Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1853-08-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 21 août 1853 21 août 1853
Description : 1853/08/21 (A20,N37)-1853/08/27. 1853/08/21 (A20,N37)-1853/08/27.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5618150f
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL.— MUSIQUE ET THÉÂTRES.
auj ^utiait VÊprmve villageoise, les Èfqces de Jean-
netteet les Rendez-vous bourgeois.
A ce dernier théâtre, dès 10 heures du matin, l'af-
fluence était telle que la queue envahissait tout le
boulevard- La musique de l'immortel Grétry, là
charmante partition de M. Victor Massé, l'étourdis-
sante bouffonnerie d'Hoffman et Nicolo, admirable-
ment interprétées par les chanteurs de Favart, ont ex-
cité les bravos les plus intelligents. Le petit entr'acte
de Grétry, exécuté par les violons, a été bissé; on a
redemandé aussi la suave romance de Mlle Félix Mio-
lan Cours, mon aiguille, etc. Quant aux Rendez-
wus^bourgeoiSi ils ont provoqué le fou rire, et Ri-
quier, Bussine, Ponchard, Ste-Foy et Mlle Lemercier,
en luttant de verve et de joyeux entrain, ont mis le
comble à la bruyante jubilation du public. On a rap-
pelé tous les artistes à la fin de chaque pièce.
Le THÉÂTRE-LYRIQUE , bien qu'en vacances, avait
également voulu contribuer aux réjouissances gra-
tuites : lundi dernier ses portes se sont ouvertes, et
la foule est venue applaudir le Maître de chapelle,
jjla tante Aurore et Flore et Zéphir.
On a calculé que tous les théâtres réunis avaient
reçu, lundi dernier, 38,000 spectateurs; et Paris y
figurerait pour une fort minime portion, s'il faut en
croire un de nos confrères. « Le jour des spectacles
gratis, dit M. Ed. Fournier (journal le Théâtre), la
population parisienne était en grande minorité dans
les théâtres. Dans celui-ci, c'est l'A ais qui domi-
nait, dans cet autre, l'Allemand, voire le Russe,
nulle part le Français. — Hier, dans Marco Spada,
les couplets polyglottes que chante Mlle Duprez ont
eu un succès qu'ils n'avaient jamais eu. C'est la pre-
mière fois qu'Anglais, Russes, Italiens, se trouvaient
en nombre pour comprendre et applaudir comme il
faut cette triple déclaration russe, anglaise et ita-
lienne. — Le" bureau des cannes était très-curieux à
observer ; que pensez-vous qu'on y trouvait? Je vous
le donne en mille : des malles, des sacs de nuit. Riez
si vous voulez, mais c'est vrai, je l'ai vu, ip&issimis
oculis. On fait son paquet le matin, on s'emballe
avec dans un fiacre à la journée, on visite tout à la
course, on dîne comme on peut, on arrive au théâ-
tre; quoiqu'on soit harassé, on se garde bien d'y
dormir, même d'y bâiller, puis on reprend son ba-
gage, et fouette cocher au chemin de fer, où l'on
s'endort en rêvant de Marco Spada ou de Phèdre.
«J'ai vu des Belges qui, désespérés de n'avoir pas
vu Mlle Rachel sur leur théâtre d'Anvers ou de
Liège, étaient venus exprès pour l'entendre lundi.
Ils étaient ravis, d'abord à cause de l'admirable la-
lent de l'actrice, ensuite, disaient-ils, parce qu'ils
l'avaient admirée gratis. Ces braves gens oubliaient
qu'ils avaient payé le voyage. »
La COMÉDIE-FRANÇAISE a repris les Demoiselles de
Saint-Cyr et les Contes de la Reine de Navarre. La
reprise de cette dernière pièce a été honorée diman-
che dernier de la présence de LL. MM.
A 1'OPÉRA -COMIQUE , nous avons revu la belle
partition de M. Auber, Marco Spada, avec Battaille
et la brillante rentrée de Bille Caroline Duprez, en
attendant le Nabab, dont les répétitions générales
viennent de commencer.
La liste des artistes de talent engagés par M. Sé-
veste, directeur du THÉÂTRE-LYRIQUE , s'est grossie
de quelques noms nouveaux, dont plusieurs jouis-
sent déjà d'une certaine réputation : A Mmes Colson
et Petit-Brière, à MM. Laurent, Junea, Grignon, Tal-
ion, Ribes, Cabel, Sujol, Menjaud, se joindront
Mme Cabel, dont le nom seul est une garantie de
succès, M. et Mme Meillet, Mme Girard, Mme Cheva-
lier et. M. Legrand.
la Moissonneuse, grand ouvrage, musique de
M. Vogel; un opéra-comique pouf Mme Càbël, la
Princesse de Grenade, prologue d'ouverture, dont la
musique a été confiée à plusieurs jeunes composi-
teurs; un opéra pour les débuts de M; et Mme Meil-
let; la reprise des Amours du Diable et du Roi des
Halles, voilà ce que le mois de septembre promet
au THÉÂTRE-LYRIQUE.
Lé GYMNASE a repris l'excellente comédie de Phi-
liberte, dont la brillante vogue pourrait bien avoir
une nouvelle édition.
Le VAUDEVILLE a donné un petit acte assez gai de
MM. Varin, Saint-Yves et Bureau, intitulé : L'Amour
au daguerréotype.
M. Marc Fournier, directeur de la PORTE-SAINT-
MARTIN , a été autorisé, par le ministre de l'intérieur,
à fermer son théâtre pendant dix jours, afin de pou-
voir équiper les décors et les trucs àes Sept Mer-
veilles du monde, celte grande féerie dont les tra-
vaux, commencés depuis plus d'un an, ont été con-
tinués sans relâche, et vont enfin aboutir au jour
solennel de la représentation.
Les acteurs de la GAITÉ rivalisent de drôleries dans
le Petit homme rouge, cette ancienne et amusante
féerie due à la collaboration de feu Pixérécourt et
Brazièr et de M. Carmouche.
L'AMBIGU-COMIQUE offre aux lycéens en vacances
son drame et sa féerie, en attendant la réapparition
de Mlle Theullier, qui doit rentrer dans le Voile de
dentelle, et non dans le drame de M. Bouchardy,
comme on l'avait dit par erreur.
Les artistes des DÉLASSEMENTS-COMIQUES , pleins
de reconnaissance pour leur directeur provisoire,
M. Caron, se sont réunis ces jours-ci pour lui donner
un banquet : — « il aurait peut-être préféré un ban-
quier », disait un loustic. Heureusement l'un n'em-
pêche pas l'autre, et cet affreux jeu de mots ne nuira
en rien à la prospérité du théâtre
J. LOVY.
NOUVELLES DIVERSES.
— Dans le splendide programme de la fête de lundi der-
nier, la musique a eu largement sa part. On a célébré des
messes en musique dans toutes les églises. Les Te Deum
ont été chantés au milieu d'une grande affluence de fidèles.
Voici la liste des morceaux de la messe exécutée aux Tui-
leries :
Le Kyrie de Chérubini ; les soli ont été chantés par
Mme Henri Potier et par M. Bonnehée ;
Un 0 Salutaris d'Auber, avec solo de hautbois par Ver-
roust, accompagné par les choeurs et l'orchestre ;
Un Âgnus Dei de Chérubini, chanté par le choeur ;
Un Domine salvum, arrangé par M. Auber;
Et enûn le Te Deum de Lesueur.
Le soir, un grand concert vocal et instrumental, sous la
direction de M. Auber, a été donné dans le jardin des Tui-
leries. Trois cents artistes exécutants coopéraient à celle
solennité. L'orchestre était composé des meilleurs artis-
tes de nos théâtres, du Conservatoire et de la Chapelle
Impériale, et avait pour chef M.Girard. Les choeurs étaient
chantés par les choristes de l'Opéra, de l'Opéra-Comique,
des Italiens et de la Chapelle Impériale, sous la direction de
MM. Potier, Dieisch, chefs de chant à l'Opéra, et Cornette,
chef des choeurs à l'Opéra-Comique. Voici la liste des
morceaux qui ont été exécutés :
L'ouverture de la Gazza Ladra, de Rossini ;
Les Pèlerins, de Jé-i,
La Douce aurore, de A; j se ;
L'ouverture de Zampa ;
Prière des femmes et final d ■ h bénédiction des drapeaux,
du Siège de Corinlhe ;
La Prière, de Moïse;
Choeur d'introduction de Sémiramide ;
Ouverture de la Muette;
Choeur et marche de la Reine de Chypre ;
Enfin, la bénédiction des poignards, des Huguenots.
Tous ces différents morceaux, exécutés par les artistes
de l'Opéra et de l'Opéra-Comique, ont été fréquemment
applaudis, même par Leurs Majestés.
— La Société des Pays-Bas pour l'encouragement de
l'art musical donnera au mois de Juillet de l'année pro-
chaine, un grand festival pour célébrer la 23° année de son
existence. La société a décidé à l'unanimité que celte solen-
nité aurait lieu à Rotterdam, ville natale etrésidençehabi?-
tuelle de M. Vermeulen, son.illustre fondateur. Déjà un co-
mité préparatoire a: été chargé de présenter à la Société
l'ordonnance de cette fête,.le programme de ses concerts,et
le devis des dépenses qu'elle exigera ; il devra se mettre en
rapport avec l'étranger, et s'assurer à temps, pour les solo,
les artistes les plus célèbres de l'Europe. Les. masses orches-
trale et chorale compteront environ épO exécutants ; il sera
construit une salle pour 5,000 spectateura;'et les'étrangers,
moyennant une rétribution fixée par l'a' direction, ^pourront
à volonté prendre part à la fête, ou n'assister .qu'à ses con-
certs. Les membres honoraires de la Société, -7- et l'on sait
qu'elle compte dans ce nombre les grands.eômposïteurs.et
les écrivains musicaux les plus distingués des pays étran-
gers, — tous, disons-nous, seront invités à assister à ceiès-,
lival grandiose, vrai congrès artistique qui durera huit jours,
et dont on évalue les frais à la somme énorme de 100,000 fr.
— Dans un volume intitulé : Nomenclature des sociétés
musicales de la Belgique, nous apprenons que la Belgique
compte en ce moment 662 sociétés d'harmonie, de fan-
fare ou de chant d'ensemble. Le Hainaut et la Flandre
orientale y sont seuls compris pour 28* sociétés.
— On lit dans le Journal de Genève :
« Il y a deux mois à peine que le monde artistique fut
frappé de douleur en apprenant le cruel accident arrivé à
M. Sivori.
« Le 22 mai, le célèbre violoniste s'était brisé le poignet,
en tombant de voiture dans une course aux environs de Ge-
nève, et la nature de l'accident faisait penser que les arts
avaient perdu un de leurs plus dignes interprètes.
« Grâce à l'habileté de nos premiers chirurgiens, la frac-
ture fut réduite avec une adresse extrême ; pendant un mois,
les précautions, les soins les plus minutieux lui furent pro-
digués, et le 25 juin tout appareil avait disparu; le bras était
bien remis, mais il était roide, et la science osait à peine
espérer que le grand artiste pût se faire entendre à la fin
de Farinée ; le temps et les eaux d'Aix étaient les seuls re-
mèdes conseillés.
« Grande, très-grande a donc été notre surprise, lorsque
mercredi, 5 août, nous avons reçu une invitation pour une
soirée musicale chez M. Sivori, dans laquelle le célèbre
violoniste devait se faire entendre.
« Lorsque M. Sivori parut tenant son violon, tous les
coeurs battirent vivement, et sur chaque visage on lisait
une émotion facile à comprendre.
« A peine quelques minutes s'elaient-elles écoulées que
toute crainte disparut pour faire'place à la joie la plus vive,
à l'étonnement le plus profond. Jamais peul-ûtre cet archet
magique n'avait versé tant d'harmonie, et rendu les cris du
coeur avec une vérité tour à tour si louchante et si vigou-
reuse. Les tours de force, dont il éblouissait toujours ses
auditeurs, nous les avons entendus de nouveau.
« Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de mi-
racle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons
entendu; mais non, iln'yapointde miracle,c'estle magné-
tisme qui a produit cet heureux résultat.
« M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on
ne saurait lui nier, est parvenu en un mois a rendre à ses
nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le
temps et les douches semblaient seules devoir leur rendre à
la fin de l'année.
« MM. Sivori et. Mulder partent pour donner des concerts
à Aix, mais nous gardons l'espoir de les voir revenir au
mois de septembre. »
—On lit dans le Journal de Uarrondissement du Havre :
« Mercredi, c'était le bénéfice d'un chanteur dont le latent
pur, net, gracieux et sympathique a été vivement apprécié
au Havre; c'était la première représentation deVOrganisle
dans Vembarras, une nouveauté musicale des plus appré-
ciées; c'était la reprise du Caïd.
« Salué à son entrée par de nombreux applaudissements,
M. Carré a chanté avec tout son talent et toute sa jolie voix
le rôle d'Albert, dans ['Organiste, qui avait déjà été preste-
ment enlevé par ses camarades. Nous ne jugeons jamais un
opéra après une première audition ; mais dès aujourd'hui
nous pouvons dire que les couplets de Mme deCorcelle {mon
Aiguille) sont d'un rhythme original et gracieux, que le duo
de plain-chant et l'air de la chapelle ont produit une vive
sensation, et qu'enfin la romance si bien dite par M. Carré
(Souvenirs de jeunesse) est délicieuse de frciielieur, d'amour
et de charmante rêverie. Cette partition fait le plus grand
honneur à M. Wekerlin qui, nous le croyons, commence la
composition théâtrale ; M. Wekerlin a surtout ce don d'être
original ; son oeuvre est bien à lui ; nul ne peut en revendi-
quer un motif, une mesure, une note; c'est un talent pré-
cieux par le siècle où nous vivons. »
— Le chevalier Neukomm, le célèbre composileur,élève
d'Haydn, est arrivé ces jours-ci à Paris.
— M. Bernard, ancien directeur de la troupe française du
théâtre ds; la Cruz, vient d'obtenir du gouvernement espa-
gnol l'autorisation d'ouvrir à Madrid pour la prochaine sai-
son, un théâtre d'opéra-comique français. Les représenta-
tions auront lieu au théâtre de l'Instiluto, M. Bernard est
retourné eu France afin d'y recruter des artistes.
— On nous écrit de Rennes et de Saint-Malo que les fêtes
S
auj ^utiait VÊprmve villageoise, les Èfqces de Jean-
netteet les Rendez-vous bourgeois.
A ce dernier théâtre, dès 10 heures du matin, l'af-
fluence était telle que la queue envahissait tout le
boulevard- La musique de l'immortel Grétry, là
charmante partition de M. Victor Massé, l'étourdis-
sante bouffonnerie d'Hoffman et Nicolo, admirable-
ment interprétées par les chanteurs de Favart, ont ex-
cité les bravos les plus intelligents. Le petit entr'acte
de Grétry, exécuté par les violons, a été bissé; on a
redemandé aussi la suave romance de Mlle Félix Mio-
lan Cours, mon aiguille, etc. Quant aux Rendez-
wus^bourgeoiSi ils ont provoqué le fou rire, et Ri-
quier, Bussine, Ponchard, Ste-Foy et Mlle Lemercier,
en luttant de verve et de joyeux entrain, ont mis le
comble à la bruyante jubilation du public. On a rap-
pelé tous les artistes à la fin de chaque pièce.
Le THÉÂTRE-LYRIQUE , bien qu'en vacances, avait
également voulu contribuer aux réjouissances gra-
tuites : lundi dernier ses portes se sont ouvertes, et
la foule est venue applaudir le Maître de chapelle,
jjla tante Aurore et Flore et Zéphir.
On a calculé que tous les théâtres réunis avaient
reçu, lundi dernier, 38,000 spectateurs; et Paris y
figurerait pour une fort minime portion, s'il faut en
croire un de nos confrères. « Le jour des spectacles
gratis, dit M. Ed. Fournier (journal le Théâtre), la
population parisienne était en grande minorité dans
les théâtres. Dans celui-ci, c'est l'A ais qui domi-
nait, dans cet autre, l'Allemand, voire le Russe,
nulle part le Français. — Hier, dans Marco Spada,
les couplets polyglottes que chante Mlle Duprez ont
eu un succès qu'ils n'avaient jamais eu. C'est la pre-
mière fois qu'Anglais, Russes, Italiens, se trouvaient
en nombre pour comprendre et applaudir comme il
faut cette triple déclaration russe, anglaise et ita-
lienne. — Le" bureau des cannes était très-curieux à
observer ; que pensez-vous qu'on y trouvait? Je vous
le donne en mille : des malles, des sacs de nuit. Riez
si vous voulez, mais c'est vrai, je l'ai vu, ip&issimis
oculis. On fait son paquet le matin, on s'emballe
avec dans un fiacre à la journée, on visite tout à la
course, on dîne comme on peut, on arrive au théâ-
tre; quoiqu'on soit harassé, on se garde bien d'y
dormir, même d'y bâiller, puis on reprend son ba-
gage, et fouette cocher au chemin de fer, où l'on
s'endort en rêvant de Marco Spada ou de Phèdre.
«J'ai vu des Belges qui, désespérés de n'avoir pas
vu Mlle Rachel sur leur théâtre d'Anvers ou de
Liège, étaient venus exprès pour l'entendre lundi.
Ils étaient ravis, d'abord à cause de l'admirable la-
lent de l'actrice, ensuite, disaient-ils, parce qu'ils
l'avaient admirée gratis. Ces braves gens oubliaient
qu'ils avaient payé le voyage. »
La COMÉDIE-FRANÇAISE a repris les Demoiselles de
Saint-Cyr et les Contes de la Reine de Navarre. La
reprise de cette dernière pièce a été honorée diman-
che dernier de la présence de LL. MM.
A 1'OPÉRA -COMIQUE , nous avons revu la belle
partition de M. Auber, Marco Spada, avec Battaille
et la brillante rentrée de Bille Caroline Duprez, en
attendant le Nabab, dont les répétitions générales
viennent de commencer.
La liste des artistes de talent engagés par M. Sé-
veste, directeur du THÉÂTRE-LYRIQUE , s'est grossie
de quelques noms nouveaux, dont plusieurs jouis-
sent déjà d'une certaine réputation : A Mmes Colson
et Petit-Brière, à MM. Laurent, Junea, Grignon, Tal-
ion, Ribes, Cabel, Sujol, Menjaud, se joindront
Mme Cabel, dont le nom seul est une garantie de
succès, M. et Mme Meillet, Mme Girard, Mme Cheva-
lier et. M. Legrand.
la Moissonneuse, grand ouvrage, musique de
M. Vogel; un opéra-comique pouf Mme Càbël, la
Princesse de Grenade, prologue d'ouverture, dont la
musique a été confiée à plusieurs jeunes composi-
teurs; un opéra pour les débuts de M; et Mme Meil-
let; la reprise des Amours du Diable et du Roi des
Halles, voilà ce que le mois de septembre promet
au THÉÂTRE-LYRIQUE.
Lé GYMNASE a repris l'excellente comédie de Phi-
liberte, dont la brillante vogue pourrait bien avoir
une nouvelle édition.
Le VAUDEVILLE a donné un petit acte assez gai de
MM. Varin, Saint-Yves et Bureau, intitulé : L'Amour
au daguerréotype.
M. Marc Fournier, directeur de la PORTE-SAINT-
MARTIN , a été autorisé, par le ministre de l'intérieur,
à fermer son théâtre pendant dix jours, afin de pou-
voir équiper les décors et les trucs àes Sept Mer-
veilles du monde, celte grande féerie dont les tra-
vaux, commencés depuis plus d'un an, ont été con-
tinués sans relâche, et vont enfin aboutir au jour
solennel de la représentation.
Les acteurs de la GAITÉ rivalisent de drôleries dans
le Petit homme rouge, cette ancienne et amusante
féerie due à la collaboration de feu Pixérécourt et
Brazièr et de M. Carmouche.
L'AMBIGU-COMIQUE offre aux lycéens en vacances
son drame et sa féerie, en attendant la réapparition
de Mlle Theullier, qui doit rentrer dans le Voile de
dentelle, et non dans le drame de M. Bouchardy,
comme on l'avait dit par erreur.
Les artistes des DÉLASSEMENTS-COMIQUES , pleins
de reconnaissance pour leur directeur provisoire,
M. Caron, se sont réunis ces jours-ci pour lui donner
un banquet : — « il aurait peut-être préféré un ban-
quier », disait un loustic. Heureusement l'un n'em-
pêche pas l'autre, et cet affreux jeu de mots ne nuira
en rien à la prospérité du théâtre
J. LOVY.
NOUVELLES DIVERSES.
— Dans le splendide programme de la fête de lundi der-
nier, la musique a eu largement sa part. On a célébré des
messes en musique dans toutes les églises. Les Te Deum
ont été chantés au milieu d'une grande affluence de fidèles.
Voici la liste des morceaux de la messe exécutée aux Tui-
leries :
Le Kyrie de Chérubini ; les soli ont été chantés par
Mme Henri Potier et par M. Bonnehée ;
Un 0 Salutaris d'Auber, avec solo de hautbois par Ver-
roust, accompagné par les choeurs et l'orchestre ;
Un Âgnus Dei de Chérubini, chanté par le choeur ;
Un Domine salvum, arrangé par M. Auber;
Et enûn le Te Deum de Lesueur.
Le soir, un grand concert vocal et instrumental, sous la
direction de M. Auber, a été donné dans le jardin des Tui-
leries. Trois cents artistes exécutants coopéraient à celle
solennité. L'orchestre était composé des meilleurs artis-
tes de nos théâtres, du Conservatoire et de la Chapelle
Impériale, et avait pour chef M.Girard. Les choeurs étaient
chantés par les choristes de l'Opéra, de l'Opéra-Comique,
des Italiens et de la Chapelle Impériale, sous la direction de
MM. Potier, Dieisch, chefs de chant à l'Opéra, et Cornette,
chef des choeurs à l'Opéra-Comique. Voici la liste des
morceaux qui ont été exécutés :
L'ouverture de la Gazza Ladra, de Rossini ;
Les Pèlerins, de Jé-i,
La Douce aurore, de A; j se ;
L'ouverture de Zampa ;
Prière des femmes et final d ■ h bénédiction des drapeaux,
du Siège de Corinlhe ;
La Prière, de Moïse;
Choeur d'introduction de Sémiramide ;
Ouverture de la Muette;
Choeur et marche de la Reine de Chypre ;
Enfin, la bénédiction des poignards, des Huguenots.
Tous ces différents morceaux, exécutés par les artistes
de l'Opéra et de l'Opéra-Comique, ont été fréquemment
applaudis, même par Leurs Majestés.
— La Société des Pays-Bas pour l'encouragement de
l'art musical donnera au mois de Juillet de l'année pro-
chaine, un grand festival pour célébrer la 23° année de son
existence. La société a décidé à l'unanimité que celte solen-
nité aurait lieu à Rotterdam, ville natale etrésidençehabi?-
tuelle de M. Vermeulen, son.illustre fondateur. Déjà un co-
mité préparatoire a: été chargé de présenter à la Société
l'ordonnance de cette fête,.le programme de ses concerts,et
le devis des dépenses qu'elle exigera ; il devra se mettre en
rapport avec l'étranger, et s'assurer à temps, pour les solo,
les artistes les plus célèbres de l'Europe. Les. masses orches-
trale et chorale compteront environ épO exécutants ; il sera
construit une salle pour 5,000 spectateura;'et les'étrangers,
moyennant une rétribution fixée par l'a' direction, ^pourront
à volonté prendre part à la fête, ou n'assister .qu'à ses con-
certs. Les membres honoraires de la Société, -7- et l'on sait
qu'elle compte dans ce nombre les grands.eômposïteurs.et
les écrivains musicaux les plus distingués des pays étran-
gers, — tous, disons-nous, seront invités à assister à ceiès-,
lival grandiose, vrai congrès artistique qui durera huit jours,
et dont on évalue les frais à la somme énorme de 100,000 fr.
— Dans un volume intitulé : Nomenclature des sociétés
musicales de la Belgique, nous apprenons que la Belgique
compte en ce moment 662 sociétés d'harmonie, de fan-
fare ou de chant d'ensemble. Le Hainaut et la Flandre
orientale y sont seuls compris pour 28* sociétés.
— On lit dans le Journal de Genève :
« Il y a deux mois à peine que le monde artistique fut
frappé de douleur en apprenant le cruel accident arrivé à
M. Sivori.
« Le 22 mai, le célèbre violoniste s'était brisé le poignet,
en tombant de voiture dans une course aux environs de Ge-
nève, et la nature de l'accident faisait penser que les arts
avaient perdu un de leurs plus dignes interprètes.
« Grâce à l'habileté de nos premiers chirurgiens, la frac-
ture fut réduite avec une adresse extrême ; pendant un mois,
les précautions, les soins les plus minutieux lui furent pro-
digués, et le 25 juin tout appareil avait disparu; le bras était
bien remis, mais il était roide, et la science osait à peine
espérer que le grand artiste pût se faire entendre à la fin
de Farinée ; le temps et les eaux d'Aix étaient les seuls re-
mèdes conseillés.
« Grande, très-grande a donc été notre surprise, lorsque
mercredi, 5 août, nous avons reçu une invitation pour une
soirée musicale chez M. Sivori, dans laquelle le célèbre
violoniste devait se faire entendre.
« Lorsque M. Sivori parut tenant son violon, tous les
coeurs battirent vivement, et sur chaque visage on lisait
une émotion facile à comprendre.
« A peine quelques minutes s'elaient-elles écoulées que
toute crainte disparut pour faire'place à la joie la plus vive,
à l'étonnement le plus profond. Jamais peul-ûtre cet archet
magique n'avait versé tant d'harmonie, et rendu les cris du
coeur avec une vérité tour à tour si louchante et si vigou-
reuse. Les tours de force, dont il éblouissait toujours ses
auditeurs, nous les avons entendus de nouveau.
« Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de mi-
racle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons
entendu; mais non, iln'yapointde miracle,c'estle magné-
tisme qui a produit cet heureux résultat.
« M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on
ne saurait lui nier, est parvenu en un mois a rendre à ses
nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le
temps et les douches semblaient seules devoir leur rendre à
la fin de l'année.
« MM. Sivori et. Mulder partent pour donner des concerts
à Aix, mais nous gardons l'espoir de les voir revenir au
mois de septembre. »
—On lit dans le Journal de Uarrondissement du Havre :
« Mercredi, c'était le bénéfice d'un chanteur dont le latent
pur, net, gracieux et sympathique a été vivement apprécié
au Havre; c'était la première représentation deVOrganisle
dans Vembarras, une nouveauté musicale des plus appré-
ciées; c'était la reprise du Caïd.
« Salué à son entrée par de nombreux applaudissements,
M. Carré a chanté avec tout son talent et toute sa jolie voix
le rôle d'Albert, dans ['Organiste, qui avait déjà été preste-
ment enlevé par ses camarades. Nous ne jugeons jamais un
opéra après une première audition ; mais dès aujourd'hui
nous pouvons dire que les couplets de Mme deCorcelle {mon
Aiguille) sont d'un rhythme original et gracieux, que le duo
de plain-chant et l'air de la chapelle ont produit une vive
sensation, et qu'enfin la romance si bien dite par M. Carré
(Souvenirs de jeunesse) est délicieuse de frciielieur, d'amour
et de charmante rêverie. Cette partition fait le plus grand
honneur à M. Wekerlin qui, nous le croyons, commence la
composition théâtrale ; M. Wekerlin a surtout ce don d'être
original ; son oeuvre est bien à lui ; nul ne peut en revendi-
quer un motif, une mesure, une note; c'est un talent pré-
cieux par le siècle où nous vivons. »
— Le chevalier Neukomm, le célèbre composileur,élève
d'Haydn, est arrivé ces jours-ci à Paris.
— M. Bernard, ancien directeur de la troupe française du
théâtre ds; la Cruz, vient d'obtenir du gouvernement espa-
gnol l'autorisation d'ouvrir à Madrid pour la prochaine sai-
son, un théâtre d'opéra-comique français. Les représenta-
tions auront lieu au théâtre de l'Instiluto, M. Bernard est
retourné eu France afin d'y recruter des artistes.
— On nous écrit de Rennes et de Saint-Malo que les fêtes
S
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