Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-12
Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication
Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19764 Nombre total de vues : 19764
Description : 12 janvier 1878 12 janvier 1878
Description : 1878/01/12 (A18,N2). 1878/01/12 (A18,N2).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5609557r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
18e Année. — N° 2.
BUREAUX A PARIS : 17, RUE PIGALLE
Samedi 12 janvier 1878.
PRIX DE L'ABONNEMENT AU TEXTE sÉ'ut' V.'•■'■; .
TTS AH. SIX MOIS.
Taris. ............. 20 fr. 12fr.
'Départements 24 » 14 a
Un numéro : 30 centimes.
LE JOURNAL DONNE A SES ABONNÉS
CINQUANTE-DEUX MORCEAUX DE MUSIQUE PAR AN
ou
Cent francs de musique, ,prix marqué, ou trente-deux
francs de musique, prix net, à choisir dans les cata-
logues des Maisons LEMOINE & SCHONENBERGER.
PRIX DETABONNEMENT AVEC TEXTE ET MUSIQUE
TJN AS. SIX MOIS.
Taris . 32 fr. 18 fr.
'Départements 40 » 22 »
Étranger, le port en sus.
Les abonnés au texte et à la musique recevront avec le numéro de ce
l'our :
TROISIÈME NOCTURNE, pour piano, op. 10, par M. E. COMBOUL.
Puis viendra : . -
SOIRÉES PARISIENNES n° 6, mélodie, paroles d'ALFRED DE
MUSSET, musique de C. CHESNEAU..
OPERA-COMIQUE
Reprise des Mousquetaires de la Reine.
Il y avait bien longtemps que l'oeuvre.ravissante d'Halévy n'avait
été entendue à Paris. Pourquoi ? Oh ! demandez-en la raison aux
robustes esprits qui président, aux destinées de nqs,. scènes mu-
sicales. ,.".-._ ■;..:
Un directeur, même un directeur de l'Opéra-Comique,-soit du
plus, caractéristique dé nos théâtres, .osé rà peine reprendre une oeuvre
de l'ancien répertoire, tant il craint d'être malrnen&.'.pàr .les.'cri-
tiqués compositeurs qui tiennent; aujourd'hui les- .meilleurs feuil-
letons. Ces critiques sont presque' tous dédaigneux des opéras
de nos aînés; presque tous, ils jugent Auber- et; Halévy bien
vieux, etc., etc. ; . ' . :. ;. '"
Nous ne discutons "pas, nous constatons, et cela.sans'.le moindre
plaisir. " . : .'■ . -, .
Oui, il faut une grande conviction à un directeur pour oser re-
prendre les oenvres de la première moitié du siècle-et braver ainsi
les ardents défenseurs de l'avenir.
Il est vrai que ce directeur est sur d'avoir le public pour lui,
heureusement pour la renommée de l'esprit français.
Il faut une conviction au directeur qui reprend une oeuvre an-
cienne, disons-nous. Cela est exagéré. M. Carvalho n'est nullement
convaincu que l'opéra comique soit un genre digne d'être cultivé ;
il est plutôt convaincu du contraire ; mais comme voici le moment
où seront votées les subventions et que même il est question d'aug-
menter celle dé l'Opéra-Comique, M. Carvalho juge à propos d'affi-
cher un retour de tendresse pour l'opéra comique. C'est tout simple
et il n'y a pas lieu de l'en blâmer.
Mais, franchement, si l'on doit reprendre tout le répertoire comme
on vient de reprendre les Mousquetaires de la Reine et comme on
avait repris les Diamants de la Couronne, mieux vaut laisser ce ré-
pertoire dans la poussière des bibliothèques, jusqu'à ce que l'Opéra-
Gomique ait un directeur aimant l'opéra comique.
On ne joue pas la jolie pièce de Saint-Georges comme nous l'avons
vu jouer jeudi. On ne met pas de la sorte, en scène une oeuvre de
cette valeur ; on n'exécute pas avec une froideur à ce point déses-
pérante, un des-types les plus élégants de la musique française.
Et si un artiste tel que M. Carvalho, un directeur ayant fait ses
preuves comme metteur en scène, laisse ainsi exécuter un chef-
d'oeuvre, on ne peut s'empêcher de penser que ce directeur se soucie
peu que le public croie que le répertoire a vieilli, que tous les anciens
ouvrages sont ennuyeux et démodés.
Si cela est vrai, si telle est l'indifférence de la direction, le fait est
d'une gravité si grande que ce n'est pas à nous de l'examiner.
Nous avons vu les Mousquetaires de la reine à l'Opéra-Comique,
lors de sa précédente reprise.. Au dire des personnes qui virent la
véritable première, l'exécution ne valait pas celle d'autrefois. Nous
sommes forcés de dire que celle d'aujourd'hui est inférieure à celle
d'il y a quelques années.
Mlle Bilbaùt-Vauchelet est charmante, distinguée; sa voix est
jolie, elle s'en sert avec talent. Mais quelle froideur, quelle allure
d'enfant timide!
Mlle Chevrier est charmante aussi, sa voix est belle; elle chante
bien; mais jamais nous n'avions entendu une Berthe de Simiane man-
quant à ce point de gaieté, de vivacité. Dans le duo du second acte,
c'est à peine si la sémillante 'Berthe a fait un mouvement.
Barré, dont no.us aimons'beaucoup le talent, n'a nullement ce
qu'il faut pour interpréter le léger, le badin, le coquet, le fou Hec-
tor de Biron. Et pourtant Barré mérite des éloges pour son zèle
souvent heureux.
M. Dufriche aurait pu être ; un excellent capitaine Rolland, s'il
s'était un peu modéré. On l'a applaudi, on a bien fait. Cependant,
nous lui reprocherons l'abondance de ses notes d'agrément.
Quant à Engel, il'est ce que nous pensions : bien en scène,
jouant franchement et chaleureusement le rôle d'Olivier, et le chan-
tant avec une habileté ; parfaite. Engel a eu grand succès, et le
public a bien fait de l'applaudir. Mais comme Olivier semblait
gêné, par moment, au milieu de l'atmosphère glaciale qui régnait
dans l'orchestre des musiciens et sur la scène!
Au finale du second acte, il a cherché à entraîner tout le monde,
mais l'orchestre a résisté comme une banquise, et le finale a été
exécuté avec une froideur désespérante.
Non, ce n'est pas ainsi qu'on met en scène, qu'on joue et qu'on
chante une oeuvre telle que les Mousquetaires, une oeuvre pleine
d'esprit, de sentiment et de passion.
Mais M. Carvalho a donné le rôle de Berthe de Simiane à un
soprano dramatique, celui d'Hector à un baryton, et à un baryton
aussi le rôle du capitaine. Ce n'est pas ainsi que l'on conserve à
une oeuvre son véritable caractère.
Pour rester impartial, nous devons constater que le public a
applaudi oeuvre et interprètes. Nous n'avons applaudi que l'oeuvre.
L'Opéra continue à donner l'Africaine avec un grand succès d'ar-
gent. Mlle Krauss et Salomon sont toujours fort applaudis.
On annonce les prochains débuts du ténor Sellier dans Guillaume
Tell. On sait que Sellier a été lé héros des derniers concours du
BUREAUX A PARIS : 17, RUE PIGALLE
Samedi 12 janvier 1878.
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TTS AH. SIX MOIS.
Taris. ............. 20 fr. 12fr.
'Départements 24 » 14 a
Un numéro : 30 centimes.
LE JOURNAL DONNE A SES ABONNÉS
CINQUANTE-DEUX MORCEAUX DE MUSIQUE PAR AN
ou
Cent francs de musique, ,prix marqué, ou trente-deux
francs de musique, prix net, à choisir dans les cata-
logues des Maisons LEMOINE & SCHONENBERGER.
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TROISIÈME NOCTURNE, pour piano, op. 10, par M. E. COMBOUL.
Puis viendra : . -
SOIRÉES PARISIENNES n° 6, mélodie, paroles d'ALFRED DE
MUSSET, musique de C. CHESNEAU..
OPERA-COMIQUE
Reprise des Mousquetaires de la Reine.
Il y avait bien longtemps que l'oeuvre.ravissante d'Halévy n'avait
été entendue à Paris. Pourquoi ? Oh ! demandez-en la raison aux
robustes esprits qui président, aux destinées de nqs,. scènes mu-
sicales. ,.".-._ ■;..:
Un directeur, même un directeur de l'Opéra-Comique,-soit du
plus, caractéristique dé nos théâtres, .osé rà peine reprendre une oeuvre
de l'ancien répertoire, tant il craint d'être malrnen&.'.pàr .les.'cri-
tiqués compositeurs qui tiennent; aujourd'hui les- .meilleurs feuil-
letons. Ces critiques sont presque' tous dédaigneux des opéras
de nos aînés; presque tous, ils jugent Auber- et; Halévy bien
vieux, etc., etc. ; . ' . :. ;. '"
Nous ne discutons "pas, nous constatons, et cela.sans'.le moindre
plaisir. " . : .'■ . -, .
Oui, il faut une grande conviction à un directeur pour oser re-
prendre les oenvres de la première moitié du siècle-et braver ainsi
les ardents défenseurs de l'avenir.
Il est vrai que ce directeur est sur d'avoir le public pour lui,
heureusement pour la renommée de l'esprit français.
Il faut une conviction au directeur qui reprend une oeuvre an-
cienne, disons-nous. Cela est exagéré. M. Carvalho n'est nullement
convaincu que l'opéra comique soit un genre digne d'être cultivé ;
il est plutôt convaincu du contraire ; mais comme voici le moment
où seront votées les subventions et que même il est question d'aug-
menter celle dé l'Opéra-Comique, M. Carvalho juge à propos d'affi-
cher un retour de tendresse pour l'opéra comique. C'est tout simple
et il n'y a pas lieu de l'en blâmer.
Mais, franchement, si l'on doit reprendre tout le répertoire comme
on vient de reprendre les Mousquetaires de la Reine et comme on
avait repris les Diamants de la Couronne, mieux vaut laisser ce ré-
pertoire dans la poussière des bibliothèques, jusqu'à ce que l'Opéra-
Gomique ait un directeur aimant l'opéra comique.
On ne joue pas la jolie pièce de Saint-Georges comme nous l'avons
vu jouer jeudi. On ne met pas de la sorte, en scène une oeuvre de
cette valeur ; on n'exécute pas avec une froideur à ce point déses-
pérante, un des-types les plus élégants de la musique française.
Et si un artiste tel que M. Carvalho, un directeur ayant fait ses
preuves comme metteur en scène, laisse ainsi exécuter un chef-
d'oeuvre, on ne peut s'empêcher de penser que ce directeur se soucie
peu que le public croie que le répertoire a vieilli, que tous les anciens
ouvrages sont ennuyeux et démodés.
Si cela est vrai, si telle est l'indifférence de la direction, le fait est
d'une gravité si grande que ce n'est pas à nous de l'examiner.
Nous avons vu les Mousquetaires de la reine à l'Opéra-Comique,
lors de sa précédente reprise.. Au dire des personnes qui virent la
véritable première, l'exécution ne valait pas celle d'autrefois. Nous
sommes forcés de dire que celle d'aujourd'hui est inférieure à celle
d'il y a quelques années.
Mlle Bilbaùt-Vauchelet est charmante, distinguée; sa voix est
jolie, elle s'en sert avec talent. Mais quelle froideur, quelle allure
d'enfant timide!
Mlle Chevrier est charmante aussi, sa voix est belle; elle chante
bien; mais jamais nous n'avions entendu une Berthe de Simiane man-
quant à ce point de gaieté, de vivacité. Dans le duo du second acte,
c'est à peine si la sémillante 'Berthe a fait un mouvement.
Barré, dont no.us aimons'beaucoup le talent, n'a nullement ce
qu'il faut pour interpréter le léger, le badin, le coquet, le fou Hec-
tor de Biron. Et pourtant Barré mérite des éloges pour son zèle
souvent heureux.
M. Dufriche aurait pu être ; un excellent capitaine Rolland, s'il
s'était un peu modéré. On l'a applaudi, on a bien fait. Cependant,
nous lui reprocherons l'abondance de ses notes d'agrément.
Quant à Engel, il'est ce que nous pensions : bien en scène,
jouant franchement et chaleureusement le rôle d'Olivier, et le chan-
tant avec une habileté ; parfaite. Engel a eu grand succès, et le
public a bien fait de l'applaudir. Mais comme Olivier semblait
gêné, par moment, au milieu de l'atmosphère glaciale qui régnait
dans l'orchestre des musiciens et sur la scène!
Au finale du second acte, il a cherché à entraîner tout le monde,
mais l'orchestre a résisté comme une banquise, et le finale a été
exécuté avec une froideur désespérante.
Non, ce n'est pas ainsi qu'on met en scène, qu'on joue et qu'on
chante une oeuvre telle que les Mousquetaires, une oeuvre pleine
d'esprit, de sentiment et de passion.
Mais M. Carvalho a donné le rôle de Berthe de Simiane à un
soprano dramatique, celui d'Hector à un baryton, et à un baryton
aussi le rôle du capitaine. Ce n'est pas ainsi que l'on conserve à
une oeuvre son véritable caractère.
Pour rester impartial, nous devons constater que le public a
applaudi oeuvre et interprètes. Nous n'avons applaudi que l'oeuvre.
L'Opéra continue à donner l'Africaine avec un grand succès d'ar-
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