Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-09-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 septembre 1895 01 septembre 1895
Description : 1895/09/01 (A14,N23,SER5)-1895/09/14. 1895/09/01 (A14,N23,SER5)-1895/09/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607709r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
360
L'AMI DE L'ENFANCE
tirer des aptitudes et des inclinations enfan-
tines, en particulier à ce goût inné des petits
pour l'histoire naturelle, goût si marqué et,
souvent, si fugitif, quand un nouveau groupe
de-minuscules écoliers en vacances attira mon
attention. Ils étaient quatre ou cinq, de quatre
à huit ans, le dos courbé, les yeux fixés sur la
poussière du chemin.
« II ne faut pas faire de mal, disait l'un.
— 11 ne pique plus, ajoutait un autre.
— Il n'y a pas de danger », poursuivait un
troisième.
« Et le quatrième, d'un ton pénétré: «C'était
K un bien beau bourdon, s'il n'était pas mort ».
« Mais Phyménoptère qu'ils nommaient de con-
fiance bourdon était mort, et les jeunes ama-
teurs y gagnaient de pouvoir le contempler
tout à leur aise. Graves et attentifs, toutes
leurs facultés étaient en jeu. Ils se souvenaient
de ce qu'ils avaient entendu raconter sur les
bourdons. Ils se représentaient l'insecte défunt
envie, bourdonnant au-dessus de leurs têtes et
posant sur les fleurs son beau corps de velours
rayé. Inondé de soleil, le nez presque dans la
poussière, ce gentil groupe d'enfants de Paris
était parfaitement heureux, car l'enfant des
villes aime la nature autant et souvent plus que
l'enfant des campagnes. Dans son monde inté-
rieur se meuvent beaucoup de grandes et de
petites bêtes ; il y pense le jour, il en rêve la
nuit. Il y a là une porte ouverte pour pénétrer
dans sa jeune âme, cultiver en lui le goût du
beau, faire naître des notions essentiellement
saines et communiquer des notions justes sur
une foule de sujets : sachons-en profiter. »
J'étais trop du même avis que mon interlocu-
trice pour rien trouver à lui répondre. Pour
aimer les enfants de la bonne manière, pen-
sai-je, il y a plusieurs secrets. L'un, c'est d'ap-
prendre à aimer ce qu'ils aiment.
M. MONOD.
PARTIE PRATIQUE
LANGUE MATERNELLE
d& qu'on voit sur les imag-es
I
Sur cette image on voit un jeune, garçon et
un chien.
Le jeune garçon est assis, les coudes sur ses
cuisses, la tête dans ses mains ; il pleure.
Le chien, dressé sur ses paltes de derrière,
les deux pattes de devant sur les mains du
jeune garçon, le museau sur ses cheveux, le
caresse.
Le jeune garçon, Georges, a du chagrin ; le
chien, Tom, console Georges. Georges et ïom
sont deux amis.
Georges est bon pour Tom; il le soigne, il ne
le rudoie jamais, il ne le frappe jamais. Tom
est reconnaissant.
Où sont les deux amis?
Ils sont sur un bateau, à l'arrière, près du
gouvernail. Le gouvernail, c'est celte pièce de
bois toute droite qui s'élève au-dessus du ba-
teau et qui plonge dans l'eau. La pièce de bois
couchée emmanchée dedans s'appelle la barre.
Pour diriger le bateau, pour le faire aller où
l'on veut, pour le gouverner, il faut faire aller
la barre soit à droite, soit à gauche, soit la
maintenir en ligne droite. Quand un matelot
fait aller le gouvernail, on dit qu'il est à la
barre.
Une grosse corde, un câble, entoure la barre
du gouvernail et va de chaque côté s'accrocher
au bateau.
Nous reprenons : Georges a du chagrin, il
pleure; le brave Tom le caresse pour le con-
soler. La scène se passe sur nu bateau, à l'ar-
rière, au-dessous de la barre du gouvernail. On
voit le câble qui attache la barre au bateau. Un
grand bout de câble enroulé sur lui-même est
par terre tout près de Georges.
Regardons encore Georges. Il n'a pas l'air
d'un matelot, ni d'un mousse, ni d'un batelier;
il est plutôt habillé comme un jeune garçon qui
ne fait pas des travaux qui salissent les vête-
ments. 11 a enlevé sa veste; on voit sa chemise
très blanche, sa culotte bien attachée au jarret,
ses bas bien tirés.
Tom a le poil long, la queue courte; il a un
collier avec des grelots.
Savez-vous pourquoi l'on met des colliers aux
chiens? C'est pour pouvoir y attacher, sans leur
faire mal, une corde qu'on appelle une laisse.
C'est aussi pour pouvoir indiquer sur le collier
le nom et l'adresse de leur maître. Quand un
chien s'égare, on peut le ramener, si l'on sait
où son maître demeure.
Pourquoi met-on quelquefois des grelots au
collier des chiens? C'est pour les entendre venir
de loin. Les grelots sont des espèces de petites
cloches qui sonnent. Les chiens de berger ont
des colliers à grelots et les montons les en-
tendent très bien. Les moulons savent qu'ils ne
doivent pas s'éloigner du chien. D'ailleurs, s'ils
s'éloignent, s'ils font comme les enfants qui ne
veulent pas rester auprès de leurs parents, le
chien court après eux et les ramène.
L'AMI DE L'ENFANCE
tirer des aptitudes et des inclinations enfan-
tines, en particulier à ce goût inné des petits
pour l'histoire naturelle, goût si marqué et,
souvent, si fugitif, quand un nouveau groupe
de-minuscules écoliers en vacances attira mon
attention. Ils étaient quatre ou cinq, de quatre
à huit ans, le dos courbé, les yeux fixés sur la
poussière du chemin.
« II ne faut pas faire de mal, disait l'un.
— 11 ne pique plus, ajoutait un autre.
— Il n'y a pas de danger », poursuivait un
troisième.
« Et le quatrième, d'un ton pénétré: «C'était
K un bien beau bourdon, s'il n'était pas mort ».
« Mais Phyménoptère qu'ils nommaient de con-
fiance bourdon était mort, et les jeunes ama-
teurs y gagnaient de pouvoir le contempler
tout à leur aise. Graves et attentifs, toutes
leurs facultés étaient en jeu. Ils se souvenaient
de ce qu'ils avaient entendu raconter sur les
bourdons. Ils se représentaient l'insecte défunt
envie, bourdonnant au-dessus de leurs têtes et
posant sur les fleurs son beau corps de velours
rayé. Inondé de soleil, le nez presque dans la
poussière, ce gentil groupe d'enfants de Paris
était parfaitement heureux, car l'enfant des
villes aime la nature autant et souvent plus que
l'enfant des campagnes. Dans son monde inté-
rieur se meuvent beaucoup de grandes et de
petites bêtes ; il y pense le jour, il en rêve la
nuit. Il y a là une porte ouverte pour pénétrer
dans sa jeune âme, cultiver en lui le goût du
beau, faire naître des notions essentiellement
saines et communiquer des notions justes sur
une foule de sujets : sachons-en profiter. »
J'étais trop du même avis que mon interlocu-
trice pour rien trouver à lui répondre. Pour
aimer les enfants de la bonne manière, pen-
sai-je, il y a plusieurs secrets. L'un, c'est d'ap-
prendre à aimer ce qu'ils aiment.
M. MONOD.
PARTIE PRATIQUE
LANGUE MATERNELLE
d& qu'on voit sur les imag-es
I
Sur cette image on voit un jeune, garçon et
un chien.
Le jeune garçon est assis, les coudes sur ses
cuisses, la tête dans ses mains ; il pleure.
Le chien, dressé sur ses paltes de derrière,
les deux pattes de devant sur les mains du
jeune garçon, le museau sur ses cheveux, le
caresse.
Le jeune garçon, Georges, a du chagrin ; le
chien, Tom, console Georges. Georges et ïom
sont deux amis.
Georges est bon pour Tom; il le soigne, il ne
le rudoie jamais, il ne le frappe jamais. Tom
est reconnaissant.
Où sont les deux amis?
Ils sont sur un bateau, à l'arrière, près du
gouvernail. Le gouvernail, c'est celte pièce de
bois toute droite qui s'élève au-dessus du ba-
teau et qui plonge dans l'eau. La pièce de bois
couchée emmanchée dedans s'appelle la barre.
Pour diriger le bateau, pour le faire aller où
l'on veut, pour le gouverner, il faut faire aller
la barre soit à droite, soit à gauche, soit la
maintenir en ligne droite. Quand un matelot
fait aller le gouvernail, on dit qu'il est à la
barre.
Une grosse corde, un câble, entoure la barre
du gouvernail et va de chaque côté s'accrocher
au bateau.
Nous reprenons : Georges a du chagrin, il
pleure; le brave Tom le caresse pour le con-
soler. La scène se passe sur nu bateau, à l'ar-
rière, au-dessous de la barre du gouvernail. On
voit le câble qui attache la barre au bateau. Un
grand bout de câble enroulé sur lui-même est
par terre tout près de Georges.
Regardons encore Georges. Il n'a pas l'air
d'un matelot, ni d'un mousse, ni d'un batelier;
il est plutôt habillé comme un jeune garçon qui
ne fait pas des travaux qui salissent les vête-
ments. 11 a enlevé sa veste; on voit sa chemise
très blanche, sa culotte bien attachée au jarret,
ses bas bien tirés.
Tom a le poil long, la queue courte; il a un
collier avec des grelots.
Savez-vous pourquoi l'on met des colliers aux
chiens? C'est pour pouvoir y attacher, sans leur
faire mal, une corde qu'on appelle une laisse.
C'est aussi pour pouvoir indiquer sur le collier
le nom et l'adresse de leur maître. Quand un
chien s'égare, on peut le ramener, si l'on sait
où son maître demeure.
Pourquoi met-on quelquefois des grelots au
collier des chiens? C'est pour les entendre venir
de loin. Les grelots sont des espèces de petites
cloches qui sonnent. Les chiens de berger ont
des colliers à grelots et les montons les en-
tendent très bien. Les moulons savent qu'ils ne
doivent pas s'éloigner du chien. D'ailleurs, s'ils
s'éloignent, s'ils font comme les enfants qui ne
veulent pas rester auprès de leurs parents, le
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