Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1906-04-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 29 avril 1906 29 avril 1906
Description : 1906/04/29 (A72,N17)-1906/05/05. 1906/04/29 (A72,N17)-1906/05/05.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615886j
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL
131
l'avenir du-grand établissement musical, de Rome et d'en faire un Conser-
vatoire digne de la. capitale.. Le ministre a promis de donner tout son
appui à. cette noble initiative.
— La chapelle Sixtine vient d'être réorganisée ' par le Saint-Père.
Après avoir rappelé que déjà un décret du 3 février. 1902 avait prescrit
. que» l'es parties de soprano ne devaient être soutenues que par des en-
flants, exception faite- pourles chanteurs alors en fonctions, le pape fixe
à trente, le nombre de. ces enfants. La chapelle comprendra en outre deux
premiers ténors, deux basses, trois -seconds ténors et trois secondes
.'basses, plus trois ténors et trois basses surnuméraires. La direction est
confiée à, un maestro directeur, aidé d'nn sous-directeur et d'un secrétaire
archiviste. Les nominations des chantres adultes: se. renouvellent tous
les cinq ans, après concours et examen..
— Jlfcrion, tel est le titre d'un ballet que. le Grand-Théâtre d Genève
vient de représenter avec succès. Le scénario est de M. Ambrosiny,
chorégraphe de la Monnaie cl& Bruxelles ; la musique, que l'on dit eha'r-
. mante* de M. Deveux.
— On écrit de La Haye que M. le docteur J. de long,-critique du
. journal Hat-Vaterland, auquel il collabore depuis trente ans,: vient
d'être nommé chevalier de l'ordre d'Orange-Nassau pour ses remar-
quables travaux sur la musique. *
— Le Théâtre Principal de Barcelone a donné, le 14 avril, la première
représentation de la .Prëso de. Lleida, 'scènes dramatiques en qua-
torze tableaux, paroles de M. Gual,, musique d'un tout jeune composi-
teur,. M. Jaimc Pahissa. Lé livret, dit un journal, n'a ni queue ni tête,
et est basé sur- des chansons ou légendes populaires, au seul'effet de four-
nir cl.es thèmes au compositeur pour faire de la musique et au décora-
teur- pour brosser des. tableaux plus ou moins intéressants. Tout le
succès a été -cette fois pour la musique, et il a été « grand et incontesté. »
. . — La catastrophe épouvantable qui vient, de. détruire la ville de San-
Francisco a, comme nous l'avons déjà dit, surpris, les artistes de l'Opéra
métropolitain de New-York, qui avaient la malchance de se
trouver précisément en cette ville. Tout le personnel est sauvé, mais
les chanteurs ont subi de grosses pertes matérielles. Acteurs et actrices
s'échappèrent de leurs demeures en chemises ou couverts du premier
costum& qui leur tombait- sous la. main. M. Caruso, qui. était' au Palace
Hôtel, descendit, clans la rue, avec sa valise et s'assit tranquillement
sur elle,, en attendant les événements. Mme-Marcella Sembrioh le. suivit
de prèsv, ainsi que le baryton Campanari, qui, portant ses hardes dans
une eéaverture de couleur voyante, semblait- un émigrant fraîchement
débarqué. Un autre artiste était costumé en Arabe ; une chanteuse avait
des. vêtements masculins. Un musicien,' pieds nus et en chemise, s'en-
fuit tenant son violon à la main. Mme Emma Eames n'habitait pas le
Palace Hôtel, elle logeait chez des amis, et M. Plançon à l'hôtel Dippel.
Tous- mouraient de faim ; ils envahirent les épiceries avant leur ferme-
ture,, et. le lendemain vécurent, de pain, de sardines et de chocolat. Ils
purent s'embarquer au complet le vendredi, pour retourner à New-
York. Dans le voyage, le ténor Caruso raconta, au. correspondant. du
« Daily- Mail » qu'il se mit. à chanter inconsciemment au moment de la
catastrophe :
La- première secousse, dit-il, faillit me jeter hors de, mon lit. J'ouvris mes
fenêtres et je chantai en donnant les notes les plus élevées que j'aie jamais
atteintes,. Je ne sais pourquoi j'agis ainsi, mais cela parut me calmer. Je
mé rendis, eii robe de chambre, dans la grande salle de l'hôtel ; mais plus
tard, je retournai dans ma chambre mTiabiller et sauver mes malles. Puis,
je' gagnai le square Lafavette où les soldats m'empêchèrent d'abord de péné-
trer. Je- montrai- alors à Foffleier une grande photographie signée par le pré-
sident. Roosevelt. — Puisque - vous êtes un ami de. Teddy, me dît l'officier,
entrez- et faites comme chez- vous. C'est ce que- je fis et je m'endormis sur le
gazon.
Aux artistes que nous avons nommés il faut ajouter Mme Luisa
Tetrazzini, le ténor Bozelli, les barytons Scotti et Parvis, la basse Rossi,
le maestro Vigna, M. Nepoti, chef des choeurs, etc., plus une cinquan-
taine- de choristes. Le lundi on avait joué la Reine de Saba, le mardi
Carmen, et le mercredi la ville etle théâtre étaient détruits.
— Q» vient de représenter à Varsovie, avec un grand succès, un
opéra nouveau intitulé- Maria,, dont la musique est- due à un jeune
compositeur polonais, M. Romain Statkowsky. Cet ouvrage avait obtenu
le prix de 13.000 francs du concours Wolodkiewicz, -mais il n'avait pu
encore- parvenir à la scène- en raison des" troubles* politiques de ces der-
niers- temps. Le sujet est romantique, mais avec un- fonds 'historique
qui fa-if appel au sentiment national polonais.
.— Les grandes; exécutions- die; musique sacrée de la chapelle, du Dôine
de Milan appellent toujours l'attention des artistes et des amateurs de
ce genre, de musique. ' Le directeur de cette ehapele; le maestro Gablotti,
après l'avoir préparée avec le plus grand soin et à t'aide- d'études rsérie.u-
ses, a donné récemment une exécution superbe de la Messe .Qml:dcmma
d'Orla-ndo.. d Lassus. Un succès éclatant a couronné son effort, et l'inter-
prétation de ce chef-d'oeuvre a été magistrale.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
Au Conservatoire : Le Conseil supérieur se réunira demain lundi, '
dans la matinée, afin de nommer deux professeurs de chant, un profes-
seur de piano préparatoire (classe femmes) et un professeur de diction
lyrique (nouvelle chaire). ."
— On a pu lire, dans le rapport du budget des beaux-arts au Sénat,
que la direction de l'Opéra, entre autres projets nouveaux, se propo- '
sait d'instituer des matinées dominicales. L'Association des Concerts
Lamoureux ayant demandé s'il ne serait pas possible de louer la salle
pour, ses concerts du dimanche, son traité avec la direction du Nouveau-
Théâtre prenant fin cette année même, M. Gailhard a dû décliner toute
proposition, par la raison qu'il se propose d'utiliser, le dimanche après-
midi, la salle de son théâtre. Ces matinées du dimanche amèneront la
suppression des représentations du samedi et de l'abonnement, à tarif
réduit spécial à ces représentations. Quant aux Concerts Lamoureux, il
est fort j)rp'bable qu'ils auront lieu, à la rentrée, au théâtre Marigny.
— La première représentation, à l'Opéra-Comique, du Roi Aveugle,
et la réception du service de presse de Marie-Magdeleine, primitivement
fixées au Ie* mai, n'auront lieu que le mardi 8 mai.
Spectacles d'aujourd'hui dimanche : En matinée, Aphrodite ; en soi-
rée, Carmen (Mlle Maria Gay). Demain lundi, en représentation popu-
laire avec location, Louise. — Les 3 et 5 mai, Marie-Magdelëine.-- -----
— M. Albert Carré vient de réengager. Mme Vallandri, qui .chanta
récemment la Grisélidis de Massenet et doit créer ces jours-ci Le Roi
aveugle de M. Février.
— Le Bonhomme Jadis, qui fut répété déjà le printemps dernier, à
l'Opéra-Comique, et m'a pu trouver place dans les représentations de
cette saison, fera partie du- premier spectacle nouveau) après la rentrée
prochaine, soit au mois d'octobre, Lceuvre de M. Jaques-Dàlcroze aura
pour .interprètes MM. Fugère et Devriès, et fort probablement Mlle Lucy
Vauthrin.
— M. Samuel, directeur des Variétés, a convoqué jeudi, ses con-
frères parisiens afin de- s'entendre' avec eux sur le point ce savci: 1 si
les théâtres ouvriraient le l^r maL Sans prendre d'engagement formel, .
tous ont décidé, sauf événement, unprévu, de jouer ce soir-là, comme à
l'ordinaire. Au cours de la conversation,, on s'est occupé de la question
des colonnes d'affiches, connues sous le. nom de colonnes Morris et
dont l'exploitation vient d'être concédée. à un nouveau titulaire. L'as-
semblée,, à ce propos, a élu une commission, de cinq membres com-
posée de MM. Samuel, Albert Carré, Fontanes, Chariot et Ricnemond,
qui; -le cas échéant', '''représenteront leurs confrères et les intérêts
communs. ' ..... ,..
— M. Paul Ginisty, directeur de- l'Odéon, va s'occuper maintenant de
la reprise de Conte d'Avril de MM. Auguste Dorchain et Cb.-M. Widor,
qui eut, on se le rappelle, si grand succès lors de sa création au second
Théâtre-Français. Mlle Marguerite Brésil vient d'être engagée tout exprès
à cet effet.
— A propos du Concours ' Louis Diémer. On sait que seuls- sont
admis à subir les épreuves de ce concours les jeunes gens ayant remporté
au Conservatoire, dans les dix années précédentes, le premier prix de
piano. Depuis 1896, vingt et un premiers prix' ont été décernés. Un des
lauréats étant décédé, il restait vingt concurrents pouvant entrer en lice ;
neuf seulement se sont fait inscrire, il y en a donc onze qui, pour des
motifs divers ou en raison de leur situation. artistique, ont renoncé, à
courir les chances de la lutte dont l'enjeu est de 4000 fr. Parmi les
abstentionnistes, se trouvent MM. A. Cortot, chez qui le.chef d'orchestre
semble devoir absorber le pianiste ; Lazare Lévy, qui s'était pourtant
distingué au premier concours ; Ferté, de Lausnay, Grovlez, Bernard,
Pinteî, de Francmesnil, celui-ci indisposé, etc. Deux des concurrents,
MM. Garés et Lôrtat Jacob, ont déjà participé à cette épreuve en 1903 :
sept sont élèves de M.L. Diémer, un de M. de Bériot et un de M. Philipp.
— L'Assemblée générale annuelle de- l'Association des artistes musi-
ciens aura lieu le samedi 5 mars,- à une heure et demie, dans la grande 0~
salle, du Conservatoire.. Outre- le rapport sur la gestion de l'année-1905,
l'approbation des. comptes et le. vote, du budget 1907, il.y; aura- à élire
treize membres du comité.
— D'autre part, l'assemblée générale annuelle de l'Association des
artistes dramatiques aura lieu le mardi 8 mai, dans la salle des Nou-
veautés, mise gracieusement à la disposition des sociétaires par son '
directeur, M. H. Michea.u. ' --
— Il y aura jeudi prochain 3 mai, cinquante ans qu'Adolphe Adam est
morf. Beaucoup ont oublié peut-être que l'auteur du Chalet et du Pos-
tillon de Loniumeau a été un écrivain sachant tourner très^agréable-
ment ses phrases et conter avec entrain l'anecdote. Il fut encore un
critique d'une réelle clairvoyance et d'une scrupuleuse honnêteté. On
nous saura gré de reproduire les lignes suivantes qu'il écrivit sur un
de ses jeunes confrères devenu le doyen .des maîtres de l'école fran-
çaise ; elles ont paru dans le journal l'Assemblée nationale, numéro du
131
l'avenir du-grand établissement musical, de Rome et d'en faire un Conser-
vatoire digne de la. capitale.. Le ministre a promis de donner tout son
appui à. cette noble initiative.
— La chapelle Sixtine vient d'être réorganisée ' par le Saint-Père.
Après avoir rappelé que déjà un décret du 3 février. 1902 avait prescrit
. que» l'es parties de soprano ne devaient être soutenues que par des en-
flants, exception faite- pourles chanteurs alors en fonctions, le pape fixe
à trente, le nombre de. ces enfants. La chapelle comprendra en outre deux
premiers ténors, deux basses, trois -seconds ténors et trois secondes
.'basses, plus trois ténors et trois basses surnuméraires. La direction est
confiée à, un maestro directeur, aidé d'nn sous-directeur et d'un secrétaire
archiviste. Les nominations des chantres adultes: se. renouvellent tous
les cinq ans, après concours et examen..
— Jlfcrion, tel est le titre d'un ballet que. le Grand-Théâtre d Genève
vient de représenter avec succès. Le scénario est de M. Ambrosiny,
chorégraphe de la Monnaie cl& Bruxelles ; la musique, que l'on dit eha'r-
. mante* de M. Deveux.
— On écrit de La Haye que M. le docteur J. de long,-critique du
. journal Hat-Vaterland, auquel il collabore depuis trente ans,: vient
d'être nommé chevalier de l'ordre d'Orange-Nassau pour ses remar-
quables travaux sur la musique. *
— Le Théâtre Principal de Barcelone a donné, le 14 avril, la première
représentation de la .Prëso de. Lleida, 'scènes dramatiques en qua-
torze tableaux, paroles de M. Gual,, musique d'un tout jeune composi-
teur,. M. Jaimc Pahissa. Lé livret, dit un journal, n'a ni queue ni tête,
et est basé sur- des chansons ou légendes populaires, au seul'effet de four-
nir cl.es thèmes au compositeur pour faire de la musique et au décora-
teur- pour brosser des. tableaux plus ou moins intéressants. Tout le
succès a été -cette fois pour la musique, et il a été « grand et incontesté. »
. . — La catastrophe épouvantable qui vient, de. détruire la ville de San-
Francisco a, comme nous l'avons déjà dit, surpris, les artistes de l'Opéra
métropolitain de New-York, qui avaient la malchance de se
trouver précisément en cette ville. Tout le personnel est sauvé, mais
les chanteurs ont subi de grosses pertes matérielles. Acteurs et actrices
s'échappèrent de leurs demeures en chemises ou couverts du premier
costum& qui leur tombait- sous la. main. M. Caruso, qui. était' au Palace
Hôtel, descendit, clans la rue, avec sa valise et s'assit tranquillement
sur elle,, en attendant les événements. Mme-Marcella Sembrioh le. suivit
de prèsv, ainsi que le baryton Campanari, qui, portant ses hardes dans
une eéaverture de couleur voyante, semblait- un émigrant fraîchement
débarqué. Un autre artiste était costumé en Arabe ; une chanteuse avait
des. vêtements masculins. Un musicien,' pieds nus et en chemise, s'en-
fuit tenant son violon à la main. Mme Emma Eames n'habitait pas le
Palace Hôtel, elle logeait chez des amis, et M. Plançon à l'hôtel Dippel.
Tous- mouraient de faim ; ils envahirent les épiceries avant leur ferme-
ture,, et. le lendemain vécurent, de pain, de sardines et de chocolat. Ils
purent s'embarquer au complet le vendredi, pour retourner à New-
York. Dans le voyage, le ténor Caruso raconta, au. correspondant. du
« Daily- Mail » qu'il se mit. à chanter inconsciemment au moment de la
catastrophe :
La- première secousse, dit-il, faillit me jeter hors de, mon lit. J'ouvris mes
fenêtres et je chantai en donnant les notes les plus élevées que j'aie jamais
atteintes,. Je ne sais pourquoi j'agis ainsi, mais cela parut me calmer. Je
mé rendis, eii robe de chambre, dans la grande salle de l'hôtel ; mais plus
tard, je retournai dans ma chambre mTiabiller et sauver mes malles. Puis,
je' gagnai le square Lafavette où les soldats m'empêchèrent d'abord de péné-
trer. Je- montrai- alors à Foffleier une grande photographie signée par le pré-
sident. Roosevelt. — Puisque - vous êtes un ami de. Teddy, me dît l'officier,
entrez- et faites comme chez- vous. C'est ce que- je fis et je m'endormis sur le
gazon.
Aux artistes que nous avons nommés il faut ajouter Mme Luisa
Tetrazzini, le ténor Bozelli, les barytons Scotti et Parvis, la basse Rossi,
le maestro Vigna, M. Nepoti, chef des choeurs, etc., plus une cinquan-
taine- de choristes. Le lundi on avait joué la Reine de Saba, le mardi
Carmen, et le mercredi la ville etle théâtre étaient détruits.
— Q» vient de représenter à Varsovie, avec un grand succès, un
opéra nouveau intitulé- Maria,, dont la musique est- due à un jeune
compositeur polonais, M. Romain Statkowsky. Cet ouvrage avait obtenu
le prix de 13.000 francs du concours Wolodkiewicz, -mais il n'avait pu
encore- parvenir à la scène- en raison des" troubles* politiques de ces der-
niers- temps. Le sujet est romantique, mais avec un- fonds 'historique
qui fa-if appel au sentiment national polonais.
.— Les grandes; exécutions- die; musique sacrée de la chapelle, du Dôine
de Milan appellent toujours l'attention des artistes et des amateurs de
ce genre, de musique. ' Le directeur de cette ehapele; le maestro Gablotti,
après l'avoir préparée avec le plus grand soin et à t'aide- d'études rsérie.u-
ses, a donné récemment une exécution superbe de la Messe .Qml:dcmma
d'Orla-ndo.. d Lassus. Un succès éclatant a couronné son effort, et l'inter-
prétation de ce chef-d'oeuvre a été magistrale.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
Au Conservatoire : Le Conseil supérieur se réunira demain lundi, '
dans la matinée, afin de nommer deux professeurs de chant, un profes-
seur de piano préparatoire (classe femmes) et un professeur de diction
lyrique (nouvelle chaire). ."
— On a pu lire, dans le rapport du budget des beaux-arts au Sénat,
que la direction de l'Opéra, entre autres projets nouveaux, se propo- '
sait d'instituer des matinées dominicales. L'Association des Concerts
Lamoureux ayant demandé s'il ne serait pas possible de louer la salle
pour, ses concerts du dimanche, son traité avec la direction du Nouveau-
Théâtre prenant fin cette année même, M. Gailhard a dû décliner toute
proposition, par la raison qu'il se propose d'utiliser, le dimanche après-
midi, la salle de son théâtre. Ces matinées du dimanche amèneront la
suppression des représentations du samedi et de l'abonnement, à tarif
réduit spécial à ces représentations. Quant aux Concerts Lamoureux, il
est fort j)rp'bable qu'ils auront lieu, à la rentrée, au théâtre Marigny.
— La première représentation, à l'Opéra-Comique, du Roi Aveugle,
et la réception du service de presse de Marie-Magdeleine, primitivement
fixées au Ie* mai, n'auront lieu que le mardi 8 mai.
Spectacles d'aujourd'hui dimanche : En matinée, Aphrodite ; en soi-
rée, Carmen (Mlle Maria Gay). Demain lundi, en représentation popu-
laire avec location, Louise. — Les 3 et 5 mai, Marie-Magdelëine.-- -----
— M. Albert Carré vient de réengager. Mme Vallandri, qui .chanta
récemment la Grisélidis de Massenet et doit créer ces jours-ci Le Roi
aveugle de M. Février.
— Le Bonhomme Jadis, qui fut répété déjà le printemps dernier, à
l'Opéra-Comique, et m'a pu trouver place dans les représentations de
cette saison, fera partie du- premier spectacle nouveau) après la rentrée
prochaine, soit au mois d'octobre, Lceuvre de M. Jaques-Dàlcroze aura
pour .interprètes MM. Fugère et Devriès, et fort probablement Mlle Lucy
Vauthrin.
— M. Samuel, directeur des Variétés, a convoqué jeudi, ses con-
frères parisiens afin de- s'entendre' avec eux sur le point ce savci: 1 si
les théâtres ouvriraient le l^r maL Sans prendre d'engagement formel, .
tous ont décidé, sauf événement, unprévu, de jouer ce soir-là, comme à
l'ordinaire. Au cours de la conversation,, on s'est occupé de la question
des colonnes d'affiches, connues sous le. nom de colonnes Morris et
dont l'exploitation vient d'être concédée. à un nouveau titulaire. L'as-
semblée,, à ce propos, a élu une commission, de cinq membres com-
posée de MM. Samuel, Albert Carré, Fontanes, Chariot et Ricnemond,
qui; -le cas échéant', '''représenteront leurs confrères et les intérêts
communs. ' ..... ,..
— M. Paul Ginisty, directeur de- l'Odéon, va s'occuper maintenant de
la reprise de Conte d'Avril de MM. Auguste Dorchain et Cb.-M. Widor,
qui eut, on se le rappelle, si grand succès lors de sa création au second
Théâtre-Français. Mlle Marguerite Brésil vient d'être engagée tout exprès
à cet effet.
— A propos du Concours ' Louis Diémer. On sait que seuls- sont
admis à subir les épreuves de ce concours les jeunes gens ayant remporté
au Conservatoire, dans les dix années précédentes, le premier prix de
piano. Depuis 1896, vingt et un premiers prix' ont été décernés. Un des
lauréats étant décédé, il restait vingt concurrents pouvant entrer en lice ;
neuf seulement se sont fait inscrire, il y en a donc onze qui, pour des
motifs divers ou en raison de leur situation. artistique, ont renoncé, à
courir les chances de la lutte dont l'enjeu est de 4000 fr. Parmi les
abstentionnistes, se trouvent MM. A. Cortot, chez qui le.chef d'orchestre
semble devoir absorber le pianiste ; Lazare Lévy, qui s'était pourtant
distingué au premier concours ; Ferté, de Lausnay, Grovlez, Bernard,
Pinteî, de Francmesnil, celui-ci indisposé, etc. Deux des concurrents,
MM. Garés et Lôrtat Jacob, ont déjà participé à cette épreuve en 1903 :
sept sont élèves de M.L. Diémer, un de M. de Bériot et un de M. Philipp.
— L'Assemblée générale annuelle de- l'Association des artistes musi-
ciens aura lieu le samedi 5 mars,- à une heure et demie, dans la grande 0~
salle, du Conservatoire.. Outre- le rapport sur la gestion de l'année-1905,
l'approbation des. comptes et le. vote, du budget 1907, il.y; aura- à élire
treize membres du comité.
— D'autre part, l'assemblée générale annuelle de l'Association des
artistes dramatiques aura lieu le mardi 8 mai, dans la salle des Nou-
veautés, mise gracieusement à la disposition des sociétaires par son '
directeur, M. H. Michea.u. ' --
— Il y aura jeudi prochain 3 mai, cinquante ans qu'Adolphe Adam est
morf. Beaucoup ont oublié peut-être que l'auteur du Chalet et du Pos-
tillon de Loniumeau a été un écrivain sachant tourner très^agréable-
ment ses phrases et conter avec entrain l'anecdote. Il fut encore un
critique d'une réelle clairvoyance et d'une scrupuleuse honnêteté. On
nous saura gré de reproduire les lignes suivantes qu'il écrivit sur un
de ses jeunes confrères devenu le doyen .des maîtres de l'école fran-
çaise ; elles ont paru dans le journal l'Assemblée nationale, numéro du
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