
aucun parti politique, qu'elle appartenait
aux catholiques moins qu'à d'autres, puis-
qu'elle avait été brûlée sur l'ordre d'un évê-
l'idée de Patrie et méritant par cela même
d'être honorée par la France entière.
M. Joseph Fabre consacra plusieurs ou-
vrages à son héroïne : Jeanne d'Are libératri-
ce. de la France ; Procès de condamnation de
Jeanne d'Arc, d'après tes textes authenti-
ques des procès-verbaux officiels : Procès de
réhabilitation de Jeanne d Arc. Il fit, en ou-
tre, représenter à Paris, en 1890, un grand
drame historique en cinq actes et un pro-
logue : Jeanne d'Arc, qui obtint un réel suc-
cès. Enfin, dans l'ordre parlementaire, M.
Joseph Fabre fui ie promoteur, en 1884-, d'une
proposition de loi revêtue de la signature de
252 députés républicains et tendant à ce qu'à
la fête nationale* du 14 juillet, fête de la li-
berté, fut jointe une fête du patriotisme en
l'honneur de Jeanne d'Arc. Dix ans après, te
Sénat ratifia ce projet, qui est repris aujour-
d'hui à la Chambre et sur lequel le gouverne-
ment a eu l'occasion de donner l'autre jour,
par la bouche de M. Poincaré, un avis favo-
rable.
Il était intéressant de savoir ce que pen-
sait de ce nouveau mouvement d'opinion, en
faveur do l'héroïque lorraine, M. Joseph Fa-
bre, qui vit Irte retiré à Versailles.
Or. son opinion, il vient de l'exprimer par
la lettre suivante, adressée à M. Louis Mar-
tin, sénateur et que ce dernier veut bien
nous communiquer.
« Je vous applaudis vivement de mettre
votre activité et votre talent au service de
la grande cause dont je poursuis 1e succès
depuis trente ans par livres, articles et dis-
cours. Peu s en fallut que la Chambre ne fût
conquise en 1884 ; 1e Sénat fut conquis en
1894. Faites, vous et vos amis, que la Cham-
bre soit enfin conquise.
Jour.béni où tous* les Français communie-
ront dans une même fête du patriotisme ! »
D'autre part, un de nos collaborateurs a
été reçu hier, à Versailles, par M. Joseph
Fabre. Il l'a trouvé tout joyeux.
- Je suis plein de fierté, a-t-il dit, en pen-
sant que M. Poincaré a proclamé hier l'ad-
hésion du gouvernement *au projet qui m'est
cher? Je viens d'écrire à l'instant même au
président du Conseil pour te remercier et te
féliciter de son beau "geste de bon Français
et de bon Lorrain. Lorsque l'institution d'une
fête nationale sera votée, j'aurai conscience
d'avoir accompli mon devoir de patriote.
M. Poincaré a raison de dire que Jeanne
d'Arc ne peut èjje monopolisée par person-
ne. Elle appartient à tous, elle est à foute la
France. Je voudrais voir sa statue sur tou-
tes tes places publiques pour rappeler qu'elle
fut la libératrice et la" pacificatrice dê la
France et que son rêve était la paix univer-
selle. Il restait aux républicains l'honneur
d'acquitter enfin vis-à-vis de Jeanne d'Arc
la dette de la patrie, que la monarchie n'a
pas su payer, et il a fallu que l'esprit répu-
blicain s'intronisat. en France pour glorifier
une des plus belles héroïnes du passé. Si
vraiment mon rêve se réalise, j'aurai le bon-
heur d'être 1e témoin d'une fête, nationale
qui réunira tous tes Français dans un irré-
ductible courant de fraternité patriotique.
HOMMAGE A M. DECHANEL
M. Stancioff, ministre de Bulgarie à Paris, a
remis au président de la Chambre, M. Paul Des-
chanel, le grand cordon de l'ordre de Saint-
Alexandre, que le roi des Bulgares avait conféré
à M. Deschanel lors de son dernier voyage à
Sofia.
* DISTINCTION A M. HE BERCKHEIM
> L'empereur Guillaume II a accordé au baron
de Berckheim, ancien chargé d affaires de l'am-
hassade de France à Berlin, l'ordre royal de 1a
Couronne de deuxième classe avec étoile.
UNE VISITE AUX QUINZE-VINGTS
Les Amis des monuments et des arts ont vi-
sité, hier matin, l'hospice des Quinze-Vingts, sou$
la conduite de leur président, M. Charles Nor-
mand. Ils ont admiré les sculptures et las pier-
res tombales provenant de l'hospice primitif,
fondé par 8aint-Louis, dans la rue SainUHonoré
actuelle, et sauvegardées par M. Ernest Vau-
ghan, l'êrudit directeur de l'hospice.
M. Paul Emard a résumé a grands traits l'his-
torique de cette fondation.
TOUR PROTÉGER LES AGENTS
Le préfet de police vient d'instituer une commis-
sion spéciale « chargée d'étudier les moyens de
protéger contre les malfaiteurs les agents de la
préfecture de police».
Le préfet, et, à son défaut, le secrétaire géné-
ral, présidera cette commission, dont feront par-
tie M. Vieille, inspecteur général des poudres et
salpêtres, membre de l'Institut; le docteur Han-
riot, membre de l'Académie de médecine ; M. Ha-
rnard. directeur des recherches; M. Kling, direc-
teur du laboratoire municipal : le commandant
Quirot, du régiment des sapeurs-pompiers, et le
capitaine Delacroix, de la section technique du
génie ; M. Métivier. ingénieur, et M. Sangle-Fer-
rière, secrétaire administratif.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort, à Parts, du peintre Emile
JacQue, qui exposa au Salon des artistes français
de cette année Les plâtriers.
U était fils du peintre Charles Jacque.
A TOUTES NOS LECTRICES
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La Semaine féminine
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