Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1867-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 20 janvier 1867 20 janvier 1867
Description : 1867/01/20 (A34,N8)-1867/01/26. 1867/01/20 (A34,N8)-1867/01/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619854t
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
4060 — 34^ AINiNËE — i\° 8.
PARAIT TOUS LES DIMANCHES
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
Dimanclie 20 Janvier 1807.
MUSIQUE ET THEATRES
J.-L. HEUGEL, Directeur
"~—-—■—' COLLABORATEURS DU JOURNAL :
MM. TH" ANNE, H. BARBEDETTE, HENRI BLAZE DE BURY, GUSTAYE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMMETTANT, G. DUPREZ, DE GASPERINI, L. GATAYES, LÉON HALÉVY,
B. JOUVIN, E. LEGOUYÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN, PROSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-VALRY, P. RICHARD, J.-B. WEKERLIN et XAVIER AUBRYET
Adresser FRANCO à M. J.-L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-postes d'abonnement.
Un an, texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIRE-TEXTE
I. HÉROLD, sa vie et ses oeuvres (2e partie, 12e article), B. JOBVIK. — II. Semaine théâtrale :
première représentation de Dèborah, au ThéàIre-Lyrique; rentrée de Gardoni au Théàtre-
Italien.dans le Barbier de SéviHe, GUSTAVE BERTHAND. —III. MM. INGRES et COUSIN;
discours prononcé par le baron TAYLOR sur la tombe de MUc GEORGES. — IV. Le théâtre à
Saint-Pétersbourg. — V. Une messe en musique à Versailles. — VI. Nouvelles et annonces.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront avec le numéro de ce jour
la romance de
MIGNON
. « Connais-tu le pays où fleurit l'oranger ? » chantée par Mme GALLI-MARIÉ dans
• le nouvel opéra d'AMBROisE THOMAS, paroles de MM. MICHEL CARRÉ et JULES
.BARBIER; suivront immédiatement: 1° Noël, mélodie de CH. GOUNOD, paroles de
J. BARBIER ; 2° A une fleur, mélodie de G. BIZET, poésie d'ALFRED DE MUSSET.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain pour nos abonnés à la musique de PIANO,
le quadrille sur le Freyschiïtz, composé par STRAUSS pour les bals de-la Cour et
de l'Opéra; suivra immédiatement: Jupiter-polka, par B.-M. COLOMER.
HEROLD
SA VIE ET SES (EUVRES
DEUXIÈME PARTIE
XII
Ç Après avoir conclu rengagement de Gafli, Hérold reprit le chemin
j de Rome « qu'il aimait et où tout lui plaisait, même les Romains. »
'-. Et au bout de quelques jours il s'écrie, comme un fils qui s'arrache
■: des bras de sa mère : « je vais quitter ma chère Rome! » Au théâtre il
: entendit un pauvre opéra de Pacini, le Baron deDôlsen. Comme tous
\ les jeunes compositeurs italiens de cette époque, Pacini était une
f étoile de petite grandeur, dont le pâle rayon cheminait en s'y noyant
dans la queue flamboyante de la comète-Rossini. Il subissait la loi
> commune qui, eh poésie, en peinture, en musique, fait conquérir les
:.liommes.de talent par un homme de génie. Donizetti, Meyerbeer lui-
> même, attirés par l'astre, devaient entrer dans son atmosphère lumi-
: tfeuse ; mais ils ne firent que la traverser : on les vit émerger de
l'autre côté, lorsque l'originalité qui était en eux se fut développée
et épurée dans-ce milieu rayonnant et fécondant.
Hérold entendit à Rome une cantatrice de grande réputation dont il
n'eut pas le loisir de goûter les qualités, qui étaient fortes,, originales
et point charmantes.il écrit, da prima donna, Esther. Mombelli,
i me déplait. Elle est laide, petite, mal faite. Des moustaches, de
« vilaines dents, une vilaine tournure. Sa voix est forte et très-sin-
« gulière. Elle lance ses roulades en manière de cloches. Elle man-
« que fort souvent ses passages et détonne fréquemment. Elle quitte
« le théâtre dans sept mois et se marie. »
Esther Mombelli resta au théâtre six années encore. C'est en 1827
seulement qu'elle se maria et devint comtesse Gritli. Dans ce juge-
ment un peu précipité, le musicien français, qui n'avait pas trente
ans encore, dut commettre la distraction , en regardant la femme
d'oublier la cantatrice. Les Parisiens se gardèrent bien de cette mé-
prise, lorsque la grande chanteuse, le 20 avril 1824, débuta à Favart
dans Cerenentola. La voix « singulière » de la Mombelli, qui, dans un
morceau d'ensemble, faisait l'effet d'une petite flûte humaine, son
exécution de feu, son jeu emporté, mal réglé, à l'italienne, mais
d'une fougue indomptable, tout cela donna à la Cerenentola, pure-
ment mais froidement chantée par la Cinti,un accent imprévu, nou-
veau, irrésistible : la cantatrice avait le diable au corps ; elle le logea
dans celui du public.
On trouva que la Mombelli avait «une voix forte et timbrée, un ac-
« cent bien prononcé, une méthode très-originale, une âme de feu, une
c vivacité très-piquante, un jeu franc, quoique tout à l'italienne. »
La cantatrice fut accueillie avec enthousiasme et rappelée à grands
cris à la chute du rideau. Le fameux sextuor, soulevé par sa voix
stridente, produisit pour la première fois un effet électrique. Il faut
supposer qu'elle y chantait le premier soprano, la partie de Cendril-
lon étant écrite pour une voix de contralto.
Hérold, courant de Naples à Rome, et de Rome à Florence, ne
voulait pas quitter l'Italie avant d'avoir entendu le ténor Davide et
la Pisaroni. Quand l'impatience le prenait : « O Davide , s'écriait-il,
pourquoi me retiens-tu ici? » Les deux troupes de chanteurs étant
médiocres à Florence , il allait admirer Igs jolies femmes aux Cas-
éines et au jardin Roboli. Un de ses amis lui disant : « Florentines rappellent les Françaises! » il répondit avec beau-
« coup de finesse : c'est une preuve qu'elles ne les font pas oublier.»
Que faire pour tuer le temps? On lui dit qu'à Pise il y avait une
troupe passable. « Est-il possible? » Et le voilà en corricolo sur la
route de Pise. La troupe d'oiseaux chanteurs qu'il croyait surprendre
s'est envolée à Livourne. A peine descendu de son corricolo, il monte
en voiturin, et, fouette cocher, à Livourne ! Il y fait son entrée par
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(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
Dimanclie 20 Janvier 1807.
MUSIQUE ET THEATRES
J.-L. HEUGEL, Directeur
"~—-—■—' COLLABORATEURS DU JOURNAL :
MM. TH" ANNE, H. BARBEDETTE, HENRI BLAZE DE BURY, GUSTAYE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMMETTANT, G. DUPREZ, DE GASPERINI, L. GATAYES, LÉON HALÉVY,
B. JOUVIN, E. LEGOUYÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN, PROSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-VALRY, P. RICHARD, J.-B. WEKERLIN et XAVIER AUBRYET
Adresser FRANCO à M. J.-L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-postes d'abonnement.
Un an, texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIRE-TEXTE
I. HÉROLD, sa vie et ses oeuvres (2e partie, 12e article), B. JOBVIK. — II. Semaine théâtrale :
première représentation de Dèborah, au ThéàIre-Lyrique; rentrée de Gardoni au Théàtre-
Italien.dans le Barbier de SéviHe, GUSTAVE BERTHAND. —III. MM. INGRES et COUSIN;
discours prononcé par le baron TAYLOR sur la tombe de MUc GEORGES. — IV. Le théâtre à
Saint-Pétersbourg. — V. Une messe en musique à Versailles. — VI. Nouvelles et annonces.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront avec le numéro de ce jour
la romance de
MIGNON
. « Connais-tu le pays où fleurit l'oranger ? » chantée par Mme GALLI-MARIÉ dans
• le nouvel opéra d'AMBROisE THOMAS, paroles de MM. MICHEL CARRÉ et JULES
.BARBIER; suivront immédiatement: 1° Noël, mélodie de CH. GOUNOD, paroles de
J. BARBIER ; 2° A une fleur, mélodie de G. BIZET, poésie d'ALFRED DE MUSSET.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain pour nos abonnés à la musique de PIANO,
le quadrille sur le Freyschiïtz, composé par STRAUSS pour les bals de-la Cour et
de l'Opéra; suivra immédiatement: Jupiter-polka, par B.-M. COLOMER.
HEROLD
SA VIE ET SES (EUVRES
DEUXIÈME PARTIE
XII
Ç Après avoir conclu rengagement de Gafli, Hérold reprit le chemin
j de Rome « qu'il aimait et où tout lui plaisait, même les Romains. »
'-. Et au bout de quelques jours il s'écrie, comme un fils qui s'arrache
■: des bras de sa mère : « je vais quitter ma chère Rome! » Au théâtre il
: entendit un pauvre opéra de Pacini, le Baron deDôlsen. Comme tous
\ les jeunes compositeurs italiens de cette époque, Pacini était une
f étoile de petite grandeur, dont le pâle rayon cheminait en s'y noyant
dans la queue flamboyante de la comète-Rossini. Il subissait la loi
> commune qui, eh poésie, en peinture, en musique, fait conquérir les
:.liommes.de talent par un homme de génie. Donizetti, Meyerbeer lui-
> même, attirés par l'astre, devaient entrer dans son atmosphère lumi-
: tfeuse ; mais ils ne firent que la traverser : on les vit émerger de
l'autre côté, lorsque l'originalité qui était en eux se fut développée
et épurée dans-ce milieu rayonnant et fécondant.
Hérold entendit à Rome une cantatrice de grande réputation dont il
n'eut pas le loisir de goûter les qualités, qui étaient fortes,, originales
et point charmantes.il écrit, da prima donna, Esther. Mombelli,
i me déplait. Elle est laide, petite, mal faite. Des moustaches, de
« vilaines dents, une vilaine tournure. Sa voix est forte et très-sin-
« gulière. Elle lance ses roulades en manière de cloches. Elle man-
« que fort souvent ses passages et détonne fréquemment. Elle quitte
« le théâtre dans sept mois et se marie. »
Esther Mombelli resta au théâtre six années encore. C'est en 1827
seulement qu'elle se maria et devint comtesse Gritli. Dans ce juge-
ment un peu précipité, le musicien français, qui n'avait pas trente
ans encore, dut commettre la distraction , en regardant la femme
d'oublier la cantatrice. Les Parisiens se gardèrent bien de cette mé-
prise, lorsque la grande chanteuse, le 20 avril 1824, débuta à Favart
dans Cerenentola. La voix « singulière » de la Mombelli, qui, dans un
morceau d'ensemble, faisait l'effet d'une petite flûte humaine, son
exécution de feu, son jeu emporté, mal réglé, à l'italienne, mais
d'une fougue indomptable, tout cela donna à la Cerenentola, pure-
ment mais froidement chantée par la Cinti,un accent imprévu, nou-
veau, irrésistible : la cantatrice avait le diable au corps ; elle le logea
dans celui du public.
On trouva que la Mombelli avait «une voix forte et timbrée, un ac-
« cent bien prononcé, une méthode très-originale, une âme de feu, une
c vivacité très-piquante, un jeu franc, quoique tout à l'italienne. »
La cantatrice fut accueillie avec enthousiasme et rappelée à grands
cris à la chute du rideau. Le fameux sextuor, soulevé par sa voix
stridente, produisit pour la première fois un effet électrique. Il faut
supposer qu'elle y chantait le premier soprano, la partie de Cendril-
lon étant écrite pour une voix de contralto.
Hérold, courant de Naples à Rome, et de Rome à Florence, ne
voulait pas quitter l'Italie avant d'avoir entendu le ténor Davide et
la Pisaroni. Quand l'impatience le prenait : « O Davide , s'écriait-il,
pourquoi me retiens-tu ici? » Les deux troupes de chanteurs étant
médiocres à Florence , il allait admirer Igs jolies femmes aux Cas-
éines et au jardin Roboli. Un de ses amis lui disant :
« coup de finesse : c'est une preuve qu'elles ne les font pas oublier.»
Que faire pour tuer le temps? On lui dit qu'à Pise il y avait une
troupe passable. « Est-il possible? » Et le voilà en corricolo sur la
route de Pise. La troupe d'oiseaux chanteurs qu'il croyait surprendre
s'est envolée à Livourne. A peine descendu de son corricolo, il monte
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