Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-02-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 février 1895 01 février 1895
Description : 1895/02/01 (A14,N9,SER5)-1895/02/14. 1895/02/01 (A14,N9,SER5)-1895/02/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607693b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
136
L'AML DE L'ENFANCE
l'autre les morceaux de silex, les étincelles ont I
allumé un morceau de papier (Faites-le devant
eux), le papier a allumé les brindilles et vous
voyez que le feu va aussi bien que possible.
« Qu'est-ce qu'il y a dans la marmite? Peut-
être des choux, peut-être des pommes de terre,
peut-être des carottes, peut-être des oignons et
de l'eau pour faire la soupe?...
c: Il y a encore mieux que cela; un lapin! un (
lapin sauvage qui est bien meilleur que le lapiu (
domestique; un lapin pris dans la forêt.
« Ce sont les jeunes garçons qui l'ont pris?... j
Non! on n'est pas libre.de tuer des lapins dans
les forêts pas plus que des poules dans les
basses-cours. Les forêts appartiennent toujours
à quelqu'un, et tout ce qu'il y a dedans appar-
tient à la même personne.
« Pour chasser dans les forêts et aussi dans les
champs, il faut avoir la permission; celte per-
mission s'appelle un permis de chasse, et, pour
avoir un «permis de chasse», il faut le payer.
« Ces deux garçons n'ont pas d'argent pour
prendre un permis de chasse, et ils sont trop
honnêtes pour chasser sans permis. C'est un
chasseur qui les connaît bien et qui veut
encourager leur honnêteté, qui leur a fait
cadeau d'un lapin. Il avait fait une très bonne
chasse, et il était heureux de faire plaisir à de
braves gens.
« La vieille femme a bien raison de surveiller
sa marmite, et je ne m'étonne pas que les deux
garçons s'y intéressent aussi. »
Je crois que tous les éléments de cette image
ont été analysés, et que les enfants pourront
reconstituer la toute petite histoire suivante :
Pierre et Louis, les deux lils de la vieille
Françoise, sont allés travailler avec leur mère
dans la forêt : Pierre et Louis pour fendre du
bois, et leur mère pour réunir les menues
branches en fagots.
La mère Françoise emporte toujours sa mar-
mite avec quelques légumes pour faire sa soupe
à l'entrée de la forêt. Aujourd'hui, ce devait être
de la soupe aux choux, que les deux jeunes gens
auraient mangée de bon appétit; mais voilà que
vers onze heures, M. Bertrand, un riche pro-
priétaire du pays, a passé près des travailleurs;
il venait de la chasse et son carnier était tout
plein.
« Bonjour, mère Françoise, a-t-il dit; la ma-
tinée s'avance; vous allez bientôt faire votre
dîner? .
— Oui, monsieur.
—- Tenez! voici un lapin; mettez-le dans
votre marmite, et mangez-le à ma santé. »
Après avoir remercié M. Bertrand, la mère
Françoise a préparé son feu; les enfants — qui
avaient oublié les allumettes — l'ont allumé
avec les étincelles du silex, et maintenant la
mère et les fils surveillent la cuisine.
Pour les petits, il y a sur cette image ce que
nous avons dit dans les premiers paragraphes de
l'explication,
PAULINE KERGOMARD.
EXERCICE DE LANGAGE
OU DE LECTURE
I
Il y a une marmite sur le feu.
Dans la marmite on fait la soupe aux choux;
on fail cuire des pommes de lerre; on fait cuire
de la viande; on fait cuire ce que l'on veut.
Les lapins vive(nt) dans les bois,- dans les
forêts, dans les champs.
Les lapins qui vive(nt) dans les bois, dans les
forêts, dans les champs et qui cherche(nt) eux-
mêmes leur nourriture sont des lapins sauvages.
Les lapins qui vive(nt) dans les basses-cours
et à qui l'on donne tous les jours à manger sont
dès lapins domestiques.
La chair du lapin domestique n'est pas aussi
bonne que celle du lapin sauvage.
Dans la basse-cour il y a beaucoup de lapins;
ils mangent des feuilles de choux et des carottes,
et puis ils dorme(nt); ils ont peur de tout; au
moindre bruit, ils vont se cacher.
Lorsque maman veut allumer son feu, elle fait
partir une allumette.
C'est très amusant de faire parlir des allu-
mettes, mais c'est très dangereux; les grandes
personnes seules ont le droit de faire partir des
allumettes ; un petit enfant qui touche des allu-
mettes peut se brûler et mettre le feu à la
maison.
Mon papa connaissait un joli petit garçon qui
s'appelait Henri. Tout le monde aimait Henri,
parce qu'il était gai, complaisant, généreux. Un
jour, il a joué avec des allumettes pendant que
ses parents élaie(nt) sortis; le feu a pris à son
tablier, puis à sa blouse, puis à son pantalon,
puis à sa chemise. Le pauvre petit poussait des
cris affreux. Les voisins sont accourus; mais il
était trop tard; le pauvre Henri était tout brûlé.
Autrefois, il n'y avait pas d'allumettes, on ne
les avait pas encore inventées; pour faire du feu,
on frappait l'un contre l'autre deux morceaux de
pierre à feu.
La pierre à feu s'appelle du silex.
II
Lorsque les enfants ont franchi les grosses
difficultés de la lecture, on leur met entre les
mains de petites histoires propres à les inté-
resser, tandis que les moins avancés lisent
des phrases détachées, parfois très difficiles et
presque toujours sans aucun intérêt; exemple :
Le calendrier débute par janvier et février.
Avec les mêmes combinaisons, il serai t pour tant
bien simple de réunir quelques phrases moins
ardues et plus suggestives.
Celles-ci par exemple : Jean a rencontré un
chasseur qui portait son fusil sur l'épaule et
des lapins dans son carnier.
Ma mère a acheté du jambon; elle l'a fait
cuire dans la marmite pour le déjeuner, etc....
(Remarquez que la phrase que je critique offre
les combinaisons en, an, et comme celles que
je viens de composer). P. K.
L'AML DE L'ENFANCE
l'autre les morceaux de silex, les étincelles ont I
allumé un morceau de papier (Faites-le devant
eux), le papier a allumé les brindilles et vous
voyez que le feu va aussi bien que possible.
« Qu'est-ce qu'il y a dans la marmite? Peut-
être des choux, peut-être des pommes de terre,
peut-être des carottes, peut-être des oignons et
de l'eau pour faire la soupe?...
c: Il y a encore mieux que cela; un lapin! un (
lapin sauvage qui est bien meilleur que le lapiu (
domestique; un lapin pris dans la forêt.
« Ce sont les jeunes garçons qui l'ont pris?... j
Non! on n'est pas libre.de tuer des lapins dans
les forêts pas plus que des poules dans les
basses-cours. Les forêts appartiennent toujours
à quelqu'un, et tout ce qu'il y a dedans appar-
tient à la même personne.
« Pour chasser dans les forêts et aussi dans les
champs, il faut avoir la permission; celte per-
mission s'appelle un permis de chasse, et, pour
avoir un «permis de chasse», il faut le payer.
« Ces deux garçons n'ont pas d'argent pour
prendre un permis de chasse, et ils sont trop
honnêtes pour chasser sans permis. C'est un
chasseur qui les connaît bien et qui veut
encourager leur honnêteté, qui leur a fait
cadeau d'un lapin. Il avait fait une très bonne
chasse, et il était heureux de faire plaisir à de
braves gens.
« La vieille femme a bien raison de surveiller
sa marmite, et je ne m'étonne pas que les deux
garçons s'y intéressent aussi. »
Je crois que tous les éléments de cette image
ont été analysés, et que les enfants pourront
reconstituer la toute petite histoire suivante :
Pierre et Louis, les deux lils de la vieille
Françoise, sont allés travailler avec leur mère
dans la forêt : Pierre et Louis pour fendre du
bois, et leur mère pour réunir les menues
branches en fagots.
La mère Françoise emporte toujours sa mar-
mite avec quelques légumes pour faire sa soupe
à l'entrée de la forêt. Aujourd'hui, ce devait être
de la soupe aux choux, que les deux jeunes gens
auraient mangée de bon appétit; mais voilà que
vers onze heures, M. Bertrand, un riche pro-
priétaire du pays, a passé près des travailleurs;
il venait de la chasse et son carnier était tout
plein.
« Bonjour, mère Françoise, a-t-il dit; la ma-
tinée s'avance; vous allez bientôt faire votre
dîner? .
— Oui, monsieur.
—- Tenez! voici un lapin; mettez-le dans
votre marmite, et mangez-le à ma santé. »
Après avoir remercié M. Bertrand, la mère
Françoise a préparé son feu; les enfants — qui
avaient oublié les allumettes — l'ont allumé
avec les étincelles du silex, et maintenant la
mère et les fils surveillent la cuisine.
Pour les petits, il y a sur cette image ce que
nous avons dit dans les premiers paragraphes de
l'explication,
PAULINE KERGOMARD.
EXERCICE DE LANGAGE
OU DE LECTURE
I
Il y a une marmite sur le feu.
Dans la marmite on fait la soupe aux choux;
on fail cuire des pommes de lerre; on fait cuire
de la viande; on fait cuire ce que l'on veut.
Les lapins vive(nt) dans les bois,- dans les
forêts, dans les champs.
Les lapins qui vive(nt) dans les bois, dans les
forêts, dans les champs et qui cherche(nt) eux-
mêmes leur nourriture sont des lapins sauvages.
Les lapins qui vive(nt) dans les basses-cours
et à qui l'on donne tous les jours à manger sont
dès lapins domestiques.
La chair du lapin domestique n'est pas aussi
bonne que celle du lapin sauvage.
Dans la basse-cour il y a beaucoup de lapins;
ils mangent des feuilles de choux et des carottes,
et puis ils dorme(nt); ils ont peur de tout; au
moindre bruit, ils vont se cacher.
Lorsque maman veut allumer son feu, elle fait
partir une allumette.
C'est très amusant de faire parlir des allu-
mettes, mais c'est très dangereux; les grandes
personnes seules ont le droit de faire partir des
allumettes ; un petit enfant qui touche des allu-
mettes peut se brûler et mettre le feu à la
maison.
Mon papa connaissait un joli petit garçon qui
s'appelait Henri. Tout le monde aimait Henri,
parce qu'il était gai, complaisant, généreux. Un
jour, il a joué avec des allumettes pendant que
ses parents élaie(nt) sortis; le feu a pris à son
tablier, puis à sa blouse, puis à son pantalon,
puis à sa chemise. Le pauvre petit poussait des
cris affreux. Les voisins sont accourus; mais il
était trop tard; le pauvre Henri était tout brûlé.
Autrefois, il n'y avait pas d'allumettes, on ne
les avait pas encore inventées; pour faire du feu,
on frappait l'un contre l'autre deux morceaux de
pierre à feu.
La pierre à feu s'appelle du silex.
II
Lorsque les enfants ont franchi les grosses
difficultés de la lecture, on leur met entre les
mains de petites histoires propres à les inté-
resser, tandis que les moins avancés lisent
des phrases détachées, parfois très difficiles et
presque toujours sans aucun intérêt; exemple :
Le calendrier débute par janvier et février.
Avec les mêmes combinaisons, il serai t pour tant
bien simple de réunir quelques phrases moins
ardues et plus suggestives.
Celles-ci par exemple : Jean a rencontré un
chasseur qui portait son fusil sur l'épaule et
des lapins dans son carnier.
Ma mère a acheté du jambon; elle l'a fait
cuire dans la marmite pour le déjeuner, etc....
(Remarquez que la phrase que je critique offre
les combinaisons en, an, et comme celles que
je viens de composer). P. K.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.59%.
- Auteurs similaires Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 8/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5607693b/f8.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5607693b/f8.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5607693b/f8.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5607693b/f8.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5607693b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5607693b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5607693b/f8.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest