FAW?, H Mars
Le Petit 1 a?ïsieû
Dernière
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du Petit Parisien
UN ANNIVERSAIRE ROYAL
[De notre correspondant particulier)
Londres, 10 mars,
C'est, aujourd'hui le quiiruutièuie anniver-
saire du mariage d'Edouard VII et d'Alexan-
dra.
Le prince de Galles et la princesse Alexan-
dra de Danemark ayant été mariés le 10
mars le roi et la reine célébreront
cette Jï-te par un diaer ûe fanvUti suivi de
Un fuit curieux noter est que le, huit
demoiselles d'honneur qui assistaient à ee
mariage sont encore vivantes et qu'aucune
d'elles ne s'est mariée.
UN ARBITRAGE J)U ROI D'ITALIE
iDe notre correspondant participer]
Ht>me, 10 mars.
Us journaux publient lu dépèche suivante'
de Londres
u Le différend survenu entre l'Angleterre
et le Portugal, au sujet de la délimitation de
frontière entre leurs possessions du sud-
africain, est soumis à l'arbitrage du roi d'Ita-
lie.
ACCIDENTS DE CHEMIN DE FER
Naples, 10 mars.
La nuit dernière un tram de marchandise
a déraillé entre les gares dç Roccaseoca et
d'Fsnletta, sur la ligne de Rome à
Plusieurs wagons ont été brisés.
Six employés ont été taéB, deux blessés
New-York, 10 mars.
Par suite de la rupture d'un essieu, les
Wagons-citernes d'un train pétrolier se sont
télescopés près d'Oléan plusieurs ont fait
explosion et le pétrole enflammé a été projeté
sur la foule accourue pour porter secours.
Il y a de nombreuses victimes on parle
'de viiitt-deux morts.
LA QUESTION MACÉQffJSIENNE
(De notre correspondant particulieri
Vienne, 10 mars.
Une dépêche privée reçue de Constant! no-
ple prétend que la Porte se propose d'en-
vover une note aux ambassadeurs d'Autri-
Clip et de Russie, disaat que, vu les troubles
qui existent, en Macédoine, troubles causés
par les Bandes années, d'application des ré-
'formes est chose absolumenat impossible
'Polir le moment du moins.
Les nombreuaes visites du secrétaire du
sultan ù l'ambassadeur de Russie ni&uraient
pas d'autre but, dit-on, que d'obtenir l'ac-
quiescement de la Russie à surseoir -à l'ap-
plication des réformes.
Darrs les milieux officiels, on ne sait rien
au sujet de cette note.
La Neue F'rete Presse, dans son irçtéres-
ôftnt article sur la question macédonienne,
dit que l'opinion générale est qu'une révolu-
tion est maintenant inévitable en Macé-
Le même journal dit que 'la Turquie sera
probablement maîtresse de la révolte ou que
l'insurrection se déplacera et se transhume-
ra en guerre de gaérillas.
♦
L'ÉMIGRATION IRLANDAISE
{De notre correspondant particulier))
Londres, 10 mars, soir.
D'après une communie ai ion faite aujour-
'd'hui à la Chambre des communes, 40,400
(personnes ont quitté l'tntande en 1902; la
presque totalité, soit exactement 40,090 émi-
grants étaient Irlandais de naissance.
Depuis 1851, près de 4 millions d'Irlandais
ont émigré sans esprit de retour.
LES GREVES EN HOLLANDE
(De aotre eonespondant particulier)
La Haye, mars.
Au cours de la séance de la seconde
Chambre, M. Mecs, libéral, a interpellé sur'
la grève des chemins de fer. Il a développé
•plusieurs considérations qui, selon lui, lais-
sent croire que le gouvernement devait sa-
voir, avant le 31 janvier, qu'une certaine agi-
tation régnait dans le personnel des chemins
de fer.
Le député socialiste Troelstra constate
dans une interpellation sur le même sujet
que la situation est très difficile. Si la grève
éventuelle ne pouvait aboutir, la Fédération
internationale des transports intervien-
drait cent mille florins seraient envoyés
chaque semaine d'Angleterre. M. Troelstra
demande que tout le monde travaille à ap-
porter une détente à la situation.
Le ministre Kuyper, répondant pour le
gouvernement, déclare de façon catégorique
que le gouveraemerrt n'était pas préparé le
'31 janvier à la grève. Tontes les mesures
sont prises actuellement pour faire face a
une grève éventuelle, qui, espère le ministre
à la suite de M. Troeistra, n'aura pas lieu.
L'attaque sociale et politique exigeait im-
périeusement un appel des levées de trou-
No 91. Feuilleton du PETIT PARISIEN.
DEUXIÈME PARTIE
LE BOMAK D'HNE FILLE
X (suite)
Correspondances
I1 lut cette dépêche à diverses reprises
pi et la mit dans sa poche.
» Pendant quelques minutes, yje le vis très
» Méme des larmes perlèrent à ses yeux.
» Je me demandais ce qu'il pouvait avoir,
» lui dent le calme et la sérénitié ne se sont
j>> jamais démentis jusque-là.
Je loi saisis une main et je lui demandai
d Ou"avez-vous donc ?
n Rien. Seulement je vais vCtre obligé
de vous quitter.
» <)h pour quelques joui~s seulement.
» Où irez-vims
» foin d'ici.
n Seul ?
» oui, parce que je crains de« vous im-
*f poser les fatignes de ce voyage.
Pas pour une autre ratson ?
Quelle antre pourrais-je avoir ?
Que sais-je?
Il Il'! dis d'une voix altérée, car je re-
s» doutais quelque accident
» Où vous irez, j'irai, mon ami. Je ne
» veux pas vous quitter.
» Mais votre tille i.
» Ma fille ne cMut aucun danger. EBe
R est en bonnes mains. j'espère qu'il ne lui
pes, car elles sont tout à fait insuffisantes
des raisons d'Etat lui interdisent de répon-
dre si des militaires seront employés aux
services des chemins de fer en cas de grève.
Le ministre espère que la paix et l'ordre se-
ront maintenus. Le gouvernement ne peut
se laisser entraîner par le chant de sirène
de NI. Troelstra. Avant tout, il tiendra le
pouvoir dans l'intérêt de tous les groupes
de la société.
Lu. discussion continuera demain.
MATCH MERIGNAC-PINI
(De nolre correspondant particulier!
Madrid, 10 mars, soir.
Un assaut, a eu lieu cet après-midi, au
théâtre lyrique, entre le maître français
et le chevalier Pini.
La lutte a été vive entre les deux cham-
pions d'après les résultats officiels, le maî-
tre italien est resté vainqueur par 10 tou-
ches contre 9.
JOURNAL TRANSATLANTIQUE
iDe notre correspondant particulier)
Londres, 10 mars, soir.
Le transatlantique Elruria, arrivé aujour-
d'hui à Liverpool, apporte les exemplaires
du premier journal rédigé au milieu de l'At-
lantique l'aide de la télégraphie sans fil.
Différentes niouveltes ont été reçues de
Brow Head. On lit notamment dans ce jour-
nal qu'une tempête d'une violence inouïe fai-
sait rage, le 28 février, sur toute l'Angle-
terre.
Les télégrammes échangés en mer entre
ÏEtruria et le Nunisetouka, à une distance
de 11d kilomètres, figurent également -parmi
les nouvelles.
AU JOURNAL OFFICIEL
Le Journal officiel publiera ce matin
Intérieur. Un rapport, adressé au Président
de la République, suivi d'un décret relatif au
retrait de l'autorisation de l'établissement des
sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur
Un décret portant règlement, d'administration
publique applicable aux conditions que doivent
remplir les appareils destinés a la désinfection.
Instruction publique. Un décret portant mo-
dification an décret du 1<* juillct 1897 relatif aux
bibliothèques publiques des villes.
Guerre. Un décret nommant membre de lav
commission militaire des chemins de fer le gé-
néral Borgnis-Desbordes, en remplacement du
général Avon.
Marine. Des décisions portant nomination
à des commandements à la mer; portant muta-
tions, admissions à la retraite, et décernant des
médailles pour faits de sauvetage.
Un tableau d'avancement de l'administration
centrale pour 1903.
Des listes d'embarquement (officiers de ma-
rine, olflciers mécaniciens, corps de santé).
Colonie! Un rapport au Président de la
République suivi d'un décret réglementant, dans
ia colonie de Madagascar et dépendances, la fa-
brication de l'alcool destiné à des usages indus-
triels, ainsi que la circulation et ta vente des pro-
duits en provenant.
Dans la partie non officie-ne
Un avis de concours pour l'admission dans les
carrières diplomatique et consulaire.
Une liste des sous-officiers admis à suivre les
cours de l'école militaire de l'artillerie et du
génie (division du génie).
Opérations des caisses d'épargne ordinaires du
ïnr au 10 mars.
TRIPLE ASPHYXIE
(De notre correspondant particulier)
Grenoble, 10 mars.
Deux religieuses du couvent de Notre-
Dame-d-e-la-Dêlivrance, à da Croix-Rouge,
banlieua de Grenoble, et une orpheline cou-
chant dans la même chambre, ont été trou-
vées asphyxiées ce matin par les émanations
d'un poêle dont la clef avait été fermée im-
prudemment.
A l'arrivée du médecin, l'orpheline, Andrée
Labole, âgée de dix-huit ans, était morte.
Ley religieuses purent être rappelées à la
vie, mais l'une d'elles, Mme Louise Ducret,
en religion sœur Sainte-Ursule, originaire de
Samt-Pierre-d'Albigny (Savoie)» est dans un
état désespéré.
UNE FEMME ASSASSINÉE
(De notre correspondant particulier)
Sens, 10 mars.
Une femme Carenne, née Clémentine Gi-
rois, âgée de cinquante ans, habitant le ha-
meau de Coquin, commune de Lixy, a été
trouvée assassinée hier, vers cinq heures de
l'après-midi.
Le cadavre de la malheureuse portait la
trace de nombreuses blessures paraissant
avoir été faites avec un instrument tran-
chant.
L'arme ayant servi à commettre le crime
n'a pu être retrouvée, mais, par contre, on
a découvert dans une mare voisine un pieu
ensanglanté.
Le vol a été le mobile du crime, car tous
les meubles de l'habitation de la victime ont
été soigneusement fouillés.
On croit que l'auteur du crime est un indi-
vidu qui aurait été aperçu vers trois heures
de l'après-midi fuyant à travers buis.
» arrivera rien. Grâce à vous, la mère et
l'enfant sont heureuses. La femme se
doit à son mari avant tout. Je vous suivrai
u au bout du monde, s'il le faut.
» Il me prit dans ses bras et je sentis deux
grosses larmes qui roulaient sur mon
» Alors il m'expliqua qu'il'venait de lire
n une dépêche assez énigmatique, qui l'ap-
» pelait en Autriche.
Elle émanait d'un notaire de Vienne.
Venez. Communication importante à
n vous faire. Ne craignez rien. Pas de mau-
nvaises nouvelles. Au contraire. »
Signé Johann Schuler.
il Que signifiait ce télégramme ?
» 11 ne s'en doutait même pas.
» Le mystère qui avait toujours plané' sur
n son origine allait-il s'éclaircir ?
J'embrassai mon Andrée.
Tu ne peux t'imaginer comme elle est
n caressante et gentille.
» M-, de Restaud l'adore, peut-être un peu
» & cause de sa mère, mais beaucoup auaai
certainement à cause d'elle.
» Tu ne saurais croire quelles attentions
elle a pour lui, la petite enjôleuse.
» Elle va se pelotonner dans ses bras, elle
le couvre de baisem et elle semble l'im-
plorer du regard de ses jolis yeux comme
si elle comprenait qu'elle a trouvé en lui
un protecteur et un ami.
x Nous sommes partis.
» Je te fais grâce du voyage.
» Je te dirai seulement que du Limousin
presque sauvage dans lequel nous nous
trouvions, il n'était pas très facile.
Ecoule.
Nous sommes allés de notre manoir du
» Breuil à Clermont-Ferrand; de Clermtmt-
» Ferrand à Lyon de Lyon à Genève de
1) Genève à Munich et de Munich à Vienne.
» C'était long et compliqué, mais ma cttè-
Le parquet de Sens, aussitôt avisé, vient
de se transporter sur les lieux.
UIE FRUITIÈRE ASÎÎASSIHES
Les rafles de la Nuit dernière. Importante
Capture. Cinq arrestations
C'est dans ce monde répugtlant s it en fut
de gens sans aveu, qui tirent leur-s moyens
d'existence de la galanterie de misérable»
tennnes qu'ils terrorisent en les rouant de
coups, que s'étaient portées, dès le détnit,
le, i-Kchercbes de M. Hamard, chef de Ja
sûreté, pour découvrir les assassins de
Mme Bournitgai, l'iniortunée fruitière de la
rue Moreau.
Si au coure d'une première rafle opères
lendemain même du jour où le crime fut
découvert .les coupables réussirent à passer
à iravers les mailles du filet, il n'en a pas
été de même cette fois, et l'opération a don-
né des rêsuttuis très appréciables.
lieux .J
En effet, en procédant la nuit dentière,
entre trois et cinq heures du matin, à des
visites domiciliaires dans les hôtels mal fa-
més qui pullulent boulevard I)iderot, avenue
Daunlesnil, rue Trousseau et enlln faubourg
Saint-Antoine, les inspecteurs du service de
sùreté retenaient doux individus et deux
femmes dont les propos et surtout l'embar-
ras des réponses attirèrent plus particuliè-
rement leur attention.
Les noms sous lesquels on les désigne
dans la société spéciale; dont ils sont les plus
beaux échantillons suffisent amplement à
les faire connaître.
L'un qui se nomme Henri Docké dit Ri-
ri », est âgé de vingt ans. Il a fait un vague
apprentissage d'ouvrier chaisier et a été ar-
l'été dans un garni de ta. rue de Reuilly en
compa nie d'une jeune fille de dix-neuf ans,
Anna S'rnonet, connue sous le nom de » Na-
na la Pointillée ».
Cette appellation dont elle s'enorgueiltit
lui vient de ce que, sur le visage, sur le cou,
aux bras et aux .mains, elle s'est fait ta-
touée des pelits pets bleue, signe caractéris-
tique de tout « Apache qui se respecte.
L'autre s'appelle I-éon Gourefoy. Il est con-
nu dans son quartier sous le sobriquet de
il J'Ebéno ayant été employé pendant qum-
ze jours chez un ébéniste du faubourg Saint-
Antoine. Il est âgé de vingt ans et a été ar-
rêté dans un garni de, la rue Basfroi.
Docké a déjà plusieurs condamnations à
son actif. Ouant Gcwrefoy, autre de nom-
breuses coiUamnationB également, il a été
'poursuivi pour tentative de meurtre.
Enfin, la quatrième airestatioa opéré, qui
est la plus importante quant à présent, est
oelle d'une fille Ernesfâinê Millan, âgée de
Vingt-sept ans, dite « 'la Lyonnaise », demeu-
rant boulevard Richard-Ltsnoir, et dont le ca-
sier judiciaire est éma'lléde douze condam-
nations.
Re soir du crime
N Henmi Docké, ni Léon Gourefoy n'ont
pu indiquer d'une faiçon précise l'emploi
qu'ils avaient faitde leur temps dans la soirée
nù le crime a été commis, ni faire. connaître
] endroit où ils se trouvaient à l'heure où l'in-
fortunée fruitière a été assassinée.
lueurs réponses contradictolires permettent
de faire peser sur eux de très graves soup-
çons.
I^ua prétend qu'entre dix et onze heures,
il se trouvait avec sa maîtresse dans un bal
musette qui, justement, notait pas ouvert ce
soir-là. L'autre dit tout simplement qu'il s'est
promue sur le boulevaixl Diderot et sur l'a-
venue Daaimesnil, surveillant les allées et
venues de sa maîtresse, ainsi qu'il le fait ré-
gulièrement, mais il ne peut citer un seul
établissement où il soit entré. Et il n'a guère
l'habitade de rester abusai longtemps dans la
rue sans aller boire chez un marchand de
vin.
*Uéffène de la Râpée »
II n'est jOas douteux que ces deux individus
et leurs mialtresses ont participé à l'assassi-
nat de Mn,\e Bournigal d'une façon quelcon-
que. En foMrt cas, ils doivent en connaître
parfaitement les auteurs.
M. en a acquis la conviction an
cours de l'int errogatoire très serré qu'il a fait
subir, hier si sir, à la fille Millon, qui, à un
moment donrlé, s'est écriée: Qu'elle était
prête à se mettre à table à la condition
qu'on amenâtEn disant qu'elle était prête à « se mettre
à table », Ja fl Hft Millon a voulu expliquer
qu'elle était toa te disposée à dire ce qu'elle
savait. Ce qui' prouve, par conséquent,
qu'elle sait que]\que choae
L'individu qu.- elle a ainsi désigné est un
dangereux maifiaiteur dont la placé de la
Bastille est le quartier général. Il se nom-
me en réalité Bugène Basseguier, âgé de
vingt et un ans, serrurier, demeurant 110,
rue de Montreuili.
A différentes nsprisas et, encore tout ré-
cenranent, il s'est livré sur Ernestine Millon
à de révoltantes brutalités, la frappant de
coups de pied d ans l'abdomen jusqu'à ce
qu'elle reste inanimée sur le trottoir.
D'après les déc larations qu'a faites cette
dernière, Gégène ue la Rapée l'a quittée su-
bitement vendredi soir il. sept heures, jour
du crime, sans dine où il allait, et, depuis,
elle ne sait pas ce qu'il est devenir.
Basseguier a cependant été arrêté hier
soir par des inspecteurs de la sûreté et im-
médiatement éca-oué au dépôt. On est con-
as re Renée, quels beaux pays nous avons
traversés.
» Veux-tu mon aVis
» Le plus beau de tous, le plus riant, le
plug doux à habiter, à mon sens, c est en-
y> core notre France».
Cependant il faut être juste.
» Les autres ont aussi leurs beautés, sau-
-ages parfois et d'en pittoresque achevé,
» et je comprends qu'ils puissent passionner
n fleurs habitants.
>t A Vienne, mon mari ne m'a pas quittée
» un instant.
» Je l'ai accompagné jusque dans le cabi-
net d*u notaire.
» M. Johann Schmer est certainement un
» personnage important.
» La maison qu'il hab&e est fort belle.
» Tai su par un mot échappé à une des
» servantes de l'hôtel, urne très jolie Vien-
» n«is»e qui parle admirablement le français,
x qa'il est le notnire ou du moins un des
» natures de la Cour.
» Il u. reçu mon mari avec une visible dé-
x M. Schuler est presque un vieillard.
» Ses «neveux sont blancs entièrement. Je
» ne comprenais pas un mot de ce qu'il disajt
» et je pertse qu'il le savait car il m'avait
» paru, à mon sujpl, interroger mon man
du regard.
» Ses yeux sont, par parenthèse, très fins
» et très pénétrants.
» J'ignare oe qui s'est dit pendant cette
» entrevue qui a été longue.
ir Mon mari semblait 1res ému mais il faut
h le connaître ponr deviner ses impres-
s ion*, car son visage reste d'ordinaire
» empreint de la même expression qui est
» une de calme inaltérable et résigné.
» Tu le sais bien, toi, qui as en tant d'oc-
» casions de le voir.
» Lorsque nous .sommes sortis^ l£ polaire
vaincu que cet individu est l'auteur prlnci-
pal de lij.-h;as.sinat de Aa fruitière de la rue
Moreau.
Tout ce joli monde est gardé à la disposi-
tion de M. de Cosnac, juge d'instruction.
LES ACADÉMIES
ACADÉMIE DE RfÊDECl/IE
il est vraiment regrettable que les places
qui, dans da nouvelle salle de ta rue Bona-
parte, ont été réservées à la presse soient
situées de telle sorte qu'il est absolument
impossible d'entendre un mot des communi.-
catinns qui se font à la tribune. Une pétition
adressée au bureau de l'Académie est de-
meurée lettre morte, et hier encore il a été
impossible de suivro la description très inté-
ressante que faisait M. Périer d'un appa.reil
qui permet iamt A La fois, non seulement de
déterminer l'emplacement d'un projectile
dans le crâne, mais encore de l'extraire.
L'Académie a, sans discussion cette fois,
voté d'unanimité les conclusions du rap-
port de NI. Liiborde sur l'alcool, tout en y
apportant cependant quelques monitications.
Ce«t ainsi que la commission, écai tant le
système des deux listes, l'une de proscrip-
tion l'autre de réglementation, qu'elle avait
établies tout d'abord, a proposé en fin de
compte dP condamner en bloc toutes les
essences servant à la fabrication des li-
queurs apéritives ou digestives.
Aprës avoir dit que Iv commission avait
jugé inutile d'entendre les délégués du
syndicat des négociants en vin dont les
membres avaient déjà formulé leurs obser-
vvlions dans une brochure ayant fait l'objet
d'un examen, M. Joffroy qui remplace bt.
Laborde qu'une sérieuse indisposition a
empêché de venir il la séance, s'exprime
ainsi
Votre commission, se considérant comme suffi-
samment éclairée par l'étude qu'elle a faite de
la question et par la discussion qui a eu lieu à
cette tribune d'une part: se rapporlant d'autre
part au rapport de M. Laborde et aux obser-
vations présentées par les différents orateurs,
vous propose de voter les trois conclusions et le
vœu suivants
lo L'Académie déclare que toutes les essences
naturelles ou artificielles, sans exception, ainsi
que les substances extraites, incorporées à l'al-
cool ou au vin, constituent des boissons dange-
reuses ou nuisibles;
2o L'Académie déclare que, le danger de ces
boissons résultant tout à la fois des essences et
de l'alcool qu'elles renferment, elles mériteraient,
quelle que soit leur basse, d'être proscrites, et, que
tout au moins il v a lieu de les surtaxer de iello
manière quëTa surtaxe devienne en quelque sorte
prohibitive;
3o L'Académie signale en particulier le dan"er
des apéritifs, c'est-à-dire des boissons essence
et à alcool prises jeun.
Le fait que ces boissons sont prises ayant les
repas rend leur absorption plus rapide et leur
toxicité plus active.
Enfin, pour terminer, la commission de
l'alcoolisme propose à l'Académie d'émet-
tre le vœu suivant
L'Académie émet le vœu qu.il soit pris des me-
sures efficaces pour diminuer le nombre des de-
bits de boisson.
Les trois articles ont été votés mains
levées et c'est par acclamations que les
membres présent¿ ont accueilli la dernière
proposition.
FAITS DIVERS
Frédérrc Humbert a continué hier, ainsi
qu'il l'avait fait la veille, à étudier certains
dossiers dans un cabinet spécial aménagé à
cet effet, accompagné du secrétaire de M"
Henri Robert, Me Dessaigjie.
Les juges d'instruction n'ont procédé à au- i
cun interrogatoire ni reçu aucun témoin.
Il paratt cependant qu'on a découvert de
nouveaux créanciers qui, jusqu'ici, n'avaient
pas cru devoir se faire connaître.
M. Berthelot, commissaire aux délégations
judiciaires, a en effet lancé, hier, plusieurs
convocations pour recevoir les dépositions
de ces témoins de la darniére heure qui ne
seront peut-éthe pas très satisfaits qu'on s'oc-
cupe d'eux, puisqu'ils ne se plaignaient pas
et ne demandaient rien.
En tous cas, pour les manœuvres fraudu-
leuses employés vis-à-vis d'eux, la prescrip-
tion est acquise.
Mort suspecte
M. Prélat, commissaire de police, vient
d'ouvrir une enquête au sujet de la moat,
survenue hier matin à l'hôpital Beaujon,
d'une femme Grasset., âgée de quarante-huit
ans, domestique à Colombes (Seine).
Le médecin de l'état civil appelé à consta-
ter le décès, a refusé de délivrer le permis
d'inhumer et, d'accord avec le commissaire
de police, a fait transporter le corps à la
Morgue.
L'autopsie seule pourra établir les vérita-
hles causes de ce décès, qui présente un ca-
ractère dcs plus suspects.
La Cachette du Cambrioleur
Un garçon de recettes de la compagnie des
eaux, M. F. habitant au cinquième étage
de la maison située au numéro 51 de la rue
de Nappes, se rendait, hier matin, aux wa-
ter-elosets situés sur le palier et constatait,
avec un ennui bien compréhensible, que le
local était occupé.
Après vingt minutes d'attente, comme l'in-
trus qui se trouvait dans le buen retirp refu-
sait de donner signe de vie, M. F. se f&cha
et, d'un vigoureux effort, il ouvrit la porte.
Il aperçut avec stupéfaction un individu
» lui a pris les mains avec effusion et je
» ne pourrais pas dire lequel des deux était
» le plus troublé.
C'était l'heure du dtner.
Nous sommes entrés dans un des plus
» beaux restaurants de Vienne dont je ne
» saurais l'indiquer la position ni le nom.
J'étais perdue dans cette ville qui m'a
n paru su^éVbe, avec des monuments gran-
» dioses.
d Mon mari nous a fait servir dans un
» petit salon particulier où nous avons dlné
» en tête-à-tête, comme deux amoureux.
» Là, il m'a appris ce qui venait de se
» passer.
» Le notaire était chargé de l'informer
» que s'il conservait quelque espoir de
» connaître un jour son origine, il devait
renoncer que sa mère n'était plus de-
» puis de longues années et que son père
» élait mort h son tour depuis un certain
» temps qu'il ne pouvait fixer; que les
» ordres qu'il avait reçus le lui interdi-
saîent, quelque profonde sympathie qui!
» éprouvât pour tui; que s'il s'était supposé
» abandonné,- il aurait en tort, car la vi-
» gilance de son père t'avait suivi partout
n et jusqu'au dernier moment; qu'il avait
» été heureux de le savoir tel qu'il s'était
»montré, fier et digne, supportant avec
courage et sans défaillance le poids de
» la situation que sa naissance lui avait
« faite; et enfin qu'en mourant il avait voulu
» lui laisser un dernier souvenir d'une af-
» fection qui ne s'était jamais démenti.
» En même temps il lui remit les titre.*
» de propriété d'un domaine considérable
acquis à son intention par Un mandatai-
» re et qu! ne doit jamais être revendu de
» son vivant.
» Ce domaine est situé dans la plus beiie
n partie du Tyrpl et é'^ae étendue coasidé-
qui tétait inconnu et qui sembla très embar-
rassé il sa vue.
Que faites-vous là? lui demanda M.
F. avec colère.
Je suis garçon laitier, répondit l'hom-
me interloqué et M cherche des Lottes à lait
vides que l'on ma dit être ici.
Cette réponse invraisemblable donna l'é-
veil il Ni. F. certain qu'il se. trouvait en
pié/wnee d'un cambrioleur, il appeda le con-
cierge et tous ilgcuçon laitier chez M. Gamot, cuniniissaii'e
do police du quartier de l'Europe.
FouiiJé, l'individu qui se nomme François
C,ouquet, tigé de vingt et un ans, fut trouvé
en, possession d'une pince-monseigneur, de
fausses clefs et d'une montre en argent.
Interrogé sur ta provtwinee de cet objet,
Gauquct reconnu qu'il l'avait volé, la veille,
ainsi que d'autres bijoux, Ù Mme veuve Cn.
lumie, demeurant 4t, rue Delaborde, dans le
logement de laquelle il s'était introduit la
veille.
M. Oramotlui ayant demandé ce qu'il avait
fait des bijoux volés, d'une valeur de mitle
francs environ, il déclara qu'il les avriit ven-
dues à ihi inconnu pour la somme de douze
franc*.
qui a refusé d'indiquer son, domi-
cite, a été envoyé au dépôt.
La Jape révélatrice
Une dame de nationslilé italienne, Mme
S. de passage à l'aris, était descendue
dans un hôtels des grands Ixoulevai ds. il y
a quelques jours, en visitant se* nuilles, clin
s'aperçut qu'une de ses jupes de suif, île
grande valeur, avait disparu.
Une enquête faite parmi te personnel dc
l'hôtel ne donna pas de résultat et on ne
put découvrir l'auteur du lru«in.
Passant hier près de l'Opéra, Mme S.
aperçut à quelques pas devant elle une jeune
fenune à la mise élégante et vêtue précisé-
mont de la jupe dérobée.
Appelait un gardien de la paix, Mme S.
fit conduire cette femme, qui se nomme Lu-
cienne Meunier, an bureau de M. Tanguy,
commissaire de police du quartier de la
Chaussée-d'Anlin, oùelle fut questionnée sur
la provenance de ce vêtement.
Le prenant de très haut, cette dernière pré-
tendit que Mme S. se méprenait et quelle
avait acheté cetle jupe au Temple. Mais il
lui fut impossible de préciser à quelle mar-
chaude et déclara finalement qu'elle ne dirait
rien.
Pour lui donner le loisir de réfléchir et de
sortir de aon mutisme, NI. Tanguy a envoyé
Lucienne Meunier au dépôt.
garde municipal blessé
Les couplas tournaient, hier soir, dans la
salle d'un bal-musette bien connu de la rue
de la Montagne-Sainte-Geneviève, quand,
vers onze heures, entra une femme, Marie
Bertrand, âgée de qu arante- cinq ans, demeu-
rant rue Saint-Médard, qui, complètement.
ivre, se mit à invectiver le patron de l'éta-
blissement et les clients.
On ne prêta d'abord aucune attention a sas
propos puis, finalement, on la mit à la porte.
Bientôt, la vitre de la devanture vola en
éclats, Marie Bertrand, pour se venger, ve-
nait de l'enfoncer d'un coup de tête.
Le garde Femartd Dumélier qui se trou-
vait à proximité, reçut un des éclats de verre
et fut assez sérieusement blessé à la main
droite.
L'auteur de cette perturbation a. été con-
duit.e au poste et consignée à la disposition
de M. Caj"pin, commissaire de police.
ûiaoolo et Méphisto
lundi après-midi, au Casino de Paris, à la
fin de l'exercice dit de la u boucle doublée »,
exécuté par le cycliste acrobate Méphisto,
une délégation de la commission supérieure
des théâtres composée de MM. Corne, direc-
teur du cabinet du préfet de police; May,
chef de bureau Cordier, commandant des
sapeurs pompiers, et Bunel, architecte,
s'est rendue hier après-midi, à l'Olympia
pour;assister aux exercices de tous points
semblables à ceux qui ont amené l'accident
da Casino de Paris et auxquels se livre l'A-
tméricain Diavolo.
La commission a estimé qu'il n'y avaH
pas lieu d'inlerdire le spectacle mais el!e a
pris néanmoins les mesures nécessaires
en vue d'assurer la sécurité complète du
cycliste et des spectateurs.
Ajoutons qu'en vertu d'une ordonnance
*le référé rendue par le président Ditte,
Diavolo a fait signifier à son imitateur Mé-
phisto d'avoir à cesser son travail à bicy-
clette dont il est le créateur et qu'il consi-
dère comme une concurrence commerciale.
En conséquence, M. Twgpy, commissaire
de police, s'est rendu, dans l'après-midi, au
Casino de Paris et a apposé les scellés sur
la machine de Méphisto.
Pour llfifitantt l'affaire en est là.
PETITS FAITS
»w» La nuit dernière, vers trois heures du ma-
tin, M. Albert Billequin, âgé de trenle-trois ans,
demeurant rue de La Chaise, 12. s'est jeté dans
ta rtM d'une fenêtre de sa Chambre, située au
sixième Muge, dans un accès de lièvre chaude. Le
malheureux est mort quelques instantes après.
Le concierge d'un immeuble, 10, rue Bri-
daine, a trouvé, hier matin, vers dix heurte, der-
rière la porte d'entrée donnant sur la rue, uu
entank nouveau-né du sexe masculin donnaTit pai-
siblement dans un petit panier.
Le petit être. parfaitement a a été di-
rigé sur hospice des Enfants-Assistés.
•» Ni. Coston, commissaire de police, a en-
voyé, hier, au dépôt, le nommé Alfred" Brelin,
âgé de vingt ans et Félicie Dûment, sa maîtresse.
Ces deux individus se livraient au vol à d'étalage
dans l'avenue de Cliohy.
•vw» Cas de l'existence misérable qu'il mon ail,
le nommé Alfred Hoquet, àpé de soixante ans,
journalier, s'est pendu, hier après-midi, dans la
chambre d'hôtel qu'il occupait rue de Léiis.
Il s'appelle le Rantsberg.
» C'est de là que je f écris, ma Renée.
» Tu ne peux te figurer ce que c'est.
Le cadeau est royal.
» Imagine un chdteau de féerie, tel que
» nous n'en avons pas en France, au cen-
» ire d'une contrée d'une poésie que nous
» ne connaissons pas.
» Des montagnes et des vallons d'une
» verdure admirable, des torrents et des
H prairies, des rochers et des cascades na-
» tureïïës bien entendu, des futaies de chê-
» nés et de sapins, des bruyères et des
» pâturages à perte de vue!
Et dominant le tout un vieux manoir de
» paladins, en bon état et d'une forme étran-
ge, avec de vastes salles où on se croirait
» au temps de la Belle au Bois dormant, so-
» bretnent meublées, dont quelques-unes ont
» un aspect rébarbatif tout à fait moyen-
» âgeux.
u Que nous sotnmes inin des hôtels des
Il Champs-Elysées ou des aillas si coquettes
» de Ville-d'Avray et de Delievue 1
ts Et aussi que' cela ressemble peu aux
élégances du bo's de Boulogne et des jar-
» dins de Parti.
» Pas de corbeilles artistement disposées.
» Pas tiô pelouses peignées et bixwsées
comme des tapis de salon.
Pas d'ailées ratissées chaque matin, ni
de parc elô3 de murs.
d Mais-eé domaine est un prtrc véritable
et presque sana limites, peuplé de daims,
« de cerfs et de toutes sortes de bêtes plus
i) jolies les unes que les autres.
Il en vient jusque sous les fenêtres du
it vieux caste! et les balcons de nos chambres
» à coucher.
Il C'est supcrbfe, ifnA Renée, comme un
n rêve des Mille et une nuits.
Et il v a là dedans pour diriger le nom-
n breux personnei de fermiers, de gardes, de
NOUVELLESJAÂRITIMES
Les Suites d'une Collision
Nous annoncions dernièrement que le c*«
pitaine de de Surgy, qui comman-
duit le cuirassé Gaulois au moment de se
le Bmwel, avait été relevé da
son cririinKindernent par mesure discipli*
Cet officier vit'nt d'adresser au comnian-»
danl, en chef de l'escadre, une lettre qui S4
Devant la situation qui m'e»t faite, j'ai i'hoftt
neur de vous prier instamment de demander &
M. je ministre de nie faire passer devait un nrw-
veau.Mni.seil u'emiuMc m.i.ii.'
qu'il suit l'riiiènjii.eiil > CI,
L'Escadre du \ord
On mande de Brest w
Les deux divisions de l'escadre du Nord
ont quitté Brest aujourd'hui à une heure de
l'après-midi puur une absence de quatre
L'escadre se livrera, durant cette sortie,
différeuts exercices de guerre.
Séance du ruurtli iQ mars 1903
La Politique étrangère. Discours de MU.
Millevoye, Georges Berry, Delaioase,
Charles Benoist, de Pressensé.
La Chambre a commencé la discuseioaJ
des interpellations relatives à la politique
étrangère. MM. Millevoye, Georges Berry.
Delafosse, Charles Benoist, de Pressensé
ont successivement examiné les questions ù
l'ordre du jour de la politique européenne,
en Orient.
La suite de la discussion a été renvoyées
a aujourd'hui mercredi.
La séance est ouverte il denx heures vingt
sous la présidence de M. Léon Bourgeois.
La Chambre adopte, h l'unanimitô de 4M
votant.-», le projet de loi relatif à l'earegia-
tcMnaut d*-s HiuichiVs passés pour le compte.
des colonies et pays de protectorat.
M. Henri Michel adresse h M. le ministra
de l'Agriculture une question relative à l'uni-»
licalion des prises d'eau en Durance.
L'orateur explique que la ville u Avignont
prétend accaparer, au détriment du dopât**
tement des Bouches-du-Rhône, les eaux dat
la Durance, et il demande au ministre d«
prendre les mesures nécessaires pour que
rien ne suit fait, ou continué, quant à l'amé-
nagement des eaux de la Durance, jusqu'à!»
jour où le projet de réglementation du régi*
me de ces eaux, pendant devant le Sénat,1
aura été voté par le Sénat et par la Chara»
bre.
M. Mougeot, ministre de l'Agriculture, dé-
clare qu'il ne sera pris aucune décision suit
ce point qui n'ait été l'objet d'une discussion!,
approfondie au Luxembourg et au Palais*.
Bourbon.
L'incident est clos.
LES INTERPELLATIONS
L'ordre du jour appelle la discussion des]
interpellations 1° de M. Millevoye sur l'état'
de nos relations internationales 2° de M.}
Georges Berry sur les événements qui sa!
passent en Macédoine; 3° de NI. Delafosae,,
sur les directions de la politique du gouver»
nement au Maroc.
M. Millevoye oppose le droit au fait. Il pro-
clame le droit des peuples de disposer d'eux-»
mêmes, le droit des démocraties de poursui-
vre l'idéal de la fraternité universeue, mai*
il rappelle en même temps le langage du chefl
d'un puissant empire qui déclare que le pre^
mier devoir d'un peuple c'est d'être fort, qui
chaque jour augmente sa puissance mili-
taire, qui accroît de jour en jour sa flotte, est
qui, dms la paix, se prépare a être, par lai
guerre, l'arbitre du monde entier.
C'est cette sflnation, fijo^'e M. Millpvoye. qui:
a obligé la France à (aire ia veillée des aimes et*
l'alliance franco-russe.
f.e IruiUi de Francfort et le traité de Berlin ont
été deux erreurs historiques.
De 1871 il la France a vécu l'épée sur 1$;
gorge. Un homme de génie redoutable, aprè**
avoir terrassé la France, a voulu s'opposer ••̃"
son relèvement. (Mouvements divers.)
Cet homme, ajoute M. Millevoye, c'était M. Il.'
Moltke, il s'était fait l'avocat de la guerre ita-
médiate mais il a rencontré l'empereur Alexânr
dre II. qui dit alors à notre ambassadeur qu'il il
permettrait pas ce crime, la France n'oublier.'
pas cette généreuse déclaration.
M. Millevoye dit que la paix a tté mainte-
nue pendant une longue période par la voa
lonté puissante du noble fils d'Alexandre il»
l'empereur Alexandre III.
C'est de la politique de ces deux souveraine
qu'est née l'alliance franco-russe.
Elle ne nous a pas rendu l'Alssce-Lorroinn. dit)
M. Millevuye, et M. Jaùrits n'a pas manqué de la
signaler, mais elle a confirmé nos espérances,!
car les droits de l'Alsace-Lorraine sont inipres-;
criptiMes. (Applaudissements sur divers bancs
droite,!
M. Millevoye examine la question de J*S
triple alliance. Il insiste sur les raisons quid
rendent nécessaire l'union intime de la Fran-j^
ce et de l'Italie.
L'équilibre méditerranéen, dit-il, compromis^'
par les possessions anglaises, doit être rélabli pajfi
le groupement des puissances intéressées. 1
L'orateur aborde la question de la situai
tion des chrétiens d'Orient que la Chambrai
est appelée à examiner. Il dit que ce débat!
ne doit pas demeurer platonique, qu'il taud
que la France fasse entendre sa voix; ils
faut qu'elle abandonne la politique d'abdl-
n forestiers attaché à la maison, un vien
» bonhomme tout cassé par l'âge qui nous a!
» accueillis avec une joie qu'il ne dissimulai
» pas ni ne feignait.
» Seul, je crois, dans tout le domaine, iWj
n sait quelques mots de français, encore son
» vocabulaire est-il très incomplet, mais
» comme mon rnari connaît à peu près tou-
» tes les langues, l'allemand, l'anglais, l'es-
» pagnol et l'italien, il se trouve à son aise;
partout
Je ne sais pas du tout ce que cette pro-
» priété peut rapporter, mais elle est d'uni
d revenu considérable, absorbé en partie par,,
» les frais d'entretien.
» Tu Ift verras, ma Renée. Je voudrais nafcà
» plus te quitter. 1
Mon mari, qui ne me parle jamais d'ar-^
)) gent. m'a cependant, il y a un instant^
» donné quelques renseignements sur saf
» fortune dont je suis devenue propriétaire
» par moitié, en vertu de notre contrat del
» mariage.
» Elle est très importante et il l'administrât
» avec beaucoup d'ordre.
» Ce n'est pas l'argent qui nom man-
x quera jamais.
Tu sais, ma bonne amie, combien je
» suis désintéressée. La fortune ne m'a ja.;
» mais tentée.
Tes rentes nous suffisaient et nous as-'
» qnraient l'indépendance.
Je ne peux portant pas m'empèeheç
» d'être touchée aux larmes des générosité»
» de cet ami que j'aime de plus en plus àt
» cause de son affection si tendre, si dé-
» vouée et si délicate.
Ah que tu avais raison, ma chérie, et
» qu'il est digne d'être ainré 1
» Veux-tu savoir le rêve que je f.Ja quel*.
» quefois ?
(A suivre.} Charles
Le Petit 1 a?ïsieû
Dernière
SERVICES SPECIAUX
du Petit Parisien
UN ANNIVERSAIRE ROYAL
[De notre correspondant particulier)
Londres, 10 mars,
C'est, aujourd'hui le quiiruutièuie anniver-
saire du mariage d'Edouard VII et d'Alexan-
dra.
Le prince de Galles et la princesse Alexan-
dra de Danemark ayant été mariés le 10
mars le roi et la reine célébreront
cette Jï-te par un diaer ûe fanvUti suivi de
Un fuit curieux noter est que le, huit
demoiselles d'honneur qui assistaient à ee
mariage sont encore vivantes et qu'aucune
d'elles ne s'est mariée.
UN ARBITRAGE J)U ROI D'ITALIE
iDe notre correspondant participer]
Ht>me, 10 mars.
Us journaux publient lu dépèche suivante'
de Londres
u Le différend survenu entre l'Angleterre
et le Portugal, au sujet de la délimitation de
frontière entre leurs possessions du sud-
africain, est soumis à l'arbitrage du roi d'Ita-
lie.
ACCIDENTS DE CHEMIN DE FER
Naples, 10 mars.
La nuit dernière un tram de marchandise
a déraillé entre les gares dç Roccaseoca et
d'Fsnletta, sur la ligne de Rome à
Plusieurs wagons ont été brisés.
Six employés ont été taéB, deux blessés
New-York, 10 mars.
Par suite de la rupture d'un essieu, les
Wagons-citernes d'un train pétrolier se sont
télescopés près d'Oléan plusieurs ont fait
explosion et le pétrole enflammé a été projeté
sur la foule accourue pour porter secours.
Il y a de nombreuses victimes on parle
'de viiitt-deux morts.
LA QUESTION MACÉQffJSIENNE
(De notre correspondant particulieri
Vienne, 10 mars.
Une dépêche privée reçue de Constant! no-
ple prétend que la Porte se propose d'en-
vover une note aux ambassadeurs d'Autri-
Clip et de Russie, disaat que, vu les troubles
qui existent, en Macédoine, troubles causés
par les Bandes années, d'application des ré-
'formes est chose absolumenat impossible
'Polir le moment du moins.
Les nombreuaes visites du secrétaire du
sultan ù l'ambassadeur de Russie ni&uraient
pas d'autre but, dit-on, que d'obtenir l'ac-
quiescement de la Russie à surseoir -à l'ap-
plication des réformes.
Darrs les milieux officiels, on ne sait rien
au sujet de cette note.
La Neue F'rete Presse, dans son irçtéres-
ôftnt article sur la question macédonienne,
dit que l'opinion générale est qu'une révolu-
tion est maintenant inévitable en Macé-
Le même journal dit que 'la Turquie sera
probablement maîtresse de la révolte ou que
l'insurrection se déplacera et se transhume-
ra en guerre de gaérillas.
♦
L'ÉMIGRATION IRLANDAISE
{De notre correspondant particulier))
Londres, 10 mars, soir.
D'après une communie ai ion faite aujour-
'd'hui à la Chambre des communes, 40,400
(personnes ont quitté l'tntande en 1902; la
presque totalité, soit exactement 40,090 émi-
grants étaient Irlandais de naissance.
Depuis 1851, près de 4 millions d'Irlandais
ont émigré sans esprit de retour.
LES GREVES EN HOLLANDE
(De aotre eonespondant particulier)
La Haye, mars.
Au cours de la séance de la seconde
Chambre, M. Mecs, libéral, a interpellé sur'
la grève des chemins de fer. Il a développé
•plusieurs considérations qui, selon lui, lais-
sent croire que le gouvernement devait sa-
voir, avant le 31 janvier, qu'une certaine agi-
tation régnait dans le personnel des chemins
de fer.
Le député socialiste Troelstra constate
dans une interpellation sur le même sujet
que la situation est très difficile. Si la grève
éventuelle ne pouvait aboutir, la Fédération
internationale des transports intervien-
drait cent mille florins seraient envoyés
chaque semaine d'Angleterre. M. Troelstra
demande que tout le monde travaille à ap-
porter une détente à la situation.
Le ministre Kuyper, répondant pour le
gouvernement, déclare de façon catégorique
que le gouveraemerrt n'était pas préparé le
'31 janvier à la grève. Tontes les mesures
sont prises actuellement pour faire face a
une grève éventuelle, qui, espère le ministre
à la suite de M. Troeistra, n'aura pas lieu.
L'attaque sociale et politique exigeait im-
périeusement un appel des levées de trou-
No 91. Feuilleton du PETIT PARISIEN.
DEUXIÈME PARTIE
LE BOMAK D'HNE FILLE
X (suite)
Correspondances
I1 lut cette dépêche à diverses reprises
pi et la mit dans sa poche.
» Pendant quelques minutes, yje le vis très
» Méme des larmes perlèrent à ses yeux.
» Je me demandais ce qu'il pouvait avoir,
» lui dent le calme et la sérénitié ne se sont
j>> jamais démentis jusque-là.
Je loi saisis une main et je lui demandai
d Ou"avez-vous donc ?
n Rien. Seulement je vais vCtre obligé
de vous quitter.
» <)h pour quelques joui~s seulement.
» Où irez-vims
» foin d'ici.
n Seul ?
» oui, parce que je crains de« vous im-
*f poser les fatignes de ce voyage.
Pas pour une autre ratson ?
Quelle antre pourrais-je avoir ?
Que sais-je?
Il Il'! dis d'une voix altérée, car je re-
s» doutais quelque accident
» Où vous irez, j'irai, mon ami. Je ne
» veux pas vous quitter.
» Mais votre tille i.
» Ma fille ne cMut aucun danger. EBe
R est en bonnes mains. j'espère qu'il ne lui
pes, car elles sont tout à fait insuffisantes
des raisons d'Etat lui interdisent de répon-
dre si des militaires seront employés aux
services des chemins de fer en cas de grève.
Le ministre espère que la paix et l'ordre se-
ront maintenus. Le gouvernement ne peut
se laisser entraîner par le chant de sirène
de NI. Troelstra. Avant tout, il tiendra le
pouvoir dans l'intérêt de tous les groupes
de la société.
Lu. discussion continuera demain.
MATCH MERIGNAC-PINI
(De nolre correspondant particulier!
Madrid, 10 mars, soir.
Un assaut, a eu lieu cet après-midi, au
théâtre lyrique, entre le maître français
et le chevalier Pini.
La lutte a été vive entre les deux cham-
pions d'après les résultats officiels, le maî-
tre italien est resté vainqueur par 10 tou-
ches contre 9.
JOURNAL TRANSATLANTIQUE
iDe notre correspondant particulier)
Londres, 10 mars, soir.
Le transatlantique Elruria, arrivé aujour-
d'hui à Liverpool, apporte les exemplaires
du premier journal rédigé au milieu de l'At-
lantique l'aide de la télégraphie sans fil.
Différentes niouveltes ont été reçues de
Brow Head. On lit notamment dans ce jour-
nal qu'une tempête d'une violence inouïe fai-
sait rage, le 28 février, sur toute l'Angle-
terre.
Les télégrammes échangés en mer entre
ÏEtruria et le Nunisetouka, à une distance
de 11d kilomètres, figurent également -parmi
les nouvelles.
AU JOURNAL OFFICIEL
Le Journal officiel publiera ce matin
Intérieur. Un rapport, adressé au Président
de la République, suivi d'un décret relatif au
retrait de l'autorisation de l'établissement des
sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur
Un décret portant règlement, d'administration
publique applicable aux conditions que doivent
remplir les appareils destinés a la désinfection.
Instruction publique. Un décret portant mo-
dification an décret du 1<* juillct 1897 relatif aux
bibliothèques publiques des villes.
Guerre. Un décret nommant membre de lav
commission militaire des chemins de fer le gé-
néral Borgnis-Desbordes, en remplacement du
général Avon.
Marine. Des décisions portant nomination
à des commandements à la mer; portant muta-
tions, admissions à la retraite, et décernant des
médailles pour faits de sauvetage.
Un tableau d'avancement de l'administration
centrale pour 1903.
Des listes d'embarquement (officiers de ma-
rine, olflciers mécaniciens, corps de santé).
Colonie! Un rapport au Président de la
République suivi d'un décret réglementant, dans
ia colonie de Madagascar et dépendances, la fa-
brication de l'alcool destiné à des usages indus-
triels, ainsi que la circulation et ta vente des pro-
duits en provenant.
Dans la partie non officie-ne
Un avis de concours pour l'admission dans les
carrières diplomatique et consulaire.
Une liste des sous-officiers admis à suivre les
cours de l'école militaire de l'artillerie et du
génie (division du génie).
Opérations des caisses d'épargne ordinaires du
ïnr au 10 mars.
TRIPLE ASPHYXIE
(De notre correspondant particulier)
Grenoble, 10 mars.
Deux religieuses du couvent de Notre-
Dame-d-e-la-Dêlivrance, à da Croix-Rouge,
banlieua de Grenoble, et une orpheline cou-
chant dans la même chambre, ont été trou-
vées asphyxiées ce matin par les émanations
d'un poêle dont la clef avait été fermée im-
prudemment.
A l'arrivée du médecin, l'orpheline, Andrée
Labole, âgée de dix-huit ans, était morte.
Ley religieuses purent être rappelées à la
vie, mais l'une d'elles, Mme Louise Ducret,
en religion sœur Sainte-Ursule, originaire de
Samt-Pierre-d'Albigny (Savoie)» est dans un
état désespéré.
UNE FEMME ASSASSINÉE
(De notre correspondant particulier)
Sens, 10 mars.
Une femme Carenne, née Clémentine Gi-
rois, âgée de cinquante ans, habitant le ha-
meau de Coquin, commune de Lixy, a été
trouvée assassinée hier, vers cinq heures de
l'après-midi.
Le cadavre de la malheureuse portait la
trace de nombreuses blessures paraissant
avoir été faites avec un instrument tran-
chant.
L'arme ayant servi à commettre le crime
n'a pu être retrouvée, mais, par contre, on
a découvert dans une mare voisine un pieu
ensanglanté.
Le vol a été le mobile du crime, car tous
les meubles de l'habitation de la victime ont
été soigneusement fouillés.
On croit que l'auteur du crime est un indi-
vidu qui aurait été aperçu vers trois heures
de l'après-midi fuyant à travers buis.
» arrivera rien. Grâce à vous, la mère et
l'enfant sont heureuses. La femme se
doit à son mari avant tout. Je vous suivrai
u au bout du monde, s'il le faut.
» Il me prit dans ses bras et je sentis deux
grosses larmes qui roulaient sur mon
» Alors il m'expliqua qu'il'venait de lire
n une dépêche assez énigmatique, qui l'ap-
» pelait en Autriche.
Elle émanait d'un notaire de Vienne.
Venez. Communication importante à
n vous faire. Ne craignez rien. Pas de mau-
nvaises nouvelles. Au contraire. »
Signé Johann Schuler.
il Que signifiait ce télégramme ?
» 11 ne s'en doutait même pas.
» Le mystère qui avait toujours plané' sur
n son origine allait-il s'éclaircir ?
J'embrassai mon Andrée.
Tu ne peux t'imaginer comme elle est
n caressante et gentille.
» M-, de Restaud l'adore, peut-être un peu
» & cause de sa mère, mais beaucoup auaai
certainement à cause d'elle.
» Tu ne saurais croire quelles attentions
elle a pour lui, la petite enjôleuse.
» Elle va se pelotonner dans ses bras, elle
le couvre de baisem et elle semble l'im-
plorer du regard de ses jolis yeux comme
si elle comprenait qu'elle a trouvé en lui
un protecteur et un ami.
x Nous sommes partis.
» Je te fais grâce du voyage.
» Je te dirai seulement que du Limousin
presque sauvage dans lequel nous nous
trouvions, il n'était pas très facile.
Ecoule.
Nous sommes allés de notre manoir du
» Breuil à Clermont-Ferrand; de Clermtmt-
» Ferrand à Lyon de Lyon à Genève de
1) Genève à Munich et de Munich à Vienne.
» C'était long et compliqué, mais ma cttè-
Le parquet de Sens, aussitôt avisé, vient
de se transporter sur les lieux.
UIE FRUITIÈRE ASÎÎASSIHES
Les rafles de la Nuit dernière. Importante
Capture. Cinq arrestations
C'est dans ce monde répugtlant s it en fut
de gens sans aveu, qui tirent leur-s moyens
d'existence de la galanterie de misérable»
tennnes qu'ils terrorisent en les rouant de
coups, que s'étaient portées, dès le détnit,
le, i-Kchercbes de M. Hamard, chef de Ja
sûreté, pour découvrir les assassins de
Mme Bournitgai, l'iniortunée fruitière de la
rue Moreau.
Si au coure d'une première rafle opères
lendemain même du jour où le crime fut
découvert .les coupables réussirent à passer
à iravers les mailles du filet, il n'en a pas
été de même cette fois, et l'opération a don-
né des rêsuttuis très appréciables.
lieux .J
En effet, en procédant la nuit dentière,
entre trois et cinq heures du matin, à des
visites domiciliaires dans les hôtels mal fa-
més qui pullulent boulevard I)iderot, avenue
Daunlesnil, rue Trousseau et enlln faubourg
Saint-Antoine, les inspecteurs du service de
sùreté retenaient doux individus et deux
femmes dont les propos et surtout l'embar-
ras des réponses attirèrent plus particuliè-
rement leur attention.
Les noms sous lesquels on les désigne
dans la société spéciale; dont ils sont les plus
beaux échantillons suffisent amplement à
les faire connaître.
L'un qui se nomme Henri Docké dit Ri-
ri », est âgé de vingt ans. Il a fait un vague
apprentissage d'ouvrier chaisier et a été ar-
l'été dans un garni de ta. rue de Reuilly en
compa nie d'une jeune fille de dix-neuf ans,
Anna S'rnonet, connue sous le nom de » Na-
na la Pointillée ».
Cette appellation dont elle s'enorgueiltit
lui vient de ce que, sur le visage, sur le cou,
aux bras et aux .mains, elle s'est fait ta-
touée des pelits pets bleue, signe caractéris-
tique de tout « Apache qui se respecte.
L'autre s'appelle I-éon Gourefoy. Il est con-
nu dans son quartier sous le sobriquet de
il J'Ebéno ayant été employé pendant qum-
ze jours chez un ébéniste du faubourg Saint-
Antoine. Il est âgé de vingt ans et a été ar-
rêté dans un garni de, la rue Basfroi.
Docké a déjà plusieurs condamnations à
son actif. Ouant Gcwrefoy, autre de nom-
breuses coiUamnationB également, il a été
'poursuivi pour tentative de meurtre.
Enfin, la quatrième airestatioa opéré, qui
est la plus importante quant à présent, est
oelle d'une fille Ernesfâinê Millan, âgée de
Vingt-sept ans, dite « 'la Lyonnaise », demeu-
rant boulevard Richard-Ltsnoir, et dont le ca-
sier judiciaire est éma'lléde douze condam-
nations.
Re soir du crime
N Henmi Docké, ni Léon Gourefoy n'ont
pu indiquer d'une faiçon précise l'emploi
qu'ils avaient faitde leur temps dans la soirée
nù le crime a été commis, ni faire. connaître
] endroit où ils se trouvaient à l'heure où l'in-
fortunée fruitière a été assassinée.
lueurs réponses contradictolires permettent
de faire peser sur eux de très graves soup-
çons.
I^ua prétend qu'entre dix et onze heures,
il se trouvait avec sa maîtresse dans un bal
musette qui, justement, notait pas ouvert ce
soir-là. L'autre dit tout simplement qu'il s'est
promue sur le boulevaixl Diderot et sur l'a-
venue Daaimesnil, surveillant les allées et
venues de sa maîtresse, ainsi qu'il le fait ré-
gulièrement, mais il ne peut citer un seul
établissement où il soit entré. Et il n'a guère
l'habitade de rester abusai longtemps dans la
rue sans aller boire chez un marchand de
vin.
*Uéffène de la Râpée »
II n'est jOas douteux que ces deux individus
et leurs mialtresses ont participé à l'assassi-
nat de Mn,\e Bournigal d'une façon quelcon-
que. En foMrt cas, ils doivent en connaître
parfaitement les auteurs.
M. en a acquis la conviction an
cours de l'int errogatoire très serré qu'il a fait
subir, hier si sir, à la fille Millon, qui, à un
moment donrlé, s'est écriée: Qu'elle était
prête à se mettre à table à la condition
qu'on amenât
à table », Ja fl Hft Millon a voulu expliquer
qu'elle était toa te disposée à dire ce qu'elle
savait. Ce qui' prouve, par conséquent,
qu'elle sait que]\que choae
L'individu qu.- elle a ainsi désigné est un
dangereux maifiaiteur dont la placé de la
Bastille est le quartier général. Il se nom-
me en réalité Bugène Basseguier, âgé de
vingt et un ans, serrurier, demeurant 110,
rue de Montreuili.
A différentes nsprisas et, encore tout ré-
cenranent, il s'est livré sur Ernestine Millon
à de révoltantes brutalités, la frappant de
coups de pied d ans l'abdomen jusqu'à ce
qu'elle reste inanimée sur le trottoir.
D'après les déc larations qu'a faites cette
dernière, Gégène ue la Rapée l'a quittée su-
bitement vendredi soir il. sept heures, jour
du crime, sans dine où il allait, et, depuis,
elle ne sait pas ce qu'il est devenir.
Basseguier a cependant été arrêté hier
soir par des inspecteurs de la sûreté et im-
médiatement éca-oué au dépôt. On est con-
as re Renée, quels beaux pays nous avons
traversés.
» Veux-tu mon aVis
» Le plus beau de tous, le plus riant, le
plug doux à habiter, à mon sens, c est en-
y> core notre France».
Cependant il faut être juste.
» Les autres ont aussi leurs beautés, sau-
-ages parfois et d'en pittoresque achevé,
» et je comprends qu'ils puissent passionner
n fleurs habitants.
>t A Vienne, mon mari ne m'a pas quittée
» un instant.
» Je l'ai accompagné jusque dans le cabi-
net d*u notaire.
» M. Johann Schmer est certainement un
» personnage important.
» La maison qu'il hab&e est fort belle.
» Tai su par un mot échappé à une des
» servantes de l'hôtel, urne très jolie Vien-
» n«is»e qui parle admirablement le français,
x qa'il est le notnire ou du moins un des
» natures de la Cour.
» Il u. reçu mon mari avec une visible dé-
x M. Schuler est presque un vieillard.
» Ses «neveux sont blancs entièrement. Je
» ne comprenais pas un mot de ce qu'il disajt
» et je pertse qu'il le savait car il m'avait
» paru, à mon sujpl, interroger mon man
du regard.
» Ses yeux sont, par parenthèse, très fins
» et très pénétrants.
» J'ignare oe qui s'est dit pendant cette
» entrevue qui a été longue.
ir Mon mari semblait 1res ému mais il faut
h le connaître ponr deviner ses impres-
s ion*, car son visage reste d'ordinaire
» empreint de la même expression qui est
» une de calme inaltérable et résigné.
» Tu le sais bien, toi, qui as en tant d'oc-
» casions de le voir.
» Lorsque nous .sommes sortis^ l£ polaire
vaincu que cet individu est l'auteur prlnci-
pal de lij.-h;as.sinat de Aa fruitière de la rue
Moreau.
Tout ce joli monde est gardé à la disposi-
tion de M. de Cosnac, juge d'instruction.
LES ACADÉMIES
ACADÉMIE DE RfÊDECl/IE
il est vraiment regrettable que les places
qui, dans da nouvelle salle de ta rue Bona-
parte, ont été réservées à la presse soient
situées de telle sorte qu'il est absolument
impossible d'entendre un mot des communi.-
catinns qui se font à la tribune. Une pétition
adressée au bureau de l'Académie est de-
meurée lettre morte, et hier encore il a été
impossible de suivro la description très inté-
ressante que faisait M. Périer d'un appa.reil
qui permet iamt A La fois, non seulement de
déterminer l'emplacement d'un projectile
dans le crâne, mais encore de l'extraire.
L'Académie a, sans discussion cette fois,
voté d'unanimité les conclusions du rap-
port de NI. Liiborde sur l'alcool, tout en y
apportant cependant quelques monitications.
Ce«t ainsi que la commission, écai tant le
système des deux listes, l'une de proscrip-
tion l'autre de réglementation, qu'elle avait
établies tout d'abord, a proposé en fin de
compte dP condamner en bloc toutes les
essences servant à la fabrication des li-
queurs apéritives ou digestives.
Aprës avoir dit que Iv commission avait
jugé inutile d'entendre les délégués du
syndicat des négociants en vin dont les
membres avaient déjà formulé leurs obser-
vvlions dans une brochure ayant fait l'objet
d'un examen, M. Joffroy qui remplace bt.
Laborde qu'une sérieuse indisposition a
empêché de venir il la séance, s'exprime
ainsi
Votre commission, se considérant comme suffi-
samment éclairée par l'étude qu'elle a faite de
la question et par la discussion qui a eu lieu à
cette tribune d'une part: se rapporlant d'autre
part au rapport de M. Laborde et aux obser-
vations présentées par les différents orateurs,
vous propose de voter les trois conclusions et le
vœu suivants
lo L'Académie déclare que toutes les essences
naturelles ou artificielles, sans exception, ainsi
que les substances extraites, incorporées à l'al-
cool ou au vin, constituent des boissons dange-
reuses ou nuisibles;
2o L'Académie déclare que, le danger de ces
boissons résultant tout à la fois des essences et
de l'alcool qu'elles renferment, elles mériteraient,
quelle que soit leur basse, d'être proscrites, et, que
tout au moins il v a lieu de les surtaxer de iello
manière quëTa surtaxe devienne en quelque sorte
prohibitive;
3o L'Académie signale en particulier le dan"er
des apéritifs, c'est-à-dire des boissons essence
et à alcool prises jeun.
Le fait que ces boissons sont prises ayant les
repas rend leur absorption plus rapide et leur
toxicité plus active.
Enfin, pour terminer, la commission de
l'alcoolisme propose à l'Académie d'émet-
tre le vœu suivant
L'Académie émet le vœu qu.il soit pris des me-
sures efficaces pour diminuer le nombre des de-
bits de boisson.
Les trois articles ont été votés mains
levées et c'est par acclamations que les
membres présent¿ ont accueilli la dernière
proposition.
FAITS DIVERS
Frédérrc Humbert a continué hier, ainsi
qu'il l'avait fait la veille, à étudier certains
dossiers dans un cabinet spécial aménagé à
cet effet, accompagné du secrétaire de M"
Henri Robert, Me Dessaigjie.
Les juges d'instruction n'ont procédé à au- i
cun interrogatoire ni reçu aucun témoin.
Il paratt cependant qu'on a découvert de
nouveaux créanciers qui, jusqu'ici, n'avaient
pas cru devoir se faire connaître.
M. Berthelot, commissaire aux délégations
judiciaires, a en effet lancé, hier, plusieurs
convocations pour recevoir les dépositions
de ces témoins de la darniére heure qui ne
seront peut-éthe pas très satisfaits qu'on s'oc-
cupe d'eux, puisqu'ils ne se plaignaient pas
et ne demandaient rien.
En tous cas, pour les manœuvres fraudu-
leuses employés vis-à-vis d'eux, la prescrip-
tion est acquise.
Mort suspecte
M. Prélat, commissaire de police, vient
d'ouvrir une enquête au sujet de la moat,
survenue hier matin à l'hôpital Beaujon,
d'une femme Grasset., âgée de quarante-huit
ans, domestique à Colombes (Seine).
Le médecin de l'état civil appelé à consta-
ter le décès, a refusé de délivrer le permis
d'inhumer et, d'accord avec le commissaire
de police, a fait transporter le corps à la
Morgue.
L'autopsie seule pourra établir les vérita-
hles causes de ce décès, qui présente un ca-
ractère dcs plus suspects.
La Cachette du Cambrioleur
Un garçon de recettes de la compagnie des
eaux, M. F. habitant au cinquième étage
de la maison située au numéro 51 de la rue
de Nappes, se rendait, hier matin, aux wa-
ter-elosets situés sur le palier et constatait,
avec un ennui bien compréhensible, que le
local était occupé.
Après vingt minutes d'attente, comme l'in-
trus qui se trouvait dans le buen retirp refu-
sait de donner signe de vie, M. F. se f&cha
et, d'un vigoureux effort, il ouvrit la porte.
Il aperçut avec stupéfaction un individu
» lui a pris les mains avec effusion et je
» ne pourrais pas dire lequel des deux était
» le plus troublé.
C'était l'heure du dtner.
Nous sommes entrés dans un des plus
» beaux restaurants de Vienne dont je ne
» saurais l'indiquer la position ni le nom.
J'étais perdue dans cette ville qui m'a
n paru su^éVbe, avec des monuments gran-
» dioses.
d Mon mari nous a fait servir dans un
» petit salon particulier où nous avons dlné
» en tête-à-tête, comme deux amoureux.
» Là, il m'a appris ce qui venait de se
» passer.
» Le notaire était chargé de l'informer
» que s'il conservait quelque espoir de
» connaître un jour son origine, il devait
renoncer que sa mère n'était plus de-
» puis de longues années et que son père
» élait mort h son tour depuis un certain
» temps qu'il ne pouvait fixer; que les
» ordres qu'il avait reçus le lui interdi-
saîent, quelque profonde sympathie qui!
» éprouvât pour tui; que s'il s'était supposé
» abandonné,- il aurait en tort, car la vi-
» gilance de son père t'avait suivi partout
n et jusqu'au dernier moment; qu'il avait
» été heureux de le savoir tel qu'il s'était
»montré, fier et digne, supportant avec
courage et sans défaillance le poids de
» la situation que sa naissance lui avait
« faite; et enfin qu'en mourant il avait voulu
» lui laisser un dernier souvenir d'une af-
» fection qui ne s'était jamais démenti.
» En même temps il lui remit les titre.*
» de propriété d'un domaine considérable
acquis à son intention par Un mandatai-
» re et qu! ne doit jamais être revendu de
» son vivant.
» Ce domaine est situé dans la plus beiie
n partie du Tyrpl et é'^ae étendue coasidé-
qui tétait inconnu et qui sembla très embar-
rassé il sa vue.
Que faites-vous là? lui demanda M.
F. avec colère.
Je suis garçon laitier, répondit l'hom-
me interloqué et M cherche des Lottes à lait
vides que l'on ma dit être ici.
Cette réponse invraisemblable donna l'é-
veil il Ni. F. certain qu'il se. trouvait en
pié/wnee d'un cambrioleur, il appeda le con-
cierge et tous il
do police du quartier de l'Europe.
FouiiJé, l'individu qui se nomme François
C,ouquet, tigé de vingt et un ans, fut trouvé
en, possession d'une pince-monseigneur, de
fausses clefs et d'une montre en argent.
Interrogé sur ta provtwinee de cet objet,
Gauquct reconnu qu'il l'avait volé, la veille,
ainsi que d'autres bijoux, Ù Mme veuve Cn.
lumie, demeurant 4t, rue Delaborde, dans le
logement de laquelle il s'était introduit la
veille.
M. Oramotlui ayant demandé ce qu'il avait
fait des bijoux volés, d'une valeur de mitle
francs environ, il déclara qu'il les avriit ven-
dues à ihi inconnu pour la somme de douze
franc*.
qui a refusé d'indiquer son, domi-
cite, a été envoyé au dépôt.
La Jape révélatrice
Une dame de nationslilé italienne, Mme
S. de passage à l'aris, était descendue
dans un hôtels des grands Ixoulevai ds. il y
a quelques jours, en visitant se* nuilles, clin
s'aperçut qu'une de ses jupes de suif, île
grande valeur, avait disparu.
Une enquête faite parmi te personnel dc
l'hôtel ne donna pas de résultat et on ne
put découvrir l'auteur du lru«in.
Passant hier près de l'Opéra, Mme S.
aperçut à quelques pas devant elle une jeune
fenune à la mise élégante et vêtue précisé-
mont de la jupe dérobée.
Appelait un gardien de la paix, Mme S.
fit conduire cette femme, qui se nomme Lu-
cienne Meunier, an bureau de M. Tanguy,
commissaire de police du quartier de la
Chaussée-d'Anlin, oùelle fut questionnée sur
la provenance de ce vêtement.
Le prenant de très haut, cette dernière pré-
tendit que Mme S. se méprenait et quelle
avait acheté cetle jupe au Temple. Mais il
lui fut impossible de préciser à quelle mar-
chaude et déclara finalement qu'elle ne dirait
rien.
Pour lui donner le loisir de réfléchir et de
sortir de aon mutisme, NI. Tanguy a envoyé
Lucienne Meunier au dépôt.
garde municipal blessé
Les couplas tournaient, hier soir, dans la
salle d'un bal-musette bien connu de la rue
de la Montagne-Sainte-Geneviève, quand,
vers onze heures, entra une femme, Marie
Bertrand, âgée de qu arante- cinq ans, demeu-
rant rue Saint-Médard, qui, complètement.
ivre, se mit à invectiver le patron de l'éta-
blissement et les clients.
On ne prêta d'abord aucune attention a sas
propos puis, finalement, on la mit à la porte.
Bientôt, la vitre de la devanture vola en
éclats, Marie Bertrand, pour se venger, ve-
nait de l'enfoncer d'un coup de tête.
Le garde Femartd Dumélier qui se trou-
vait à proximité, reçut un des éclats de verre
et fut assez sérieusement blessé à la main
droite.
L'auteur de cette perturbation a. été con-
duit.e au poste et consignée à la disposition
de M. Caj"pin, commissaire de police.
ûiaoolo et Méphisto
lundi après-midi, au Casino de Paris, à la
fin de l'exercice dit de la u boucle doublée »,
exécuté par le cycliste acrobate Méphisto,
une délégation de la commission supérieure
des théâtres composée de MM. Corne, direc-
teur du cabinet du préfet de police; May,
chef de bureau Cordier, commandant des
sapeurs pompiers, et Bunel, architecte,
s'est rendue hier après-midi, à l'Olympia
pour;assister aux exercices de tous points
semblables à ceux qui ont amené l'accident
da Casino de Paris et auxquels se livre l'A-
tméricain Diavolo.
La commission a estimé qu'il n'y avaH
pas lieu d'inlerdire le spectacle mais el!e a
pris néanmoins les mesures nécessaires
en vue d'assurer la sécurité complète du
cycliste et des spectateurs.
Ajoutons qu'en vertu d'une ordonnance
*le référé rendue par le président Ditte,
Diavolo a fait signifier à son imitateur Mé-
phisto d'avoir à cesser son travail à bicy-
clette dont il est le créateur et qu'il consi-
dère comme une concurrence commerciale.
En conséquence, M. Twgpy, commissaire
de police, s'est rendu, dans l'après-midi, au
Casino de Paris et a apposé les scellés sur
la machine de Méphisto.
Pour llfifitantt l'affaire en est là.
PETITS FAITS
»w» La nuit dernière, vers trois heures du ma-
tin, M. Albert Billequin, âgé de trenle-trois ans,
demeurant rue de La Chaise, 12. s'est jeté dans
ta rtM d'une fenêtre de sa Chambre, située au
sixième Muge, dans un accès de lièvre chaude. Le
malheureux est mort quelques instantes après.
Le concierge d'un immeuble, 10, rue Bri-
daine, a trouvé, hier matin, vers dix heurte, der-
rière la porte d'entrée donnant sur la rue, uu
entank nouveau-né du sexe masculin donnaTit pai-
siblement dans un petit panier.
Le petit être. parfaitement a a été di-
rigé sur hospice des Enfants-Assistés.
•» Ni. Coston, commissaire de police, a en-
voyé, hier, au dépôt, le nommé Alfred" Brelin,
âgé de vingt ans et Félicie Dûment, sa maîtresse.
Ces deux individus se livraient au vol à d'étalage
dans l'avenue de Cliohy.
•vw» Cas de l'existence misérable qu'il mon ail,
le nommé Alfred Hoquet, àpé de soixante ans,
journalier, s'est pendu, hier après-midi, dans la
chambre d'hôtel qu'il occupait rue de Léiis.
Il s'appelle le Rantsberg.
» C'est de là que je f écris, ma Renée.
» Tu ne peux te figurer ce que c'est.
Le cadeau est royal.
» Imagine un chdteau de féerie, tel que
» nous n'en avons pas en France, au cen-
» ire d'une contrée d'une poésie que nous
» ne connaissons pas.
» Des montagnes et des vallons d'une
» verdure admirable, des torrents et des
H prairies, des rochers et des cascades na-
» tureïïës bien entendu, des futaies de chê-
» nés et de sapins, des bruyères et des
» pâturages à perte de vue!
Et dominant le tout un vieux manoir de
» paladins, en bon état et d'une forme étran-
ge, avec de vastes salles où on se croirait
» au temps de la Belle au Bois dormant, so-
» bretnent meublées, dont quelques-unes ont
» un aspect rébarbatif tout à fait moyen-
» âgeux.
u Que nous sotnmes inin des hôtels des
Il Champs-Elysées ou des aillas si coquettes
» de Ville-d'Avray et de Delievue 1
ts Et aussi que' cela ressemble peu aux
élégances du bo's de Boulogne et des jar-
» dins de Parti.
» Pas de corbeilles artistement disposées.
» Pas tiô pelouses peignées et bixwsées
comme des tapis de salon.
Pas d'ailées ratissées chaque matin, ni
de parc elô3 de murs.
d Mais-eé domaine est un prtrc véritable
et presque sana limites, peuplé de daims,
« de cerfs et de toutes sortes de bêtes plus
i) jolies les unes que les autres.
Il en vient jusque sous les fenêtres du
it vieux caste! et les balcons de nos chambres
» à coucher.
Il C'est supcrbfe, ifnA Renée, comme un
n rêve des Mille et une nuits.
Et il v a là dedans pour diriger le nom-
n breux personnei de fermiers, de gardes, de
NOUVELLESJAÂRITIMES
Les Suites d'une Collision
Nous annoncions dernièrement que le c*«
pitaine de de Surgy, qui comman-
duit le cuirassé Gaulois au moment de se
le Bmwel, avait été relevé da
son cririinKindernent par mesure discipli*
Cet officier vit'nt d'adresser au comnian-»
danl, en chef de l'escadre, une lettre qui S4
Devant la situation qui m'e»t faite, j'ai i'hoftt
neur de vous prier instamment de demander &
M. je ministre de nie faire passer devait un nrw-
veau.Mni.seil u'emiuMc m.i.ii.'
qu'il suit l'riiiènjii.eiil > CI,
L'Escadre du \ord
On mande de Brest w
Les deux divisions de l'escadre du Nord
ont quitté Brest aujourd'hui à une heure de
l'après-midi puur une absence de quatre
L'escadre se livrera, durant cette sortie,
différeuts exercices de guerre.
Séance du ruurtli iQ mars 1903
La Politique étrangère. Discours de MU.
Millevoye, Georges Berry, Delaioase,
Charles Benoist, de Pressensé.
La Chambre a commencé la discuseioaJ
des interpellations relatives à la politique
étrangère. MM. Millevoye, Georges Berry.
Delafosse, Charles Benoist, de Pressensé
ont successivement examiné les questions ù
l'ordre du jour de la politique européenne,
en Orient.
La suite de la discussion a été renvoyées
a aujourd'hui mercredi.
La séance est ouverte il denx heures vingt
sous la présidence de M. Léon Bourgeois.
La Chambre adopte, h l'unanimitô de 4M
votant.-», le projet de loi relatif à l'earegia-
tcMnaut d*-s HiuichiVs passés pour le compte.
des colonies et pays de protectorat.
M. Henri Michel adresse h M. le ministra
de l'Agriculture une question relative à l'uni-»
licalion des prises d'eau en Durance.
L'orateur explique que la ville u Avignont
prétend accaparer, au détriment du dopât**
tement des Bouches-du-Rhône, les eaux dat
la Durance, et il demande au ministre d«
prendre les mesures nécessaires pour que
rien ne suit fait, ou continué, quant à l'amé-
nagement des eaux de la Durance, jusqu'à!»
jour où le projet de réglementation du régi*
me de ces eaux, pendant devant le Sénat,1
aura été voté par le Sénat et par la Chara»
bre.
M. Mougeot, ministre de l'Agriculture, dé-
clare qu'il ne sera pris aucune décision suit
ce point qui n'ait été l'objet d'une discussion!,
approfondie au Luxembourg et au Palais*.
Bourbon.
L'incident est clos.
LES INTERPELLATIONS
L'ordre du jour appelle la discussion des]
interpellations 1° de M. Millevoye sur l'état'
de nos relations internationales 2° de M.}
Georges Berry sur les événements qui sa!
passent en Macédoine; 3° de NI. Delafosae,,
sur les directions de la politique du gouver»
nement au Maroc.
M. Millevoye oppose le droit au fait. Il pro-
clame le droit des peuples de disposer d'eux-»
mêmes, le droit des démocraties de poursui-
vre l'idéal de la fraternité universeue, mai*
il rappelle en même temps le langage du chefl
d'un puissant empire qui déclare que le pre^
mier devoir d'un peuple c'est d'être fort, qui
chaque jour augmente sa puissance mili-
taire, qui accroît de jour en jour sa flotte, est
qui, dms la paix, se prépare a être, par lai
guerre, l'arbitre du monde entier.
C'est cette sflnation, fijo^'e M. Millpvoye. qui:
a obligé la France à (aire ia veillée des aimes et*
l'alliance franco-russe.
f.e IruiUi de Francfort et le traité de Berlin ont
été deux erreurs historiques.
De 1871 il la France a vécu l'épée sur 1$;
gorge. Un homme de génie redoutable, aprè**
avoir terrassé la France, a voulu s'opposer ••̃"
son relèvement. (Mouvements divers.)
Cet homme, ajoute M. Millevoye, c'était M. Il.'
Moltke, il s'était fait l'avocat de la guerre ita-
médiate mais il a rencontré l'empereur Alexânr
dre II. qui dit alors à notre ambassadeur qu'il il
permettrait pas ce crime, la France n'oublier.'
pas cette généreuse déclaration.
M. Millevoye dit que la paix a tté mainte-
nue pendant une longue période par la voa
lonté puissante du noble fils d'Alexandre il»
l'empereur Alexandre III.
C'est de la politique de ces deux souveraine
qu'est née l'alliance franco-russe.
Elle ne nous a pas rendu l'Alssce-Lorroinn. dit)
M. Millevuye, et M. Jaùrits n'a pas manqué de la
signaler, mais elle a confirmé nos espérances,!
car les droits de l'Alsace-Lorraine sont inipres-;
criptiMes. (Applaudissements sur divers bancs
droite,!
M. Millevoye examine la question de J*S
triple alliance. Il insiste sur les raisons quid
rendent nécessaire l'union intime de la Fran-j^
ce et de l'Italie.
L'équilibre méditerranéen, dit-il, compromis^'
par les possessions anglaises, doit être rélabli pajfi
le groupement des puissances intéressées. 1
L'orateur aborde la question de la situai
tion des chrétiens d'Orient que la Chambrai
est appelée à examiner. Il dit que ce débat!
ne doit pas demeurer platonique, qu'il taud
que la France fasse entendre sa voix; ils
faut qu'elle abandonne la politique d'abdl-
n forestiers attaché à la maison, un vien
» bonhomme tout cassé par l'âge qui nous a!
» accueillis avec une joie qu'il ne dissimulai
» pas ni ne feignait.
» Seul, je crois, dans tout le domaine, iWj
n sait quelques mots de français, encore son
» vocabulaire est-il très incomplet, mais
» comme mon rnari connaît à peu près tou-
» tes les langues, l'allemand, l'anglais, l'es-
» pagnol et l'italien, il se trouve à son aise;
partout
Je ne sais pas du tout ce que cette pro-
» priété peut rapporter, mais elle est d'uni
d revenu considérable, absorbé en partie par,,
» les frais d'entretien.
» Tu Ift verras, ma Renée. Je voudrais nafcà
» plus te quitter. 1
Mon mari, qui ne me parle jamais d'ar-^
)) gent. m'a cependant, il y a un instant^
» donné quelques renseignements sur saf
» fortune dont je suis devenue propriétaire
» par moitié, en vertu de notre contrat del
» mariage.
» Elle est très importante et il l'administrât
» avec beaucoup d'ordre.
» Ce n'est pas l'argent qui nom man-
x quera jamais.
Tu sais, ma bonne amie, combien je
» suis désintéressée. La fortune ne m'a ja.;
» mais tentée.
Tes rentes nous suffisaient et nous as-'
» qnraient l'indépendance.
Je ne peux portant pas m'empèeheç
» d'être touchée aux larmes des générosité»
» de cet ami que j'aime de plus en plus àt
» cause de son affection si tendre, si dé-
» vouée et si délicate.
Ah que tu avais raison, ma chérie, et
» qu'il est digne d'être ainré 1
» Veux-tu savoir le rêve que je f.Ja quel*.
» quefois ?
(A suivre.} Charles
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