Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-04-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 avril 1896 15 avril 1896
Description : 1896/04/15 (A15,N14,SER5)-1896/04/30. 1896/04/15 (A15,N14,SER5)-1896/04/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607736n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
-MÉTHODE FRANÇAISE D'ÉDUCATION MATËRJNELLE
pieuses, dictées par un bon sentiment en faveur
des parents des pauvres enfants décédés, mais
qui sont si dangereuses pour l'imagination de
jeunes enfants.
Un enterrement est une action longuement
triste, fatigante, qui ne doit pas être infligée à
des tout petits..
C'est à Bois-Colombes que nous avons été
frappéesde cette idée,lors du double enterrement
des pauvres soeurs Davesne, dont l'une était
directrice de l'école maternelle.
Tous les enfants des écoles avaient été con-
voqués. Ils y étaient tous, accompagnés des
maîtres et des maîtresses. Certes, le spectacle
était touchant devoir ces deux chars couverts de
drap blanc et de fleurs, marchant de front dans
ces rues de campagne, entourés de toute cette
jeunesse.
Mais plus le spectacle était impressionnant
sous un ciel magnifique, accompagné de chants
lugubres, plus il fallait en éloigner les enfants.
Ils ont longtemps marché, ces petits, jusqu'au
cimetière ; ils ont dû revenir à la nuit close, en
débandade, tous impressionnés, tous lassés.
Combien ont été malades au retour, combien
sont restés sans sommeil la nuit !
Nous prêchons si bien la vérité, qu'une jeune
fille est devenue au sortir de l'église subite-
ment folle, priant, criant, tandis que M. Carhat
faisait son discours ému. Non, la place des
enfants n'est jamais là où il y a douleur et
tristesse. Laissez ces petits à leurs ébats, à
leurs jeux, ils ont le temps de comprendre les
grandes douleurs de la vie. MARIE KOENIG.
ne doit, sous aucun prétexte, être appris à des
petits.
Ils pourront dire où l'on prend l'éau. A là
campagne, la réponse sera facile: fontaine*
seau, broc, cruche pourront être décrits.
Alors il sera demandé auxenfahtsVils boivent
l'eau telle qu'elle est mise dans son réservoir.
La question du filtre arrivera. Vous pourrez
bien inventer une petite expérience, faire filtrer
de l'eau devant les enfants.
Vous direz l'utilité absolue de tenir les fon-
taines très propres, de nettoyer les filtres sou-
vent, etc., etc. Notre canevas n'est pas suffisam-
ment tracé, mais vous saurez le faire. Soyez
très pratiques, soyez comprises dé tous les en-
fants. M. K.
LEÇONS DE CHOSES PRATIQUES
La boutique à un son.
LA FONTAINE 1
La fontaine occupe dans la cuisine une place
importante à cause de l'eau qu'elle conserve.
Dans tous les intérieurs pauvres, il n'y a pas
toujours une fontaine. Quelquefois c est un
seau, une terrine qui servent de récipient à
l'eau. Il viendra un temps où l'eau sera répan-
due à profusion pour le riche et le pauvre, à
l'aide de robinets installés dans chaque inté-
rieur, à tous les étages des villes, dans toutes
les maisons des campagnes.
En attendant, il faut parler de ce qui existe.
Dans la boutique à un sou, la fontaine est en
fer battu, elle ne tient pas l'eau qu'on y met et
le robinet n'est pas percé. Qu'importe ?
Suspendue à côté de tous vos petits joujoux,
elle rappellera aux enfants ce que vous leur
aurez conté. 11 y en a long à dire à propos de la
fontaine, vous n'userez pas votre sujet en un.
jour. .
Chaque enfant pourra, à tour de rôle, dire où
l'on met l'eau chez lui, comment est lé réci-
pient qui la reçoit, comment on emplit ce
récipient. Bien entendu, le mot de récipient
d. Errata.'—Dans le numéro du 15 fovrier," àlà pagï'160,
lisez : « Les râpes se font en fer-blanc i.
ENTRETIENS
D'UNE INSTITUTRICE AVEC SES ÉLÈVES
i,cs lïts {suite) L
« Notre poupée n'a pas bougé depuis hier.
Elle est restée bien étendue dans son lit.
Quand vous vous couchez, il faut aussi vous-
étendre et non pas rapprocher vos genoux dé
votre menton. L'autre soir, quand ta mère était
malade et m'avait fait demander de venir la
voir, ma petite Germaine, tu te rappelles com-
ment je t'ai trouvée dans ton lit. Tu était toute
recroquevillée (expliquer ce mot), parce que tu
avais peur de toucher tes draps, qui étaient
froids. Si tu étais restée ainsi, je crois bien que
tu aurais eu froid toute la nuit. Et que t'ai-je dit
de faire?
•— De m'étendre.
— Oui, je t'ai fait déplier tes petites jambes
et frotter tes pieds l'un contre l'autre. As-tu
encore eu froid après cela?
— Je ne sais pas.
— En effet, tu t'es endormie, sans savoir si
tu avais froid ou chaud. Mais le matin, en te
réveillant, avais-tu froid ou chaud dans ton lit?- '
— J'avais chaud.
— Et peut-être si chaud que tu n'avais guère
envie de te lever. Ainsi je t'avais donné un bon
conseil, et tu t'étais bien réchauffée. Notre
poupée, elle, ne peut pas rapprocher ses genoux
de son menton. Mais je vois qu'elle a sa couver-
ture sur la bouche au lieu de l'avoir sous le
menton. Nous ne nous en sommes pas aperçus
hier au soir. Comme elle n'est pas vivante, cela,
ne lui a pas fait de mal ; mais je désire que iVous
vous souveniez bien qu'il ne faut jamais dormir
la bouche et le nez sous ses-couvertures. Croyez-
vous, qu'il y ait_beaucoup d'air dans un lit?
;•: — Non.' '
~—r Vous savez que dehors on respire bien le
bon air. Dans une chambre, ici par exemple,
nous respirons bien,.parce que nous avons soin
d'ouvrir les fenêtres. Mais dans les petites
chambres, où l'on n'a pas soin de. donner de
Pair, il y a une odeur de renfermé, comme on
1. Voir l'entretien précédent.
pieuses, dictées par un bon sentiment en faveur
des parents des pauvres enfants décédés, mais
qui sont si dangereuses pour l'imagination de
jeunes enfants.
Un enterrement est une action longuement
triste, fatigante, qui ne doit pas être infligée à
des tout petits..
C'est à Bois-Colombes que nous avons été
frappéesde cette idée,lors du double enterrement
des pauvres soeurs Davesne, dont l'une était
directrice de l'école maternelle.
Tous les enfants des écoles avaient été con-
voqués. Ils y étaient tous, accompagnés des
maîtres et des maîtresses. Certes, le spectacle
était touchant devoir ces deux chars couverts de
drap blanc et de fleurs, marchant de front dans
ces rues de campagne, entourés de toute cette
jeunesse.
Mais plus le spectacle était impressionnant
sous un ciel magnifique, accompagné de chants
lugubres, plus il fallait en éloigner les enfants.
Ils ont longtemps marché, ces petits, jusqu'au
cimetière ; ils ont dû revenir à la nuit close, en
débandade, tous impressionnés, tous lassés.
Combien ont été malades au retour, combien
sont restés sans sommeil la nuit !
Nous prêchons si bien la vérité, qu'une jeune
fille est devenue au sortir de l'église subite-
ment folle, priant, criant, tandis que M. Carhat
faisait son discours ému. Non, la place des
enfants n'est jamais là où il y a douleur et
tristesse. Laissez ces petits à leurs ébats, à
leurs jeux, ils ont le temps de comprendre les
grandes douleurs de la vie. MARIE KOENIG.
ne doit, sous aucun prétexte, être appris à des
petits.
Ils pourront dire où l'on prend l'éau. A là
campagne, la réponse sera facile: fontaine*
seau, broc, cruche pourront être décrits.
Alors il sera demandé auxenfahtsVils boivent
l'eau telle qu'elle est mise dans son réservoir.
La question du filtre arrivera. Vous pourrez
bien inventer une petite expérience, faire filtrer
de l'eau devant les enfants.
Vous direz l'utilité absolue de tenir les fon-
taines très propres, de nettoyer les filtres sou-
vent, etc., etc. Notre canevas n'est pas suffisam-
ment tracé, mais vous saurez le faire. Soyez
très pratiques, soyez comprises dé tous les en-
fants. M. K.
LEÇONS DE CHOSES PRATIQUES
La boutique à un son.
LA FONTAINE 1
La fontaine occupe dans la cuisine une place
importante à cause de l'eau qu'elle conserve.
Dans tous les intérieurs pauvres, il n'y a pas
toujours une fontaine. Quelquefois c est un
seau, une terrine qui servent de récipient à
l'eau. Il viendra un temps où l'eau sera répan-
due à profusion pour le riche et le pauvre, à
l'aide de robinets installés dans chaque inté-
rieur, à tous les étages des villes, dans toutes
les maisons des campagnes.
En attendant, il faut parler de ce qui existe.
Dans la boutique à un sou, la fontaine est en
fer battu, elle ne tient pas l'eau qu'on y met et
le robinet n'est pas percé. Qu'importe ?
Suspendue à côté de tous vos petits joujoux,
elle rappellera aux enfants ce que vous leur
aurez conté. 11 y en a long à dire à propos de la
fontaine, vous n'userez pas votre sujet en un.
jour. .
Chaque enfant pourra, à tour de rôle, dire où
l'on met l'eau chez lui, comment est lé réci-
pient qui la reçoit, comment on emplit ce
récipient. Bien entendu, le mot de récipient
d. Errata.'—Dans le numéro du 15 fovrier," àlà pagï'160,
lisez : « Les râpes se font en fer-blanc i.
ENTRETIENS
D'UNE INSTITUTRICE AVEC SES ÉLÈVES
i,cs lïts {suite) L
« Notre poupée n'a pas bougé depuis hier.
Elle est restée bien étendue dans son lit.
Quand vous vous couchez, il faut aussi vous-
étendre et non pas rapprocher vos genoux dé
votre menton. L'autre soir, quand ta mère était
malade et m'avait fait demander de venir la
voir, ma petite Germaine, tu te rappelles com-
ment je t'ai trouvée dans ton lit. Tu était toute
recroquevillée (expliquer ce mot), parce que tu
avais peur de toucher tes draps, qui étaient
froids. Si tu étais restée ainsi, je crois bien que
tu aurais eu froid toute la nuit. Et que t'ai-je dit
de faire?
•— De m'étendre.
— Oui, je t'ai fait déplier tes petites jambes
et frotter tes pieds l'un contre l'autre. As-tu
encore eu froid après cela?
— Je ne sais pas.
— En effet, tu t'es endormie, sans savoir si
tu avais froid ou chaud. Mais le matin, en te
réveillant, avais-tu froid ou chaud dans ton lit?- '
— J'avais chaud.
— Et peut-être si chaud que tu n'avais guère
envie de te lever. Ainsi je t'avais donné un bon
conseil, et tu t'étais bien réchauffée. Notre
poupée, elle, ne peut pas rapprocher ses genoux
de son menton. Mais je vois qu'elle a sa couver-
ture sur la bouche au lieu de l'avoir sous le
menton. Nous ne nous en sommes pas aperçus
hier au soir. Comme elle n'est pas vivante, cela,
ne lui a pas fait de mal ; mais je désire que iVous
vous souveniez bien qu'il ne faut jamais dormir
la bouche et le nez sous ses-couvertures. Croyez-
vous, qu'il y ait_beaucoup d'air dans un lit?
;•: — Non.' '
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bon air. Dans une chambre, ici par exemple,
nous respirons bien,.parce que nous avons soin
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chambres, où l'on n'a pas soin de. donner de
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