Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1905-05-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 07 mai 1905 07 mai 1905
Description : 1905/05/07 (A71,N19)-1905/05/13. 1905/05/07 (A71,N19)-1905/05/13.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615760z
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
448
LE MENESTREL
nuée... Son enfant est mort, et avant de mourir elle-même, elle a voulu
revoir le village où elle est née, le village qui a vu sa honte et son mal-
heur. Voici Pedrito, qui, malgré tout, n'a cessé de l'aimer et que frappe
sa pâleur livide. Elle lui reproche sa cruauté envers elle, lui dit que sa
malédiction a causé la mort de son enfant, à qui il a porté malheur.
La scène est pathétique. Pedrito demande pardon à son amie du mal
qu'il lui a fait, il l'aime toujours, ils vivront ensemble, ils seront
heureux... Mais Amalia succombe à la joie et au mal dont elle est
atteinte, elle faiblit, sa tête se renverse, et elle meurt dans les bras de
Pedrito.
Tel est le sujet qui a inspiré à.M. G-abriel Dupont une partition assu-
rément intéressante, écrite avec le plus grand soin, remarquable au
point de vue de la forme et de la facture, orchestrée avec éclat, à qui
l'on souhaiterait- seulement un peu plus de recherche et de nouveauté
dans l'inspiration. Un bon sentiment de la scène, l'intelligence des
situations, un accent pathétique et sincère, telles sont surtout les qua-
lités qu'on peut louer dans cette musique vivante et colorée. Il en faut
signaler, entre autres pages bien venues, l'introduction et l'arrivée de
Pedrito, qui est pleine de vie et de mouvement, la grande scène drama-
tique de Pedrito et de la Cabrera, puis l'intéressant morceau sympho-
nique pendant lequel on voit celle-ci rentrer dans sa cabane, faire un
paquet de ses pauvres guenilles, envelopper son enfant dans une vieille
mante et s'enfuir avec lui ; puis, dans la seconde partie, la scène dansée
de la fête au village, le choeur avec cloches chanté dans la chapelle et
l'épisode final de la mort de la Cabrera.
C'est Mmc Gemma Bellincioni, la grande artiste qui n'avait pas hésité
à se charger à Milan du rôle de la Cabrera, qui a consenti à venir le
chanter ici, en français, à l'Opéra-Comique, heureuse de contribuer
deux fois au succès d'un jeune compositeur. Elle en a été récompensée
par l'accueil chaleureux qu'elle a reçu du public. C'est qu'aussi elle s'est
montrée admirable dans ce rôle difficile, non seulement cantatrice
pleine d'habileté, mais comédienne puissante, passionnée, pathétique
et émouvante au possible. Elle a été incomparable dans la scène muette
de la fuite, et elle a arraché des larmes dans celle de la mort de la
Cabrera. M. Clément lui a servi de digne partenaire dans le rôle de
Pedrito, où il a fait preuve, lui aussi, de réelles qualités dramatiques,
et il a su se faire applaudir justement à côté d'elle. Des autres rôles,
tous plus ou moins accessoires, il n'y a guère à signaler que celui de
Teresita, la mère de Pedrito, qui est tenu à souhait par Mme Cocyte.
ARTHUR POUGIN.
VARIÉTÉS. L'Ac/e d'or, pièce féerique à grand spectacle, en 3 actes et 12 ta-
bleaux, de MM. Georges Feydeau et Maurice Desvallières, musique de
M. Louis Varney.
M. Samuel a tenu à clore brillamment sa « saison d'opérette fran-
çaise » et, après le très gros travail d'une campagne excessivement
chargée, il s'est encore imposé l'effort suprême de mettre sur pied une
pièce à grand spectacle, genre Châtelet, qui ne comporte pas moins de
douze tableaux et exhibe plusieurs centaines de costumes dus au crayon
charmant et spirituel de M. Gerbault. On sait le luxe et le goût habi-
tuels au théâtre des Variétés, l'Age d'Or continue les traditions fas-
tueuses de la maison.
En une espèce de prologue, tout à fait plaisant et de très fine et juste
observation, MM. Feydeau et Desvallières nous présentent le minable
bureaucrate Follentin, aigri par une vie semée de passe-droits et par la
crainte de manquer de la pièce de cent sols qui doit faire vivre la mai-
sonnée. « Sale époque », ronchonne notre homme, et il s'endort en tempê-
tant contre la république du XXe siècle si dure aux hommes. Et Follen-
tin rêve : Le Temps, qui a entendu ses jérémiades, lui apparaît et lui
propose de l'emmener à la recherche de l'Age d'Or. On commence par
hier, et le dégoût vient vite à notre rond-de-cuir et de la cour agitée de
Charles IX — il tue même Henri IV en rêve! — et de celle toute
légère de Louis XV. Essayons demain! Mais l'an 3000, avec la supré-
matie autoritaire et dissolue des femmes, le formidable impôt sur le
revenu qui force un Rotshchild à payer 102 pour 100 de ses rentes et
par conséquent à mendier la différence qui lui manque, le répugne
encore plus. Aussi à son réveil jure-t-il que rien, décidément, ne vaut
l'époque bénie à laquelle nous avons la joie immense de vivre.
Vite, vite, que notre XXe siècle élève un monument à MM. Feydeau et
Desvallières, enjoignant au groupe sympathique M. Louis Varney, qui
enjoliva cette fantaisie de musique pimpante et amusante ; jamais il ne
retrouvera pareille occasion de prouver sa reconnaissance émue à pareils
panégyristes.
L'Age d'or est superbement défendu par les décorateurs et par les cos-
tumiers, et surtout par M. Albert Brasseur, qui galvanise tout de toute sa
gigantesque et talentueuse fantaisie ; il joue même, M. Brasseur, lepro.
logue en très grand comédien, marquant sa large caricature d'un art de
la composition tout à fait supérieur. A côté de lui, il n'y a que des com-
pliments à adresser à MM. Prince, Carpentier, Dambrine, à Mmes Marie
Magnier, Lavallière, Jane Saulier, Tariol-Baugé, Ginette et à beaucoun
d'autres encore, peut-être, qui passent si vite en ce cinématographe
inattendu qu'on a à peine le temps de les reconnaître.
PAUL-ÉMILE CHEVALIER.
LA MUSIQUE ET LE THEATRE
a-ixx Salons du Grand-Palais
(Quatrième article)
On connaît le curieux et esthétique parti pris de M. Agache. Le
peintre lillois a une palette de sardoine et d'onyx ; il travaille la matière
dure, il l'entaille, il la polit ; toutes ses figures ont un épiderme de
pierre précieuse et semblent devoir échapper à l'action du temps. De là
des accents précis, un relief trop saillant, mais l'ensemble garde sou
caractère pictural grâce aux qualités expressives. La Parque endormie,
drapée dans un manteau noir qui recouvre les plis lourds de sa robe
de laine, appuyée aux parois de la cellule où sa main lasse vient de
refermer les livres du destin (non veder, non sentir m'è gran ventura, —
pero non mi distar, den parla basso) est de bonne filiation michelan-
gesque. M. Carolus Duran nous ramène aux somptueuses colorations
du Titien dans sa Volupté, figure de femme étendue sur une éclatante
' draperie de velours rouge et dont un coussin de satin blanc aux cassures
métalliques supporte la tête à demi dégagée de la longue chevelure
fiavescente. L'exécution est ferme, l'harmonie du roux, de l'incarnat et
des tons argentés d'une opulence tout à fait vénitienne. Le nouveau
directeur de la Villa Médicis pourra quitter la présidence de la Société
des Beaux-arts, il gardera toujours aux expositions de la Nationale son
panneau attendu, espéré, escompté par tous les fervents de la haute
virtuosité décorative. Celui de cette année comprend encore deux savou-
reux portraits de femmes, où chante toute la gamme des rouges sou-
lignée par le reflet chatoyant des fourrures.
M. P. Albert Laurens chante aussi un air de bravoure dans son
panneau de la Source, commandé par l'État. On peut rêver un dessin
plus ferme, un semis de taches lumineuses plus justifié, mais la belle
humeur du peintre s'étale avec une franchise juvénile. Dans la même
note, le Repos après le bain de M. Armand Berton, le plein-air acadé-
mique de M. Albert Fourié, la solide étude de M. Georges Picard, la
Nymphe endormie, Flava Lycorias, deM.Monod, qui a des lettres et du
style, la gracieuse femme au perroquet de M. Bracquemond, l'Eve
moderne de M. Friescke. Les nus au crépuscule de l'incomparable
artiste Olympien et Parnassien qu'est M. René Ménard méritent une
mention à part. Les figures féminines s'y détachent sur un décor ma-
gistral — et musical, une symphonie crépusculaire de verdures appâ-
lies, de pénombre où traîne un subtil reflet de couchant (comme le
dessous métallique sous la couverte transparente d'un émail), d'eau
dormante et de lent éveil des murmures nocturnes.
Le Silence d'automne et Dans la plaine de M. Osbert, où des formes
vagues glissent à travers des panoramas fugitifs, appartiennent éga-
lement à la série des notations symbolistes. M. Armand Point expose
une Muse beaucoup plus maçonnée. Le bon petit camarade à qui j'en-
tendais dire le jour du vernissage : « Si j'avais une demi-douzaine de
figures d'Armand Point, je bâtirais une maison », exprimait sous une^
forme vraiment confraternelle l'impression que donne cette peinture
trop solide, «à la cire», dit le catalogue, en réalité à la truelle. Mais-
cette carnation puissante s'associe intimement au -paysage, simple-
comme un fond de fresque, et l'ensemble est d'une beauté classique..
Encore des nymphes sous bois de M. Heymans, par une nuit lumi-
neuse, et une naïade décorative de M.Henri Leriche, évoquée à l'heure-
où « l'Orient s'embrase », ce qui nous repose un peu de tant de demi-
déesses noctambules détachées sur tant de soleils couchants. Reposant
aussi, le combat de Néréides de M. Mazocchi par la note de gaîté im-
prévue qu'il apporte en un genre de sujets d'ordinaire assez académi-
quement grave. Deux nymphes marines s'y crêpent le chignon,
révérence parler, s'empoignent par leurs nattes rousses dans un cirque-
de récifs, près d'une barque chavirée dont sans doute elles se disputent
l'épave.
Ce corps à corps réaliste, cette scène d'Assommoir en pleine ambiance-
mythologique, ne manquent pas d'une certaine jovialité. Et voici, dans-
une autre donnée fantaisiste, celle de la féerie shakespearienne,.un-
LE MENESTREL
nuée... Son enfant est mort, et avant de mourir elle-même, elle a voulu
revoir le village où elle est née, le village qui a vu sa honte et son mal-
heur. Voici Pedrito, qui, malgré tout, n'a cessé de l'aimer et que frappe
sa pâleur livide. Elle lui reproche sa cruauté envers elle, lui dit que sa
malédiction a causé la mort de son enfant, à qui il a porté malheur.
La scène est pathétique. Pedrito demande pardon à son amie du mal
qu'il lui a fait, il l'aime toujours, ils vivront ensemble, ils seront
heureux... Mais Amalia succombe à la joie et au mal dont elle est
atteinte, elle faiblit, sa tête se renverse, et elle meurt dans les bras de
Pedrito.
Tel est le sujet qui a inspiré à.M. G-abriel Dupont une partition assu-
rément intéressante, écrite avec le plus grand soin, remarquable au
point de vue de la forme et de la facture, orchestrée avec éclat, à qui
l'on souhaiterait- seulement un peu plus de recherche et de nouveauté
dans l'inspiration. Un bon sentiment de la scène, l'intelligence des
situations, un accent pathétique et sincère, telles sont surtout les qua-
lités qu'on peut louer dans cette musique vivante et colorée. Il en faut
signaler, entre autres pages bien venues, l'introduction et l'arrivée de
Pedrito, qui est pleine de vie et de mouvement, la grande scène drama-
tique de Pedrito et de la Cabrera, puis l'intéressant morceau sympho-
nique pendant lequel on voit celle-ci rentrer dans sa cabane, faire un
paquet de ses pauvres guenilles, envelopper son enfant dans une vieille
mante et s'enfuir avec lui ; puis, dans la seconde partie, la scène dansée
de la fête au village, le choeur avec cloches chanté dans la chapelle et
l'épisode final de la mort de la Cabrera.
C'est Mmc Gemma Bellincioni, la grande artiste qui n'avait pas hésité
à se charger à Milan du rôle de la Cabrera, qui a consenti à venir le
chanter ici, en français, à l'Opéra-Comique, heureuse de contribuer
deux fois au succès d'un jeune compositeur. Elle en a été récompensée
par l'accueil chaleureux qu'elle a reçu du public. C'est qu'aussi elle s'est
montrée admirable dans ce rôle difficile, non seulement cantatrice
pleine d'habileté, mais comédienne puissante, passionnée, pathétique
et émouvante au possible. Elle a été incomparable dans la scène muette
de la fuite, et elle a arraché des larmes dans celle de la mort de la
Cabrera. M. Clément lui a servi de digne partenaire dans le rôle de
Pedrito, où il a fait preuve, lui aussi, de réelles qualités dramatiques,
et il a su se faire applaudir justement à côté d'elle. Des autres rôles,
tous plus ou moins accessoires, il n'y a guère à signaler que celui de
Teresita, la mère de Pedrito, qui est tenu à souhait par Mme Cocyte.
ARTHUR POUGIN.
VARIÉTÉS. L'Ac/e d'or, pièce féerique à grand spectacle, en 3 actes et 12 ta-
bleaux, de MM. Georges Feydeau et Maurice Desvallières, musique de
M. Louis Varney.
M. Samuel a tenu à clore brillamment sa « saison d'opérette fran-
çaise » et, après le très gros travail d'une campagne excessivement
chargée, il s'est encore imposé l'effort suprême de mettre sur pied une
pièce à grand spectacle, genre Châtelet, qui ne comporte pas moins de
douze tableaux et exhibe plusieurs centaines de costumes dus au crayon
charmant et spirituel de M. Gerbault. On sait le luxe et le goût habi-
tuels au théâtre des Variétés, l'Age d'Or continue les traditions fas-
tueuses de la maison.
En une espèce de prologue, tout à fait plaisant et de très fine et juste
observation, MM. Feydeau et Desvallières nous présentent le minable
bureaucrate Follentin, aigri par une vie semée de passe-droits et par la
crainte de manquer de la pièce de cent sols qui doit faire vivre la mai-
sonnée. « Sale époque », ronchonne notre homme, et il s'endort en tempê-
tant contre la république du XXe siècle si dure aux hommes. Et Follen-
tin rêve : Le Temps, qui a entendu ses jérémiades, lui apparaît et lui
propose de l'emmener à la recherche de l'Age d'Or. On commence par
hier, et le dégoût vient vite à notre rond-de-cuir et de la cour agitée de
Charles IX — il tue même Henri IV en rêve! — et de celle toute
légère de Louis XV. Essayons demain! Mais l'an 3000, avec la supré-
matie autoritaire et dissolue des femmes, le formidable impôt sur le
revenu qui force un Rotshchild à payer 102 pour 100 de ses rentes et
par conséquent à mendier la différence qui lui manque, le répugne
encore plus. Aussi à son réveil jure-t-il que rien, décidément, ne vaut
l'époque bénie à laquelle nous avons la joie immense de vivre.
Vite, vite, que notre XXe siècle élève un monument à MM. Feydeau et
Desvallières, enjoignant au groupe sympathique M. Louis Varney, qui
enjoliva cette fantaisie de musique pimpante et amusante ; jamais il ne
retrouvera pareille occasion de prouver sa reconnaissance émue à pareils
panégyristes.
L'Age d'or est superbement défendu par les décorateurs et par les cos-
tumiers, et surtout par M. Albert Brasseur, qui galvanise tout de toute sa
gigantesque et talentueuse fantaisie ; il joue même, M. Brasseur, lepro.
logue en très grand comédien, marquant sa large caricature d'un art de
la composition tout à fait supérieur. A côté de lui, il n'y a que des com-
pliments à adresser à MM. Prince, Carpentier, Dambrine, à Mmes Marie
Magnier, Lavallière, Jane Saulier, Tariol-Baugé, Ginette et à beaucoun
d'autres encore, peut-être, qui passent si vite en ce cinématographe
inattendu qu'on a à peine le temps de les reconnaître.
PAUL-ÉMILE CHEVALIER.
LA MUSIQUE ET LE THEATRE
a-ixx Salons du Grand-Palais
(Quatrième article)
On connaît le curieux et esthétique parti pris de M. Agache. Le
peintre lillois a une palette de sardoine et d'onyx ; il travaille la matière
dure, il l'entaille, il la polit ; toutes ses figures ont un épiderme de
pierre précieuse et semblent devoir échapper à l'action du temps. De là
des accents précis, un relief trop saillant, mais l'ensemble garde sou
caractère pictural grâce aux qualités expressives. La Parque endormie,
drapée dans un manteau noir qui recouvre les plis lourds de sa robe
de laine, appuyée aux parois de la cellule où sa main lasse vient de
refermer les livres du destin (non veder, non sentir m'è gran ventura, —
pero non mi distar, den parla basso) est de bonne filiation michelan-
gesque. M. Carolus Duran nous ramène aux somptueuses colorations
du Titien dans sa Volupté, figure de femme étendue sur une éclatante
' draperie de velours rouge et dont un coussin de satin blanc aux cassures
métalliques supporte la tête à demi dégagée de la longue chevelure
fiavescente. L'exécution est ferme, l'harmonie du roux, de l'incarnat et
des tons argentés d'une opulence tout à fait vénitienne. Le nouveau
directeur de la Villa Médicis pourra quitter la présidence de la Société
des Beaux-arts, il gardera toujours aux expositions de la Nationale son
panneau attendu, espéré, escompté par tous les fervents de la haute
virtuosité décorative. Celui de cette année comprend encore deux savou-
reux portraits de femmes, où chante toute la gamme des rouges sou-
lignée par le reflet chatoyant des fourrures.
M. P. Albert Laurens chante aussi un air de bravoure dans son
panneau de la Source, commandé par l'État. On peut rêver un dessin
plus ferme, un semis de taches lumineuses plus justifié, mais la belle
humeur du peintre s'étale avec une franchise juvénile. Dans la même
note, le Repos après le bain de M. Armand Berton, le plein-air acadé-
mique de M. Albert Fourié, la solide étude de M. Georges Picard, la
Nymphe endormie, Flava Lycorias, deM.Monod, qui a des lettres et du
style, la gracieuse femme au perroquet de M. Bracquemond, l'Eve
moderne de M. Friescke. Les nus au crépuscule de l'incomparable
artiste Olympien et Parnassien qu'est M. René Ménard méritent une
mention à part. Les figures féminines s'y détachent sur un décor ma-
gistral — et musical, une symphonie crépusculaire de verdures appâ-
lies, de pénombre où traîne un subtil reflet de couchant (comme le
dessous métallique sous la couverte transparente d'un émail), d'eau
dormante et de lent éveil des murmures nocturnes.
Le Silence d'automne et Dans la plaine de M. Osbert, où des formes
vagues glissent à travers des panoramas fugitifs, appartiennent éga-
lement à la série des notations symbolistes. M. Armand Point expose
une Muse beaucoup plus maçonnée. Le bon petit camarade à qui j'en-
tendais dire le jour du vernissage : « Si j'avais une demi-douzaine de
figures d'Armand Point, je bâtirais une maison », exprimait sous une^
forme vraiment confraternelle l'impression que donne cette peinture
trop solide, «à la cire», dit le catalogue, en réalité à la truelle. Mais-
cette carnation puissante s'associe intimement au -paysage, simple-
comme un fond de fresque, et l'ensemble est d'une beauté classique..
Encore des nymphes sous bois de M. Heymans, par une nuit lumi-
neuse, et une naïade décorative de M.Henri Leriche, évoquée à l'heure-
où « l'Orient s'embrase », ce qui nous repose un peu de tant de demi-
déesses noctambules détachées sur tant de soleils couchants. Reposant
aussi, le combat de Néréides de M. Mazocchi par la note de gaîté im-
prévue qu'il apporte en un genre de sujets d'ordinaire assez académi-
quement grave. Deux nymphes marines s'y crêpent le chignon,
révérence parler, s'empoignent par leurs nattes rousses dans un cirque-
de récifs, près d'une barque chavirée dont sans doute elles se disputent
l'épave.
Ce corps à corps réaliste, cette scène d'Assommoir en pleine ambiance-
mythologique, ne manquent pas d'une certaine jovialité. Et voici, dans-
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