Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1866-03-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 18 mars 1866 18 mars 1866
Description : 1866/03/18 (A33,N16)-1866/03/24. 1866/03/18 (A33,N16)-1866/03/24.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615094b
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL
125
soient, ne sont qu'un encouragement et une preuve de confiance dans
leur avenir. Ils ont beaucoup à faire, beaucoup à apprendre, beaucoup
à penser. Qu'ils se gardent de faire la route trop vite !
M. Diémer, un de nos plus éminents pianistes, s'est fait entendre mardi
dernier à la salle Érard, avec MM. Alard et Franchomme, .MM. Tagliafico
et Pagans, Mia°s Damoreau et Reboux. J'ai rarement vu réunion plus bril-
lante. De fort belles transcriptions des oeuvres orchestrales de nos grands
maîtres el quelques morceaux de la composition jdu jeune bénéficiaire,
une sérénade entre autres, d'une facture élégante et délicate, ont élé
chaudement accueillis.
A. DE GASPERINI.
P. S. — MESSE DE LISZT. — Il nous aurait été impossible de donner,
dans le présent numéro du Ménestrel, un compte rendu de la messe de
Liszt, digne de l'importance de l'oeuvre ; cette analyse est donc, à notre
grand regret, renvoyée à dimanche prochain. A. de G.
Une foule immense — représentée, du reste, par une éloquente recetle
de cinquante mille francs — avait envahi la nef de l'église Saint-Eus-
tache dès dix heures du matin. Tout Paris intelligent était là, représenté
par ses célébrités des deux sexes et de tous les ordres. Jamais peut-être
Liszt virtuose, malgré son vertigineux piano, n'avait excité autant d'inté-
rêt et de curiosité que l'abbé Liszt avec sa messe, native dePesth en l'année
1858. Cette messe hongroise est un événement qui ne sera pas sans len-
demain, assure-t-on, car déjà il serait question d'une seconde audition.
Elle s'effectuerait cette fois en dehors du temple sacré, ce qui permettrait
de joindre les voix de femmes aux voix d'hommes, et d'éviter l'accom-
pagnement des tambours et des fusils de la garde nationale. Il est vrai
qu'on y perdra l'orgue puissant de Saint-Eustache, sur lequel M. Edouard
Batiste a fait entendre la marche triomphale deMendelssohn, un prélude
et une fugue de Bach, et, à l'offertoire, un morceau de sa composition sur
les Voix humaines, qui a été très-religieusement écouté. Mais n'anticipons
pas sur le compte rendu de notre collaborateur A. de Gasperini.
LE TEMPS PASSÉ
SOUVENIRS DE THEATRE
Quelles sont aujourd'hui les dépenses de l'Opéra? Je l'ignore, mais
voici ce que me disait, il y a vingt-cinq ans, l'administrateur de notre
première scène, M. Labaume.
— Nos frais par chaque représentation sont de 10,000 francs. La subven-
tion est de 4,000 fr.; il faut donc que nous fassions en moyenne 6,000 fr.
par représentation pour pouvoir joindre les deux bouts. Or, tous les mois
n'offrent pas les mêmes ressources. Voici comment nous devons établir
notre budget : 100,000 francs par mois pendant six mois ; 80,000 francs
par mois pendant trois autres mois, et enfin ce qu'on peut, pendant les
trois derniers mois.
M. Labaume écartait les représentations supplémentaires du dimanche,
et ne s'occupait que de celles de la semaine. Une année renferme cin-
quante-deux semaines qui, à trois représentations par semaine, donnent
cent cinquante-six représentations. Pour combler la dépense, il fallait six
mois à 100,000 francs, trois mois à 80,000 francs, et pour les derniers
100,000 francs nécessaires, il n'avait besoin que des faibles recettes des
mois d'été.
Cependant, je ne crois pas que la balance se soit toujours établie sans
déficit.
Parmi les représentations tumultueuses auxquelles j'ai assisté, je ne
dois pas oublier certaine solennité comico-sérieuse qui eut lieu aux Va-
riétés en 1816 ou 1817. .
On avait établi à Paris des divertissements empruntés à la Russie, et
qui consistaient à dégringoler en traîneau du haut d'une montagne factice.
Nous eûmes d'abord les montagnes russes, puis on leur fit concurrence, et
de la sortit l'idée de faire une pièce sous le titre du Combat des Montagnes.
C'était moins une pièce qu'une satire, qu'une revue dans laquelle
M. Scribe, avec sa verve aristophanesque, flagellait les ridicules du jour.
Il s'était pris corps à corps cette fois avec cette redoutable corporation
qu'on appelle les commis de nouveautés. C'était peu libéral, et cependant
M. Scribe l'était beaucoup, mais c'était fort amusant. A ce moment, les
commis imaginaient, les jours de congé, de parodier les militaires, et ils
laissaient pousser leurs moustaches. Non contents de cela, ils ornaient leurs
bottes de longs éperons qu'ils faisaient sonner sur les pavés (ce n'était en-
core ni le temps des trottoirs ni celui de l'asphalte), et ces jeunes gens
complétaient leur déguisement à l'aide d'une superbe cravache qu'ils bran-
dissaient d'un air guerrier. On pouvait voir en eux des boudeurs, des
mécontents, de jeunes officiers de cavalerie de l'armée impériale en demi- -
solde.
Cette manie de jeunes étourdis, auxquels l'aune était plus familière
que la cravache, avait été personnifiée par M. Scribe dans un personnage
représenté par Brunet, et baptisé M. Calicot. Le public s'amusa fort de
cette caricature, mais le bruit s'en répandit dans les magasins, et la chute
de la pièce fut décidée. Le public avait fait monter M. Scribe au Capitale.
La conspiration résolut de le traîner aux Gémonies, mais comme le devoir
enchaînait les commis non pas au rivage mais au comptoir, pendant les
jours ouvriers, la vengeance fut ajournée au dimanche.
Le dimanche donc (je parle de visu, ayant assisté à cette représenta-
tion), les commis en masse envahirent le parterre. La salle des Variétés
était comble. Quoique le complot eût été ourdi dans l'ombre, il y avait eu
des faux frères qui, soit indiscrétion, soit esprit de fanfaronnade, l'avaient
éventé, et les curieux étaient accourus pour voir le double spectacle de la
scène et de la salle. C'était une autre soirée de Germanicus. La pièce com-
mença sous une impression sourde dont on attendait l'explosion. Les
conspirateurs brûlaient d'entrer en lice, et les curieux auraient volontiers
demandé la bataille. Enfin, Brunet parut, et la tempête se déchaîna. Les
sifflets les plus aigus surgirent de ce parterre en tumulte, qui semblait
obéir à un mot d'ordre. Il était impossible à l'acteur de se faire entendre
au milieu de ce bruit infernal, et toute cette jeunesse irritée s'en donnait
à coeur joie. Elle se croyait forte du droit
.... Qu'à la porte on achète en entrant,
et elle eût volontiers invoqué les vers de Boileau :
Un.clfirc, pour quinze amis, sans craindre le holà,
Peut aller au parterre attaquer Attila,
Et si le roi des Huns ne lui charme l'oreille,
Traiter de Visigoths tous les vers de Corneille.
Mais ce qui est permis à un n'est pas permis à trois cents, et il.y a des
règlements contre le trouble qu'on apporte dans les théâtres. Nos étourdis
n'avaient pas pensé à l'autorité qui était instruite comme le public, et qui
avait pris ses mesures. Il y avait dans le parterre des agents de police qui,
pendant que les agitateurs se démenaient et soufflaient dans leurs clefs à
qui mieux mieux, les marquaient dans le dos avec de la craie. Quand on
pensa que la besogne était faite, la porte de gauche s'ouvrit, et le lieute-
nant-colonel.de la gendarmerie de.Paris, M. Laine (plus tard baron), en-
tra suivi d'un détachement de gendarmes. C'était un vieux soldat de
1791, qui n'avait jamais connu que son devoir, un de ces hommes de
bronze dont quatorze blessures n'avaient pu épuiser le sang généreux. Il
s'était battu contre les Anglais, contre les Vendéens, contre les Espagnols,
contre les Russes, contre les Allemands, et, rallié à la royauté, il la servait
avec zèle. Les boulets ne l'avaient pas effrayé, une émeute de commis était
pour lui un jeu d'enfant. Sa tactique fut simple. Aussitôt entrés, et sans
se préoccuper des protestations qui s'élevaient conte cette atteinte portée
à la liberté, les gendarmes poussèrent les perturbateurs vers la porte de
droite. On croyait à une simple évacuation, et les expulsés espéraient pou-
voir recommencer leurs protestations sur le boulevard. Mais à la porte de
droite se trouvaient de nombreux agents de police qui mettaient la main
sur les délinquants. Ceux-ci, devenus penauds, s'excusaient et protestaient
de leur innocence. Il n'y avait plus un coupable ; les sifflets étaient partis
seuls, absolument comme les canons quand ils sont échauffés et qu'on ne
bouche pas la lumière. Les agents recevaient ces explications d'un air con-
vaincu, puis retournaient l'individu, et s'il était marqué par la craie, ils
se le passaient de main en main jusqu'à ce qu'il arrivât à l'endroit réservé
comme dépôt provisoire.
Quand la pêche fut faite, on mit en réquisition une longue file de fia-
cres, et le cortège se dirigea vers la préfecture de police où les prisonniers
passèrent la nuit. De mémoire d'homme, on n'avait jamais fait une cap-
ture aussi considérable.
Le lendemain, les commis n'étaient pas à leur poste pour l'ouverture
dès magasins, et les chefs de nouveautés, éplorés, coururent à la rue de
Jérusalem où on leur rendit les agitateurs qu'ils promirent de représenter
125
soient, ne sont qu'un encouragement et une preuve de confiance dans
leur avenir. Ils ont beaucoup à faire, beaucoup à apprendre, beaucoup
à penser. Qu'ils se gardent de faire la route trop vite !
M. Diémer, un de nos plus éminents pianistes, s'est fait entendre mardi
dernier à la salle Érard, avec MM. Alard et Franchomme, .MM. Tagliafico
et Pagans, Mia°s Damoreau et Reboux. J'ai rarement vu réunion plus bril-
lante. De fort belles transcriptions des oeuvres orchestrales de nos grands
maîtres el quelques morceaux de la composition jdu jeune bénéficiaire,
une sérénade entre autres, d'une facture élégante et délicate, ont élé
chaudement accueillis.
A. DE GASPERINI.
P. S. — MESSE DE LISZT. — Il nous aurait été impossible de donner,
dans le présent numéro du Ménestrel, un compte rendu de la messe de
Liszt, digne de l'importance de l'oeuvre ; cette analyse est donc, à notre
grand regret, renvoyée à dimanche prochain. A. de G.
Une foule immense — représentée, du reste, par une éloquente recetle
de cinquante mille francs — avait envahi la nef de l'église Saint-Eus-
tache dès dix heures du matin. Tout Paris intelligent était là, représenté
par ses célébrités des deux sexes et de tous les ordres. Jamais peut-être
Liszt virtuose, malgré son vertigineux piano, n'avait excité autant d'inté-
rêt et de curiosité que l'abbé Liszt avec sa messe, native dePesth en l'année
1858. Cette messe hongroise est un événement qui ne sera pas sans len-
demain, assure-t-on, car déjà il serait question d'une seconde audition.
Elle s'effectuerait cette fois en dehors du temple sacré, ce qui permettrait
de joindre les voix de femmes aux voix d'hommes, et d'éviter l'accom-
pagnement des tambours et des fusils de la garde nationale. Il est vrai
qu'on y perdra l'orgue puissant de Saint-Eustache, sur lequel M. Edouard
Batiste a fait entendre la marche triomphale deMendelssohn, un prélude
et une fugue de Bach, et, à l'offertoire, un morceau de sa composition sur
les Voix humaines, qui a été très-religieusement écouté. Mais n'anticipons
pas sur le compte rendu de notre collaborateur A. de Gasperini.
LE TEMPS PASSÉ
SOUVENIRS DE THEATRE
Quelles sont aujourd'hui les dépenses de l'Opéra? Je l'ignore, mais
voici ce que me disait, il y a vingt-cinq ans, l'administrateur de notre
première scène, M. Labaume.
— Nos frais par chaque représentation sont de 10,000 francs. La subven-
tion est de 4,000 fr.; il faut donc que nous fassions en moyenne 6,000 fr.
par représentation pour pouvoir joindre les deux bouts. Or, tous les mois
n'offrent pas les mêmes ressources. Voici comment nous devons établir
notre budget : 100,000 francs par mois pendant six mois ; 80,000 francs
par mois pendant trois autres mois, et enfin ce qu'on peut, pendant les
trois derniers mois.
M. Labaume écartait les représentations supplémentaires du dimanche,
et ne s'occupait que de celles de la semaine. Une année renferme cin-
quante-deux semaines qui, à trois représentations par semaine, donnent
cent cinquante-six représentations. Pour combler la dépense, il fallait six
mois à 100,000 francs, trois mois à 80,000 francs, et pour les derniers
100,000 francs nécessaires, il n'avait besoin que des faibles recettes des
mois d'été.
Cependant, je ne crois pas que la balance se soit toujours établie sans
déficit.
Parmi les représentations tumultueuses auxquelles j'ai assisté, je ne
dois pas oublier certaine solennité comico-sérieuse qui eut lieu aux Va-
riétés en 1816 ou 1817. .
On avait établi à Paris des divertissements empruntés à la Russie, et
qui consistaient à dégringoler en traîneau du haut d'une montagne factice.
Nous eûmes d'abord les montagnes russes, puis on leur fit concurrence, et
de la sortit l'idée de faire une pièce sous le titre du Combat des Montagnes.
C'était moins une pièce qu'une satire, qu'une revue dans laquelle
M. Scribe, avec sa verve aristophanesque, flagellait les ridicules du jour.
Il s'était pris corps à corps cette fois avec cette redoutable corporation
qu'on appelle les commis de nouveautés. C'était peu libéral, et cependant
M. Scribe l'était beaucoup, mais c'était fort amusant. A ce moment, les
commis imaginaient, les jours de congé, de parodier les militaires, et ils
laissaient pousser leurs moustaches. Non contents de cela, ils ornaient leurs
bottes de longs éperons qu'ils faisaient sonner sur les pavés (ce n'était en-
core ni le temps des trottoirs ni celui de l'asphalte), et ces jeunes gens
complétaient leur déguisement à l'aide d'une superbe cravache qu'ils bran-
dissaient d'un air guerrier. On pouvait voir en eux des boudeurs, des
mécontents, de jeunes officiers de cavalerie de l'armée impériale en demi- -
solde.
Cette manie de jeunes étourdis, auxquels l'aune était plus familière
que la cravache, avait été personnifiée par M. Scribe dans un personnage
représenté par Brunet, et baptisé M. Calicot. Le public s'amusa fort de
cette caricature, mais le bruit s'en répandit dans les magasins, et la chute
de la pièce fut décidée. Le public avait fait monter M. Scribe au Capitale.
La conspiration résolut de le traîner aux Gémonies, mais comme le devoir
enchaînait les commis non pas au rivage mais au comptoir, pendant les
jours ouvriers, la vengeance fut ajournée au dimanche.
Le dimanche donc (je parle de visu, ayant assisté à cette représenta-
tion), les commis en masse envahirent le parterre. La salle des Variétés
était comble. Quoique le complot eût été ourdi dans l'ombre, il y avait eu
des faux frères qui, soit indiscrétion, soit esprit de fanfaronnade, l'avaient
éventé, et les curieux étaient accourus pour voir le double spectacle de la
scène et de la salle. C'était une autre soirée de Germanicus. La pièce com-
mença sous une impression sourde dont on attendait l'explosion. Les
conspirateurs brûlaient d'entrer en lice, et les curieux auraient volontiers
demandé la bataille. Enfin, Brunet parut, et la tempête se déchaîna. Les
sifflets les plus aigus surgirent de ce parterre en tumulte, qui semblait
obéir à un mot d'ordre. Il était impossible à l'acteur de se faire entendre
au milieu de ce bruit infernal, et toute cette jeunesse irritée s'en donnait
à coeur joie. Elle se croyait forte du droit
.... Qu'à la porte on achète en entrant,
et elle eût volontiers invoqué les vers de Boileau :
Un.clfirc, pour quinze amis, sans craindre le holà,
Peut aller au parterre attaquer Attila,
Et si le roi des Huns ne lui charme l'oreille,
Traiter de Visigoths tous les vers de Corneille.
Mais ce qui est permis à un n'est pas permis à trois cents, et il.y a des
règlements contre le trouble qu'on apporte dans les théâtres. Nos étourdis
n'avaient pas pensé à l'autorité qui était instruite comme le public, et qui
avait pris ses mesures. Il y avait dans le parterre des agents de police qui,
pendant que les agitateurs se démenaient et soufflaient dans leurs clefs à
qui mieux mieux, les marquaient dans le dos avec de la craie. Quand on
pensa que la besogne était faite, la porte de gauche s'ouvrit, et le lieute-
nant-colonel.de la gendarmerie de.Paris, M. Laine (plus tard baron), en-
tra suivi d'un détachement de gendarmes. C'était un vieux soldat de
1791, qui n'avait jamais connu que son devoir, un de ces hommes de
bronze dont quatorze blessures n'avaient pu épuiser le sang généreux. Il
s'était battu contre les Anglais, contre les Vendéens, contre les Espagnols,
contre les Russes, contre les Allemands, et, rallié à la royauté, il la servait
avec zèle. Les boulets ne l'avaient pas effrayé, une émeute de commis était
pour lui un jeu d'enfant. Sa tactique fut simple. Aussitôt entrés, et sans
se préoccuper des protestations qui s'élevaient conte cette atteinte portée
à la liberté, les gendarmes poussèrent les perturbateurs vers la porte de
droite. On croyait à une simple évacuation, et les expulsés espéraient pou-
voir recommencer leurs protestations sur le boulevard. Mais à la porte de
droite se trouvaient de nombreux agents de police qui mettaient la main
sur les délinquants. Ceux-ci, devenus penauds, s'excusaient et protestaient
de leur innocence. Il n'y avait plus un coupable ; les sifflets étaient partis
seuls, absolument comme les canons quand ils sont échauffés et qu'on ne
bouche pas la lumière. Les agents recevaient ces explications d'un air con-
vaincu, puis retournaient l'individu, et s'il était marqué par la craie, ils
se le passaient de main en main jusqu'à ce qu'il arrivât à l'endroit réservé
comme dépôt provisoire.
Quand la pêche fut faite, on mit en réquisition une longue file de fia-
cres, et le cortège se dirigea vers la préfecture de police où les prisonniers
passèrent la nuit. De mémoire d'homme, on n'avait jamais fait une cap-
ture aussi considérable.
Le lendemain, les commis n'étaient pas à leur poste pour l'ouverture
dès magasins, et les chefs de nouveautés, éplorés, coururent à la rue de
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