Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-05-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 mai 1896 15 mai 1896
Description : 1896/05/15 (A15,N16,SER5)-1896/05/31. 1896/05/15 (A15,N16,SER5)-1896/05/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607738g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
MÉTHODE F R A N Ç A1 SE D ' É D U G ATI ON MATERNELLE
251
CALCUL
Notions de calcul.
Le nombre II.
Après nous être assurés par de fréquents vi
-exercices que nos élèves connaissent parfaite- bl
ment les nombres de la première dizaine, nous
pouvons aborder l'étude de la seconde.
Mais nous ne leur donnerons pas immédiate- bi
ment la liste des noms des nombres qui com- SÏ
posent cette dizaine, comme nous avons fait ti
pour la première; chacun de ces nombres fai-
sant l'objet d'une leçon particulière, nous leur vi
fournirons ces noms au cours de chaque leçon, 'y
Nous continuerons au contraire à opérer sur
des objets au moins dans la première partie de n
nos leçons, car nos élèves sont encore trop peu v
développés pour raisonner sur des abstractions, q
Munissons-nous donc à l'avance de bûchettes, ji
de cailloux, de boutons, de marrons (quoique a
un peu encombrants) ; chaque enfant devant e
posséder un certain nombre de ces objets, il J
serait utile de se munir d'élastiques pour les à
paquets de bûchettes, de petits sacs pour les c
cailloux ou les haricots, de petites boîtes pour
les boutons; quant aux marrons, on peut les f
enfiler en chapelets pour les conserver. 1
Il serait excellent de varier souvent ce petit ]
matériel, peu coûteux du reste à réaliser, afin que i
les enfants comprennent bien que ce n'est pas à i
une seule espèce d'objets qu'on peut appliquer I
les calculs qu'ils effectuent. A généraliser ainsi !
sur des objets concrets, ils arriveraient sans i
peine à l'abstraction, but auquel nos efforts i
doivent tendre.
Dans les écoles où l'on fait beaucoup de
pliage usuel, il serait facile de réunir un cer-
tain nombre de ces pliages avec lesquels on
compterait comme avec les bûchettes ou les
boutons ; certains pliages se prêtent mieux que
d'autres à ces exercices; ce sont : la salière, la
cocote, le bateau à une voile, le double bateau,
le canard, le chapeau, etc....
Pour l'étude qui nous occupe, on pourrait
avoir pour chaque enfant dix salières de la
même couleur, qui, empilées les unes sur les
autres, représenteraient la première dizaine,
puis on commencerait à onze une nouvelle série
de salières d'une autre couleur qui resterait
constante pour la deuxième dizaine.
I. Numération. •— Pour le bon ordre et la
discipline de la classe, il est indispensable d'éta-
blir au début de ces exercices une règle d'après
laquelle les enfants doivent se servir de leur
matériel. Si nous avons des bûchettes reliées
par un élastique, tous les enfants saisissant leur
paquet de bûchettes de la main gauche enlèvent
l'élastique de la main droite; ils posent ensuite
leurs bûchettes devant eux sur la table et pas-
sent au petit doigt de leur main gauche'"l'élas-
tique qui les reliait. Il n'est pas inutile de
vérifier avant tout calcul si chaque petit doigt
gauche a bien son élastique; rien de plus simple
en faisant lever cette main.
Si nous avons des cailloux enfermés dans un
sac, ce sac, fermé par un élastique ou par une
attache, est vidé sur la tablé en'un seul tas.
L'élastique prend* là même place que ci-dêssUs,
et le sac disparaît dans la case ou se pose sim-
plement sur la table à gauche. L
Enfin, si c'est dans une'boîte que n'os "boutons-':'.-'
sont enfermés, le couvercle de la boîte enlevé
vient se placer sous la boîte elle-même préala-
blement vidée comme le sac.
Nous pouvons alors commencer notre étude.
bûchettes (ou de cailloux, ou de boutons, ou de
salières, etc.) : -une bûchette', deux bûchettes, :
trois bûchettes, etc., jusqu'à dix bûchettes. "
« Vous avez donc tous dix bûchettes; si je
vous en donne encore une, combien en aurez-
vous?
« Vous ne pouvez pas me répondre, parce que
nous n'avons pas encore appris à nommer ce nou-
veau nombre. Cependant vous pourriez médire
que vous en avez dix et une ; mais ce n'est guère
joli, aussi je vais vous dire tout de suite qu'on ;
a appelé onze le nombre formé par dix bûchettes
et une. Répétez tous avec moi : dix et un, onze:
Je vais maintenant donner une bûchette de plus
à tous ceux qui pourront me dire en la prenant:
dix et un, onze. » ;
II. Onze est-il pair ou impair? — « 11 nous
faut alors savoir, combien il y a de paires de
bûchettes dans 11 bûchettes; faisons des petits
paquets de 2 bûchettes et comptons combien,
nous avons de ces paquets : 1,2, 3, 4, 5. Combien'
nous reste-t-il de bûchettes?—Une. -^Compi-
lons nos bûehettes comme elles sont placées :
2 bûchettes et 2 bûchettes, 4 bûchettes ; '4 bû-
: chettes et 2 bûchettes, 6 bûchettes ; 6 bûchettes
; et2 bûchettes, 8 bûchettes ; 8 bûchettes et 2 bû-
chettes, 10 bûchettes, et 1 bûchette, 11 bû-
! chettes.
« Faisonsmaintenantdespetitspaquetsde3bû-
i chettes; combien en avons^nous? — 1, 2, 3 pa-
> quets. —Combien nous reste-t-il de bûchettes?
i Deux. — Comptez-les comme elles sont placées :
3 bûchettes et 3 bûchettes, 6 bûchettes.
6 — et 3 — 9 —
9 — et 2 — ' 11 —
« Faisons de nouveau des petits paquets de
4 bûchettes. Nous en trouvons 2, et il nous
reste trois bûchettes. Comptons-les encore
comme elles sont placées :
k bûchettes et 4 bûchettes, 8 bûchettes. __
8 — et 3 — 11 — .■--.-;
« Faisons enfin des paquets de 5 bûchettes.
Nous en trouvons 2, et il nous reste une bû-
chette. Comptons-les comme elles sont pla-
cées : - - ■
5 bûchettes et 5 bûchettes, 10 bûchettes. -Y
.10:.- — et 1. . — 11 —;■:'■ ^V;-
« On ne peut donc pas partager 11 juste ni
en 2, ni en 3, ni en 4, ni en 5, il y a toujours
un reste dans le partage. Comme on ne peut
pas partager onze en deux, nous disons que
onze est impair. »
III. Le onzième. — « Lorsqu'il y a 10 en-
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CALCUL
Notions de calcul.
Le nombre II.
Après nous être assurés par de fréquents vi
-exercices que nos élèves connaissent parfaite- bl
ment les nombres de la première dizaine, nous
pouvons aborder l'étude de la seconde.
Mais nous ne leur donnerons pas immédiate- bi
ment la liste des noms des nombres qui com- SÏ
posent cette dizaine, comme nous avons fait ti
pour la première; chacun de ces nombres fai-
sant l'objet d'une leçon particulière, nous leur vi
fournirons ces noms au cours de chaque leçon, 'y
Nous continuerons au contraire à opérer sur
des objets au moins dans la première partie de n
nos leçons, car nos élèves sont encore trop peu v
développés pour raisonner sur des abstractions, q
Munissons-nous donc à l'avance de bûchettes, ji
de cailloux, de boutons, de marrons (quoique a
un peu encombrants) ; chaque enfant devant e
posséder un certain nombre de ces objets, il J
serait utile de se munir d'élastiques pour les à
paquets de bûchettes, de petits sacs pour les c
cailloux ou les haricots, de petites boîtes pour
les boutons; quant aux marrons, on peut les f
enfiler en chapelets pour les conserver. 1
Il serait excellent de varier souvent ce petit ]
matériel, peu coûteux du reste à réaliser, afin que i
les enfants comprennent bien que ce n'est pas à i
une seule espèce d'objets qu'on peut appliquer I
les calculs qu'ils effectuent. A généraliser ainsi !
sur des objets concrets, ils arriveraient sans i
peine à l'abstraction, but auquel nos efforts i
doivent tendre.
Dans les écoles où l'on fait beaucoup de
pliage usuel, il serait facile de réunir un cer-
tain nombre de ces pliages avec lesquels on
compterait comme avec les bûchettes ou les
boutons ; certains pliages se prêtent mieux que
d'autres à ces exercices; ce sont : la salière, la
cocote, le bateau à une voile, le double bateau,
le canard, le chapeau, etc....
Pour l'étude qui nous occupe, on pourrait
avoir pour chaque enfant dix salières de la
même couleur, qui, empilées les unes sur les
autres, représenteraient la première dizaine,
puis on commencerait à onze une nouvelle série
de salières d'une autre couleur qui resterait
constante pour la deuxième dizaine.
I. Numération. •— Pour le bon ordre et la
discipline de la classe, il est indispensable d'éta-
blir au début de ces exercices une règle d'après
laquelle les enfants doivent se servir de leur
matériel. Si nous avons des bûchettes reliées
par un élastique, tous les enfants saisissant leur
paquet de bûchettes de la main gauche enlèvent
l'élastique de la main droite; ils posent ensuite
leurs bûchettes devant eux sur la table et pas-
sent au petit doigt de leur main gauche'"l'élas-
tique qui les reliait. Il n'est pas inutile de
vérifier avant tout calcul si chaque petit doigt
gauche a bien son élastique; rien de plus simple
en faisant lever cette main.
Si nous avons des cailloux enfermés dans un
sac, ce sac, fermé par un élastique ou par une
attache, est vidé sur la tablé en'un seul tas.
L'élastique prend* là même place que ci-dêssUs,
et le sac disparaît dans la case ou se pose sim-
plement sur la table à gauche. L
Enfin, si c'est dans une'boîte que n'os "boutons-':'.-'
sont enfermés, le couvercle de la boîte enlevé
vient se placer sous la boîte elle-même préala-
blement vidée comme le sac.
Nous pouvons alors commencer notre étude.
salières, etc.) : -une bûchette', deux bûchettes, :
trois bûchettes, etc., jusqu'à dix bûchettes. "
« Vous avez donc tous dix bûchettes; si je
vous en donne encore une, combien en aurez-
vous?
« Vous ne pouvez pas me répondre, parce que
nous n'avons pas encore appris à nommer ce nou-
veau nombre. Cependant vous pourriez médire
que vous en avez dix et une ; mais ce n'est guère
joli, aussi je vais vous dire tout de suite qu'on ;
a appelé onze le nombre formé par dix bûchettes
et une. Répétez tous avec moi : dix et un, onze:
Je vais maintenant donner une bûchette de plus
à tous ceux qui pourront me dire en la prenant:
dix et un, onze. » ;
II. Onze est-il pair ou impair? — « 11 nous
faut alors savoir, combien il y a de paires de
bûchettes dans 11 bûchettes; faisons des petits
paquets de 2 bûchettes et comptons combien,
nous avons de ces paquets : 1,2, 3, 4, 5. Combien'
nous reste-t-il de bûchettes?—Une. -^Compi-
lons nos bûehettes comme elles sont placées :
2 bûchettes et 2 bûchettes, 4 bûchettes ; '4 bû-
: chettes et 2 bûchettes, 6 bûchettes ; 6 bûchettes
; et2 bûchettes, 8 bûchettes ; 8 bûchettes et 2 bû-
chettes, 10 bûchettes, et 1 bûchette, 11 bû-
! chettes.
« Faisonsmaintenantdespetitspaquetsde3bû-
i chettes; combien en avons^nous? — 1, 2, 3 pa-
> quets. —Combien nous reste-t-il de bûchettes?
i Deux. — Comptez-les comme elles sont placées :
3 bûchettes et 3 bûchettes, 6 bûchettes.
6 — et 3 — 9 —
9 — et 2 — ' 11 —
« Faisons de nouveau des petits paquets de
4 bûchettes. Nous en trouvons 2, et il nous
reste trois bûchettes. Comptons-les encore
comme elles sont placées :
k bûchettes et 4 bûchettes, 8 bûchettes. __
8 — et 3 — 11 — .■--.-;
« Faisons enfin des paquets de 5 bûchettes.
Nous en trouvons 2, et il nous reste une bû-
chette. Comptons-les comme elles sont pla-
cées : - - ■
5 bûchettes et 5 bûchettes, 10 bûchettes. -Y
.10:.- — et 1. . — 11 —;■:'■ ^V;-
« On ne peut donc pas partager 11 juste ni
en 2, ni en 3, ni en 4, ni en 5, il y a toujours
un reste dans le partage. Comme on ne peut
pas partager onze en deux, nous disons que
onze est impair. »
III. Le onzième. — « Lorsqu'il y a 10 en-
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