Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1896-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 01 mars 1896 01 mars 1896
Description : 1896/03/01 (A62,N9)-1896/03/07. 1896/03/01 (A62,N9)-1896/03/07.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5616828d
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
70
LE MENESTREL
cella Pregi. La 2e Fantaisie de A. Perilhou, remarquablement exécutée par
la bénéficiaire et accompagnée sur un second piano par l'auteur, a fait le
plus grand effet sans le secours de l'orchestre. Le T' 1' trio pour piano et
instruments à cordes de Saint-Saéns, et la sonate op. 105 de Schumann,
pour piano et violon, ont été fort applaudis. Grand succès pour M. Loëb,
violoncelliste, dans des pièces de Saint-Saëns et de Popper. M,le "Was-
serman, a dit, pour piano seul, quatre pièces de Schumann, Scarlatti,
BoëllmannetLiszt, dans lesquelles elle a fait apprécier son beau talent et son
excellent style. M,le Marcella Pregi a chauté avec un sentiment dramatique
très intense une mélodie de Perilhou et deux Liecler de Schumann, qui ont
été pour elle l'occasion d'un succès considérable et mérité. H. B.
— A la Société des instruments à. cordes et à vent, M. G. Rémy, le
brillant artiste que l'on sait, remplacera M. Berthelier empêché.
— Trois séances de musique ancienne sur les origines de la musique de
concert seront données au profit de l'OEuvre des campagnes (sous la
présidence de S. A. R. Mme la duchesse d'Alençon) à la Galerie des
Champs-Elysées, 72, avenue des Champs-Elysées, les mardis 3, 10 et 17 mars,
à quatre heures et demie. Au programme : les Chanteurs de Saint-Gervais,
Mllc 5 Eléonore Blanc, Mary Garnier, Marcella Pregi, Mme Joséa Maya,
MM. Louis Diémer, 1. Albeniz, Delsart, Warmbrodt, A. Challet, Chey-
rat, etc. L'orchestre et les choeurs (75 exécutants) sous la direction de
MM. Vincent d'Indy et Ch. Bordes. Au programme de la première séance,
une Cantate de J.-S. Bach, des Canciones sacra de Schûtz, des pièces vocales
du XVIe siècle et un concerto de Bach, par le célèbre pianiste espagnol
I. Albeniz.
jNTOXJVEJL.JL.ES DIVERHEi
ETRANGER
On lit dans une correspondance adressée de Venise à la Gazzetta musi-
cale de Milan : « Ambroise Thomas, l'artiste excellent qui, ù mon avis,
pour la pure conception mélodique, dispute, ou au moins partage la palme
avec ses autres éminents contemporains, tels que les Gounod, les Halévy, les
Bizet, etc., qui ont illustré la France musicale, est mort. Venise ne pou-
vait rester indifférente devant ce fait, et, moins que tout autre pouvait le
faire la direction du théâtre de la Fenice, qui n'oubliait assurément pas
que Mignon avait obtenu sur cette scène, il y a presque trente ans, un snc-
_ ces splendide, et que plus tard Hamlet obtenait sur le même théâtre, le
premier en Italie, avec le baryton Francesco Graziani pour protagoniste,
l'accueil le plus sympathique. Pénétré de ces idées et se souvenant aussi
de la visite que lui faisait l'illustre musicien en 18!)0, aussi bien que des
amabilités dont Ambroise Thomas entourait naguère à Paris Giuseppe
Verdi, la direction de la Fenice envoyait à la famille de l'illustre maestro
Thomas le suivant télégramme (en français) :
La direction du théâtre le Phoenix, toujours hère d'avoir admiré, première en
Italie, dans son théâtre, Hamlet, chef-d'oeuvre d'Ambroise Thomas, i'ami de
Verdi, dépose sur SOT tombeau la fleur du souvenir.
Antonio FOUNOM, sénateur du royaume. — Conte Alessandro TOIWIELLI. —
Giuseppe LAZZAIU. — Pietro FAUSTINI, secrétaire.
— D'autre part, voici ce que nous trouvons dans le premier numéro de
la Cronaca musicale, journal dont nous annonçons avec plaisir la publication
et qui vient de paraître à Pesaro :
Le télégraphe nous a apporté une triste nouvelle, qui est un deuil pour
notre art. Ambroise Thomas, dans une dernière crise de sa maladie, s'est
éteint le 12 courant, à cinq heures et demie.
La présidence, la direction et les professeurs du Lycée Rossini, en appre-
nant l'événement, ont envoyé le télégramme suivant :
Conservatoire musical, Paris (en italien).
Lycée musical Rossini participe vivement au deuil de l'art et de la France
pour la perte irréparable du grand maestro Thomas.
Pour le Conseil d'administratiun,
Le président.- Augusto GUIDI-CAR.NEVALI.
Conservatoire national de musique, Paris (en français).
Professeurs du Lycée Rossini), profondément émus par la perte illustre Direc-
teur première École Française, envoient sincère expression de leur regret,
s'associant au deuil qui frappe le monde artistique.
MASCAGNI.
De la direction du Conservatoire de Paris est parvenu ce télégramme en
réponse :
Mascagni, Pesaro (Italie).
Vifs remerciements à directeur et professeurs Lycée Rossini pour les regrets
qu'ils adressent au Conservatoire.
— La Gazzetta officielle du royaume d'Italie publie un décret royal par
lequel le terme de la durée du droit de propriété pour l'opéra le Barbier de
Séville, de Gioacchino Rossini, est prorogé de deux années, à partir du 15
février 1896. Le Barbier de Séville fut représenté pour la première fois le 16
février 1816, et par ce fait devait, selon la loi, tomber dans le domaine
public le 16 février 1896 (80 ans du droit de propriété); mais comme le
Lycée musical de Pesaro vit en grande partie du revenu que iui appor-
tent les représentations de cet ouvrage, on a jugé à propos de proroger de
deux années le droit de propriété en ce qui le concerne. Pour très intéres-
sante que soit en l'espèce la question, il nous semble singulier qu'un décret
souverain puisse aller à rencontre d'une loi d'un effet général.
— De notre correspondant de Belgique (27 février). — La Monnaie nous
a donné une bonne reprise d'Orphée, avec Mu,'s Armand, Foedor, Milcamps
et Ilendrickx, qui forment un ensemble très satisfaisant, en attendant la
première de Thaïs, qu'on nous promet pour la semaine prochaine. M. Mas-
senet est arrivé à Bruxelles — tout justement, hélas ! pour enterrer un de
ses collaborateurs, Alfred Blau, dont la mort inopinée à Bruxelles, où il
était venu passer quelques jours, a péniblement affecté tout le monde.
Nous avions rencontré e*icore le pauvre homme à la reprise du Tan-
nhiiuser. Je ne sais si c'est cela qui l'a tué ; mais il est certain que rien
ne faisait prévoir une fin aussi subite. Alfred Blau comptait rester à
Bruxelles jusqu'après la première de Thais, et se faisait d'avance une joie
d'applaudir l'oeuvre de son collaborateur Massenet dans un cadre plus ap-
proprié à son caractère que celui de l'Opéra de Paris, et interprétée par
une artiste curieuse et personnelle comme M" 10 Leblanc. Une indisposi-
tion de cette dernière est venue contrarier un peu les dernières répéti-
tions : mais elle n'a été heureusement que passagère, et la première
représentation n'en aura pas été de beaucoup retardée. — L'école de mu-
sique de Saint-Josse-ten-Noode-Schaerbeck, qui n'a pas sa pareille en Bel-
gique pour l'enseignement du chant d'ensemble, auquel elle est consacrée
exclusivement, a fêté hier soir son vingt-cinquième anniversaire par un
grand concert qui a eu lieu au Cirque royal. Le programme se composait
principalement du Fauslde Schumann. Le succès des choeurs de jeunes gens
et de jeunes filles formés par les élèves de l'institution, au nombre de près
de quatre cents, a été très vif. — Aujourd'hui enfin, le cercle de la Libre
Esthétique a inauguré les matinées musicales que M. Eugène Vsaye orga-
nise tous les ans pendant l'exposition de ce cercle d'artistes jeunes et no-
vateurs. A cette première matinée nous avons entendu un adorable Qua-
tuor slave de Glazounow. et une Suite basque, plus prétentieuse qu'originale,
de M. Gh. Bordes, exécutés admirablement, ainsi que des mélodies d'un
musicologue russe établi en Belgique, M. Wallner, fort bien chantées par
M' 10 Dutliil, élève de M""' Cornélis-Servais et premier prix du Conserva-
toire de Bruxelles. M"° Duthil n'a eu qu'un tort, celui de s'être amusé à cal-
quer MmcGeorgette Leblanc... Toutes les jeunes lïLies, surtout celles qui
chantent, imitent aujourd'hui M"lu Leblanc : c'est une véritable épidémie;
elles l'imitent dans sa coiffure, dans ses toilettes, dans sa diction, et elles
tâchent même de l'imiter dans son talent : ceci n'esi pas toujours facile,
mais l'intention y est. L. S.
— A l'occasion des fêtes du centenaire de Franz Schubert, on jouera
à Vienne et à Dresde une opérette en un acte du maître: En faction pen-
dant quatre ans, qui n'a encore été représentée nulle part.
— Les nombreux travaux qu'on exécute actuellement dans la ville de
Vienne, fortement agrandie par l'annexion de SCL banlieue et par la démo-
lition des fortifications extérieures, ont mis à jour un souvenir de Franz
Schubert, dont on va célébrer le centenaire. En reconstruisant une vieille
maison dans le faubourg de "Waehring, on a rendu visible une inscription
qui se rattache à l'une des plus ravissantes mélodies du compositeur.Cette
inscription est conçue dans les termes suivants : « Franz Schubert a
composé dans cette maison, alors nommée An sac à bière (sic !), en juillet
1826, par une après-midi de dimanche, entouré de quelques amis et au
milieu du brouhaha du cabaret, son aubade : Ecoule l'alouette dans les airs
bleus... ». Il s'agit de sa célèbre aubade sur des paroles de Shakespeare, qui
est restée plus fraîche que la sérénade de Schubert sur les vers de Rellslab,
qu'on a si souvent entendue qu'elle est devenue presque banale. Dans les
faubourgs de Vienne, presque tous les cabarets sont pourvus d'un jardinet
(Gasthausgarten) où les habitués s'attablent pendant la belle saison, >3t c'est
précisément dans le jardin d'un cabaret ouvert en 1791, par un restaura-
teur nommé Biersack (sac à bière), que Schubert a composé son aubade. Le
cabaret et le jardin existent encore, voire un vieux châtaignier sous lequel
Schubert a écrit cette mélodie ; le propriétaire actuel du cabaret lui a
donné comme dénomination nouvelle: Au jardin de Schubert. Le vin qu'on
y boit n'a pas changé non plus ; c'est toujours le petit vin blanc des environs
de Vienne, et que Schubert adorait comme tout enfant du peuple vien-
nois.
— L'ancienne salle du Reichstag- allemand va être transformée en théâtre;
elle est devenue vacante à la suite de l'inauguration du nouveau monu-
ment où siège actuellement le Parlement allemand. Dans cette salle, le
prince de Bismarck a prononcé des discours retentissants, et les divers
partis politiques ont joué leurs petites pièces à intrigues. Maintenant on
y jouera la comédie pour de bon.
— Le célèbre ténor Tamagno, dont les succès étaient éclatants à l'Aqua-
rium de Saint-Pétersbourg, vient d'être l'objet d'une manifestation toute
particulière du czar, qui désirait lui voir donner, avant son départ, une
représentation d'Otello au Théâtre impérial. Mais Tamagno, aussitôt son
engagement terminé, devait se rendre à Monaco, où l'appelait un nouveau
traité. Qu'à cela ne tienne. Le czar écrivit à la princesse de Monaco pour
la prier d'accorder au chanteur un délai, qu'il obtint naturellement sans
peine, et la représentation eut lieu. L'aristocratie de la capitale russe fut
sens dessus dessous pour assister à cette soirée toute spéciale, qui eut
LE MENESTREL
cella Pregi. La 2e Fantaisie de A. Perilhou, remarquablement exécutée par
la bénéficiaire et accompagnée sur un second piano par l'auteur, a fait le
plus grand effet sans le secours de l'orchestre. Le T' 1' trio pour piano et
instruments à cordes de Saint-Saéns, et la sonate op. 105 de Schumann,
pour piano et violon, ont été fort applaudis. Grand succès pour M. Loëb,
violoncelliste, dans des pièces de Saint-Saëns et de Popper. M,le "Was-
serman, a dit, pour piano seul, quatre pièces de Schumann, Scarlatti,
BoëllmannetLiszt, dans lesquelles elle a fait apprécier son beau talent et son
excellent style. M,le Marcella Pregi a chauté avec un sentiment dramatique
très intense une mélodie de Perilhou et deux Liecler de Schumann, qui ont
été pour elle l'occasion d'un succès considérable et mérité. H. B.
— A la Société des instruments à. cordes et à vent, M. G. Rémy, le
brillant artiste que l'on sait, remplacera M. Berthelier empêché.
— Trois séances de musique ancienne sur les origines de la musique de
concert seront données au profit de l'OEuvre des campagnes (sous la
présidence de S. A. R. Mme la duchesse d'Alençon) à la Galerie des
Champs-Elysées, 72, avenue des Champs-Elysées, les mardis 3, 10 et 17 mars,
à quatre heures et demie. Au programme : les Chanteurs de Saint-Gervais,
Mllc 5 Eléonore Blanc, Mary Garnier, Marcella Pregi, Mme Joséa Maya,
MM. Louis Diémer, 1. Albeniz, Delsart, Warmbrodt, A. Challet, Chey-
rat, etc. L'orchestre et les choeurs (75 exécutants) sous la direction de
MM. Vincent d'Indy et Ch. Bordes. Au programme de la première séance,
une Cantate de J.-S. Bach, des Canciones sacra de Schûtz, des pièces vocales
du XVIe siècle et un concerto de Bach, par le célèbre pianiste espagnol
I. Albeniz.
jNTOXJVEJL.JL.ES DIVERHEi
ETRANGER
On lit dans une correspondance adressée de Venise à la Gazzetta musi-
cale de Milan : « Ambroise Thomas, l'artiste excellent qui, ù mon avis,
pour la pure conception mélodique, dispute, ou au moins partage la palme
avec ses autres éminents contemporains, tels que les Gounod, les Halévy, les
Bizet, etc., qui ont illustré la France musicale, est mort. Venise ne pou-
vait rester indifférente devant ce fait, et, moins que tout autre pouvait le
faire la direction du théâtre de la Fenice, qui n'oubliait assurément pas
que Mignon avait obtenu sur cette scène, il y a presque trente ans, un snc-
_ ces splendide, et que plus tard Hamlet obtenait sur le même théâtre, le
premier en Italie, avec le baryton Francesco Graziani pour protagoniste,
l'accueil le plus sympathique. Pénétré de ces idées et se souvenant aussi
de la visite que lui faisait l'illustre musicien en 18!)0, aussi bien que des
amabilités dont Ambroise Thomas entourait naguère à Paris Giuseppe
Verdi, la direction de la Fenice envoyait à la famille de l'illustre maestro
Thomas le suivant télégramme (en français) :
La direction du théâtre le Phoenix, toujours hère d'avoir admiré, première en
Italie, dans son théâtre, Hamlet, chef-d'oeuvre d'Ambroise Thomas, i'ami de
Verdi, dépose sur SOT tombeau la fleur du souvenir.
Antonio FOUNOM, sénateur du royaume. — Conte Alessandro TOIWIELLI. —
Giuseppe LAZZAIU. — Pietro FAUSTINI, secrétaire.
— D'autre part, voici ce que nous trouvons dans le premier numéro de
la Cronaca musicale, journal dont nous annonçons avec plaisir la publication
et qui vient de paraître à Pesaro :
Le télégraphe nous a apporté une triste nouvelle, qui est un deuil pour
notre art. Ambroise Thomas, dans une dernière crise de sa maladie, s'est
éteint le 12 courant, à cinq heures et demie.
La présidence, la direction et les professeurs du Lycée Rossini, en appre-
nant l'événement, ont envoyé le télégramme suivant :
Conservatoire musical, Paris (en italien).
Lycée musical Rossini participe vivement au deuil de l'art et de la France
pour la perte irréparable du grand maestro Thomas.
Pour le Conseil d'administratiun,
Le président.- Augusto GUIDI-CAR.NEVALI.
Conservatoire national de musique, Paris (en français).
Professeurs du Lycée Rossini), profondément émus par la perte illustre Direc-
teur première École Française, envoient sincère expression de leur regret,
s'associant au deuil qui frappe le monde artistique.
MASCAGNI.
De la direction du Conservatoire de Paris est parvenu ce télégramme en
réponse :
Mascagni, Pesaro (Italie).
Vifs remerciements à directeur et professeurs Lycée Rossini pour les regrets
qu'ils adressent au Conservatoire.
— La Gazzetta officielle du royaume d'Italie publie un décret royal par
lequel le terme de la durée du droit de propriété pour l'opéra le Barbier de
Séville, de Gioacchino Rossini, est prorogé de deux années, à partir du 15
février 1896. Le Barbier de Séville fut représenté pour la première fois le 16
février 1816, et par ce fait devait, selon la loi, tomber dans le domaine
public le 16 février 1896 (80 ans du droit de propriété); mais comme le
Lycée musical de Pesaro vit en grande partie du revenu que iui appor-
tent les représentations de cet ouvrage, on a jugé à propos de proroger de
deux années le droit de propriété en ce qui le concerne. Pour très intéres-
sante que soit en l'espèce la question, il nous semble singulier qu'un décret
souverain puisse aller à rencontre d'une loi d'un effet général.
— De notre correspondant de Belgique (27 février). — La Monnaie nous
a donné une bonne reprise d'Orphée, avec Mu,'s Armand, Foedor, Milcamps
et Ilendrickx, qui forment un ensemble très satisfaisant, en attendant la
première de Thaïs, qu'on nous promet pour la semaine prochaine. M. Mas-
senet est arrivé à Bruxelles — tout justement, hélas ! pour enterrer un de
ses collaborateurs, Alfred Blau, dont la mort inopinée à Bruxelles, où il
était venu passer quelques jours, a péniblement affecté tout le monde.
Nous avions rencontré e*icore le pauvre homme à la reprise du Tan-
nhiiuser. Je ne sais si c'est cela qui l'a tué ; mais il est certain que rien
ne faisait prévoir une fin aussi subite. Alfred Blau comptait rester à
Bruxelles jusqu'après la première de Thais, et se faisait d'avance une joie
d'applaudir l'oeuvre de son collaborateur Massenet dans un cadre plus ap-
proprié à son caractère que celui de l'Opéra de Paris, et interprétée par
une artiste curieuse et personnelle comme M" 10 Leblanc. Une indisposi-
tion de cette dernière est venue contrarier un peu les dernières répéti-
tions : mais elle n'a été heureusement que passagère, et la première
représentation n'en aura pas été de beaucoup retardée. — L'école de mu-
sique de Saint-Josse-ten-Noode-Schaerbeck, qui n'a pas sa pareille en Bel-
gique pour l'enseignement du chant d'ensemble, auquel elle est consacrée
exclusivement, a fêté hier soir son vingt-cinquième anniversaire par un
grand concert qui a eu lieu au Cirque royal. Le programme se composait
principalement du Fauslde Schumann. Le succès des choeurs de jeunes gens
et de jeunes filles formés par les élèves de l'institution, au nombre de près
de quatre cents, a été très vif. — Aujourd'hui enfin, le cercle de la Libre
Esthétique a inauguré les matinées musicales que M. Eugène Vsaye orga-
nise tous les ans pendant l'exposition de ce cercle d'artistes jeunes et no-
vateurs. A cette première matinée nous avons entendu un adorable Qua-
tuor slave de Glazounow. et une Suite basque, plus prétentieuse qu'originale,
de M. Gh. Bordes, exécutés admirablement, ainsi que des mélodies d'un
musicologue russe établi en Belgique, M. Wallner, fort bien chantées par
M' 10 Dutliil, élève de M""' Cornélis-Servais et premier prix du Conserva-
toire de Bruxelles. M"° Duthil n'a eu qu'un tort, celui de s'être amusé à cal-
quer MmcGeorgette Leblanc... Toutes les jeunes lïLies, surtout celles qui
chantent, imitent aujourd'hui M"lu Leblanc : c'est une véritable épidémie;
elles l'imitent dans sa coiffure, dans ses toilettes, dans sa diction, et elles
tâchent même de l'imiter dans son talent : ceci n'esi pas toujours facile,
mais l'intention y est. L. S.
— A l'occasion des fêtes du centenaire de Franz Schubert, on jouera
à Vienne et à Dresde une opérette en un acte du maître: En faction pen-
dant quatre ans, qui n'a encore été représentée nulle part.
— Les nombreux travaux qu'on exécute actuellement dans la ville de
Vienne, fortement agrandie par l'annexion de SCL banlieue et par la démo-
lition des fortifications extérieures, ont mis à jour un souvenir de Franz
Schubert, dont on va célébrer le centenaire. En reconstruisant une vieille
maison dans le faubourg de "Waehring, on a rendu visible une inscription
qui se rattache à l'une des plus ravissantes mélodies du compositeur.Cette
inscription est conçue dans les termes suivants : « Franz Schubert a
composé dans cette maison, alors nommée An sac à bière (sic !), en juillet
1826, par une après-midi de dimanche, entouré de quelques amis et au
milieu du brouhaha du cabaret, son aubade : Ecoule l'alouette dans les airs
bleus... ». Il s'agit de sa célèbre aubade sur des paroles de Shakespeare, qui
est restée plus fraîche que la sérénade de Schubert sur les vers de Rellslab,
qu'on a si souvent entendue qu'elle est devenue presque banale. Dans les
faubourgs de Vienne, presque tous les cabarets sont pourvus d'un jardinet
(Gasthausgarten) où les habitués s'attablent pendant la belle saison, >3t c'est
précisément dans le jardin d'un cabaret ouvert en 1791, par un restaura-
teur nommé Biersack (sac à bière), que Schubert a composé son aubade. Le
cabaret et le jardin existent encore, voire un vieux châtaignier sous lequel
Schubert a écrit cette mélodie ; le propriétaire actuel du cabaret lui a
donné comme dénomination nouvelle: Au jardin de Schubert. Le vin qu'on
y boit n'a pas changé non plus ; c'est toujours le petit vin blanc des environs
de Vienne, et que Schubert adorait comme tout enfant du peuple vien-
nois.
— L'ancienne salle du Reichstag- allemand va être transformée en théâtre;
elle est devenue vacante à la suite de l'inauguration du nouveau monu-
ment où siège actuellement le Parlement allemand. Dans cette salle, le
prince de Bismarck a prononcé des discours retentissants, et les divers
partis politiques ont joué leurs petites pièces à intrigues. Maintenant on
y jouera la comédie pour de bon.
— Le célèbre ténor Tamagno, dont les succès étaient éclatants à l'Aqua-
rium de Saint-Pétersbourg, vient d'être l'objet d'une manifestation toute
particulière du czar, qui désirait lui voir donner, avant son départ, une
représentation d'Otello au Théâtre impérial. Mais Tamagno, aussitôt son
engagement terminé, devait se rendre à Monaco, où l'appelait un nouveau
traité. Qu'à cela ne tienne. Le czar écrivit à la princesse de Monaco pour
la prier d'accorder au chanteur un délai, qu'il obtint naturellement sans
peine, et la représentation eut lieu. L'aristocratie de la capitale russe fut
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