Presse et revues
16 pages
Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1894-12-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 décembre 1894 15 décembre 1894
Description : 1894/12/15 (A14,SER5,N6)-1894/12/31. 1894/12/15 (A14,SER5,N6)-1894/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56076903
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
L'AMI DE L'ENFANCE
échassiers leur permettent de patauger dans]
l'eau sans mouiller leur jolie robe de plume ;
leur long cou et leur long bec leur servent pour
pêcher leur nourriture.
Tous les échassiers se ressemblent par les
jambes; mais ils ne sont pas tous de la même
taille, ni de la même couleur, et ils ont des noms
différents. Il y a des ibis, des flamants, des
bécasses, des mouettes, etc. (Faites bien voir le
« portrait », multipliez les queslions, adressez-
vous tantôt à l'un, tantôt à l'autre, faites ré-
péter par tous les enfants, et c'est bien assez
pour une seule séance).
II
Pour la seconde séance, vous prenez l'image
qui représente un crocodile.
C'est encore un animal qui vit le long des
fleuves, soit dans l'eau, soit au bord de l'eau;
c'est un bon nageur, mais pas un bon coureur ;
même lorsqu'il marche, il ne sait guère se re-
tourner. 11 vaut donc mieux lutter avec lui à la
course qu'à la nage.
11 s'appelle crocodile. A quel autre animal
ressèmble-t-il? Les enfants du Midi répondront
certainement : «Au lézard»; les autres, peu fa-
miliers avec le lézard, ne trouveront peut-être
pas de ressemblance.
Le crocodile devient très grand. Quand il sort
de l'oeuf — car il sort d'un oeuf ; il n'y a pas que
les oiseaux pour avoir celle habitude, —quand
il sort de l'oeuf, il n'a guère que vingt centi-
mètres, c'est-à-dire qu'il est long... à peu près
comme le pied de la maîtresse; et à force de
grandir il arrive jusqu'à dix mètres, c'est-à-
dire qu'il est long... commela classe. Ses pieds
de derrière sont palmés comme ceux des ca-
nards, mais, de plus, armés de griffes; sa queue
aplatie lui sert de gouvernail; sa peau est
recouverte d'écaillés si épaisses qu'on dirait de
l'os. Quant à sa bouche, elle est fendue plus loin
que ses oreilles et ses dents ne sont pas faites
pour rassurer; elles coupent facilement une
jambe d'homme, et gare aux personnes impru-
dentes qui se baignent dans les rivières où il y
a des crocodiles ! Car ils sont extrêmement gour-
mands, et, quoiqu'ils mangent beauconp de pois-
sons, ils mangeraient aussi des personnes. Mais
les enfants de notre pays peuvent se rassurer;
il n'y en a pas dans nos rivières; on n'en trouve
que dans les pays les plus chauds. 11 y a, en
Afrique, un fleuve "appelé le Nil dans lequel il y
a beaucoup de crocodiles. Ces énormes animaux
poussent des cris qui ressemblent à des cris
d'enîanls. Quand ils ne nagent pas, ils se cachent
dans les roseaux au bord de la rivière.-
III
Au début de la troisième causerie, montres
l'image que nous donnons aujourd'hui. Les en-
fants devront s'écrier : « Un échassier ! un croco-
dile! »
Que fait l'échassier? Il ouvre son bec tan
qu'il peut; il étend ses ailes pour s'envoler; oi
dirait qu'il crie! Et il y a bien de quoi! Le cro
codile lui a pris la jambe.... Pauvre échassier !
Regardons bien toute l'image. Vous voyez la
rivière ; il y a sur l'eau de belles plantes^ qui
étalent leurs larges feuilles, comme de grands
plateaux ; sur une des feuilles est une belle fleur,
comme une immense marguerite. Comptons lés
pétales; il y en a une douzaine. Sur l'autre
feuille, il y a un bouton ; je crois que,cette plante
s'appelle le nénuphar. '
Regardons sur la rive (sur le bord de la ri-
vière); il y a de beaux arbres et une troupe
d'échassiers.
Ces échassiers sont des ibis.
Ils ont de belles plumes dont on fait de jolies
garnitures, et les habitants du pays trouvent leur
chair très bonne à manger. Mais il n'est pas
très facile de prendre les ibis, parce qu'ils sont
le plus souvent les jambes dans l'eau, fouillant
la vase pour avoir de la nourriture, et qu'ils
aiment à se rassembler dans les îlots; or, pour
arriver dans ces îlots, il faut traverser la rivière
et les chasseurs ont peur des crocodiles. Il y a
bien de quoi !
Alors, savez-vous ce que font certains chas-
seurs? C'est presque incroyable, et c'est vrai
pourtant. Quand ils ont tué un crocodile, ils
s'habillent de sa peau et se jettent à la nage.
Les autres crocodiles, qui ne sont pas très in-
telligents, ne se doutent de rien et le chasseur
nage du côté où sont les ibis.
A présent devinez-vous?
Ce que nous croyons être un crocodile au
beau milieu de la rivière, c'est un homme ha-
billé en crocodile; regardez sa main qui sort de
la bouche du monstre et qui tient la jambe du
pauvre ibis !
Eh bien, cela me fait de la peine de voir
: tromper même les animaux!
Reprenons toute notre image. Nous voyons :
i 1° une rivière ; 2° au milieu de la rivière un
t crocodile et un ibis ; 3° le crocodile a saisi l'ibis
' par la jambe, l'ibis se défend ; 4° mais en regar-
î dant de très près, nous voyons une main qui sort
s de la gueule du crocodile; ce n'est pas naturel,
3 et nous pensons que le dessinateur a voulu
- nous faire une farce; 5° mais ce n'est pas le
y dessinateur qui nous fait une farce. C'est le
- chasseur d'ibis qui en fait une bi,en mauvaise,
- bien cruelle à la pauvre bête ; il s'est habillé en
s crocodile, pour s'emparer de lui; 6° le chasseur
; s'est habillé en crocodile pour attraper l'ibis,
e parce qu'il a eu peur d'être mangé par les cro-
n codiles ; 7° lés autres crocodiles, qui ne sont pas
y très intelligents, l'ont laissé passer sans faire
x attention à lui ; 8° les autres ibis qui sont de
is l'autre côté, près des grands arbres, n'ont pas
it l'air de s'apercevoir de ce qui arrive à leur
camarade.
PAULINE KERGOMARD.
EXERCICE DE LECTURE
Maman achète tous les jours le pain chez le
boulanger.
La boutique de notre boulanger est au coin
de la rue.
échassiers leur permettent de patauger dans]
l'eau sans mouiller leur jolie robe de plume ;
leur long cou et leur long bec leur servent pour
pêcher leur nourriture.
Tous les échassiers se ressemblent par les
jambes; mais ils ne sont pas tous de la même
taille, ni de la même couleur, et ils ont des noms
différents. Il y a des ibis, des flamants, des
bécasses, des mouettes, etc. (Faites bien voir le
« portrait », multipliez les queslions, adressez-
vous tantôt à l'un, tantôt à l'autre, faites ré-
péter par tous les enfants, et c'est bien assez
pour une seule séance).
II
Pour la seconde séance, vous prenez l'image
qui représente un crocodile.
C'est encore un animal qui vit le long des
fleuves, soit dans l'eau, soit au bord de l'eau;
c'est un bon nageur, mais pas un bon coureur ;
même lorsqu'il marche, il ne sait guère se re-
tourner. 11 vaut donc mieux lutter avec lui à la
course qu'à la nage.
11 s'appelle crocodile. A quel autre animal
ressèmble-t-il? Les enfants du Midi répondront
certainement : «Au lézard»; les autres, peu fa-
miliers avec le lézard, ne trouveront peut-être
pas de ressemblance.
Le crocodile devient très grand. Quand il sort
de l'oeuf — car il sort d'un oeuf ; il n'y a pas que
les oiseaux pour avoir celle habitude, —quand
il sort de l'oeuf, il n'a guère que vingt centi-
mètres, c'est-à-dire qu'il est long... à peu près
comme le pied de la maîtresse; et à force de
grandir il arrive jusqu'à dix mètres, c'est-à-
dire qu'il est long... commela classe. Ses pieds
de derrière sont palmés comme ceux des ca-
nards, mais, de plus, armés de griffes; sa queue
aplatie lui sert de gouvernail; sa peau est
recouverte d'écaillés si épaisses qu'on dirait de
l'os. Quant à sa bouche, elle est fendue plus loin
que ses oreilles et ses dents ne sont pas faites
pour rassurer; elles coupent facilement une
jambe d'homme, et gare aux personnes impru-
dentes qui se baignent dans les rivières où il y
a des crocodiles ! Car ils sont extrêmement gour-
mands, et, quoiqu'ils mangent beauconp de pois-
sons, ils mangeraient aussi des personnes. Mais
les enfants de notre pays peuvent se rassurer;
il n'y en a pas dans nos rivières; on n'en trouve
que dans les pays les plus chauds. 11 y a, en
Afrique, un fleuve "appelé le Nil dans lequel il y
a beaucoup de crocodiles. Ces énormes animaux
poussent des cris qui ressemblent à des cris
d'enîanls. Quand ils ne nagent pas, ils se cachent
dans les roseaux au bord de la rivière.-
III
Au début de la troisième causerie, montres
l'image que nous donnons aujourd'hui. Les en-
fants devront s'écrier : « Un échassier ! un croco-
dile! »
Que fait l'échassier? Il ouvre son bec tan
qu'il peut; il étend ses ailes pour s'envoler; oi
dirait qu'il crie! Et il y a bien de quoi! Le cro
codile lui a pris la jambe.... Pauvre échassier !
Regardons bien toute l'image. Vous voyez la
rivière ; il y a sur l'eau de belles plantes^ qui
étalent leurs larges feuilles, comme de grands
plateaux ; sur une des feuilles est une belle fleur,
comme une immense marguerite. Comptons lés
pétales; il y en a une douzaine. Sur l'autre
feuille, il y a un bouton ; je crois que,cette plante
s'appelle le nénuphar. '
Regardons sur la rive (sur le bord de la ri-
vière); il y a de beaux arbres et une troupe
d'échassiers.
Ces échassiers sont des ibis.
Ils ont de belles plumes dont on fait de jolies
garnitures, et les habitants du pays trouvent leur
chair très bonne à manger. Mais il n'est pas
très facile de prendre les ibis, parce qu'ils sont
le plus souvent les jambes dans l'eau, fouillant
la vase pour avoir de la nourriture, et qu'ils
aiment à se rassembler dans les îlots; or, pour
arriver dans ces îlots, il faut traverser la rivière
et les chasseurs ont peur des crocodiles. Il y a
bien de quoi !
Alors, savez-vous ce que font certains chas-
seurs? C'est presque incroyable, et c'est vrai
pourtant. Quand ils ont tué un crocodile, ils
s'habillent de sa peau et se jettent à la nage.
Les autres crocodiles, qui ne sont pas très in-
telligents, ne se doutent de rien et le chasseur
nage du côté où sont les ibis.
A présent devinez-vous?
Ce que nous croyons être un crocodile au
beau milieu de la rivière, c'est un homme ha-
billé en crocodile; regardez sa main qui sort de
la bouche du monstre et qui tient la jambe du
pauvre ibis !
Eh bien, cela me fait de la peine de voir
: tromper même les animaux!
Reprenons toute notre image. Nous voyons :
i 1° une rivière ; 2° au milieu de la rivière un
t crocodile et un ibis ; 3° le crocodile a saisi l'ibis
' par la jambe, l'ibis se défend ; 4° mais en regar-
î dant de très près, nous voyons une main qui sort
s de la gueule du crocodile; ce n'est pas naturel,
3 et nous pensons que le dessinateur a voulu
- nous faire une farce; 5° mais ce n'est pas le
y dessinateur qui nous fait une farce. C'est le
- chasseur d'ibis qui en fait une bi,en mauvaise,
- bien cruelle à la pauvre bête ; il s'est habillé en
s crocodile, pour s'emparer de lui; 6° le chasseur
; s'est habillé en crocodile pour attraper l'ibis,
e parce qu'il a eu peur d'être mangé par les cro-
n codiles ; 7° lés autres crocodiles, qui ne sont pas
y très intelligents, l'ont laissé passer sans faire
x attention à lui ; 8° les autres ibis qui sont de
is l'autre côté, près des grands arbres, n'ont pas
it l'air de s'apercevoir de ce qui arrive à leur
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Maman achète tous les jours le pain chez le
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