Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1907-08-27
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 août 1907 27 août 1907
Description : 1907/08/27 (Numéro 11260). 1907/08/27 (Numéro 11260).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/03/2008
2
1
£*o Petit feut-isien
raient m être soumis, des causes et des con-
séquences de la catastrophe. lit puis, j'ai
tenu, au nom du gouvernement, apporter
aux victimes les paroles de consolation aux-
quelles ont droit ces infortunés.
» Tout ce que je peux vous dire sans con-
trarier en rien l'enquête administrative et
judiciaire, c'est que le levier de l'aiguille a
fonctionné, mais que l'aiguille elle-même n'a
pas dorme 1 bonne direction au train ex-
press 62i, qui a été ainsi dirigé sur une voie
de garage, où il tamponnait aussitôt une
iiiachine" d'un train de marchandises. Quant
îiux causes, je les ignore.
» A Bordeaux, on m'a invité à aller voir
l'exposition maritime malgré mon désir
dV'tre agréable aux organisateurs de cette
ijiaiufestaiioii, je me suis trouvé dans l'o-
bligation de refuser. J'étais allé à Bordesux
pour voir les blessés et c'est à eux seuls
quo j'ai consacré le temps dont je pouvais
disposer. Il
Et, soulignant ses paroles d'un geste d'a-
battement et de tristesse, le ministre ajoute
Ces accidents sont épouvantables. Pau-
vres gens Et cependant nous faisans bien
tout ce que nons pouvons pour en éviter le
renouvellement
A COUTRAS
Deux nouveaux cadavres reconnus. Toute
nne famille se trouve parmi les morts.
Des scènes déchirantes se déroulent au
dépôt mortuaire.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Coutras,, 2H août.
A la liste des victimes, que je vous ai en-
voyée hier, il faut ajouter les noms de M.
Petit, poseur de la voie à la qare de la Bas-
tide, demeurant rue Tronchere, et âgé de
trente ans, et celui de sa femme, âgée de
vingt-sept ans.
On se souvient que leur petite tille, Louise,
Agée de dix ans, fut une des premières vic-
times que l'on retira des débris du train si-
nistré. La malheureuse famille a donc péri
tout entière.
En revanche, on a la certitude qi'il ne
reste plus sous les décombres qu'un seul
cadavre, celui du chef d'équipe Galzin dont
le nom figurait d'ailleurs su* la liste que je
vous ai envoyée.
Le bilan définitif de la catastrophe s'élè-
verait donc au chiffre de 10 morts.
Les neuf cadavres puisque celui de
Galzin n'a pas été retrouvé ont été placés
dans des cercueils en bois de chêne sur 4e
couvercle desquels se détache une croix en
velours noir..
Les corps de M. Petit, de Mme Petit et de
la jeune ce Louisette » ont été les premiers
mis en bière en présence du garde champê-
tre de la commune faisant fonction d'officier
de police judiciaire.
Ces trois cercueils ont été ensuite placés
dans la lampisterie, celui de M. Petit à droi-
te, celui de Mme Petit à gauche. Celui ren-
fermant la frêle dépouille deMa petite Loui-
sette, au milieu, entre son père et sa mère.
Pendant toute la matinée, les habitants
de Coutras n'ont cessé de défiler dans la
salle mortuaire et des mains pieuses ont dé-
posé. sur les trois cercueils, des bouquets
et des couronnes.
Dans un coin de la lampisterie se trouve
le corps de l'homme d'équipe Cayla les
corps du chauffeur Piet et du mécanicien
Gatinel, du fils Gouy et de l'homme d'équipe
Pîaignaud sont rangés dans une salle voi-
sine.
Sur la couvercle de chaque cercueil est
fixé un carton portant le nom de celui-ci ou
,de utile qu'il renferme.
Pleurs et désespoir
La sœur d'Eugénie Dourdalle, Mlle Marie,
domestique il l'asile Picon, à Bordeaux,
avait quitté sa sœur samedi soir après un
repas familial, sur le quai de la gare Saint-
Jean. Mlle Eugénie Dourdalle se rendait à
Paris, en effet, avec une de ses amies, Mlle
Léontine Dufaure, blessée elle aussi et en
traitement à l'hôpital Sairit-André.
Mme Touya, qui fut blessée également
et qui est soignée dans un hôtel de Cou-
tras, accompagnait les deux jeunes filles.
Après avoir embrassé ,a sœur, Mlle Ma-
rie Dourdalle revint à l'asile. Elle apprit
seulement dimanche soir par une de ses
amies, domestique comme elle, l'affreuse
nouvelle.
Complètement désemparée, la pauvre fille
demanda une permission et se rendit à Cou-
tras, où elle arriva dimanche dans la nuit
elle s'enquit de l'endroit où sa sœur avait
été transportée et lapant su, vouhft à toute
force la voir et l'embrasser une dernière
fois. Elle supplia, toute en larmes, M. \le-
zergue. de faire enlever le couvercle du cer-
cueil. Satisfaction lui fut donnée et les quel-
ques personnes qui assistaient à cette scène
douloureuse, ne purent retenir leurs larmes
Marie Dourdalle tomba à genoux de-
vant le cadavre et s'écria:
Ah mon Dieu Je ne la reconnais pres-
que plus! Pauvre Eugénie! Qu'elle a dû
souffrir
Et ses sanglots redoublèrent. Il fallut
l'entraîner hors de la salle, chancelante et
éplorée.
Par les suins de I» compagnie d'Orléans,
les familles des victimes ont été informées
dès que l'identité des morts a été oarmue.
Le transport des cadavres
Lme parents se sont-reiidus à Coutras et
ont pris les mesures nécessaires pour faire
transporter les cadavres. Les trois cercueils
de la famille Petit et celui du mécanicien
Gatinel ont été placés dans un fourgon du
Ne 107. Feuilleton du Petit Parisien.
BELLE AMIE
GRAND ROMAN INEDIT
QUATRIÈME PARTIE
LES SACRIFIES
1 (imite)
Un £<}ir de Itévelllon
Ses lèvres avaient une légère grimace de
désa ppointtu_*n L
Elle s'était figurée que Victorine allait la
mettre au courant des projets secrets de
son maître.
Et voila que la bonne ne lui parlait quedu
dlner.
Ce qui, mon Dieu. n'importait guère à
J; comédienne.
Jacques était évidemment gentil d'avoir
eu cSjtte pensée.
Mals ce n'était pas à cela que Claire son-
Elle gagnait la salle à manger en se di-
sant
Ce n'est que par lui que je connaîtrai
cette surprise.
Jacques arriva bientôt.
U était peie un peu. Son visage portait
1me trace de taiigue. Les yeux, dans les or-
hites caves, bnllaient singulièrement. Un
devinait qu il n'avait fias d0 beaucoup dor-
mir la nuit précédente.
Mais, avec &. fatigue, dans l'éclat fébrile
de ses prunelles se lisait aussi une sorte de
farouche énergie. Q
line résolution prise après une longue
lutte avec Im-méme. une résolution qu'il
entendait tenir à tout prix.
train qui a quitté Coutras à 3 heures 35. Ils
sont arrivés à Bordeaux à 5 heures 55, à
la gare de la Bastide,
La bière renfermant le corps de Mlle Dour-
dalle a été placée, à huit heures, dans le train
de Pau, à destination de Lembeye. Celle de
l'homme d'équipe Pîaignaud est partie pour
Angoulême à midi 47. lA 3 h. 35. les corps de
Mme Cayla et de Gouy ont été dirigés, le
premier sur Villeneuve-d'Aveyron, le se-
cond sur Bayonne.
Aucune cérémonie n'a eu lieu à Coutras.
De simples levées de corps ont été faites.
L'inhumation des victimes bordelaises.-
la famille Petit et. M. Gatinel sera faite
au cimetière de la Chartreuse.
L'état des blessés
L'état des victimes que je suis allé voir à
Bordeaux est relativement satisfaisant.
Mme et Mlle Bazin, dont les blessures
n'inspirent aucune inquiétude, ont pu repar-
M. Loth, de Paris, qui souffre beaucoup
de la tête, a reçu ce matin la visite de M.
lliraud, chef de gare Bordeaux, qui venait
prendre de ses nouvelles.
MM. Laroche et Capelle sont dans un état
aussi satisfaisant que possible.
Mines Fillier et Dufau, atteintes plus griè-
vement, souffrent énormément.
NI. Coirard, qui a les deux jambes fractu-
rées, est dans un état des plus inquiétants.
On craint de ne pouvoir le sauver.
Ajoutons que M. Coste, de Bordeaux, n'a
pas succombé à ses blessures, comme le
bruit en avait couru.
Dans la matinée. M. Heurteau, directeur
de la Compagnie d'Orléans, a rendu visite
aux blessés et aux familles des morts.
Ceux et celles qui se sont dévoués
*La catastrophe de samedi suscita d'admi-
rables actes de dévouement il convient de
louer sans réserve les dévoués sauveteurs
et de citer particulièrement MM. Paul Gof-
fre, étudiant; Paul Quibel, métallurgiste; Ar-
naud, charron Bergère, maçon Gabriel
Cosotti, plâtrier; Keller, menuisier; Audon-
net et Desvergne, charpentiers Chauvet,
jcurnalier Piquet, boucher Henri Baron,
mécanicien Goffre père, ancien maire
Sergent, Lafitte.
Parmi les daims qui se sont,improvisées
ambulancières, nous nommerons Mraes
Barbaron, Faure, Bergère, Murât et Gibrat.
Les blessés ont reçu les soins de MM.
Berger, docteur en médecine, à Coutras
Lafitte, médecin de la compagnie d'Orléans
Nau. médecin à Coutras Texier, docteur
en médecine, à Abzac, et de Rothschild,
dont nous avons .déjà signalé la généreuse
et noble conduite.
UN IMPORTANT TEMOIGNAGE
Une blessée, M"" Albrecht, ramenée hier
matin à Paris, raconte à un rédactey
dû « Petit Parisien » ce qu'elle vit à Cou-
tras et lui fait une intéressante décla-
ration sur les causes de l'accident.
La nuit dernière, une nouvelle blessée a
été amenée à Paris. Cest Mme Albretht
qu'une voiture des ambulances urbaines a
aussitôt conduite à son domicile, 45, boule-
vard Ornano. La malheureuse n'a dû son
salut qu'à sa présence d'esprit et surtout à
l'énergie remarquable dont elle a fait peu-
ve en d'aussi tragiques circonstances.
Représentante d'une maison de blanc qui
s'est spécialisée dans la confection de la
layette, Mme Albrecht se trouvait à Bor-
deaux depui| le 4 juillet dernier. Les affai-
res n'avait pas été mauvaises et c'est avec
plaisir qu'elle avait pris l'express pour ren-
trer à Paris.
Au souveitr dés minutes d'indescriptible
angoisse qu'elle a traversées, Mme Albreeht
à laquelle nous sommes allé rendre visi-
te dans son petit appartement du boulevard
Ornano, n'a pu contenir son émotion. Les
larmes lui sont- montées- aux yeux. Par ins-
tants, de légers frissons agitaient son corps
meurtri, fiévreux, immobilisé par la dou-
leur, sous les couvertures du lit.
Dramatique récit
J'avais pris place, nous a-t-elle dit,
dans un compartiment de seconde classe,
dépendant d'un wagon à couloir attaché très
loin de la locomotive. Avec moi étaient un
monsieur et une jeune femme, la sienne
sans doute, laquelle se trouvait dans, une
situation intéressante.
Contrairement à mes compagnons de
route, je ne m'étais pas étendue sur la ban-
quette pour dormir, n'en ayant d'ailleurs
nulle envie. J'étais assise dans un coin et,
il travers le carreau laissé entr'ouvert, je
regardais se dérouler le paysage, que bai-
gnait un magnifique clair de lune.
Soudain, j'entendis un craquement épou-
vantable. iè perdis l'équilibre et j'eus le
sentiment que le plancher s'entr'oUvrait. En
une seconde, je fus projetée violemment sous
la banquette en face de la mienne, et sur
laquelle reposait le couple monté avec moi
à Bordeaux.
» La. dame tomba sur moi, et, le monsieur
sur elle. En un clin d'œil, nous fûmes cou-
verts par les bagages qui étaient tombés des
filets. A un moment donné, ls vision de la
mort passa devant mes yeux. Je cris que,
j'allais mouri, là, étouffée. Je n'avais pas
perdu connaissance.. Un bourdonnement
étrange, incompréhensible, emplissdU mer
oreilles. Dans le lointain, je percevais*les
cris d'angoisse, les.gémissements horribles
d'î gens qui agonisent et qui supplient qu'on
les achève.
» Les minutes que j'ai vécues, dans cette
nuit sinistre, dont je me plaisais, un instant
Et qui se traduisait aussi dans les plis du
front, dans les froncements des sourcils.
Il sourit à Claire qui, déjà, avait remar-
qué les traces de lassitude et de souci qu'ac-
cusait son mâle visage.
Puis ils gagnèrent la ealle à manger.
Jolie nuit de réveillon, ma Belle Amie,
déclara-t-il.
Oui, nuit propice aux chapelles blan-
ches.
Tu sais que la neige recommence à
tomber de plus belle ?
C'est le bon Dieu qui veut un beau dé-
eor à la fête de .Noël.
Peut-être.
II ajouta
Pourvu cependant que cette neige
n'obstrue pas les cheminées. parce que le
Jésus, dispensateur de tant de jolies cho-
ses, ne pourrait plus y passer.
Ils étaient à présent auprès du foyer et,
dans la clarté de la lampe allumée tout à
l'heure par Claire, la jeune femme vit repa-
raltre sur les lèvres de son ami le même
sourire éhigmatique qu'elle y avait déjà vu
quelques jours plus tôt.
Jacques reprenait après un instant de si-
lence :•
Et ce serait dommage.
Oui. car tant d enfants se réjouissent
ce soir 1
il est vrai que s'il avait la ferme vo-
lonté de distribuer ses joujoux et ses ca-
deaux, le petit Jésus trouverait bien le
moyen de passer tout de même
L'ufftcier, du regard, ne quittait pas
la jeûne femme, et celle-ci devinait que ces
paroles, d'une façon détournée, s'adres-
saient à elle.
Pendant que la bonne mettait le couve;t,
Jacques entralna Claire au salon.
Laissons Victorine, tu vois bien que
nous la gênons.
Ils s'installèrent, à la grande surprise de
la comédienne, devant le feu allumé là aussi,
dans le coin où, depuis quelque temps, l'of-
ficier évitait de se tenir, parce qu'il lui rap-
auparavant, goûter le charme et la beauté,
je ne les oublierai jamais.
» Cependani, la dame s'était relevée. Elle
était indemne. Mon corps avait fait matelas.
L'homme s'était vite dégagé. Il n'avait que
des contusions légère. Le premier, il réus-
sit à sortir du wagon en passant par le car-
reau de la portière, qu'il avait essayé vaine-
ment d'ouvrir, puis 3e défoncer à coups de
talon de soulier. Sa compagne suivit le mô-
me chemin puis, ce fut enfin mon tour.
Dans l'obscurité où la collision nous
avait plongés, avais eu un mal inouï à me
dégager et à écarteur If a valises, sacs et
couvertures qui m'empêchaient de me mou-
voir et paralysaient mes mouvements.
Quand je pus enfin gagner la fenêtre, j'étais
à bout de souffle je sentis que mes forces
allaient m'abandonner. Je tendis les mains.
Quelqu'un les saisit. Je me sentis soulevée.
L'air froid qui vint frapper mon visage
produisit sur mes nerfs une réaction salu-
taire et bienfaisante, j'étais sauvée
» Les douleurs violentes que je ressentis,
alors seulement, dans les côtes et l'abdomen,
m'empêchèrent de marcher. Je suppliai
qu'on m'emmenât loin du lieu de la catas-
trophe. Le rate des mourantes, les lamenta,-
tions des blessés, les plaintes des petits em-
fants appelant leurs mères me déchiraient
le cœur, m'affolaient.
Des brancardiers vinrent, qui me pl.ftcè-
rent sur une civière et me conduisirent dans
une maisonnette, non loin de la gare. Un
médecin me visita longtemps après et releva
plusicurs fractures qui, m'expliqua-t-Ll, né-
cessiteraient des soins et un repos absolu
pendant une période d'au moins quarante
jour. »
« L'aiguille n'a pas fonctionné» »
Mhui Albrecht ajouta
Les personnes chez lesquelles je me
trouvais parlèrent des causes de l'accident.
J'entendis l'une d'elles qui disait
» C'est sûrement l'aiguille commandant
la voie de garage qui n a pras fonctionné. A
huit heures du soir, ce pauure Murat
Mme Albrecht n'est pas bien sure du nom
qu'elle a entendu prononcer n'avait pas
encore fini de la réparer. Il a. dû y travailler
longtemps, car elle ne paraissait pas fonc-
tionner comme il aurait voulu. »
Ces paroles ont leur importance. Elles
confirment, en effet, une fois de plus,
que ce n'est pas l'aiguilleur qui, au moment
du passage de l'express, a négligé de faire
manœuvrer son levier, mais que l'aiguille,
qui était défectueuse et dont on avait né-
gligé de vérifieur le bon fonctionnement, n'a
pas obéi à l'impulsion/qu'elle aurait dû rece-
voir.
NOS EXCURSIONS
A PRIX RÉDUITS (Voir à la 6- paie.)
Pour reïécilioii'fle Uni
où la ÊiiUïotine?
En provision de l'exécution possible de
Soleilland, la préfecture de police a envi-
sagé l'éventualité d'un fonctionnement pro-
chain de la guillotiiie et M. Lépine vient de
soumettre au ministère de l'Intérieur une
série cte dispositions en vue d'assurer l'œu-
vre de la justice.
Le choix d'un emplacement dans Paris a
fait d'abord l'objet d'une étude toute spé-
ciale, car chaque consailler municipal de-
mande que l'exécution n'ait pas lieu dans
son quartier. Mais comme, depuis l'enlève-
ment des quatre pierres qui servaient au-
trefois, place de la Roquette, de points de
repère pour asseoir il il n'existe
plus dans la capitale d'endroit désigné pour
les exécutions, il faudra donc se résoudre,
au cas où Soleilland devrait avoir la tête
tranchée, à élever la guillotine dans les en-
virons de la prison de la Santé.
Nous avons déjà, dans une enquête faite
au lendemain de la condamnation de l'as-
sassin de la petite Marthe, déterminé l'em-
placement qui semblait devoir être choisi.
A la préfecture de police, nous n'avons pu
obtenir ni "confirmation ni infirmation de
cette nouvelle, M. Lépine se réservant de ne
désigner qu'au dernier moment, le cas
échéant, la voie publique où le bourreau ac-
complirait sa fonction. On pense ainsi sup-
primer les réclamations anticipées qui pour-
raient se produire et éviter aussi les scènes
scandaleuses qui se renouvellent autour de
la guillotine à chaque exécution.
Les mesures envisagées ne pourraient
d'ailleurs devenir définitives qu'après la
décision présidentielle qui accordera ou re-
fusera la grâce du condamné à mort, après
l'examen du pourvoi par la cour de cassa-
tion qui n'a pu, d'ailleurs, encore statuer,
on le sait, le dossier étant incomplet.
LE CONGRÈS ANARCHISTE
Amsterdam, 26 août.
Des détectives de toutes nations sont ar-
rivés ici avec mission de surveiller les al-
lées et venues des membres du congres in-
ternational anarchiste qui a commencé au-
jourd'hui ses séances, Les agents de la sû-
reté hollandaise inspectent tous les trains
qui arrivent. Chaque délégué anarchiste est
étroitement surveillé depuis le moment de
son arrivée à la gare.
M. Amore. de Bruxelles, a été élu prési-
dent du congrès.
pelait de trop pénibles, de trop douloureux
souvenirs.
Aujourd'hui, il s'efforçait de ny plue son-
ger, mais visiblement et malgré lui, sa pen-
sée revenait à ces tristes évocations
A un certain moment, sous un prétexte
quelconque, il passa, «tout seul, dans la salle
à manger.
Il repdrut presque tout de suite.
Victorine a mis le couvert. Reviens
donc, ma Belle Amie.
Elle obéit.
De nouveau Jacques et Claire s'assirent
à la place qu'ils occupaient déjà tout à
i heure.
Et ils causèrent jusqu'au moment où, avec
quelque solennité plus grave semblait-il
qu'aux autres jours Victorine eut annon-
cé
Madame est servie.
Bien Victorine. bien.
Jacquea feignait l'ignorance.
Nous avez-yous préparé un boa dtaer
au moins ?
La bonne échangea un coup d'oeil d'intelli-
gence avec Claire
Mais oui, monsieur. J'ai composé un
menu, en me souvenant, autant que possible,
des goûts de madame.
Vous avez bien fait, Victorine.
De mon mieux, monsieur. de mon
mieux.
Eh bien alors, à table.
En même temps il gagnait sa place.
Claire, déjà, se trouvait à la sienne, du
côté du feu.
Elle venait de s'asseoir; elle prit sa ser-
viette qui, prèa de son couvert, était pliée en
bonnet d'évêque, selon l'expression de Vie-
tcrine.
Mais voici que {eut de suite, sous. ces
doigts, à travers la toile, elle sentit un ob-
jet dur. anguleux.
Un objet qui tomba et roula sur la
nappe dès que là comédienne eut soulevé la
serviette. ".̃̃••
NOTRE A.CTION AU MA.ROC
Casablanca est plus calme
Mais on attend Mouley Haf id
ATTAQUERA-T-IL LA VILLE*
Comme on l'a vu plus haut, la question
marocaine apparaît de plus en plus compli-
quée. Cette complexité résulte de l'état
d'anarchie même qui règne dans un empire
disputé entre cinq autorités différentes. 11 y
a, en effet, le sultan de Fez, Abd el Aziz le
sullan de Murakech, Mouley Hartd le pré-
tendant Bou Hamara, qui domine dans l'Est;
le sorcier de Mogador, le chef des Hommes
Bleus, Ma el Aïnin et, enfin, le trop célèbre
Erraisouli.
C'est précisément parce que plusieurs au-
torités rivales se combattent dans les Etats
du maghzen et que la souveraineté d'Abd el
Aziz, consacrée par les accords internatio-
naux, n'est plus qu'une fiction, que certains
journaux anglais, allemands et espagnols
suggèrent l'idée de reviser l'acte d'Algésiras.
Cet acte reposait sur la reconnaissance d'un
pouvoir unique, dont le siège était Fez. Mais
pour l'instant, nous pouvons seulement no-
ter cette indication, sans nous yarrêter au-
trement. Nous ne croyons pas que le gou-
vernement ait envisagé l'éventualité d'un
remaniement de l'accord de 1906, et nous
sommes certains qu'il n'a entamé aucune
négociatlon rà cette {in. quoi qu'on ait dit.
Il convient de patienter, car les événe-
ments se déroulent moffis vite en terre d'Is-
lam qu'en Europe. On ignore si le sultan du
sud, Mouley Hafid, ira d'abord à Casablanca
ou à Rabat. Les dépêches sont contradictoi-
res on ignore si, après s'être fait consa-
crer à Rabat, au cas où il se rendrait dans
cette ville, il ne se dirigera pas ensuite, sur
Fez, pour y provoquer une révolte contre
son frère Abd el Aziz on ignore s'il nous est
réellement hostile, en dépit de certaines dé-
clarations anti-européennes qu'il fit dans le
passé. Tout ce que l'on sait, c'est que le sor-
cier Ma el Aïnin n'est pas disposé à servir
la cause de Mouley Hafid et que ce dernier
se. heurtera a la résistance de quelques tri-
bus. Tels sont les éléments de certitude ou
d'incertitude qu'on peut signaler à l'heure
actuelle. On en déduira facilement la néces-
sité d'une grande réserve.
En attendant, Casablanca est plus calme.
Est-ce la détente définitive ? Est-ce une paix
trompeuse, à laquelle succédera Un violent
assaut?
SITUM10N_GÉNÉRâLE
Dépêche officielle
L'amiral Philibert télégraphie, le 25 août
La Nive est arrivée à Casablanca le
acdït, à une heure. Elle a commencé son dé-
cliargemenUel repartira probablement le
Situation des bâtiments
Gibraltar Du-Chayla.
Tanger Jeanne-d'Arc, Galilée.
La.rache et Rabat Cassini.
Casablanca Nive, Vinh-Long, Gloire,
Guevdon. 9
Mazaghan Condé.
Saf[i et Mogador Amiral-Aube.
La situation politique reste calme.
Mouley Hafid serait en route de Mara-
kech sur Casablanca sans que l'on con-
naisse exactement ses intentions.
l.es Euronéens de h'ezsont attendus vers
le 30 août à Larachet où ils seront pris par
le Du-Chayla pour être transportés à Tan-
ger.
A CASABLANCA
Pas d'attaque
Casablanca, 25 août.
La ville est tranquille. d
Dans la nuit, des pitlards tentent toujours
de pénétrer dans des remparts, mais les ti-
railleurs iont bonne garde et. les laissent
approcher pour mieux tirer à coup sur.
C'est ainsi que deux Otarocains ont été tués
et un blessé.
Les goumiers arrivés hier vont commen-
cer bientôt, sous la direction du capitaine
Beriot, une série de reconnaissances avan-
cées qui permettront de se rendre compte
de la force de l'ennemi, de ses campements,
de ses intentions.
Les goumiers, très entraînés dans ce
genre d'exercices dans le Sud Oranais, ren-
dront de grands services en permettant aux
tnrnpes- du camp de prendre quelque repos,
dont elles ont un certain besoin.
Actuellement, tous les soldats sont au
camp; le service d'ordre en ville est assuré
soit par les marins, soit par tes Espagnols
qui restent cantonnés dans Casablanca.
Les boutiques rouvrent
Casablanca, août.
La jourrcée de dimanche a été cadme, au-
Elle s'exclamait
Qu'est-ce que ceci ? Pourquoi Victorine
a-f-nlle placé cet objet ?.
Mais elle s'interrompit en voyant le Eou-
rire qui, de nouveau, courait sur les lèvres
de l'officier.
Elle comprit.
C'est toi. Jacques?.
Moi 7. Pas le moins du monde.
Avec ça.
Le petit Jésus, peut-être. mais pas
Eh bien, il est en avancée.
Il a sans doute eu peur de ne pouvoir,
à cause de la neige, descendre du ciel cette
nuit
Claire, entre ses doigts, avait pris l'objet
qui s'était échappé de la serviette.
L'objet enveloppé de papier blanc, noué
par une faveur rose.
Si tu as fait une folie, Jacques, tu sais
que je te gronderai sérieusement et que je
«erai fort mécontente.
Le petit Jésus. te dis-je.
Oui. oui. tu verrae ça.
Déjà elle avat dénoué la faveur, soulevé
la feuille de papier. et elle trouvait alors
un.écrin.
Cest un bijou, songea-t-elle. Et je suis
sûre que Jacques m'a gâtée
Puis avec eUe ne savait quel étrange sen.
timent. tristesse ou regret:
C'est là la fameuse surprise 1
Mais vcici que, brusquement, l'écrin ou-
vert devant elle, elle cemeure le geste en
suspens.
Voici que ses doigts se crispent, qu'une
sorte de tressaillement s'empare d'elle, que
ses lèvres frémissent et qu'elle balbuti2:
Jacques. mais le bijoutier s'est cer-
tainement trompé.
Comment. il s'est trompé?
Mais oui.
Et l'efficier qui continue à sourire:
Mais non.
Si.¡ou ne vois donc pas 1
Et par dessus & table où les fleurs .emban-
cune attaque, aucune escarjnouche ne s'est
produite.
La Gloire a tiré seulement ci de grandes
distances sur des cavaliers.
On attend le débarquement du pénie avec
du matériel de guerre pour demain.
Les tribus semblent découragées ou lati-
gnées des efforts incessants et infructueux
tentés contre les troupes.
Dans la ville le commerce reprend très
lentement quelqur.s boutiques sont ouver-
tes, mais les Marocains, découragés, doutent
que Casablanca redevienne la cité prospère
d'autrefois.
MOOLEY HAFID
Qu'est devenu le nouveau sultan ?
Tanqer, août.
Les rumeurs tes plus diverses circulent
au sujet de Mouley Ha/id, proclamé à hfa-
rakeeh le août.
D'après les uns, il serait parti pour Casa-
blanca où il apparaîtrait brusquement à la
tête des tribus de l'intérieur. D'après les au-
tres, il irait d'abord à Rabat.
On prétend qu'il a déjà un fort parti à
Fez, où. il ferait tretnbter son frère, l'empe-
reur légitime, et qu'il a notifié son avène-
ment aux fonctionnaires marocains de Tan-
ger.
Ce qui est silr, c'est qu'il a des ministres,
une cour et une armée.
PREPARATIFS
Le "Mytho" à Toulon
Toulon, 26 août.
L'appareillage du transport Mytho vient
d'être. fixé à demain après-midi. Les der-
niers préparatifs de départ s'effectuent avec
une grande activité. Cet après-midi, on a en-
core embarqué de nombreux animaux vi-
vants, des plaques de blindage et des bou-
lons destines à la construction des baraque-
ments pour le corps expéditionnaire.
Mobilisation d'une batterie
à Constantine
Constantine, 26 août.
La 14e batterie d'artillerie de campagne
en garnison à Constantine à l'effectif de 5
officiers, 7 sous-officiers, 112 brigadiers et
canonniers, a reçu l'ordre de se tenir prête
à aller au Maroc Elle est actuellement mo-
bilisée.
Autres renforts demandés
Oran, 26 août.
On assure que le ministre de la Guerre
aurait fait demander au général Lyautey
tous les renforts pouvant être disponibles, en
hommes, chevaux, artillerie et matériel,
peur le Maroc.
Le général Lyautey aurait répondu qu'il
ne voulait ni ne pouvait dégarnir les postes
de la frontière, Aïn-Sefra compris, et mettre
à la disposition du ministre du matériel qui
lui est indispensable.
Le général Servières, commandant le
corps, aurait approuvé le général Lyau-
tev:
Au départ du Shamrock, hier, une inté-
ressante manifestation s'est produite. Parmi
les officiers commandant les spahis dirigés
sur Casablanca se trouvait le lieutenant
Sha!ed bel Hachemi, petit-fils de l'émir
Abd el Kader les indigènes étaient venus
en grand nombre accompagner l'officier
français, tiaisant son burnous, s'inclinant
sur son passage, et pas un seul ne parut
étonné de voir le descendant d'Abd el Kader
aller combattre les anciens alliés de son
grand-père.
Les indigènes accueillent du reste les nou-
velles du Maroc sans agitation, 'commentant
plutôt favorablement l'action de la France.
Des réfugiés israélites, venant du Maroc,
arrivent en grand nombre à Oran. les au-
torités commencent à s'inquiéter de cette
immigration et prennent les mesures sani-
taires nécessaires pour éviter une épidémie,
car les réfugiés sont en loques et dénués de
Un ajout écrasé par nne .yoltnre
en voulant capturer un malfaiteur
Le gardien de la paix Jean Vigier, attaché
au poste de la rue Pradier, dans le dix-neu-
vième arrondissement, était de service, la
nuit dernière, sur le boulevard de la Villette,
lorsqu'il remarqua, sous une porte cochère,
des individus qu'il reconnut immédiatement,
à leurs allures, comme étant^des* apaches.
En longeant les murs, il s'approcha du
groupe, mais cette prV-'aution fut vaine. Les
ment, où les cristaux étincellent, elle lui tend
I écrin.
Et le regard de Jacques tombe sur un an-
neau, très simple, dont l'or tranche vive-
ment sur le satin pâle de l'écrin.
Eh bien.
C'est ce q^ tu as choisi ?
C'est ce que le petit Jésus a choisi sur
ma demande.
Que dis-tu là, mon Jacques C'est
une alliance
Parfaitement, ma Belle Amie, c'est une
alliance.
Claire, pendant quelques secondes, de nou-
veau ne parle plus
Sur ses grands yeux d'améthyste, les pau-
pières aux longs cils battent précipitam-
ment.
Sa poitrine s'abaisse et se soulève par sac-
cades.
Une émotion intense, visible, s'empare
d èlle.
Voyous. n'est-elle pas en ce moment
sous i'intluencft d'un songe
Ces paroles de Jacques ne peuvent être
réelles.
Une alliaroe. Pourquoi lui offrirait-il une
alliance, une veille de Noël ?
Uu achète cela a une fiancée. en vue
d'un manage prochain.
Cependant l'anneau d'or. est bien là, de-
vant elle, tout resplendissant dans son
écrin.
Les doigts de Belle Amie, de nouveau, se
posent sur lui.
Et, il lui faut bien enfin se rendre à l'évi-
dence.
Heconnattre qu'elle ne rêve pas.
Alors son regard va vers Jacques..
Vers Jacques qui sourit toujours.
Et qui dit..
Regarde cet anneau,. Claire, regarde-le
avec attention
Ces paroles de J'officier lui semblent. à
eue.. prononcées à voix basse.
On dirait qu'il est très loin d'elle, que les
mots lui par viennent à peine.
rôdeurs l'aperçurent et, comme une volée d<
moineaux, s'éparpilièrent et s'enfuirent dam
toutes les directions.
Plusieurs d'entre eux, apercevant uni
voiture de place, dont le conducteur étai'
dans un bar du voisinage, sautèrent dans If
véhicule et fouettèrent le cheval qui partil
à bride abattue.
Le gardien de là paix^ réquisitionna aus-
silot un autre fiacre et ordonna au cochei
de donner la chasse aux fuyards. l'uis, m
mornent où celui-ci enlevait son cheval,
auta sur le marchepied Malheureusenien
il prit mal son élan #t perdit l'équilibre..
Il tomba sur la chaussée et les roues du
véhicule lui broyèrent l'abdomen.
C'est dans un état des plus graves que le
pauvre agent fut conduit à* l'hôpital Saint
Louis, puis, sur la demande des siens, re-
mené à son domicile.
ÉCHOS
MORT D'UN MAIRE DE PAItfS
M. Rodanet, maire du deuxième arrondisse-
ment, est décédé hier lundi, en son domicile, fc;l
rue Tailbout, à l'âge de soixante-dix ans.
Le défunt était originaire de la Charente.
Ancien membre deela chambre de commerce
fondateur de l'école dhorlogerie de Paris, prési-
,dent de la chambre syndicale parisienne de l'hqr
logerie il était commandeur de la 'Légion d'hon-
neur et officier de l'instruction publique.
M. Rodanet Q. Ogerau
T avait été'nommé maire du deuxième arron-
dissement en
l.es obsèques seront célébrées demain mercredi,
en. l'église Notre-Dame-de-Lorette.
L'inhumation aura lieu à dix heures au cime-
tière du Père-Lachaise.
NOS HOTES PRINCIERS.
Le roi Léopold de Belgique, qui est en vïlléeia-
ture au château de Lormoy. est arrivé, hier ma-
tin, à la gare du quai d'Orsay, par le train de
7 heures venant de Brétigny. Le souverain n a
fait que traverser Paris, pour se rendre à la gare
du Nord, où, à 8 heures 15, il a pris le train de
Bruxelles.
A TROUVILLK
Si la grande semaine de Trouville n'a pas été
favorisée par un temps toujours beau, la partie
sport n'a rien laissé à désirer et la partie ar-
tistique a été particulièrement brillante. Apres
Cavatteria rusticana, avec Mlle Friché et M. Co-
don Paillasse a été l'occasion d'un triomphe sar.'s
égah pour ses intarpretes Mme Sirnone d'Amant.
MAL Salignac, Henri Abbers, etc.
Cette semaine, la direction qu'on ne saurit
assez féliciter d'avoir organisé un programme
uussi parfait, donnera Homéo et Sapho, av«c
Mme Simone d'Arnaud. Les sepréseutations d'o-
pérette recommenceront le ler septembre., avec
Poudrier, notre grand premier comique, engagé
spécialement jusqu'à ta fin de la saison.
yisiteJroyale
Il ne manquait plus, pour consacrer !e
triomphe de l'Exposition de Bordeaux, que
la visite d'un chef d'Etai. Le roi Alphon-
se X1I1, accompagné de la reine, est venu
d'Espagne spécialement pour lui rendre
visite. Tous les journaux ont relaté, avec far-"
ce détails, le plaisir que tes jeunes souve-
rains ont pris à se-promener à travers cei;'t«
belle manifestation. Ils ont voulu tout vr.ir
le grand Palais avec ses expositions des
chefs-d'œuvre modernes de la marine, réu-
nion unique des modèles des grands «unis-
sés et paquebots du monde entier, le nrusée
de peinture, le palais de l'alimentation, ce-
lui des colonies, le musée naval contenant
les reliques les plus précieuses venues d'Es-
pagne parmi lesquelles la carte de Chris-
tophe Colomb avant la découverte de l'Amé-
rique, le palais de l'automobile, le sa Ion pa-
risien, le salon bordelais, le palais des arts
graphiques, celui des cognacs et des vins
de la Gironde, les sections étrangères ce'-
les de la Belgique, des Etats-Unis, de la Rus-
sie, de la Grèce, etc., etc.
Le roi et la reine se sont retirés charmés
après leur visite *de l'après-midi et ont tenu
à y revenir le soir même. Ils y sont encore
restés plusieurs heures, partout acclamés
par la foule qui les avait reconnus.
Elle les entend cependant.
Et elle obéit à sa prière.
Elle examine le bijou.
Presque tout de suite, sur la surface polie,
à l'intérieur, elle voit des lettres gravées.
Elle épèle lentement ces lettres. elle
murmure
Clanv'acques.
Son nom et le nom de celui qu'elle aime,
de celui à qui, depuis longtemps, elle a fait
don de sa vie.
Gravés là. sur cette alliance?.
Unis. comme pour un symbole ?
Mais alors
Ces deux mots d'interrogation, elle les
murmure.
Et elle n'ose en prononcer d'autres et,
dans ses prunelles passent d étranges
Cependant, devant cette émotion profon-
de, intense et qui ne s exprime que sur la
physionomie de la comédien ne. Jacques
-est levé, a fait le tour de la table, est venu
autres de la jeune fenfme.
Eh bien, Claire, à quoi penses-tu î
Elle lève la tâte vers lui
Je ne sais pas, mon ami. devant une
telle plaisanterie.
Une plaisanterie?
Il a dit cela sur un ton très sérieux, très
ému.
Dame. voyons. Jacques. que veux-
tu que je songe
\lais ce qui est. l'intention très sé-
rieuse qui m a fait t offrir ce bijou ce soir.
Jacques
Et qui me fait te dire à présent ma
petite Claire veux-tu accepter de porter
bientôt cet anneau. Uatre, veux-tu c(^ ve-
nir ma femme?
(A suivre., PAUL ROUGET.
Traduction et tejwodactJon formel Ipment InteMttes.
Puûiisned of aaicasi t«n Prtrflwrf ot covy.
rlgiit in toe l'nued States reserveti uodef tbe «et
Boulet
1
£*o Petit feut-isien
raient m être soumis, des causes et des con-
séquences de la catastrophe. lit puis, j'ai
tenu, au nom du gouvernement, apporter
aux victimes les paroles de consolation aux-
quelles ont droit ces infortunés.
» Tout ce que je peux vous dire sans con-
trarier en rien l'enquête administrative et
judiciaire, c'est que le levier de l'aiguille a
fonctionné, mais que l'aiguille elle-même n'a
pas dorme 1 bonne direction au train ex-
press 62i, qui a été ainsi dirigé sur une voie
de garage, où il tamponnait aussitôt une
iiiachine" d'un train de marchandises. Quant
îiux causes, je les ignore.
» A Bordeaux, on m'a invité à aller voir
l'exposition maritime malgré mon désir
dV'tre agréable aux organisateurs de cette
ijiaiufestaiioii, je me suis trouvé dans l'o-
bligation de refuser. J'étais allé à Bordesux
pour voir les blessés et c'est à eux seuls
quo j'ai consacré le temps dont je pouvais
disposer. Il
Et, soulignant ses paroles d'un geste d'a-
battement et de tristesse, le ministre ajoute
Ces accidents sont épouvantables. Pau-
vres gens Et cependant nous faisans bien
tout ce que nons pouvons pour en éviter le
renouvellement
A COUTRAS
Deux nouveaux cadavres reconnus. Toute
nne famille se trouve parmi les morts.
Des scènes déchirantes se déroulent au
dépôt mortuaire.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Coutras,, 2H août.
A la liste des victimes, que je vous ai en-
voyée hier, il faut ajouter les noms de M.
Petit, poseur de la voie à la qare de la Bas-
tide, demeurant rue Tronchere, et âgé de
trente ans, et celui de sa femme, âgée de
vingt-sept ans.
On se souvient que leur petite tille, Louise,
Agée de dix ans, fut une des premières vic-
times que l'on retira des débris du train si-
nistré. La malheureuse famille a donc péri
tout entière.
En revanche, on a la certitude qi'il ne
reste plus sous les décombres qu'un seul
cadavre, celui du chef d'équipe Galzin dont
le nom figurait d'ailleurs su* la liste que je
vous ai envoyée.
Le bilan définitif de la catastrophe s'élè-
verait donc au chiffre de 10 morts.
Les neuf cadavres puisque celui de
Galzin n'a pas été retrouvé ont été placés
dans des cercueils en bois de chêne sur 4e
couvercle desquels se détache une croix en
velours noir..
Les corps de M. Petit, de Mme Petit et de
la jeune ce Louisette » ont été les premiers
mis en bière en présence du garde champê-
tre de la commune faisant fonction d'officier
de police judiciaire.
Ces trois cercueils ont été ensuite placés
dans la lampisterie, celui de M. Petit à droi-
te, celui de Mme Petit à gauche. Celui ren-
fermant la frêle dépouille deMa petite Loui-
sette, au milieu, entre son père et sa mère.
Pendant toute la matinée, les habitants
de Coutras n'ont cessé de défiler dans la
salle mortuaire et des mains pieuses ont dé-
posé. sur les trois cercueils, des bouquets
et des couronnes.
Dans un coin de la lampisterie se trouve
le corps de l'homme d'équipe Cayla les
corps du chauffeur Piet et du mécanicien
Gatinel, du fils Gouy et de l'homme d'équipe
Pîaignaud sont rangés dans une salle voi-
sine.
Sur la couvercle de chaque cercueil est
fixé un carton portant le nom de celui-ci ou
,de utile qu'il renferme.
Pleurs et désespoir
La sœur d'Eugénie Dourdalle, Mlle Marie,
domestique il l'asile Picon, à Bordeaux,
avait quitté sa sœur samedi soir après un
repas familial, sur le quai de la gare Saint-
Jean. Mlle Eugénie Dourdalle se rendait à
Paris, en effet, avec une de ses amies, Mlle
Léontine Dufaure, blessée elle aussi et en
traitement à l'hôpital Sairit-André.
Mme Touya, qui fut blessée également
et qui est soignée dans un hôtel de Cou-
tras, accompagnait les deux jeunes filles.
Après avoir embrassé ,a sœur, Mlle Ma-
rie Dourdalle revint à l'asile. Elle apprit
seulement dimanche soir par une de ses
amies, domestique comme elle, l'affreuse
nouvelle.
Complètement désemparée, la pauvre fille
demanda une permission et se rendit à Cou-
tras, où elle arriva dimanche dans la nuit
elle s'enquit de l'endroit où sa sœur avait
été transportée et lapant su, vouhft à toute
force la voir et l'embrasser une dernière
fois. Elle supplia, toute en larmes, M. \le-
zergue. de faire enlever le couvercle du cer-
cueil. Satisfaction lui fut donnée et les quel-
ques personnes qui assistaient à cette scène
douloureuse, ne purent retenir leurs larmes
Marie Dourdalle tomba à genoux de-
vant le cadavre et s'écria:
Ah mon Dieu Je ne la reconnais pres-
que plus! Pauvre Eugénie! Qu'elle a dû
souffrir
Et ses sanglots redoublèrent. Il fallut
l'entraîner hors de la salle, chancelante et
éplorée.
Par les suins de I» compagnie d'Orléans,
les familles des victimes ont été informées
dès que l'identité des morts a été oarmue.
Le transport des cadavres
Lme parents se sont-reiidus à Coutras et
ont pris les mesures nécessaires pour faire
transporter les cadavres. Les trois cercueils
de la famille Petit et celui du mécanicien
Gatinel ont été placés dans un fourgon du
Ne 107. Feuilleton du Petit Parisien.
BELLE AMIE
GRAND ROMAN INEDIT
QUATRIÈME PARTIE
LES SACRIFIES
1 (imite)
Un £<}ir de Itévelllon
Ses lèvres avaient une légère grimace de
désa ppointtu_*n L
Elle s'était figurée que Victorine allait la
mettre au courant des projets secrets de
son maître.
Et voila que la bonne ne lui parlait quedu
dlner.
Ce qui, mon Dieu. n'importait guère à
J; comédienne.
Jacques était évidemment gentil d'avoir
eu cSjtte pensée.
Mals ce n'était pas à cela que Claire son-
Elle gagnait la salle à manger en se di-
sant
Ce n'est que par lui que je connaîtrai
cette surprise.
Jacques arriva bientôt.
U était peie un peu. Son visage portait
1me trace de taiigue. Les yeux, dans les or-
hites caves, bnllaient singulièrement. Un
devinait qu il n'avait fias d0 beaucoup dor-
mir la nuit précédente.
Mais, avec &. fatigue, dans l'éclat fébrile
de ses prunelles se lisait aussi une sorte de
farouche énergie. Q
line résolution prise après une longue
lutte avec Im-méme. une résolution qu'il
entendait tenir à tout prix.
train qui a quitté Coutras à 3 heures 35. Ils
sont arrivés à Bordeaux à 5 heures 55, à
la gare de la Bastide,
La bière renfermant le corps de Mlle Dour-
dalle a été placée, à huit heures, dans le train
de Pau, à destination de Lembeye. Celle de
l'homme d'équipe Pîaignaud est partie pour
Angoulême à midi 47. lA 3 h. 35. les corps de
Mme Cayla et de Gouy ont été dirigés, le
premier sur Villeneuve-d'Aveyron, le se-
cond sur Bayonne.
Aucune cérémonie n'a eu lieu à Coutras.
De simples levées de corps ont été faites.
L'inhumation des victimes bordelaises.-
la famille Petit et. M. Gatinel sera faite
au cimetière de la Chartreuse.
L'état des blessés
L'état des victimes que je suis allé voir à
Bordeaux est relativement satisfaisant.
Mme et Mlle Bazin, dont les blessures
n'inspirent aucune inquiétude, ont pu repar-
M. Loth, de Paris, qui souffre beaucoup
de la tête, a reçu ce matin la visite de M.
lliraud, chef de gare Bordeaux, qui venait
prendre de ses nouvelles.
MM. Laroche et Capelle sont dans un état
aussi satisfaisant que possible.
Mines Fillier et Dufau, atteintes plus griè-
vement, souffrent énormément.
NI. Coirard, qui a les deux jambes fractu-
rées, est dans un état des plus inquiétants.
On craint de ne pouvoir le sauver.
Ajoutons que M. Coste, de Bordeaux, n'a
pas succombé à ses blessures, comme le
bruit en avait couru.
Dans la matinée. M. Heurteau, directeur
de la Compagnie d'Orléans, a rendu visite
aux blessés et aux familles des morts.
Ceux et celles qui se sont dévoués
*La catastrophe de samedi suscita d'admi-
rables actes de dévouement il convient de
louer sans réserve les dévoués sauveteurs
et de citer particulièrement MM. Paul Gof-
fre, étudiant; Paul Quibel, métallurgiste; Ar-
naud, charron Bergère, maçon Gabriel
Cosotti, plâtrier; Keller, menuisier; Audon-
net et Desvergne, charpentiers Chauvet,
jcurnalier Piquet, boucher Henri Baron,
mécanicien Goffre père, ancien maire
Sergent, Lafitte.
Parmi les daims qui se sont,improvisées
ambulancières, nous nommerons Mraes
Barbaron, Faure, Bergère, Murât et Gibrat.
Les blessés ont reçu les soins de MM.
Berger, docteur en médecine, à Coutras
Lafitte, médecin de la compagnie d'Orléans
Nau. médecin à Coutras Texier, docteur
en médecine, à Abzac, et de Rothschild,
dont nous avons .déjà signalé la généreuse
et noble conduite.
UN IMPORTANT TEMOIGNAGE
Une blessée, M"" Albrecht, ramenée hier
matin à Paris, raconte à un rédactey
dû « Petit Parisien » ce qu'elle vit à Cou-
tras et lui fait une intéressante décla-
ration sur les causes de l'accident.
La nuit dernière, une nouvelle blessée a
été amenée à Paris. Cest Mme Albretht
qu'une voiture des ambulances urbaines a
aussitôt conduite à son domicile, 45, boule-
vard Ornano. La malheureuse n'a dû son
salut qu'à sa présence d'esprit et surtout à
l'énergie remarquable dont elle a fait peu-
ve en d'aussi tragiques circonstances.
Représentante d'une maison de blanc qui
s'est spécialisée dans la confection de la
layette, Mme Albrecht se trouvait à Bor-
deaux depui| le 4 juillet dernier. Les affai-
res n'avait pas été mauvaises et c'est avec
plaisir qu'elle avait pris l'express pour ren-
trer à Paris.
Au souveitr dés minutes d'indescriptible
angoisse qu'elle a traversées, Mme Albreeht
à laquelle nous sommes allé rendre visi-
te dans son petit appartement du boulevard
Ornano, n'a pu contenir son émotion. Les
larmes lui sont- montées- aux yeux. Par ins-
tants, de légers frissons agitaient son corps
meurtri, fiévreux, immobilisé par la dou-
leur, sous les couvertures du lit.
Dramatique récit
J'avais pris place, nous a-t-elle dit,
dans un compartiment de seconde classe,
dépendant d'un wagon à couloir attaché très
loin de la locomotive. Avec moi étaient un
monsieur et une jeune femme, la sienne
sans doute, laquelle se trouvait dans, une
situation intéressante.
Contrairement à mes compagnons de
route, je ne m'étais pas étendue sur la ban-
quette pour dormir, n'en ayant d'ailleurs
nulle envie. J'étais assise dans un coin et,
il travers le carreau laissé entr'ouvert, je
regardais se dérouler le paysage, que bai-
gnait un magnifique clair de lune.
Soudain, j'entendis un craquement épou-
vantable. iè perdis l'équilibre et j'eus le
sentiment que le plancher s'entr'oUvrait. En
une seconde, je fus projetée violemment sous
la banquette en face de la mienne, et sur
laquelle reposait le couple monté avec moi
à Bordeaux.
» La. dame tomba sur moi, et, le monsieur
sur elle. En un clin d'œil, nous fûmes cou-
verts par les bagages qui étaient tombés des
filets. A un moment donné, ls vision de la
mort passa devant mes yeux. Je cris que,
j'allais mouri, là, étouffée. Je n'avais pas
perdu connaissance.. Un bourdonnement
étrange, incompréhensible, emplissdU mer
oreilles. Dans le lointain, je percevais*les
cris d'angoisse, les.gémissements horribles
d'î gens qui agonisent et qui supplient qu'on
les achève.
» Les minutes que j'ai vécues, dans cette
nuit sinistre, dont je me plaisais, un instant
Et qui se traduisait aussi dans les plis du
front, dans les froncements des sourcils.
Il sourit à Claire qui, déjà, avait remar-
qué les traces de lassitude et de souci qu'ac-
cusait son mâle visage.
Puis ils gagnèrent la ealle à manger.
Jolie nuit de réveillon, ma Belle Amie,
déclara-t-il.
Oui, nuit propice aux chapelles blan-
ches.
Tu sais que la neige recommence à
tomber de plus belle ?
C'est le bon Dieu qui veut un beau dé-
eor à la fête de .Noël.
Peut-être.
II ajouta
Pourvu cependant que cette neige
n'obstrue pas les cheminées. parce que le
Jésus, dispensateur de tant de jolies cho-
ses, ne pourrait plus y passer.
Ils étaient à présent auprès du foyer et,
dans la clarté de la lampe allumée tout à
l'heure par Claire, la jeune femme vit repa-
raltre sur les lèvres de son ami le même
sourire éhigmatique qu'elle y avait déjà vu
quelques jours plus tôt.
Jacques reprenait après un instant de si-
lence :•
Et ce serait dommage.
Oui. car tant d enfants se réjouissent
ce soir 1
il est vrai que s'il avait la ferme vo-
lonté de distribuer ses joujoux et ses ca-
deaux, le petit Jésus trouverait bien le
moyen de passer tout de même
L'ufftcier, du regard, ne quittait pas
la jeûne femme, et celle-ci devinait que ces
paroles, d'une façon détournée, s'adres-
saient à elle.
Pendant que la bonne mettait le couve;t,
Jacques entralna Claire au salon.
Laissons Victorine, tu vois bien que
nous la gênons.
Ils s'installèrent, à la grande surprise de
la comédienne, devant le feu allumé là aussi,
dans le coin où, depuis quelque temps, l'of-
ficier évitait de se tenir, parce qu'il lui rap-
auparavant, goûter le charme et la beauté,
je ne les oublierai jamais.
» Cependani, la dame s'était relevée. Elle
était indemne. Mon corps avait fait matelas.
L'homme s'était vite dégagé. Il n'avait que
des contusions légère. Le premier, il réus-
sit à sortir du wagon en passant par le car-
reau de la portière, qu'il avait essayé vaine-
ment d'ouvrir, puis 3e défoncer à coups de
talon de soulier. Sa compagne suivit le mô-
me chemin puis, ce fut enfin mon tour.
Dans l'obscurité où la collision nous
avait plongés, avais eu un mal inouï à me
dégager et à écarteur If a valises, sacs et
couvertures qui m'empêchaient de me mou-
voir et paralysaient mes mouvements.
Quand je pus enfin gagner la fenêtre, j'étais
à bout de souffle je sentis que mes forces
allaient m'abandonner. Je tendis les mains.
Quelqu'un les saisit. Je me sentis soulevée.
L'air froid qui vint frapper mon visage
produisit sur mes nerfs une réaction salu-
taire et bienfaisante, j'étais sauvée
» Les douleurs violentes que je ressentis,
alors seulement, dans les côtes et l'abdomen,
m'empêchèrent de marcher. Je suppliai
qu'on m'emmenât loin du lieu de la catas-
trophe. Le rate des mourantes, les lamenta,-
tions des blessés, les plaintes des petits em-
fants appelant leurs mères me déchiraient
le cœur, m'affolaient.
Des brancardiers vinrent, qui me pl.ftcè-
rent sur une civière et me conduisirent dans
une maisonnette, non loin de la gare. Un
médecin me visita longtemps après et releva
plusicurs fractures qui, m'expliqua-t-Ll, né-
cessiteraient des soins et un repos absolu
pendant une période d'au moins quarante
jour. »
« L'aiguille n'a pas fonctionné» »
Mhui Albrecht ajouta
Les personnes chez lesquelles je me
trouvais parlèrent des causes de l'accident.
J'entendis l'une d'elles qui disait
» C'est sûrement l'aiguille commandant
la voie de garage qui n a pras fonctionné. A
huit heures du soir, ce pauure Murat
Mme Albrecht n'est pas bien sure du nom
qu'elle a entendu prononcer n'avait pas
encore fini de la réparer. Il a. dû y travailler
longtemps, car elle ne paraissait pas fonc-
tionner comme il aurait voulu. »
Ces paroles ont leur importance. Elles
confirment, en effet, une fois de plus,
que ce n'est pas l'aiguilleur qui, au moment
du passage de l'express, a négligé de faire
manœuvrer son levier, mais que l'aiguille,
qui était défectueuse et dont on avait né-
gligé de vérifieur le bon fonctionnement, n'a
pas obéi à l'impulsion/qu'elle aurait dû rece-
voir.
NOS EXCURSIONS
A PRIX RÉDUITS (Voir à la 6- paie.)
Pour reïécilioii'fle Uni
où la ÊiiUïotine?
En provision de l'exécution possible de
Soleilland, la préfecture de police a envi-
sagé l'éventualité d'un fonctionnement pro-
chain de la guillotiiie et M. Lépine vient de
soumettre au ministère de l'Intérieur une
série cte dispositions en vue d'assurer l'œu-
vre de la justice.
Le choix d'un emplacement dans Paris a
fait d'abord l'objet d'une étude toute spé-
ciale, car chaque consailler municipal de-
mande que l'exécution n'ait pas lieu dans
son quartier. Mais comme, depuis l'enlève-
ment des quatre pierres qui servaient au-
trefois, place de la Roquette, de points de
repère pour asseoir il il n'existe
plus dans la capitale d'endroit désigné pour
les exécutions, il faudra donc se résoudre,
au cas où Soleilland devrait avoir la tête
tranchée, à élever la guillotine dans les en-
virons de la prison de la Santé.
Nous avons déjà, dans une enquête faite
au lendemain de la condamnation de l'as-
sassin de la petite Marthe, déterminé l'em-
placement qui semblait devoir être choisi.
A la préfecture de police, nous n'avons pu
obtenir ni "confirmation ni infirmation de
cette nouvelle, M. Lépine se réservant de ne
désigner qu'au dernier moment, le cas
échéant, la voie publique où le bourreau ac-
complirait sa fonction. On pense ainsi sup-
primer les réclamations anticipées qui pour-
raient se produire et éviter aussi les scènes
scandaleuses qui se renouvellent autour de
la guillotine à chaque exécution.
Les mesures envisagées ne pourraient
d'ailleurs devenir définitives qu'après la
décision présidentielle qui accordera ou re-
fusera la grâce du condamné à mort, après
l'examen du pourvoi par la cour de cassa-
tion qui n'a pu, d'ailleurs, encore statuer,
on le sait, le dossier étant incomplet.
LE CONGRÈS ANARCHISTE
Amsterdam, 26 août.
Des détectives de toutes nations sont ar-
rivés ici avec mission de surveiller les al-
lées et venues des membres du congres in-
ternational anarchiste qui a commencé au-
jourd'hui ses séances, Les agents de la sû-
reté hollandaise inspectent tous les trains
qui arrivent. Chaque délégué anarchiste est
étroitement surveillé depuis le moment de
son arrivée à la gare.
M. Amore. de Bruxelles, a été élu prési-
dent du congrès.
pelait de trop pénibles, de trop douloureux
souvenirs.
Aujourd'hui, il s'efforçait de ny plue son-
ger, mais visiblement et malgré lui, sa pen-
sée revenait à ces tristes évocations
A un certain moment, sous un prétexte
quelconque, il passa, «tout seul, dans la salle
à manger.
Il repdrut presque tout de suite.
Victorine a mis le couvert. Reviens
donc, ma Belle Amie.
Elle obéit.
De nouveau Jacques et Claire s'assirent
à la place qu'ils occupaient déjà tout à
i heure.
Et ils causèrent jusqu'au moment où, avec
quelque solennité plus grave semblait-il
qu'aux autres jours Victorine eut annon-
cé
Madame est servie.
Bien Victorine. bien.
Jacquea feignait l'ignorance.
Nous avez-yous préparé un boa dtaer
au moins ?
La bonne échangea un coup d'oeil d'intelli-
gence avec Claire
Mais oui, monsieur. J'ai composé un
menu, en me souvenant, autant que possible,
des goûts de madame.
Vous avez bien fait, Victorine.
De mon mieux, monsieur. de mon
mieux.
Eh bien alors, à table.
En même temps il gagnait sa place.
Claire, déjà, se trouvait à la sienne, du
côté du feu.
Elle venait de s'asseoir; elle prit sa ser-
viette qui, prèa de son couvert, était pliée en
bonnet d'évêque, selon l'expression de Vie-
tcrine.
Mais voici que {eut de suite, sous. ces
doigts, à travers la toile, elle sentit un ob-
jet dur. anguleux.
Un objet qui tomba et roula sur la
nappe dès que là comédienne eut soulevé la
serviette. ".̃̃••
NOTRE A.CTION AU MA.ROC
Casablanca est plus calme
Mais on attend Mouley Haf id
ATTAQUERA-T-IL LA VILLE*
Comme on l'a vu plus haut, la question
marocaine apparaît de plus en plus compli-
quée. Cette complexité résulte de l'état
d'anarchie même qui règne dans un empire
disputé entre cinq autorités différentes. 11 y
a, en effet, le sultan de Fez, Abd el Aziz le
sullan de Murakech, Mouley Hartd le pré-
tendant Bou Hamara, qui domine dans l'Est;
le sorcier de Mogador, le chef des Hommes
Bleus, Ma el Aïnin et, enfin, le trop célèbre
Erraisouli.
C'est précisément parce que plusieurs au-
torités rivales se combattent dans les Etats
du maghzen et que la souveraineté d'Abd el
Aziz, consacrée par les accords internatio-
naux, n'est plus qu'une fiction, que certains
journaux anglais, allemands et espagnols
suggèrent l'idée de reviser l'acte d'Algésiras.
Cet acte reposait sur la reconnaissance d'un
pouvoir unique, dont le siège était Fez. Mais
pour l'instant, nous pouvons seulement no-
ter cette indication, sans nous yarrêter au-
trement. Nous ne croyons pas que le gou-
vernement ait envisagé l'éventualité d'un
remaniement de l'accord de 1906, et nous
sommes certains qu'il n'a entamé aucune
négociatlon rà cette {in. quoi qu'on ait dit.
Il convient de patienter, car les événe-
ments se déroulent moffis vite en terre d'Is-
lam qu'en Europe. On ignore si le sultan du
sud, Mouley Hafid, ira d'abord à Casablanca
ou à Rabat. Les dépêches sont contradictoi-
res on ignore si, après s'être fait consa-
crer à Rabat, au cas où il se rendrait dans
cette ville, il ne se dirigera pas ensuite, sur
Fez, pour y provoquer une révolte contre
son frère Abd el Aziz on ignore s'il nous est
réellement hostile, en dépit de certaines dé-
clarations anti-européennes qu'il fit dans le
passé. Tout ce que l'on sait, c'est que le sor-
cier Ma el Aïnin n'est pas disposé à servir
la cause de Mouley Hafid et que ce dernier
se. heurtera a la résistance de quelques tri-
bus. Tels sont les éléments de certitude ou
d'incertitude qu'on peut signaler à l'heure
actuelle. On en déduira facilement la néces-
sité d'une grande réserve.
En attendant, Casablanca est plus calme.
Est-ce la détente définitive ? Est-ce une paix
trompeuse, à laquelle succédera Un violent
assaut?
SITUM10N_GÉNÉRâLE
Dépêche officielle
L'amiral Philibert télégraphie, le 25 août
La Nive est arrivée à Casablanca le
acdït, à une heure. Elle a commencé son dé-
cliargemenUel repartira probablement le
Situation des bâtiments
Gibraltar Du-Chayla.
Tanger Jeanne-d'Arc, Galilée.
La.rache et Rabat Cassini.
Casablanca Nive, Vinh-Long, Gloire,
Guevdon. 9
Mazaghan Condé.
Saf[i et Mogador Amiral-Aube.
La situation politique reste calme.
Mouley Hafid serait en route de Mara-
kech sur Casablanca sans que l'on con-
naisse exactement ses intentions.
l.es Euronéens de h'ezsont attendus vers
le 30 août à Larachet où ils seront pris par
le Du-Chayla pour être transportés à Tan-
ger.
A CASABLANCA
Pas d'attaque
Casablanca, 25 août.
La ville est tranquille. d
Dans la nuit, des pitlards tentent toujours
de pénétrer dans des remparts, mais les ti-
railleurs iont bonne garde et. les laissent
approcher pour mieux tirer à coup sur.
C'est ainsi que deux Otarocains ont été tués
et un blessé.
Les goumiers arrivés hier vont commen-
cer bientôt, sous la direction du capitaine
Beriot, une série de reconnaissances avan-
cées qui permettront de se rendre compte
de la force de l'ennemi, de ses campements,
de ses intentions.
Les goumiers, très entraînés dans ce
genre d'exercices dans le Sud Oranais, ren-
dront de grands services en permettant aux
tnrnpes- du camp de prendre quelque repos,
dont elles ont un certain besoin.
Actuellement, tous les soldats sont au
camp; le service d'ordre en ville est assuré
soit par les marins, soit par tes Espagnols
qui restent cantonnés dans Casablanca.
Les boutiques rouvrent
Casablanca, août.
La jourrcée de dimanche a été cadme, au-
Elle s'exclamait
Qu'est-ce que ceci ? Pourquoi Victorine
a-f-nlle placé cet objet ?.
Mais elle s'interrompit en voyant le Eou-
rire qui, de nouveau, courait sur les lèvres
de l'officier.
Elle comprit.
C'est toi. Jacques?.
Moi 7. Pas le moins du monde.
Avec ça.
Le petit Jésus, peut-être. mais pas
Eh bien, il est en avancée.
Il a sans doute eu peur de ne pouvoir,
à cause de la neige, descendre du ciel cette
nuit
Claire, entre ses doigts, avait pris l'objet
qui s'était échappé de la serviette.
L'objet enveloppé de papier blanc, noué
par une faveur rose.
Si tu as fait une folie, Jacques, tu sais
que je te gronderai sérieusement et que je
«erai fort mécontente.
Le petit Jésus. te dis-je.
Oui. oui. tu verrae ça.
Déjà elle avat dénoué la faveur, soulevé
la feuille de papier. et elle trouvait alors
un.écrin.
Cest un bijou, songea-t-elle. Et je suis
sûre que Jacques m'a gâtée
Puis avec eUe ne savait quel étrange sen.
timent. tristesse ou regret:
C'est là la fameuse surprise 1
Mais vcici que, brusquement, l'écrin ou-
vert devant elle, elle cemeure le geste en
suspens.
Voici que ses doigts se crispent, qu'une
sorte de tressaillement s'empare d'elle, que
ses lèvres frémissent et qu'elle balbuti2:
Jacques. mais le bijoutier s'est cer-
tainement trompé.
Comment. il s'est trompé?
Mais oui.
Et l'efficier qui continue à sourire:
Mais non.
Si.¡ou ne vois donc pas 1
Et par dessus & table où les fleurs .emban-
cune attaque, aucune escarjnouche ne s'est
produite.
La Gloire a tiré seulement ci de grandes
distances sur des cavaliers.
On attend le débarquement du pénie avec
du matériel de guerre pour demain.
Les tribus semblent découragées ou lati-
gnées des efforts incessants et infructueux
tentés contre les troupes.
Dans la ville le commerce reprend très
lentement quelqur.s boutiques sont ouver-
tes, mais les Marocains, découragés, doutent
que Casablanca redevienne la cité prospère
d'autrefois.
MOOLEY HAFID
Qu'est devenu le nouveau sultan ?
Tanqer, août.
Les rumeurs tes plus diverses circulent
au sujet de Mouley Ha/id, proclamé à hfa-
rakeeh le août.
D'après les uns, il serait parti pour Casa-
blanca où il apparaîtrait brusquement à la
tête des tribus de l'intérieur. D'après les au-
tres, il irait d'abord à Rabat.
On prétend qu'il a déjà un fort parti à
Fez, où. il ferait tretnbter son frère, l'empe-
reur légitime, et qu'il a notifié son avène-
ment aux fonctionnaires marocains de Tan-
ger.
Ce qui est silr, c'est qu'il a des ministres,
une cour et une armée.
PREPARATIFS
Le "Mytho" à Toulon
Toulon, 26 août.
L'appareillage du transport Mytho vient
d'être. fixé à demain après-midi. Les der-
niers préparatifs de départ s'effectuent avec
une grande activité. Cet après-midi, on a en-
core embarqué de nombreux animaux vi-
vants, des plaques de blindage et des bou-
lons destines à la construction des baraque-
ments pour le corps expéditionnaire.
Mobilisation d'une batterie
à Constantine
Constantine, 26 août.
La 14e batterie d'artillerie de campagne
en garnison à Constantine à l'effectif de 5
officiers, 7 sous-officiers, 112 brigadiers et
canonniers, a reçu l'ordre de se tenir prête
à aller au Maroc Elle est actuellement mo-
bilisée.
Autres renforts demandés
Oran, 26 août.
On assure que le ministre de la Guerre
aurait fait demander au général Lyautey
tous les renforts pouvant être disponibles, en
hommes, chevaux, artillerie et matériel,
peur le Maroc.
Le général Lyautey aurait répondu qu'il
ne voulait ni ne pouvait dégarnir les postes
de la frontière, Aïn-Sefra compris, et mettre
à la disposition du ministre du matériel qui
lui est indispensable.
Le général Servières, commandant le
corps, aurait approuvé le général Lyau-
tev:
Au départ du Shamrock, hier, une inté-
ressante manifestation s'est produite. Parmi
les officiers commandant les spahis dirigés
sur Casablanca se trouvait le lieutenant
Sha!ed bel Hachemi, petit-fils de l'émir
Abd el Kader les indigènes étaient venus
en grand nombre accompagner l'officier
français, tiaisant son burnous, s'inclinant
sur son passage, et pas un seul ne parut
étonné de voir le descendant d'Abd el Kader
aller combattre les anciens alliés de son
grand-père.
Les indigènes accueillent du reste les nou-
velles du Maroc sans agitation, 'commentant
plutôt favorablement l'action de la France.
Des réfugiés israélites, venant du Maroc,
arrivent en grand nombre à Oran. les au-
torités commencent à s'inquiéter de cette
immigration et prennent les mesures sani-
taires nécessaires pour éviter une épidémie,
car les réfugiés sont en loques et dénués de
Un ajout écrasé par nne .yoltnre
en voulant capturer un malfaiteur
Le gardien de la paix Jean Vigier, attaché
au poste de la rue Pradier, dans le dix-neu-
vième arrondissement, était de service, la
nuit dernière, sur le boulevard de la Villette,
lorsqu'il remarqua, sous une porte cochère,
des individus qu'il reconnut immédiatement,
à leurs allures, comme étant^des* apaches.
En longeant les murs, il s'approcha du
groupe, mais cette prV-'aution fut vaine. Les
ment, où les cristaux étincellent, elle lui tend
I écrin.
Et le regard de Jacques tombe sur un an-
neau, très simple, dont l'or tranche vive-
ment sur le satin pâle de l'écrin.
Eh bien.
C'est ce q^ tu as choisi ?
C'est ce que le petit Jésus a choisi sur
ma demande.
Que dis-tu là, mon Jacques C'est
une alliance
Parfaitement, ma Belle Amie, c'est une
alliance.
Claire, pendant quelques secondes, de nou-
veau ne parle plus
Sur ses grands yeux d'améthyste, les pau-
pières aux longs cils battent précipitam-
ment.
Sa poitrine s'abaisse et se soulève par sac-
cades.
Une émotion intense, visible, s'empare
d èlle.
Voyous. n'est-elle pas en ce moment
sous i'intluencft d'un songe
Ces paroles de Jacques ne peuvent être
réelles.
Une alliaroe. Pourquoi lui offrirait-il une
alliance, une veille de Noël ?
Uu achète cela a une fiancée. en vue
d'un manage prochain.
Cependant l'anneau d'or. est bien là, de-
vant elle, tout resplendissant dans son
écrin.
Les doigts de Belle Amie, de nouveau, se
posent sur lui.
Et, il lui faut bien enfin se rendre à l'évi-
dence.
Heconnattre qu'elle ne rêve pas.
Alors son regard va vers Jacques..
Vers Jacques qui sourit toujours.
Et qui dit..
Regarde cet anneau,. Claire, regarde-le
avec attention
Ces paroles de J'officier lui semblent. à
eue.. prononcées à voix basse.
On dirait qu'il est très loin d'elle, que les
mots lui par viennent à peine.
rôdeurs l'aperçurent et, comme une volée d<
moineaux, s'éparpilièrent et s'enfuirent dam
toutes les directions.
Plusieurs d'entre eux, apercevant uni
voiture de place, dont le conducteur étai'
dans un bar du voisinage, sautèrent dans If
véhicule et fouettèrent le cheval qui partil
à bride abattue.
Le gardien de là paix^ réquisitionna aus-
silot un autre fiacre et ordonna au cochei
de donner la chasse aux fuyards. l'uis, m
mornent où celui-ci enlevait son cheval,
auta sur le marchepied Malheureusenien
il prit mal son élan #t perdit l'équilibre..
Il tomba sur la chaussée et les roues du
véhicule lui broyèrent l'abdomen.
C'est dans un état des plus graves que le
pauvre agent fut conduit à* l'hôpital Saint
Louis, puis, sur la demande des siens, re-
mené à son domicile.
ÉCHOS
MORT D'UN MAIRE DE PAItfS
M. Rodanet, maire du deuxième arrondisse-
ment, est décédé hier lundi, en son domicile, fc;l
rue Tailbout, à l'âge de soixante-dix ans.
Le défunt était originaire de la Charente.
Ancien membre deela chambre de commerce
fondateur de l'école dhorlogerie de Paris, prési-
,dent de la chambre syndicale parisienne de l'hqr
logerie il était commandeur de la 'Légion d'hon-
neur et officier de l'instruction publique.
M. Rodanet Q. Ogerau
T avait été'nommé maire du deuxième arron-
dissement en
l.es obsèques seront célébrées demain mercredi,
en. l'église Notre-Dame-de-Lorette.
L'inhumation aura lieu à dix heures au cime-
tière du Père-Lachaise.
NOS HOTES PRINCIERS.
Le roi Léopold de Belgique, qui est en vïlléeia-
ture au château de Lormoy. est arrivé, hier ma-
tin, à la gare du quai d'Orsay, par le train de
7 heures venant de Brétigny. Le souverain n a
fait que traverser Paris, pour se rendre à la gare
du Nord, où, à 8 heures 15, il a pris le train de
Bruxelles.
A TROUVILLK
Si la grande semaine de Trouville n'a pas été
favorisée par un temps toujours beau, la partie
sport n'a rien laissé à désirer et la partie ar-
tistique a été particulièrement brillante. Apres
Cavatteria rusticana, avec Mlle Friché et M. Co-
don Paillasse a été l'occasion d'un triomphe sar.'s
égah pour ses intarpretes Mme Sirnone d'Amant.
MAL Salignac, Henri Abbers, etc.
Cette semaine, la direction qu'on ne saurit
assez féliciter d'avoir organisé un programme
uussi parfait, donnera Homéo et Sapho, av«c
Mme Simone d'Arnaud. Les sepréseutations d'o-
pérette recommenceront le ler septembre., avec
Poudrier, notre grand premier comique, engagé
spécialement jusqu'à ta fin de la saison.
yisiteJroyale
Il ne manquait plus, pour consacrer !e
triomphe de l'Exposition de Bordeaux, que
la visite d'un chef d'Etai. Le roi Alphon-
se X1I1, accompagné de la reine, est venu
d'Espagne spécialement pour lui rendre
visite. Tous les journaux ont relaté, avec far-"
ce détails, le plaisir que tes jeunes souve-
rains ont pris à se-promener à travers cei;'t«
belle manifestation. Ils ont voulu tout vr.ir
le grand Palais avec ses expositions des
chefs-d'œuvre modernes de la marine, réu-
nion unique des modèles des grands «unis-
sés et paquebots du monde entier, le nrusée
de peinture, le palais de l'alimentation, ce-
lui des colonies, le musée naval contenant
les reliques les plus précieuses venues d'Es-
pagne parmi lesquelles la carte de Chris-
tophe Colomb avant la découverte de l'Amé-
rique, le palais de l'automobile, le sa Ion pa-
risien, le salon bordelais, le palais des arts
graphiques, celui des cognacs et des vins
de la Gironde, les sections étrangères ce'-
les de la Belgique, des Etats-Unis, de la Rus-
sie, de la Grèce, etc., etc.
Le roi et la reine se sont retirés charmés
après leur visite *de l'après-midi et ont tenu
à y revenir le soir même. Ils y sont encore
restés plusieurs heures, partout acclamés
par la foule qui les avait reconnus.
Elle les entend cependant.
Et elle obéit à sa prière.
Elle examine le bijou.
Presque tout de suite, sur la surface polie,
à l'intérieur, elle voit des lettres gravées.
Elle épèle lentement ces lettres. elle
murmure
Clanv'acques.
Son nom et le nom de celui qu'elle aime,
de celui à qui, depuis longtemps, elle a fait
don de sa vie.
Gravés là. sur cette alliance?.
Unis. comme pour un symbole ?
Mais alors
Ces deux mots d'interrogation, elle les
murmure.
Et elle n'ose en prononcer d'autres et,
dans ses prunelles passent d étranges
Cependant, devant cette émotion profon-
de, intense et qui ne s exprime que sur la
physionomie de la comédien ne. Jacques
-est levé, a fait le tour de la table, est venu
autres de la jeune fenfme.
Eh bien, Claire, à quoi penses-tu î
Elle lève la tâte vers lui
Je ne sais pas, mon ami. devant une
telle plaisanterie.
Une plaisanterie?
Il a dit cela sur un ton très sérieux, très
ému.
Dame. voyons. Jacques. que veux-
tu que je songe
\lais ce qui est. l'intention très sé-
rieuse qui m a fait t offrir ce bijou ce soir.
Jacques
Et qui me fait te dire à présent ma
petite Claire veux-tu accepter de porter
bientôt cet anneau. Uatre, veux-tu c(^ ve-
nir ma femme?
(A suivre., PAUL ROUGET.
Traduction et tejwodactJon formel Ipment InteMttes.
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