Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-07-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 juillet 1896 01 juillet 1896
Description : 1896/07/01 (A15,N19,SER5)-1896/07/14. 1896/07/01 (A15,N19,SER5)-1896/07/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607742c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
29â
L'AMI DE L'ENFANCE
fois à des élèves différents, pour que chacun
ait son tour pendant la semaine. Ces correc-
tions sont très rares, aussi les progrès de la
classe entière sont-ils presque nuls.
• Même le dessin libre devrait être corrigé.
Vous savez quelle est ma prédilection pour ce
genre d'exercice, dont j'ai encore vanté les
bienfaits dans le numéro du 15 mai dernier. Eh
bien, ce dessin libre (avec sujet dicté par la
maîtresse, pour aider les imaginations pares-
seuses, pour éviter les rééditions qui finissent
par tourner à la scie, ou, si. l'on préfère, par
tomber dans la routine), ce dessin libre qui
permet à la maîtresse des investigations dans
le for intérieur de ses élèves, ce dessin libre ne
doit cependant pas entretenir les idées fausses
ni organiser le grotesque dans l'école ; le des-
sin libre comporte des progrès ; et, si nous vou-
lons que l'enfant fasse des progrès, il est né-
cessaire que nous appelions son attention sur
les fautes qu'il commet. Un dessin libre ne
serait pas moins intéressant et suggestif parce
que le corps serait de profil en même temps
que la tête, parce que les jambes du « bon-
homme » ne partiraient pas du cou; parce
qu'on ne verrait pas à la fois l'intérieur et l'ex-
térieur d'une maison ou d'une armoire,...
toutes choses qui prouvent que l'enfant ne des-
sine pas ce qu'il voit, mais ce qu'il sait ou ce
qu'il croit savoir.
11 faut donc corriger le dessin libre, et voici
comment je m'y prendrais, si j'étais dans une
école maternelle : je prendrais un des dessins
exécutés par les élèves (chaque jour je change-
rais d'élève pour que tous fussent corrigés à
leur tour), et, partageant le tableau noir en
deux, je copierais exactement ce dessin sur une
des moitiés. Puis, sur l'autre moitié du tableau,
je ferais le même dessin tel qu'il doit être fait,
m'arrêtant à chaque coup de crayon pour mon-
trer en quoi le dessin de l'enfant était défectueux,
et en quoi le mien se'rapproche de la vérité;
après quoi j'engagerais tons les enfants à re-
produire mon propre dessin. Si la prolongation
de l'exercice avait l'air de les fatiguer, je re-
mettrais cette partie de la leçon à un autre
moment. Mais le dessin ne fatigue pas les en-
fants, car il les intéresse.
El, pour terminer, je répète la formule dont
cet article n'est que le développement : « Tout
enseignement doit, mettre graduellement l'en-
fant en état de mieux voir, de mieux com-
prendre, de mieux profiter des leçons de la vie
et de celles de l'école». J'aimerais que notre en-
seignement du dessin eût pour résultat de lui
apprendre à voir ce qu'il voit et à le reproduire
avec autant de précision que possible. Ce qu'il
ne saurait pas nous dire, son dessin nous le
ferait, parfois, deviner.
PAULINE KERGOMARD.
VARIETES
Dessin (SUITE).
BRODERIE. — LIGNES DROITES HORIZONTALES
LIGNES DROITES OBLIOJJES
N° 9.(carlon n° 21). — Les lignes horizontales
sont bleu pâle. Les lignes obliques,bois moyen.
En traçant au tableau le dessin qui doit servir
de guide aux enfants, on fera observer que l'en-
semble de ces lignes forme des lignes brisées
qui sont parallèles les unes aux autres ; que les
lignes horizontales mesurent juste 2 centi-
mètres, tandis que les lignes obliques, qui sont
pourtant resserrées dans un même espace de
2 centimètres, sont plus longues.presque de
1 centimètre.
Et enfin que les angles sont oblusi
Ce même dessin s'exécute sur le carton n° 1.
Dans ce cas les lignes horizontales mesurent
i centimètres et les lignes obliques presque
.6 centimètres.
Sur Je carton n° 2, on peut faire des combi-
naisons à raies irrèguliôres qui se composent
par exemple de lignes horizontales de A centi-
mètres ,de longueur, tandis que les lignes
1. Ces cartons se trouvent à la librairie Hachette.
obliques ne couvrent comme précédemment que
2 centimètres en largeur.
Ces diverses combinaisons ont pour objet de
familiariser les enfants avec la mesure.
C'est pourquoi les dessins au trait qui précé-
deront et suivront la broderie seront alternati-
vement faits sur papier quadrillé à 1 centimètre
et sur papier libre. Cette variété permet à l'ins-
titutrice de répéter un même modèle plusieurs
fois sans que les enfants soient lassés ou fati-
gués.
Il est préférable de refaire chaque fois le
modèle au tableau et surtout de le refaire
devant les enfants, pas en dehors de la leçon;
c'est là que l'institutrice peut donner des expli-
cations, au fur et à mesure du tracé; elles seront
beaucoup mieux écoulées que si elles se rappor-
taient à un modèle simplement exposé devant
les enfants qui d'un coup d'oeil en saisiraient
plutôt l'ensemble que le détail.
N° 10 (carton n° 2). — Les lignes obliques
sont bois soutenu et les lignes horizontales rose
pâle. Cette fois les lignes obliques forment la
partie essentielle du dessin. A faire remarquer :
les deux lignes obliques réunies forment un
angle droit; le point de jonction d'une ligne
oblique et d'une ligne horizontale donne un
angle obtus.
L'AMI DE L'ENFANCE
fois à des élèves différents, pour que chacun
ait son tour pendant la semaine. Ces correc-
tions sont très rares, aussi les progrès de la
classe entière sont-ils presque nuls.
• Même le dessin libre devrait être corrigé.
Vous savez quelle est ma prédilection pour ce
genre d'exercice, dont j'ai encore vanté les
bienfaits dans le numéro du 15 mai dernier. Eh
bien, ce dessin libre (avec sujet dicté par la
maîtresse, pour aider les imaginations pares-
seuses, pour éviter les rééditions qui finissent
par tourner à la scie, ou, si. l'on préfère, par
tomber dans la routine), ce dessin libre qui
permet à la maîtresse des investigations dans
le for intérieur de ses élèves, ce dessin libre ne
doit cependant pas entretenir les idées fausses
ni organiser le grotesque dans l'école ; le des-
sin libre comporte des progrès ; et, si nous vou-
lons que l'enfant fasse des progrès, il est né-
cessaire que nous appelions son attention sur
les fautes qu'il commet. Un dessin libre ne
serait pas moins intéressant et suggestif parce
que le corps serait de profil en même temps
que la tête, parce que les jambes du « bon-
homme » ne partiraient pas du cou; parce
qu'on ne verrait pas à la fois l'intérieur et l'ex-
térieur d'une maison ou d'une armoire,...
toutes choses qui prouvent que l'enfant ne des-
sine pas ce qu'il voit, mais ce qu'il sait ou ce
qu'il croit savoir.
11 faut donc corriger le dessin libre, et voici
comment je m'y prendrais, si j'étais dans une
école maternelle : je prendrais un des dessins
exécutés par les élèves (chaque jour je change-
rais d'élève pour que tous fussent corrigés à
leur tour), et, partageant le tableau noir en
deux, je copierais exactement ce dessin sur une
des moitiés. Puis, sur l'autre moitié du tableau,
je ferais le même dessin tel qu'il doit être fait,
m'arrêtant à chaque coup de crayon pour mon-
trer en quoi le dessin de l'enfant était défectueux,
et en quoi le mien se'rapproche de la vérité;
après quoi j'engagerais tons les enfants à re-
produire mon propre dessin. Si la prolongation
de l'exercice avait l'air de les fatiguer, je re-
mettrais cette partie de la leçon à un autre
moment. Mais le dessin ne fatigue pas les en-
fants, car il les intéresse.
El, pour terminer, je répète la formule dont
cet article n'est que le développement : « Tout
enseignement doit, mettre graduellement l'en-
fant en état de mieux voir, de mieux com-
prendre, de mieux profiter des leçons de la vie
et de celles de l'école». J'aimerais que notre en-
seignement du dessin eût pour résultat de lui
apprendre à voir ce qu'il voit et à le reproduire
avec autant de précision que possible. Ce qu'il
ne saurait pas nous dire, son dessin nous le
ferait, parfois, deviner.
PAULINE KERGOMARD.
VARIETES
Dessin (SUITE).
BRODERIE. — LIGNES DROITES HORIZONTALES
LIGNES DROITES OBLIOJJES
N° 9.(carlon n° 21). — Les lignes horizontales
sont bleu pâle. Les lignes obliques,bois moyen.
En traçant au tableau le dessin qui doit servir
de guide aux enfants, on fera observer que l'en-
semble de ces lignes forme des lignes brisées
qui sont parallèles les unes aux autres ; que les
lignes horizontales mesurent juste 2 centi-
mètres, tandis que les lignes obliques, qui sont
pourtant resserrées dans un même espace de
2 centimètres, sont plus longues.presque de
1 centimètre.
Et enfin que les angles sont oblusi
Ce même dessin s'exécute sur le carton n° 1.
Dans ce cas les lignes horizontales mesurent
i centimètres et les lignes obliques presque
.6 centimètres.
Sur Je carton n° 2, on peut faire des combi-
naisons à raies irrèguliôres qui se composent
par exemple de lignes horizontales de A centi-
mètres ,de longueur, tandis que les lignes
1. Ces cartons se trouvent à la librairie Hachette.
obliques ne couvrent comme précédemment que
2 centimètres en largeur.
Ces diverses combinaisons ont pour objet de
familiariser les enfants avec la mesure.
C'est pourquoi les dessins au trait qui précé-
deront et suivront la broderie seront alternati-
vement faits sur papier quadrillé à 1 centimètre
et sur papier libre. Cette variété permet à l'ins-
titutrice de répéter un même modèle plusieurs
fois sans que les enfants soient lassés ou fati-
gués.
Il est préférable de refaire chaque fois le
modèle au tableau et surtout de le refaire
devant les enfants, pas en dehors de la leçon;
c'est là que l'institutrice peut donner des expli-
cations, au fur et à mesure du tracé; elles seront
beaucoup mieux écoulées que si elles se rappor-
taient à un modèle simplement exposé devant
les enfants qui d'un coup d'oeil en saisiraient
plutôt l'ensemble que le détail.
N° 10 (carton n° 2). — Les lignes obliques
sont bois soutenu et les lignes horizontales rose
pâle. Cette fois les lignes obliques forment la
partie essentielle du dessin. A faire remarquer :
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