Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1912-03-14
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 mars 1912 14 mars 1912
Description : 1912/03/14 (Numéro 12920). 1912/03/14 (Numéro 12920).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/06/2008
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A Paris, je vais demander à être mis au ré-
gime lacté. D'ailleurs, termina. Rodriguez,
voulez-vous savoir mon opinion ? Tous les
criminels sont des malades (sic).
Sur ces derniers mots, les policiers impo-
sèrent silence à leur prisonnier, qui prit
place dans le compartiment de seconde clas-
se réservé à son intention.
LE PASSE DE BELORIE
David Belonie fut employés, de mai à juin
1906. à la pharmacie Thomas, 98, faubourg
Saint-Denis. il quitta cette maison en an-
nonçant qu'il partait au régiment. En réalité,
il prit le train pour Geuève, où il se présenta,
dès son arrivée, au groupe anarchiste
« Germinal ».
En février la police suisse le signala
aux polices étrangères comme un redoutable
révolutionnaire, partisan convaincu de la
propagande par le fait. A partir de 1907 on
perd sa trace en Francs. Il est, en effet, in-
soumis à la loi militaire et évite prudem-
ment de franchir la frontière.
Avant d'entrer à la pharmacie Thomas,
Belonie travailla successivement dans les
officines de MM. Bruneau, 10, rue de Chail-
k>t Corbeau, 72, avenue de la Grande-Ar-
mée Oreille, 35, rue Cler Boldinois, 106,
rue Caulaincourt, et, enfin, rue Saint-
Lazare.
Partout, on le considérait comme un em-
ployé sérieux, mais d'un caractère difficile.
Au cours de l'hiver 1904-1905, il résidait à
Londres, 48, Leicester square, à l'hôtel
w French and ltaliano ». En revenant de
Londres, en janvier il reçut l'hospita-
lité chez un de ses oncles habitant Paris, 11,
rue Jean-Robert. Il y demeura jusqu'au jour
de son entrée à la pharmacie Thomas.
Alors qu'il était élève en pharmacie, Belo-
nie logea notamment 56, rue des Vinaigriers,
61, rue Cler et 9, rue de Cnaillot.
Oncle et neveu
11, rue Jeau-Robert, ce fut la première
adresse de Belonie1, à Paris. C'est là qu'il
vint, à peine âgé de seize ans, envoyé par
ses parents auprès de sa tante, mariée à M.
Rouberty, originaire du Lot lui aussi, et
Chef d'équipe au service télégraphique.
A cette époque, il venait d'être renvoyé
par M. Lachièze, ancien député, chez qui il
était entré comme domestique en sortant de
l'école, et qui s'était intéressé à lui, car la
mère de Belonie avait été la nourrice d'un
de ses fils.
La famille du jeune David avait espéré
que, suivant les traces de son oncle et do-
cile à ses conseils, il ne tarderait pas à se
créer, à Paris, une situation. David était, en
effet, très intelligent. Mais M. Rouberty ne
tarda pas à s'apeicevoir qu'il ne pnurrait
rien faire de son neveu.
Celui-ci ne restait dans aucune place et
vainement l'on avait songé, pour lui, au mé-
tier d'électricien.
Toutes les fois qu'il était renvoyé des em-
plois qu'il occupait, Belonie venait 11, rue
Jean-Robert et implorait le pardon de son
oncle, qui finissait par l'accorder.
M. Rouberty ne cachait pas les ennuis que
lui causait le jeune homme et désespérait de
l'avenir de David. Maintes fois, il fit à ce
dernier de sévères remontrances. Mais quel-
le ne fut pas sa stupéfaction quand il apprit
que David faisait de la propagande anar-
chiste et, quand, au sujet d'une manifesta-
tion libertaire où la police avait été fort mal-
menée, i1 reçut la visite d'inspecteurs de la
sûreté. Le brave homme ne sut que répon-
dre.
Votre neveu est jeune, lui disaient les
voisins. Ça lui passera avec l'âge, ces idées-
là
Mais, loin de s'amender, le jeune homme
s'enfonça plus avant, chaque jour, dans la
voie funeste où il avait fait un premier pas.
Et le pauvre oncle apprit successivement,
avec douleur, que son neveu était un insou-
mis, puis, pour comble, qu'il était un voleur.
Un 1910, vers le mois de novembre, peu de
temps avant que son oncle quittât avec sa
femme la rue Jean-Robert, Belonie, qui ca-
chait aux .siens ses nombreux voyages, par-
tit ù nouveau pour l'Angleterre. Belonie en-
voya des caries p< j. Sales et resta en corres-
pohdance assez assidue avec son oncle. Mais
il croyait que celui-ci habitait toujours rue
Jean -Robert, ;dors que M. Rouberty était
allé demeurer dans une localité de la ban-
lieue, où il lit construire, il y a un an, une
villa.
D'ail'furs. le chef a a remis, hier,
à M. Guichard. toute la correspondance
émanée de son neveu et qui servira à re-
constitue:- le passé tragique de Belonie.
Une escroquerie de Belonie
qui lui valut deux ans de prison
Lyon, 13 mars.
On n'a, dans !e monde industriel et finan-
cier de Lyon, que de très vagues souvenirs
sur Belonie. oici, toutefois, quelques ren-
seignements sur son séjour ici.
En mars 1910, Btlonie était à Lyon, sans
qu'on sache exactement encore d'où il venait
ni qui il était. Il fit à ce moment la connais-
sance d'ua certain Esseguy, qui était alors
représentant et dépositaire de la Société des
compteurs eutomatiques depuis l'année pré-
cédente. Presque aussitôt Esseguy était
nommé à l'agence de Londres de cette même
entreprise, et il cédait à Belonie l'agence de
Lyon.
Mais, à Londres, Esseguy commit de nom-
breux abus de confiance, et Belonie iut in-
vité à cesser tout rapport avec lui. Au lieu
de cela, le directeur lyonnais envoya tous
les appareils de son agence à Esseguy, et
disparut un beau jour, dans le courant de
1910, avec les sommes disponibles de son
bureaux.
Depuis, on n'avait plus entendu parler de
Belonie, contre lequel le tribunal correction-
nel prononçait, kn 1911, une condamnation
à deux ans de prison par défaut pour les faits
que je viens de relaver.
Cependant, je vous signale qu'en décem-
bre dernier, lors de mon enquête sur le cri-
me mystérieux du Châtelet-en-Brie, où, le
Na 61 Feuilleton du Petit Parisien.
Serrez vos Rangs!
GRAND ROMAN D'ACTUALITE
DEUXIÈME PARTIE
L'ÉPOUSE VIERGE
XXX (suite)
Le drapeau
Encore plus ''assommé par la douleur
d'avoir perdu son drapeau que par le coup
de matraque qu'il a reçu au sommet de la
nuque, le lieutenant Lejeune qui ne se sen-
tait que très légèrement atteint, n'a pas
voulu rester à l'ambulance, et se laisse aller
aux pensées les plus arrières, au plus pro-
fond désespoir.
Lieutenant, fait, près de lui, une voix
très douce. Lieutenant
Lejeune relèvc la tête.
Il reconnaît Mildah.
Vous, fit-il, vous
Oui, moi
A cette heure-ci ?
Oui, à cette heure.
Que me voulez-vous, mon enfant ?
Alors, sortant de sa poitrine la loque su-
blime dont les trois couleurs disparaissent
sous une vaste tache dont l'écarlate com-
mence déjà a brunir, el!e dit simplement
C'est le drapeau que je vous rapporte!
premier, je vous signalai la participation de
Bonnot, je disais que celui-ci avait débuté à
Lyon par un vol de bicyclettes et de motos
chez M. Weber, représentant, avenue de
Saxe, et qu on avait trouvé une des motos à
Londres, aux mains d'un certain Esseguy.
Celui-ci n'est autre que le complice de Belo-
nie, et on peut déduire de fait que Belonie et
Bonnot avaient, à cette époque, partie liée
dans les opérations de la bande Bonnot à
Lyon.
Un autographe de Bélonie
LE PASSE DE RODRIGUEZ
Rodriguez est connu dans les milieux anar-
chistes sous les noms de Duez. Duroc et Du-
chesse. En juin 1896, lors de sa condamna-
tion pour outrage aux mœurs, il habitait 27,
avenue de Wagram.
En sortant de prison, il alla vivre, sous le
rom de Duez, 27, avenue des Ternes. En
1897, sous le prénom de Roger, il travaillait
7, rue des Acacias, dans les ateliers de la car-
rosserie Bourgeois. 11 demeurait alors 6, rue
du Département. On le retrouve ensuite 145,
rue Mouffetard.
Au début de 1898, pour avoir crié « Vive
l'anarchie A bas la patrie il fut arrêté à
la sortie d'un meeting tenu à la salle des
Mille-Colonnes. Il donna alors aux agents le
nom d'Armand Duroc.
Quelques semaines plus tard, il est à
Bruxelles, où il subit, le 17 décembre 1898,
une condamnation à un an de prison pour
avoir apposé des placards révolutionnaires.
Il avait été arrété dans la capitale belge en
compagnie d'un de ses amis, Joseph Thou-
louze, ex-détenu de la forteresse de Mon-
En 1899, Rodriguez est expulsé de Belgi-
que. En 1901, le 11 novembre, la cour d'assi-
ses de la Seine le condamne à cinq ans de
réclusion pour fabrication de fausses pièce?
de dix francs.
Peu avant sa condamnation, il résidait à
Neuilly, 3, rue des Poissonniers, avec sa
maîtresse, une fort jolie femme, Nathalie
Morel, connue dans les milieux libertaires
sous le sobriquet de « Nadja » qui- occupait
un appartement 38, rue de la Clef.
Rodriguez, qui devait, rue des Poisonniers,
six mois de terme, déménagea ses meubles
durant la nuit, par les fenêtres. Après son
départ, le concierge constata qu'il avait ar-
raché toutes les portes des placards.
Quand il comparut devant les assises, à
Paris, le malfaiteur nt l'étrange déclaration
suivante
Je n'ai jamais commis aucun méfait, je
le jure sur le Christ, que j'ai bien souvent
outragé. J'ai été anarchiste, mais je ne le
suis plus. Après avoir été entraîné par de
mauvais compagnons, j'ai réfléchi et. reve-
nant de mon erreur, j'ai répudié la doctrine
que j'avais auparavant. embrassée.
A partir de 1901, on perd la trace de Ro-
driguez.
M. GUICHARO POSSEDE
DES INDICATIONS INTERESSANTES-
Nous disions hier que Belonie ne devait
pas être étranger à la fameuse affaire de
Gand-Amsterdam, dont nous avorfs parlé.
Or, de la correspondance, remise spontané-
ment à M. Guichard par NI. Rauberty, l'on-
cle de Belonie, il résulte que celui-ci se trou-
vait, la semaine dernière, à Amsterdam.
Il est bien établi maintenant que Rodri-
guez et son complice n'ignoraient pas l'ori-
gine des titres qu'ils se proposaient de né-
gocier.
Bien que certains aient émis l'hypothèse
que des valeurs non encore découvertes pou-
vaient être enterrées dans un fourré du bois
de Vincennes, M. Guichard les fait recher-
cher en Hollande et, tout particulièrement,
il Amsterdam.
Traqués en Angleterre, les laveurs de
titres se sont, en effet, rabattus sur la Hol-
lande, où ils opèrent, presque impunément.
DIEUDONNÉ ÉTAIT-IL
A ARNAY-LE-DUC ?
On se souvient que, dans la nuit du 15 au
16 février, une automobile fut volée à M.
Malbec, à Béziers. Quelques jours plus tard,
elle était abandonnée à Arnay-le-Duc, dans
la Côte-d'Or, par les voleurs, au nombre
desquels se trouvaient, d'après la police,
Bonnot et Dieudonné, ce dernier, soupçon-
né, on le sait, d'être le meurtrier du garçon
de caisse Caby.
Jusqu'à ce jour, la présence de Dieudonné
à Arnay-le-Duc n'avait pu être prouvée.
Nous avons reçu de M. Mounot-Fichot,
boulanger et restaurateur à Arnay-le-Duc,
une lettre dans laquelle il déclare reconna;tre
formellement le malfaiteur
nous écrit-il, Dieudonné, Bonnot et trois de
leurs camarades sont venus me demander de
les conduire à Reaune, dans l'automobile
avec laquelle je fais du louage. Je leur ai
donné satisfaction et les ai laissés dans cette
ville, à l'hôtel de France, en face de la gare.
» Je suis persuadé que si ma voiture avait
été plus forte qu'elle ne l'est, ils m'auraient
tué en route pour s'en emparer.
« Si j'ai reconnu seulement Bonnot lors-
qu'on m'a montré sa photographie et celle de
Dieudcnné, c'est qu*j ce dernier, sur l'épreu-
ve qui me fut soumise, portait toute sa bar-
be. Mais, après avoir soigneusement regardé
le portrait qui fut publié dans le Petit Pau-
sien du 7 février, je n'ai plus le moindre
doute. Cet individu était bien au nombre des
voyageurs que j'ai conduits à Beaune. »
XXXI
Le complot
Après avoir enfermé le père Ballot, Mort-
aux-Vaches était des-cendu dans le oarc afin
de suivre discrètement Marie-Anne et sa
gardienne.
Il n'avait pas encore de plan bien arrêté.
Comme d'habitude, il se fiait à la fois à
son intelligence et à son étoile.
Au moment où il mettait le pied dans le
jardin, la recluse et sa surveillante lon-
geaient une grande allée qui conduisait à un
massif de houx resté vert au milieu de^ fri-
mas.
Toutes deux marchaient lentement, en
causant sur un ton de contidence.
Le marchand de canards ne pouvait pas
entendre les paroles qui s'échangeaient
mais à l'attitude des deux femmes, il lui était
aisé de deviner qu'elles conversaient sur le
ton de l'intimité la plus profonde.
Si vous saviez combien cela me fait du
bien de me sentir aimée par vous, murmu-
rait la belle infirmière.
Vous m'êtes si sympathique et vous me
semblez si malheureuse, répondait madame
Dorimont.
Oui, bien malheureuse
» Et si vous saviez toute la vérité, vous me
plaindriez encore davantage.
Parlez
Vous ne me croiriez pas. Vous diriez,
vous aussi, que je suis folle.
Pourquoi ne pas m'ouvrir tout grand
votre cœur ? Pourquoi ne pas soulager vo-
tre âme en me confiant toutes vos misères,
toutes vos peines ?
Mort-aux-Vaches était très ennuyé.
Qu'est-ce qu'elles peuvent se raconter?
monologuait-il.
LA MI.CARéME
La compositioa et les itinéraires
des liM cortèges
On /:fait que trois cavalcades différentes dé-
fileront, aujourd'hui, dans Paris, pour la
grande joie des promeneurs et des curieux.
Jamais la Mi-Carême n'aura offert une telle
abondance de spectacles.
SUR LA RIVE DROITE
Tout d'abord, le cortège de la rive droite et
celui de la reine des reines et des différentes
reines de quartiers, qui partira à nùdi et de-
mi de la place de Montrouge et empruntera
l'itinéraire suivant
Avenue du Maine, rue de la Gailé, rue d'O-
dessa, place de Hennés, rue de Rennes, boule-
vard Saint-Germain, rue Danton, place Saint-
Michel, quai Saint-Michel 1 heure et demie
Petit-Pont (arrêt pour la visite à la préfecture de
police), parvis Notre-Dame, rue d'Arcole, pont
d'Arcole 2 heures Hôtel de Ville (arrêt), rue
des Rivoli, place de la Concorde, avenue des
Champs-Elysées, avenue Marigny 3 heures
faubourg Saint-Honoré (arrêt à l'Elysée), rue
i'oyale, place de la Madeleine, grands boulevards
jusqu'à la Bastille, où aura lieu la dislocation,
vers 5 heures et demie.
Voici quel sera l'ordre du cortège gardes
municipaux, Union des trompettes du Xll*,
char des groupements, harmonie du comité
des fêtes de Paris, chars du comité du Xe,
du comité du XIVe, de l'Estudiantina, du
marché du Temple, de la Lyre d'or, de la
Stetla-Concert, du marché Lenoir et du co-
mité de la rive gauche, landaus de la reine
des reines et des différentes reines.
SUR LA RIVE GAUCHE
La cavalcade de la rive gauche, où paral-
tront la rose des roses et les roses élues par
la fédération des comités de la rive gauche,
partira à une heure de la place d'Italie et
parcoura l'itinéraine suivant
Avenue des Gobelins, rue Monge, place Mau-
bert, boulevard Saini-Germain, rue Dante, nie
du Fouarre, rue Lagrange, pont au Double, par-
vis Notre-Dame, rue dVVrcoJe, pont d'Arcole.
2 h. 1/2: Hôtel de Ville (arrêt), nue de Rivoli,
boulevard Sébastopol, place dit Châtelet, pont
au Cliiwiige, quai de la Cité. 8 h. rue de la
Cité (arrêt), Petit-Pont, rue du Petit-Pont, rlie
place Denfert-Rochereau avenue d'Orléans, ave-
nue du Maine, rue de la Gaîté, rue Montparnasse,
boulevard Montparnasse. 5 h., place de Hen-
nes, rue de l'Arrivée, avenue du Maine, boule-
vard Montparnasse, place de Renées, rue de Ren-
nets, rue du Four, carrefour de la Croix-Rouge,
rue de Sevré?, rue Velpeau, rue de Babyjpse,
boulevard Raspail. boulevard Salîit-Germaijrrbou-
levard Saint-Michel, rue Soufflet.
La dislocation se fera à six heures sur la
place du Panthéon.
Le cortège comprerj£fa 1° Fanfares de
tambours et clairons Char de la Folie
conduisant le cortège. de la rive gauche
3° Musique 4* Char de l'Astronomie 5"
Fanfare de .tambours et clairons 6° Grou-
pes de cavaliers, costumes du Lendit 7°
Char de la Rosé des Roses et des Roses de
la rive gauche 8° Groupes de cavaliers, cos-
tumes du Lendit 9° Musique 10° Noce vil-
lageoise 11° Char de l'Ouest-Etat 12° Musi-
que 13° Char des Invalides 14° Fanfare
tambours et clairons 15° Char de l'oeuvre
des Filets bleus de Concarneau.
Ajoutons que la reine des Filets Bleus de
Concurneau, Mlle Mélanie Cabellic et ses de-
moiselles d'honneur, Mlles Anne Roche-
dreux et Marie Tallec, sont venues- nous
rendre visite, hier, au Petit Parisien, nous
upportant le charme de leur jeunesse et de
leur grâce.
LES CHARS_ DE NICE
Enfui, nous verrons une troisième caval-
cade celle des principaux chars du carna-
val de Nice Sa Majesté Carnaval, le char
de la Rascasse, les Gardiens du Louvre et
le char de la Vie chère, que le Petit Journal
a fait venir de Nice avec leurs escortes de
figurants et de musiciens.
Ce cortège partira de la place de l'Obser-
vatoire à midi, pour suivre les voies suivan-
tes
Boulevard Saint-Michel, boulevard Saint-Ger-
main. rue Saint-Jacques, Petit-Pont, parvis No-
tre-Dame, place de l'Hôtel-dè-Ville, rue de Rivoli,
place de la Concorde, Champs-Elysées, avenue Ma-
rigtty, faubourg Saint-Honoré, rue Royale, place
de là Madeleine, grands boulevards, place de la
République, boulevard Magenta, me de Chabrol,
rue [>afayette, rue Halévy, place de l'Opéra, me
de la Faix, rue Castiglione, rue de Rivali, place
de la Concorde, Champs-Elysées, avenue Nico-
las-ll, pont Alexandre et esplanade des Invalides
(dislocation).
DANS LE Xe ARRONDISSEMENT
Ajoutons que le comité des fêtes du dixiè-
me arrondissement organise, pour ce matin,
une promenade de son char, sur lequel pren-
dront place la reine et ses demoiselles d'hon-
neur. Voici quel sera l'itinéraire de cette
sorte de répétition générale
Départ du carrefour de la rue Corbeau et de la
1 rue du Buisson -Saint -Louis, rue Saint-Maur, rue
Claude- Vellefaux, rue Louis-Blanc, faubourg
Saint-Denis, boulevard de Magenta, faubourg
Saint-Martin (réception à la mairie du dixième
arrondissement) et boulevard Bonne-Nouvelle, où
se fera la dislocation.
LE RECEVEUR DISPARU
Versailles, 13 mars.
On en a terminé aujourd'hui avec la véri-
fication des comptes de M. Houzelot, ce re-
ceveur principal des postes dont nous avons
relaté la disparition.
Un déficit de francs a été constaté
dans sa caisse. Aussi l'administration des
postes a-t-elle porté plainte contre lui au par-
quet de Versatlles. Dans la journée, le juge
d'instruction a lancé un mandat d'arrêt con-
tre le fugitif.
» Je donnerais bien six paires de canards
peur être fixé.
n Oui, mais si je m'avance trop, allés me
verront. La surveillante se méfiera peut-être
de quelque chose, et je serai grillé comme
du café
» Faisons pénard et attendons les événe-
ments
Très émue, Marie-Anne de Savenay pour-
suivait, toujours d'une voix contenue, pres-
que basse:
Ah madame Dorimont. Je paie cher
une imprudence due à ma loyauté instinc-
tive. Si je suis ici c'est, parce qu'°n un
moment de légitime colère, non seulement
j'ai dit à mon mari toutes ses vérités, mais
je l'ai aussi menacé de le démasquer devant
tous.
Alors, avec une habileté infernale, il a
réussi à me faire passer pour folle aux yeux
du docteur Martineau et à étouffer ma voix
qui était prête à l'accuser. à le con-
fondre
Cet homme est donc un si grand mi-
sérable ? interrogeait la gardienne qui, plus
elle entendait parler la recluse, plus elle
était convaincue qu'elle n'avait pas affaire
à une démente.
Plus misérable encore que vous ne pou-
vez vous l'imaginer
Et saisissant fiévreusement le bras de la
gardienne, elle ajouta
Puisque vous me comprenez, puisque
vous me plaignez de toute votre âme.
Oh certes
Je vais tout vous dire
Baissant encore la voix, Marie-Anne se
pencha vers l'oreille de la brave femme et
lui avoua
Si je me suis enfuie le soir de mon
mariage, si j'ai mieux aimé mourir que
LES SUITES D'UN DISCOURS
M. Cruppi répond
à M. Jean Jaurès
Interpellant vendredi à la Chambre sur la
politique marocaine, M. Jean Jaurès s'était
exprimé en ces termes, mettant en cause M.
Cruppi, ministre des Affaires étrangères du
cabinet "Monis
Il paraît qu'il n'y a que trois ministres qui
aient décidé la marche sur Fez.
A ses amis de la gauche radicale, M. Crup-
pi a fourni hier l'explication suivante
L'Humanité du il mars précise l'allégation de
M. Jaurès il paraitrait que, dès le 13 avril, MM.
Monis, Berteaux et Cruppi étaient au courant du
blocus de Fez. ils ont tout dissimule à leurs col-
lègues et attendu sajis rien dire le départ du
Président de la République pour Tunis, qui a eu
lieu le 15 avril ce départ accompli, ils se sont
hâtés de donner les instructions nécessaires à
la formation de la colonne destinée à marcher sur
Fez en cas de besoin.
Ijes ordres étaient partis, l'expédition était en
route, lorsque le conseil de cabinet a été, le :3
avril seulement, mis en présence du fait accom-
pli.
A ce récit, je n'oppose qu'une date que M.
Jaurès relise son propre journal, l'HumaniN
du 20 avril, il y verra, dans une note de
l'agence llavas, que le télégramme annon-
çant le blocus de Fez porte bien la date du 13
avril, mais c'est la dale d'envoi. La dépêche de
M. Gaillard n'est parvenue que le 19 à Paris, et le
gouvernement a pris aussitôt les mesures néces-
saires. Ainsi l'allégation produite par M. Jaurès
à la tribune et le récit de l'Humanité reposent
sur une erreur matérielle, qu'il était aisé, semble-
t-il, de ne pas commettre.
Autre erreur, poursuit M. Cruppi M. Jau-
rès a apporté à la tribune la traduction ultra-
fantaisiste d'une conversation que j'aurais
eue avec lui dans les couloirs de la Chambre
Ce procédé de discussion n'est pas en
usage au Palais-Bourbon et je ne le relève-
rais pas si les phrases de M. Jaurès ne con-
tenaient une allégation aussi fausse que
précise « Allez, m'a dit M. Cruppi, nous
préparons une grande chose C'était ur, con-
sortium, mais cet autre consortium aussi,
quand on l'a vérifié, on s'est aperçu qu'il li-
vrait le Congo,, il a fallu y renoncer.
Je ne réponds qu'un mot. C'est au début
de juin qu'un projet de société d'études entre
un groupe allemand et un groupe français
a été placé sous mes yeux. Il m'a suffi de
parcourir t'é projet pour lui refuser tout de
suite toute approbation. Le conseil des mi-
nistres s'est prononcé le 7 juin dans le même
sens. Je ne pouvais donc pas le 17 juin, au
lendemain de l'interpellation, rêver de ce
consortium en disant à M. Jaurès sur ce ton
prophétique qui lui est, je crois, plus fami-
lier qu'à moi-même Allez, nous préparons
une grande chose »
INFORMATIONS POLITIQUES
Le débat sur la politique étrangère
Plusieurs députés qui se proposaient de
prendre part au débat sur les affaires exté-
rieures dont la suite aura lieu vendredi
la Chambre ont renoncé, on le sait, à in-
tervenir et les mobiles qui les ont guidés sont
exposés dans une lettre que l'un d'eux, M.
Joseph Remach, adresse à un de nos con-
frère.
C'est évidemment, dit M. Reinach, sous le ré-
gime parlementaire, l'une des tâches principales
des assemblées, qu'il s'agisse des choses du de-
hors ou de la politique intérieure, que de recher-
cher et d'établir les responsabilités encourues,
de faire la lumière sur les initiatives ou les né-
gligences qui ont conduit aux faits accomplis,
devant iesquels il a fallu s'incliner, qu'il a fallu
ratifier. Quand Il s'agit des choses du dehors, on
accordera pourtant qu'il y a des heures où il se-
rait plus sage, plus digne, parfois d'un patrio-
tisme plus avisé, de ne pas récriminer contre
l'irrévocable.
L'éleetion sénatoriale de la Guadsloip
Le neuvième bureau du Sénat, chargé de
statuer sur l'élection de M. Henry Bérenger,
à la Guadeloupe, a entendu hier auprès midi
plusieurs personne, notamment M. Simon,
agent central des banques coloniales, au su-
jet de l'envoi par Ni. Légitimus d'une somme
de 50,000 fr. Le bureau a décidé, avant de
statuer, de demander à MM. Briand, garde
des Sceaux, et Lebrun, ministre des Colo-
nies, quel est l'état de l'instruction criminel-
le ouverte à la suite de la plainte déposée
par M. Cicéron.
L'impôt sur le revenu
,NI. Klotz, ministre des Finances, s'est ren-
du, hier, devant la commission sénatoriale
de l'impôt sur le revenu pour l'entretenir de
l'état des travaux préparatoires.
En ce qui touche les principes fondamen-
taux de cette réforme et la collaboration
empressée que le gouvernement a offerte à
la commission, le ministre a, tout d'abord,
renouvelé ses déclarations antérieures. 11 a
rappelé ensuite que la commission ayant dès
à présent examiné, d'une manière approfon-
die, l'ensemble du projet parait être mainte-
nant en mesure de procéder à la rédaction
d'un dispositif.
Le ministre a ajouté que la commission
tiendrait sans aucun doute à terminer, dans
un bref délai, la tlche qu'elle a entreprise.
Au cours de son audition, Ni.' Klotz a été
conduit à entretenir également la commis-
sion sénatoriale du projet de réforme des im-
positions locales, présentement soumis là
l'examen de la commisssion de la législation
fiscale de la Chambre. Dans resprit du gou-
vernement et du Parlement, les impositions
locales doivent être adaptées à l'impôt
d'Etat. Il s'ensuit que toute modifica.tion im-
portante dans l'économie de ce dernier im-
pôt réagira nécessairement sur l'organisa-
tion du nouveau système de contributions
locales et que. dans l'état actuel de la ques-
tion, les solutions retenues par la commis-
i d'être à cet homme, c'est que. Ah! c'est
horrible à dire
Du courage
Eh bien, c'est qu'il était l'amant de ma
mère
Ma pauvre enfant!
Je n'ai pas fini 1
» Mais je n'ose continuer, tant c'est
affreux.
Arrêtez-vous. ne m'en dites pas da-
vantage, interrompait madame Dorimont
tout attristée.
Car devant les propos terribles tenus par
Marie-Anne, ses doutes venaient de s'éva-
nouir, et elle se disait, elle aussi
C'est le docteur qui a raison, elle est
bien folle
Marie-Anne s'était mise à sangloter.
Alors, madame Dorimont, l'attirant à elle,
l'embrassa tendrement en lui disant
II faut tâcher d'oublier tout cela, vite,
bien vite. et les beaux jours reviendront.
Tiens, mais elles sont copines! se
disait le « baron Mortaux
V'là qu'elles s'embrassent.
1) Chouette Ça va être plus commode que
je ne pensais!
Mais les deux femmes se dirigeaient vers
le bâtiment où demeurait Marie-Anne.
Maintenant que je suis fixé, décidait le
marchand de canards, inutile de rester là
plus longtemps.
». Je sais où je vas et à qui je dois
causer.
Et il laissa la recluse et la surveillante ren-
trer dans la maison.
Puis. comme il croisait le gardien médail-
lé qu'il avait déja gratifié d'un si généreux
pourboire, il lui demanda d'un ton indiffé-
rent
Quelle est donc cette jeune personne qui
sion de la Chambre ne peuvent être que pro-
visoires et sujettes à des variations inces-
santes. Dans ces conditions, le ministre a, in-
diqué qu'il serait très désirable qu'un ac-
cord intervint entre les deux commissions
parlementaires et le gouvernement pour que
le projet de réforme des impositions locales
ne fût pus arrêté par la commission de la
Chambre avant que les lignes essentielles
du futur impôt d'Etat aient été suffisam-
ment précisées par la commission sénato-
riale.
la commission a donné acte de ses décla-
rations au ministre des Finances.
M. Poirrier, président, et M. Aimond, rap-
porteur, auront, lundi prochain, une entre-
vue avec M. Klotz.
La « section financière »
du parquet de la Seine
UNE INITIATIVE DE M. BRIAND
On sait qu'il vient d'être institué une
huitième section, dite section financière, au
parquet de la Seine.
Cette création est le résultat d'instructions
données le 19 février/dernier au procureur
général près la cour d'appel de Paris par le
ministre de la Justice, M. Aristide Briand.
Ces instructions sont intéressantes à con-
naître, car elles précisent le but poursuivi
par le garde des Sceaux et les moyens qui
seront employas pour y parvenir.
Elles sont a;nsi conçues
Mon attention a été appelée sur la nécessité
d'î renforcer Faction du parquet de la Seine
en vue de réprimer plus sûrement les abus de
la spéculation et du jeu ainsi que les agissements
fraudulepr d'un certain nombre d'aventuriers
de la Bourse et de la finance.
J'estime qu'à ce point de vue il y aurait lien
d'envisager dans le plus bref délai possible la
création au parquet cie la Seine d'urne section
spatiale destinée à centraliser, sous la haute sur-
veillance et sous la responsabilité de M. le procu-
reur de la République, mais avec la collaboration
d'un ou de plusieurs magistrats spécialement dé-
signés à cet etfet l'examen de toutes plaintes,
de toutes dénonciation, de tous procès-verbaux,
de tous rapports, l'étude et la direction de toutes
procédures se rattachant par le caractère des faits
qui y sont relevas à l'ordre de préoccupations qui
précède fraudes dans la constitution des so-
ciétés, émissions irrégutières, majoration d'ap-
ports, faux bilans, distributions de dividendes
fictifs conireptiriie, etc., d'une manière générale
toutes les irufractiDns à la loi du 2i juillet 1867,
tous les délits d'escroquerie et d'abus de con-
fiance commis à l'occasion d'une opération finan-
DINER AU PALAIS-BOURBON
M. Henri Brisson, président de la Chambre des
députés*, a offert, hier soir, un dîner en l'honneur
des membres du corps diplomatique.
-NI. Henri Brisson avait à sa droite Mme Bacon
et à sa gauche Mme Perez Caballero M. Poin-
caré, président du Conseil, assts en face du pré-
sident de la Chambre, avait à sa droite Mme
Iswolky et à sa gauche Mme Szecsen de Teme-
rin.
MORT SUBITE DE M. BKNABD
M. Bénard, président du conseil d'administra-
tion du Métropolitain, travaillait, hier soir, vers
six heures, à son bureau, 19, rue Scribe, lorsqu'il
fut pris d'un malaise subit. Conduit aussitôt à
son domicile, 25, rue de Berri, il succomba peu
après.
Les commerçants de Vincennes
ont élu leur reine
L'Union commerciale et industrielle de
Vincennes organise dana cette ville de gran-
des fêtes qui auront lieu au mois de mai.
Ainsi que l'année dernière, une reine a été
élue au cours d'une soirée organisée dans
le salon Marigny, par MM. Dagot, président
de l'Union Chaucea.u, secrétaire général et
le comité des fêtes.
Par 34 voix sur 65 votants, Mite Alice
Eliot, une blanchisseuse de vingt-deux ans,
employée chez Mme Sinet, 1, rue de Mon-
treuil, fut élue au premier tour.
Ses demoiselles d'honneur seront Mlle
Henriette Bertheui], jeune fille de dix-huit
ans, employée de magasin, et Mlle Camille
Aube, une gracieuse blonde de dix-neuf ans.
Mlle Alice Eliot, reine de Vincennes (au
centre) et ses demoiselles d'honneur
Mlles Henriette Bertheuil (à droite) et
Camille Aubé (à gauche).
qui travaille avec ses parents, 109, rue de
Fontenay.
Une brillance soirée termina cette fête de
famille.
vient de rentrer?. Elle a l'air d'avoir bien
du chagrin.
Tout de suite, l'employé fit, en prenant un
ton confidentiel.
Monsieur le baron,, je ne saurais trop
vous le dire.
» Il y a quelques jours seulement qu'elle
est là, je sais pourtant qu'on l'appelle mada-
me la comtesse et qu'elle demeure avenue
du Bois-de-Boulogne.
Je ne m'étais pas trompé, se dit Mort-
aux-Vaches, c'est bien elle.
Puis, tout haut, il reprit négligemment:
La dame qui l'accompagne a l'air d'une
bien bonne personne.
Madame Dorimont, s'exclama le sau-
veteur breton n. mais, monsieur le baron, il
n'y à pas sur la terre une meilleure
créature.
Avec ça, la franchise même.
Ah celle-là, quand elle a quelque chose
à vous raconter, elle ne charge pas son voi-
sin de vous le dire
n Mais je vous demande pardon, monsieur
le baron, T'oubliais de vous demander des
nouvelles de monsieur votre parent.
n Est-ce que ça va un peu mieux ?
Oui, oui, il est plus calme, répondit
Tex-Bat. d'Af.
Et jugeant, que pour l'instant, le médaillé
lui en avait suffisamment appris, il fit
Au revoir, mon ami, je retourne auprès
de mon oncle. car je vous avouerai que je
n'aime pas beaucoup le laisser seul. Il n'y a
que rrtoi qui peux en venir à bout.
Alors, meilleure santé
Mort-aux-Vac'ws, après avoir laissé rem-
ployé s'éloigner, se glissa furtivement dans
le corps de logis où Marie-Anne et madame
Dorimont venaient de disparaltre.
Madame Dorimont. une brave femme.
Premières
THÉÂTRE APOLLO. Le Comte de Luxenv
bourg, opérette en trois actes de MM. Wilner
et Bodaiizki, musique de M. Franz Lehar.
C'est une renaissance. L'opérette nous est
rendue, non pas telle, il est vrai, qu'on la
connut il y a cinquante ans des éléments
exotiques se sont mêlés il la formule pari-
sienne, et qui semblent vouloir faire désor-.
mais partie intégrante du genre. Entre ses
deux parentés avec l'opéra-comique et l'opé-
ra-bouffe, l'opérette se rapproche au jour-
d'hui davantage de l'opéra-bouffe. L'innova-
tion la plus caractéristique est celle de faire
sauter et se trémousser les acteurs tout du
long de l'action. La gaieté française n'y per-
dra rien, sans doute, et nous avons fait
parfois à l'étranger des emprunts plus ma-
lencontreux.'
Les adroits et spirituels adaptateurs de
l'oeuvre viennoise (MM. de Flers et de Cail-
lavet) ont transporté le lieu de la scène à ̃;
Paris. Nous sommes d'abord dans un ate-
lier de Montmartre, chez le peintre Bris-
sart, où passe de temps en temps la faran-
dole d'un bal de grisettes, de rapins et do 1
débardeuses 1830. Brissart a pour ami un
gentilhomme ruiné, le comte de Luxem-
bourg, à qui le chancelier du prince mos·
covite Basil Basilowitch vient proposer un,
chèque de 100.000 francs pour épouser une
femme dont il ne devra connaitre ni le nom
ni la figure. Le gentilhomme consent à tout, j
et le prince arrive, qui fait procéder au ma-
riage. Les mariées sont placés chacun der-
rière un côté d'un grand tableau de Bris* 1
sart et se tendent la main à travers un
trou pratiqué dans la toile. j
La nouvelle comtesse est l'actrice Su-
zanne Didier. Le prince ne se mésallierai
plus maintenant quand il l'épousera à son 1
tour, après qu'elle aura divorcé. Les ma· 1
ries ont été troublés au contact de leurs i
mains et au son de leurs voix. Le comte de
Luxembourg se met à la recherche de sa
femme et la retrouver. Mais avant de rom- i
pre le pacte qu'il avait accepté, il faut l'en-
dre l'argent or, il a tout dépensé. Par i
bonheur, le 'peintre Brissart a répandu le
bruit de son propre décès pour échapper à
ses créanciers et un brocanteur qui avait
spéculé sur les tableaux de l'artiste disparu, I
lui offre deux cent mille francs pour conti-
nuer à faire le mort. Brissart partage en I
frère avec Luxembourg, qui rembourse la
prince et garde sa femme.
M. Galipaux a fait du prince mosco-
vite une création originale et amusante;
M. Henri Defreyn chante agréablement
d'agréables couplets M. Fernand Frey 1
prête une curieuse physionomie à Brissart. I
Les deux principaux rôles féminins sont
tenus par Mme Brigitte Régent (Suzanne), J;
une débutante qui promet une étoile, et
Mlle Angèle Gril, la compagne du rapin.
La musique, de M. Franz Lehar, est gra-
cieuse, pimpante, choisie, bien rythmée.
Le compositeur était dans la salle, dans une
avant-scène. Il s'est levé pour saluer le 1
public lorsque l'on a applaudi l'ouverture
de son troisième acte. Il ne peut qu'être
satisfait de l'accueil chaleureux fait à son j
œuvre par les spectateurs parisiens.
Adolphe ADERER. |
Sur le rapport de M. Achille, le conseil
renvoie à l'administration, pour étude, la
proposition de M. Massard, relative à la
création d'une brigade d'agents de police f
dite de l'automobile. |
M. Georges Pointe! fait décider l'acquisi- J
tion d'un immeuble, 8, rue Tollendai, pouf
le prolongement de la rue Armand-Carrel et
approuver les offres à faire devant le jury 1
pour l'élargissement de la rue de Dutiker-
que, dépense 600,000 francs. j
M. Berthaut fait voter un crédit de 600,000 j
francs pour l'élargissement partiel de la rue j
de Ménilmontant de même M. Hénaffe fait
ouvrir un crédit de 1,100,000 francs pour l'é- 1
largiseement de la rue Montmartre.
Le conseil adopte une proposition de M.
Gay, ainsi conçue j
M. le préfet du la Seine est invité à étudier
une revision de l'arrêté préfectoral de afin
de permettre l'enlèvement des déchets d'alimen- J
tation des épiceries et fruiteries vendant au dé-
tail ainsi que le déchet des petits façonniers dana j
une limite à déterminer.
Sur le rapport de M. Adolphe Chérioux, le
conseil vote un Crédit de 1,249,348 fr. W pour
le dégagement du boulevard Pasteur à l'an- |
gle de la rue de Sèvres où doit être cons- i
truit un lycée de jeunes filles et approuve les J
traités amiables et la fixation des offres à
faire devant le jury pour le prolongentent de
la rue du Renard et l'élargissement de la 1
rue Beaubourg. 1
M. Adolphe Chérioux fait aussi voter au
conseil une délibération aux termes de la-
quelle l'emplacement de l'ancienne galerie
des machines .sera mis à la disposit.ton du
ministère de l'Agriculture pour le concours "i
d'animaux reproducteurs de 1912. J
M. Patenne fait voter une acquisition d'im-
meuble pour le prolongement de la rue âa
Buzenval et tes crédits nécessaires pour l'é- 1
largissement de la rue des Saules et Saint-
ViTioent.
M. Quentin Banchart pose au préfet de po- 1
lice une question sur la non-observation du
réglement qui interdit le passage dans l'ave- 1
nue des Champs-Elysées des voitures de rou- j
tape ou de transport de marchandises. Il de-
mande au préfet de bien vouloir donner des |
snstructions pour que son règlement soit 1
strictement observé. 'j
Le secrétaire général de la préfecture de I
police répond que la circulation très intente
peut à certains moments obliger les agents
à ne s'occuper que des moyens d'éviter les 1
accidents. Cependant, si après une vériflea- f
tion que sera faite le règlement n'est pas î
observé, la prohibition qu'il prescrit sera
strictement appliquée. E. M. A. 1
songeait-il. Il y a du bon: ça va aller tout
seul |j
» Le mieux encore est d'attendre qu'elle
repasse. 1
Le marchand de canards se trouvait dans 1
une sorte de vestibule où il y avait plusieurs
chaises canelées. I
Il s'assit, prit son Petit Parisien dans sa
poche, le déplia, et feignit d'être plongé dans
une absorbante lecture. i
Deux ou trois gardiennes traversèrent le
vestibule sans prêter attention au « baron
Mortaux. » qui, tout en se faisant le plus
petit possible, jetait tie temps en temps un i
coup d'oeil investigateur par-dessus son jour- i
Bientôt, un pas net, décidé, se fit enten-
dre dans l'escalier.
L'ex-Bat. d'Af. releva le nez.
Il aperçut madame Dorimont qui descen-
dait les marches. I
Alors, remettant son quotidien préféré t
dans sa poche, il s'avança vers elle, el lui
dit, son chapeau à la main, du ton ic plus
déférent, le plus respectueux qu'il nul pen-
dre i
Madame, j'aurais quelque chose de très
important à vous dire.
La gardienne dirigea aussitôt son regard
loyal sur son interlocuteur et, sans doute fa- î
vorablement impressionnée, elle demanda
A quel sujet ?
Au sujet de madame la comtesse Pa-
blo de Rivarez
La gardienne tressaillit, surprise par le
ton avec lequel s'exprimait le visiteur. t
(A suivre.) Aristide Bruant.
Tradnction et reprodnctton formellement Interdite*. s
CoDTrtcbt Dr ArtiOde Bruant.
SLrift Pwtfrt iRiaxnsie»
A Paris, je vais demander à être mis au ré-
gime lacté. D'ailleurs, termina. Rodriguez,
voulez-vous savoir mon opinion ? Tous les
criminels sont des malades (sic).
Sur ces derniers mots, les policiers impo-
sèrent silence à leur prisonnier, qui prit
place dans le compartiment de seconde clas-
se réservé à son intention.
LE PASSE DE BELORIE
David Belonie fut employés, de mai à juin
1906. à la pharmacie Thomas, 98, faubourg
Saint-Denis. il quitta cette maison en an-
nonçant qu'il partait au régiment. En réalité,
il prit le train pour Geuève, où il se présenta,
dès son arrivée, au groupe anarchiste
« Germinal ».
En février la police suisse le signala
aux polices étrangères comme un redoutable
révolutionnaire, partisan convaincu de la
propagande par le fait. A partir de 1907 on
perd sa trace en Francs. Il est, en effet, in-
soumis à la loi militaire et évite prudem-
ment de franchir la frontière.
Avant d'entrer à la pharmacie Thomas,
Belonie travailla successivement dans les
officines de MM. Bruneau, 10, rue de Chail-
k>t Corbeau, 72, avenue de la Grande-Ar-
mée Oreille, 35, rue Cler Boldinois, 106,
rue Caulaincourt, et, enfin, rue Saint-
Lazare.
Partout, on le considérait comme un em-
ployé sérieux, mais d'un caractère difficile.
Au cours de l'hiver 1904-1905, il résidait à
Londres, 48, Leicester square, à l'hôtel
w French and ltaliano ». En revenant de
Londres, en janvier il reçut l'hospita-
lité chez un de ses oncles habitant Paris, 11,
rue Jean-Robert. Il y demeura jusqu'au jour
de son entrée à la pharmacie Thomas.
Alors qu'il était élève en pharmacie, Belo-
nie logea notamment 56, rue des Vinaigriers,
61, rue Cler et 9, rue de Cnaillot.
Oncle et neveu
11, rue Jeau-Robert, ce fut la première
adresse de Belonie1, à Paris. C'est là qu'il
vint, à peine âgé de seize ans, envoyé par
ses parents auprès de sa tante, mariée à M.
Rouberty, originaire du Lot lui aussi, et
Chef d'équipe au service télégraphique.
A cette époque, il venait d'être renvoyé
par M. Lachièze, ancien député, chez qui il
était entré comme domestique en sortant de
l'école, et qui s'était intéressé à lui, car la
mère de Belonie avait été la nourrice d'un
de ses fils.
La famille du jeune David avait espéré
que, suivant les traces de son oncle et do-
cile à ses conseils, il ne tarderait pas à se
créer, à Paris, une situation. David était, en
effet, très intelligent. Mais M. Rouberty ne
tarda pas à s'apeicevoir qu'il ne pnurrait
rien faire de son neveu.
Celui-ci ne restait dans aucune place et
vainement l'on avait songé, pour lui, au mé-
tier d'électricien.
Toutes les fois qu'il était renvoyé des em-
plois qu'il occupait, Belonie venait 11, rue
Jean-Robert et implorait le pardon de son
oncle, qui finissait par l'accorder.
M. Rouberty ne cachait pas les ennuis que
lui causait le jeune homme et désespérait de
l'avenir de David. Maintes fois, il fit à ce
dernier de sévères remontrances. Mais quel-
le ne fut pas sa stupéfaction quand il apprit
que David faisait de la propagande anar-
chiste et, quand, au sujet d'une manifesta-
tion libertaire où la police avait été fort mal-
menée, i1 reçut la visite d'inspecteurs de la
sûreté. Le brave homme ne sut que répon-
dre.
Votre neveu est jeune, lui disaient les
voisins. Ça lui passera avec l'âge, ces idées-
là
Mais, loin de s'amender, le jeune homme
s'enfonça plus avant, chaque jour, dans la
voie funeste où il avait fait un premier pas.
Et le pauvre oncle apprit successivement,
avec douleur, que son neveu était un insou-
mis, puis, pour comble, qu'il était un voleur.
Un 1910, vers le mois de novembre, peu de
temps avant que son oncle quittât avec sa
femme la rue Jean-Robert, Belonie, qui ca-
chait aux .siens ses nombreux voyages, par-
tit ù nouveau pour l'Angleterre. Belonie en-
voya des caries p< j. Sales et resta en corres-
pohdance assez assidue avec son oncle. Mais
il croyait que celui-ci habitait toujours rue
Jean -Robert, ;dors que M. Rouberty était
allé demeurer dans une localité de la ban-
lieue, où il lit construire, il y a un an, une
villa.
D'ail'furs. le chef a a remis, hier,
à M. Guichard. toute la correspondance
émanée de son neveu et qui servira à re-
constitue:- le passé tragique de Belonie.
Une escroquerie de Belonie
qui lui valut deux ans de prison
Lyon, 13 mars.
On n'a, dans !e monde industriel et finan-
cier de Lyon, que de très vagues souvenirs
sur Belonie. oici, toutefois, quelques ren-
seignements sur son séjour ici.
En mars 1910, Btlonie était à Lyon, sans
qu'on sache exactement encore d'où il venait
ni qui il était. Il fit à ce moment la connais-
sance d'ua certain Esseguy, qui était alors
représentant et dépositaire de la Société des
compteurs eutomatiques depuis l'année pré-
cédente. Presque aussitôt Esseguy était
nommé à l'agence de Londres de cette même
entreprise, et il cédait à Belonie l'agence de
Lyon.
Mais, à Londres, Esseguy commit de nom-
breux abus de confiance, et Belonie iut in-
vité à cesser tout rapport avec lui. Au lieu
de cela, le directeur lyonnais envoya tous
les appareils de son agence à Esseguy, et
disparut un beau jour, dans le courant de
1910, avec les sommes disponibles de son
bureaux.
Depuis, on n'avait plus entendu parler de
Belonie, contre lequel le tribunal correction-
nel prononçait, kn 1911, une condamnation
à deux ans de prison par défaut pour les faits
que je viens de relaver.
Cependant, je vous signale qu'en décem-
bre dernier, lors de mon enquête sur le cri-
me mystérieux du Châtelet-en-Brie, où, le
Na 61 Feuilleton du Petit Parisien.
Serrez vos Rangs!
GRAND ROMAN D'ACTUALITE
DEUXIÈME PARTIE
L'ÉPOUSE VIERGE
XXX (suite)
Le drapeau
Encore plus ''assommé par la douleur
d'avoir perdu son drapeau que par le coup
de matraque qu'il a reçu au sommet de la
nuque, le lieutenant Lejeune qui ne se sen-
tait que très légèrement atteint, n'a pas
voulu rester à l'ambulance, et se laisse aller
aux pensées les plus arrières, au plus pro-
fond désespoir.
Lieutenant, fait, près de lui, une voix
très douce. Lieutenant
Lejeune relèvc la tête.
Il reconnaît Mildah.
Vous, fit-il, vous
Oui, moi
A cette heure-ci ?
Oui, à cette heure.
Que me voulez-vous, mon enfant ?
Alors, sortant de sa poitrine la loque su-
blime dont les trois couleurs disparaissent
sous une vaste tache dont l'écarlate com-
mence déjà a brunir, el!e dit simplement
C'est le drapeau que je vous rapporte!
premier, je vous signalai la participation de
Bonnot, je disais que celui-ci avait débuté à
Lyon par un vol de bicyclettes et de motos
chez M. Weber, représentant, avenue de
Saxe, et qu on avait trouvé une des motos à
Londres, aux mains d'un certain Esseguy.
Celui-ci n'est autre que le complice de Belo-
nie, et on peut déduire de fait que Belonie et
Bonnot avaient, à cette époque, partie liée
dans les opérations de la bande Bonnot à
Lyon.
Un autographe de Bélonie
LE PASSE DE RODRIGUEZ
Rodriguez est connu dans les milieux anar-
chistes sous les noms de Duez. Duroc et Du-
chesse. En juin 1896, lors de sa condamna-
tion pour outrage aux mœurs, il habitait 27,
avenue de Wagram.
En sortant de prison, il alla vivre, sous le
rom de Duez, 27, avenue des Ternes. En
1897, sous le prénom de Roger, il travaillait
7, rue des Acacias, dans les ateliers de la car-
rosserie Bourgeois. 11 demeurait alors 6, rue
du Département. On le retrouve ensuite 145,
rue Mouffetard.
Au début de 1898, pour avoir crié « Vive
l'anarchie A bas la patrie il fut arrêté à
la sortie d'un meeting tenu à la salle des
Mille-Colonnes. Il donna alors aux agents le
nom d'Armand Duroc.
Quelques semaines plus tard, il est à
Bruxelles, où il subit, le 17 décembre 1898,
une condamnation à un an de prison pour
avoir apposé des placards révolutionnaires.
Il avait été arrété dans la capitale belge en
compagnie d'un de ses amis, Joseph Thou-
louze, ex-détenu de la forteresse de Mon-
En 1899, Rodriguez est expulsé de Belgi-
que. En 1901, le 11 novembre, la cour d'assi-
ses de la Seine le condamne à cinq ans de
réclusion pour fabrication de fausses pièce?
de dix francs.
Peu avant sa condamnation, il résidait à
Neuilly, 3, rue des Poissonniers, avec sa
maîtresse, une fort jolie femme, Nathalie
Morel, connue dans les milieux libertaires
sous le sobriquet de « Nadja » qui- occupait
un appartement 38, rue de la Clef.
Rodriguez, qui devait, rue des Poisonniers,
six mois de terme, déménagea ses meubles
durant la nuit, par les fenêtres. Après son
départ, le concierge constata qu'il avait ar-
raché toutes les portes des placards.
Quand il comparut devant les assises, à
Paris, le malfaiteur nt l'étrange déclaration
suivante
Je n'ai jamais commis aucun méfait, je
le jure sur le Christ, que j'ai bien souvent
outragé. J'ai été anarchiste, mais je ne le
suis plus. Après avoir été entraîné par de
mauvais compagnons, j'ai réfléchi et. reve-
nant de mon erreur, j'ai répudié la doctrine
que j'avais auparavant. embrassée.
A partir de 1901, on perd la trace de Ro-
driguez.
M. GUICHARO POSSEDE
DES INDICATIONS INTERESSANTES-
Nous disions hier que Belonie ne devait
pas être étranger à la fameuse affaire de
Gand-Amsterdam, dont nous avorfs parlé.
Or, de la correspondance, remise spontané-
ment à M. Guichard par NI. Rauberty, l'on-
cle de Belonie, il résulte que celui-ci se trou-
vait, la semaine dernière, à Amsterdam.
Il est bien établi maintenant que Rodri-
guez et son complice n'ignoraient pas l'ori-
gine des titres qu'ils se proposaient de né-
gocier.
Bien que certains aient émis l'hypothèse
que des valeurs non encore découvertes pou-
vaient être enterrées dans un fourré du bois
de Vincennes, M. Guichard les fait recher-
cher en Hollande et, tout particulièrement,
il Amsterdam.
Traqués en Angleterre, les laveurs de
titres se sont, en effet, rabattus sur la Hol-
lande, où ils opèrent, presque impunément.
DIEUDONNÉ ÉTAIT-IL
A ARNAY-LE-DUC ?
On se souvient que, dans la nuit du 15 au
16 février, une automobile fut volée à M.
Malbec, à Béziers. Quelques jours plus tard,
elle était abandonnée à Arnay-le-Duc, dans
la Côte-d'Or, par les voleurs, au nombre
desquels se trouvaient, d'après la police,
Bonnot et Dieudonné, ce dernier, soupçon-
né, on le sait, d'être le meurtrier du garçon
de caisse Caby.
Jusqu'à ce jour, la présence de Dieudonné
à Arnay-le-Duc n'avait pu être prouvée.
Nous avons reçu de M. Mounot-Fichot,
boulanger et restaurateur à Arnay-le-Duc,
une lettre dans laquelle il déclare reconna;tre
formellement le malfaiteur
leurs camarades sont venus me demander de
les conduire à Reaune, dans l'automobile
avec laquelle je fais du louage. Je leur ai
donné satisfaction et les ai laissés dans cette
ville, à l'hôtel de France, en face de la gare.
» Je suis persuadé que si ma voiture avait
été plus forte qu'elle ne l'est, ils m'auraient
tué en route pour s'en emparer.
« Si j'ai reconnu seulement Bonnot lors-
qu'on m'a montré sa photographie et celle de
Dieudcnné, c'est qu*j ce dernier, sur l'épreu-
ve qui me fut soumise, portait toute sa bar-
be. Mais, après avoir soigneusement regardé
le portrait qui fut publié dans le Petit Pau-
sien du 7 février, je n'ai plus le moindre
doute. Cet individu était bien au nombre des
voyageurs que j'ai conduits à Beaune. »
XXXI
Le complot
Après avoir enfermé le père Ballot, Mort-
aux-Vaches était des-cendu dans le oarc afin
de suivre discrètement Marie-Anne et sa
gardienne.
Il n'avait pas encore de plan bien arrêté.
Comme d'habitude, il se fiait à la fois à
son intelligence et à son étoile.
Au moment où il mettait le pied dans le
jardin, la recluse et sa surveillante lon-
geaient une grande allée qui conduisait à un
massif de houx resté vert au milieu de^ fri-
mas.
Toutes deux marchaient lentement, en
causant sur un ton de contidence.
Le marchand de canards ne pouvait pas
entendre les paroles qui s'échangeaient
mais à l'attitude des deux femmes, il lui était
aisé de deviner qu'elles conversaient sur le
ton de l'intimité la plus profonde.
Si vous saviez combien cela me fait du
bien de me sentir aimée par vous, murmu-
rait la belle infirmière.
Vous m'êtes si sympathique et vous me
semblez si malheureuse, répondait madame
Dorimont.
Oui, bien malheureuse
» Et si vous saviez toute la vérité, vous me
plaindriez encore davantage.
Parlez
Vous ne me croiriez pas. Vous diriez,
vous aussi, que je suis folle.
Pourquoi ne pas m'ouvrir tout grand
votre cœur ? Pourquoi ne pas soulager vo-
tre âme en me confiant toutes vos misères,
toutes vos peines ?
Mort-aux-Vaches était très ennuyé.
Qu'est-ce qu'elles peuvent se raconter?
monologuait-il.
LA MI.CARéME
La compositioa et les itinéraires
des liM cortèges
On /:fait que trois cavalcades différentes dé-
fileront, aujourd'hui, dans Paris, pour la
grande joie des promeneurs et des curieux.
Jamais la Mi-Carême n'aura offert une telle
abondance de spectacles.
SUR LA RIVE DROITE
Tout d'abord, le cortège de la rive droite et
celui de la reine des reines et des différentes
reines de quartiers, qui partira à nùdi et de-
mi de la place de Montrouge et empruntera
l'itinéraire suivant
Avenue du Maine, rue de la Gailé, rue d'O-
dessa, place de Hennés, rue de Rennes, boule-
vard Saint-Germain, rue Danton, place Saint-
Michel, quai Saint-Michel 1 heure et demie
Petit-Pont (arrêt pour la visite à la préfecture de
police), parvis Notre-Dame, rue d'Arcole, pont
d'Arcole 2 heures Hôtel de Ville (arrêt), rue
des Rivoli, place de la Concorde, avenue des
Champs-Elysées, avenue Marigny 3 heures
faubourg Saint-Honoré (arrêt à l'Elysée), rue
i'oyale, place de la Madeleine, grands boulevards
jusqu'à la Bastille, où aura lieu la dislocation,
vers 5 heures et demie.
Voici quel sera l'ordre du cortège gardes
municipaux, Union des trompettes du Xll*,
char des groupements, harmonie du comité
des fêtes de Paris, chars du comité du Xe,
du comité du XIVe, de l'Estudiantina, du
marché du Temple, de la Lyre d'or, de la
Stetla-Concert, du marché Lenoir et du co-
mité de la rive gauche, landaus de la reine
des reines et des différentes reines.
SUR LA RIVE GAUCHE
La cavalcade de la rive gauche, où paral-
tront la rose des roses et les roses élues par
la fédération des comités de la rive gauche,
partira à une heure de la place d'Italie et
parcoura l'itinéraine suivant
Avenue des Gobelins, rue Monge, place Mau-
bert, boulevard Saini-Germain, rue Dante, nie
du Fouarre, rue Lagrange, pont au Double, par-
vis Notre-Dame, rue dVVrcoJe, pont d'Arcole.
2 h. 1/2: Hôtel de Ville (arrêt), nue de Rivoli,
boulevard Sébastopol, place dit Châtelet, pont
au Cliiwiige, quai de la Cité. 8 h. rue de la
Cité (arrêt), Petit-Pont, rue du Petit-Pont, rlie
place Denfert-Rochereau avenue d'Orléans, ave-
nue du Maine, rue de la Gaîté, rue Montparnasse,
boulevard Montparnasse. 5 h., place de Hen-
nes, rue de l'Arrivée, avenue du Maine, boule-
vard Montparnasse, place de Renées, rue de Ren-
nets, rue du Four, carrefour de la Croix-Rouge,
rue de Sevré?, rue Velpeau, rue de Babyjpse,
boulevard Raspail. boulevard Salîit-Germaijrrbou-
levard Saint-Michel, rue Soufflet.
La dislocation se fera à six heures sur la
place du Panthéon.
Le cortège comprerj£fa 1° Fanfares de
tambours et clairons Char de la Folie
conduisant le cortège. de la rive gauche
3° Musique 4* Char de l'Astronomie 5"
Fanfare de .tambours et clairons 6° Grou-
pes de cavaliers, costumes du Lendit 7°
Char de la Rosé des Roses et des Roses de
la rive gauche 8° Groupes de cavaliers, cos-
tumes du Lendit 9° Musique 10° Noce vil-
lageoise 11° Char de l'Ouest-Etat 12° Musi-
que 13° Char des Invalides 14° Fanfare
tambours et clairons 15° Char de l'oeuvre
des Filets bleus de Concarneau.
Ajoutons que la reine des Filets Bleus de
Concurneau, Mlle Mélanie Cabellic et ses de-
moiselles d'honneur, Mlles Anne Roche-
dreux et Marie Tallec, sont venues- nous
rendre visite, hier, au Petit Parisien, nous
upportant le charme de leur jeunesse et de
leur grâce.
LES CHARS_ DE NICE
Enfui, nous verrons une troisième caval-
cade celle des principaux chars du carna-
val de Nice Sa Majesté Carnaval, le char
de la Rascasse, les Gardiens du Louvre et
le char de la Vie chère, que le Petit Journal
a fait venir de Nice avec leurs escortes de
figurants et de musiciens.
Ce cortège partira de la place de l'Obser-
vatoire à midi, pour suivre les voies suivan-
tes
Boulevard Saint-Michel, boulevard Saint-Ger-
main. rue Saint-Jacques, Petit-Pont, parvis No-
tre-Dame, place de l'Hôtel-dè-Ville, rue de Rivoli,
place de la Concorde, Champs-Elysées, avenue Ma-
rigtty, faubourg Saint-Honoré, rue Royale, place
de là Madeleine, grands boulevards, place de la
République, boulevard Magenta, me de Chabrol,
rue [>afayette, rue Halévy, place de l'Opéra, me
de la Faix, rue Castiglione, rue de Rivali, place
de la Concorde, Champs-Elysées, avenue Nico-
las-ll, pont Alexandre et esplanade des Invalides
(dislocation).
DANS LE Xe ARRONDISSEMENT
Ajoutons que le comité des fêtes du dixiè-
me arrondissement organise, pour ce matin,
une promenade de son char, sur lequel pren-
dront place la reine et ses demoiselles d'hon-
neur. Voici quel sera l'itinéraire de cette
sorte de répétition générale
Départ du carrefour de la rue Corbeau et de la
1 rue du Buisson -Saint -Louis, rue Saint-Maur, rue
Claude- Vellefaux, rue Louis-Blanc, faubourg
Saint-Denis, boulevard de Magenta, faubourg
Saint-Martin (réception à la mairie du dixième
arrondissement) et boulevard Bonne-Nouvelle, où
se fera la dislocation.
LE RECEVEUR DISPARU
Versailles, 13 mars.
On en a terminé aujourd'hui avec la véri-
fication des comptes de M. Houzelot, ce re-
ceveur principal des postes dont nous avons
relaté la disparition.
Un déficit de francs a été constaté
dans sa caisse. Aussi l'administration des
postes a-t-elle porté plainte contre lui au par-
quet de Versatlles. Dans la journée, le juge
d'instruction a lancé un mandat d'arrêt con-
tre le fugitif.
» Je donnerais bien six paires de canards
peur être fixé.
n Oui, mais si je m'avance trop, allés me
verront. La surveillante se méfiera peut-être
de quelque chose, et je serai grillé comme
du café
» Faisons pénard et attendons les événe-
ments
Très émue, Marie-Anne de Savenay pour-
suivait, toujours d'une voix contenue, pres-
que basse:
Ah madame Dorimont. Je paie cher
une imprudence due à ma loyauté instinc-
tive. Si je suis ici c'est, parce qu'°n un
moment de légitime colère, non seulement
j'ai dit à mon mari toutes ses vérités, mais
je l'ai aussi menacé de le démasquer devant
tous.
Alors, avec une habileté infernale, il a
réussi à me faire passer pour folle aux yeux
du docteur Martineau et à étouffer ma voix
qui était prête à l'accuser. à le con-
fondre
Cet homme est donc un si grand mi-
sérable ? interrogeait la gardienne qui, plus
elle entendait parler la recluse, plus elle
était convaincue qu'elle n'avait pas affaire
à une démente.
Plus misérable encore que vous ne pou-
vez vous l'imaginer
Et saisissant fiévreusement le bras de la
gardienne, elle ajouta
Puisque vous me comprenez, puisque
vous me plaignez de toute votre âme.
Oh certes
Je vais tout vous dire
Baissant encore la voix, Marie-Anne se
pencha vers l'oreille de la brave femme et
lui avoua
Si je me suis enfuie le soir de mon
mariage, si j'ai mieux aimé mourir que
LES SUITES D'UN DISCOURS
M. Cruppi répond
à M. Jean Jaurès
Interpellant vendredi à la Chambre sur la
politique marocaine, M. Jean Jaurès s'était
exprimé en ces termes, mettant en cause M.
Cruppi, ministre des Affaires étrangères du
cabinet "Monis
Il paraît qu'il n'y a que trois ministres qui
aient décidé la marche sur Fez.
A ses amis de la gauche radicale, M. Crup-
pi a fourni hier l'explication suivante
L'Humanité du il mars précise l'allégation de
M. Jaurès il paraitrait que, dès le 13 avril, MM.
Monis, Berteaux et Cruppi étaient au courant du
blocus de Fez. ils ont tout dissimule à leurs col-
lègues et attendu sajis rien dire le départ du
Président de la République pour Tunis, qui a eu
lieu le 15 avril ce départ accompli, ils se sont
hâtés de donner les instructions nécessaires à
la formation de la colonne destinée à marcher sur
Fez en cas de besoin.
Ijes ordres étaient partis, l'expédition était en
route, lorsque le conseil de cabinet a été, le :3
avril seulement, mis en présence du fait accom-
pli.
A ce récit, je n'oppose qu'une date que M.
Jaurès relise son propre journal, l'HumaniN
du 20 avril, il y verra, dans une note de
l'agence llavas, que le télégramme annon-
çant le blocus de Fez porte bien la date du 13
avril, mais c'est la dale d'envoi. La dépêche de
M. Gaillard n'est parvenue que le 19 à Paris, et le
gouvernement a pris aussitôt les mesures néces-
saires. Ainsi l'allégation produite par M. Jaurès
à la tribune et le récit de l'Humanité reposent
sur une erreur matérielle, qu'il était aisé, semble-
t-il, de ne pas commettre.
Autre erreur, poursuit M. Cruppi M. Jau-
rès a apporté à la tribune la traduction ultra-
fantaisiste d'une conversation que j'aurais
eue avec lui dans les couloirs de la Chambre
Ce procédé de discussion n'est pas en
usage au Palais-Bourbon et je ne le relève-
rais pas si les phrases de M. Jaurès ne con-
tenaient une allégation aussi fausse que
précise « Allez, m'a dit M. Cruppi, nous
préparons une grande chose C'était ur, con-
sortium, mais cet autre consortium aussi,
quand on l'a vérifié, on s'est aperçu qu'il li-
vrait le Congo,, il a fallu y renoncer.
Je ne réponds qu'un mot. C'est au début
de juin qu'un projet de société d'études entre
un groupe allemand et un groupe français
a été placé sous mes yeux. Il m'a suffi de
parcourir t'é projet pour lui refuser tout de
suite toute approbation. Le conseil des mi-
nistres s'est prononcé le 7 juin dans le même
sens. Je ne pouvais donc pas le 17 juin, au
lendemain de l'interpellation, rêver de ce
consortium en disant à M. Jaurès sur ce ton
prophétique qui lui est, je crois, plus fami-
lier qu'à moi-même Allez, nous préparons
une grande chose »
INFORMATIONS POLITIQUES
Le débat sur la politique étrangère
Plusieurs députés qui se proposaient de
prendre part au débat sur les affaires exté-
rieures dont la suite aura lieu vendredi
la Chambre ont renoncé, on le sait, à in-
tervenir et les mobiles qui les ont guidés sont
exposés dans une lettre que l'un d'eux, M.
Joseph Remach, adresse à un de nos con-
frère.
C'est évidemment, dit M. Reinach, sous le ré-
gime parlementaire, l'une des tâches principales
des assemblées, qu'il s'agisse des choses du de-
hors ou de la politique intérieure, que de recher-
cher et d'établir les responsabilités encourues,
de faire la lumière sur les initiatives ou les né-
gligences qui ont conduit aux faits accomplis,
devant iesquels il a fallu s'incliner, qu'il a fallu
ratifier. Quand Il s'agit des choses du dehors, on
accordera pourtant qu'il y a des heures où il se-
rait plus sage, plus digne, parfois d'un patrio-
tisme plus avisé, de ne pas récriminer contre
l'irrévocable.
L'éleetion sénatoriale de la Guadsloip
Le neuvième bureau du Sénat, chargé de
statuer sur l'élection de M. Henry Bérenger,
à la Guadeloupe, a entendu hier auprès midi
plusieurs personne, notamment M. Simon,
agent central des banques coloniales, au su-
jet de l'envoi par Ni. Légitimus d'une somme
de 50,000 fr. Le bureau a décidé, avant de
statuer, de demander à MM. Briand, garde
des Sceaux, et Lebrun, ministre des Colo-
nies, quel est l'état de l'instruction criminel-
le ouverte à la suite de la plainte déposée
par M. Cicéron.
L'impôt sur le revenu
,NI. Klotz, ministre des Finances, s'est ren-
du, hier, devant la commission sénatoriale
de l'impôt sur le revenu pour l'entretenir de
l'état des travaux préparatoires.
En ce qui touche les principes fondamen-
taux de cette réforme et la collaboration
empressée que le gouvernement a offerte à
la commission, le ministre a, tout d'abord,
renouvelé ses déclarations antérieures. 11 a
rappelé ensuite que la commission ayant dès
à présent examiné, d'une manière approfon-
die, l'ensemble du projet parait être mainte-
nant en mesure de procéder à la rédaction
d'un dispositif.
Le ministre a ajouté que la commission
tiendrait sans aucun doute à terminer, dans
un bref délai, la tlche qu'elle a entreprise.
Au cours de son audition, Ni.' Klotz a été
conduit à entretenir également la commis-
sion sénatoriale du projet de réforme des im-
positions locales, présentement soumis là
l'examen de la commisssion de la législation
fiscale de la Chambre. Dans resprit du gou-
vernement et du Parlement, les impositions
locales doivent être adaptées à l'impôt
d'Etat. Il s'ensuit que toute modifica.tion im-
portante dans l'économie de ce dernier im-
pôt réagira nécessairement sur l'organisa-
tion du nouveau système de contributions
locales et que. dans l'état actuel de la ques-
tion, les solutions retenues par la commis-
i d'être à cet homme, c'est que. Ah! c'est
horrible à dire
Du courage
Eh bien, c'est qu'il était l'amant de ma
mère
Ma pauvre enfant!
Je n'ai pas fini 1
» Mais je n'ose continuer, tant c'est
affreux.
Arrêtez-vous. ne m'en dites pas da-
vantage, interrompait madame Dorimont
tout attristée.
Car devant les propos terribles tenus par
Marie-Anne, ses doutes venaient de s'éva-
nouir, et elle se disait, elle aussi
C'est le docteur qui a raison, elle est
bien folle
Marie-Anne s'était mise à sangloter.
Alors, madame Dorimont, l'attirant à elle,
l'embrassa tendrement en lui disant
II faut tâcher d'oublier tout cela, vite,
bien vite. et les beaux jours reviendront.
Tiens, mais elles sont copines! se
disait le « baron Mortaux
V'là qu'elles s'embrassent.
1) Chouette Ça va être plus commode que
je ne pensais!
Mais les deux femmes se dirigeaient vers
le bâtiment où demeurait Marie-Anne.
Maintenant que je suis fixé, décidait le
marchand de canards, inutile de rester là
plus longtemps.
». Je sais où je vas et à qui je dois
causer.
Et il laissa la recluse et la surveillante ren-
trer dans la maison.
Puis. comme il croisait le gardien médail-
lé qu'il avait déja gratifié d'un si généreux
pourboire, il lui demanda d'un ton indiffé-
rent
Quelle est donc cette jeune personne qui
sion de la Chambre ne peuvent être que pro-
visoires et sujettes à des variations inces-
santes. Dans ces conditions, le ministre a, in-
diqué qu'il serait très désirable qu'un ac-
cord intervint entre les deux commissions
parlementaires et le gouvernement pour que
le projet de réforme des impositions locales
ne fût pus arrêté par la commission de la
Chambre avant que les lignes essentielles
du futur impôt d'Etat aient été suffisam-
ment précisées par la commission sénato-
riale.
la commission a donné acte de ses décla-
rations au ministre des Finances.
M. Poirrier, président, et M. Aimond, rap-
porteur, auront, lundi prochain, une entre-
vue avec M. Klotz.
La « section financière »
du parquet de la Seine
UNE INITIATIVE DE M. BRIAND
On sait qu'il vient d'être institué une
huitième section, dite section financière, au
parquet de la Seine.
Cette création est le résultat d'instructions
données le 19 février/dernier au procureur
général près la cour d'appel de Paris par le
ministre de la Justice, M. Aristide Briand.
Ces instructions sont intéressantes à con-
naître, car elles précisent le but poursuivi
par le garde des Sceaux et les moyens qui
seront employas pour y parvenir.
Elles sont a;nsi conçues
Mon attention a été appelée sur la nécessité
d'î renforcer Faction du parquet de la Seine
en vue de réprimer plus sûrement les abus de
la spéculation et du jeu ainsi que les agissements
fraudulepr d'un certain nombre d'aventuriers
de la Bourse et de la finance.
J'estime qu'à ce point de vue il y aurait lien
d'envisager dans le plus bref délai possible la
création au parquet cie la Seine d'urne section
spatiale destinée à centraliser, sous la haute sur-
veillance et sous la responsabilité de M. le procu-
reur de la République, mais avec la collaboration
d'un ou de plusieurs magistrats spécialement dé-
signés à cet etfet l'examen de toutes plaintes,
de toutes dénonciation, de tous procès-verbaux,
de tous rapports, l'étude et la direction de toutes
procédures se rattachant par le caractère des faits
qui y sont relevas à l'ordre de préoccupations qui
précède fraudes dans la constitution des so-
ciétés, émissions irrégutières, majoration d'ap-
ports, faux bilans, distributions de dividendes
fictifs conireptiriie, etc., d'une manière générale
toutes les irufractiDns à la loi du 2i juillet 1867,
tous les délits d'escroquerie et d'abus de con-
fiance commis à l'occasion d'une opération finan-
DINER AU PALAIS-BOURBON
M. Henri Brisson, président de la Chambre des
députés*, a offert, hier soir, un dîner en l'honneur
des membres du corps diplomatique.
-NI. Henri Brisson avait à sa droite Mme Bacon
et à sa gauche Mme Perez Caballero M. Poin-
caré, président du Conseil, assts en face du pré-
sident de la Chambre, avait à sa droite Mme
Iswolky et à sa gauche Mme Szecsen de Teme-
rin.
MORT SUBITE DE M. BKNABD
M. Bénard, président du conseil d'administra-
tion du Métropolitain, travaillait, hier soir, vers
six heures, à son bureau, 19, rue Scribe, lorsqu'il
fut pris d'un malaise subit. Conduit aussitôt à
son domicile, 25, rue de Berri, il succomba peu
après.
Les commerçants de Vincennes
ont élu leur reine
L'Union commerciale et industrielle de
Vincennes organise dana cette ville de gran-
des fêtes qui auront lieu au mois de mai.
Ainsi que l'année dernière, une reine a été
élue au cours d'une soirée organisée dans
le salon Marigny, par MM. Dagot, président
de l'Union Chaucea.u, secrétaire général et
le comité des fêtes.
Par 34 voix sur 65 votants, Mite Alice
Eliot, une blanchisseuse de vingt-deux ans,
employée chez Mme Sinet, 1, rue de Mon-
treuil, fut élue au premier tour.
Ses demoiselles d'honneur seront Mlle
Henriette Bertheui], jeune fille de dix-huit
ans, employée de magasin, et Mlle Camille
Aube, une gracieuse blonde de dix-neuf ans.
Mlle Alice Eliot, reine de Vincennes (au
centre) et ses demoiselles d'honneur
Mlles Henriette Bertheuil (à droite) et
Camille Aubé (à gauche).
qui travaille avec ses parents, 109, rue de
Fontenay.
Une brillance soirée termina cette fête de
famille.
vient de rentrer?. Elle a l'air d'avoir bien
du chagrin.
Tout de suite, l'employé fit, en prenant un
ton confidentiel.
Monsieur le baron,, je ne saurais trop
vous le dire.
» Il y a quelques jours seulement qu'elle
est là, je sais pourtant qu'on l'appelle mada-
me la comtesse et qu'elle demeure avenue
du Bois-de-Boulogne.
Je ne m'étais pas trompé, se dit Mort-
aux-Vaches, c'est bien elle.
Puis, tout haut, il reprit négligemment:
La dame qui l'accompagne a l'air d'une
bien bonne personne.
Madame Dorimont, s'exclama le sau-
veteur breton n. mais, monsieur le baron, il
n'y à pas sur la terre une meilleure
créature.
Avec ça, la franchise même.
Ah celle-là, quand elle a quelque chose
à vous raconter, elle ne charge pas son voi-
sin de vous le dire
n Mais je vous demande pardon, monsieur
le baron, T'oubliais de vous demander des
nouvelles de monsieur votre parent.
n Est-ce que ça va un peu mieux ?
Oui, oui, il est plus calme, répondit
Tex-Bat. d'Af.
Et jugeant, que pour l'instant, le médaillé
lui en avait suffisamment appris, il fit
Au revoir, mon ami, je retourne auprès
de mon oncle. car je vous avouerai que je
n'aime pas beaucoup le laisser seul. Il n'y a
que rrtoi qui peux en venir à bout.
Alors, meilleure santé
Mort-aux-Vac'ws, après avoir laissé rem-
ployé s'éloigner, se glissa furtivement dans
le corps de logis où Marie-Anne et madame
Dorimont venaient de disparaltre.
Madame Dorimont. une brave femme.
Premières
THÉÂTRE APOLLO. Le Comte de Luxenv
bourg, opérette en trois actes de MM. Wilner
et Bodaiizki, musique de M. Franz Lehar.
C'est une renaissance. L'opérette nous est
rendue, non pas telle, il est vrai, qu'on la
connut il y a cinquante ans des éléments
exotiques se sont mêlés il la formule pari-
sienne, et qui semblent vouloir faire désor-.
mais partie intégrante du genre. Entre ses
deux parentés avec l'opéra-comique et l'opé-
ra-bouffe, l'opérette se rapproche au jour-
d'hui davantage de l'opéra-bouffe. L'innova-
tion la plus caractéristique est celle de faire
sauter et se trémousser les acteurs tout du
long de l'action. La gaieté française n'y per-
dra rien, sans doute, et nous avons fait
parfois à l'étranger des emprunts plus ma-
lencontreux.'
Les adroits et spirituels adaptateurs de
l'oeuvre viennoise (MM. de Flers et de Cail-
lavet) ont transporté le lieu de la scène à ̃;
Paris. Nous sommes d'abord dans un ate-
lier de Montmartre, chez le peintre Bris-
sart, où passe de temps en temps la faran-
dole d'un bal de grisettes, de rapins et do 1
débardeuses 1830. Brissart a pour ami un
gentilhomme ruiné, le comte de Luxem-
bourg, à qui le chancelier du prince mos·
covite Basil Basilowitch vient proposer un,
chèque de 100.000 francs pour épouser une
femme dont il ne devra connaitre ni le nom
ni la figure. Le gentilhomme consent à tout, j
et le prince arrive, qui fait procéder au ma-
riage. Les mariées sont placés chacun der-
rière un côté d'un grand tableau de Bris* 1
sart et se tendent la main à travers un
trou pratiqué dans la toile. j
La nouvelle comtesse est l'actrice Su-
zanne Didier. Le prince ne se mésallierai
plus maintenant quand il l'épousera à son 1
tour, après qu'elle aura divorcé. Les ma· 1
ries ont été troublés au contact de leurs i
mains et au son de leurs voix. Le comte de
Luxembourg se met à la recherche de sa
femme et la retrouver. Mais avant de rom- i
pre le pacte qu'il avait accepté, il faut l'en-
dre l'argent or, il a tout dépensé. Par i
bonheur, le 'peintre Brissart a répandu le
bruit de son propre décès pour échapper à
ses créanciers et un brocanteur qui avait
spéculé sur les tableaux de l'artiste disparu, I
lui offre deux cent mille francs pour conti-
nuer à faire le mort. Brissart partage en I
frère avec Luxembourg, qui rembourse la
prince et garde sa femme.
M. Galipaux a fait du prince mosco-
vite une création originale et amusante;
M. Henri Defreyn chante agréablement
d'agréables couplets M. Fernand Frey 1
prête une curieuse physionomie à Brissart. I
Les deux principaux rôles féminins sont
tenus par Mme Brigitte Régent (Suzanne), J;
une débutante qui promet une étoile, et
Mlle Angèle Gril, la compagne du rapin.
La musique, de M. Franz Lehar, est gra-
cieuse, pimpante, choisie, bien rythmée.
Le compositeur était dans la salle, dans une
avant-scène. Il s'est levé pour saluer le 1
public lorsque l'on a applaudi l'ouverture
de son troisième acte. Il ne peut qu'être
satisfait de l'accueil chaleureux fait à son j
œuvre par les spectateurs parisiens.
Adolphe ADERER. |
Sur le rapport de M. Achille, le conseil
renvoie à l'administration, pour étude, la
proposition de M. Massard, relative à la
création d'une brigade d'agents de police f
dite de l'automobile. |
M. Georges Pointe! fait décider l'acquisi- J
tion d'un immeuble, 8, rue Tollendai, pouf
le prolongement de la rue Armand-Carrel et
approuver les offres à faire devant le jury 1
pour l'élargissement de la rue de Dutiker-
que, dépense 600,000 francs. j
M. Berthaut fait voter un crédit de 600,000 j
francs pour l'élargissement partiel de la rue j
de Ménilmontant de même M. Hénaffe fait
ouvrir un crédit de 1,100,000 francs pour l'é- 1
largiseement de la rue Montmartre.
Le conseil adopte une proposition de M.
Gay, ainsi conçue j
M. le préfet du la Seine est invité à étudier
une revision de l'arrêté préfectoral de afin
de permettre l'enlèvement des déchets d'alimen- J
tation des épiceries et fruiteries vendant au dé-
tail ainsi que le déchet des petits façonniers dana j
une limite à déterminer.
Sur le rapport de M. Adolphe Chérioux, le
conseil vote un Crédit de 1,249,348 fr. W pour
le dégagement du boulevard Pasteur à l'an- |
gle de la rue de Sèvres où doit être cons- i
truit un lycée de jeunes filles et approuve les J
traités amiables et la fixation des offres à
faire devant le jury pour le prolongentent de
la rue du Renard et l'élargissement de la 1
rue Beaubourg. 1
M. Adolphe Chérioux fait aussi voter au
conseil une délibération aux termes de la-
quelle l'emplacement de l'ancienne galerie
des machines .sera mis à la disposit.ton du
ministère de l'Agriculture pour le concours "i
d'animaux reproducteurs de 1912. J
M. Patenne fait voter une acquisition d'im-
meuble pour le prolongement de la rue âa
Buzenval et tes crédits nécessaires pour l'é- 1
largissement de la rue des Saules et Saint-
ViTioent.
M. Quentin Banchart pose au préfet de po- 1
lice une question sur la non-observation du
réglement qui interdit le passage dans l'ave- 1
nue des Champs-Elysées des voitures de rou- j
tape ou de transport de marchandises. Il de-
mande au préfet de bien vouloir donner des |
snstructions pour que son règlement soit 1
strictement observé. 'j
Le secrétaire général de la préfecture de I
police répond que la circulation très intente
peut à certains moments obliger les agents
à ne s'occuper que des moyens d'éviter les 1
accidents. Cependant, si après une vériflea- f
tion que sera faite le règlement n'est pas î
observé, la prohibition qu'il prescrit sera
strictement appliquée. E. M. A. 1
songeait-il. Il y a du bon: ça va aller tout
seul |j
» Le mieux encore est d'attendre qu'elle
repasse. 1
Le marchand de canards se trouvait dans 1
une sorte de vestibule où il y avait plusieurs
chaises canelées. I
Il s'assit, prit son Petit Parisien dans sa
poche, le déplia, et feignit d'être plongé dans
une absorbante lecture. i
Deux ou trois gardiennes traversèrent le
vestibule sans prêter attention au « baron
Mortaux. » qui, tout en se faisant le plus
petit possible, jetait tie temps en temps un i
coup d'oeil investigateur par-dessus son jour- i
Bientôt, un pas net, décidé, se fit enten-
dre dans l'escalier.
L'ex-Bat. d'Af. releva le nez.
Il aperçut madame Dorimont qui descen-
dait les marches. I
Alors, remettant son quotidien préféré t
dans sa poche, il s'avança vers elle, el lui
dit, son chapeau à la main, du ton ic plus
déférent, le plus respectueux qu'il nul pen-
dre i
Madame, j'aurais quelque chose de très
important à vous dire.
La gardienne dirigea aussitôt son regard
loyal sur son interlocuteur et, sans doute fa- î
vorablement impressionnée, elle demanda
A quel sujet ?
Au sujet de madame la comtesse Pa-
blo de Rivarez
La gardienne tressaillit, surprise par le
ton avec lequel s'exprimait le visiteur. t
(A suivre.) Aristide Bruant.
Tradnction et reprodnctton formellement Interdite*. s
CoDTrtcbt Dr ArtiOde Bruant.
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