Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-08-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 août 1895 15 août 1895
Description : 1895/08/15 (A14,N22,SER5)-1895/08/31. 1895/08/15 (A14,N22,SER5)-1895/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607708b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
340
L'AMI DE L'ENFANCE
PÉDAGOGIE
te Congres de la protection de l'enfance,
«YHordenux.
Le Congrès international de la protection de
l'enfance s'est tenu à Bordeaux à la fin du mois
dernier et pendant les premiers jours d'août ; il
a été marqué par des séances très intéressantes
auxquelles j'aurais voulu pouvoir appeler tout
le personnel enseignant de la région. Quelques
directrices delîordeaux —un trop petit nombre
— y sont venues d'elles-mêmes, et j'ai été bien
heureuse de saluer leur présence. Pourquoi n'y
étaient-elles pas toutes ? Tout simplement parce
que l'élan n a pas été donné. Quelques-unes
auraient vivement désiré assister aux discussions
et n'ont pas osé en faire la demande à qui de
droit. « Qui de droit Ï, c'est-à-dire les inspec-
teurs, n'ont peut-être pas voulu adresser une
invitation qui aurait pu être interprétée comme
un ordre Il est évident qu'il y a, à ce sujet,
des habitudes à prendre, de part et d'autre;
nous ne doutons pas qu'elles ne soient prises à
bref délai, et tout le monde y gagnera.
Pour ce Congrès de la protection de l'enfance,
des questions intéressant le corps et l'âme de
l'enfant étaient à l'ordre du jour. Celles qui
m'ont paru, mériter surtout l'attention ont trait
au patronage et à l'alimentation des enfants,
jusque vers la quatrième année, .le vais essayer
de rendre compte des décisions auxquelles ont
abouti les discussions très suivies des deux
sections de. protection physique et de protection
morale.
La question du patronage scolaire, intersco-
laire et extràscolaire, ou, si vous préférez, la
question du patronage pendant l'année scolaire,
pendant les vacances et pendant les années
d'apprentissage, a rempli 1 ordre du jour d'une
séance tout entière, et voici le résultat des
discussions.
Le Congrès international de l'enfance, réuni
à Bordeaux, émet le voeu :
Que des comités de patronage, dus à l'ini-
tiative privée et subventionnés, si possible, par
l'Administration et par l'Etat, soient organisés
à bref délai dans chaque pays.
C es patronages auront pour but de sauvegarder
l'écolier etl'apprenti, aupointde vue de son déve-
loppement physique, intellectuel et moral.
I. — Développement physique.
Les patronages doteront les écoles :
A. D'un vestiaire ;
B. D'une cantine où les aliments seront ri-
goureusement appropriés à l'âge des enfants ;
C. De médicaments propres à fortifier les
temp éramen ts déb iles.
II. — Développement intellectuel*
Les patronages fourniront un matériel sco-
laire qui permettra aux maîtres et aux maîtresses
d'enseigner, par les procédés rationnels, toutes
les matières inscrites au programme.
III. — Développement moral.
A. Les patronages exerceront leur action sur
les commissions scolaires, en vue de l'applica-
tion stricte de la loi d'obligation.
B. Ils créeront des abris pour recueillir les
enfants en dehors des heures de classe et les
jours de congé.
C. Ils useront de leur influence pour faire
supprimer les vacances des écoles primaires,
et de leurs ressources pour indemniser — en
attendant que le budget de l'Etat le permette
— les instituteurs qui surveilleront les classes
diles « de vacances ».
D. Ils créeront, selon les besoins, des inter-
nats primaires destinés aux enfants pour les-
quels la promiscuité dans le logis paternel
constitue un danger moral.
E. Ils organiseront des réunions, des prome-
nades pour les jours de congé et pour la période
des classes de vacances, et donneront ainsi
aux enfants du peuple le goût des plaisirs déli-
cats.
F. Ils créeront des écoles d'observation pour
les enfants réfractaires à la loi scolaire.
G. Ils s'attacheront surtout à inculquer aux
garçons le respect de soi-même et le respect
de la femme, sans lesquels l'éducation morale
donnée dans les écoles de lilles serait un leurre
et une aggravation de misère.
Il nous semble que le personnel enseignant
doit être un des agents les plus actifs pour
la réalisation de ces voeux, et nous sommes per-
suadée que son intervention sera précieuse.
Parmi les questions, toutes intéressantes,
dont a été saisi le Congres de Bordeaux, celle
de l'alimentation des enfants a été l'une des
plus scrupuleusement discutées, et, plus que
jamais, j'ai regretté l'abstention de la presque
totalité du personnel. Qui persuadera les mères
de famille, en effet, si ce n'est l'institutrice,
la directrice de l'école maternelle surtout? Qui
les convaincra du danger de certaines pratiques?
Qui les mettra au courant des procédés nou-
veaux? Qui est-ce qui usera de son influence
auprès de la municipalité, auprès des comités
de patronage, pour que l'alimentation des
enfants soit reconstituante au lieu d'être quasi
meurtrière? Où les ignorants iront-ils chercher
les bons conseils, si ce n'est à l'école? Bref,
j'aurais voulu que la salle de l'Athénée fût
comble, et que les institutrices fussent là en
majorité pour entendre par exemple proscrire
les biberons à longs tubes, dont les mères et les
nourrices mercenaires font usage, malgré les
conseils des médecins et les défenses formelles
de l'Administration.
« Qu'est-ce donc que ce grand coupable? me
| demandait mon voisin, premier président.de la
L'AMI DE L'ENFANCE
PÉDAGOGIE
te Congres de la protection de l'enfance,
«YHordenux.
Le Congrès international de la protection de
l'enfance s'est tenu à Bordeaux à la fin du mois
dernier et pendant les premiers jours d'août ; il
a été marqué par des séances très intéressantes
auxquelles j'aurais voulu pouvoir appeler tout
le personnel enseignant de la région. Quelques
directrices delîordeaux —un trop petit nombre
— y sont venues d'elles-mêmes, et j'ai été bien
heureuse de saluer leur présence. Pourquoi n'y
étaient-elles pas toutes ? Tout simplement parce
que l'élan n a pas été donné. Quelques-unes
auraient vivement désiré assister aux discussions
et n'ont pas osé en faire la demande à qui de
droit. « Qui de droit Ï, c'est-à-dire les inspec-
teurs, n'ont peut-être pas voulu adresser une
invitation qui aurait pu être interprétée comme
un ordre Il est évident qu'il y a, à ce sujet,
des habitudes à prendre, de part et d'autre;
nous ne doutons pas qu'elles ne soient prises à
bref délai, et tout le monde y gagnera.
Pour ce Congrès de la protection de l'enfance,
des questions intéressant le corps et l'âme de
l'enfant étaient à l'ordre du jour. Celles qui
m'ont paru, mériter surtout l'attention ont trait
au patronage et à l'alimentation des enfants,
jusque vers la quatrième année, .le vais essayer
de rendre compte des décisions auxquelles ont
abouti les discussions très suivies des deux
sections de. protection physique et de protection
morale.
La question du patronage scolaire, intersco-
laire et extràscolaire, ou, si vous préférez, la
question du patronage pendant l'année scolaire,
pendant les vacances et pendant les années
d'apprentissage, a rempli 1 ordre du jour d'une
séance tout entière, et voici le résultat des
discussions.
Le Congrès international de l'enfance, réuni
à Bordeaux, émet le voeu :
Que des comités de patronage, dus à l'ini-
tiative privée et subventionnés, si possible, par
l'Administration et par l'Etat, soient organisés
à bref délai dans chaque pays.
C es patronages auront pour but de sauvegarder
l'écolier etl'apprenti, aupointde vue de son déve-
loppement physique, intellectuel et moral.
I. — Développement physique.
Les patronages doteront les écoles :
A. D'un vestiaire ;
B. D'une cantine où les aliments seront ri-
goureusement appropriés à l'âge des enfants ;
C. De médicaments propres à fortifier les
temp éramen ts déb iles.
II. — Développement intellectuel*
Les patronages fourniront un matériel sco-
laire qui permettra aux maîtres et aux maîtresses
d'enseigner, par les procédés rationnels, toutes
les matières inscrites au programme.
III. — Développement moral.
A. Les patronages exerceront leur action sur
les commissions scolaires, en vue de l'applica-
tion stricte de la loi d'obligation.
B. Ils créeront des abris pour recueillir les
enfants en dehors des heures de classe et les
jours de congé.
C. Ils useront de leur influence pour faire
supprimer les vacances des écoles primaires,
et de leurs ressources pour indemniser — en
attendant que le budget de l'Etat le permette
— les instituteurs qui surveilleront les classes
diles « de vacances ».
D. Ils créeront, selon les besoins, des inter-
nats primaires destinés aux enfants pour les-
quels la promiscuité dans le logis paternel
constitue un danger moral.
E. Ils organiseront des réunions, des prome-
nades pour les jours de congé et pour la période
des classes de vacances, et donneront ainsi
aux enfants du peuple le goût des plaisirs déli-
cats.
F. Ils créeront des écoles d'observation pour
les enfants réfractaires à la loi scolaire.
G. Ils s'attacheront surtout à inculquer aux
garçons le respect de soi-même et le respect
de la femme, sans lesquels l'éducation morale
donnée dans les écoles de lilles serait un leurre
et une aggravation de misère.
Il nous semble que le personnel enseignant
doit être un des agents les plus actifs pour
la réalisation de ces voeux, et nous sommes per-
suadée que son intervention sera précieuse.
Parmi les questions, toutes intéressantes,
dont a été saisi le Congres de Bordeaux, celle
de l'alimentation des enfants a été l'une des
plus scrupuleusement discutées, et, plus que
jamais, j'ai regretté l'abstention de la presque
totalité du personnel. Qui persuadera les mères
de famille, en effet, si ce n'est l'institutrice,
la directrice de l'école maternelle surtout? Qui
les convaincra du danger de certaines pratiques?
Qui les mettra au courant des procédés nou-
veaux? Qui est-ce qui usera de son influence
auprès de la municipalité, auprès des comités
de patronage, pour que l'alimentation des
enfants soit reconstituante au lieu d'être quasi
meurtrière? Où les ignorants iront-ils chercher
les bons conseils, si ce n'est à l'école? Bref,
j'aurais voulu que la salle de l'Athénée fût
comble, et que les institutrices fussent là en
majorité pour entendre par exemple proscrire
les biberons à longs tubes, dont les mères et les
nourrices mercenaires font usage, malgré les
conseils des médecins et les défenses formelles
de l'Administration.
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