Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1895-07-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 28 juillet 1895 28 juillet 1895
Description : 1895/07/28 (A61,N30)-1895/08/03. 1895/07/28 (A61,N30)-1895/08/03.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5614302t
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
240
LE MÉNESTREL
Un buste qui se trouvait depuis longtemps dans le jardin de l'ancien palais
Esterhazy, devenu la propriété de la ville de Vienne. Or, ce buste a été
détruit par la brutalité malveillante de quelques maçons qui travaillaient
dans le palais. Les malfaiteurs sont poursuivis par le parquet de Vienne.
Le petit souvenir de Joseph Haydn aura disparu si les nombreux partisans
du compositeur à Vienne ne se décident pas à le remplacer.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
La distribution des prix au Conservatoire est fixée à samedi prochain,
3 août, une heure précise. Elle aura lieu sous.la présidence de M. Poin-
caré, ministre de l'instruction publique et des beaux-arts. La rentrée des
classes est fixée au lundi 7 octobre.
— Par arrêté du ministre de l'instruction publique et des beaux-arts,
notre ami et collaborateur Charles Malherbe est nommé archiviste-adjoint
de l'Opéra, en remplacement de M. Banès, qui devient sous-bibliothécaire.
Nul choix ne pouvait être plus heureux, car M. Malherbe unit à une rare
instruction musicale une expérience et une compétence bibliographique
plus rares encore. On peut féliciter grandement l'administration.
— Le ministre des beaux-arts a chargé le sculpteur Feinberg, auteur du
groupe la « Damnation de Faust », qui fut très remarqué au Salon de 1887,
de l'exécution en marbre du buste de Berlioz. L'oeuvre est déjà très avan-
cée. Ce buste sera placé à l'Opéra.
— Jeudi dernier, à une heure et demie, en l'annexe de la préfecture
établie au tribunal de commerce, boulevard du Palais, il a été procédé
par M. Laty, conseiller de préfecture, délégué par M. Poubelle, préfet de
la Seine, en présence de M. le directeur des Domaines, assisté de M. Mon-
taudon, inspecteur, à la vente aux enchères publiques, en un seul lot,
sans adjudication préparatoire, du terrain anciennement affecté aux maga-
sins et ateliers de décors de l'Opéra, rue Richer, 6 et 8. La superficie
totale du terrain est de 3,705 mètres et la mise a prix était de un million
de francs. Aucun adjudicataire ne s'étant présenté, la vente a été remise à
une date ultérieure, vers la fin du mois d'août probablement.
— On a commencé cette semaine.à plaider, à la troisième chambre du
tribunal civil de la Seine, un procès relatif à la traduction en français des
oeuvres de Wagner. MM. Schott, éditeurs à Mayence, sont propriétaires
du droit d'édition des oeuvres de Wagner. En 1885, un traité est intervenu
entre eux et M. Victor Wilder. Aux termes de ce traité, M. Wilder tra-
duisit en français, moyennant des conditions pécuniaires fixées par acte
sous seing privé : les Maîtres chanteurs, l'Or du Rhin, la Walkyrie, Siegfried,
le Crépuscule des dieux et Parsifal. Outre une somme fixe pour chaque ou-
vrage, il était encore stipulé, au profit de M. Wilder, des droits d*auteur
(un tant pour cent) sur chaque représentation en français des dits opéras.
MM. Schott s'étaient-ils interdit par là le droit de faire faire par d'autres
que par M. Wilder de nouvelles traduction de ces oeuvres? Les héritiers
de M. Wilder l'affirment. Les éditeurs de Mayence le contestent. D'où
procès à la suite de la traduction, par M. Alfred Ernst, des Maîtres chanteurs,
traduction qui a été chantée aux concerts d'Harcourt. Les héritiers Wilder
réclament à MM. Schott : 1° 10.000 francs pour le préjudice déjà causé;
2° 25.000 francs éventuellement pour toute publication d'une nouvelle tra-
duction des Maîtres chanteurs ou de toute autre oeuvre de Wagner traduite
par M. Wilder. Me Raoul Rousset s'est présenté pour les héritiers Wilder;
Me Pouillet pour MM. Schott. A huitaine pour continuation des plaidoi-
ries et conclusions de M. le substitut Trouard-Riolle.
Ce procès est, au plus haut point, intéressant pour les enfants de Wil-
der, puisque ces droits d'auteur sur les opéras de Wagner sont tout le
patrimoine qu'il a pu leur laisser après toute une vie de travail, consa-
crée en grande partie à propager la gloire de Wagner. Était-il si néces-
saire, après tout, de refaire de nouvelles traductions de ces ouvrages après
celles de Wilder, qui ne sont pas autrement mauvaises? On peut se de-
mander en quoi le « chinois » de M. Ernst est bien préférable à la glose
primitiye de Wilder, à laquelle on comprenait du moins quelque chose.
— Du Figaro : * Une excellente femme, dont l'obligeance était appré-
ciée de tous les habitués de l'Opéra-Comique, Mme Lorimey, préposée à la
location depuis trente ans dans différents théâtres, vient de prendre sa
retraite et a reçu, hier, les adieux de ses camarades au théâtre de M. Gar-
valho. M" 10 Lorimey, dont le mari, non moins connu, ancien contrôleur
général de la Renaissance et du Gymnase, est en ce moment aux Folies-
Dramatiques, était entrée au Ghâtelet sous la direction Hostein, puis avait
été attachée par M. Halanzier aux bureaux de l'Opéra jusqu'au jour où
M. Carvalho la prit à la place Favart. Sait-on où « maman Lorimey »,
comme on l'appelait dans son monde, va reposer les loisirs de sa retraite?
Le détail est amusant à noter; elle se retire chez ses enfants, qui possè-
dent le plus magnifique château de Villeneuve-Saint-Georges... tout sim-
plement. »
— Le premier acte de Briseïs, l'opéra d'Emmanuel Ghabrier et Catulle
Mendès, resté inachevé par suite de la mort du compositeur, sera donné,
cet hiver, en audition à Nantes par le nouveau directeur M. Henri Jahyer.
Il est aussi revenu à l'un de nos confrères du Matin qu'Emmanuel Cha-
brier avait songé jadis et même travaillé à un ouvrage musical, tiré des
Muscadins, roman de M. Jules Claretie. Il s'est adressé à ce sujet à M. Cla-
retie lui-même, qui lui a répondu :
Les Muscadins (roman) ont donné lieu à un drame représenté sur la scèn
du Théâtre Historique (Opéra-Comique aujourd'hui), et joué plus de cent fois'
La pièce commença la fortune de Castellano. De ce drame, mon ami Armand
Silvestre avait songé à tirer un livret d'opéra. Chabrier en fit la musique. Deux
actes sur quatre sont achevés, je crois. Je n'en ai pas entendu une note, mais
Silvestre m'a dit souvent qu'E. Chabrier a fait là une oeuvre pittoresque, vivante
bien française. ., . '
Pourquoi les Muscadins n'ont-ils pas été finis? Je m'en repens, c'est.un peu
par ma faute. ,
Le piquant," c'est que J. Offeribach voulait monter mon drame à la Gaîté
en y mettant de la musique, des airs de fa Révolution. Il rêvait une réplique à
Madame Angot. La pièce resta à Castellano. Depuis, Offenbachamis dans la &
du tambour-major cette rentrée des troupes d'Italie qu'on voit au premier acte
des Muscadins et que Chabrier a dû colorer admirablement.
Voilà tout ce que je sais de l'opéra tiré dé mon roman.
JULES CLARETIE.
— On annonçait, il y a quelques jours, l'arrivée à Paris d'une société
d'artistes américains, composée d'une centaine de personnes, dont le but
principal était de visiter et d'entendre les grandes orgues de la maison
A. Cavaillé-Goll, notamment celles de la Madeleine, de la Trinité et de
Notre-Dame de Paris. A l'intention de ces visiteurs, M. Guilmant a donné
lundi dernier une audition spéciale du grand orgue du Trocadéro. Pen-
dant deux heures l'auditoire est resté sous le charme du merveilleux
talent du célèbre organiste, qui a fait entendre diverses pièees de sa com-
position, sans oublier Bach, le « maître des maîtres », et Lemmens, l'an-
cien professeur de M. Guilmant. L'assistance, profondément recueillie, a
témoigné sa satisfaction au maître par ses applaudissements répétés.
— De Bordeaux : « La distribution des prix aux élèves de notre Conser-
vatoire, qui vient d'avoir lieu, était présidée par M. Francis Planté. Dans
l'allocution charmante qu'il a adressée à l'assistance, l'éminent pianiste
a montré qu'il savait être, à l'occasion, un causeur aimable et même un
excellent orateur. M. Imbart de La Tour, qui a fait à Bordeaux ses pre-
mières études musicales, était venu ajouter à l'éclat de la fête le charme
de sa belle voix et de son talent si apprécié. »
— A la Société philomathique de Bordeaux (13e exposition), très beau
festival Massenet, sous la direction de l'excellent chef M. Gh. Haring, An
programme, la Parade militaire, les Scènes pittoresques, les Scènes alsaciennes et
des fragments du Roi de Lahore, de Manon et du Cid. « Dix mille auditeurs
et applaudissements frénétiques », nous écrit-on.
— A l'occasion des fêtes du centenaire de la reprise de Valenciennes
sur les Autrichiens, qui ont été célébrées ces jours derniers, M. Joncières
avait été invité à écrire une composition de circonstance. Cette composi-
tion, à laquelle l'auteur avait donné le titre d'Aubade triomphale, a été exé-
cutée avec beaucoup de succès, en plein air, sur la place d'Armes, sous la
direction de M. Joncières en personne.
NÉCROLOGIE
Nous avons le regret d'annoncer la mort d'un excellent artiste, M. Joseph-
Henri Allés, ancien professeur de la classe de flûte au Conservatoire et
frère de M. Ernest Altès, ancien chef d'orchestre de l'Opéra. Henri Altès,
qui était né à Rouen le 18 janvier 1826, avait été admis fort jeune au Con-
servatoire, où il était devenu élève de Tulou. Il obtint le second prix de
flûte au concours de 1841 et le premier l'année suivante. H entra bientôt
à l'orchestre;de l'Opéra, se fit connaître comme virtuose en jouant dans de
nombreux concerts, et enfin fut nommé, au mois de novembre 1868, pro-
fesseur de flûte au Conservatoire en remplacement de Dorus. Il conserva
ces fonctions jusqu'à l'année dernière, où il eut lui-même pour succeseeur
M. Taffanel. Altès a écrit, avec accompagnement soit d'orchestre, soit de
piano, un assez grand nombre de compositions pour son instrument. Il
est mort mercredi dernier, à la maison des frères Saint-Jean-de-Dieu.
— De Bologne, où il était né le 28 septembre 1833, on annonce la mort d'un
artiste distingué, Alessandro Busi, professeur de chant et de composition
au fameux Lycée musical de cette ville. Fils d'un compositeur et profes-
seur à ce même lycée, qui fut son maître, il étudia d'abord le violoncelle
et fit partie comme violoncelliste de l'orchestre du Théâtre Communal,
dont il devint le chef à la mort de Mariani. En 186b il fut nommé profes-
seur d'harmonie au Lycée, à la mort de son père, en 1871, le remplaça
comme professeur de contrepoint, et enfin, en 1884, fut aussi nommé pro-
fesseur de chant. Parmi ses élèves chanteurs on cite Mme 3 Giuseppina
Gargano, Erminia Borghi-Mamo, Musiani, Meyer, Giovanni-Zacchi, Buti,
MM. Bartolamasi, Marchesini et Borghi; pour la composition, MM. Coro-
naro, Zuelli, Mariani, Orefice, Malferrari, etc. Alessandro Busi s'était dis-
tingué surtout comme compositeur de musique religieuse : on lui doit deux
messes pour voix et orchestre, deux messes de Requiem, une Elégie funèbre
composée et exécutée à l'occasion de la mort de Rossini, une symphonie
pour orchestre et choeur intitulée Excelsior, un caprice pour orchestre et
choeur intitulée In alto mare, beaucoup de romances et divers morceaux de
piano. Il est mort le 8 juillet.
. — A Pesaro s'est suicidée une fillette de quinze ans, une jeune élève
harpiste du Lycée musical, nommée Lavinia Bonamini.
HENRI HEUGEL, directeur-gérant.
IHPRUIERIE CENTRALE DES CIIEJIIXS DE FER. — IMPRIMERIE COEIIX, RUE BERGERE, 20, PARIS. — Incre Lorfflem).
LE MÉNESTREL
Un buste qui se trouvait depuis longtemps dans le jardin de l'ancien palais
Esterhazy, devenu la propriété de la ville de Vienne. Or, ce buste a été
détruit par la brutalité malveillante de quelques maçons qui travaillaient
dans le palais. Les malfaiteurs sont poursuivis par le parquet de Vienne.
Le petit souvenir de Joseph Haydn aura disparu si les nombreux partisans
du compositeur à Vienne ne se décident pas à le remplacer.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
La distribution des prix au Conservatoire est fixée à samedi prochain,
3 août, une heure précise. Elle aura lieu sous.la présidence de M. Poin-
caré, ministre de l'instruction publique et des beaux-arts. La rentrée des
classes est fixée au lundi 7 octobre.
— Par arrêté du ministre de l'instruction publique et des beaux-arts,
notre ami et collaborateur Charles Malherbe est nommé archiviste-adjoint
de l'Opéra, en remplacement de M. Banès, qui devient sous-bibliothécaire.
Nul choix ne pouvait être plus heureux, car M. Malherbe unit à une rare
instruction musicale une expérience et une compétence bibliographique
plus rares encore. On peut féliciter grandement l'administration.
— Le ministre des beaux-arts a chargé le sculpteur Feinberg, auteur du
groupe la « Damnation de Faust », qui fut très remarqué au Salon de 1887,
de l'exécution en marbre du buste de Berlioz. L'oeuvre est déjà très avan-
cée. Ce buste sera placé à l'Opéra.
— Jeudi dernier, à une heure et demie, en l'annexe de la préfecture
établie au tribunal de commerce, boulevard du Palais, il a été procédé
par M. Laty, conseiller de préfecture, délégué par M. Poubelle, préfet de
la Seine, en présence de M. le directeur des Domaines, assisté de M. Mon-
taudon, inspecteur, à la vente aux enchères publiques, en un seul lot,
sans adjudication préparatoire, du terrain anciennement affecté aux maga-
sins et ateliers de décors de l'Opéra, rue Richer, 6 et 8. La superficie
totale du terrain est de 3,705 mètres et la mise a prix était de un million
de francs. Aucun adjudicataire ne s'étant présenté, la vente a été remise à
une date ultérieure, vers la fin du mois d'août probablement.
— On a commencé cette semaine.à plaider, à la troisième chambre du
tribunal civil de la Seine, un procès relatif à la traduction en français des
oeuvres de Wagner. MM. Schott, éditeurs à Mayence, sont propriétaires
du droit d'édition des oeuvres de Wagner. En 1885, un traité est intervenu
entre eux et M. Victor Wilder. Aux termes de ce traité, M. Wilder tra-
duisit en français, moyennant des conditions pécuniaires fixées par acte
sous seing privé : les Maîtres chanteurs, l'Or du Rhin, la Walkyrie, Siegfried,
le Crépuscule des dieux et Parsifal. Outre une somme fixe pour chaque ou-
vrage, il était encore stipulé, au profit de M. Wilder, des droits d*auteur
(un tant pour cent) sur chaque représentation en français des dits opéras.
MM. Schott s'étaient-ils interdit par là le droit de faire faire par d'autres
que par M. Wilder de nouvelles traduction de ces oeuvres? Les héritiers
de M. Wilder l'affirment. Les éditeurs de Mayence le contestent. D'où
procès à la suite de la traduction, par M. Alfred Ernst, des Maîtres chanteurs,
traduction qui a été chantée aux concerts d'Harcourt. Les héritiers Wilder
réclament à MM. Schott : 1° 10.000 francs pour le préjudice déjà causé;
2° 25.000 francs éventuellement pour toute publication d'une nouvelle tra-
duction des Maîtres chanteurs ou de toute autre oeuvre de Wagner traduite
par M. Wilder. Me Raoul Rousset s'est présenté pour les héritiers Wilder;
Me Pouillet pour MM. Schott. A huitaine pour continuation des plaidoi-
ries et conclusions de M. le substitut Trouard-Riolle.
Ce procès est, au plus haut point, intéressant pour les enfants de Wil-
der, puisque ces droits d'auteur sur les opéras de Wagner sont tout le
patrimoine qu'il a pu leur laisser après toute une vie de travail, consa-
crée en grande partie à propager la gloire de Wagner. Était-il si néces-
saire, après tout, de refaire de nouvelles traductions de ces ouvrages après
celles de Wilder, qui ne sont pas autrement mauvaises? On peut se de-
mander en quoi le « chinois » de M. Ernst est bien préférable à la glose
primitiye de Wilder, à laquelle on comprenait du moins quelque chose.
— Du Figaro : * Une excellente femme, dont l'obligeance était appré-
ciée de tous les habitués de l'Opéra-Comique, Mme Lorimey, préposée à la
location depuis trente ans dans différents théâtres, vient de prendre sa
retraite et a reçu, hier, les adieux de ses camarades au théâtre de M. Gar-
valho. M" 10 Lorimey, dont le mari, non moins connu, ancien contrôleur
général de la Renaissance et du Gymnase, est en ce moment aux Folies-
Dramatiques, était entrée au Ghâtelet sous la direction Hostein, puis avait
été attachée par M. Halanzier aux bureaux de l'Opéra jusqu'au jour où
M. Carvalho la prit à la place Favart. Sait-on où « maman Lorimey »,
comme on l'appelait dans son monde, va reposer les loisirs de sa retraite?
Le détail est amusant à noter; elle se retire chez ses enfants, qui possè-
dent le plus magnifique château de Villeneuve-Saint-Georges... tout sim-
plement. »
— Le premier acte de Briseïs, l'opéra d'Emmanuel Ghabrier et Catulle
Mendès, resté inachevé par suite de la mort du compositeur, sera donné,
cet hiver, en audition à Nantes par le nouveau directeur M. Henri Jahyer.
Il est aussi revenu à l'un de nos confrères du Matin qu'Emmanuel Cha-
brier avait songé jadis et même travaillé à un ouvrage musical, tiré des
Muscadins, roman de M. Jules Claretie. Il s'est adressé à ce sujet à M. Cla-
retie lui-même, qui lui a répondu :
Les Muscadins (roman) ont donné lieu à un drame représenté sur la scèn
du Théâtre Historique (Opéra-Comique aujourd'hui), et joué plus de cent fois'
La pièce commença la fortune de Castellano. De ce drame, mon ami Armand
Silvestre avait songé à tirer un livret d'opéra. Chabrier en fit la musique. Deux
actes sur quatre sont achevés, je crois. Je n'en ai pas entendu une note, mais
Silvestre m'a dit souvent qu'E. Chabrier a fait là une oeuvre pittoresque, vivante
bien française. ., . '
Pourquoi les Muscadins n'ont-ils pas été finis? Je m'en repens, c'est.un peu
par ma faute. ,
Le piquant," c'est que J. Offeribach voulait monter mon drame à la Gaîté
en y mettant de la musique, des airs de fa Révolution. Il rêvait une réplique à
Madame Angot. La pièce resta à Castellano. Depuis, Offenbachamis dans la &
du tambour-major cette rentrée des troupes d'Italie qu'on voit au premier acte
des Muscadins et que Chabrier a dû colorer admirablement.
Voilà tout ce que je sais de l'opéra tiré dé mon roman.
JULES CLARETIE.
— On annonçait, il y a quelques jours, l'arrivée à Paris d'une société
d'artistes américains, composée d'une centaine de personnes, dont le but
principal était de visiter et d'entendre les grandes orgues de la maison
A. Cavaillé-Goll, notamment celles de la Madeleine, de la Trinité et de
Notre-Dame de Paris. A l'intention de ces visiteurs, M. Guilmant a donné
lundi dernier une audition spéciale du grand orgue du Trocadéro. Pen-
dant deux heures l'auditoire est resté sous le charme du merveilleux
talent du célèbre organiste, qui a fait entendre diverses pièees de sa com-
position, sans oublier Bach, le « maître des maîtres », et Lemmens, l'an-
cien professeur de M. Guilmant. L'assistance, profondément recueillie, a
témoigné sa satisfaction au maître par ses applaudissements répétés.
— De Bordeaux : « La distribution des prix aux élèves de notre Conser-
vatoire, qui vient d'avoir lieu, était présidée par M. Francis Planté. Dans
l'allocution charmante qu'il a adressée à l'assistance, l'éminent pianiste
a montré qu'il savait être, à l'occasion, un causeur aimable et même un
excellent orateur. M. Imbart de La Tour, qui a fait à Bordeaux ses pre-
mières études musicales, était venu ajouter à l'éclat de la fête le charme
de sa belle voix et de son talent si apprécié. »
— A la Société philomathique de Bordeaux (13e exposition), très beau
festival Massenet, sous la direction de l'excellent chef M. Gh. Haring, An
programme, la Parade militaire, les Scènes pittoresques, les Scènes alsaciennes et
des fragments du Roi de Lahore, de Manon et du Cid. « Dix mille auditeurs
et applaudissements frénétiques », nous écrit-on.
— A l'occasion des fêtes du centenaire de la reprise de Valenciennes
sur les Autrichiens, qui ont été célébrées ces jours derniers, M. Joncières
avait été invité à écrire une composition de circonstance. Cette composi-
tion, à laquelle l'auteur avait donné le titre d'Aubade triomphale, a été exé-
cutée avec beaucoup de succès, en plein air, sur la place d'Armes, sous la
direction de M. Joncières en personne.
NÉCROLOGIE
Nous avons le regret d'annoncer la mort d'un excellent artiste, M. Joseph-
Henri Allés, ancien professeur de la classe de flûte au Conservatoire et
frère de M. Ernest Altès, ancien chef d'orchestre de l'Opéra. Henri Altès,
qui était né à Rouen le 18 janvier 1826, avait été admis fort jeune au Con-
servatoire, où il était devenu élève de Tulou. Il obtint le second prix de
flûte au concours de 1841 et le premier l'année suivante. H entra bientôt
à l'orchestre;de l'Opéra, se fit connaître comme virtuose en jouant dans de
nombreux concerts, et enfin fut nommé, au mois de novembre 1868, pro-
fesseur de flûte au Conservatoire en remplacement de Dorus. Il conserva
ces fonctions jusqu'à l'année dernière, où il eut lui-même pour succeseeur
M. Taffanel. Altès a écrit, avec accompagnement soit d'orchestre, soit de
piano, un assez grand nombre de compositions pour son instrument. Il
est mort mercredi dernier, à la maison des frères Saint-Jean-de-Dieu.
— De Bologne, où il était né le 28 septembre 1833, on annonce la mort d'un
artiste distingué, Alessandro Busi, professeur de chant et de composition
au fameux Lycée musical de cette ville. Fils d'un compositeur et profes-
seur à ce même lycée, qui fut son maître, il étudia d'abord le violoncelle
et fit partie comme violoncelliste de l'orchestre du Théâtre Communal,
dont il devint le chef à la mort de Mariani. En 186b il fut nommé profes-
seur d'harmonie au Lycée, à la mort de son père, en 1871, le remplaça
comme professeur de contrepoint, et enfin, en 1884, fut aussi nommé pro-
fesseur de chant. Parmi ses élèves chanteurs on cite Mme 3 Giuseppina
Gargano, Erminia Borghi-Mamo, Musiani, Meyer, Giovanni-Zacchi, Buti,
MM. Bartolamasi, Marchesini et Borghi; pour la composition, MM. Coro-
naro, Zuelli, Mariani, Orefice, Malferrari, etc. Alessandro Busi s'était dis-
tingué surtout comme compositeur de musique religieuse : on lui doit deux
messes pour voix et orchestre, deux messes de Requiem, une Elégie funèbre
composée et exécutée à l'occasion de la mort de Rossini, une symphonie
pour orchestre et choeur intitulée Excelsior, un caprice pour orchestre et
choeur intitulée In alto mare, beaucoup de romances et divers morceaux de
piano. Il est mort le 8 juillet.
. — A Pesaro s'est suicidée une fillette de quinze ans, une jeune élève
harpiste du Lycée musical, nommée Lavinia Bonamini.
HENRI HEUGEL, directeur-gérant.
IHPRUIERIE CENTRALE DES CIIEJIIXS DE FER. — IMPRIMERIE COEIIX, RUE BERGERE, 20, PARIS. — Incre Lorfflem).
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