Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-09-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1895 01 septembre 1895
Description : 1895/09/01 (A14,N23,SER5)-1895/09/14. 1895/09/01 (A14,N23,SER5)-1895/09/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607709r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
MÉTHODE FRANÇAISE D'ÉDUCATION MATERNELLE
357
VARIETES
Dessin (SUITE) :
EDUCATION DE LA MAIN.
SON UTILITE MORALE.
Dès l'école* maternelle, on doit s'appliquer à ir
développer chez les enfants les sens et les fa- n
cultes dont ils auront le plus besoin dans n
l'avenir. éi
En première ligne se placent la culture et F
l'amélioration de la vue; vient ensuite l'éduca-
tion de la main dont l'utilité morale est aussi d
incontestable que l'utilité intrinsèque. Entre- il
prendre à l'école maternelle l'éducation de la g
main, c'est combattre dès le début l'erreur qui t
s'est répandue dans ces dernières années j.ar 1:
suite d'une fausse interprétation de la loi sur 1:
l'instruction pour lous, de l'obligation scolaire, s
Le but de l'obligation scolaire et des nou-
veaux programmes d'enseignement est d'élever c
le niveau moral et intellectuel, c'est-à-dire que f
tout Français, quelle que soit la classe de la (
société à laquelle il appartient, doit avoir au i
moins les notions élémentaires indispensables à ]
tous, s'il veut exercer son mélier, sa profession )
d'une façon utile et profitable, et concourir i
selon ses forces au progrès général du pays.
La loi a élé souvent mal interprétée, et
beaucoup de gens ont cru qu'il s'agissait, non
d'élever le niveau moral et intellectuel de
toutes les classes de la société, mais, en faisant
des savants de lous les écoliers, de les éloigner
des métiers manuels.
La première semence de cette fausse idée est
sortie du corps enseignant.
Des directeurs et des directrices d'écoles pri-
maires visant le succès de leur école, sans en me-
surer les conséquences, ont poussé leurs élèves
vers les brevets, ce qui eût élé une excellente
chose si cela n'avait pas discrédité les besognes
corporelles aux yeux des écoliers qui, munis
de brevets, ont cru ces besognes indignes d'eux,
quand il ne s'est pas trouvé quelqu'un d'assez
éclairé pour leur montrer la fausseté de ce
jugement. D'autant plus que certains parents
ont le vague espoir qu'une occasion extraordi-
naire se présentera et qu'ils pourront en pro-
fiter. Quelques mois d'attente suffisent bien
souvent pour dégoûter leurs enfants d'un métier,
et, si l'occasion rêvée ne vient pas, s'il faut
entrer en apprentissage, ils croient à la ntale-
chance et commencent leur vie de travailleurs
en désenchantés auxquels le sort est contraire;
c'est un pis aller, peu y apportent le goût et
l'activité qu'ils y déploieraient si ce métier
avait été le but désiré et atteint, s'ils y avaient
été préparés dès la petite enfance, dès l'école
maternelle.
t. Voir l'Ami de l'Enfance, ttSilS, n» lo et suivants.
De là tant de mécontents dans la jeunesse
actuelle, et cette quantité déjeunes gens qui ne
peuvent se easerdans des carrières encombrées.
S'ils avaient employé leur instruction, leur
intelligence et leur énergie à perfectionner les
métiers qu'ont exercés leurs parents, ils com-
poseraient un corps d'ouvriers instruits et
éclairés qui seraient une vraie richesse pour la
France.
Quant aux natures plus particulièrement
douées pour l'étude, elles peuvent parfaire leur
instruction et atteindre les plus hauts résultats,
grâce aux moyens aujourd'hui à la portée de
tous; mais c'est un tort de croire que les intel-
ligences d'élite doivent toutes viser au même
but, dans chaque position on peut utiliser
sa supériorité et en faire bénéficier la société.
. C'est pour les filles surtout que cet état de
choses est regrettable ; pour employer leur
activité, on leur donne beaucoup à faire en
dehors de l'école ; de relour au logis, elles n'y
rendent aucun service, y vivent sans prendre
part aux occupations journalières de leurs
mères et sont peu préparées à la vie laborieuse
à laquelle elles sont appelées plus tard.
Car rien pour ces fillettes ne peut remplacer
cette lâche que chacun doit remplir au logis de
la famille ; c'est cetle tâche qui forme la femme,
qui lui apprend les difficultés de la vie et le cou-
rage de les combattre.
C'est là qu'elle prend les notions d'économie,
qu'elle acquiert l'ingéniosité qui la porte à tout
utiliser, à savoir même suppléer à ce qui lui .
manque. -
Elle y acquiert aussi le désir d'apporter le
plus tôt possible son gain à la maison et d'aug-
; mehier le bien-être des siens.
: Elle y prend enfin l'esprit de famille et de
; solidarité que tous les membres doivent avoir
; les uns envers les autres.
, Ils semblent qu'on est bien loin du sujet, et.
Î pourtant on ne s'en est pas écarté; on doit
3 avoir un but en élevant l'enfant; dès l'école
3 maternelle, on doit penser que lés élèves.
- seront grands un jour et il ne faut pas oublier
- que les habitudes prises dès la petite enfance
;i sont les plus durables, celles qui ne s'oublient
•, jamais.
,t ' Cela revient à dire que dès l'école maternelle ,
:- on doit commencer à donner aux enfants le goût
s de l'oeuvre des mains.
; Le meilleur moyen, c'est de les rendre
;t adroits, c'est de leur faire acquérir la dextérité
ir des doigts ; ils réussiront dans leurs travaux ;
ît ils y prendront goût et voudront les perfec-
le tionner ; on aime d'autant plus une occupation
qu'on y a de succès, tandis que l'insuccès tue lu
persévérance.
"~ 11 faut donc voir ce qui peut être tenté pour
l'éducation de la main à l'école maternelle.
357
VARIETES
Dessin (SUITE) :
EDUCATION DE LA MAIN.
SON UTILITE MORALE.
Dès l'école* maternelle, on doit s'appliquer à ir
développer chez les enfants les sens et les fa- n
cultes dont ils auront le plus besoin dans n
l'avenir. éi
En première ligne se placent la culture et F
l'amélioration de la vue; vient ensuite l'éduca-
tion de la main dont l'utilité morale est aussi d
incontestable que l'utilité intrinsèque. Entre- il
prendre à l'école maternelle l'éducation de la g
main, c'est combattre dès le début l'erreur qui t
s'est répandue dans ces dernières années j.ar 1:
suite d'une fausse interprétation de la loi sur 1:
l'instruction pour lous, de l'obligation scolaire, s
Le but de l'obligation scolaire et des nou-
veaux programmes d'enseignement est d'élever c
le niveau moral et intellectuel, c'est-à-dire que f
tout Français, quelle que soit la classe de la (
société à laquelle il appartient, doit avoir au i
moins les notions élémentaires indispensables à ]
tous, s'il veut exercer son mélier, sa profession )
d'une façon utile et profitable, et concourir i
selon ses forces au progrès général du pays.
La loi a élé souvent mal interprétée, et
beaucoup de gens ont cru qu'il s'agissait, non
d'élever le niveau moral et intellectuel de
toutes les classes de la société, mais, en faisant
des savants de lous les écoliers, de les éloigner
des métiers manuels.
La première semence de cette fausse idée est
sortie du corps enseignant.
Des directeurs et des directrices d'écoles pri-
maires visant le succès de leur école, sans en me-
surer les conséquences, ont poussé leurs élèves
vers les brevets, ce qui eût élé une excellente
chose si cela n'avait pas discrédité les besognes
corporelles aux yeux des écoliers qui, munis
de brevets, ont cru ces besognes indignes d'eux,
quand il ne s'est pas trouvé quelqu'un d'assez
éclairé pour leur montrer la fausseté de ce
jugement. D'autant plus que certains parents
ont le vague espoir qu'une occasion extraordi-
naire se présentera et qu'ils pourront en pro-
fiter. Quelques mois d'attente suffisent bien
souvent pour dégoûter leurs enfants d'un métier,
et, si l'occasion rêvée ne vient pas, s'il faut
entrer en apprentissage, ils croient à la ntale-
chance et commencent leur vie de travailleurs
en désenchantés auxquels le sort est contraire;
c'est un pis aller, peu y apportent le goût et
l'activité qu'ils y déploieraient si ce métier
avait été le but désiré et atteint, s'ils y avaient
été préparés dès la petite enfance, dès l'école
maternelle.
t. Voir l'Ami de l'Enfance, ttSilS, n» lo et suivants.
De là tant de mécontents dans la jeunesse
actuelle, et cette quantité déjeunes gens qui ne
peuvent se easerdans des carrières encombrées.
S'ils avaient employé leur instruction, leur
intelligence et leur énergie à perfectionner les
métiers qu'ont exercés leurs parents, ils com-
poseraient un corps d'ouvriers instruits et
éclairés qui seraient une vraie richesse pour la
France.
Quant aux natures plus particulièrement
douées pour l'étude, elles peuvent parfaire leur
instruction et atteindre les plus hauts résultats,
grâce aux moyens aujourd'hui à la portée de
tous; mais c'est un tort de croire que les intel-
ligences d'élite doivent toutes viser au même
but, dans chaque position on peut utiliser
sa supériorité et en faire bénéficier la société.
. C'est pour les filles surtout que cet état de
choses est regrettable ; pour employer leur
activité, on leur donne beaucoup à faire en
dehors de l'école ; de relour au logis, elles n'y
rendent aucun service, y vivent sans prendre
part aux occupations journalières de leurs
mères et sont peu préparées à la vie laborieuse
à laquelle elles sont appelées plus tard.
Car rien pour ces fillettes ne peut remplacer
cette lâche que chacun doit remplir au logis de
la famille ; c'est cetle tâche qui forme la femme,
qui lui apprend les difficultés de la vie et le cou-
rage de les combattre.
C'est là qu'elle prend les notions d'économie,
qu'elle acquiert l'ingéniosité qui la porte à tout
utiliser, à savoir même suppléer à ce qui lui .
manque. -
Elle y acquiert aussi le désir d'apporter le
plus tôt possible son gain à la maison et d'aug-
; mehier le bien-être des siens.
: Elle y prend enfin l'esprit de famille et de
; solidarité que tous les membres doivent avoir
; les uns envers les autres.
, Ils semblent qu'on est bien loin du sujet, et.
Î pourtant on ne s'en est pas écarté; on doit
3 avoir un but en élevant l'enfant; dès l'école
3 maternelle, on doit penser que lés élèves.
- seront grands un jour et il ne faut pas oublier
- que les habitudes prises dès la petite enfance
;i sont les plus durables, celles qui ne s'oublient
•, jamais.
,t ' Cela revient à dire que dès l'école maternelle ,
:- on doit commencer à donner aux enfants le goût
s de l'oeuvre des mains.
; Le meilleur moyen, c'est de les rendre
;t adroits, c'est de leur faire acquérir la dextérité
ir des doigts ; ils réussiront dans leurs travaux ;
ît ils y prendront goût et voudront les perfec-
le tionner ; on aime d'autant plus une occupation
qu'on y a de succès, tandis que l'insuccès tue lu
persévérance.
"~ 11 faut donc voir ce qui peut être tenté pour
l'éducation de la main à l'école maternelle.
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