Presse et revues
4 pages
Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1856-01-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 13 janvier 1856 13 janvier 1856
Description : 1856/01/13 (A23,N7)-1856/01/19. 1856/01/13 (A23,N7)-1856/01/19.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56214562
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
V--,';f;^ï;\'^ljii^troÉèÉe année. — N° 7.
JOURNAL HEBDOMADAIRE.
Dimanche 13 Janvier 4856.
Nos abonnés à la musique de CHAUT recevront
avec le numéro" de ce jour :
CHANSON DE BARBEEI1VE ,
Poésie d'ALFRED DE MUSSET, musique de J. B.. WE-
KERLIN, dédiée à MUe MARIE CINTI-DAMOREAU.
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abon-
nés à la musique de PIANO :
IiE NIGHTHVC1AL.E,
(Chant du Rossiguol.)
'.. Polka variée de L. MICHELI, avec.solo de flageolet
ad libitum, exécuté par M. LAURENT , chef d'or-
chestre du Jardin-d'Hivar.
MERCREDI PROCHAIN
16 Janvier 18S6, à 8 heures précises du soir,
42oee CONCERT DU MÉNESTREL,
AU BÉNÉFICE
des Associations des artistes musiciens, drama-
tiques, peintres et inventeurs.
Le 42e GRAND CONCERT pu MÉNESTREL , donné
au bénéfice des associations des artistes musiciens,
dramatiques, peintres et inventeurs, reste fixé
au mercredi soir, 16 janvier, salle Barthélémy.
Cette solennité est consacrée à l'audition des noùr
velles oeuvres musicales de l'année 1856. Le re-
marquable LIVRE DU BON DIEU, deMM.Plouvier
et Darcier, sera notamment l'objet d'un inter-
mède poétique ,ct lyrique défrayé par M. Delaunay,
de la Comédie-Française, MUo Luther, du théâtre
du Vaudeville, et M. Darcier, l'auteur de la mu-
sique de ce beau recueil. D'autres productions
nouvelles, entre autres VInsomnie et Lanlaire, de
Gustave Nadaud, Brise des Alpes, Réveille-toi, et
une sérénade italienne de J.-B. Wekerlin ; VApô-
tre et le Journal du Canton, de Louis Abadie ; le
Soulier de Noël, de Léopold >Amat, seront inter-
prétées par MM. Ponchard, Lyon, Malézieux,
Belouet, Mme Ch. Ponchard et Mlle Pauline Thys
qui fera aussi entendre deux romances inédites de
sa composition : Chanson Créole et Sous mon Aile
rose. Dans la partie instrumentale, les deux jeunes
lauréats de la classe d'Alard, MM. Martin et Ac-
cursy, exécuteront la symphonie concertante de
ce maître, et deux lauréats de la classe Marmontel,
MM. Fissot et Diemer, interpréteront, de l'Album
de Félix Godefroid, un Soir aux Alpes et sa nou-
velle transcription de la Danse des Sylphes, ainsi
que deux morceaux de l'École concertante de Le-
fébure-Wély : air varié et presto.'~ L'orchestre
Bousquet ouvrira et terminera le-programme de
cette grande fête de bienfaisance, pour laquelle les
billets et les stalles se délivrent, à l'avance, au
Ménestrel, 2 bis, rue Vivienne.
Nos abonnés sont priés de faire retirer les billets
auxquels ils ont droit gratuitement en renouvelant
leur abonnement. Il n'en sera point envoyé à do-
micile.
ALBUMS-PRIMES.
1855-1856.
(Voir pour les détails aux Annonces.)
A dater du 1er décembre, époque du renou-
vellement général au Ménestrel,' nos quatre Al-
bums-Primes (23e année) sont délivrés dans nos
bureaux, 2 bis, rue Vivienne, à nos abonnés de
Paris. Nous prions ceux de la province de vouloir
bien nous indiquer {franco) par quelle voie les
Albums devront leur être adressés, le luxe d'édition
n'en permettant pas la remise à la poste. (Accom-
pagner chaque demande d'un mandat sur la poste
ou sur Paris, à l'ordre de M. HEUGEL et Ce,
pour renouveler l'abonnement.)
SOUVENIRS ANECDOTIQEES (1).
XIII.
Ursule arriva bientôt, apportant un plateau
je remarquai sa mise plus soignée que de coutume,;
je remarquai, surtout, un imperceptible sourire
qui semblait stéréotypé sur ses lèvres; elle avait
un air de jeunesse et de contentement que je ne
lui avais jamais vu vous ne lui auriez donné
que soixante ans; elle me salua d'une façon gra-
cieuse qui renfermait tout une réminiscence de
coquetterie, remontant, au moins, aux premiers
jours du Consulat; je lui rendis son salut, en l'ac-
compagnant de paroles aimables, c'est-à-dire de
quelques compliments, — petite monnaie ayant
cours chez toutes les femmes, sans distinction d'ûge,
de rang ou de beauté. Ursule rougit légèrement, et
sortit, toute fiôreet tout heureuse..... vous ne lui
auriez plus donné que cinquante-cinq ans.
— Diablel dis-je à mon excellent voisin, votre
Ursule est bien belle, aujourd'hui.
— Elle savait que vous deviez venir!.... aussi,
trois fois, dans l'après-midi, je l'ai surprise à son
miroir ..c'est pour vous qu'elle a fait tous ces
frais de toilette 1
(1) Voir les numéros des 12 août, 2, 9, 23 septembre,
7,14, 28 octobre, 11, 28 novembre, 9,;23 décembre et
6 janvier.
— Pour moi ?
— Pour vous Dans notre dîner de l'autre
jour, vous lui avez dit quelle descendait en droite
ligne de Vatel;— elle m'a demandé ce que c'était
que Vatel; je lui ai répondu que c'était le plus grand,
le plus célèbre cuisinier de Vantiquité... et, depuis,
elle vous apris en adoration. Cette passion naissante,
— vous vous le rappelez, — m'a déjà coûté cinq
ou six assiettes de porcelaine; si YOUS persistez, ce
soir, dans vos louanges dangereuses, tout mon ca-»
baret de Saxe y passera
— Mais, lui dis-je, savez-vous qu'Ursule a dû
être jolie et bien faite ?.....
— Allons, voyons, voisin, calmez-vous..;.. Ser-
vez le thé, continua-t-il, et causons sagement
— Vous m'avez promis quelques anecdotes ;
c'est à vous de parler, c'est à moi d'écouter chacun,
son rôle. "^fflSÉn'--
— Pourvu qu'Ursule ne vienne pas vous dormir
de distractions !..... Qui sait? un jour, peut-être,
vous lui adresserez des vers : « Les poètes, a dit
M. de Châteaubriant, sont comme les oiseaux;
tout les fait chanter, » '
Mon voisin reprit bientôt :
Vous avez prononcé tout à l'heure le nom de
M. de Martignac, et cet orateur brillant, qui rap-
pelle un des plus beaux et des plus rapides mo-
ments de la Bestauration , demanderait, pour être
loué dignement, une autre voix que la mienne.
Ayant eu l'occasion de le voir quelquefois dansson
intérieur, où il me faisait l'honneur dem'admeltre,
je ne parlerai de lui qu'avec mon coeur.... chacun
a son langage de prédilection. Je laisserai donc de
côté, — tout en m'inclinant, — l'homme d'État,
et je ne m'occuperai, en ce qui le concerne, que,do
la partie anecdotique.
En 1823, continua mon voisin, lors do l'expédi-
tion d'Espagne, M. de Martignac fut appelé au
poste éminent de commissaire civil du roi près
S. A. R. le duc d'Angoulême; il était ainsi le
conseiller intime du princegénéralissime ;sa mission
était d'organiser le pays, de le faire administrer
paternellement, et d'opposer, pour ainsi parler, la
paix à la guerre ; M. de»Marlignac apporta, dans
l'exercice de ces hautes fonctions un esprit de jus-
tice, de droiture, de sagesse et de modération qui
le fit aimer et bénir de toute l'Espagne. Sa mission
terminée, la Régence du royaume, présidée par
le duc de l'Infantado, nomma M. de Martignac
grand'eroix de l'Ordre de Charles III, et, lui offrit
une riche et magnifique tabatière, ornée du portrait
de Ferdinand VII, encadré dans un cercle de trente-
six diamants, d'une grande beauté et d'une grande
JOURNAL HEBDOMADAIRE.
Dimanche 13 Janvier 4856.
Nos abonnés à la musique de CHAUT recevront
avec le numéro" de ce jour :
CHANSON DE BARBEEI1VE ,
Poésie d'ALFRED DE MUSSET, musique de J. B.. WE-
KERLIN, dédiée à MUe MARIE CINTI-DAMOREAU.
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abon-
nés à la musique de PIANO :
IiE NIGHTHVC1AL.E,
(Chant du Rossiguol.)
'.. Polka variée de L. MICHELI, avec.solo de flageolet
ad libitum, exécuté par M. LAURENT , chef d'or-
chestre du Jardin-d'Hivar.
MERCREDI PROCHAIN
16 Janvier 18S6, à 8 heures précises du soir,
42oee CONCERT DU MÉNESTREL,
AU BÉNÉFICE
des Associations des artistes musiciens, drama-
tiques, peintres et inventeurs.
Le 42e GRAND CONCERT pu MÉNESTREL , donné
au bénéfice des associations des artistes musiciens,
dramatiques, peintres et inventeurs, reste fixé
au mercredi soir, 16 janvier, salle Barthélémy.
Cette solennité est consacrée à l'audition des noùr
velles oeuvres musicales de l'année 1856. Le re-
marquable LIVRE DU BON DIEU, deMM.Plouvier
et Darcier, sera notamment l'objet d'un inter-
mède poétique ,ct lyrique défrayé par M. Delaunay,
de la Comédie-Française, MUo Luther, du théâtre
du Vaudeville, et M. Darcier, l'auteur de la mu-
sique de ce beau recueil. D'autres productions
nouvelles, entre autres VInsomnie et Lanlaire, de
Gustave Nadaud, Brise des Alpes, Réveille-toi, et
une sérénade italienne de J.-B. Wekerlin ; VApô-
tre et le Journal du Canton, de Louis Abadie ; le
Soulier de Noël, de Léopold >Amat, seront inter-
prétées par MM. Ponchard, Lyon, Malézieux,
Belouet, Mme Ch. Ponchard et Mlle Pauline Thys
qui fera aussi entendre deux romances inédites de
sa composition : Chanson Créole et Sous mon Aile
rose. Dans la partie instrumentale, les deux jeunes
lauréats de la classe d'Alard, MM. Martin et Ac-
cursy, exécuteront la symphonie concertante de
ce maître, et deux lauréats de la classe Marmontel,
MM. Fissot et Diemer, interpréteront, de l'Album
de Félix Godefroid, un Soir aux Alpes et sa nou-
velle transcription de la Danse des Sylphes, ainsi
que deux morceaux de l'École concertante de Le-
fébure-Wély : air varié et presto.'~ L'orchestre
Bousquet ouvrira et terminera le-programme de
cette grande fête de bienfaisance, pour laquelle les
billets et les stalles se délivrent, à l'avance, au
Ménestrel, 2 bis, rue Vivienne.
Nos abonnés sont priés de faire retirer les billets
auxquels ils ont droit gratuitement en renouvelant
leur abonnement. Il n'en sera point envoyé à do-
micile.
ALBUMS-PRIMES.
1855-1856.
(Voir pour les détails aux Annonces.)
A dater du 1er décembre, époque du renou-
vellement général au Ménestrel,' nos quatre Al-
bums-Primes (23e année) sont délivrés dans nos
bureaux, 2 bis, rue Vivienne, à nos abonnés de
Paris. Nous prions ceux de la province de vouloir
bien nous indiquer {franco) par quelle voie les
Albums devront leur être adressés, le luxe d'édition
n'en permettant pas la remise à la poste. (Accom-
pagner chaque demande d'un mandat sur la poste
ou sur Paris, à l'ordre de M. HEUGEL et Ce,
pour renouveler l'abonnement.)
SOUVENIRS ANECDOTIQEES (1).
XIII.
Ursule arriva bientôt, apportant un plateau
je remarquai sa mise plus soignée que de coutume,;
je remarquai, surtout, un imperceptible sourire
qui semblait stéréotypé sur ses lèvres; elle avait
un air de jeunesse et de contentement que je ne
lui avais jamais vu vous ne lui auriez donné
que soixante ans; elle me salua d'une façon gra-
cieuse qui renfermait tout une réminiscence de
coquetterie, remontant, au moins, aux premiers
jours du Consulat; je lui rendis son salut, en l'ac-
compagnant de paroles aimables, c'est-à-dire de
quelques compliments, — petite monnaie ayant
cours chez toutes les femmes, sans distinction d'ûge,
de rang ou de beauté. Ursule rougit légèrement, et
sortit, toute fiôreet tout heureuse..... vous ne lui
auriez plus donné que cinquante-cinq ans.
— Diablel dis-je à mon excellent voisin, votre
Ursule est bien belle, aujourd'hui.
— Elle savait que vous deviez venir!.... aussi,
trois fois, dans l'après-midi, je l'ai surprise à son
miroir ..c'est pour vous qu'elle a fait tous ces
frais de toilette 1
(1) Voir les numéros des 12 août, 2, 9, 23 septembre,
7,14, 28 octobre, 11, 28 novembre, 9,;23 décembre et
6 janvier.
— Pour moi ?
— Pour vous Dans notre dîner de l'autre
jour, vous lui avez dit quelle descendait en droite
ligne de Vatel;— elle m'a demandé ce que c'était
que Vatel; je lui ai répondu que c'était le plus grand,
le plus célèbre cuisinier de Vantiquité... et, depuis,
elle vous apris en adoration. Cette passion naissante,
— vous vous le rappelez, — m'a déjà coûté cinq
ou six assiettes de porcelaine; si YOUS persistez, ce
soir, dans vos louanges dangereuses, tout mon ca-»
baret de Saxe y passera
— Mais, lui dis-je, savez-vous qu'Ursule a dû
être jolie et bien faite ?.....
— Allons, voyons, voisin, calmez-vous..;.. Ser-
vez le thé, continua-t-il, et causons sagement
— Vous m'avez promis quelques anecdotes ;
c'est à vous de parler, c'est à moi d'écouter chacun,
son rôle. "^fflSÉn'--
— Pourvu qu'Ursule ne vienne pas vous dormir
de distractions !..... Qui sait? un jour, peut-être,
vous lui adresserez des vers : « Les poètes, a dit
M. de Châteaubriant, sont comme les oiseaux;
tout les fait chanter, » '
Mon voisin reprit bientôt :
Vous avez prononcé tout à l'heure le nom de
M. de Martignac, et cet orateur brillant, qui rap-
pelle un des plus beaux et des plus rapides mo-
ments de la Bestauration , demanderait, pour être
loué dignement, une autre voix que la mienne.
Ayant eu l'occasion de le voir quelquefois dansson
intérieur, où il me faisait l'honneur dem'admeltre,
je ne parlerai de lui qu'avec mon coeur.... chacun
a son langage de prédilection. Je laisserai donc de
côté, — tout en m'inclinant, — l'homme d'État,
et je ne m'occuperai, en ce qui le concerne, que,do
la partie anecdotique.
En 1823, continua mon voisin, lors do l'expédi-
tion d'Espagne, M. de Martignac fut appelé au
poste éminent de commissaire civil du roi près
S. A. R. le duc d'Angoulême; il était ainsi le
conseiller intime du princegénéralissime ;sa mission
était d'organiser le pays, de le faire administrer
paternellement, et d'opposer, pour ainsi parler, la
paix à la guerre ; M. de»Marlignac apporta, dans
l'exercice de ces hautes fonctions un esprit de jus-
tice, de droiture, de sagesse et de modération qui
le fit aimer et bénir de toute l'Espagne. Sa mission
terminée, la Régence du royaume, présidée par
le duc de l'Infantado, nomma M. de Martignac
grand'eroix de l'Ordre de Charles III, et, lui offrit
une riche et magnifique tabatière, ornée du portrait
de Ferdinand VII, encadré dans un cercle de trente-
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