Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1853-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1853 01 mai 1853
Description : 1853/05/01 (A20,N22)-1853/05/07. 1853/05/01 (A20,N22)-1853/05/07.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5618134b
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL. — MUSIQUE ET THEATRES.
cîer ne nous était apparue jusqu'à présent que comme
unetrès-fïquante comédienne.
, teeompositéuri M. Montfort, a/déjà;doté IfQpéra-
Coiniffi^ plusieurs partitions, entre autres celles-
de la Sj^^ëéçtte, de Charles- Quint, de Polichinelle.
ta petite oeuvre qu'il vient d'écrire renferme beau-
coup de musique, une foule d'agréables motifs, dés
duos, des quatuors, des airs, des couplets à profu-
sion. Après l'ouverture, qui se compose d'un fort
iôli; motif en mouvement de tarentelle coupé par un
chant gracieux, viennent de charmants couplets :
Jemeetjoliette j'ai passé par là, couplets qui ont
valu d'unanimes applaudissements à Mlle Lemer-
cier. Ceux de Sainte-Foy : Je tremble, je tremble,
ont été également goûtés. Un quatuor qui se ter-
mine en quintette, un joli duo entre Mlle Lemercier
et Sainte-Foy, et plusieurs autres morceaux d'une
valeur moindre, mais généralement bien instrumen-
tés font de cette Ombre d'Argentine un petit acte
trës-satisfaisànt.
,, .Charles Ponchard d'abord, toujours agréable,
même dans les rôles d'obligeance du genre de celui
qu'il vient de créer, puis MM. Lemaire,. Nathan,
Mlles Decroix et Talmon secondent parfaitement
Mlle Lemercier et Sainte-Foy.
' Après ces deux nouveautés, qui constituaient le
fond de .cette représentation, un petit intermède de
danser défrayé par Mme Guy-Stephan est venu com-
pléter l'attrait de la fête ; et bien qu'il fût une heure
du matin, personne n'a bougé de sa place. Il est vrai
que dès la veille les billets se cotaient à des prix fa-
buleux, on en a même fait des tombolas!... (Histo-
rique.) J. LOVY.
THÉÂTRE-LYRIQUE.
Colin-Maillard, opéra comique en un acte, paroles de
MM. MICHEL CARRÉ et JULES VERNE , musique de
M. ARISTIDE HJQNARD.
Voici un petit acte qui a obtenu un succès de
de rire et de 'gaieté. C'est d'abord le bruit général,
puis c'est l'avis de tous les dilettantes intrépides
qui ont quitté, jeudi dernier, vers les neuf heures, le
boulevard du Temple pour se rendre à la grande
représentation de l'Opéra-Comique; finalement,
c'est l'opinion consciencieuse du mandataire que
nous avons délégué vers les parages de M. Jules Sé-
vestre, car, nous le confessons, vu la solennité de
Favart, nous avions dû ajourner nos impressions
personnelles à la seconde représentation de Colin-
Maillard.
L'action principale de cette joyeuse petite pièce
$ passe dsue au bénéfice de trois charmantes fleuristes et de
lsagiste, un apothicaire), et au détriment d'une
vieille tante passablement ridicule, et d'un vieux
baron habitant Meudon. La vieille tante cherche
à accaparer tous les jeunes prétendants de ses niè-
ces, et de son côté, le baron s'est fatalement épris
d'une des jeunes fleuristes. Il s'agit donc, pour que
la jeunesse obtienne gain de cause, de compromettre
et là tante et le seigneur, afin de rendre un mariage
indispensable entre les deux vénérables personna-
ges. L'oeuvre s'accomplit fort gaiement à l'issue
d'un repas et d'une partie de Colin-Maillard.
Grâces à de comiques incidents, à des scènes les-
tement menées, et à une musique fine et spirituelle,
ce petit acte, qui rappelle les joviales conceptions
de M. Paul de Kock, a été on ne peut mieux ac-
cueilli au boulevard du Temple.
L'auteur de la partition est M. Aristide Hignard,
un des lauréats du Conservatoire, et élève de M. Ha-
lévy. Si nous ne nous trompons, cette petite oeuvre
avait été écrite pour le théâtre de Nantes, la ville
natale de M. Hignard. Dans tous les cas, nous félici-
tons le Théâtre-Lyrique d'avoir ouvert ses portes à
cette partition nantaise ou parisienne. De fort agréa-
bles romances forment les principaux éléments de
l'ouvrage; quelques morceaux d'ensemble ont été
applaudis avec justice, notamment un trio, dont le
motif capital revient plusieurs fois dans la pièce, et
la termine avec bonheur. Mentionnons aussi un
morceau antique, style seizième siècle, chanté par
le vieux seigneur, puis un choeur de jeunes filles, et
constatons enfin l'excellent ensemble avec lequel Co-
lin-Maillard est joué et chanté par MM. Cabel, Gri-
gnon, Neveu, Biéval, Menjaud, Mmes Vadé mère,
Larcena, C. Vadé et Garnier. J. Lovr.
P. S'. Nous annonçons avec plaisir l'engagement
de M. et Mme Meillet-Meyer au Théâtre-Lyrique.
PETITE CHRONIQUE.
LE PRIX D'UN VIOLON.
Le comte de Trautmannsdorf, grand ecuyer à la
cour de Charles VH, acheta un violon de Jacobi Stai-
ner aux conditions suivantes :
Trente-cinq louis d'or furent immédiatement
payés comptant au vendeur.
Le comte s'engagea en outre à lui faire servir
chaque jour un excellent dîner ;
A lui fournir chaque année un habit galonné d'or
et deux grands tonneaux de bière.
A lui payer une somme de vingt francs par mois,
A lui faire parvenir douze paniers de fruits tous
les ans et une égale quantité de fruits pour sa vieille
nourrice.
Le vendeur vécut encore seize ans après ce mar-
ché, de sorte que le violon coûta au comte Traut-
mannsdorf environ trente mille francs.
{D )
UN CONTE D'OUTRE-MER.
CALIFORNIE.
Les Jenny Lind et les Sontag ne sont pas les seu-
les cantatrices en l'honneur desquelles les Améri-
cains exhibent leur dilettantisme excentrique. Voilà
Mlle Catherine Hayes, chanteuse anglaise, dont les
journaux de Londres ont fait quelque bruit il y a
deux ans, qui vient partager à son tour ces fiévreu-
ses et apocryphes ovations. Cette fois la scène se
passe en Californie, le pays des fleuves d'or et des
merveilles de tout genre. Voici ce conte fait à plai-
sir, qui nous parvient d'outre-mer.
« A un concert donné le 7 février dans la ville de
Sacramento (Californie), et dont les billets ont été,
suivant la méthode américaine, vendus aux enchè-
res, le premier billet, dit billet d'honneur, a été ad-
jugé 6,000 fr. L'Echo du Pacifique raconte de la
manière suivante les péripéties de l'enchère : La
première mise à prix pour le billet d'honneur a été
de 100 dollars, couverte aussitôt par un second cri
de 150 dollars, auquel la première voix a répondu
sans hésitation 200. Les deux champions rompirent
des lances jusqu'à concurrence de 450 dollars, quand
un citoyen éminent de la ville entra dans la lice et
, cria : 500 ! Je dois vous dire à l'oreille qu'il y avait
trois sociétés différentes dont l'intention était d'aller
jusqu'à 1,000 dollars; je vous le dis à l'oreille parce
qu'on en avait fait un s.eçret au public. La foule
commençait à s'impressionner vivement, et tous les
yeux se tournaient vers un certain coin de la salle,
d'où bientôt une voix cria : 4,4 50 dollars ! à laquelle
il fut répondu : 1,175 ! Et il ne s'était pas écoulé une
seconde qu'une voix pleine et sonore s'Içriait : 1,200!
On comprit alors que c'était une lutte finie. L'adju-
dication fut déclarée en faveur de ce dernier enché-
risseur, dont on demanda le nom. Un silence solen-
nel s'établit, et les adjudicataires furent proclamés
sous le nom bien venu des carabiniers de Sutter.
Tout le monde savait que notre vieux pionnier, le
capitaine Sulter, serait la personne à qui devait être
déféré ce billet d'honneur, et les hourras se succé-
dèrent pendant plusieurs minutes, pour applaudir
au bon goût et à la générosité de l'estimable corps
vainqueur dans l'enchère. Le billet suivant s'est
vendu 50 dollars, et, à partir de ce moment, les au-
tres tombèrent à un dollar. Mlle Catherine Hayes a
été, comme toujours, admirable de grâce et de ta-
lent. M. Mengis a chanté la Marseillaise, et l'enthou-
siasme était si grand qu'un officier de l'escorte du
capitaine Sutter a arraché une de ses. épaulettes et
l'a jetée au pied de ce chanteur, au milieu des bra-
vos de toute la salle ! ! ! »
Dimanche dernier il y a eu exercice des élèves au
Conservatoire impérial de musique, sous là haute di-
rection de M. Auber. Le programme se composait
du deuxième acte de Tartufe, du deuxième dû Bar-
bier de Séville et du premier acte du Comte Ory.
Malgré cette espèce de mutilation pour ainsi consa-
crée, mais non moins regrettable, la séance a été
très-satisfaisante. Trois élèves du dernier concours
de comédie, Mlle Arrène, MM. Lesage et Gilles de
Saint-Germain ont fraternellement secondé leurs
jeunes camarades. Mlle Grange s'est bien acquittée
du personage de Dorme ; M. Vonoven manque un
peu de verve et d'entrain dans le rôle d'Almaviva :
le genre sérieux semble mieux lui convenir. Dans le
Barbier de Séville, Grenier a été un Bazile parfait.
Dans le Comte Ory les honneurs ont été pour Mme
Curbale, qui a fort bien chanté le rôle de la com-
tesse ; M. Ferran (Comte Ory) possède un timbre de
voix agréable quoiqu'un peu faible; la justesse de
ses intonations laisse aussi quelquefois à désirer.
M.'Bonnehée s'est tiré du personnage du gouver-
verneur d'une manière très-remarquable, et MlleRey
a été fort goûtée dans le personnage du page Isolier.
Les choeurs ont convenablement marché, et l'orches-
tre, sous l'habile direction de M. Massart, a fait
vaillamment son devoir. La séance s'était ouverte par
l'exécution d'une ouverture nouvelle de M. Victor
Chéri, élève de M. Adolphe Adam, ijeune artiste qui
donne des espérances.
NOUVELLES DIVERSES.
— L'Opéra a dû refuser du monde aux dernières repré-
sentations du Prophète. Néanmoins la Fronde, le nouvel
oeuvre de M. Niedermeyer, poème de MM. Jules Lacroix et
A. Maquet, est annoncée pour demain lundi.
— L'inauguration de l'orgue de Sainte-Elisabeth a eu
lieu jeudi dernier avec une grande solennité. Les virtuo-
ses appelés à faire valoir ce bel instrument étaient MM. Le-
fébure-Wély et Fessy. M. Lefébure a commencé les impro-
visations, et l'on sait comment il s'en acquitte, M. Fessy
alternait; tous deux ont fait assaut de talent. M. Alexis Du-
pond et Mme Lefébure se sont ensuite particulièrement dis-
tingués dans les divers morceaux de chant qui leur étaient
confiés. Les choeurs de Sainte-Elisabeth ont fonctionné avec
beaucoup d'ensemble dans le Te Deum, dont la partie d'or-
cîer ne nous était apparue jusqu'à présent que comme
unetrès-fïquante comédienne.
, teeompositéuri M. Montfort, a/déjà;doté IfQpéra-
Coiniffi^ plusieurs partitions, entre autres celles-
de la Sj^^ëéçtte, de Charles- Quint, de Polichinelle.
ta petite oeuvre qu'il vient d'écrire renferme beau-
coup de musique, une foule d'agréables motifs, dés
duos, des quatuors, des airs, des couplets à profu-
sion. Après l'ouverture, qui se compose d'un fort
iôli; motif en mouvement de tarentelle coupé par un
chant gracieux, viennent de charmants couplets :
Jemeetjoliette j'ai passé par là, couplets qui ont
valu d'unanimes applaudissements à Mlle Lemer-
cier. Ceux de Sainte-Foy : Je tremble, je tremble,
ont été également goûtés. Un quatuor qui se ter-
mine en quintette, un joli duo entre Mlle Lemercier
et Sainte-Foy, et plusieurs autres morceaux d'une
valeur moindre, mais généralement bien instrumen-
tés font de cette Ombre d'Argentine un petit acte
trës-satisfaisànt.
,, .Charles Ponchard d'abord, toujours agréable,
même dans les rôles d'obligeance du genre de celui
qu'il vient de créer, puis MM. Lemaire,. Nathan,
Mlles Decroix et Talmon secondent parfaitement
Mlle Lemercier et Sainte-Foy.
' Après ces deux nouveautés, qui constituaient le
fond de .cette représentation, un petit intermède de
danser défrayé par Mme Guy-Stephan est venu com-
pléter l'attrait de la fête ; et bien qu'il fût une heure
du matin, personne n'a bougé de sa place. Il est vrai
que dès la veille les billets se cotaient à des prix fa-
buleux, on en a même fait des tombolas!... (Histo-
rique.) J. LOVY.
THÉÂTRE-LYRIQUE.
Colin-Maillard, opéra comique en un acte, paroles de
MM. MICHEL CARRÉ et JULES VERNE , musique de
M. ARISTIDE HJQNARD.
Voici un petit acte qui a obtenu un succès de
de rire et de 'gaieté. C'est d'abord le bruit général,
puis c'est l'avis de tous les dilettantes intrépides
qui ont quitté, jeudi dernier, vers les neuf heures, le
boulevard du Temple pour se rendre à la grande
représentation de l'Opéra-Comique; finalement,
c'est l'opinion consciencieuse du mandataire que
nous avons délégué vers les parages de M. Jules Sé-
vestre, car, nous le confessons, vu la solennité de
Favart, nous avions dû ajourner nos impressions
personnelles à la seconde représentation de Colin-
Maillard.
L'action principale de cette joyeuse petite pièce
$ passe d
lsagiste, un apothicaire), et au détriment d'une
vieille tante passablement ridicule, et d'un vieux
baron habitant Meudon. La vieille tante cherche
à accaparer tous les jeunes prétendants de ses niè-
ces, et de son côté, le baron s'est fatalement épris
d'une des jeunes fleuristes. Il s'agit donc, pour que
la jeunesse obtienne gain de cause, de compromettre
et là tante et le seigneur, afin de rendre un mariage
indispensable entre les deux vénérables personna-
ges. L'oeuvre s'accomplit fort gaiement à l'issue
d'un repas et d'une partie de Colin-Maillard.
Grâces à de comiques incidents, à des scènes les-
tement menées, et à une musique fine et spirituelle,
ce petit acte, qui rappelle les joviales conceptions
de M. Paul de Kock, a été on ne peut mieux ac-
cueilli au boulevard du Temple.
L'auteur de la partition est M. Aristide Hignard,
un des lauréats du Conservatoire, et élève de M. Ha-
lévy. Si nous ne nous trompons, cette petite oeuvre
avait été écrite pour le théâtre de Nantes, la ville
natale de M. Hignard. Dans tous les cas, nous félici-
tons le Théâtre-Lyrique d'avoir ouvert ses portes à
cette partition nantaise ou parisienne. De fort agréa-
bles romances forment les principaux éléments de
l'ouvrage; quelques morceaux d'ensemble ont été
applaudis avec justice, notamment un trio, dont le
motif capital revient plusieurs fois dans la pièce, et
la termine avec bonheur. Mentionnons aussi un
morceau antique, style seizième siècle, chanté par
le vieux seigneur, puis un choeur de jeunes filles, et
constatons enfin l'excellent ensemble avec lequel Co-
lin-Maillard est joué et chanté par MM. Cabel, Gri-
gnon, Neveu, Biéval, Menjaud, Mmes Vadé mère,
Larcena, C. Vadé et Garnier. J. Lovr.
P. S'. Nous annonçons avec plaisir l'engagement
de M. et Mme Meillet-Meyer au Théâtre-Lyrique.
PETITE CHRONIQUE.
LE PRIX D'UN VIOLON.
Le comte de Trautmannsdorf, grand ecuyer à la
cour de Charles VH, acheta un violon de Jacobi Stai-
ner aux conditions suivantes :
Trente-cinq louis d'or furent immédiatement
payés comptant au vendeur.
Le comte s'engagea en outre à lui faire servir
chaque jour un excellent dîner ;
A lui fournir chaque année un habit galonné d'or
et deux grands tonneaux de bière.
A lui payer une somme de vingt francs par mois,
A lui faire parvenir douze paniers de fruits tous
les ans et une égale quantité de fruits pour sa vieille
nourrice.
Le vendeur vécut encore seize ans après ce mar-
ché, de sorte que le violon coûta au comte Traut-
mannsdorf environ trente mille francs.
{D )
UN CONTE D'OUTRE-MER.
CALIFORNIE.
Les Jenny Lind et les Sontag ne sont pas les seu-
les cantatrices en l'honneur desquelles les Améri-
cains exhibent leur dilettantisme excentrique. Voilà
Mlle Catherine Hayes, chanteuse anglaise, dont les
journaux de Londres ont fait quelque bruit il y a
deux ans, qui vient partager à son tour ces fiévreu-
ses et apocryphes ovations. Cette fois la scène se
passe en Californie, le pays des fleuves d'or et des
merveilles de tout genre. Voici ce conte fait à plai-
sir, qui nous parvient d'outre-mer.
« A un concert donné le 7 février dans la ville de
Sacramento (Californie), et dont les billets ont été,
suivant la méthode américaine, vendus aux enchè-
res, le premier billet, dit billet d'honneur, a été ad-
jugé 6,000 fr. L'Echo du Pacifique raconte de la
manière suivante les péripéties de l'enchère : La
première mise à prix pour le billet d'honneur a été
de 100 dollars, couverte aussitôt par un second cri
de 150 dollars, auquel la première voix a répondu
sans hésitation 200. Les deux champions rompirent
des lances jusqu'à concurrence de 450 dollars, quand
un citoyen éminent de la ville entra dans la lice et
, cria : 500 ! Je dois vous dire à l'oreille qu'il y avait
trois sociétés différentes dont l'intention était d'aller
jusqu'à 1,000 dollars; je vous le dis à l'oreille parce
qu'on en avait fait un s.eçret au public. La foule
commençait à s'impressionner vivement, et tous les
yeux se tournaient vers un certain coin de la salle,
d'où bientôt une voix cria : 4,4 50 dollars ! à laquelle
il fut répondu : 1,175 ! Et il ne s'était pas écoulé une
seconde qu'une voix pleine et sonore s'Içriait : 1,200!
On comprit alors que c'était une lutte finie. L'adju-
dication fut déclarée en faveur de ce dernier enché-
risseur, dont on demanda le nom. Un silence solen-
nel s'établit, et les adjudicataires furent proclamés
sous le nom bien venu des carabiniers de Sutter.
Tout le monde savait que notre vieux pionnier, le
capitaine Sulter, serait la personne à qui devait être
déféré ce billet d'honneur, et les hourras se succé-
dèrent pendant plusieurs minutes, pour applaudir
au bon goût et à la générosité de l'estimable corps
vainqueur dans l'enchère. Le billet suivant s'est
vendu 50 dollars, et, à partir de ce moment, les au-
tres tombèrent à un dollar. Mlle Catherine Hayes a
été, comme toujours, admirable de grâce et de ta-
lent. M. Mengis a chanté la Marseillaise, et l'enthou-
siasme était si grand qu'un officier de l'escorte du
capitaine Sutter a arraché une de ses. épaulettes et
l'a jetée au pied de ce chanteur, au milieu des bra-
vos de toute la salle ! ! ! »
Dimanche dernier il y a eu exercice des élèves au
Conservatoire impérial de musique, sous là haute di-
rection de M. Auber. Le programme se composait
du deuxième acte de Tartufe, du deuxième dû Bar-
bier de Séville et du premier acte du Comte Ory.
Malgré cette espèce de mutilation pour ainsi consa-
crée, mais non moins regrettable, la séance a été
très-satisfaisante. Trois élèves du dernier concours
de comédie, Mlle Arrène, MM. Lesage et Gilles de
Saint-Germain ont fraternellement secondé leurs
jeunes camarades. Mlle Grange s'est bien acquittée
du personage de Dorme ; M. Vonoven manque un
peu de verve et d'entrain dans le rôle d'Almaviva :
le genre sérieux semble mieux lui convenir. Dans le
Barbier de Séville, Grenier a été un Bazile parfait.
Dans le Comte Ory les honneurs ont été pour Mme
Curbale, qui a fort bien chanté le rôle de la com-
tesse ; M. Ferran (Comte Ory) possède un timbre de
voix agréable quoiqu'un peu faible; la justesse de
ses intonations laisse aussi quelquefois à désirer.
M.'Bonnehée s'est tiré du personnage du gouver-
verneur d'une manière très-remarquable, et MlleRey
a été fort goûtée dans le personnage du page Isolier.
Les choeurs ont convenablement marché, et l'orches-
tre, sous l'habile direction de M. Massart, a fait
vaillamment son devoir. La séance s'était ouverte par
l'exécution d'une ouverture nouvelle de M. Victor
Chéri, élève de M. Adolphe Adam, ijeune artiste qui
donne des espérances.
NOUVELLES DIVERSES.
— L'Opéra a dû refuser du monde aux dernières repré-
sentations du Prophète. Néanmoins la Fronde, le nouvel
oeuvre de M. Niedermeyer, poème de MM. Jules Lacroix et
A. Maquet, est annoncée pour demain lundi.
— L'inauguration de l'orgue de Sainte-Elisabeth a eu
lieu jeudi dernier avec une grande solennité. Les virtuo-
ses appelés à faire valoir ce bel instrument étaient MM. Le-
fébure-Wély et Fessy. M. Lefébure a commencé les impro-
visations, et l'on sait comment il s'en acquitte, M. Fessy
alternait; tous deux ont fait assaut de talent. M. Alexis Du-
pond et Mme Lefébure se sont ensuite particulièrement dis-
tingués dans les divers morceaux de chant qui leur étaient
confiés. Les choeurs de Sainte-Elisabeth ont fonctionné avec
beaucoup d'ensemble dans le Te Deum, dont la partie d'or-
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