Titre : La France théâtrale : journal des intérêts artistiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-09-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327781831
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 septembre 1846 27 septembre 1846
Description : 1846/09/27 (A4,N77)-1846/10/01. 1846/09/27 (A4,N77)-1846/10/01.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5610865t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1175
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
IA FRANCE l'HEATRALE.
THEATRES DES DÉPARTES!ENS.
WlESrS, 25 septembre. —Si j'ai attendu si long-temps pour
^ écrire c'est 1ue Je n ava's a vous raconter que des épisodes
%°9S ■ imeg' des débuts très pacifiques. Si les dieux sont partis, je
^'^îe les représentations amiénoises illustrées décris et de
çjois-1 eng de combats au pugilat, d'interpellations grotesques,
ffCj*-& x _ -fin
^direction a donné, un dimanche, Thérèse ou l'Orpheline de
^ mélodrame de Victor Ducange, qu'on applaudit tant au-
$^!f'pour un dimanche, ma foi, ça pouvait passer, et puis cette
S^ était escortée de la Mère de famille, charmant vaudeville que
P^ 6 HADINGUE soutient avec succès ; du Maître de chapelle, que.
Jr^pAN et Mlle C. GILBERT chantent avec choeurs de bravos, et
!r IVot'S têtes sous un bonnet que MORTREUIL dit, joue, chante,
^mèlé d'une façon si pittoresque.
le lendemain, MORTREUIL et Mlle CAROLINE GILBERT faisaient
troisième début. J'avais bien prévu que ce soir-là lareprésen-
^Y a serait veuve de toute tempête; pas le moindre ouragan, pas
&?%„* petit sifflet ! la faute en esta ces deux débutans qui ont
% nté avec tant de talent que le public est allé se coucher émer-
■ lié. La reprise du Nouveau seigneur du village a fait plaisir ;
t?1_• jjtchëf-d'oeuvredeBoïeldieu a été bien rendu par DUVAL,
'SORÎBEOIIM COMPAM etBouGNOL ; ces deux derniers subissaient
vec succès leur seconde épreuve. Mlle NALDY jouait Babet ; ah !
Ijjgjjg jôiie Babet ! quelle gracieuse paysanne de la Régence ! Ma
rbi si sous le règne du roi Louis XV les vilaines étaient aussi jolies
' ' j([ie NALDY, il faut avouer que la plus belle moitié du genre
lùmain s'est un peu avariée depuis lors.
v Le Bouffe et Tailleur a fait rire avec COMPAN, MORTREUIL,
ÏV'AWIER e* Mlle C. GILBERT. La Cinquantaine a été bien ac-
cueillie, grâce à ERNEST, BOUGNOL, Mmes DUVAL et ERNEST. La
IL de cette soirée, déjà fort longue, a été égayée par YEtourneau,
faudeville dans lequel MORTREUIL a enlevé son troisième début-
ïîôrieusenient; Cetétourneau a fait perdre la tête au public qui
lest pâmé d'aise et a ri à ventre déboutonné, comme dirait M.
A. Vacquerie.
Il y a huit jours, les débuts ne purent avoir lieu ; on donna Don
César de Bazan, le Bouffe, un Monsieur et une Dame et encore ce
Bifone Etoumeau. Eh bien ! le croiriez-vous i' Malgré le peu d'at-
trait qu'offrent des pièces connues et rejouées, la salle était bien
garnie, ce qui prouve que le public amiénois aime le théâtre, et
«ne M. Lefebre, le directeur, jouit de la confiance générale. Dans
2)o» César, je citerai avec éloges DUVAL, WARNIER, TISSERAND,
jtfmes PAMOREAD et CAROLINE. Dans un Monsieur et une Dame, I
Iffme C. GILBERT a plu, MORTREUIL a accusé un peu de laisser- ;
aller, à cause, sans doute, du peu de monde qui garnissait la salle
au lever du rideau.
Le Fils d'une grande dame, drame-vaudeville, a eu un succès
4'estime ; c'est une pièce pour le dimanche, surtout quand elle
«st suivie du trio de Guillaume Tell, chanté par BERTHAUD, Is- i
«AEL et VIALETTE. Je m'attendais à une exécution brillante, je
dois l'avouer, j'ai été trompé dans mon attente. Les secondesnoces
«ont toujours vues avec plaisir. Le public a contracté avec les in-
terprètes de cette oeuvre une alliance dont les bravos forment la
&>t. Les épousés sont MORTREUIL, ERNEST, Mmes HADINGUE et
FIRMIN. >
Le lendemain était un'grand jour, la Juive que l'on répétait
Îvec ardeur, servait de début définitif à BERTHAUD, premier ténor,
ISMAEL, baryton et à VIALETE, première basse. La salle était
pleine et préludait par des sifflets au lever du rideau, dont le le-
ver se faisait trop attendre. A peine est-il levé, que des cris et des
sifflets couvrent la voix formidable de l'orchestre. On appelle le
Sifêgisseur, et on se plaint que ISMAEL ait choisi pour troisième dé-
J>ut un rôle aussi court que celui du grand prévôt. Comme si l'on
Jurait pas assez entendu ce jeune artiste ! Comme s'il était néces-
saire de choisir un long rôle, surtout après ses succès de la Favo-
rite et de Lucie ! Au reste, cette effervescence se calme devant
l'apparition mystérieuse, devant la voix grave et imposante de
VIALETTE, le cardinal; son premier air est suivi de bravos una-
tÉjfnes, et dès-lors son admission est définitive. On attendait avec
«npatience BERTHAUD, et pourtant on l'a écouté jusqu'après son
grand air du quatrième acte ; là, un tonnerre d'applaudissemens,
un immense cri d'enthousiasme, des trépignemens avec choeurs,
de cannes et de talons de bottes, saluèrent les dernières notes de
i'âir ; BERTHAUD s'était surpassé, BERTHAUD a prouvé qu'il est ar-
tiste de talent, et/malgré quelques sifflets opiniâtres, il a acquis
droit de cité.
«f~Mlle;C. GILBERT s'est tirée glorieusement du rôle long et diffi-
l|«Ie de Rachel. Mlle NALDY, toujours charmante, paraissait, pour
J|,dernière fois, dans le rôle d'Eudoxie. Elle a bien mérité du pu-
|W) et surtout de là direction qu'elle a tiré de l'embarras causé
!p? k non-arrivée de Mlle LANGLADE. L'orchestre a marché vail-
wnanent sous la [conduite de son chef, M. EMERY, cet artiste de
«Hérite que notre ville s'attachera pour long-temps, et dont sont
^chantés les musiciens attachés au théâtre. La mise en scène
S' «Tùne richesse inusitée ; M. Lefebvre avait fait venir des
ffi*twnes de chez M. Nonon de l'Opéra, des armures de Grange;
wfcLBfebvre a la prétention d'éclipser tous ses devanciers. Loua-
ge ambition!
Hier a eu lieu le premier début, dans le Domino noir, de Mme
S*fl!TrANGE, première chanteuse, de HENRIOT, ténor léger. Il
. *» nécessaire d'entendre encore plusieurs fois ces deux artistes
Pr Pouvoir les juger convenablement. Un M. MAYER, seconde
2~se'"(c'estla troisième depuis l'ouverture), n'a pas voulu débuter
, I^r.cause de santé, disait l'affiche, et a résilié son engagement.
s es«discrétions de coulisses m'ont appris ;que ce monsieur ne
Blo- ïT PM n8urer dans les pièces où il n'aurait pas de rôle d'em-
gW V.ne teue prétention m'étonne.—Dans le Domino noir, DUVAL
defal °^ué par sa tenue;'Mme DUVAL, sa femme, cette duègne
^.^lent, a bien chanté ses couplets du second acte. WARNIER
f^tfîl «"gagé que pour le drame, a chanté le Deo gralias par
Wa^anc©,;, le public l'a fort applaudi. Il y a long-temps que
»eHe * eU *a béatitude de voir une tête de Gil Pérès plus natu-
«a naU9leUrs aDonnes me prient de gourmarider Mme FIRMIN sur
tie MoC8Se* La charmante soeur du directeur devrait, à l'exemple
«t le n^kr ED^-, Para*tre dans toutes les représentations ; l'actrice
<. B53c prouveraient leur compte. H. L.
«là, ^ *?RS»4 20 septembre. — Le théâtre est rouvert en-
^»B0rt Y* trois Jours--- le vaisseau de M. URUCKER est sorti
^u^"' toutes voiles au vent, au milieu des acclamations d'une
de etc,0mPacte de spectateurs impatiens : que Dieu lui soit en ai-'
». ieprotège contre certaines influences chargées de vapeurs
délétères ! !
M. BRUCKER est, sans contredit, en état de le piloter seul avec
habileté, même à travers les brisans.
La Favorite a fait l'objet de la première représentation. Dans
cette pièce débutaient MM. CHEVALIER, fort ténor, BLONDEL, ba-
ryton , et Mlle DESPÉRAMONT, premier soprano. — L'opéra de
Donizetti a été exécuté avec une précision et un ensemble dont
nous souhaitons voir, en toute circonstance, la fidèle reproduc-
tion.
Bien qu'ils n'aient pas encore cette désinvolture que donne
seule l'habitude de la scène, M. CHEVALIER et Mlle DESPÉRA-
MONTS ont déployé une action digne d'éloges : quant à M. BLON-
DEL, il a fait ses preuves ailleurs, et il juste de reconnaître qu'il
est parfaitement façonné à la scène.
M. CHEVALIER est doué d'une très jolie voix, pleine, suave, et
d'un timbre extrêmement agréable : sa méthode, toute française,
est empreinte d'un goût exquis, et en outre de son magnifique
instrument, M. CHEVALIER possède à merveille l'art distingué de
chanter à demi-voix et de s'élever graduellement, sans efforts,
jusqu'aux notes les plus aiguës. Le rôle de Fernand ne met pas
en relief les notes basses d'un ténor ; aussi, sans rien préjuger
Sur ce point, nous dirons seulement que la voix de M. CHEVALIER,
parcourant le médium et les registres les plus élevés, a produit
sur son auditoire un très heureux effet. M. CHEVALIER paraît
s'être livré à des études sérieuses et à une longue vocalisation, il
recueillera sans doute plus tard le fruit de ses efforts; mais il
doit travailler sans relâche s'il veut arriver à ce résultat, qui est
le but de toutes les ambitions. Son premier succès doit l'encoura-
ger et calmer une émotion qui, si naturelle qu'elle soit, paralyse
ses moyens et peut lui porter préjudice.
M. BLONDEL est un sujet fait; il chante et joue avec une facili-
té charmante; sa voix est ronde et bien timbrée. Sans doute M.
BLONDEL tiendra très avantageusement l'emploi de Martin,dont il
est le vrai type, et nous devons nous estimer heureux de le comp-
ter au nombre des pensionnaires de M. Brucker.
Mlle DESPÉRAMONTS, jeune et jolie artiste dont aimons à nous
rappeler l'origine, est pourvue d'une fort belle voix, très ample,
très souple, et d'une pureté délicieuse... Habile à moduler son
chant, elle accentue la musique avec une admirable expression,
et nous nous demandions, en sortant du théâtre, si la jeune ar-
tiste débutait réellement dans la carrière. Mlle DESPÉRAMONT,
en effet, a chanté avec talent la cavatine très difficile du troisiè-
me acte : 0 mon Fernandi et dans le final du quatrième acte,
rude épreuve impatiemment attendue, elle a, de concert avec M.
CHEVALIER, enlevé les applaudissemens du public. Toutefois,
nous n'avons pas l'intention d'enivrer Mlle DESPÉRAMONT et de
lui nuire , aussi devons-nous l'engager à vocaliser souvent et à
exercer continuellement les cordes basses de sa voix, qui la trahis-
sent quelquefois.
Somme toute, [la première épreuve a été d'un heureux pré-
sage.
CA1JAIS , 20 septembre. — Nos espérances, en ce qui con-
cerne l'accroissement des recettes, se réalisent déjà, nous en
félicitons M. Dupré , le directeur , et nous ne doutons pas qu'il
trouvera dans cet encouragement du public , dans cette preuve de
sympathie pour le théâtre, un nouveau motif de satisfaire complè-
tement à ses engagemens.
Commençons d'abord par complimenter M. DUPRÉ et Mme
DORSAY: Buridan et Marguerite de Bourgogne,de la TourdeNesle,
le colonel Chabertetla comtesse Verrière, du drame-vaudeville de
M. Arago, ont trouvé en eux de chauds, d'intelligens inter-
prètes.
Dans le Chalet, M. HENRY a fort bien joué et chanté le rôle de
Max.—Mme MAIRE et M. BOUCHÉ, dans la Favorite, ont de nou-
veau excité de nombreux et justes applaudissemens. Les choeurs
malheureusement étaient bien faibles, bien médiocres, et le mé-
contentement des spectateurs s'est manifesté assez hautement,
pour engager M. Dupré à tenir meilleur compte à l'avenir de nos
avertissemens.
En résumé, le directeur, sous le rapport financier, n'aura pas à
se plaindre de cette semaine ; les recettes des deux représenta-
tions ont été belles ; il s'agit pour lui de maintenir les bonnes
dispositions dans lesquelles se trouve le public aujourd'hui, et
pour cela il importe qu'il complète sa troupe sans retard , et que
les débuts des nouveaux artistes se fassent le plus tôt possible.
Nous désirons qu'ils soient plus heureux que les deux premiers
choix qu'il vient de présenter au public , et qui faisaient tache au
milieu d'artistes aussi distingués que MM. BOUCHÉ , BARRÉ,
HENRY et RÉGNIER , acteurs aussi utiles qu'intelligens, et Mme
MAIRE qu'on'entend toujours avec plaisir.
HAVRE, 24 septembre. — Les Mousquetaires de laj^eine
ont ici une vogue telle, que l'administration est obligée , pour
satisfaire les exigences du public , de donner cet opéra au moins
trois fois la semaine, et encore il n'y a pas de place pour tout le
monde.
La mise en scène, les costumes, tout en un mot est d'un luxe
extrême. Quant à l'exécution, les applaudissemens provoqués par
MM. GENNEVOISE , CORRADI, BONDOIS, FERDINAND, Mlles PRÉ-
VOST et A. LEGRAND, sont là pour dire le succès qu'obtient sur
notre scène l'oeuvre de M. Halévy.
M. BONDOIS mérite ici une mention particulière; cet artiste, dont
la complaisance est à toute épreuve, a bien voulu se charger du
rôle d'Hector de Byron, en attendant que l'artiste appelé pour
remplacer STÉPHANE décédé ait débuté : cet acte de bon camarade
et d'artiste zélé ne passera pas inaperçu aux yeux d'un public,
qui sait apprécier d'aussi bons procédés.
HOFFMANN est parti emportant du Havre une gentille somme
d'argent et une masse de bravos.
Mme IRMA a fait son premier début comme premier rôle (en
remplacement de Mme RENAUD décédée), dans Lazare le Pâtre.
Elle promet, nous verrons.
Le Comte Ory a fait, il y a quelques jours, sa réapparition sur
notre scène; les exécutans ont fort bien compris et rendu l'oeuvre
de Rossini, les applaudissemens adressés à M. CORRADI, Mlles
PRÉVOST et LEGRAND ont été légitimes. .
VE«SAIIi£.ES, 24. septembre. — Je m'empresse de vous
transmettre quelques détails sur les débuts du grand opéra. C'é-
tait une solennité pour Versailles, car nous étions privés depuis
dix-huit mois d'entendre nos chefs-d'oeuvre lyriques. On a re-
présenté avant-hier la Favorite. Signalons d'abord le succès rem-
porté par M. SAMAT, jeune ténor qui commence sa carrière, et
qui estappeléàunbrillantavenir. Mme VERNIN, première chanteu-
se, est une cantatrice de talent, sa voix est puissante, sa méthode
est correcte et son jeu est essentiellement dramatique. Quant à
M. LYON, le baryton, il peut se regarder comme l'enfant chéri
du public. Sa belle voix et sa tenue distinguée lui ont mérité tous
les suffrages. Somme toute, la représentation a été satisfaisante,
saufl'orchestre.qui,je crois, n'est même pas deforce àlutter àvecçe
qu'on entend journellement aux champs de foire. Nous conseillons
à M.Chapiseair d'apporter au plus tôt un énorme changement par-
mi tous ses musiciens; nous savonsfdéjà que M. J..-B. Croie, pre-
mier prix de violon du Conservatoire, vient d'être engagé comme
second chef d'orchestre. Espérons que son talent lui vaudra,
sinon les émolumens, du moins la place de premier-! Nos oreilles
y gagneront. S.
THÉÂTRES ETRANGERS.
A.WVERS, 23 septembre. — Les débuts se succèdent avec
rapidité, effort heureusement ; nous n'avons encore à enregistrer
aucune chute ; seulement et pour des raisons qui sont nous in-
connues, MM. LAPIERRE, fort premier ténor, et GUILLEMET, bary-
ton, ont résilié avec M. Letellier. Ces artistes avaient pourtant eu
du succès à leurs premiers débuts, et nous les regrettons sincère-
ment. v ,
Les artistes composant l'opéra comique et le vaudeville ont par-
faitement réussi.
• Mmes JACOBY et THÉODORE ont été bien reçues, et M. BELVAL ,
que nous possédons depuis plusieurs années, a été l'objet d'une
distinction flatteuse. La belle voix et le talent de cet artiste lui ga-
rantissent de beaux .suecès futurs sur les scènes des villes de pre-
mier ordre.
Les débuts du triai, premier comique, M. ROMANVILLE-4)EPITE ,
ont été une suite de succès, et vendredi 18, jour fixé pour le dé-
pouillement du scrutin, il a obtenu une majorité de 152 voix,, sur
159 votans.Depuis long-temps aucun artiste n avaitrasssembléau-
tant de suffrages.
M. H. ALIX a terminé aussi «s débuts'heureusement, cet ar-
tiste possède de précieuses qualités.
M. GOFFIN, laruette et premier comique marqué, et qui faisai
partie de notre troupe il y a deux ans, a été reçu avec grand plai-
sir. Ce trio de comique nous promet de belles et joyeuses soirées.
Abientôtd'autres détails, et lesdébuts du ténor et du baryton, Mlà.
CAUDET et GAPDEVILLE. A**,
CiMD, 25 septembre. — LEVASSOR vient de clore ici ses re-
présentations. — Le Lait d'anesse, le Poisson d'avril, la Meunière
de Marly et d'autres vaudevilles accompagnés d'excellentes chan-
sonnettes , nous ont montré sous, toutes les faces les brillantes
qualités de cet artiste. Aussi le publie s'est-il rendu à son poste.;
et les pensionnaires de notre scène déjà habitués déjouer pour les
banquettes, se sont trouvés, pour la première fois depuis l'ouver-
ture du théâtre, en face de chambrées complètes. Nous remer-
cions sincèrement LEVASSOR du plaisir qu'il nous a fait goûter,
et nous engageons M. Adam de ne jamais négliger l'occasion cfi}
se procurer des talens de cette espèce. Nous serions injustes de ne
pas citer Mlle CÉLINE CAYOT et M- BLAES, comme les deux artis-
tes qui ont le mieux secondé LEVASSOR. .•'.;,
Le répertoire Ordinaire marche lentement. On nous sert chaud
et froid le Chalet et le premier acte de la Dame blanche. Dans
le premier de ces deux opéras , HDRTEAUX chante convena-
blement, quoique baryton, le rôle de Max; GIRAUD s'acquitte fort
bien du rôle de Daniel. — Cet artiste possède dé grandes quali-
tés, et nous félicitons le directeur de cette acquisition. Le premier
acte de la Dame blanche a servi de début à Mlle MILLER .pre-
mière dugazon, Une seconde audition nous permettra de la ju-
ger et de nous étendre d'avantage sur son compte.
H. A. G.
TABLEAUX DE TROUPES.
TOIJBXAV.
Administration : MM. Meyrônnet, directeur ; Bazaud, régisseur
général ; Tailliez, chef d'orchestre -
Opéra
Artistes : MM. Menard, premier ténor ; Robert, deuxième ténor;
Osval, Philippe; Dehay, première basse; Collinet, baryton ; te-
rnaire, trial ; Lacourt, deuxième basse, Laruette ; Bazaud, rôles de
convenance ; Devin, deuxième trial,- Lebrun,Delaperrière, coryphées.
Mmes Leblanc, première chanteuse; Leclerc, première dug'azon ;
Vauquelin, deuxième chanteuse; Marie, deuxième du gazon ; Dumas,
duègne; Meyrônnet, mère dugazon ; Robert, utilités.
Comédie, vaudeville.
Artistes : MM. Osval, premier rôle; Robert, jeûne premier;
Jules, deuxième amoureux ; Devin, deuxième et troisième amou-
reux; Lemaire, premier comique; Bazaud, père noble; Lâcourt
financier; Collinet, rôles de convenance; Lebrun, Delaperrière, .uti-
lités. Mmes Meyrônnet, premier rôle; Marie, jeune première; Du-
mas, deuxième amoureuse; Leclercq, soubrette; Vauquelin, grande,
coquette; Dumas, duègne; Robert, utilités.
BEVUE SES JOURNAUX.
Bordeaux, La Sylphide, 30 septembre. — La Retne de Chy-
pre et la Fille du Régiment, ces deux récentes reprises, ont eu peu
d'influence sur les recettes de la semaine. Cependant, M MaBtMî
dans la première pièce, et M. Vial et Mlle Marchand dans la seconde'
se sont fait applaudir à différentes reprises. /
Si nous parlons de la Favorite, c'est seulement pour mentionner
la résiliation de M. Menghis.
La Part du Diable est un charmant opéra que l'on revoit avec
plaisir. Mlle Pauline Marchand et M. Lac ont joué leurs rôles avec
beaucoup de verve et d'entrain.
M. Dor, premierdanseur a fait son second début dans La Sylphide;
.1 aete favorablement accueilli, -t II a heureusement subi sa der-
nière épreuve dans la Tyrolienne du troisième acte de Guillaume-
lell. Nous ne pouvons que nous féliciter de l'acceptation de cet ar-
tiste, à qui nous reconnaissons de la vigueur, de la grâce et de bon-
nes traditions.
Nancy, Asmodée, 20 septembre.— La Juive a été mardi, pour
nous, un chef-d'oeuvre nouveau, chanté admirablement par la voix
puissante de M. Chenet, la dramatique Mme Marneffe, la belle prin-
cesse Mme Bores; chanté avec sagesse et bon goût par M. Dunan ;
chanté même par M. Prosper, dont la voix travaillée serait une bon,-
ne basse. Ajontez à cela une pompe, un luxe inouïs dans les faste»
de notre théâtrea des costume^ d'une rare richesse, de jolis page», de;
THEATRES DES DÉPARTES!ENS.
WlESrS, 25 septembre. —Si j'ai attendu si long-temps pour
^ écrire c'est 1ue Je n ava's a vous raconter que des épisodes
%°9S ■ imeg' des débuts très pacifiques. Si les dieux sont partis, je
^'^îe les représentations amiénoises illustrées décris et de
çjois-1 eng de combats au pugilat, d'interpellations grotesques,
ffCj*-& x _ -fin
^direction a donné, un dimanche, Thérèse ou l'Orpheline de
^ mélodrame de Victor Ducange, qu'on applaudit tant au-
$^!f'pour un dimanche, ma foi, ça pouvait passer, et puis cette
S^ était escortée de la Mère de famille, charmant vaudeville que
P^ 6 HADINGUE soutient avec succès ; du Maître de chapelle, que.
Jr^pAN et Mlle C. GILBERT chantent avec choeurs de bravos, et
!r IVot'S têtes sous un bonnet que MORTREUIL dit, joue, chante,
^mèlé d'une façon si pittoresque.
le lendemain, MORTREUIL et Mlle CAROLINE GILBERT faisaient
troisième début. J'avais bien prévu que ce soir-là lareprésen-
^Y a serait veuve de toute tempête; pas le moindre ouragan, pas
&?%„* petit sifflet ! la faute en esta ces deux débutans qui ont
% nté avec tant de talent que le public est allé se coucher émer-
■ lié. La reprise du Nouveau seigneur du village a fait plaisir ;
t?1_• jjtchëf-d'oeuvredeBoïeldieu a été bien rendu par DUVAL,
'SORÎBEOIIM COMPAM etBouGNOL ; ces deux derniers subissaient
vec succès leur seconde épreuve. Mlle NALDY jouait Babet ; ah !
Ijjgjjg jôiie Babet ! quelle gracieuse paysanne de la Régence ! Ma
rbi si sous le règne du roi Louis XV les vilaines étaient aussi jolies
' ' j([ie NALDY, il faut avouer que la plus belle moitié du genre
lùmain s'est un peu avariée depuis lors.
v Le Bouffe et Tailleur a fait rire avec COMPAN, MORTREUIL,
ÏV'AWIER e* Mlle C. GILBERT. La Cinquantaine a été bien ac-
cueillie, grâce à ERNEST, BOUGNOL, Mmes DUVAL et ERNEST. La
IL de cette soirée, déjà fort longue, a été égayée par YEtourneau,
faudeville dans lequel MORTREUIL a enlevé son troisième début-
ïîôrieusenient; Cetétourneau a fait perdre la tête au public qui
lest pâmé d'aise et a ri à ventre déboutonné, comme dirait M.
A. Vacquerie.
Il y a huit jours, les débuts ne purent avoir lieu ; on donna Don
César de Bazan, le Bouffe, un Monsieur et une Dame et encore ce
Bifone Etoumeau. Eh bien ! le croiriez-vous i' Malgré le peu d'at-
trait qu'offrent des pièces connues et rejouées, la salle était bien
garnie, ce qui prouve que le public amiénois aime le théâtre, et
«ne M. Lefebre, le directeur, jouit de la confiance générale. Dans
2)o» César, je citerai avec éloges DUVAL, WARNIER, TISSERAND,
jtfmes PAMOREAD et CAROLINE. Dans un Monsieur et une Dame, I
Iffme C. GILBERT a plu, MORTREUIL a accusé un peu de laisser- ;
aller, à cause, sans doute, du peu de monde qui garnissait la salle
au lever du rideau.
Le Fils d'une grande dame, drame-vaudeville, a eu un succès
4'estime ; c'est une pièce pour le dimanche, surtout quand elle
«st suivie du trio de Guillaume Tell, chanté par BERTHAUD, Is- i
«AEL et VIALETTE. Je m'attendais à une exécution brillante, je
dois l'avouer, j'ai été trompé dans mon attente. Les secondesnoces
«ont toujours vues avec plaisir. Le public a contracté avec les in-
terprètes de cette oeuvre une alliance dont les bravos forment la
&>t. Les épousés sont MORTREUIL, ERNEST, Mmes HADINGUE et
FIRMIN. >
Le lendemain était un'grand jour, la Juive que l'on répétait
Îvec ardeur, servait de début définitif à BERTHAUD, premier ténor,
ISMAEL, baryton et à VIALETE, première basse. La salle était
pleine et préludait par des sifflets au lever du rideau, dont le le-
ver se faisait trop attendre. A peine est-il levé, que des cris et des
sifflets couvrent la voix formidable de l'orchestre. On appelle le
Sifêgisseur, et on se plaint que ISMAEL ait choisi pour troisième dé-
J>ut un rôle aussi court que celui du grand prévôt. Comme si l'on
Jurait pas assez entendu ce jeune artiste ! Comme s'il était néces-
saire de choisir un long rôle, surtout après ses succès de la Favo-
rite et de Lucie ! Au reste, cette effervescence se calme devant
l'apparition mystérieuse, devant la voix grave et imposante de
VIALETTE, le cardinal; son premier air est suivi de bravos una-
tÉjfnes, et dès-lors son admission est définitive. On attendait avec
«npatience BERTHAUD, et pourtant on l'a écouté jusqu'après son
grand air du quatrième acte ; là, un tonnerre d'applaudissemens,
un immense cri d'enthousiasme, des trépignemens avec choeurs,
de cannes et de talons de bottes, saluèrent les dernières notes de
i'âir ; BERTHAUD s'était surpassé, BERTHAUD a prouvé qu'il est ar-
tiste de talent, et/malgré quelques sifflets opiniâtres, il a acquis
droit de cité.
«f~Mlle;C. GILBERT s'est tirée glorieusement du rôle long et diffi-
l|«Ie de Rachel. Mlle NALDY, toujours charmante, paraissait, pour
J|,dernière fois, dans le rôle d'Eudoxie. Elle a bien mérité du pu-
|W) et surtout de là direction qu'elle a tiré de l'embarras causé
!p? k non-arrivée de Mlle LANGLADE. L'orchestre a marché vail-
wnanent sous la [conduite de son chef, M. EMERY, cet artiste de
«Hérite que notre ville s'attachera pour long-temps, et dont sont
^chantés les musiciens attachés au théâtre. La mise en scène
S' «Tùne richesse inusitée ; M. Lefebvre avait fait venir des
ffi*twnes de chez M. Nonon de l'Opéra, des armures de Grange;
wfcLBfebvre a la prétention d'éclipser tous ses devanciers. Loua-
ge ambition!
Hier a eu lieu le premier début, dans le Domino noir, de Mme
S*fl!TrANGE, première chanteuse, de HENRIOT, ténor léger. Il
. *» nécessaire d'entendre encore plusieurs fois ces deux artistes
Pr Pouvoir les juger convenablement. Un M. MAYER, seconde
2~se'"(c'estla troisième depuis l'ouverture), n'a pas voulu débuter
, I^r.cause de santé, disait l'affiche, et a résilié son engagement.
s es«discrétions de coulisses m'ont appris ;que ce monsieur ne
Blo- ïT PM n8urer dans les pièces où il n'aurait pas de rôle d'em-
gW V.ne teue prétention m'étonne.—Dans le Domino noir, DUVAL
defal °^ué par sa tenue;'Mme DUVAL, sa femme, cette duègne
^.^lent, a bien chanté ses couplets du second acte. WARNIER
f^tfîl «"gagé que pour le drame, a chanté le Deo gralias par
Wa^anc©,;, le public l'a fort applaudi. Il y a long-temps que
»eHe * eU *a béatitude de voir une tête de Gil Pérès plus natu-
«a naU9leUrs aDonnes me prient de gourmarider Mme FIRMIN sur
tie MoC8Se* La charmante soeur du directeur devrait, à l'exemple
«t le n^kr ED^-, Para*tre dans toutes les représentations ; l'actrice
<. B53c prouveraient leur compte. H. L.
«là, ^ *?RS»4 20 septembre. — Le théâtre est rouvert en-
^»B0rt Y* trois Jours--- le vaisseau de M. URUCKER est sorti
^u^"' toutes voiles au vent, au milieu des acclamations d'une
de etc,0mPacte de spectateurs impatiens : que Dieu lui soit en ai-'
». ieprotège contre certaines influences chargées de vapeurs
délétères ! !
M. BRUCKER est, sans contredit, en état de le piloter seul avec
habileté, même à travers les brisans.
La Favorite a fait l'objet de la première représentation. Dans
cette pièce débutaient MM. CHEVALIER, fort ténor, BLONDEL, ba-
ryton , et Mlle DESPÉRAMONT, premier soprano. — L'opéra de
Donizetti a été exécuté avec une précision et un ensemble dont
nous souhaitons voir, en toute circonstance, la fidèle reproduc-
tion.
Bien qu'ils n'aient pas encore cette désinvolture que donne
seule l'habitude de la scène, M. CHEVALIER et Mlle DESPÉRA-
MONTS ont déployé une action digne d'éloges : quant à M. BLON-
DEL, il a fait ses preuves ailleurs, et il juste de reconnaître qu'il
est parfaitement façonné à la scène.
M. CHEVALIER est doué d'une très jolie voix, pleine, suave, et
d'un timbre extrêmement agréable : sa méthode, toute française,
est empreinte d'un goût exquis, et en outre de son magnifique
instrument, M. CHEVALIER possède à merveille l'art distingué de
chanter à demi-voix et de s'élever graduellement, sans efforts,
jusqu'aux notes les plus aiguës. Le rôle de Fernand ne met pas
en relief les notes basses d'un ténor ; aussi, sans rien préjuger
Sur ce point, nous dirons seulement que la voix de M. CHEVALIER,
parcourant le médium et les registres les plus élevés, a produit
sur son auditoire un très heureux effet. M. CHEVALIER paraît
s'être livré à des études sérieuses et à une longue vocalisation, il
recueillera sans doute plus tard le fruit de ses efforts; mais il
doit travailler sans relâche s'il veut arriver à ce résultat, qui est
le but de toutes les ambitions. Son premier succès doit l'encoura-
ger et calmer une émotion qui, si naturelle qu'elle soit, paralyse
ses moyens et peut lui porter préjudice.
M. BLONDEL est un sujet fait; il chante et joue avec une facili-
té charmante; sa voix est ronde et bien timbrée. Sans doute M.
BLONDEL tiendra très avantageusement l'emploi de Martin,dont il
est le vrai type, et nous devons nous estimer heureux de le comp-
ter au nombre des pensionnaires de M. Brucker.
Mlle DESPÉRAMONTS, jeune et jolie artiste dont aimons à nous
rappeler l'origine, est pourvue d'une fort belle voix, très ample,
très souple, et d'une pureté délicieuse... Habile à moduler son
chant, elle accentue la musique avec une admirable expression,
et nous nous demandions, en sortant du théâtre, si la jeune ar-
tiste débutait réellement dans la carrière. Mlle DESPÉRAMONT,
en effet, a chanté avec talent la cavatine très difficile du troisiè-
me acte : 0 mon Fernandi et dans le final du quatrième acte,
rude épreuve impatiemment attendue, elle a, de concert avec M.
CHEVALIER, enlevé les applaudissemens du public. Toutefois,
nous n'avons pas l'intention d'enivrer Mlle DESPÉRAMONT et de
lui nuire , aussi devons-nous l'engager à vocaliser souvent et à
exercer continuellement les cordes basses de sa voix, qui la trahis-
sent quelquefois.
Somme toute, [la première épreuve a été d'un heureux pré-
sage.
CA1JAIS , 20 septembre. — Nos espérances, en ce qui con-
cerne l'accroissement des recettes, se réalisent déjà, nous en
félicitons M. Dupré , le directeur , et nous ne doutons pas qu'il
trouvera dans cet encouragement du public , dans cette preuve de
sympathie pour le théâtre, un nouveau motif de satisfaire complè-
tement à ses engagemens.
Commençons d'abord par complimenter M. DUPRÉ et Mme
DORSAY: Buridan et Marguerite de Bourgogne,de la TourdeNesle,
le colonel Chabertetla comtesse Verrière, du drame-vaudeville de
M. Arago, ont trouvé en eux de chauds, d'intelligens inter-
prètes.
Dans le Chalet, M. HENRY a fort bien joué et chanté le rôle de
Max.—Mme MAIRE et M. BOUCHÉ, dans la Favorite, ont de nou-
veau excité de nombreux et justes applaudissemens. Les choeurs
malheureusement étaient bien faibles, bien médiocres, et le mé-
contentement des spectateurs s'est manifesté assez hautement,
pour engager M. Dupré à tenir meilleur compte à l'avenir de nos
avertissemens.
En résumé, le directeur, sous le rapport financier, n'aura pas à
se plaindre de cette semaine ; les recettes des deux représenta-
tions ont été belles ; il s'agit pour lui de maintenir les bonnes
dispositions dans lesquelles se trouve le public aujourd'hui, et
pour cela il importe qu'il complète sa troupe sans retard , et que
les débuts des nouveaux artistes se fassent le plus tôt possible.
Nous désirons qu'ils soient plus heureux que les deux premiers
choix qu'il vient de présenter au public , et qui faisaient tache au
milieu d'artistes aussi distingués que MM. BOUCHÉ , BARRÉ,
HENRY et RÉGNIER , acteurs aussi utiles qu'intelligens, et Mme
MAIRE qu'on'entend toujours avec plaisir.
HAVRE, 24 septembre. — Les Mousquetaires de laj^eine
ont ici une vogue telle, que l'administration est obligée , pour
satisfaire les exigences du public , de donner cet opéra au moins
trois fois la semaine, et encore il n'y a pas de place pour tout le
monde.
La mise en scène, les costumes, tout en un mot est d'un luxe
extrême. Quant à l'exécution, les applaudissemens provoqués par
MM. GENNEVOISE , CORRADI, BONDOIS, FERDINAND, Mlles PRÉ-
VOST et A. LEGRAND, sont là pour dire le succès qu'obtient sur
notre scène l'oeuvre de M. Halévy.
M. BONDOIS mérite ici une mention particulière; cet artiste, dont
la complaisance est à toute épreuve, a bien voulu se charger du
rôle d'Hector de Byron, en attendant que l'artiste appelé pour
remplacer STÉPHANE décédé ait débuté : cet acte de bon camarade
et d'artiste zélé ne passera pas inaperçu aux yeux d'un public,
qui sait apprécier d'aussi bons procédés.
HOFFMANN est parti emportant du Havre une gentille somme
d'argent et une masse de bravos.
Mme IRMA a fait son premier début comme premier rôle (en
remplacement de Mme RENAUD décédée), dans Lazare le Pâtre.
Elle promet, nous verrons.
Le Comte Ory a fait, il y a quelques jours, sa réapparition sur
notre scène; les exécutans ont fort bien compris et rendu l'oeuvre
de Rossini, les applaudissemens adressés à M. CORRADI, Mlles
PRÉVOST et LEGRAND ont été légitimes. .
VE«SAIIi£.ES, 24. septembre. — Je m'empresse de vous
transmettre quelques détails sur les débuts du grand opéra. C'é-
tait une solennité pour Versailles, car nous étions privés depuis
dix-huit mois d'entendre nos chefs-d'oeuvre lyriques. On a re-
présenté avant-hier la Favorite. Signalons d'abord le succès rem-
porté par M. SAMAT, jeune ténor qui commence sa carrière, et
qui estappeléàunbrillantavenir. Mme VERNIN, première chanteu-
se, est une cantatrice de talent, sa voix est puissante, sa méthode
est correcte et son jeu est essentiellement dramatique. Quant à
M. LYON, le baryton, il peut se regarder comme l'enfant chéri
du public. Sa belle voix et sa tenue distinguée lui ont mérité tous
les suffrages. Somme toute, la représentation a été satisfaisante,
saufl'orchestre.qui,je crois, n'est même pas deforce àlutter àvecçe
qu'on entend journellement aux champs de foire. Nous conseillons
à M.Chapiseair d'apporter au plus tôt un énorme changement par-
mi tous ses musiciens; nous savonsfdéjà que M. J..-B. Croie, pre-
mier prix de violon du Conservatoire, vient d'être engagé comme
second chef d'orchestre. Espérons que son talent lui vaudra,
sinon les émolumens, du moins la place de premier-! Nos oreilles
y gagneront. S.
THÉÂTRES ETRANGERS.
A.WVERS, 23 septembre. — Les débuts se succèdent avec
rapidité, effort heureusement ; nous n'avons encore à enregistrer
aucune chute ; seulement et pour des raisons qui sont nous in-
connues, MM. LAPIERRE, fort premier ténor, et GUILLEMET, bary-
ton, ont résilié avec M. Letellier. Ces artistes avaient pourtant eu
du succès à leurs premiers débuts, et nous les regrettons sincère-
ment. v ,
Les artistes composant l'opéra comique et le vaudeville ont par-
faitement réussi.
• Mmes JACOBY et THÉODORE ont été bien reçues, et M. BELVAL ,
que nous possédons depuis plusieurs années, a été l'objet d'une
distinction flatteuse. La belle voix et le talent de cet artiste lui ga-
rantissent de beaux .suecès futurs sur les scènes des villes de pre-
mier ordre.
Les débuts du triai, premier comique, M. ROMANVILLE-4)EPITE ,
ont été une suite de succès, et vendredi 18, jour fixé pour le dé-
pouillement du scrutin, il a obtenu une majorité de 152 voix,, sur
159 votans.Depuis long-temps aucun artiste n avaitrasssembléau-
tant de suffrages.
M. H. ALIX a terminé aussi «s débuts'heureusement, cet ar-
tiste possède de précieuses qualités.
M. GOFFIN, laruette et premier comique marqué, et qui faisai
partie de notre troupe il y a deux ans, a été reçu avec grand plai-
sir. Ce trio de comique nous promet de belles et joyeuses soirées.
Abientôtd'autres détails, et lesdébuts du ténor et du baryton, Mlà.
CAUDET et GAPDEVILLE. A**,
CiMD, 25 septembre. — LEVASSOR vient de clore ici ses re-
présentations. — Le Lait d'anesse, le Poisson d'avril, la Meunière
de Marly et d'autres vaudevilles accompagnés d'excellentes chan-
sonnettes , nous ont montré sous, toutes les faces les brillantes
qualités de cet artiste. Aussi le publie s'est-il rendu à son poste.;
et les pensionnaires de notre scène déjà habitués déjouer pour les
banquettes, se sont trouvés, pour la première fois depuis l'ouver-
ture du théâtre, en face de chambrées complètes. Nous remer-
cions sincèrement LEVASSOR du plaisir qu'il nous a fait goûter,
et nous engageons M. Adam de ne jamais négliger l'occasion cfi}
se procurer des talens de cette espèce. Nous serions injustes de ne
pas citer Mlle CÉLINE CAYOT et M- BLAES, comme les deux artis-
tes qui ont le mieux secondé LEVASSOR. .•'.;,
Le répertoire Ordinaire marche lentement. On nous sert chaud
et froid le Chalet et le premier acte de la Dame blanche. Dans
le premier de ces deux opéras , HDRTEAUX chante convena-
blement, quoique baryton, le rôle de Max; GIRAUD s'acquitte fort
bien du rôle de Daniel. — Cet artiste possède dé grandes quali-
tés, et nous félicitons le directeur de cette acquisition. Le premier
acte de la Dame blanche a servi de début à Mlle MILLER .pre-
mière dugazon, Une seconde audition nous permettra de la ju-
ger et de nous étendre d'avantage sur son compte.
H. A. G.
TABLEAUX DE TROUPES.
TOIJBXAV.
Administration : MM. Meyrônnet, directeur ; Bazaud, régisseur
général ; Tailliez, chef d'orchestre -
Opéra
Artistes : MM. Menard, premier ténor ; Robert, deuxième ténor;
Osval, Philippe; Dehay, première basse; Collinet, baryton ; te-
rnaire, trial ; Lacourt, deuxième basse, Laruette ; Bazaud, rôles de
convenance ; Devin, deuxième trial,- Lebrun,Delaperrière, coryphées.
Mmes Leblanc, première chanteuse; Leclerc, première dug'azon ;
Vauquelin, deuxième chanteuse; Marie, deuxième du gazon ; Dumas,
duègne; Meyrônnet, mère dugazon ; Robert, utilités.
Comédie, vaudeville.
Artistes : MM. Osval, premier rôle; Robert, jeûne premier;
Jules, deuxième amoureux ; Devin, deuxième et troisième amou-
reux; Lemaire, premier comique; Bazaud, père noble; Lâcourt
financier; Collinet, rôles de convenance; Lebrun, Delaperrière, .uti-
lités. Mmes Meyrônnet, premier rôle; Marie, jeune première; Du-
mas, deuxième amoureuse; Leclercq, soubrette; Vauquelin, grande,
coquette; Dumas, duègne; Robert, utilités.
BEVUE SES JOURNAUX.
Bordeaux, La Sylphide, 30 septembre. — La Retne de Chy-
pre et la Fille du Régiment, ces deux récentes reprises, ont eu peu
d'influence sur les recettes de la semaine. Cependant, M MaBtMî
dans la première pièce, et M. Vial et Mlle Marchand dans la seconde'
se sont fait applaudir à différentes reprises. /
Si nous parlons de la Favorite, c'est seulement pour mentionner
la résiliation de M. Menghis.
La Part du Diable est un charmant opéra que l'on revoit avec
plaisir. Mlle Pauline Marchand et M. Lac ont joué leurs rôles avec
beaucoup de verve et d'entrain.
M. Dor, premierdanseur a fait son second début dans La Sylphide;
.1 aete favorablement accueilli, -t II a heureusement subi sa der-
nière épreuve dans la Tyrolienne du troisième acte de Guillaume-
lell. Nous ne pouvons que nous féliciter de l'acceptation de cet ar-
tiste, à qui nous reconnaissons de la vigueur, de la grâce et de bon-
nes traditions.
Nancy, Asmodée, 20 septembre.— La Juive a été mardi, pour
nous, un chef-d'oeuvre nouveau, chanté admirablement par la voix
puissante de M. Chenet, la dramatique Mme Marneffe, la belle prin-
cesse Mme Bores; chanté avec sagesse et bon goût par M. Dunan ;
chanté même par M. Prosper, dont la voix travaillée serait une bon,-
ne basse. Ajontez à cela une pompe, un luxe inouïs dans les faste»
de notre théâtrea des costume^ d'une rare richesse, de jolis page», de;
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