Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1909-09-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 11 septembre 1909 11 septembre 1909
Description : 1909/09/11 (A75,N37)-1909/09/17. 1909/09/11 (A75,N37)-1909/09/17.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5618257p
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
MM. - 15- ANNÉE. - N' 37. PARAIT TOUS LES SAMEDIS « 14 Seplclllbl, m9.
(Les Bureaux, 2bls, rue Tiyieime, Paris, u-arr<)
(Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
IiefloméPo.:.Ofp. 30
MUSIQUE ET THÉÂTRES
HENRI HEUGEL, Directeur .
Ite JtaméFo : 0 fr. 30
Adresser FRANCO à M. HENRI HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivieime, les Manuscrits, Lettres et Bous-poste d'abonnement.
Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un ah, Texte,, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIRE-TEXTE
I. Critiques musicaux de jadis on de naguère (5' article), RAYMOND BOUYER. — II. La
vérité sur M'"" Stoltz (3° article), ARTHUR POUGIN. — III. Un oublié : Le chansonnier
Emile Debraux, roi de la goguette (1796-1831) (9e article), ALBERT Cm. — IV". Nou-
velles diverses, concerts et nécrologie.
MUSJQOrc m ptANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront, avec le numéro de ce jour :
SOLITUDE
n° 2 de Dans la nuit, CTERNEST MORET. — Suivra immédiatement : Quasi-
gauotle, de I. PHILIPP.
MÛS1QUK DR G HA NT
Nous publierons samedi prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT :
Arfaki, mélodie exotique de RENÉ LENORMAND, prose de H.-R. LENORMAND. —
Suivra immédiatement : C'est l'amour, nouvelle mélodie de J. MASSENET, poésie
de VICTOR HUGO.
CRITIQUES MUSICAUX DE JADIS OU DE NAGUÈRE
i
ESSAI SUR LA CRITIQUE MUSICALE, EN GUISE DE PRÉFACE
A mes confrères d'aujourd'hui.
§ 6.
— Et le jugement d'un nouvel ouvrage, sous sa forme vivante
de chronique ou de compte rendu, que nous persistons à regar-
der comme la vraie critique, n'apparaîtra donc jamais à l'horizon
décevant?
— Patience! La critique approche, avec l'opéra qui vient;
mais en vérité, vous serez déçu.
— Pourquoi tant de réticences et de précautions?
— Parce qu'il me faut vous prévenir que la critique musicale
sera longtemps des moins prolixes. La chronique elle-même
est d'invention très récente, si la théorie paraît presque aussi
vieille que la musique. Et, du P. Mersenne, j'allais passer à
Dom Jumilhac à chacun de nos savants bénédictins des grands
siècles, versés dans « l'art et la science du.plain-chant » ; l'éru-
dition veillait," pendant que Chambonnières touchait les orgues;
et déjà le « gothique » était traité de « barbare » autant par
"art nouveau de nos architectes, oublieux de nos lointaines
cathédrales, que par l'humanisme de nos écrivains, dédaigneux
« de nos vieux romanciers »...
— Sortez de la liturgie et courons au théâtre, puisqu'il vient
de naître.
— Ah ! oui, comme on aimerait à fouiller les archives des
princes de Mantoue, des académies de Florence ou de Venise,
afin de connaître la bienvenue réservée aux premiers imitateurs
de la tragédie grecque, qui travaillaient sans modèles musicaux,
en s'inspirant de l'humaine légende d'Orphée ! Mais la critique
manquait aux fêtes florentines données à l'occasion du mariage
de Marie de Médicis avec le roi de France Henri IV, et la presse
ne fut pas convoquée le 6 octobre 1600 pour entendre VEuridice
de Jacopo Péri, compositeur original et chanteur émérite, qui
tenait lui-même le rôle d'Orphée « avec cette merveilleuse
façon de réciter en chantant que toute l'Italie admirait (I) » ;
aucun Romain Eolland des premières années du XVIIe siècle ne
vint à Mantoue, en 1607. pour la « première » de YOrfeo, plus
fameux aujourd'hui qu'alors, de ce Claudio Monteverdi que nous
comparons à Wagner, à Debussy, tour à tour, dans notre secret
désir de justifier toute innovation par une tradition. C'était le
contraire, pourtant; car aujourd'hui la musique s'ankylose ;
alors elle se passionnait; la mélodie, dont nous éprouvons le
dégoût pour en avoir abusé, renaissait dans la patrie de Virgile ;
la sensible, que nous proscrivons, s'évadait de l'archaïsme où
nous voulions rentrer... Mais qui nous dira le scandale que durent
provoquer ces modulations neuves et ces musiques nouvelles,
puisque toute nouveauté parait scandaleuse, en musique surtout?
Que pensaient les contemporains de la musique dramatisée par
la naissance de Y opéra frère de Y oratorio, ce drame religieux ?
Quel accueil princier reçut la dissonance expressive? A la poly-
phonie consonante des voix a succédé l'homophonie soutenue
par les accords maintes fois dissonants d'une basse instrumen-
tale et continûment chiffrée ; aux quatuors vocaux du mystère ou du
madrigal s'est substituée la monodie qui déclame ou qui soupire;
voici le solo, nouvel orgueil du chanteur, et bientôt l'ara, que le
premier des deux Scarlatti coulera plus tard en un moule
immuable : mélodie, harmonie, orchestration, c'est l'art moderne
à son aurore. Et nous assistons à son crépuscule. Enfin, comme
on voudrait savoir en détail la voyageuse opinion du conlra-
pontiste allemand Heinrich Schûtz sur le jeune opéra latin qui
sort des cours princières pour parler galamment, depuis 1630, à
la foule aristocratique de Venise! On lirait volontiers le journal
tenu, même négligemment, par un précurseur du plus grand des
Bach...
"__ Vous restez dans l'amertume des regrets, ces enfants mal
venus du rêve. Et les faits promis à ma déception?
Les voici.; Suivez-moi donc en France. .11 faudra brûler plus
d'une étape, sous peine de nous éterniser dans l'attente que les
(1) V. les Tablettes de la Schola (8e année, n« 7, avril 1909), à propos de la séance
consacrée aux Orpliées musicaux des XVIIe et XVIII" siècles; et consulter d'abord, sur
toute cette période, la très originale et substantielle étude de M. Romain Ilolland:
Histoire de l'Opéra en Europe avant LulUj et Scarlatli (Paris, Fontemoing, in-8"). —
Cf. ses Musiciens d'autrefois et ses Musiciens d'aujourd'hui (Paris, Hachette, 1908).
(Les Bureaux, 2bls, rue Tiyieime, Paris, u-arr<)
(Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
IiefloméPo.:.Ofp. 30
MUSIQUE ET THÉÂTRES
HENRI HEUGEL, Directeur .
Ite JtaméFo : 0 fr. 30
Adresser FRANCO à M. HENRI HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivieime, les Manuscrits, Lettres et Bous-poste d'abonnement.
Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un ah, Texte,, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIRE-TEXTE
I. Critiques musicaux de jadis on de naguère (5' article), RAYMOND BOUYER. — II. La
vérité sur M'"" Stoltz (3° article), ARTHUR POUGIN. — III. Un oublié : Le chansonnier
Emile Debraux, roi de la goguette (1796-1831) (9e article), ALBERT Cm. — IV". Nou-
velles diverses, concerts et nécrologie.
MUSJQOrc m ptANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront, avec le numéro de ce jour :
SOLITUDE
n° 2 de Dans la nuit, CTERNEST MORET. — Suivra immédiatement : Quasi-
gauotle, de I. PHILIPP.
MÛS1QUK DR G HA NT
Nous publierons samedi prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT :
Arfaki, mélodie exotique de RENÉ LENORMAND, prose de H.-R. LENORMAND. —
Suivra immédiatement : C'est l'amour, nouvelle mélodie de J. MASSENET, poésie
de VICTOR HUGO.
CRITIQUES MUSICAUX DE JADIS OU DE NAGUÈRE
i
ESSAI SUR LA CRITIQUE MUSICALE, EN GUISE DE PRÉFACE
A mes confrères d'aujourd'hui.
§ 6.
— Et le jugement d'un nouvel ouvrage, sous sa forme vivante
de chronique ou de compte rendu, que nous persistons à regar-
der comme la vraie critique, n'apparaîtra donc jamais à l'horizon
décevant?
— Patience! La critique approche, avec l'opéra qui vient;
mais en vérité, vous serez déçu.
— Pourquoi tant de réticences et de précautions?
— Parce qu'il me faut vous prévenir que la critique musicale
sera longtemps des moins prolixes. La chronique elle-même
est d'invention très récente, si la théorie paraît presque aussi
vieille que la musique. Et, du P. Mersenne, j'allais passer à
Dom Jumilhac à chacun de nos savants bénédictins des grands
siècles, versés dans « l'art et la science du.plain-chant » ; l'éru-
dition veillait," pendant que Chambonnières touchait les orgues;
et déjà le « gothique » était traité de « barbare » autant par
"art nouveau de nos architectes, oublieux de nos lointaines
cathédrales, que par l'humanisme de nos écrivains, dédaigneux
« de nos vieux romanciers »...
— Sortez de la liturgie et courons au théâtre, puisqu'il vient
de naître.
— Ah ! oui, comme on aimerait à fouiller les archives des
princes de Mantoue, des académies de Florence ou de Venise,
afin de connaître la bienvenue réservée aux premiers imitateurs
de la tragédie grecque, qui travaillaient sans modèles musicaux,
en s'inspirant de l'humaine légende d'Orphée ! Mais la critique
manquait aux fêtes florentines données à l'occasion du mariage
de Marie de Médicis avec le roi de France Henri IV, et la presse
ne fut pas convoquée le 6 octobre 1600 pour entendre VEuridice
de Jacopo Péri, compositeur original et chanteur émérite, qui
tenait lui-même le rôle d'Orphée « avec cette merveilleuse
façon de réciter en chantant que toute l'Italie admirait (I) » ;
aucun Romain Eolland des premières années du XVIIe siècle ne
vint à Mantoue, en 1607. pour la « première » de YOrfeo, plus
fameux aujourd'hui qu'alors, de ce Claudio Monteverdi que nous
comparons à Wagner, à Debussy, tour à tour, dans notre secret
désir de justifier toute innovation par une tradition. C'était le
contraire, pourtant; car aujourd'hui la musique s'ankylose ;
alors elle se passionnait; la mélodie, dont nous éprouvons le
dégoût pour en avoir abusé, renaissait dans la patrie de Virgile ;
la sensible, que nous proscrivons, s'évadait de l'archaïsme où
nous voulions rentrer... Mais qui nous dira le scandale que durent
provoquer ces modulations neuves et ces musiques nouvelles,
puisque toute nouveauté parait scandaleuse, en musique surtout?
Que pensaient les contemporains de la musique dramatisée par
la naissance de Y opéra frère de Y oratorio, ce drame religieux ?
Quel accueil princier reçut la dissonance expressive? A la poly-
phonie consonante des voix a succédé l'homophonie soutenue
par les accords maintes fois dissonants d'une basse instrumen-
tale et continûment chiffrée ; aux quatuors vocaux du mystère ou du
madrigal s'est substituée la monodie qui déclame ou qui soupire;
voici le solo, nouvel orgueil du chanteur, et bientôt l'ara, que le
premier des deux Scarlatti coulera plus tard en un moule
immuable : mélodie, harmonie, orchestration, c'est l'art moderne
à son aurore. Et nous assistons à son crépuscule. Enfin, comme
on voudrait savoir en détail la voyageuse opinion du conlra-
pontiste allemand Heinrich Schûtz sur le jeune opéra latin qui
sort des cours princières pour parler galamment, depuis 1630, à
la foule aristocratique de Venise! On lirait volontiers le journal
tenu, même négligemment, par un précurseur du plus grand des
Bach...
"__ Vous restez dans l'amertume des regrets, ces enfants mal
venus du rêve. Et les faits promis à ma déception?
Les voici.; Suivez-moi donc en France. .11 faudra brûler plus
d'une étape, sous peine de nous éterniser dans l'attente que les
(1) V. les Tablettes de la Schola (8e année, n« 7, avril 1909), à propos de la séance
consacrée aux Orpliées musicaux des XVIIe et XVIII" siècles; et consulter d'abord, sur
toute cette période, la très originale et substantielle étude de M. Romain Ilolland:
Histoire de l'Opéra en Europe avant LulUj et Scarlatli (Paris, Fontemoing, in-8"). —
Cf. ses Musiciens d'autrefois et ses Musiciens d'aujourd'hui (Paris, Hachette, 1908).
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.86%.
- Collections numériques similaires Houard Georges Houard Georges /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Houard Georges" or dc.contributor adj "Houard Georges")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5618257p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5618257p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5618257p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5618257p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5618257p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5618257p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5618257p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest