Presse et revues
8 pages
Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1867-12-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 22 décembre 1867 22 décembre 1867
Description : 1867/12/22 (A35,N4)-1867/12/28. 1867/12/22 (A35,N4)-1867/12/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5613993d
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
MENESTREL
31
— Le 23 novembre un grand banquet, sous la présidence du maire de Sainte
Denis, réunissait les orphéonistes de la Société chorale des Enfants de Saint-Denis,
une des premières sociétés chorales de Paris. Là encore les services rendus parle
petit solfège d'Edouard Batiste ont été publiquement reconnus. Voici dans quels
termes M. Jules Simon a porté un toast à l'excellent professeur du Conservatoire,
présent au banquet : « A M. Edouard Batiste, organiste autant que professeur
renommé : ses traités spéciaux ont été bien véritablement les outils de nos ré-
cents succès ».
— Sa Sainteté le Pape vient de conférer l'Ordre de Saint-Sylvestre à M. Aloys
Kunc; cette distinction ne pouvait mieux s'adresser qu'à un auteur qui, tout
dernièrement encore, dotait l'église d'une Messe brève, à 1 ou 3 voix, dont le
Souverain-Pontife a accepté la dédicace, et d'une collection de 15 Motets, pour les
principales fêtes, intitulée: Heures Saintes, qui sont déjà au répertoire de toutes
les paroisses.
— Un public de choix, formé de professeurs et d'artistes, s'était réuni mardi
dernier pour entendre diverses oeuvres inédites de musique de chambre, compo-
sées par divers auteurs. C'était une Suite instrumentale, deM.Édouard de Hartog,
un quatuor de-M. Langhans, et des'.fragments de M. Hector Salomon, pour les
mêmes instruments à cordes. De justes félicitations ont été adressées à chacun de
ces jeunes maîtres qui exposaient devant l'auditoire d'intéressantes idées, déve-
loppées dans le meilleur style. Un vrai succès a accueilli l'oeuvre de M. de Har-
tog, supérieurement traduite par les talents éminents de MM. Léonard, Colblain ,
Langhans et Séligmann. On en a redemandé plusieurs parties : cette Suite n'en
renferme pas moins de six, toutes pouvant faire bonne contenance devant les
juges les plus exigeants. Les charmants fragments de M. H. Salomon ont, de leur
côté, grandement su plaire, et l'on a fort estimé, à son tour, le quatuor de
M. Langhans, ouvrage récemment couronné dans un concours à Florence.
— Le pianiste hongrois Boscovitz, l'élève favori de Frantz Listz, continue à
cueillir des lauriers dans la Bretagne. Son galop : Souvenir de Vienne, ses Tambours,
son Chant du matin, sa Fanfare des Dragons, sont partout accueillis avec grande
faveur.
— Notre jeune pianiste Lack est appelé à Lille, où il doit se faire entendre
dans un grand concert donné par le Cercle de cette ville.
— Les deux dernières matinées musicales de M. Lebouc avaient attiré beau-
coup d'amateurs; l'exécution du quatuor de Sehumann a vivement intéressé l'au-
ditoire, et les pièces de salon, pour violoncelle, d'Ad. Blanc, exécuiées par
M. Lebouc, ont été très-applaudies. Nous en dirons autant du gracieux rondo-
pastoral, pour piano, de M. G. Pfeiffer. Mme Marie Damoreau a obtenu un succès
d'enthousiasme avec les variations d'Artot, pour chant et violon, dans lesquelles
elle a été dignement secondée par M. White. A la séance de lundi dernier, nous
avons remarqué l'Hymne national anglais, varié par Onslow, pour instruments
à cordes, et exécuté par MM. White, Comtat, Trombetta, Lebouc et Gouffé, et la
Sicilienne, de Pergolèse, très-bien chantée par Mme Léonard. Mme Montigny-Ré-
maury a magistralement interprété le concerto en ut majeur, de Beethoven, avec
accompagnement de quintette et d'orgue-expressif, et M. A Durand a joué en-
suite, sur un excellent orgue d'Alexandre, deux noëls, transcrits et variés par
M. Chauvet. Il y avait, comme on le voit, abondance et qualité.
— ANGERS. — M. et MUo do Try viennent de se faire entendre avec succès
dans deux soirées. On a applaudi dans M. de Try un talent véritable de violon-
celliste et, surtout, une habileté extrême sur le tryphone, instrument de bois et
de paille dont cet artiste tire un étonnant parti Quant à MUe Élisa de Try, elle a
montré une pureté de méthode et une puissance de jeu, qui font d'elle une digne
élève de Servais.
— Le 29 décembre commenceront dans la même ville les matinées de quatuors
exécutés par MM.Maurin, Cattermolle(d'Angers), Mas, alto, et de Munck,violoncelle.
Dans ces matinées, qui seront au nombre de cinq, plusieurs pianistes d'un grand
talentdoivent se faire entendre. On cite, entre autres Mme Tardieu et M. Sainl-Saëns-
C'est un amateur d'Angers qui a, depuis quelques années, organisé ces remar-
quables séances.
.— Un beau volume, portant à l'avance la date de 1868, paraît en ce moment
même, par les soins de M. Félix Clément, son auteur. C'est le libraire Hachette
qui le publie, et il est intitulé : LES MUSICIENS CÉLÈBRES depuis le 16e siècle jus-
qu'à nos jours. L'ouvrage est illustré de 44 portraits, gravés à l'eau-forte, par
MM. Masson, Déblais et Massard. L'on peut reconnaître, au premier coup d'oeil,
que M. Félix Clément s'est donné les soins les plus consciencieux pour bien
faire, et qu'il a pleinement réussi. Plus d'une occasion se. présentera de repar-
ler d'un ouvrage recommandable à tous les titres, d'un ouvrage qui lui fait si
visiblement honneur, et dans lequel les journaux auront à puiser de précieux
renseignements.
—Un volume fort intéressant vient de paraître dans le commerce de la musique,
avec le titre : les Poètes français mis en musique par J. -B. Wekerlin. Ce n'est pas
un simple recueil de mélodies (il en renferme 51), mais c'est en même temps
une histoire résumée de la poésie française. Dans ce cadre de 135 pages, l'auteur
a su représenter, à peu d'exceptions près, tous nos grands poètes, du XIIIme au
Xvmme siècle. Chaque mélodie est précédée d'une notice biographique et
anecdotique sur la vie du poète : voilà certes des Étrennes charmantes pour les
femmes du monde et les musiciennes distinguées qui ne se contentent pas d'un
simple cornet de pralines ou de marrons glacés.
NÉCROLOGIE
GEORGES KASnVER
L'art musical vient de perdre l'une de ses plus vaillantes et plus précieuses
notabilités. Georges Kastner (de l'Institut!, sans être un compositeur illustre,
comptera parmi les musiciens qui ont le plus servi leur art. Toute sa vie n'a été
qu'un long dévouement à la musique et aux musiciens. Le comité des études du
Conservatoire, notamment, perd un membre aussi zélé que consciencieux Comme
homme, il laisse après lui d'universels regrets ; comme musicien didactique et
littéraire, il lègue à son art des ouvrages qui ne périront pas. Nous nous
étendrons, dimanche prochain, sur les mérites et la fin prématurée de cet homme
de coeur, d'esprit et de science. Il a été pris, jeudi dernier, d'un étouffement
subit, qui a mis fin à une douloureuse maladie, dont les hommes de l'art espé-
raient le sauver.
Ses obsèques auront lieu demain lundi, à deux heures très-précises. Ceux de
ses amis qui n'auraient pas été prévenus sont priés de considérer cet avis comme
' une invitation. — On se réunira à la maison mortuaire, 16, rue Boursault.
— Vient aussi de mourir M Forestier, qui appartenait à l'orchestre de l'Opéra.
Artiste bien connu pour le remarquable talent qu'il posséda sur le cornet à pis-
tons, Forestier était chef de musique de la 5e légion de la garde nationale pari-
sienne, où il comptait beaucoup d'amis.
J.-L. HEUGEL, directeur.
PARIS — TYP. CHARLES DR MOURfiUES FRÉnES, RUE J.-J. IIOUSSIÏAU, S. — 8900.
En vente AU MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, HEUGEL et C, éditeurs.
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— Le 23 novembre un grand banquet, sous la présidence du maire de Sainte
Denis, réunissait les orphéonistes de la Société chorale des Enfants de Saint-Denis,
une des premières sociétés chorales de Paris. Là encore les services rendus parle
petit solfège d'Edouard Batiste ont été publiquement reconnus. Voici dans quels
termes M. Jules Simon a porté un toast à l'excellent professeur du Conservatoire,
présent au banquet : « A M. Edouard Batiste, organiste autant que professeur
renommé : ses traités spéciaux ont été bien véritablement les outils de nos ré-
cents succès ».
— Sa Sainteté le Pape vient de conférer l'Ordre de Saint-Sylvestre à M. Aloys
Kunc; cette distinction ne pouvait mieux s'adresser qu'à un auteur qui, tout
dernièrement encore, dotait l'église d'une Messe brève, à 1 ou 3 voix, dont le
Souverain-Pontife a accepté la dédicace, et d'une collection de 15 Motets, pour les
principales fêtes, intitulée: Heures Saintes, qui sont déjà au répertoire de toutes
les paroisses.
— Un public de choix, formé de professeurs et d'artistes, s'était réuni mardi
dernier pour entendre diverses oeuvres inédites de musique de chambre, compo-
sées par divers auteurs. C'était une Suite instrumentale, deM.Édouard de Hartog,
un quatuor de-M. Langhans, et des'.fragments de M. Hector Salomon, pour les
mêmes instruments à cordes. De justes félicitations ont été adressées à chacun de
ces jeunes maîtres qui exposaient devant l'auditoire d'intéressantes idées, déve-
loppées dans le meilleur style. Un vrai succès a accueilli l'oeuvre de M. de Har-
tog, supérieurement traduite par les talents éminents de MM. Léonard, Colblain ,
Langhans et Séligmann. On en a redemandé plusieurs parties : cette Suite n'en
renferme pas moins de six, toutes pouvant faire bonne contenance devant les
juges les plus exigeants. Les charmants fragments de M. H. Salomon ont, de leur
côté, grandement su plaire, et l'on a fort estimé, à son tour, le quatuor de
M. Langhans, ouvrage récemment couronné dans un concours à Florence.
— Le pianiste hongrois Boscovitz, l'élève favori de Frantz Listz, continue à
cueillir des lauriers dans la Bretagne. Son galop : Souvenir de Vienne, ses Tambours,
son Chant du matin, sa Fanfare des Dragons, sont partout accueillis avec grande
faveur.
— Notre jeune pianiste Lack est appelé à Lille, où il doit se faire entendre
dans un grand concert donné par le Cercle de cette ville.
— Les deux dernières matinées musicales de M. Lebouc avaient attiré beau-
coup d'amateurs; l'exécution du quatuor de Sehumann a vivement intéressé l'au-
ditoire, et les pièces de salon, pour violoncelle, d'Ad. Blanc, exécuiées par
M. Lebouc, ont été très-applaudies. Nous en dirons autant du gracieux rondo-
pastoral, pour piano, de M. G. Pfeiffer. Mme Marie Damoreau a obtenu un succès
d'enthousiasme avec les variations d'Artot, pour chant et violon, dans lesquelles
elle a été dignement secondée par M. White. A la séance de lundi dernier, nous
avons remarqué l'Hymne national anglais, varié par Onslow, pour instruments
à cordes, et exécuté par MM. White, Comtat, Trombetta, Lebouc et Gouffé, et la
Sicilienne, de Pergolèse, très-bien chantée par Mme Léonard. Mme Montigny-Ré-
maury a magistralement interprété le concerto en ut majeur, de Beethoven, avec
accompagnement de quintette et d'orgue-expressif, et M. A Durand a joué en-
suite, sur un excellent orgue d'Alexandre, deux noëls, transcrits et variés par
M. Chauvet. Il y avait, comme on le voit, abondance et qualité.
— ANGERS. — M. et MUo do Try viennent de se faire entendre avec succès
dans deux soirées. On a applaudi dans M. de Try un talent véritable de violon-
celliste et, surtout, une habileté extrême sur le tryphone, instrument de bois et
de paille dont cet artiste tire un étonnant parti Quant à MUe Élisa de Try, elle a
montré une pureté de méthode et une puissance de jeu, qui font d'elle une digne
élève de Servais.
— Le 29 décembre commenceront dans la même ville les matinées de quatuors
exécutés par MM.Maurin, Cattermolle(d'Angers), Mas, alto, et de Munck,violoncelle.
Dans ces matinées, qui seront au nombre de cinq, plusieurs pianistes d'un grand
talentdoivent se faire entendre. On cite, entre autres Mme Tardieu et M. Sainl-Saëns-
C'est un amateur d'Angers qui a, depuis quelques années, organisé ces remar-
quables séances.
.— Un beau volume, portant à l'avance la date de 1868, paraît en ce moment
même, par les soins de M. Félix Clément, son auteur. C'est le libraire Hachette
qui le publie, et il est intitulé : LES MUSICIENS CÉLÈBRES depuis le 16e siècle jus-
qu'à nos jours. L'ouvrage est illustré de 44 portraits, gravés à l'eau-forte, par
MM. Masson, Déblais et Massard. L'on peut reconnaître, au premier coup d'oeil,
que M. Félix Clément s'est donné les soins les plus consciencieux pour bien
faire, et qu'il a pleinement réussi. Plus d'une occasion se. présentera de repar-
ler d'un ouvrage recommandable à tous les titres, d'un ouvrage qui lui fait si
visiblement honneur, et dans lequel les journaux auront à puiser de précieux
renseignements.
—Un volume fort intéressant vient de paraître dans le commerce de la musique,
avec le titre : les Poètes français mis en musique par J. -B. Wekerlin. Ce n'est pas
un simple recueil de mélodies (il en renferme 51), mais c'est en même temps
une histoire résumée de la poésie française. Dans ce cadre de 135 pages, l'auteur
a su représenter, à peu d'exceptions près, tous nos grands poètes, du XIIIme au
Xvmme siècle. Chaque mélodie est précédée d'une notice biographique et
anecdotique sur la vie du poète : voilà certes des Étrennes charmantes pour les
femmes du monde et les musiciennes distinguées qui ne se contentent pas d'un
simple cornet de pralines ou de marrons glacés.
NÉCROLOGIE
GEORGES KASnVER
L'art musical vient de perdre l'une de ses plus vaillantes et plus précieuses
notabilités. Georges Kastner (de l'Institut!, sans être un compositeur illustre,
comptera parmi les musiciens qui ont le plus servi leur art. Toute sa vie n'a été
qu'un long dévouement à la musique et aux musiciens. Le comité des études du
Conservatoire, notamment, perd un membre aussi zélé que consciencieux Comme
homme, il laisse après lui d'universels regrets ; comme musicien didactique et
littéraire, il lègue à son art des ouvrages qui ne périront pas. Nous nous
étendrons, dimanche prochain, sur les mérites et la fin prématurée de cet homme
de coeur, d'esprit et de science. Il a été pris, jeudi dernier, d'un étouffement
subit, qui a mis fin à une douloureuse maladie, dont les hommes de l'art espé-
raient le sauver.
Ses obsèques auront lieu demain lundi, à deux heures très-précises. Ceux de
ses amis qui n'auraient pas été prévenus sont priés de considérer cet avis comme
' une invitation. — On se réunira à la maison mortuaire, 16, rue Boursault.
— Vient aussi de mourir M Forestier, qui appartenait à l'orchestre de l'Opéra.
Artiste bien connu pour le remarquable talent qu'il posséda sur le cornet à pis-
tons, Forestier était chef de musique de la 5e légion de la garde nationale pari-
sienne, où il comptait beaucoup d'amis.
J.-L. HEUGEL, directeur.
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